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  • 11/07/2025

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h, 21h, Guillaume Laris.
00:04Bientôt 19h16, merci d'écouter Europe 1 Soir Week-end avec moi dans ce studio, les chroniqueurs du vendredi soir.
00:10Véronique Jacquier, bonsoir, journaliste politique à CNews.
00:13Bonsoir Guillaume, bonsoir à tous.
00:15Adrien Matou, bonsoir.
00:16Bonsoir.
00:17Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et ensemble on reçoit notre invité de la première partie d'Europe 1 Soir Week-end, Cédric Lojelin, bonsoir.
00:23Bonsoir.
00:23Porte-parole du ministère de la Justice.
00:25Alors, M. Lojelin, à l'approche du 14 juillet, jour de fête nationale pour célébrer nos armées,
00:30certains pourraient profiter de cette date symbolique pour casser, voire brûler des voitures.
00:35Chaque année, comme pour la nuit du Nouvel An, c'est un petit peu la course pour savoir où est-ce qu'il y aura le plus de véhicules calcinés.
00:40Cédric Lojelin, est-ce que vous craignez des violences à l'occasion de ce 14 juillet ?
00:43Sachant que je rappelle que dimanche soir, le 13, ce sera aussi la finale du PSG avec Chelsea pour le mondial des clubs de foot.
00:51Alors, précisément, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, hier, a adressé des instructions au procureur de la République, partout en France,
00:57pour faire en sorte que la justice soit prête, donc organisée et mobilisée,
01:01au cas où certains essaieraient de faire en sorte que le 14 juillet ne soit pas une fête fédératrice,
01:07il ne reste pas un événement festif.
01:09Donc, la sécurisation des lieux des festivités, ça relève du maintien de l'ordre, donc du ministère de l'Intérieur.
01:15On intervient au ministère de la Justice quand des infractions sont commises, donc des violences, des dégradations.
01:19L'objectif de ces instructions est de faire en sorte d'être prêt, de pouvoir traiter un afflux de procédure, si ça devait être le cas,
01:25et de pouvoir anticiper l'événement, que les procureurs parlent au préfet pour s'assurer qu'il y ait des officiers de police judiciaire en nombre suffisant,
01:32sur les lieux des faits, que les informations utiles puissent être données, non seulement au parquet qui dirige l'enquête,
01:37mais ensuite au tribunal, pour que le tribunal puisse en quelque sorte se trouver sans y être sur les lieux de l'interpellation,
01:44qui sont difficiles pour les forces de l'ordre, parce qu'on est dans les fumigènes où on subit des jets d'objets.
01:50Le but de ces documents, c'est de renseigner le tribunal pour faire en sorte qu'il puisse avoir une connaissance fine, en fait, de la manière dont ça s'est passé.
01:58Cédric Langevin, est-ce que ce soir, aux potentiels casseurs perturbateurs,
02:02est-ce qu'on peut leur dire que l'autorité pénale est prête à prendre des décisions de justice fermes et dissuasives ?
02:07Oui, tout à fait. Je rappelle que, dès le mois de janvier, le garde des Sceaux a fixé ses priorités.
02:13La première était la lutte contre le narcotrafic, la seconde était la lutte contre les violences faites aux personnes.
02:19Et hier, donc, on a des instructions qui ont été adressées en anticipation du 14 juillet, et puis des festivités qu'il y a autour,
02:26pour rappeler que les faits de violence donneront lieu à une réponse pénale rapide et ferme de la part des parquets,
02:31pour qu'elles soient comprises et crédibles.
02:34Très bien. Dites-moi, on a encore en tête à Paris les dégradations, j'en parlais tout à l'heure,
02:38et les violences que l'on a connues lors de la victoire du Paris Saint-Germain en finale de la Ligue des Champions.
02:42Le parquet de Paris, à l'époque, avait traité près de 250 gardes à vue, dont 15 qui concernaient des mineurs.
