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00:00Il existe des hommes et des femmes plus courageux que la moyenne, des humains qui ne peuvent pas rester les bras croisés face à une injustice, surtout quand elle se passe sous leurs yeux.
00:10Et quand on parle de la seconde guerre mondiale, on parle évidemment beaucoup des hommes puisqu'ils étaient majoritairement les seuls à être envoyés au combat.
00:17Mais une guerre, ça ne se gagne pas uniquement au front. Et sans les centaines de milliers de femmes restées à l'arrière pour veiller sur les enfants, faire tourner les usines, cultiver les terres, nourrir, soigner ou encore transmettre des informations, l'issue du conflit aurait sans doute été bien différente.
00:35Et l'après-guerre aussi. Et comme beaucoup, voire tous ceux qui vont regarder cette vidéo, j'en ai mangé de la seconde guerre mondiale à l'école.
00:41Et en vrai, j'aimais bien. J'aimais bien. Les images qu'on nous montrait étaient horribles, mais c'était passionnant, à mes yeux en tout cas.
00:50Et chaque histoire qui découlait de cette période était plus folle que la précédente.
00:55Mais jamais de ma vie, on m'avait parlé de ces trois femmes, Annie Schaft, Freddy et Trousseau Verstegen.
01:03Désolé pour la prononciation, mais on m'en avait jamais parlé pour la simple et bonne raison, j'imagine, qu'elles ne sont ni françaises, ni belges, mais néerlandaises.
01:11Puis, on ne peut pas non plus tout apprendre aux enfants à l'école. C'est aussi à nous de nous renseigner.
01:17Et c'est ce que j'ai fait. D'ailleurs, je tenais aussi à préciser que c'est la première fois que j'aborde un sujet historique.
01:23Je n'ai jamais fait ça. Donc j'espère que ça ira et que vous serez indulgents aussi, surtout, parce que je n'ai pas non plus envie de faire un documentaire sur la seconde guerre.
01:32Parce que ça sera forcément moins bon que tout ce qui existe déjà.
01:36Mais surtout parce que j'ai plutôt envie de raconter une histoire qui a eu lieu à cette époque.
01:41Et qui est basée sur des témoignages et des archives historiques, comme je le fais habituellement pour des histoires plus récentes.
01:48Donc je vois un peu ça comme les vidéos que je fais d'habitude, sauf que c'est basé sur des faits historiques.
01:52Donc il y aura un petit mélange des deux. Voilà, en tout cas, j'espère que ça va vous plaire.
01:55Et avant de commencer, et comme on parle d'histoire, sachez que cette vidéo est sponsorisée par MyHéritage.
02:00C'est parfait ! Donc si vous aussi vous souhaitez en découvrir plus sur la vôtre d'histoire, vos ancêtres, et d'où vous venez, c'est le site numéro 1.
02:08Et en plus, vous n'avez besoin de rien à part une connexion internet, un ordinateur, un nom et un prénom.
02:14Le passé de ma famille, etc., c'est quelque chose qui m'a toujours intrigué et continue d'ailleurs.
02:19Mais comme MyHéritage apporte toujours plus de documentation, je continue de faire plein de découvertes.
02:24Surtout qu'au départ, j'étais comme beaucoup d'entre vous, je ne savais pas vraiment comment m'y prendre.
02:29Mais avec MyHéritage, tout a été facile.
02:32Vous pourrez comme moi remonter par exemple jusqu'en 1643 grâce à plus de 34 milliards de documents numérisés, consultables en ligne.
02:40Dont des journaux, des documentaires militaires, des extraits de naissance ou de mariage, etc., etc.
02:46Vous pouvez connaître les métiers que certains de vos ancêtres faisaient, ce qui vous permet de découvrir quel type de vie ils pouvaient mener.
02:52Moi, par exemple, je suis issu d'une famille d'agriculteurs et de journaliers.
02:56C'est l'intérim de l'époque.
02:58Mais vous, si ça se trouve, vous êtes issu d'une très grande famille, d'une très grande lignée.
03:02Qui sait ? Il suffit de vérifier.
03:04J'ai d'ailleurs aussi appris que j'avais de la famille au Québec et qu'ils ont immigré en France entre 1600 et 1800.
03:09Et que j'ai des origines anglaises et espagnoles.
03:12Hello, como esta ?
03:14Mais comme je le dis à chaque fois, j'ai un problème maintenant, c'est que je suis devenu addict.
03:18J'aime trop retourner sur le site et découvrir plein de nouvelles connexions et d'informations.
03:23Comme par exemple, me rendre compte que mon arrière-arrière-grand-père avait été fait prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, justement.
03:30Le site est bourré d'outils super satisfaisants, comme Instant Discovery,
03:34qui trouve régulièrement plein d'autres correspondances sans rien avoir à faire.
03:38Vous pouvez aussi colorer vos vieilles photos de famille et même les animer en quelques secondes.
03:43C'est super facile.
03:44Si vous êtes même un tout petit peu curieux, je suis sûr que ça vous plaira.
03:48Et en plus, grâce au lien que je vous mets en description, vous avez 14 jours d'essai gratuits avec toutes les fonctionnalités que je vous ai citées.
03:55Donc, allez y faire un tour.
03:57Juste vous cliquez sur le lien qui est dans la description, vous inscrivez pendant 14 jours, c'est gratuit.
04:02Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, rechercher tout ce que vous voulez.
04:05Merci à MyHeritage pour la confiance et bon voyage à ceux qui vont fouiller dans leur passé.
04:09Et nous, on est parti.
04:14Difficile de commencer cette histoire au début.
04:23Le début de quoi ?
04:24Le début de la guerre ?
04:25Le début de la vie de ces femmes ?
04:27Ou le début de la vie des soldats allemands qu'elles ont tués ?
