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  • il y a 6 jours
l'OAS explique ce que c'est que.. l'OAS,
Guerre d'Algérie

un document France5

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00:00...
00:00J'ai tué, oui, j'ai tué des gens, oui, j'ai tué des gens,
00:15c'est pas que je regrette, je regrette pas,
00:18je pense que moi et tous mes camarades,
00:21ce que je fais moi, on l'a fait par devoir,
00:25par devoir parce qu'on avait un danger autour de notre famille
00:28et de notre peuple de Pieds-Loire, qu'on était en Algérie.
00:34Nous avons fait ce que nous avons fait,
00:36ce que nous devions faire pour défendre,
00:38parce que nous étions dans un quartier très difficile,
00:41il n'y avait qu'une avenue qui traversait,
00:43si on coupait cette avenue, c'était la but,
00:46les autres quartiers isolés du centre-ville,
00:51il fallait maintenir cette voie.
00:54Je me souviens, par exemple, de ce qui était terrible pour moi,
01:00c'est que j'entendais par des 6 000 pieds-noirs comme moi,
01:04qui étaient tout acquis à notre cause,
01:07alors que je fuyais, après avoir fait quelque chose,
01:11on criait assassin.
01:14C'était terrible.
01:14Moi, qui ai tant payé le prix,
01:20enfin, ma famille a tant payé le prix de l'Algérie,
01:23et j'ai entendu des pieds-noirs comme moi
01:26me crier assassin.
01:30Ça, c'est...
01:31Mais on ne savait pas,
01:32parce que c'était le premier attentat,
01:36je dirais, à l'Algérie française,
01:37car nous venions de subir pendant 6 ans
01:40les attentats du FNN.
01:41Alors, c'est pour ça qu'il faut mettre les choses
01:43à la juste place.
01:45C'est que pendant 7 ans,
01:47on s'est fait massacrer,
01:49et nous, pendant un an,
01:51on a rendu un peu.
01:53Je dis un peu parce que
01:54c'est complètement disproportionné
01:57les gens qui ont été tués par l'OAS
01:59par rapport aux gens tués par la FNN.
02:00O.A.S.
02:11Organisation de l'armée secrète.
02:13Trois lettres qui résonnent comme un tabou,
02:14peut-être un des plus douloureux
02:16de notre histoire coloniale.
02:18En 1961,
02:19des Français vont déclencher
02:20une terrible guerre civile
02:21en s'opposant à l'indépendance de l'Algérie.
02:24Durant 2 ans,
02:25elle fera vaciller la République.
02:27L'histoire de l'OAS,
02:28c'est la face cachée de la guerre d'Algérie.
02:30Une histoire encore interdite,
02:32celle des perdants.
02:33Ce film donne pour la première fois la parole
02:35à ces hommes de toutes origines
02:36et de toutes conditions
02:37qui firent le choix de l'OAS
02:39par désespoir ou par aveuglement.
02:45Non, rien de rien.
02:51Non, je ne regrette rien.
02:55Ni le bien qu'on m'a fait,
03:01ni le mal,
03:04jamais bien égale.
03:08Non, rien de rien.
03:13Celui qui fut l'idéologue de l'OAS
03:15s'appelle Jean-Jacques Susineau.
03:17Il dirige aujourd'hui une entreprise de sécurité
03:19après avoir passé plusieurs années en prison.
03:22Nous sommes retournés avec lui à Madrid
03:24sur les lieux où fut créée l'OAS
03:25en 1961.
03:29Vous pensez que c'était à quelle époque ?
03:3114ème.
03:32C'est dans cette tour que s'est constituée
03:35début 1961
03:37l'organisation de l'armée secrète.
03:39Nous avons ici décidé
03:40de créer une organisation de résistance
03:43après avoir hésité sur le nom du donné.
03:45Pour ma part,
03:47j'avais songé à l'armée secrète,
03:49c'est-à-dire à cette organisation,
03:51l'AS,
03:52qui avait pour la première fois
03:54fait participer l'armée de l'Ichi
03:56à une action de résistance anti-allemande.
03:59Et puis,
04:00Pierre Le Gaillard
04:01voulait faire preuve
04:02peut-être d'un peu plus d'originalité
04:04et il a ajouté aux deux lettres
04:06de l'armée secrète,
04:07de l'AS,
04:08la lettre O
04:09qui signifiait organisation.
04:10On ne vous disait d'extrême droite,
04:16on disait salant républicain
04:17et de gauche,
04:18c'est quoi le projet politique ?
04:19Mais je crois qu'à partir du moment
04:21où le combat pour l'Algérie française
04:23s'intensifie,
04:25on ne peut plus parler
04:26de projet politique précis.
04:28Pas plus que dans la résistance,
04:30on ne pouvait parler
04:31de projet politique précis.
04:33La résistance a regroupé
04:34toutes sortes de gens,
04:35d'abord appartenant à la droite
04:37dans les années 40,
04:38puis après l'attaque de l'URSS
04:40par l'Allemagne nazie,
04:42des communistes.
04:43Mais il y avait quand même
04:44un projet fondamental
04:45qui était la libération
04:46du territoire national.
04:48En Algérie,
04:48nous nous retrouvons
04:49dans des circonstances
04:50très voisines,
04:50très semblables.
04:52Les options politiques
04:53des uns et des autres,
04:54quelles qu'elles aient pu être,
04:55s'effacent devant la nécessité
04:57de sauver la terre d'Algérie,
04:59terre sur laquelle
05:00nous étions nés.
05:10Le département d'Algérie,
05:37pour eux,
05:38comme pour la grande masse
05:39des hommes politiques français,
05:40pour Mendes France
05:41ou Mitterrand,
05:42l'Algérie,
05:42c'était la France.
05:44Ils n'avaient pas conscience
05:45pour la plupart
05:45du fossé qui se creusait
05:46avec la communauté musulmane.
05:49Celle-ci n'avait qu'un droit
05:49de vote extrêmement limité
05:50et un accès contrôlé
05:51à certains métiers.
05:53Seuls certains français
05:54se rendaient compte
05:54de l'évidence de ce clivage.
05:57Le racisme pied noir
05:58est un racisme spécial,
06:00d'un racisme à la fois
06:01très violent
06:02et, si le mot n'était pas ridicule,
06:05très amical.
06:07Il cohabitait avec,
06:09il vivait,
06:09les gens dans la ferme
06:10ou dans les fermes,
06:11on vivait avec.
06:13Le rapport n'était pas
06:14uniquement d'hostilité,
06:16il était d'un mélange
06:17de paternalisme,
06:19de mépris,
06:23d'affection,
06:26un peu le mélange qu'on a.
06:28Écoutez,
06:28les Nouns étaient Arabes,
06:30donc,
06:31à beaucoup d'égards,
06:32c'était très bizarre.
06:34Puis, en même temps,
06:36civiquement,
06:37rien.
06:38La fin de nous recevons,
06:39ça devait être comme ça
06:40pratiquement pour l'éternité.
06:58Cette population était
07:02dans un statut historique
07:04tant ambigu,
07:06qu'ils n'étaient pas
07:07des Français comme les autres,
07:09parce que beaucoup d'ailleurs
07:09ne connaissaient même pas
07:10la France
07:11de ces Oranais
07:13qui n'étaient jamais venus,
07:16qu'ils n'étaient pas non plus
07:18des gens qui avaient montré
07:20qu'ils pouvaient s'entendre
07:22avec les musulmans.
07:24Ce n'était pas possible.
07:25ils en avaient eu
07:27toutes les occasions
07:27en un siècle,
07:29ils les avaient toutes,
07:31toutes refusées.
