Sharleen Spiteri était enfant lorsque Cerrone, qui lui a succédé sur la scène du Jardin sonore hier soir, a commencé sa carrière. Et elle avait sûrement le même âge lorsque Johnny Rotten des Sex Pistols (le groupe, sans Rotten, est passé la veille à sa place) criait sa haine pour le pouvoir. Hier soir, c'est dans un autre registre que Texas et sa chanteuse ont brillé sur la scène vitrollaise. Et briller, le mot est faible tant les éloges ont plus sur la chanteuse. Pour s'en convaincre, il n'aura fallu qu'une poignée de minutes: dès les dernières notes de I dont' want a lover, la chanson qui les a fait connaître, et extraite du premier album du groupe, Southside, une longue clameur - celle des 4500 spectateurs du festival - a accueilli l'Ecossaise. Cette dernière, les joues rouges, les mains sur la bouche de surprise, a alors entamé une longue séquence émouvante. "My god", enchaînait-elle avec une confondante sincérité, gênée aux entournures. "J'adore ça, continuez" plaisantait-elle néanmoins avec son public. Il fallait ça pour que la température monte d'un cran. Il était temps, pour Sharleen, de tomber la veste (un cuir rouge en l'occurrence), d'empoigner sa guitare et d'entamer l'incroyable In our lifetime. Sur scène, Texas a fait des merveilles et le public était à l'unisson, en communion totale. Sharleen, elle, s'est tout autorisé, comme prendre une des baguettes de son batteur pour aller l'offrir à une fan située au premier rang. Entre elle et le public, une heure et quart durant, ce fut une véritable histoire d'amour, et une longue série de petites séquences touchantes et émouvantes.
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