- 18/06/2025
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ÉducationTranscription
00:00Un jour,
00:28un homme arriva dans une ville,
00:31une valise d'émigrés à la main.
00:33C'était il y a longtemps,
00:35très précisément en 1925.
00:39La ville s'appelait Paris
00:40et vers cette ville convergeait les rails venant de l'Est,
00:43Berlin, Varsovie, Bucarest.
00:46Puis, les trains marquaient tous une pause,
00:49plus loin c'était la Russie
00:50et l'écartement des rails y était différent.
00:58L'homme qui, ce jour-là, arrivait à Paris
01:01s'appelait Nestor Ivanić-Makno.
01:04Nestor, fils d'Ivan.
01:06Il était paysan.
01:07Son pays s'appelait l'Ukraine.
01:09Il arrivait ici après trois ans d'errance,
01:11camp de réfugiés en Roumanie,
01:13prison en Pologne, procès, acquittement,
01:15poursuivi par une demande d'extradition.
01:18Extradition refusée,
01:19car, dit la note diplomatique,
01:21s'il rentrait dans son pays,
01:22il risquait, avec sa femme et sa fille,
01:23la peine de mort.
01:28Le messager anarchiste
01:33Numéro 1
01:34Adressez le courrier
01:3614 rue du Paradis à Berlin
01:38Juillet 1923
01:40Nous commençons aujourd'hui
01:42la publication des souvenirs de Nestor Makhno,
01:44un document d'une valeur exceptionnelle
01:46pour tous ceux qui intéressent
01:47et la personnalité de l'auteur
01:48et le rôle que son mouvement a joué en Ukraine
01:51au sein de la Révolution russe.
01:52Chapitre 1
01:59Quelques épisodes de ma vie
02:01avant la Révolution de 17
02:03Mon père était un ancien serp
02:07du propriétaire Chabilski
02:08qui vivait dans une de ses propriétés
02:10à cette verse de Goudialpolie
02:12province d'Ekaterinus
02:14Ce récit, commencé à Berlin,
02:23Nestor Makhno le poursuivra ici, à Paris,
02:25jusqu'à sa mort,
02:27pendant neuf ans d'écriture nocturne,
02:29derrière les fenêtres étroites
02:30des chambres de fortune.
02:33Il interrompit derrière les fenêtres
02:34de l'hôpital Tenon,
02:36près du cimetière du Père Lachaise.
02:40Ce récit
02:41était celui du mouvement insurrectionnel
02:43des paysans maknovistes d'Ukraine,
02:45communément appelé la Maknovchina,
02:47qui pendant 4 ans,
02:481917, la Révolution de février,
02:511921, fin de la guerre civile en Russie,
02:53en arriva à brasser
02:54plus de 2 millions d'hommes et de femmes
02:56sur un territoire grand
02:57comme la moitié de la France,
02:59entre le Don et le Dnieper,
03:01les deux fleuves de la légende kozak.
03:02En 1957,
03:12les studios Moss Film
03:13adaptent pour l'écran
03:14le roman célèbre d'Alexis Tolstoy,
03:16Le chemin des souffrances,
03:18devenu la version officielle
03:19de la guerre civile.
03:21Troisième épisode,
03:22Le matin sombre.
03:23Nous sommes en Ukraine,
03:28en 1918.
03:30La Révolution d'Octobre
03:31a un an à peine,
03:32c'est l'automne.
03:32La guerre,
03:33la grande est terminée,
03:34mais la guerre civile
03:35déjà menace de partout.
03:36C'est jour de marché,
03:37à Boulay-Poële.
03:39Fief du chef paysan
03:40Nestor Makno.
03:42La Révolution d'Octobre
03:44La Révolution d'Octobre
03:45Batekou Mahno,
03:47Ataman goulal et p'il.
03:49Mais seulement,
03:49non-ménie догadывались,
03:50qu'on hittri
03:51et tient le temps.
03:53En ces jours,
03:53il fallait prendre
03:54un grand décès.
03:55C'est trois côtés
03:57de l'arrivée,
03:57les guerres de l'Octobre
03:58et les guerres de l'Octobre
03:59et les guerres de l'Octobre
04:00et les guerres de l'Octobre
04:01et les guerres de l'Octobre
04:02et les guerres de l'Octobre
04:03et les guerres de l'Octobre
04:04et les guerres de l'Octobre
04:04Et plus d'un demi-siècle plus tard,
04:33ces jours de marché,
04:34et les guerres de l'Octobre
04:36On a !