07:32Rappelez-vous les accords
07:33Blum-Violette
07:34en 1936-1937.
07:37À aucun moment,
07:38il n'y a eu aucune concession
07:40qui était faite,
07:40donc c'était impossible.
07:42Bref,
07:43c'était une structure
07:44de vie coloniale,
07:46il n'y a pas d'autre mot,
07:47et le temps du colonialisme
07:49était dépassé.
07:50Depuis la fin
07:55de la Seconde Guerre mondiale,
07:56l'Empire français
07:57est en pleine déliquescence.
07:59L'Indochine est abandonnée
08:00dans le déshonneur
08:00par les militaires.
08:02Le Maroc et la Tunisie
08:03accèdent à l'indépendance
08:04en 1956.
08:06Et beaucoup de pieds noirs,
08:07viscéralement attachés
08:08à l'Algérie française,
08:09craignent alors
08:10que ne viennent bientôt
08:11leur tour.
08:12Ils m'ont payé la France
08:13et c'est passé avant.
08:14Ma façon de respirer,
08:16vous savez qu'il y avait
08:16certaines personnes,
08:17même les gardiens
08:17qui sont modestes,
08:19quand ils entendaient
08:19la Marseillaise,
08:20ils pleuraient.
08:22C'est-à-dire,
08:22mon père a fait 14-18,
08:23il a fait chemin des dames
08:24et tout.
08:25Il a toujours abhorré
08:26ses décorations.
08:27Bon, Guiroui avait
08:28abhorré ses décorations,
08:30nos enseignants,
08:31notre âgé,
08:32ce n'est pas celui
08:32qu'il y a ici,
08:33il était plutôt patriotique.
08:36Alors, toujours,
08:36on entendait,
08:37quand la France
08:37s'est battu une bataille,
08:38on avait tous par le cœur,
08:40on pleurait presque,
08:41et quand elle gagnait
08:41une bataille,
08:42on était toujours content.
08:43Donc, on aimait la France
08:44au-dessus,
08:45elle n'était plus réaliste
08:45que le roi.
08:46On aimait la France
08:47au-dessus de l'omoyen.
08:48C'est en novembre 1954
08:50qu'avait démarré
08:51l'insurrection algérienne.
08:54En août 1955,
08:5571 Européens
08:56sont tués
08:57dans le Philippe-Villois,
08:58à l'est d'Alger.
08:59Un massacre
09:00qui m'a population
09:01pieds noirs
09:01qui, désormais,
09:03n'ose plus s'aventurer
09:03hors des villes.
09:04J'avais un oncle
09:11et il allait dans l'emploi
09:12dans le transport
09:13de camions figurathiques
09:16et il faisait
09:16au rang de l'écharpe.
09:19Et sur la route
09:20de De Guignan,
09:21un jour,
09:23il a été arrêté
09:24par un barrage
09:24de FLM.
09:26Ils ont brûlé
09:26le camion
09:27et l'ont tué.
09:29J'ai posé la question
09:29au gendarme,
09:30j'ai dit,
09:30bon, voilà,
09:31je suis le NDB,
09:32monsieur,
09:32etc.
09:33Est-ce que
09:35vous avez arrêté
09:36les auteurs
09:39de l'attentat ?
09:40Il lui a dit,
09:40c'est pas possible.
09:43Il me dit,
09:43ce sont des gens,
09:44ce sont des bergers.
09:45Il dit,
09:47ils enterrent
09:47les vêtements militaires
09:49et les armes
09:50et quand ils doivent
09:51faire un attentat,
09:52ils déterrent,
09:53ils servent
09:53les militaires,
09:54ils font le barrage,
09:56ils tuent les gens,
09:57ensuite ils reviennent,
09:59ils enterrent
10:00de nouveau les armes
10:01et les armes militaires
10:03et il y a
10:05les moutons,
10:06ils sont bergers.
10:07Moi, j'avais 14 ans,
10:10quelques jours
10:11après,
10:11j'allais faire.
10:14J'ai vu mon père,
10:15monsieur la civière,
10:19je suis né à Rome,
10:20dans une famille
10:21très méditerrannelle.
10:23Il y a des voisins
10:23il y a tous les ans
10:24en portant.
10:27On évacue les enfants,
10:29moi je suis chez moi,
10:29alors comment pas évacuer ?
10:31je suis tombé sans me dire
10:34surtout le pire,
10:35on ne va pas son père.
10:39Et l'espace de quelques instants,
10:41j'ai vu mon père.
10:44Mes oncles le nettoyaient,
10:45il était nu.
10:45j'ai vu plein d'un sang noir,
10:53combulé,
10:53des trous.
10:58Plus tard,
10:59j'ai vu un spectacle
11:01encore plus
11:02de pauvres attaque,
11:05comme ça,
11:05je vous en parlais tout à l'heure,
11:07je ne raconterai pas ça
11:08parce que c'est difficile.
11:09j'ai vu la tête de quelqu'un
11:14qui m'était proche
11:15sur un effet
11:15avec son père,
11:17sa mère et son frère.
11:20Et puis quand je suis même
11:20tout dans la chambre.
11:21A partir de 1956,
11:30l'insurrection algérienne
11:31jusque-là limitée au bled
11:32entre dans les villes.
11:34C'est la stratégie de la terreur
11:35décidée par le FLN
11:36au congrès de la Soumane.
11:38Les attentats se multiplient
11:39à Alger et touchant désormais
11:41l'ensemble de la population européenne.
11:44Simultanément,
11:45le FLN terrorise
11:46ceux qui ne lui sont pas fidèles.
11:48Le massacre à Mélouza
11:49de 300 musulmans
11:50marque un nouveau degré
11:52dans l'horreur.
11:55Pour contrer cette offensive,
11:57l'armée française
11:57se lance dans une réception
11:58de grande envergure.
12:00C'est la bataille d'Alger
12:01qui éloignera plus encore
12:02les deux communautés d'Algérie.
12:07Qu'est-ce que c'est ce tatouage
12:09que vous avez sur la main ?
12:10C'est ma carte d'identité, monsieur.
12:14O-R-A-N.
12:16Oran.
12:17Oui.
12:18Quand est-ce que vous êtes fait ça ?
12:19À l'âge de 18 ans, monsieur.
12:21Déclaration de mots ?
12:23Exactement.
12:24Parce que j'ai toujours
12:24le moment pays.
12:25Quand vous êtes mis dans un pays
12:27que vous avez tout,
12:30et quand on vous dit
12:30demain il faut partir,
12:32on va se battre jusqu'au bout
12:33pour essayer de rester,
12:36de garder son pays,
12:39ses amis d'enfance,
12:41avec qui nous avons été à l'école,
12:43avec qui nous jouions au ballon
12:45avec des plates en chiffon en avérés,
12:49tout ça c'est fini.
12:50ça vous rappelle le rallye, ce décor ?
13:02Ça vous rappelle le rallye, ce décor ?
13:18Ce qu'il rappelle, c'est Ajaccio.
13:19Quand tu vas à Ajaccio,
13:20tu crois que tu retrouves...
13:22Le sanguinaire ?
13:23Non mais non, même Ajaccio,
13:25la place d'Ajaccio,
13:26tu crois que c'est qu'il y a une place d'Algérie,
13:28tu sais,
13:28il y a quelqu'un qui est normal,
13:30tous les petits villages d'Algérie.
13:31On retrouve quand même la Corse,
13:35c'est vrai.
13:38Là aujourd'hui on n'arrive pas vers l'Algérie,
13:40tu vois, parce que là,
13:41c'est plus loin d'Algérie,
13:42là aujourd'hui.
13:43Là plus loin.