04:31Mais comme il faut choisir mon histoire, commencera le 10 mai 1940 aux Pays-Bas, qui vient d'être envahi par les Allemands en quelques jours avec à leur tête Arthur Seizinkwart, je ne sais pas si je le dis bien.
04:46Encore une fois, pardon pour ma prononciation.
04:47Un fidèle du régime nazi nommé Reich Kommissar pour diriger le territoire.
04:54Au début, rien ne change vraiment pour les Néerlandais suite à cette invasion.
04:59La vie continue, mais très vite, comme un peu partout où les nazis passent, ils installent rapidement un climat de terreur, en commençant par l'application d'un couvre-feu, puis des rationnements, la surveillance des écoles, et surtout l'interdiction d'autres partis politiques.
05:14La censure des journaux, autres que ceux du parti, et les dénonciations deviennent monnaie courante.
05:21On fait des listes, et on dit qui doit être arrêté ou pas.
05:24Avec le temps, ils vont au final recenser les gens, et surtout marquer les juifs d'une étoile jaune pour leur interdire de travailler, d'étudier, de prendre les transports, etc.
05:35Jusqu'au jour où des familles entières seront transportées dans des camions vers des camps comme ceux de Westerbork, Sobibor, ou encore Auschwitz.
05:48Ça, on le sait. Jusque-là, je ne vous apprends rien de nouveau, normalement.
05:52Mais, à Amsterdam, Rotterdam et à Harlem, pas la ville américaine évidemment, la version néerlandaise, une résistance s'installe en silence.
06:02Et parmi cette résistance, trois filles, trois adolescentes à peine sorties de l'enfance, vont choisir de passer à l'action d'une manière un peu différente.
06:17Laissez-moi d'abord vous présenter Freddy Overstegen, née en 1923.
06:22Elle a à peine 14 ans quand la guerre commence.
06:25Et sa sœur, Truss, Overstegen, née en 1925, qui elle a à peine 16 ans.
06:32Deux très jeunes filles qui vivent chez leur mère, dans un petit appartement au cœur de la ville d'Arlem,
06:38sans leur père, qui a quitté le foyer familial dans les années 30,
06:41les abandonnant totalement, toutes les trois, sans nouvelles, sans soutien et sans explication.
06:46Elles vivent plutôt dans la précarité, avec peu de moyens, mais un noyau familial soudé,
06:53et reçoivent une éducation basique, pacifiste et féministe avant l'heure,
06:57mais surtout très influencée par des idées communistes de leur maman,
07:02qui leur apprend à ne jamais détourner les yeux face à l'injustice,
07:05à ne jamais se soumettre, ni à Dieu, ni à qui que ce soit aveuglément,
07:09et à faire preuve avant tout de solidarité avec ceux qui en ont besoin,
07:14parce que c'est ce qui a toujours permis à la famille de s'en sortir depuis la crise économique des années 30,
07:19où le moindre geste pouvait faire la différence entre survivre ou sombrer.
07:24Alors, quand les Pays-Bas tombent sous l'occupation et que les premières mesures de répression apparaissent,
07:30couvre-feu, recensement, interdiction en tout genre, et que les premières familles juives disparaissent,
07:35leur mère accepte d'héberger ceux qui en ont besoin et qui fuient l'armée en les cachant dans leur petit appartement.
07:42Du coup, forcément, les deux sœurs grandissent dans cette ambiance au quotidien,
07:47pour elles c'est presque la norme.
07:49Alors, elles vont observer, apprendre, aider et surtout participer.
07:55Elles se mettent à lutter à leur manière en distribuant des tracts de la résistance dans les rues,
08:00discrètement, à vélo, ou en facilitant le passage de nombreux juifs vers d'autres planques de la région.
08:07Elles regardent leur mère faire, elles écoutent, elles lui obéissent surtout,
08:11parce qu'elles savent que ce qu'elles font est juste, mais c'est interdit.
08:14Du coup, de leur côté, elles veulent aussi faire leur part elles-mêmes.
08:17Et elles prennent conscience, elles se rendent compte qu'elles ont un avantage non négligeable dans ce genre de situation,
08:23leur âge.
08:24Comme elles sont très jeunes et qu'elles ont l'air totalement innocentes,
08:29les soldats allemands ne les soupçonnent pas une seule seconde,
08:33ce qui va devenir leur atout numéro un, et elles vont s'en servir.
08:38C'est comme ça qu'elles vont être repérées par un groupe de résistants locaux
08:42qui appartient au RVV pour Rad-Wahn-Werzett,
08:45qui signifie littéralement Conseil de la résistance,
08:48et qui est actif dans tout le pays.
08:49Le genre de groupe qui cherche des gens discrets, débrouillards et prêts à prendre tous les risques.
08:56Et celui qui va frapper à leur porte pour les recruter s'appellerait Franz van der Vy.
09:02Je dis s'appellerait, parce qu'en fait le mec était tellement discret et fantomatique
09:06qu'il n'a probablement jamais donné sa vraie identité à personne,
09:10même pas aux membres du groupe de résistants de peur d'être trahis et tués.
09:15Et du coup, on ne sait pas si c'est son vrai nom ou pas.
09:19Il n'existe aucun document administratif ou militaire à son sujet.
09:24C'est un fantôme.
09:25Il est venu, il a fait sa part et il est reparti sans que personne ne sache qui il est vraiment.
09:30Bref, il leur propose de rejoindre le réseau,
09:33tellement il est choqué de voir deux si jeunes filles mener des actions toutes seules,
09:38totalement discrètes,
09:40et donc il les voit un peu comme les recrues idéales
09:42pour mener des opérations de sabotage et de repérage.