04:37On a vu en un des des guerres
04:40à l'Octobre
04:41et les guerres de l'Octobre
04:42On a vu sur la poil
04:43Et puis on a vu
04:45et les guerres de l'Octobre
04:46on a vu
04:47on va en voir
04:48on a vu
04:49Il n'y a pas de la police, il n'y a pas de l'esprit.
05:19C'est parti.
05:49C'est parti.
06:19C'est parti.
06:49C'est parti.
07:19C'est parti.
07:21C'est parti.
07:51C'est parti.
07:53C'est parti.
07:55C'est parti.
08:25C'est parti.
09:24C'est parti.
09:56C'est parti.
10:26C'est parti.
10:28C'est parti.
10:30C'est parti.
10:32C'est parti.
10:34C'est parti.
10:36C'est parti.
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10:40C'est parti.
10:42C'est parti.
10:44C'est parti.
10:46C'est parti.
10:48C'est parti.
10:50C'est parti.
10:52C'est parti.
10:54C'est parti.
10:56C'est parti.
10:58C'est parti.
10:59C'est parti.
11:01C'est parti.
11:03C'est parti.
11:05C'est parti.
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11:10C'est parti.
11:12C'est parti.
11:14C'est parti.
11:15C'est parti.
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11:19C'est parti.
11:20C'est parti.
11:21C'est parti.
11:22C'est parti.
11:23C'est parti.
11:24C'est parti.
11:25C'est parti.
11:27C'est parti.
11:44Au centre, une bourgade, Goulay-Poly, qui veut dire le champ libre, celui que l'on sème et que l'on arpente, champ de foire aussi, et des grands marchés paysans.
11:56Au début de ce siècle, Goulay-Poly avait 16 250 habitants.
12:01Il y avait trois églises, dont une à trois clochers, une synagogue, cinq écoles d'agriculture, trois lycées, une école allemande, deux écoles juives, une bibliothèque, un théâtre.
12:09Il y avait trois moulins, des fonderies, dont la plus importante était la fonderie Kerner.
12:16Ivan Radionovitch Makno, le père de Nestor, quand il fut affranchi du servage, s'y engagea comme cocher de M. Kerner, le propriétaire.
12:24Puis il mourut, laissant une veuve et cinq fils, sans terre pour les élever.
12:28Nestor, le cadet, y travaillait un temps comme apprenti, dans cette usine, où avant que d'être ouvrier, tous, ici, sont paysans.
12:35Et c'est dans cette usine aussi, qu'à la pause du déjeuner, pendant la partie de dominos traditionnels,
12:44furent apportés de Paris les textes de Nestor Makno, retrouvant pour la toute première fois, ceux pour qu'ils avaient été écrits.
12:50...
13:05Leur inspirateur direct, le groupe anarchiste communiste, qui s'est toujours attaché avec une constance admirable à réunir les paysans et les ouvriers de cette région,
13:27leur expliquant le sens et la portée des événements, leur exposant les buts des travailleurs en général et ceux des anarchistes communistes, plus proches de la mentalité paysanne en particulier.
13:47Malheureusement, je ne possède pas de photographie de ces révolutionnaires inconnus.
13:51« Mes amis paysans surgit du plus profond du peuple ukrainien. C'était de véritables natures paysannes, ne sachant ni mentir ni tromper.
13:59Il était difficile de les convaincre, mais une fois qu'ils avaient saisi l'idée, qu'ils l'avaient vérifiée par leur propre raisonnement, ils exaltaient ce nouvel idéal partout, en toutes occasions.
14:09Mon seul regret, que ces mémoires ne voient pas le jour en Ukraine. La faute en est aux circonstances et je n'y puis rien. »
14:17Nestor Makno, Paris, 1926
14:21« Je suis un maire de l'histoire de l'histoire de l'école. Je travaillais en cette école plus de 30 ans.
14:41Je me souviens de l'histoire de la vie de l'histoire de l'histoire.
14:43Je me souviens de l'histoire de l'histoire de l'histoire de l'histoire.
14:45Je me souviens d'un matériel, qui est placé en ces documents, c'est, de la planète de l'histoire.
