00:04Bientôt 19h16, merci d'écouter Europe 1 Soir Week-end avec moi dans ce studio, les chroniqueurs du vendredi soir.
00:10Véronique Jacquier, bonsoir, journaliste politique à CNews.
00:13Bonsoir Guillaume, bonsoir à tous.
00:15Adrien Matou, bonsoir.
00:16Bonsoir.
00:17Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et ensemble on reçoit notre invité de la première partie d'Europe 1 Soir Week-end, Cédric Lojelin, bonsoir.
00:23Bonsoir.
00:23Porte-parole du ministère de la Justice.
00:25Alors, M. Lojelin, à l'approche du 14 juillet, jour de fête nationale pour célébrer nos armées,
00:30certains pourraient profiter de cette date symbolique pour casser, voire brûler des voitures.
00:35Chaque année, comme pour la nuit du Nouvel An, c'est un petit peu la course pour savoir où est-ce qu'il y aura le plus de véhicules calcinés.
00:40Cédric Lojelin, est-ce que vous craignez des violences à l'occasion de ce 14 juillet ?
00:43Sachant que je rappelle que dimanche soir, le 13, ce sera aussi la finale du PSG avec Chelsea pour le mondial des clubs de foot.
00:51Alors, précisément, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, hier, a adressé des instructions au procureur de la République, partout en France,
00:57pour faire en sorte que la justice soit prête, donc organisée et mobilisée,
01:01au cas où certains essaieraient de faire en sorte que le 14 juillet ne soit pas une fête fédératrice,
01:07il ne reste pas un événement festif.
01:09Donc, la sécurisation des lieux des festivités, ça relève du maintien de l'ordre, donc du ministère de l'Intérieur.
01:15On intervient au ministère de la Justice quand des infractions sont commises, donc des violences, des dégradations.
01:19L'objectif de ces instructions est de faire en sorte d'être prêt, de pouvoir traiter un afflux de procédure, si ça devait être le cas,
01:25et de pouvoir anticiper l'événement, que les procureurs parlent au préfet pour s'assurer qu'il y ait des officiers de police judiciaire en nombre suffisant,
01:32sur les lieux des faits, que les informations utiles puissent être données, non seulement au parquet qui dirige l'enquête,
01:37mais ensuite au tribunal, pour que le tribunal puisse en quelque sorte se trouver sans y être sur les lieux de l'interpellation,
01:44qui sont difficiles pour les forces de l'ordre, parce qu'on est dans les fumigènes où on subit des jets d'objets.
01:50Le but de ces documents, c'est de renseigner le tribunal pour faire en sorte qu'il puisse avoir une connaissance fine, en fait, de la manière dont ça s'est passé.
01:58Cédric Langevin, est-ce que ce soir, aux potentiels casseurs perturbateurs,
02:02est-ce qu'on peut leur dire que l'autorité pénale est prête à prendre des décisions de justice fermes et dissuasives ?
02:07Oui, tout à fait. Je rappelle que, dès le mois de janvier, le garde des Sceaux a fixé ses priorités.
02:13La première était la lutte contre le narcotrafic, la seconde était la lutte contre les violences faites aux personnes.
02:19Et hier, donc, on a des instructions qui ont été adressées en anticipation du 14 juillet, et puis des festivités qu'il y a autour,
02:26pour rappeler que les faits de violence donneront lieu à une réponse pénale rapide et ferme de la part des parquets,
02:31pour qu'elles soient comprises et crédibles.
02:34Très bien. Dites-moi, on a encore en tête à Paris les dégradations, j'en parlais tout à l'heure,
02:38et les violences que l'on a connues lors de la victoire du Paris Saint-Germain en finale de la Ligue des Champions.
02:42Le parquet de Paris, à l'époque, avait traité près de 250 gardes à vue, dont 15 qui concernaient des mineurs.
02:48Est-ce que les décisions de justice rendues lors des violences en marge de la victoire du PSG en finale de cette Ligue des Champions
02:53sont suffisamment intimidantes pour faire peur ?
02:56En amont des gardes à vue, il y a des interpellations.
03:00Des interpellations peuvent ne pas donner lieu à une garde à vue,
03:03qui relève d'une décision de l'officier de police judiciaire.