09:46Il faut savoir que leur mère a accepté qu'elle fasse partie du groupe
09:49à la condition qu'elle ne participe qu'à des actions non violentes.
09:53Elles refusent catégoriquement qu'elles portent des armes
09:56ou qu'elles mettent leur vie en danger.
09:57Résultat, au début, leur rôle est simple.
10:00Elles collent des affiches interdites,
10:02distribuent des tracts,
10:03surveillent les allées et venues des patrouilles allemandes
10:06pour les transmettre aux résistants.
10:08Des missions essentielles,
10:09mais calmes.
10:11Pour l'instant,
10:13vous allez voir que ça va rapidement évoluer.
10:20Pendant ce temps-là,
10:21à une trentaine de kilomètres d'Harlem,
10:23à Amsterdam,
10:24une jeune fille surnommée Annie
10:25mène elle aussi ses propres combats.
10:28Elle s'appelle en réalité Johanna Schaft.
10:31Elle a 19 ans,
10:32elle est la fille d'un professeur et d'une infirmière.
10:34Une petite famille discrète,
10:37mais cultivée.
10:38À la maison, à table,
10:39on parle de politique,
10:41de livres qu'on a lus,
10:42de la morale
10:43et de la responsabilité que chacun a.
10:46On n'a pas tous les mêmes familles
10:47et les mêmes repas de famille,
10:50mais pourquoi pas ?
10:50Et donc,
10:51elle reçoit une éducation basée sur la rigueur,
10:54la réflexion
10:55et le sens des responsabilités.
10:59Du coup,
11:00presque naturellement,
11:01en grandissant,
11:02elle étudie le droit international
11:03à l'université d'Amsterdam
11:05pour devenir avocate ou diplomate.
11:07Elle ne sait pas encore.
11:08Mais c'est une jeune fille brillante,
11:11curieuse et intelligente.
11:13Elle est polyglotte,
11:14c'est-à-dire qu'elle parle
11:14plusieurs langues couramment.
11:17Et comme on peut le deviner
11:18au travers de ses études,
11:19elle croit profondément
11:21en la justice.
11:23Elle est aussi
11:23une des rares filles de son école,
11:25souvent la seule
11:26dans certaines classes
11:27et elle se lie d'amitié
11:28avec quelques étudiants juifs.
11:31Alors forcément,
11:32quand les Allemands
11:32interdisent l'accès
11:33à l'université
11:34à ses amis
11:35juste parce qu'ils sont
11:36de confession juive
11:37et que certains d'entre eux
11:39disparaissent ensuite
11:40totalement sans laisser de traces,
11:42elles protestent
11:43et elles se rebellent.
11:44C'est aussi à ce moment-là
11:45que l'armée allemande
11:46oblige tous les étudiants néerlandais
11:48à signer une déclaration
11:50de loyauté
11:51au régime nazi
11:52s'ils veulent pouvoir
11:54continuer leurs études.
11:55Bon, vous vous en doutez,
12:00elle va refuser,
12:01c'est ce qui va lui valoir
12:02d'être exclue de l'université
12:03et elle comprend à ce moment-là
12:05que c'est fini.
12:07Son rêve d'être avocate
12:08ou diplomate s'effondre,
12:10mais elle ne baisse pas les bras.
12:12D'ailleurs, pour la stat,
12:13suite à ça,
12:14c'est plus de 80%
12:15des étudiants
12:16qui ont été exclus aussi,
12:18en tout cas,
12:19qui ont choisi
12:19d'être exclus
12:20parce qu'ils n'ont pas voulu signer,
12:23ce qui est une grosse tâche,
12:25je trouve, 80%.
12:26Mais le résultat,
12:27c'est qu'il devait y avoir quoi ?
12:283-4 élèves par classe,
12:30parfois aucun prof.
12:31Ça devait être très spécial
12:33comme ambiance à l'époque.
12:35Vraiment spécial en cours.
12:37Quoi qu'il en soit,
12:38elle n'a plus rien à faire
12:39à Amsterdam,
12:40donc elle retourne
12:41chez ses parents à Harlem
12:42et c'est là qu'elle va commencer
12:44à intégrer un groupe
12:45de résistants elle aussi.
12:46Elle commence,
12:47évidemment comme beaucoup,
12:48par cacher des Juifs
12:49en fuite
12:50chez ses parents,
12:51mais aussi,
12:53vu qu'elle a étudié en droit,
12:54elle connaît parfaitement
12:55les détails
12:56de chaque document.
12:57Donc,
12:58elle fabrique
12:58des faux papiers,
13:00des faux certificats de naissance,
13:01des fausses cartes d'identité
13:03et tout un tas
13:04de faux documents
13:05parce que
13:06c'est facile pour elle.
13:07C'est presque sa spécialité.
13:10Puis,
13:10très vite,
13:11elle va aussi cacher des armes,
13:13transmettre des renseignements
13:14et récolter des informations
13:15sur les mouvements
13:16de l'ennemi
13:17et devenir très vite
13:18une figure
13:19presque emblématique
13:20de son petit groupe
13:21de résistants
13:22dans lequel elle se trouve
13:23parce que,
13:24non seulement,
13:25elle n'a pas froid aux yeux,
13:26elle ne recule
13:27devant aucune des missions
13:29qui lui sont données,
13:30mais aussi,
13:31et c'est un peu bizarre,
13:32parce qu'elle est rousse.
13:33Elle est rousse et donc,
13:37malgré son caractère discret
13:39et son tempérament réservé,
13:40elle ne passe pas du tout
13:42inaperçue physiquement
13:43et ce contraste
13:45la rend presque inoubliable
13:46à tel point
13:47qu'elle va être surnommée
13:49par les Allemands du coin
13:50la fille aux cheveux rouges,
13:52un surnom qui va la suivre
13:53toute sa vie
13:55et même après sa mort
13:56puisqu'il deviendra
13:57un symbole de la région
13:59et même du pays.