02:48Est-ce que les décisions de justice rendues lors des violences en marge de la victoire du PSG en finale de cette Ligue des Champions
02:53sont suffisamment intimidantes pour faire peur ?
02:56En amont des gardes à vue, il y a des interpellations.
03:00Des interpellations peuvent ne pas donner lieu à une garde à vue,
03:03qui relève d'une décision de l'officier de police judiciaire.
03:06Le parquet, donc le procureur, est saisi quand il y a une garde à vue.
03:09Ensuite, quand les éléments lui apparaissent constitués, il va poursuivre.
03:13Donc il va envoyer le dossier devant un tribunal.
03:15Le garde des Sceaux ne peut pas donner d'instructions au tribunal, donc au juge du siège, qui sont indépendants.
03:19En revanche, ce qu'il peut faire, c'est demander au procureur de faire en sorte que la réponse pénale,
03:24donc la manière dont on va traiter les procédures, soit rapide et soit ferme,
03:28pour faire en sorte que quand il y a des interpellations qui sont suivies de garde à vue,
03:32les parquets soient réactifs et mettent, encore une fois, le tribunal en possession de l'ensemble des éléments
03:37pour qu'il puisse y avoir des condamnations qui soient lourdes pour les faits qui sont les plus graves.
03:41Alors justement, votre ministre Gérald Darmanin, ministre de la Justice,
03:44demande que des comparutions immédiates en cas de faits graves soient privilégiées.
03:47Qu'est-ce que vous entendez, vous, comme faits graves ?
03:50Et le but, ce sont donc des peines rapides et fermes, mais vraiment des peines fermes, pas juste un bracelet, je suppose.
03:54Des violences sur les policiers, sur les gendarmes, des violences sur des gens qui seraient là pour profiter du 14 juillet en famille
04:01et qui ne voudraient pas subir des jets d'objets ou des coups, voire des vols.
04:07Voilà ce qu'on appelle des faits graves.
04:10Mais ces peines, justement, est-ce que c'est possible, à votre avis, qu'elles soient réellement adaptées ?
04:15Parce qu'on s'aperçoit, quand on lit ce qui se passe à chaque fois dans ces violences,
04:20que beaucoup arrivent à passer entre les mailles du filet,
04:23parce que, semble-t-il, manque de moyens, manque d'images, manque de choses qui puissent permettre de faire avancer les enquêtes.
04:29Et on comprend que c'est très difficile.
04:30Justement.
04:31Vous avez des personnes qui viennent comme ça perturber en cassant des vitrines. Comment on fait ?
04:34Alors, comme vous en doutez, les personnes qui jettent des objets ou qui cambriolent ne vont pas se présenter au service de police le lendemain pour expirer leur faute.
04:41C'est évident.
04:42Voire même ne reconnaissent pas les faits.
04:43Et donc, c'est la raison pour laquelle, dans les instructions qui ont été adressées hier, il est demandé au procureur de s'assurer,
04:49d'une, il y aura des OPJ et des dossiers de police judiciaire en nombre suffisant,
04:53deux, qu'il y ait des procès-vrabo de mise à disposition pour chaque garde à vue.
04:56On va rappeler ce qu'on reproche à la personne, qui peut être entendu en tant que témoin,
05:01quels sont les agents qui ont procédé à l'interpellation pour qu'ils puissent eux-mêmes être entendus,
05:04quels sont les éléments dont on dispose, est-ce qu'il y a une GoPro, est-ce qu'il y a des caméras,
05:07et aussi un procès-vrabal de contexte, dont le but est justement de retranscrire le plus fidèlement possible pour le tribunal
05:13la manière dont les policiers sont intervenus.
05:15Nous essuyons des jets d'objets, 20 personnes hostiles se trouvent autour de nous,
05:19nous parvenons à extraire un individu qui a jeté un objet sur un de nos collègues,
05:24il oppose une résistance, ce genre de choses.