13:43Dali Conte,
13:44Dali Conte,
13:45je n'en arrive pas vers l'Algérie.
13:46Dali Conte,
13:46on est devant la gare,
13:48on est dans les sujets politiques,
13:49on est dans les sujets politiques.
13:51Dali Conte,
13:52vous voyez où ?
13:53Ah non, vous voyez là,
13:54le lueur,
13:55les Contes,
13:56les Contes,
13:56les lueurs.
14:01La vérité de l'histoire de l'OAS commence dès 1956,
14:26soit cinq ans avant sa création officielle,
14:28avec la formation des premiers groupes d'autodéfense européens.
14:31Ils fourniront plus tard les premiers bataillons de l'organisation de l'armée secrète,
14:35à l'époque ils s'appellent Contre-Terroriste.
14:42On n'était pas beaucoup, on était cinq ou six,
14:44et on a commencé à l'avaler,
14:45quand on avait des renseignements,
14:47disons qu'on avait des renseignements par des amis qui étaient dans la police ou l'autre,
14:51et on allait jeter une grenade pour que la police l'ait perquisitionnée.
14:57Vous voyez ?
14:57Vous l'attaquiez à qui ?
14:59Pardon ?
14:59Les cibles, qui les décidait, comment vous les choisissiez ?
15:02Les cibles étaient données par des gens qui faisaient du renseignement.
15:06Vous voyez ?
15:07Mais ce n'est pas nos membres qui disaient,
15:09« Tiens, on va aller là, on va jeter une grenade pour le plaisir,
15:11parce qu'il y a des arabes dedans. »
15:12Non, on ne le faisait que sur renseignements.
15:14Quand on savait quelqu'un, c'était un lieu de rendez-vous du FLM,
15:18on a lancé la police venir ramasser les trappes,
15:20faire ramasser tout le reste,
15:21et nous, on se cachait.
15:23« Genre, tu m'as mis à mettre tu reclaims ça ? »
15:27« Je n'ai pas à mettre ça ? »
15:28« J'ai pas à mettre ça ? »
15:30« Je n'ai pas à mettre à mettre la main pourras de doré ? »
15:31« Je n'ai pas à mettre la main pourrasse »
16:03C'était un samedi et je devais aller à la Comédie française avec ma femme.
16:08Et quand nous sommes rentrés de faire quelques cours, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres un petit mot de mon ami Pouzol,
16:13me disant, prépare ta valise et viens à la boîte rapidement, nous partons à Alger ce soir.
16:17Bon, nous sommes donc arrivés à Alger, là on a retrouvé tout à fait une ambiance de guerre, des patrouilles militaires, etc.
16:25Au cours de perquisition, ils étaient arrivés dans une villa, dite la villa des sources,
16:29où ils avaient découvert une pièce qui avait tout à fait l'aspect d'une forme de torture.
16:33Ils avaient même enlevé deux ou trois arabes, notamment le propriétaire d'un tabac,
16:41qu'ils avaient emmené dans une ferme à la campagne,
16:44essayé de faire parler, pour malheureusement il n'y avait peut-être pas grand chose à dire,
16:47et on l'avait torturé de manière telle qu'il était mort.
16:50Il s'était débarrassé du cadavre ensuite,
16:52et nous voyons donc arriver chez nous, parce que mis en cause progressivement,
16:57Martel, qui était agriculteur dans le Métidjan,
17:00Fatin, qui était également agriculteur, Georges Fatin,
17:03dit non pas la boiteuse comme dit tout le monde, mais le boiteux, parce qu'il boitait,
17:08Riza, qui venait, Joe Riza, qui venait des tramvets d'Alger.
17:13Vous aviez un projet politique ?
17:14Non, on ne faisait pas politique, moi j'étais un cas pour l'Arthur Voyer.
17:17Qu'est-ce que vous cherchiez ?
17:19Oui, on voulait rester en Algérie, on voulait rester en Algérie,
17:21le jour où c'était la France, on est là-bas, notre génération, mon père est mort là-bas,
17:25et on voulait rester sur la terre, on savait qu'elle appartenait à la France,
17:30et voilà, on reste là.
17:31Vous aviez déjà tué quelqu'un avant ce soir ?
17:33Non, jamais.
17:34Comment ça a été la première fois ?
17:36Normalement, normalement, j'étais parce que les collègues m'attendaient dans la voiture,
17:42bon, c'était un peu embêtant d'aller les fringuer un mec,
17:46et on sachait ce qu'ils faisaient eux aussi, non ?
17:48Ce qui était passionnant, c'était de voir à la fois,
17:51comme ce recrutement était banal, c'était des gens ordinaires,
17:56et très vite, les contacts avec l'armée,
17:59nous avons découvert très rapidement que l'officier de la sécurité militaire,
18:02qu'on avait détaché près de nous pour faire les liaisons,
18:04faisait partie du groupe, donc ça fuyait complètement,
18:08et que des liens avec la métropole avaient été établis,
18:11notamment avec les Pougadistes,
18:12notamment avec, alors, Vatin et Martin étaient venus à Paris,
18:16ils avaient eu contact avec le fameux docteur Martin,
18:19ex-Cagoulard,
18:20avec les représentants des Pougadistes durs,
18:24et donc, tout était en place, finalement,
18:27dans cette affaire, la juge à des sources,
18:29nous voyons déjà tout ce qui va être le noyau de base de l'OS,
18:34puisqu'on va retrouver Vatin dans les attentats contre le général de Gaulle,
18:38et notamment au Petit Clamard, RISA dans les commandos Delta AG, etc., etc.
18:45Philippe Castier fut l'un des premiers contre-terroristes.
18:48Ancien résistant, il vécut comme une continuité son passage à l'OS.
18:52Pourtant, il n'était pas pied noir.
18:54À la fin, c'est le tarot, j'ai l'amortement en prison,
18:56j'ai une fois mon auto s'arrêté dans une toute petite place,
19:00mais je me suis réactualisé dix ans après,
19:02de façon à faire apparaître même les rides inévitables,
19:05mais depuis lors, je ne l'ai plus réactualisé,
19:08il restera comme ça.
19:11Alors, il n'y a pas le pull qu'on avait en prison,
19:13et la chemise qu'on avait en prison aussi, à Saint-Martin-Noré.
19:16Moi aussi, je voulais faire quelque chose,
19:18parce que j'étais quand même spécialiste en combat clandestin, en explosif,
19:24et c'est justement pour ça qu'un beau jour, en 1956,
19:28Vével m'a dit, écoute, on ne sait pas très bien,
19:32on a un explosif formidable, mais pour le mettre en route,
19:36on aurait besoin de conseils techniques,
19:39est-ce que tu ne pourrais pas venir avec moi,
19:41je vais te présenter un type extraordinaire,
19:43qui s'appelle René Kovacs, c'est le patron,
19:46il y avait beaucoup d'aspects pour lui.
19:48Alors, évidemment, je me suis laissé tenter.
19:50L'objectif, c'était quoi ?
19:51L'objectif, c'était, place la Vigerie, une réunion FLN,
19:55que la police, par l'intermédiaire de Norbert-Gazeux, nous avait signalée.
19:59Bon, évidemment, c'était une explosion assez extraordinaire,
20:04on n'a jamais su quel était le bilan exactement,
20:07et puis ensuite, bien d'autres, les pieds noirs,
20:10attendaient les bombes du samedi,
20:14parce que ça leur redonnait confiance un petit peu,
20:17ils savaient qu'ils n'étaient pas tout seuls,
20:19et que quelque chose se tramait.
20:20Le bilan du samedi, c'est-à-dire ?
20:22C'est-à-dire que nous avions nous signalé des objectifs,
20:27les écarts soufils,
20:28mais parce qu'on travaillait.