13:59Et pendant plusieurs mois,
14:01jusqu'en 1942,
14:03Johanna Schaft
14:04et les sœurs Overstegen,
14:05chacune de leur côté,
14:06vont mener des actions
14:08plus ou moins radicales,
14:10mais à ce stade de l'histoire,
14:11elles ne se connaissent pas
14:12et ne se voient même pas,
14:14même si elles luttent
14:15au même endroit
14:16et pour la même cause.
14:23En 1943,
14:24Johanna s'est fait un nom
14:26au sein de la résistance locale
14:27et à cause ou grâce à ça,
14:29elle est repérée
14:30et recrutée elle aussi
14:31par le RVV
14:32qui est sous le charme
14:34de son savoir-faire
14:35et de son sang-froid.
14:37Elle rejoint donc
14:37le même groupe de résistance
14:38que les deux sœurs
14:39et un soir,
14:41à l'abri des regards
14:42dans une planque tenue secrète,
14:44elle rencontre enfin
14:45Freddy et Trousse
14:46pour la première fois.
14:50Elles ont respectivement
14:5122 ans,
14:5219 ans
14:53et 17 ans.
14:55Trois âges,
14:56trois parcours,
14:57mais un seul objectif,
15:00résister.
15:00À partir de là,
15:02les missions que le groupe
15:02va leur confier
15:03vont franchir un cap.
15:05Elles vont passer
15:06de livrer des tracts
15:07et aider des enfants
15:07à fuir de cachette en cachette
15:09à poser des bombes,
15:11transporter des armes,
15:12saboter des véhicules
15:13et surtout cibler
15:14et tuer des collabos,
15:16des membres de la police allemande
15:18ou des traîtres.
15:19Elles ont été choisies pour ça
15:20et elles le savent.
15:24La promesse
15:25que les sœurs
15:26avaient faite à leur mère
15:27tombe à l'eau pour de bon
15:29et pour bien faire,
15:30elles vont se servir
15:31de deux armes.
15:33L'une est métallique,
15:34froide et bruyante
15:35et l'autre est beaucoup plus douce,
15:38silencieuse et chaleureuse,
15:41la séduction.
15:43Elles vont donc décider
15:44d'aborder leurs cibles
15:44dans des cafés,
15:46dans les trames,
15:47dans des ruelles
15:47ou à la sortie du cinéma,
15:49etc.
15:49pour gagner leur confiance
15:50ou leur promettre des faveurs
15:52juste avant de les abattre.
15:54Et cette idée, en fait,
15:56ne vient pas de nulle part.
15:57Elle est née tout naturellement
15:59de leur expérience
16:00de jeunes filles libres.
16:01Elles n'ont pas eu
16:02à chercher très loin
16:03parce que malgré leur jeune âge,
16:05déjà à l'époque,
16:06quand elles sortent dans la rue
16:07et qu'elles croisent
16:08des soldats allemands,
16:09ces derniers les sifflent,
16:10les drague,
16:11leur font des clins d'œil,
16:12etc.
16:13Et aussi,
16:14elles constatent
16:14qu'elles ont droit
16:15à un traitement de faveur
16:16par rapport aux hommes
16:17et aux femmes
16:18plus âgées qu'elles.
16:20C'est ce qui leur a permis
16:21depuis presque trois ans,
16:23déjà,
16:23de ne jamais se faire prendre
16:25et elles vont choisir
16:27d'en profiter.
16:27Alors,
16:28quand elles doivent passer
16:28à l'action,
16:29elles mettent
16:30toutes les chances
16:30de leur côté.
16:32Elles se font belles,
16:33brushing,
16:33rouge à lèvres,
16:34jupes et talons
16:35pour maximiser leur chance
16:37d'atteindre leur cible.
16:39En général,
16:40on leur donne un nom
16:41et un lieu,
16:42puis c'est elles
16:42qui décident
16:43qui va séduire
16:44et qui va punir.
16:45Elles ont tout un tas
16:46de scénarios
16:47à leur disposition.
16:49Parfois,
16:49elles roulaient simplement
16:50à vélo seule,
16:51à deux ou à trois,
16:52avec chacune une arme cachée
16:54dans leur panier.
16:55Et dès qu'elles avaient l'occasion,
16:56elles tuaient
16:57un ou deux soldats isolés,
16:58mais pas toujours.
16:59Il arrivait de faire ça
17:00avec des grenades aussi,
17:01genre elles passaient devant un bar
17:02où elles savaient
17:03qu'elles y trouveraient
17:04des soldats allemands.
17:05Elles jetaient une grenade
17:06et boum,
17:07même si ça,
17:08c'était plutôt rare
17:09parce que c'était risqué
17:10pour les civils,
17:11mais ça faisait partie
17:12de leur mission.
17:13Et d'ailleurs,
17:14une des nombreuses histoires
17:15de ce trio
17:16raconte comment un soir,
17:18à Harlem,
17:18Trousse,
17:1919 ans,
17:20a repéré sa cible,
17:22un gradé de la NSB,
17:24le parti nazi néerlandais,
17:26qui est soupçonné
17:27par la Résistance
17:28d'avoir livré
17:28plusieurs familles juives
17:29à la Gestapo
17:30pour les faire déporter
17:31et qui figurent
17:32sur une liste noire
17:34de la Résistance.
17:35Alors,
17:35un soir,
17:36elle se tient là,
17:37au bar,
17:37et de temps en temps,
17:38elle le regarde,
17:40elle regarde sa cible
17:41et à force,
17:42et parce qu'elle est jeune
17:43et jolie,
17:44lui aussi la remarque
17:45et la regarde.