03:06Le parquet, donc le procureur, est saisi quand il y a une garde à vue.
03:09Ensuite, quand les éléments lui apparaissent constitués, il va poursuivre.
03:13Donc il va envoyer le dossier devant un tribunal.
03:15Le garde des Sceaux ne peut pas donner d'instructions au tribunal, donc au juge du siège, qui sont indépendants.
03:19En revanche, ce qu'il peut faire, c'est demander au procureur de faire en sorte que la réponse pénale,
03:24donc la manière dont on va traiter les procédures, soit rapide et soit ferme,
03:28pour faire en sorte que quand il y a des interpellations qui sont suivies de garde à vue,
03:32les parquets soient réactifs et mettent, encore une fois, le tribunal en possession de l'ensemble des éléments
03:37pour qu'il puisse y avoir des condamnations qui soient lourdes pour les faits qui sont les plus graves.
03:41Alors justement, votre ministre Gérald Darmanin, ministre de la Justice,
03:44demande que des comparutions immédiates en cas de faits graves soient privilégiées.
03:47Qu'est-ce que vous entendez, vous, comme faits graves ?
03:50Et le but, ce sont donc des peines rapides et fermes, mais vraiment des peines fermes, pas juste un bracelet, je suppose.
03:54Des violences sur les policiers, sur les gendarmes, des violences sur des gens qui seraient là pour profiter du 14 juillet en famille
04:01et qui ne voudraient pas subir des jets d'objets ou des coups, voire des vols.
04:07Voilà ce qu'on appelle des faits graves.
04:10Mais ces peines, justement, est-ce que c'est possible, à votre avis, qu'elles soient réellement adaptées ?
04:15Parce qu'on s'aperçoit, quand on lit ce qui se passe à chaque fois dans ces violences,
04:20que beaucoup arrivent à passer entre les mailles du filet,
04:23parce que, semble-t-il, manque de moyens, manque d'images, manque de choses qui puissent permettre de faire avancer les enquêtes.
04:29Et on comprend que c'est très difficile.
04:30Justement.
04:31Vous avez des personnes qui viennent comme ça perturber en cassant des vitrines. Comment on fait ?
04:34Alors, comme vous en doutez, les personnes qui jettent des objets ou qui cambriolent ne vont pas se présenter au service de police le lendemain pour expirer leur faute.
04:41C'est évident.
04:42Voire même ne reconnaissent pas les faits.
04:43Et donc, c'est la raison pour laquelle, dans les instructions qui ont été adressées hier, il est demandé au procureur de s'assurer,
04:49d'une, il y aura des OPJ et des dossiers de police judiciaire en nombre suffisant,
04:53deux, qu'il y ait des procès-vrabo de mise à disposition pour chaque garde à vue.
04:56On va rappeler ce qu'on reproche à la personne, qui peut être entendu en tant que témoin,
05:01quels sont les agents qui ont procédé à l'interpellation pour qu'ils puissent eux-mêmes être entendus,
05:04quels sont les éléments dont on dispose, est-ce qu'il y a une GoPro, est-ce qu'il y a des caméras,
05:07et aussi un procès-vrabal de contexte, dont le but est justement de retranscrire le plus fidèlement possible pour le tribunal
05:13la manière dont les policiers sont intervenus.
05:15Nous essuyons des jets d'objets, 20 personnes hostiles se trouvent autour de nous,
05:19nous parvenons à extraire un individu qui a jeté un objet sur un de nos collègues,
05:24il oppose une résistance, ce genre de choses.
05:26Pour faire en sorte précisément qu'on ait tous les éléments pour qu'il y ait une condamnation au bout.
05:29Mais ça ne vous en gêne pas d'entendre souvent, comme ça,
05:32que les gens trouvent que la réponse judiciaire n'est pas à la hauteur des casques qui se produisent ?
05:38Je peux parler en mon nom, entre guillemets.
05:42Parce que c'est vraiment un peu l'avis général, c'est ce qui se dit.
05:43J'ai été procureur jusqu'en 2023, je le serai à nouveau dans les semaines à venir.
05:46Donc notre métier est précisément de travailler avec les forces de l'ordre,
05:50parce qu'on va tous dans le même sens, pour que quand des infractions ont lieu,