20:30Je travaillais, moi, je n'y avais pas de mes rentes à cette époque.
20:33Donc, les attentats, les amis, parce que c'était le samedi, oui.
20:37Parfois, extraordinairement, le soir, un jour de semaine,
20:41mais enfin, il fallait aussi accomplir son travail.
20:46Et donc, les pieds noirs, ils n'avaient pas du tout.
20:49Ah, samedi, qu'est-ce qui va se passer ?
20:51Mais voilà, samedi, il y a telles et telles choses qui ont sauté.
20:53Ce que disent les gardiens qui étaient tenus en respect par les armes que portaient les terroristes,
20:58ils ont du vraisemblablement, à mon avis, jeté une grenade qui a enflammé...
21:03En Algérie, les attentats rassurent les pieds noirs.
21:05Mais à Paris, ils donnent des idées à tous ceux qui voient dans la manipulation des contre-terroristes
21:09un moyen d'accéder au pouvoir qui vous aura relaté l'activité terroriste au cours de la nuit dernière à Alger.
21:15Ici, Alger, Europe numéro 1.
21:17Quel était l'objectif de ces époques-là ?
21:19D'abord, il fallait tout d'abord que la peur change de camp.
21:22Et puis, nous attendions aussi qu'on vienne nous contacter.
21:26Les gouvernements de la 4ème République se succédaient à l'œil.
21:33Et il fallait aussi changer la face des choses.
21:37Et que la France prenne une position beaucoup plus rigoureuse et beaucoup plus ferme
21:40concernant nos départements d'Algérie.
21:43Et donc, on attendait qu'on vienne nous contacter.
21:46Et c'est ce qu'on n'a pas manqué de faire.
21:49Fin 1956, le général Salon débarque à Alger avec le grade de commandant en chef.
21:54Pour beaucoup de pieds noirs, il est avant tout le bradeur de l'Indochine.
21:59Habilement manipulé par des comploteurs gaullistes qui cherchent à placer un homme à eux,
22:02le général Conny, les activistes du réseau de Philippe Casti tentent d'abattre Salon.
22:07C'est l'affaire dite du bazooka.
22:10Pourquoi tuer Salon ? Parce que Salon gênait.
22:13Parce que Salon n'aurait jamais laissé s'instaurer en Algérie
22:17un moyen de pression sur Paris si fort.
22:20C'est paradoxal, puisque dans 3 ans, il va faire le contraire.
22:23si fort qu'il met les fondements de la République en danger.
22:27Salon était un officier républicain.
22:29J'avais fait un visage en fil de fer de façon...
22:33Bien qu'à tous les trucs, on a fait descendre le fil au long de la cour intérieure
22:37pour mettre de debout une fenêtre qui allait entre ça
22:41de façon à ce qu'ils le fassent fonctionner juste avant de sortir.
22:44Bon, et à ce moment-là, quand tout a été vrai, j'ai dit, mes camarades, m'écoutez.
22:53Voilà, allez, maintenant, laissez-moi dégager.
22:56J'avais des grosses jumelles de marines et je voyais le général Salon dans l'entravaillement de la fenêtre.
23:05Et puis avant de tirer, j'ai reçu une prière.
23:10C'est la prière qui l'a sauvée.
23:14Par contre, il s'est fallu où, la prière ?
23:1830 secondes.
23:19Vous avez prié quoi ?
23:20La Vierge.
23:21Non, mais vous avez fait un vœu ?
23:23Oui, j'ai fait un vœu.
23:25Vous avez fait un vœu ?
23:26Ah non, ça, c'est mon secret, ça, monsieur.
23:28C'est mon secret.
23:30Ça ne va pas durer une minute.
23:31Et puis après, je suis descendu les escaliers, j'ai descendu les escaliers, j'ai pris la pile, et j'ai mis le contact.
23:38Évidemment, ça a fonctionné.
23:39Une explosion gigantesque sur la place du jour.
23:43Mais non, il n'y a pas.
23:44Là, il y avait comme un engrenier qui l'a pris en pleine poire.
23:49Derrière l'affaire du bazooka, ce cache-sous qui, à Paris, cherche à jouer la carte de l'Algérie française pour abattre la 4e République et remettre en selle le général de Gaulle.
23:57Un mystérieux comité des six, qu'on dit dirigé par Michel Debré, le plus ardent des gaullistes.
24:03Et pendant que les militaires poursuivent leur campagne de pacification dans le bled,
24:07les groupes contre-terroristes d'Alger se retrouvent de côté de l'armée pour défendre l'Algérie française.
24:13Des liens se nouent entre ceux qui se retrouveront bientôt dans l'OAS.
24:16Le fruit est mûr.
24:18La poudrière algérienne est prête à exploser.
24:20Le 13 mai 1958, après plusieurs jours de manifestations monstres à Alger,
24:29l'armée, habilement travaillée par les activistes gaullistes,
24:32prend le contrôle de l'Algérie et Salon appelle de Gaulle au pouvoir.
24:35La 4e République cède.
24:37De Gaulle apparaît à tous comme le sauveur.
24:39Tous les éléments sont en place pour un grand malentendu.
24:42Je vous ai compris que c'est ce qui s'est passé ici.
24:50La France considère que dans toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants.
25:00Il n'y a que des Français à part entière.
25:04Le bon en est accru fortement.
25:06Le bon c'était le sauveur, donc on a fait confiance.
25:09Et après, il nous a trahi, bien sûr.
25:13Mais on n'y a cru. Moi, personnellement, j'y ai cru.
25:16Moi, j'ai un film où j'ai filmé De Gaulle quand il est arrivé en Europe.
25:20J'étais monté sur l'échelle de l'EGA.
25:24C'était un ami qui était producteur.
25:25Il m'avait laissé monter.
25:26A l'époque, j'étais militaire.
25:27J'étais venu en marin.
25:29Et du sommet de l'échelle, j'ai filmé De Gaulle en 8000 mètres.
25:33Vous m'ouvrez, vive la France, mon général De Gaulle.
25:36Soyez le bienvenu, après, voilà, bouillant.
25:41Garçons et filles, pelotons et cadrilles.
25:44Ce sera-l'y à votre commençant.
25:48Si retire-tire-l'on l'alerte, si retire-tire-l'on l'alerte.
25:52Avec la chérie française, avec la turistale.
25:56Si retire-tire-l'on l'alerte, si retire-tire-l'on l'alerte.
26:00Avec la chérie française, avec la turistale.
26:02Vive l'Algérie française.
26:11Il s'est emparé du pouvoir en faveur de l'Algérie française.
26:16Il est venu avec ça.
26:17Sans cela, il ne serait jamais venu au pouvoir.
26:19L'armée a-t-il cherché pour lui dire,
26:20vous êtes le seul pour me garder l'Algérie ?
26:22Il a dit, oui, je la garde.
26:24À mon stade, il dit, vive l'Algérie française.
26:26À Alger, il dit, je vous ai compris.
26:27Mais France n'a pas l'empire, un an après, un an après, il nous trahit.
26:35Devant la France, un problème difficile et sanglant reste posé.
26:43Celui de l'Algérie.
26:46Il faut le résoudre.
26:47Nous le ferons comme une grande nation.
26:52Et par la seule voie qui vague,
26:55je veux dire,
26:57là, le choix
26:58que les Algériens eux-mêmes
27:01feront de leur propre destin.
27:06Le discours de De Gaulle
27:07sur l'autodétermination
27:09est perçu comme une trahison par les pieds noirs,
27:11par les activistes et une partie des militaires.