17:46Alors,
17:47elle lui sourit timidement,
17:48puis elle va lui parler.
17:50Au début,
17:51il parle de tout
17:52et de rien,
17:52mais comme très souvent,
17:54Trousse le sait,
17:55les hommes,
17:56comme lui,
17:56vont tenter la séduction.
17:58Alors,
17:58elle joue le jeu.
17:59Elle lui répond
18:00avec une petite voix
18:00fragile et innocente
18:02pour le mettre en confiance
18:03et parce qu'elle sait
18:04que c'est ce qui marche le mieux
18:05et une fois de plus,
18:06elle a raison,
18:07puisque l'homme
18:08mort à l'hameçon.
18:09Résultat,
18:10au cours de la conversation,
18:11Trousse propose aux soldats
18:13une promenade à vélo
18:14à l'extérieur de la ville,
18:15dans les bois
18:16pour plus de romantisme.
18:18Vu que l'homme
18:18est complètement sous le charme
18:20et qu'il ne se doute pas
18:21une seule seconde
18:22qu'une si jolie fille,
18:24une ado à ses yeux,
18:25puisse représenter
18:26le moindre danger,
18:28il accepte
18:29et les voilà partis
18:30tous les deux.
18:31De là,
18:32il roule,
18:33il fait sombre
18:33parce que le soleil
18:34s'est couché
18:35et au bout de quelques minutes,
18:37il s'arrête
18:38au milieu de la forêt.
18:39La jeune fille
18:40pose son vélo,
18:41le gradé de la police
18:42s'imagine sûrement
18:43qu'il aura droit
18:44à un baiser
18:44ou plus,
18:45alors il sourit,
18:46il sourit
18:47et il s'avance vers elle
18:48et juste avant
18:50de pouvoir la toucher,
18:51il entend derrière lui
18:52un bruit,
18:53comme une branche
18:55sur laquelle on marche.
18:57Ce bruit,
18:58c'est Freddy,
18:58la petite soeur de Trousse,
19:00qui le tient en joue
19:01et avant même
19:02qu'il ait le temps
19:02de réaliser
19:03ce qui se passe vraiment,
19:04sans aucun mot
19:05ni aucune revendication,
19:07elle lui tire dessus
19:08deux fois.
19:11Le soldat allemand
19:12s'effondre,
19:12elles ont appris
19:13à viser la tête
19:14et les deux jeunes filles
19:15repartent à vélo
19:16et rentrent
19:17directement chez elles.
19:20Elles ont atteint
19:20leur cible,
19:21elles ont fait leur boulot.
19:22Cette histoire précisément,
19:24c'est Trousse Overstiegen
19:25elle-même
19:25qui va la raconter
19:26à plusieurs reprises,
19:27notamment lors d'une remise
19:29des médailles
19:29pour sa mobilisation
19:30en temps de guerre
19:31où elle va raconter
19:32plusieurs autres anecdotes,
19:34mais surtout que
19:35même si elles utilisaient
19:36la séduction
19:37pour arriver à leur fin,
19:38c'était jamais facile
19:40de tuer un autre être humain
19:42aussi horrible soit-il.
19:44C'est ce qu'elle explique.
19:45Elle raconte aussi d'ailleurs
19:46qu'elle cachait régulièrement
19:48son pistolet sous sa jupe
19:49à l'aide d'un élastique
19:51parce que c'était très mal vu
19:52de demander à une femme
19:53de lever sa jupe,
19:54effectivement,
19:55et qu'elle suivait ses cibles
19:56parfois jusque dans le tram
19:57de l'époque
19:58et qu'elle attendait
19:59qu'il soit dans une ruelle
20:00ou un coin isolé
20:02pour exécuter sa mission
20:03et que la première fois
20:05qu'elle a dû tuer un homme,
20:07elle a dû se répéter
20:08avant dans sa tête
20:10tout le long
20:10que ce n'était pas un homme,
20:12que c'était un danger.
20:13Sinon,
20:14elle n'aurait pas réussi
20:14parce que c'était trop dur.
20:16Elle explique aussi
20:17qu'elle cachait leurs armes
20:18dans des cartables
20:19d'écoliers,
20:19parfois pour ne pas éveiller
20:20les soupçons,
20:21et une de leurs techniques
20:23les plus efficaces,
20:24c'était de faire croire
20:25qu'elles étaient tombées
20:26de vélo
20:27au bord de la route.
20:28Une des filles
20:29se cachait derrière un buisson,
20:31l'autre faisait semblant
20:32d'avoir fait une chute
20:33et quand leur cible
20:34arrivait pour les aider,
20:36celle qui était derrière le buisson
20:37sortait et abattait froidement
20:39le soldat
20:40d'une balle dans la tête
20:41puis elle repartait.
20:45Évidemment,
20:45je vous raconte ça comme ça.
20:47On dirait que c'est facile,
20:48mais c'était bien plus compliqué que ça
20:50et c'était sûrement
20:52loin d'être évident à faire.
20:54D'ailleurs,
20:54Trousse racontait
20:55même 40 ans plus tard
20:56qu'elle voyait encore
20:57les visages des hommes
20:58qu'elle a tués
20:59toutes les nuits.
21:00Mais à force de mener des actions,
21:02une rumeur court
21:03sur une fille aux cheveux rouges,
21:05ce qui va pousser
21:05Johanna Schaft
21:06à se teindre les cheveux,
21:08mais son visage
21:09circule au sein
21:10des compagnies allemandes
21:11comme étant
21:12potentiellement dangereuse.
21:14Ce qui ne va évidemment pas
21:15l'empêcher de continuer.
21:17Et puis,
21:17de toute façon,
21:19elle n'est pas vraiment au courant.
