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  • 08/07/2025
"C'était très angoissant". Fin juin, Zohra s'est rendue au Caire, la capitale égyptienne. Elle souhaitait participer à la marche pour Gaza, qui bien qu'avortée, devait réunir plusieurs milliers de personnes, venues d'une trentaine de pays. De retour dans les Alpes-Maritimes, l'infirmière raconte comment elle s'est retrouvée sous surveillance et pourquoi elle n'est pas rejoindre Rafah.#gaza #rafah #palestine #marcheGaza #lecaire #israel #france #solidarité

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Transcription
00:00C'était très angoissant.
00:01J'ai juste peur que c'était chaud.
00:04En fait, chaque fois, il y avait des descentes de police.
00:07On apprenait après qu'il y avait plusieurs personnes
00:09qui s'étaient fait ramasser dans l'hôtel,
00:12qui avaient été emmenées à l'aéroport.
00:15On était surveillés tout le temps, tout le temps.
00:18En juin 2025, Zohra est partie en Égypte
00:20pour participer à la Marche pour Gaza,
00:22initiative citoyenne où des milliers de personnes
00:24venues d'une trentaine de pays
00:26ont voulu atteindre la frontière avec Gaza
00:28l'entrée d'humanitaire dans l'enclave palestinienne.
00:30Juste pour rappeler quand même que 1,8 million de personnes
00:32sont prisonnières et sont en train de mourir de faim
00:35et de soif à l'intérieur de cette enclave.
00:39Avant de décoller, en fait, le jour même,
00:41alerte sur tous les réseaux.
00:43Attention, les Français en particulier
00:46se font arrêter à l'aéroport.
00:48On ne les laisse pas passer et rentrer sur le territoire égyptien.
00:51Je suis tombée avec une journaliste néerlandaise.
00:54On nous enlevait notre passeport
00:56et on nous laissait attendre dans un espace.
00:58Moi, j'ai vu une pièce dans laquelle
01:00il y avait plein de gens qui étaient arrêtés
01:02et la journaliste me dit qu'il y avait
01:04dans la suite de cette pièce,
01:06il y avait aussi un couloir dans lequel
01:08de nombreuses personnes étaient menottées
01:10et que ces gens-là attendaient depuis à peu près minuit
01:12pour être renvoyés dans leur pays
01:15qui était le plus souvent la France.
01:17Je suis restée à l'aéroport 4 heures à peu près.
01:20Voilà, il est une heure du mat.
01:22Les Niçois et les Niçoises n'ont pas tous réussi à venir.
01:26Et nous, on n'a pas réussi à sortir du Caire.
01:28On a subi trop de contrôles.
01:29Même les Égyptiens pénètrent très, très, très difficilement dans le Sinaï.
01:34Donc, on n'aurait jamais été jusqu'à la frontière de Rafa.
01:38Ça, c'était une chose de sûre.
01:40On avait rencontré plein de gens
01:42qui avaient juste démissionné de leur boulot
01:44pour pouvoir faire cette marche
01:46parce qu'ils n'avaient pas obtenu leur congé.
01:48Cet élan de solidarité était formidable, totalement altruiste.
01:53Il fallait voir vraiment les vagues d'avions remplies, remplies, remplies
01:57de personnes qui étaient renvoyées dans leur pays.
02:00Moi, je suis repartie avec les Grecs.
02:02Quand j'étais arrivée à 11h30 minuit à l'aéroport, il y avait une manif.
02:08C'était très beau de voir tous ces gens-là qui étaient là.
02:12On a rencontré beaucoup de Palestiniens qui vivent sur le territoire
02:17et qui sont partis, certains d'entre eux, en 2014.
02:20Et puis, d'autres qui sont partis là, pendant les bombardements et le massacre à Gaza.
02:26Ils sont là en tant que réfugiés.
02:28Donc, ils vivent de la charité.
02:30Ils n'ont pas le droit de travailler.
02:31Ils ont accès absolument à rien du tout.
02:33Ce sont les femmes avec les petits qui sortent, en fait.
02:36Et moi, ce qui m'a brisé le cœur, c'est que vraiment, en fait, au-delà du caritatif,
02:42ils passent leur temps à se vendre, en fait.
02:45C'est-à-dire, en fait, à dire...
02:47Ils sont tout le temps obligés de parler des misères qu'ils ont traversées
02:52pour asseoir un peu une certaine crédibilité dans leur misère
02:57et que les gens, en fait, leur permettent de subvenir aux besoins de leurs enfants.
03:05C'était très triste.

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