27:13En 1960, un mouvement insurrectionnel
27:16et barricade d'Alger
27:18tentent sans succès d'inverser le cours des événements.
27:21Les meneurs fuient vers l'Espagne franquiste
27:23qui les accueille à une bienveillance.
27:25Bientôt rejoint par le général Salant
27:52qui n'a pas digéré d'avoir été utilisé par De Gaulle en mai 58,
27:56les exilis des barricades
27:57créent l'OAS en février 1961.
28:10L'OAS s'avère dès le départ
28:12comme un moment de résistance armée.
28:14Donc, il y a là un passage du rond
28:16qui est absolument évident.
28:18Je dirais que nous, partisans d'Algérie française,
28:20nous sommes conscients que nous commençons à jouer nos dernières cartes.
28:24Quelle est la référence historique ?
28:26J'ai deux références historiques.
28:28D'abord, c'est le livre du général Borkomorowski,
28:31« L'insurrection de Varsovie ».
28:34Et, à la lecture de ce livre,
28:35je suis frappé du fait que
28:3850 000 combattants de la résistance polonaise
28:41à un certain dimanche, à 10h de l'après-midi,
28:44vont pouvoir s'emparer de Varsovie
28:45alors que Varsovie est tenue jusque-là
28:47par une arme allemande massivement présente
28:50et par la police.
28:52Et puis, il y a un deuxième livre qui est Exodus,
28:54qui m'a beaucoup frappé,
28:56qui me frappera encore,
28:58et qui est l'histoire, malgré tout,
28:59de la résistance à ces israéliens
29:01durant l'occupation britannique
29:03et après cette même occupation,
29:06qui eux aussi vont constituer
29:07une armée à partir de volontaires,
29:09à partir de civils,
29:10et qui vont libérer
29:11une grande partie du territoire palestinien.
29:13Le rêve des fondateurs de l'OS
29:21semble se concrétiser deux mois plus tard.
29:24Le 21 avril 1961,
29:25débute à Alger et à Oran,
29:27un putsch militaire à l'initiative
29:28du 1er régiment étranger parachutiste,
29:31qui deviendra le fer de lance de l'OS.
29:35À sa tête,
29:36les quatre généraux,
29:37Châle, Salan,
29:39Jour, Zélaire,
29:40le carteron, comme dira de Gaulle,
29:42ne parvient pas à soulever l'ensemble de l'armée française.
29:45Après un premier mouvement de panique,
29:47le pouvoir parisien comprend bien vite
29:48qu'il ne risque pas grand-chose.
29:50L'armée loyaliste reprend le contrôle d'Alger
29:52le 25 avril,
29:53Châle est arrêtée
29:54et amenée à la prison de la santé,
29:56Salan passe dans la clandestinité
29:58avec d'autres cadres de l'armée
29:59et appelle à poursuivre la lutte.
30:01Le putsch, c'est un fiasco.
30:05C'est la nuit de l'échec.
30:06Et là, il faut se retrouver,
30:08se regrouper,
30:08c'est la clandestinité de nouveau
30:10dans des conditions
30:11qui n'avaient pas été préparées.
30:13On se retrouve clandestin,
30:14on s'organise comme un peu,
30:15et puis on va s'organiser
30:18la nouvelle monture de l'OAS
30:20parce que théoriquement,
30:21elle avait été créée
30:22quelque temps auparavant
30:23par la Gaillard
30:25puisqu'il dit que c'est lui
30:26qui l'a créée.
30:27Oui, il a créé l'OAS, d'accord.
30:30Aucune histoire importante,
30:31c'est pas moi qui l'ai créé.
30:33C'est le colonel Godard
30:34qui s'est chargé
30:36de faire un deuxième organigramme
30:38qui lui s'inspirait beaucoup
30:40de l'organigramme du FLN
30:42dans la région algéroise.
30:45Donc, il y avait un poste
30:48de chef d'état-major
30:49qu'il avait prévu d'occuper,
30:52puis une branche
30:53qui était la branche APP
30:56Action politique et psychologique
30:58qui m'était confiée,
31:00une branche ORO
31:01Organisation Renseignement Opérationnel
31:04qui a été officiellement donnée
31:07au docteur Perez,
31:09encore que ce soit surtout
31:10le lieutenant de Gueldres
31:11qu'il ait ensuite pris en main
31:13et dirigé.
31:13Et enfin, une branche OM,
31:16Organisation de masse,
31:18qui était placée sous l'égide
31:20du colonel Gard.
31:21Sous l'influence de Jean-Jacques Susigny,
31:30le général Salan,
31:31chef suprême de l'OAS,
31:33ordonne à ses troupes
31:33d'inonder les villes d'Algérie
31:35de ces trois lettres OAS
31:36qui s'imposent rapidement
31:38comme un slogan publicitaire.
31:41C'est quelques mois
31:42après sa création à Madrid,
31:43le vrai démarrage de l'OAS
31:44qui réunit anciens contre-terroristes,
31:47activistes et militaires.
31:48La politique, papa,
31:52c'était pas son truc.
31:55C'était une opposition
31:56d'hommes,
31:58de soldats
31:59devant un morceau
32:00du territoire,
32:01devant des promesses pas tenues,
32:03devant...
32:03devant certainement
32:08des populations
32:10qui allaient être laissées
32:11à l'abandon.
32:13C'est-à-dire que c'était
32:13quelqu'un que,
32:15comme elle a fait gravé
32:16sur sa table,
32:17soldats de la Grande Guerre.
32:18C'était tout un...
32:19tout un ensemble
32:22de principes
32:24qui ont vu tellement
32:25pour maintenant
32:26qui était quand même
32:28très important.
32:34C'était pas de la politique,
32:36c'était...
32:37c'était servitude
32:39des grands-dormes militaires.
32:41On n'a pas le droit
32:42d'abandonner des populations,
32:44on n'a pas le droit
32:44de l'entrée internationale.
32:47Ce maître,
32:48c'était un jeune,
32:49il y a lui.
32:50C'était un autre siècle.
32:53Un chef est un parjure,
32:59maître de la posture,
33:03des honneurs
33:04de notre arrêt,
33:07le fait assassiné.
33:11Il a trahi les pieds noirs,
33:15panique,
33:17c'est un gars,
33:18et tu es
33:21emprunté vieillard,
33:24s'agine
33:25dans ses tendats.
33:28Il a livré
33:30des acquis
33:31aux coups
33:33de l'Effelaine,
33:35abandonné
33:37l'Algérie
33:40à la loi
33:42de la haine.
33:44Mon martyr de l'Algérie française,
33:46assassiné par les forces
33:47de l'ordre,
33:48capitaine Le Pévin,
33:50mort de la France.
33:51Livré à l'ennemi,
33:53commandant Bazin,
33:55mort de la France.
33:57Exécuté après jugement
33:58du tribunal d'exception,
34:00Albert Bovcar,
34:01mort de la France.
34:02Claude Pièx,
34:04mort de la France.
34:06Lieutenant Roger de Guelves,
34:07mort de la France.
34:09Colonel Jean-Bastien Thierry,
34:11mort de la France.
34:15Vous êtes arrivé avec lui ?
34:17Oui, restez-moi le temps.
34:19J'étais un peu son...
34:21J'étais avec lui tout le temps.
34:23Tous les matins,
34:23il l'envoyait dans son PC.
34:26Vous avez l'envoyé,
34:26on l'envoyait,
34:27nous donnait les instructions,
34:28les ordres,
34:29et puis nous allons faire
34:30nos opérations.
34:31Il se savait que je faisais partie
34:32d'un réseau.
34:32J'ai été présenté par d'autres amis,
34:34de Joseph Rizal,
34:35que vous avez rencontré,
34:37de Joseph Rizal,
34:38que vous avez entendu
34:39peut-être parler.