21:20Elle est au courant
21:21qu'on parle d'une fille
21:22aux cheveux rouges,
21:22mais elle,
21:23elle ne sait pas
21:23que son visage circule
21:24un petit peu partout.
21:25Alors,
21:26elle continue de saboter,
21:27de transporter des documents
21:29d'un endroit à un autre
21:30et d'éliminer des cibles
21:31qu'on lui a dit d'éliminer.
21:33Avant de continuer,
21:34je me dois de préciser
21:35quelque chose.
21:36Quand on entend
21:36une histoire comme celle-ci,
21:37on a tendance à romancer
21:38un peu dans sa tête
21:40les choses
21:40et à s'imaginer
21:41que ça se passe un peu
21:43comme dans les films
21:43et tout ça,
21:44qu'à chaque minute,
21:46chaque heure,
21:47il se passait quelque chose,
21:48que le matin,
21:49elle sabote un train,
21:50l'après-midi,
21:51elles aident des juifs
21:51à passer la frontière
21:53et que tous les soirs,
21:54elles dégomment des nazis.
21:55En tout cas,
21:55c'est comme ça
21:55que mon cerveau
21:56me vend cette histoire
21:58quand je la lis
21:59pour la première fois.
22:00Je ne sais pas
22:00si c'est votre cas,
22:01mais la réalité,
22:02c'est que la plupart du temps,
22:04il ne se passe rien
22:05à part la vie du quotidien,
22:07mais que de temps en temps,
22:09il faut passer à l'action.
22:10Et je trouve ça
22:11encore plus fou,
22:12en fait,
22:12parce que je me dis
22:13que faire tout un tas
22:14de dingueries à la suite,
22:16ce n'est pas que c'est facile,
22:17mais tu es poussé un peu
22:18par l'adrénaline
22:19et l'urgence.
22:21Tu n'as pas vraiment
22:21le temps de réfléchir
22:22au danger,
22:23est-ce que ce que tu vas faire
22:24maintenant,
22:25c'est risqué ou pas ?
22:26Tu es dans le truc,
22:27tu as une espèce
22:28de tunnel vision.
22:29Mais là,
22:30entre chaque mission,
22:32elles ont le temps
22:32de réaliser le danger
22:34et de prendre conscience
22:35des risques.
22:35Du coup,
22:36je trouve que c'est encore
22:36plus fou d'oser
22:37faire ce genre de choses.
22:39Bref,
22:39tout ça pour dire
22:40qu'elles ne tuaient pas
22:41des nazis tous les soirs
22:42en mode James Bond,
22:43Indiana Jones,
22:44là.
22:45Voilà,
22:45c'était juste pour préciser,
22:47histoire de prendre
22:48un tout petit peu
22:49de recul.
22:49D'ailleurs,
22:50contrairement à ce qu'on
22:51pourrait croire,
22:51vous allez voir que
22:52tout ne s'est pas
22:53toujours bien passé.
22:54Au contraire,
22:55vous allez voir.
23:01À l'été 1944,
23:03Annie s'est déjà
23:04faite un nom,
23:04du coup,
23:05on lui donne
23:05des missions
23:06plus risquées
23:07et cette fois,
23:08elle doit tuer
23:09un certain
23:09Willem Ragut,
23:11un policier néerlandais
23:12qui est passé
23:13du côté des Allemands,
23:14qui collabore beaucoup,
23:15qui dénonce
23:16et qui fait
23:17beaucoup de zèle
23:18pour nuire à la résistance
23:19et se faire bien voir
23:20des nazis.
23:21Et pour la compagnie
23:22dans cette mission,
23:23on lui présente
23:24un jeune résistant
23:25appelé
23:25Jeanne Bonnkamp,
23:27habitué aux actions armées
23:28et tous les deux
23:29préparent leur attaque,
23:31ils choisissent
23:32le lieu,
23:33le jour,
23:34l'heure
23:34et la méthode.
23:36Ça se passera
23:36le 21 juin 1944
23:39à Zandam,
23:41à une vingtaine
23:41de kilomètres d'Harlem
23:42et ça se fera
23:44en pleine rue,
23:45en plein jour.
23:46Pourquoi ?
23:46Parce que,
23:47non seulement,
23:48ils n'ont pas le temps
23:48d'attendre
23:49mais en plus,
23:49le jour,
23:50personne ne se méfie.
23:51Donc,
23:52ils se rendent sur place,
23:53ils voient Ragut
23:54en uniforme
23:55sortir d'un bâtiment
23:55administratif,
23:57Annie a son arme
23:58dans sa poche de blouson,
23:59elle le croise
24:00et quand elle arrive
24:01dans son dos,
24:02elle lui tire dessus.
24:03Sauf que Ragut
24:05ne meurt pas directement,
24:07il sort son arme
24:08et tire sur Jeanne
24:09qui est touchée
24:10à l'abdomen
24:11et qui va s'enfuir
24:12en courant
24:13et malheureusement,
24:14il va être retrouvé,
24:16torturé
24:16et sous la douleur,
24:18malheureusement,
24:19il va donner le nom
24:20d'Annie.
24:22Heureusement,
24:23Johanna Annie Schaft
24:24a réussi à s'enfuir
24:26mais malheureusement,
24:28elle est introuvable.
24:28Résultat,
24:29les nazis
24:30arrêtent ses parents,
24:31sûrement dans le but
24:32de la faire sortir
24:33et pour qu'elles se rendent
24:34et il les envoie
24:36dans le camp de concentration
24:37de Herzogenbush
24:38dans le sud.
24:40Bon,
24:40heureusement,
24:41au final,
24:42ils vont ressortir vivants
24:43quelques mois plus tard
24:44mais sur le moment,
24:46Annie Schaft
24:46a tellement peur
24:47pour sa vie
24:48parce qu'elle est activement recherchée
24:49et pour celle de ses parents
24:51qu'elle va arrêter
24:52toutes ses activités
24:54liées à la résistance.