05:26Pour faire en sorte précisément qu'on ait tous les éléments pour qu'il y ait une condamnation au bout.
05:29Mais ça ne vous en gêne pas d'entendre souvent, comme ça,
05:32que les gens trouvent que la réponse judiciaire n'est pas à la hauteur des casques qui se produisent ?
05:38Je peux parler en mon nom, entre guillemets.
05:42Parce que c'est vraiment un peu l'avis général, c'est ce qui se dit.
05:43J'ai été procureur jusqu'en 2023, je le serai à nouveau dans les semaines à venir.
05:46Donc notre métier est précisément de travailler avec les forces de l'ordre,
05:50parce qu'on va tous dans le même sens, pour que quand des infractions ont lieu,
05:52et encore plus des infractions graves,
05:54les auteurs soient interpellés, soient poursuivis, soient condamnés,
05:58et que les victimes soient protégées.
06:00Parce qu'il est inadmissible de vouloir profiter du 4 juillet,
06:03et finalement de devoir rentrer chez soi, parce qu'il y a des dégradations à un endroit.
06:06Je comprends parfaitement que les gens ne comprennent pas,
06:12qu'on ne puisse pas fêter un événement qui doit rester fédérateur.
06:15Et en réponse à ça, il y a les instructions justement qui sont données au parquet,
06:19pour que la fête puisse rester une fête.
06:21Et que si la sécurisation des lieux, des festivités,
06:25ne parviendrait pas à faire en sorte de contenir, en fait, et de maintenir le calme,
06:30et bien la justice, le samedi, le dimanche, le matin, l'après-midi, le soir,
06:34sont en mesure de juger les personnes qui auraient commis des infractions à ce moment-là.
06:37Vous écoutez Europe 1, 19h22.
06:39Dites-moi, Cédric Lojelin, en tant que porte-parole du ministère de la Justice,
06:43on parlait de ce problème de pouvoir alimenter suffisamment en preuves
06:47pour pouvoir condamner les gens.
06:49Est-ce que ces fameux drones qui puissent filmer des scènes pourraient être la clé ?
06:54Moi, je...
06:55Tout élément qui peut apporter...
06:56Parce que c'est le manque de preuves qui pose problème la plupart du temps.
07:00Vous avez plein de modes de preuves.
07:01Vous avez les auditions de témoins, vous avez les auditions des agents,
07:03vous avez les preuves, les traces ADN,
07:06possiblement les drones, les vidéos que portent les agents.
07:09Donc, tout élément qui nous aide à empêcher que des infractions soient commises
07:13et quand elles sont commises, à pouvoir identifier, interpeller et poursuivre les auteurs
07:18sont bénéfiques.
07:20Ça, c'est mon point de vue de procureur de la République.
07:23Dites-moi, toujours sur le 14 juillet,
07:25le ministère de la Justice souhaite une articulation efficace
07:27entre les dispositifs de maintien de l'ordre et l'action de l'autorité judiciaire.
07:31C'est ce qui fait défaut actuellement.
07:32On entend souvent que la justice n'est donc pas à la hauteur, je vous le disais,
07:35par rapport aux interprétations sur le terrain.
07:37Est-ce qu'il faut durcir la loi ?
07:39Alors, la justice est à la hauteur.
07:42Je vous rappelle que la justice, lors des émeutes de 2023, a été à la hauteur.
07:46D'ailleurs, les émeutes ont cessé très rapidement,
07:50de la même manière qu'elles ont d'ailleurs explosé,
07:52parce que la réponse pénale a été extrêmement ferme.
07:55Donc, la justice sera à la hauteur,
07:57le week-end s'il le faut, le soir s'il le faut.
07:59On sera en mesure, justement, de juger les gens.
08:01C'est pour ça qu'il y a des instructions qui ont été adressées.
08:03Ensuite, est-ce qu'il faut changer la loi ?
08:06Alors, moi, je suis magistrat.