15:03Nous sommes au tout début du siècle, de nouveau à l'usine Kerner.
15:19Nazar Zoïchenko y est apprenti fondeur. Il a 14 ans.
15:29Son récit s'est conservé, miraculeusement transmis, de père en fils.
15:33À Goulé-Poil, nous avions un groupe de théâtres amateurs de très haut niveau dont je faisais partie.
15:38Un jour, le jeune Nestor Makno est venu me voir à l'atelier, pour me demander s'il pouvait y participer.
15:43J'étais un peu étonné, car il était de très petite taille.
15:46Et c'est ainsi que nous nous sommes connus.
15:50L'usine aux ouvriers, la terre aux paysans.
15:55La terre aux paysans, c'est déjà une formulation moderne.
15:58Il y en a une autre, plus ancienne, née au siècle dernier de l'arrachement, combien douloureux au servage.
16:04Terre et... et quoi ?
16:06Comment traduire le mot utilisé, voile, qui en russe veut dire à la fois liberté et volonté et espace sans limite ?
16:13J'ai compris que moi, j'ai lu, archiv les matériaux de révoluion de la terre en 1905.
16:23Et j'ai l'attie de vous le diriger à propos de votre préférence,
16:26que aussi, selon le plus de souviens,
16:29que le plus de souviens, que je m'amène en même temps de ma part de ma part,
16:32de continuer l'amène, à l'amène du temps,
16:35du tout ce que je veux dire,
16:35de la nourriture, de la nourriture,
16:36de la nourriture,
16:37de la nourriture,
16:38de la nourriture,
16:38de la nourriture,
16:39A Goulet-Poly se forme l'union des laboureurs pauvres, autour d'un jeune paysan, Valdemar Antony, de parents tchèques, qui avait vécu un temps à la ville et avait rejoint les groupes anarchistes.
16:55C'est la révolution.
16:57Nazar L'Apprenti, avec tout le groupe de théâtre de l'usine, vient rejoindre le mouvement.
17:01Et aussi Nestor Macno.
17:03Il a 16 ans.
17:03Zaratustra, c'est ainsi que nous appelions Antony, nous ramener des vivres, et aussi des armes pour la lutte révolutionnaire.
17:14Chaque soir, ou presque, nous, paysans n'ayant que peu de connaissances, nous nous réunissions dans un pré, ou dans une ferme, ou dans une grange autour des livres.
17:21Et c'était pour moi des soirs pleins de lumière et de joie.
17:24Nous lisions tout, Proudhon, Bakounine, Kropotkine, l'histoire de la culture.
17:28Mais surtout, nous nous passionnions pour l'astronomie, les planètes, les étoiles, et l'histoire de l'apparition de l'homme sur la Terre.
17:38En réaction, les propriétaires ont créé l'Union des Russes Véritables.
17:43Parmi les ouvriers se sont trouvés aussi de ces Russes Véritables.
17:46Leur slogan était simple, « Tue le Youpin, sauve la Russie ».
17:49Et ils organisèrent des pogroms.
17:50Nous décidâmes alors, avant qu'il ne soit trop tard, de les combattre.
18:05Les Russes Véritables rentrèrent sous terre.
18:07Ce fut notre première victoire.
18:121er mai 1907.
18:14Jour de manifestation interdite à Goulé-Poilé.
18:17Tous, ici, sont recherchés par la police.
18:20C'est la première photo souvenir.
18:28A partir de là, tout s'enchaîne.
18:30Retour à l'ordre, répression, clandestinité, dénonciation, fusillade, arrestation, condamnation à mort.
18:3750 jours à attendre.
18:39On se sent à moitié descendu dans la tombe, les doigts qui dérapent à la surface de la vie.
18:47La peine de mort de Nestor Macno est commuée en détention à vie.
18:50Vu, écrit-il, mon jeune âge au moment des faits et les démarches incessantes de ma mère.
18:57Les rails, ces années-là, croisent, entremelles et recroisent les destins de générations entières.
19:01Au nord, un étudiant révolutionnaire, Sevolot Eichenbaum, dit Voline, de Voile, la liberté, arrêté, s'évade.
19:10Au sud, un ouvrier, Pierre Marine, dit Archinov de Archine, la mesure de la terre, se fait arrêter.
19:16Il est convoyé vers la prison politique de Moscou, vers laquelle le paysan Macno, lui, est transféré.