34:40Il y avait,
34:41comment dirais-je,
34:42Polo Monsetti,
34:44il y en avait d'autres encore,
34:45Polo Monsi,
34:46a dit dans les cheveux,
34:47enfin d'autres,
34:47d'autres,
34:48en tout cas,
34:48c'est un certain nombre de gars
34:49avec qui j'étais en contact.
34:52Et à partir de là,
34:53il me dit,
34:53bon,
34:54voilà ce qu'on est en train
34:55de faire,
34:56il faut en former,
34:57on va,
34:57nous allons structurer
34:58des commandos
34:59et d'ailleurs,
35:01j'ai participé,
35:02moi je vous l'ai dit franchement,
35:03comme je tapais
35:03très vite à la machine,
35:06j'ai été à l'origine
35:08de la création,
35:09si vous voulez,
35:09des deltas,
35:12si vous voulez,
35:12pas moi,
35:13c'est le groupe de Gaël
35:14qui créait les numéros,
35:15mais si vous voulez,
35:16il nous devait
35:17d'organigrammes.
35:18C'est le groupe de Gaël
35:19qui vous a dicté
35:20l'organigramme des deltas.
35:21Exactement, oui.
35:22Alors j'ai pensé
35:23à vous citer mes copains,
35:24mes copains qui étaient
35:25auparavant
35:26dragoux avec moi,
35:27qui vient dans
35:28les contre-terroristes.
35:30Et comme ça
35:31qu'on a monté le delta
35:31et le gars me dit
35:33bon,
35:34Dovkar,
35:34toi tu seras le delta 1,
35:35il me dit à moi,
35:36toi tu seras le delta 9
35:37et Jésus va lui mettre
35:38le delta 5.
35:39Comme ça,
35:40il croira en commun
35:40qu'il y a une chaîne
35:41de delta.
35:42Vous,
35:42vous étiez dans un commando
35:44qui était dirigé par qui ?
35:45Le commando,
35:46c'était moi le patron.
35:47D'accord.
35:47Il y a combien de personnes ?
35:49Au départ,
35:49il y avait 8 hommes réguliers.
35:51Ensuite,
35:52il y a eu des gens
35:52qui ont...
35:53Quand il y a eu
35:54des opérations
35:55à la terre,
35:56les opérations
35:57ce sont des exécutions.
35:59Vous avez des gens
36:01qui carrément,
36:02même des anciens,
36:03parce que moi,
36:03je n'ai pris avec moi
36:04que des parachutistes
36:06de mon régime
36:06que je connaissais bien,
36:07avec qui j'avais confiance.
36:08Les gars qui étaient malanés,
36:09les types qui avaient
36:09véritablement maroudés.
36:12Et puis,
36:12il y a quelques-uns
36:13qui sont venus
36:13même pas me trouver à moi
36:14à trouver ma femme
36:15en me disant
36:15on ne peut pas travailler.
36:17Il est barré au complet.
36:18Il va.
36:20Il n'a peur de rien.
36:21Il va.
36:21Moi, je dis
36:21le PNCASBA,
36:22il fallait l'immuner
36:23chez PNN.
36:24J'y avais.
36:27Les Daltas ont été considérés
36:53par nos adversaires
36:55comme une menace considérable.
36:59D'autant que
36:59ces mêmes adversaires
37:00ne savaient pas
37:01si le feu
37:02qui était parti d'Algérie
37:03ne trouverait pas
37:05un moyen de brûler
37:06en métropole.
37:08Et que donc,
37:09ils ont été
37:09très choqués,
37:11très apeurés
37:12par les méthodes
37:13que nous avions utilisées
37:15ou que nous utilisions
37:16alors que le FNN
37:17les employait bien en pire
37:19depuis sept ans déjà.
37:20Le directeur de l'établissement
37:24est venu me trouver
37:24en me disant
37:25« Est-ce que ça ne serait pas
37:27votre père,
37:27le commissaire Agamoury
37:29d'Alger ? »
37:30« Eh bien,
37:31oui, bien sûr. »
37:33Alors,
37:34donc,
37:34il me dit
37:35« Écoutez,
37:35j'ai une triste nouvelle,
37:37il vient d'être abattu,
37:38tué à Alger. »
37:41Deux légionnaires
37:42étaient entrés
37:43dans l'appartement
37:44de notre père.
37:45Et donc,
37:46l'un des agresseurs
37:47lui a asséné
37:48à un coup de matraque
37:50on va dire
37:50pour l'assommer.
37:53Mais le coup
37:54est emporté
37:55et notre père
37:56n'a pas perdu connaissance.
37:57Et à ce moment-là,
37:58donc,
37:58l'autre agresseur
37:59qui s'appelle Claude Thème
38:00qui est le véritable assassin
38:02s'est trouvé
38:04à la...
38:05Il a fait le coup
38:06de la sentinelle quoi
38:07et il l'a attaqué
38:08au poignard
38:09par derrière.
38:11Bon,
38:12classique,
38:13sous le cœur,
38:13un coup dans l'artère
38:14sous clavière
38:15et puis
38:16ça va très vite quoi.
38:18L'assassinat
38:28aurait été commandité
38:29par Susigny.
38:30L'assassinat
38:42donc aurait été
38:43commandité par Susigny.
38:44Susigny ou Deguert ?
38:46Ah, Susigny
38:47qui a demandé
38:49à Deguert
38:51de le faire.
38:53Pour moi,
38:54c'est ça.
38:54Gavoury,
38:57c'est vous ?
39:00Absolument.
39:01C'est le premier gros attentat,
39:02enfin,
39:02le gros opération ponctuelle.
39:04Tout à fait.
39:05Est-ce que c'était
39:05un de vos ennemis ?
39:08Tout à fait.
39:09Gavoury menait
39:10une action anti-activiste
39:11et anti-adjérie française
39:12importante.
39:13Là,
39:14il avait pris,
39:14vous savez,
39:15beaucoup de policiers
39:16m'ont demandé par la suite
39:17pour quelle raison
39:17tel commissaire
39:19avait été abattu,
39:20tel autre avait été abattu.
39:22Je leur ai donné
39:22des précisions,
39:23je leur ai répondu
39:24et je leur ai dit
39:25qu'à partir du moment
39:26où il était contre nous,
39:27il faisait un choix.
39:29Que nous,
39:29nous étions là,
39:30non pas pour obéir
39:31à des principes normatifs
39:33plus ou moins vagues
39:33ou pour faire carrière,
39:35mais que nous étions là
39:36pour défendre
39:37une patrie charmeille.
39:39Gavoury,
39:40dans ses fonctions,
39:41était votre ennemi ?
39:41Tout à fait.
39:43On avait l'impression
39:44que le pouvoir français
39:45n'était pas représenté
39:46en Algérie.
39:47L'OAS,
39:47c'était un poisson dans l'eau.
39:50Dans le milieu
39:50de la population européenne
39:52d'Algérie,
39:53les commandos Delta
39:54pouvaient assassiner
39:56des fonctionnaires français,
39:57des policiers français,
39:59des gaullistes,
40:00des communistes,
40:01des nationalistes algériens.
40:05En octobre 1961,
40:07un groupe d'aventuriers,
40:08gaullistes de toujours
40:09et demi-solde,
40:10débarque à Alger.
40:11Leur but,
40:12utiliser les mêmes moyens
40:13que l'OAS
40:14pour la détruire.
40:15Ils seront bientôt
40:16une soixantaine
40:17et le nom que leur trouvera
40:18le journaliste Lucien Baudard,
40:20les Barbouses,
40:21leur collera à la peau
40:22jusqu'à aujourd'hui.