08:08Donc, moi, je suis chargé de faire avec les textes,
08:10avec le code pénal qui est en vigueur en juillet 2025.
08:13S'il faut augmenter les peines encourues,
08:15s'il faut faire en sorte qu'on puisse,
08:19eh bien, être plus sévère,
08:21et donc, pour ça, modifier la loi,
08:23eh bien, ce sera aux parlementaires d'en décider.
08:25En tout cas, c'est ce que porte le garde des Sceaux,
08:26Gérald Darmanin, qui souhaite une révolution pénale,
08:29une réduction du nombre de peines,
08:31et surtout, une meilleure lisibilité dans les peines,
08:34notamment d'emprisonnement,
08:35afin de faire en sorte que,
08:36quand une peine de 6 mois d'emprisonnement est prononcée,
08:38une peine de 6 mois soit exécutée.
08:40En l'état, le code pénal demande au magistrat,
08:42pour les peines de 6 mois ou moins,
08:44de les aménager presque coûte que coûte.
08:47Cédric Lojelin, porte-parole du ministère de la Justice,
08:50invité d'Europe un soir, week-end,
08:52en ce vendredi soir.
08:53La procureure de Paris vient de dire que,
08:55pour elle, il n'y avait aucun problème
08:57par rapport aux festivités qui allaient se tenir ce week-end.
08:59Il n'y a pas de crise, pas de risque en vue.
09:01Vous confirmez ?
09:02Moi, je n'ai pas les informations
09:04dont dispose la procureure de Paris.
09:05Dans la circulaire, il est désormais indiqué
09:07que les procureurs se rapprochent des préfets,
09:09qui peuvent disposer d'éléments de renseignements locaux,
09:12et qui peuvent utilement venir dire aux procureurs
09:14qu'ils ont des indicateurs,
09:15soit positifs, soit inquiétants.
09:18Donc, si là, c'est positif, tant mieux.
09:19Ça signifie qu'on va peut-être pouvoir passer un 14 juillet
09:21sans dégradation et sans violence.
09:23En tout cas, l'objectif, c'est de travailler la chose
09:26le plus en amont possible,
09:27parce qu'au quotidien, les procureurs rencontrent les préfets,
09:30parce que leur objectif commun est de faire en sorte
09:33que nos concitoyens soient en sécurité.
09:35De la même manière que les procureurs, tous les jours,
09:37travaillent avec les policiers et les gendarmes,
09:38puisque, encore une fois, leur objectif est commun,
09:40c'est de faire en sorte que les Français puissent profiter
09:43normalement, calmement, en famille du 14 juillet.
09:45Une dernière question.
09:47Je sais qu'avec les agressions sur des représentants de l'État,
09:51c'est ce que souhaitait Gérald Darmanin,
09:52il voulait durcir la loi.
09:54Est-ce que des propositions pourraient être mises en place rapidement ?
09:57Là encore, ça ne relève pas de mon office.
10:00Ça sera des travaux parlementaires qui auront lieu le moment venu.
10:03Oui, en tout cas, le garde des Sceaux a affirmé,
10:07dans les jours suivants de son arrivée place Vendôme,
10:10que les violences, notamment sur les forces de l'ordre,
10:13étaient sa priorité d'action.
10:14Et donc, les parquets, les procureurs devaient être fermes
10:17et implacables vis-à-vis de ce type d'agissement.
10:19Merci, Cédric Lojelin.
10:20Vous restez avec nous juste après le journal de Maëlle Hassanil,
10:23journal permanent 19h30 sur Europe 1.
10:26On parlera avec vous,
10:27comme vous êtes le porte-parole du ministère de la Justice,
10:30justement du garde des Sceaux qui a fait cette annonce cette semaine
10:32sur la justice des mineurs délinquants.
10:34Une circulaire qui demanderait aux juges d'imposer des couvre-feux
10:36aux mineurs interpellés avec notamment une arme blanche.
10:38On en parle dans un instant sur Europe 1.

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