24:55Le temps de laisser un peu
24:57la pression retomber
24:58et de se faire oublier.
24:59Mais cet épisode
25:00va la traumatiser
25:02et surtout l'obliger
25:03par la suite
25:03à être beaucoup plus
25:05méticuleuse
25:06et prendre moins de risques.
25:08Là,
25:08en plein jour,
25:09devant tout le monde,
25:10c'était trop chaud.
25:11Eux,
25:11ils voulaient marquer les esprits
25:12et faire en sorte
25:13que la peur change de camp.
25:15Mais à quel prix ?
25:17De leur côté,
25:18les sœurs Overstegen,
25:19elles aussi,
25:20commencent à se faire un nom.
25:21Dans les papiers allemands,
25:22elles sont forcées
25:23de régulièrement faire
25:24de nouveaux papiers d'identité,
25:26de changer de vêtements,
25:27d'adresses.
25:28Et vu qu'elles sont connues
25:30pour agir en duo,
25:31elles se retrouvent obligées
25:33de ne quasiment plus
25:34agir ensemble
25:35et ne se voient presque plus.
25:37C'est dur
25:38pour des sœurs.
25:40À ce moment-là,
25:41on approche
25:41de la fin de la guerre
25:43aux Pays-Bas,
25:43mais elles ne le savent pas.
25:45On est en mars 1945
25:47et Johanna Schaft,
25:49qui a repris du service
25:50tout doucement,
25:51transporte une fois de plus
25:52des documents illégaux
25:53et des faux papiers.
25:55Problème,
25:56son visage a déjà
25:57bien circulé en interne
25:58suite à ses nombreuses actions.
26:00Du coup,
26:01quand elle arrive
26:01à un poste de contrôle,
26:03elle est facilement reconnue,
26:04notamment à cause
26:05de la repousse
26:06de ses cheveux,
26:07naturellement roux,
26:08qui la trahissent.
26:09Et de là,
26:10la police l'arrête.
26:11Elle va donc être emmenée,
26:13interrogée
26:14et torturée
26:15par la Zippo,
26:16la police de sûreté allemande,
26:18à la prison
26:19d'Amstelvisweg
26:20à Amsterdam.
26:21Ils vont l'affamer,
26:23la frapper,
26:23l'empêcher de dormir,
26:25mais Annie ne donnera
26:27aucun nom
26:27ni aucun renseignement.
26:30Elle en a une sacrée paire.
26:31Le courage est infini.
26:34Courageuse,
26:35mais pas immortelle.
26:37Et malheureusement,
26:38presque un mois
26:39après son arrestation,
26:40le 17 avril 1945
26:42et seulement 18 jours
26:44avant la libération
26:45et la fin de la guerre,
26:47elle est condamnée
26:48à mort sans procès.
26:50Des soldats l'emmènent
26:50dans les dunes
26:51de Blumendal.
26:53Ils la mettent à genoux
26:54et elle reçoit
26:55une première balle
26:56dans l'épaule,
26:58suite à quoi l'histoire raconte
26:59qu'elle aurait dit aux soldats
27:01« je tire mieux que ça »
27:03juste avant d'être abattu
27:04d'une seconde balle.
27:05Et les allemands
27:07vont enterrer son corps
27:08sur place
27:09avec d'autres résistants
27:10exécutés ici avant elle.
27:11De leur côté,
27:18les sœurs Overstiegen
27:18n'ont aucune idée
27:20de ce qui vient de se passer.
27:21Elles continuent leurs actions
27:22et leur vie.
27:24Elles ne sont pas non plus inquiètes
27:25parce que par la force des choses,
27:27elles ne se voient plus beaucoup
27:29toutes les trois
27:29et que ce n'est pas la première fois
27:31qu'elles disparaissent
27:32pour échapper aux Allemands.
27:34Donc,
27:35elles continuent.
27:36Voilà,
27:36la fin de la guerre est proche,
27:38l'armée allemande recule
27:39et elles assistent à la libération
27:42à la fin de la guerre aux Pays-Bas
27:43le 5 mai 1945
27:46après cinq ans d'occupation.
27:49Suite à ça,
27:50les sœurs Overstiegen
27:51cherchent à contacter
27:52leur amie aux cheveux rouges
27:53pour fêter tout ça ensemble
27:55même si la guerre a laissé
27:56des cicatrices psychologiques
27:58qui les empêchent
27:58d'exulter pleinement.
28:00Mais aucune nouvelle.
28:02Personne ne l'a revue
28:03et c'est environ deux semaines
28:05après la libération
28:06qu'elles vont avoir la confirmation
28:08Annie est morte
28:09son corps a été retrouvé
28:11dans les dunes de Blumendal.
28:14Ça va évidemment
28:15leur faire énormément de mal.
28:17Elles qui avaient partagé
28:18tellement de choses,
28:20j'imagine,
28:20au-delà des idées
28:21et des actions
28:22qu'elles ont menées
28:22et surtout,
28:24si proche de la fin de la guerre,
28:25il y a ce sentiment
28:26d'injustice
28:27et de si seulement
28:28qui va les marquer à vie
28:30et leur laisser
28:31un goût doux amer.
28:33Voilà.
28:37Bon,
28:38en écrivant cette vidéo
28:39et en me renseignant
28:40sur cette histoire,
28:42j'y ai vu évidemment
28:43la guerre
28:43mais surtout
28:44trois jeunes femmes
28:45qui ont,
28:46comme beaucoup d'autres sûrement,
28:48mais dont on n'entendra
28:49jamais parler,
28:50fait preuve d'un courage
28:51immense
28:52pour défendre
28:53leurs valeurs,
28:54celles auxquelles
28:54elles croyaient,
28:56celle de l'entraide,
28:57de la défense
28:58de leur patrie
28:58face à l'occupation
28:59et du sacrifice
29:01au péril de leur vie.