40:24Ils reviendront pour la plupart
40:25dans des cercueils.
40:27Nous avons lutté contre les Barbouses,
40:31qui étaient nos ennemis,
40:32mais eux aussi,
40:32s'ils nous avaient attrapés,
40:33nous avions fait pareil
40:34que nous,
40:34on a voulu leur faire.
40:36Alors là,
40:37Bittermin et compagnie,
40:39ils avaient leur PC.
40:41C'est la rue Séverine.
40:41on s'est occupés
40:43de Goulet
40:44et de Bittermin.
40:46On est sur le même,
40:46je le gâte,
40:47tous les soirs,
40:48ils rentrent la voiture
40:49en marche arrière.
40:51Et cette fois-ci,
40:51qu'on devait faire
40:52le coup sur lui,
40:53il a rentré en marche avant
40:54et il a sorti en marche arrière.
40:55Mais moi,
40:56si elle était de face,
40:57il ne serait pas là en ce moment.
40:59Voilà,
41:00on est sorti en marche arrière,
41:01mais comme il y avait
41:02un commande,
41:02on avait trois de chaque côté,
41:05dans la rue,
41:05juste en face d'eux,
41:06et mon copain,
41:07dans une maison de construction,
41:08notre commande,
41:09et la profilature aussi.
41:11Alors,
41:11je ne pouvais pas avancer
41:11parce que lui,
41:12il est suré dessus.
41:13Mais s'il avait été de face comme ça,
41:15je n'aurais pas besoin
41:15de l'autre culture dedans.
41:17Mais j'ai jeté une gonnette quand même.
41:19J'ai jeté une gonnette quand même.
41:19J'ai jeté une gonnette,
41:19une gonnette,
41:20une gonnette,
41:21une gonnette,
41:22la boulet a été bien blessée.
41:23Lui, légèrement,
41:24légèrement.
41:25Il a une boîte maintenant,
41:26mais enfin,
41:27il doit la vie
41:29à cette Mercedes
41:30qui sortira
41:31en marche arrière.
41:33André Goulet
41:33sera très grèvement blessé,
41:35moi,
41:36très superficiellement.
41:37Mais enfin,
41:38c'est le déclenchement.
41:39L'OS a identifié
41:41un emplacement
41:43où nous étions.
41:46Vous étiez de la première Delta,
41:47vous diriez sur vous ?
41:48Les ET4,
41:49quatre pistolets mitrailleurs.
41:51On lit beaucoup
41:51que les barbouze bitans
41:52ont servi de leur
41:53pour épuiser
41:54les commandes d'Otap.
41:55Oui,
41:55moi,
41:56c'est ce que je pense aussi.
41:57Ça a été...
41:58L'OS avait été très inquiet
42:00et vraiment,
42:01c'est devenu
42:01un combat prioritaire.
42:03Et dans ces périodes-là,
42:04on a vu l'OS
42:05dans les villes-là
42:07successives,
42:08on l'a vu tirer
42:09sur des Européens
42:10qui étaient là,
42:11on l'a vu les poursuivre
42:12dans le pétail
42:13de Mayo
42:14et ils ont été
42:18très inquiets.
42:19Ça a été devenu
42:19un combat prioritaire,
42:20sûrement.
42:27En métropole,
42:29l'OS s'attaque
42:30à tous ceux
42:30qu'elle estime
42:31être ses ennemis
42:31sur le plan idéologique.
42:33journaux comme
42:34France Soir
42:35ou France Observateur,
42:36le futur Nouvelle Obs,
42:37intellectuel et politique.
42:43Elle ne cherche pas
42:43à tuer,
42:44à la différence
42:45de son homologue
42:46d'Algérie.
42:47Vous êtes
42:47l'inventeur
42:48des nuits bleues.
42:51Vous avez fait
42:52des émules depuis.
42:54Oui,
42:54c'est vrai,
42:55mais pas dans le bon sens.
42:58La terre,
42:59les nuits bleues,
43:00les nuits bleues
43:01sont sur les nuits
43:02avec des feuilles artifice.
43:03Alors donc,
43:04j'ai adopté ce terme.
43:06Je vais me répéter
43:06un commissariat de police.
43:08C'est ce qui a déclenché
43:09vraiment la chasse à l'homme
43:10après.
43:11C'était des attentats
43:12pour faire peur
43:13ou pour tuer
43:13ou pour le laisser ?
43:14Non,
43:15c'était pour faire peur
43:16et pour indiquer
43:16que l'Ouest était
43:17présente en métropole
43:19et qu'il ne pourrait
43:19pas faire n'importe quoi
43:20sans que nous soyons là
43:23et sans que nous
43:23nous réunions en vain.
43:25Notre objectif
43:26souvent,
43:27c'est ça d'être
43:27la tour Eiffel.
43:29Et puis,
43:29il en est au nom
43:29de Brigitte Barbeau.
43:30On saurait à peu près
43:31à quelle heure elle sortait,
43:32etc.
43:33Et ma femme,
43:34on avait décidé
43:34de l'enlever en voiture,
43:36de mettre un bandeau
43:37sur les yeux,
43:39quelque chose
43:40sur le port
43:40qu'elle crie pas non plus.
43:42Et on l'avait emmenée
43:43à la jeune vraie
43:43dans la villa de Monaline,
43:46dont je ne peux pas
43:47citer le nom.
43:50Elle y serait restée
43:51avec tous les honneurs
43:52du maçon au vent
43:53dans la plus parfaite
43:54courtoisie,
43:54trois, quatre jours.
43:55et puis ensuite,
43:56on aurait relâché
43:57sans demander
43:58l'ençon.
43:58C'était notre
43:59involaire quelque chose
44:01pas tout plus courtoisement.
44:02Et ensuite,
44:03elle aurait pu rencontrer
44:04ce qu'elle veut,
44:05où elle veut,
44:06quand elle veut.
44:07Donc,
44:07mon épouse
44:08s'est arrêté avant.
44:08T'as 5 minutes pour réfléchir,
44:28donne-moi 15 millions
44:28ou je te brûle.
44:32Je fais,
44:32t'énerve pas,
44:34non?
44:34Qu'est-ce qui t'arrive?
44:37Donne-moi 15 briques
44:38ou je te brûle.
44:39Je lui dis,
44:40je te donne cet argent
44:41qu'il pourrait m'en donner
44:41un peu.
44:43J'ai plus un sou.
44:45Il a pas voulu lui
44:46régiter un salaud.
44:48Là,
44:48il m'a donné son sac.
44:51Il m'a dit,
44:52tu vois,
44:53toi,
44:54t'es chouette,
44:54Germain.
44:55J'aurais visé la tête.
44:57Bref,
44:57il n'a jamais été taxé
44:58des petits commerçants
45:00ou des gens
45:00qui se battaient
45:02pour vivre
45:03ou faire vivre
45:04leur famille.
45:05Non,
45:05c'était les gros industriels,
45:07les grandes surfaces.
45:10Il y en avait déjà
45:11à l'époque
45:11avant,
45:12les grands magasins.
45:15Pas les commerces
45:16de centre-ville?
45:17Pas les petits commerçants,
45:18non,
45:18pas les petits.
45:19C'était les grands,
45:20oui.
45:20C'était les négociants,
45:21les négociants.
45:22Les négociants,
45:23les payés.
45:24Pardon?
45:25Oui,
45:25oui,
45:25tout le monde.
45:26C'est-à-dire
45:27combien de personnes?
45:28Combien de personnes?
45:29On demandait très peu.
45:30On demandait
45:312 000 anciens francs
45:32par mois.