29:03Elles auraient pu,
29:04comme beaucoup,
29:05collaborer
29:06et s'assurer
29:06une forme de tranquillité
29:07d'esprit
29:08en sympathisant
29:09avec ceux
29:09qui ont envahi leur pays.
29:11Ça leur aurait probablement
29:12permis
29:13de continuer leurs études
29:14et de poursuivre
29:15leurs rêves
29:16sans être vraiment inquiétées
29:18mais elles ont choisi
29:19d'aider les personnes
29:21qui en avaient le plus besoin
29:22à ce moment-là,
29:23des amis proches
29:24comme des inconnus.
29:28Évidemment,
29:29rien,
29:29on nous dit
29:30qu'elles ont eu
29:30un impact
29:31à L3
29:32sur le déroulement
29:33final de la guerre.
29:34C'est même
29:35très peu probable.
29:36En revanche,
29:37elles ont eu
29:37un impact colossal
29:39sur la vie des gens
29:40qu'elles ont sauvés
29:41et qui ont pu,
29:43des années plus tard,
29:44fonder une famille
29:45et vivre
29:46une vie
29:46beaucoup plus paisible
29:48que celle
29:49qui leur était réservée
29:50si elles n'avaient rien fait.
29:51Aujourd'hui,
29:52Annie Johanna Schaft
29:53est devenue
29:54un symbole
29:55aux Pays-Bas.
29:56Elle a même
29:56une journée commémorative
29:58annuelle
29:58en son honneur
29:59à Harlem
30:00et à Blumendale.
30:01Une fondation
30:02a été créée
30:03en son nom
30:04dans le but
30:04de partager
30:05et éduquer
30:06la jeunesse
30:06aux valeurs
30:07de la justice,
30:07du courage
30:08et de l'antifascisme
30:09avec une exposition
30:10au musée d'Harlem.
30:13Plusieurs rues,
30:14écoles et monuments
30:15portent son nom.
30:16Elle est présente
30:17dans les livres
30:18d'histoire du pays
30:18et un film
30:19en néerlandais
30:20retrace son histoire
30:22de façon
30:22un peu romancée
30:24pour que ce soit
30:24plus digeste
30:25à regarder.
30:28En ce qui concerne
30:29les sœurs
30:29Overstegen,
30:30Truss et Freddy,
30:32injustement,
30:33pendant longtemps
30:33après la guerre,
30:34aucun hommage
30:35ne leur a été rendu.
30:37En fait,
30:37le pays trouvait
30:38que glorifier
30:39deux jeunes femmes
30:40qui ont commis
30:41des assassinats
30:42sur des hommes
30:42serait trop mal vue
30:43parce que ça donnerait
30:44un mauvais exemple
30:46aux futures générations.
30:47Attention,
30:48il ne faudrait pas
30:48que les femmes
30:49sachent qu'elles ont
30:50la force
30:50de tuer des hommes
30:51quand c'est nécessaire,
30:52mais aussi parce que
30:53ça desservait un peu
30:55le récit national
30:56de règlement passif
30:57du conflit.
30:58Sauf qu'en fait,
31:00il se trouve que
31:00c'est Truss qui a insisté
31:02et qui a tout fait
31:02pour qu'on raconte
31:03leur histoire
31:04et celle d'Annie
31:05en l'honneur
31:06de leur sacrifice
31:07et pour que personne
31:08ne l'oublie.
31:11Elle a parcouru le pays
31:12pour partager son expérience,
31:13elle a donné des conférences,
31:15etc.
31:15Quant à Freddy,
31:17sa sœur,
31:17elle a été beaucoup plus
31:18traumatisée par les actions
31:20et par la guerre
31:21qu'elles ont menées.
31:22Du coup,
31:22elle a toujours refusé
31:23d'en parler publiquement
31:25parce qu'elle était hantée
31:27par les crimes
31:28qu'elle a dû commettre.
31:29Au final,
31:29ses deux sœurs
31:30se sont battues pour vivre
31:31et ont vécu
31:33une très longue vie
31:33puisqu'elles sont décédées
31:34respectivement
31:35en 2016 et 2018
31:38à l'âge de 92 ans
31:40toutes les deux.
31:41Elles ont bien vécu,
31:43même s'y vivre
31:44aussi longtemps
31:45avec des images
31:45aussi horribles
31:47dans la tête,
31:47ça ne doit pas être
31:48évident du tout.
31:52Voilà,
31:53j'espère que cette vidéo
31:54vous a plu
31:54et que je vous ai fait découvrir
31:55une histoire
31:56très peu connue,
31:58même s'il en existe probablement
31:59plein d'autres
32:00tout aussi passionnantes.
32:02Si c'est le cas,
32:02faites-le moi savoir,
32:03vous pouvez aussi laisser un j'aime,
32:05ça soutient vraiment
32:06beaucoup la chaîne.
32:07Pour ceux qui sont restés jusqu'ici,
32:09prouvez-le,
32:10le mot de la fin,
32:12c'est celui-là.
32:13Voilà,
32:13faites un copier-coller,
32:15je ne vais pas le prononcer,
32:16vous pouvez le traduire
32:16et le mettre en commentaire.
32:18On ne juge pas la langue,
32:19mais quand même,
32:20merci à MyHéritage
32:21pour la confiance,
32:22le lien est dans la description.
32:24Merci aussi à vous énormément
32:26et à très bientôt.
32:28Ciao.
32:46Sous-titrage Société Radio-Canada
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