45:33Oh,
45:34oh,
45:34oh.
45:35Mais les corps
45:36de métier
45:36étaient taxés,
45:37oui.
45:37Les médecins,
45:39les avocats,
45:40eux,
45:40ils étaient obligés
45:41de cotiser.
45:42Il y a d'abord
45:42les lettres de mise
45:43en condition des gens
45:44qui vont venir vous voir.
45:45Faites un bon accueil
45:46à la personne
45:47qui va vous demander
45:48de cotiser.
45:50En ce qui vous concerne,
45:51nous avons jugé
45:52que votre participation
45:53au combat
45:54de X nouveaux francs
45:56par mois.
45:57Et l'encaisseur,
45:58le racketeur,
45:59remet en échange
46:00ceci, n'est-ce pas,
46:01chèque de 1 000 nouveaux francs
46:03s'enverser à titre
46:04de contribution volontaire
46:05et comment?
46:07À l'œuvre de rénovation nationale
46:08entreprise par l'organisation
46:10armée secrète.
46:13L'OS multiplie ainsi
46:15les actions.
46:16Raquettes,
46:17hold-up,
46:17avec souvent des complicités
46:18dans la place
46:19et les mots d'ordre,
46:20embouteillage,
46:21grève générale
46:21pour prouver à la métropole
46:23son crédit
46:23auprès des Français
46:24d'Algérie.
46:25À Alger,
46:26ces manifestations
46:27ne réussissent pas
46:27à entraîner la population
46:29qui cherche à rester
46:30en dehors du conflit.
46:31À Ouran,
46:31en revanche,
46:32l'OS est comme un poisson
46:33dans l'eau.
46:33La ville est sous son contrôle.
46:36On faisait de la population
46:37ce qu'on voulait.
46:38Un jour,
46:38on décide que le couvre-feu
46:39n'existe pas
46:40parce qu'il y avait
46:40un couvre-feu
46:41qui était à 7h,
46:42demi, 8h.
46:43On disait
46:44aujourd'hui
46:45pas de couvre-feu
46:45jusqu'à 11h.
46:46Et pas de couvre-feu.
46:47Les gens sortaient.
46:48On sortait des tracts
46:49et on disait
46:49vous êtes avec nous
46:51ou contre nous ?
46:52C'est-à-dire
46:52où on était
46:52pour la Vierie française
46:53ou où on était contre ?
46:54Mais on ne pouvait pas dire
46:55oui, mais peut-être
46:56qu'on n'avait pas de questions
46:58à se poser.
46:59On contrôlait tout.
47:00Les PTT,
47:01on allait là-bas,
47:02les PTT avaient...
47:04Si au jour,
47:04on ne voulait pas
47:05que le tri des PTT se fasse,
47:07le tri des PTT ne se faisait pas.
47:09Il n'y avait plus...
47:10L'Arbée,
47:12elle passait que de temps en temps,
47:13elle faisait des contrôles
47:14mais très vite,
47:15elle avait une peur bleue.
47:15C'est ça,
47:16le contrôle de droit.
47:20Dans les rues d'Alger,
47:21ensoleillées,
47:22les femmes restent frivoles,
47:23élégantes.
47:25Les militaires sont en tenue d'apparat.
47:27On va oublier les attentats
47:28et la guerre qui sont toutes proches.
47:331961,
47:36nous avons une grosse difficulté
47:38à empêcher les PTT
47:39de partir en vacances.
47:40Il a fallu avoir recours
47:44à des méthodes très brutales
47:46pour les en empêcher.
47:48Je me rappelle
47:49du capitaine Levin Pivin
47:50faisant suer
47:51un bijoutier de Maison Péry
47:53pour faire comprendre
47:56aux gens de sa section
47:58que cette année-là,
47:59on ne partait pas en vacances.
48:03Il a été rencontré
48:04quelques-uns, oui,
48:06parce qu'après,
48:06ils ne sont pas partis en vacances.
48:10un bijoutier de Maison Péry
48:12qui a été rencontré
48:12un bijoutier de Maison Péry.
48:14C'est un bijoutier de Maison Péry.
48:16C'est un bijoutier de Maison Péry.
48:19C'est un bijoutier de Maison Péry.
48:20C'est un bijoutier de Maison Péry.
48:21C'est un bijoutier de Maison Péry.
48:30Quand je jouais au CEG
48:31au club de Jeudi Oesté,
48:33le gardien bout était un arabe.
48:35Et quand bien
48:36ces recoupements
48:37dont on vous parle,
48:38j'apprends que cet arabe
48:39est dû à Fallen.
48:41Bien sûr,
48:41il n'y avait plus de mode de football.
48:43Et donc,
48:44je suis obligé
48:45de décréter sa mort
48:47et il meurt.
48:48Oui,
48:49ça m'a fait beaucoup mal
48:49Parce qu'on avait passé quand même des années ensemble. Moi, j'étais défense centrale et lui était gardien de but. Ça m'a fait du mal.
48:59Mais on faisait ça pour cette Algérie française, maudite.
49:19Vous voyez, c'est toute cette bande verte qui monte jusqu'au bosquet là. La bombe était là.
49:50C'est là. C'est ici.
49:54Vous êtes en plein dessus, hein?
49:56On est en plein dessus, c'est là.
50:00La nouvelle d'un attentat manqué contre le chef de l'État français allait se répandre à travers le monde.
50:06Le ministre de l'Intérieur imputait ce complot à l'OAS, se basant sur les aveux d'un des exécutants, Martial de Villemandy,
50:12arrêté près du lieu où la machine infernale avait été disposée.
50:16Sa nationale 19, dans un tas de sable, que l'engin avait été enfoui, relié par un fil enterré à une magnéto disposée dans un bocteau à 400 m de la route.
50:26C'est le bosquet où De Villemandy a fait la mise à feu.
50:31C'est le bosquet qui est là.
50:34De Villemandy a rejoint son bosquet et Cabane de Leprade se trouvait là.
50:38Et il a signalé par appel de phare, un seul appel de phare, la voiture du président était la première dans le convoi.
50:47C'est cet arbre-là qui était juste en face, qui a permis à déterminer, quand les feux arrivaient à un certain niveau sur l'homme, il savait qu'il fallait qu'il la puisse.
50:55Si l'artificier qui a préparé la bombe, c'est-à-dire une bouteille de butane vide dont on avait découpé le fond et qu'on avait bourré de plein de plastique,
51:06s'il avait su qu'il aurait fallu amalgamer ce plastique ensemble, comme si ça avait été des pains de mastic par exemple,
51:14et qu'il ait mis un détonateur un peu plus puissant, ces 40 kilos d'explosifs auraient creusé un énorme entonnoir,
51:25il y en a eu un d'ailleurs, mais beaucoup moins puissant qu'il n'y pensait,
51:28que le bouchon de la bouteille qui était tourné vers l'avant a probablement traversé la voiture,
51:33enfin c'était un attentat extrêmement dangereux.
51:37À côté de la bombe, on a mis un bidon de 20 litres de la palme, du la palme loca qui avait été fabriqué,
51:43de façon à pouvoir faire un bidon de flamme au moment de l'explosion, c'est ce qui s'est passé.
51:49Au volant de la voiture, il y avait le gendarme Marou, qui avait des nerfs d'acier,
51:54et qui était également au volant de la voiture, le jour du petit clamard, tout à fait par hasard.
51:59On peut dire que là, le général, au petit clamard, lui a dû l'agir,
52:03et à Pont-sur-Seine, il ne s'est pas arrêté, il a continué à rouler jusqu'au premier village,
52:08donc tout s'est très bien passé.
52:13Sous-titrage Société Radio-Canada

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