19:21Mais ils seront trois, à écrire chacun à sa façon, l'épopée macnoviste.
19:27Nestor Macno, boulé aux pieds, tuberculeux, mais prisonnier politique, donc, ayant droit aux réunions et aux livres.
19:34La bibliothèque de la prison, alimentée par les perquisitions et riches.
19:37Je lisais tout, l'histoire, la géographie et surtout les mathématiques.
19:40Et c'est à travers les livres que Nestor Macno va rencontrer Pierre Archinov et son rêve infracassable, l'imprimerie libertaire.
19:49Si les textes du mouvement macnoviste n'ont pas totalement disparu, ce sera grâce à lui et à ses doigts tachés d'encre.
19:58L'Allemagne et ses alliés déclarent la guerre. La Russie mobilise.
20:021915, 1916, 1917
20:12La révolution de février
20:26Le tsar abdique. Les prisons s'ouvrent. Parfois, elles brûlent.
20:30Amnistie pour les politiques, qui sortent au jour, en long cortège, encore sous escorte.
20:39Nestor Macno est sans doute là, parmi les revenus d'entre les morts, comme on les appelle.
20:43Huit jours pour réapprendre à marcher sans boulet.
20:46Moscou devient libre, les rues en sont les lignes, et les mots se regardent comme s'ils étaient vivants.
20:53Archinov reste à Moscou.
20:55Macno reprend le train et retourne à Goulet-Pôle, il a 28 ans.
21:00Dix ans de détention, on avait en rien ébranlé ma foi dans la force créatrice d'un brinc.
21:08Oh, mam, oh, mam, oh, mam.
21:1110 ans de détention n'avait en rien ébranlé ma foi dans la force créatrice d'un travail libre, fondé sur l'égalité et la solidarité.
21:33C'est avec cette conviction que je rentrais à Gulaipole, où j'étais né, où j'avais laissé tant d'être cher, et où je le sentais je pourrais être utile au milieu de la grande famille des paysans, là où c'était formé il y avait tant d'années déjà, notre premier groupe.
22:03J'ai des ordres écrits, une caméra, une baguette, comment il m'a dit, quand il s'est venu à la maison, il s'en a pris un journal, il s'est venu à la maison.
22:20Tout ce qui a été fait de la déclare, des décretes, des décretes, des décretes, des décretes, des décretes, des décretes.
22:34Ils ont vraiment très apparu.
22:36Et puis, la gestion de la politique a été fait de l'accueil.
22:42J'étais vivement préoccupé par l'insuffisance de mes connaissances théoriques devant les problèmes immenses que la Révolution nous posait.
22:59Et je savais que tel était le cas neuf fois sur dix dans les milieux qui étaient les nôtres.
23:04Nous vivions un événement d'une importance exceptionnelle.
23:06J'étais intimement persuadé qu'il nous fallait non seulement travailler à élever notre propre idéal,
23:11mais surtout, surtout à ne pas en empêcher le développement chez les autres.
23:15Et pour cela, nous, le groupe anarchiste communiste de Gugliel-Polier, nous étions seuls.
23:19En ce début de l'année 17, dans les bourgs et les villages, il n'y avait pratiquement aucun représentant de parti.
23:49Aucun bolchevique ou alors de passage.
23:51Quelques groupes socialistes révolutionnaires dans les villes.
23:54Cette solitude et la détermination de quelques-uns va être la marque de ce qui va se développer ici pendant les neuf mois,
24:01qui séparent février, la disparition de l'ancien pouvoir, d'octobre, l'établissement d'un nouveau pouvoir parlant au nom de la Révolution.
24:08Printemps d'Histoire
24:14Printemps d'Ukraine
24:15Le premier pronestant Makhno après une interminable adolescence passée au fond des Cachoux.
24:21Le gouvernement provisoire de Petrograde, l'Enneigé, avec ses cortèges, ses luttes de tendance, de parties de couloirs, est à mille lieux d'ici.
24:28Et personne encore de mémoire d'homme n'a lié dans la réalité et au sein d'une même phrase les mots « révolution », « ouvrier », « paysan » et le vieux mot « soviet » qui veut dire « conseil ».
24:41Ils собрали громадный материал, что представляет собой вот этот район, в земельном смысле,
24:57кто владеет землей, сколько, значит, людей могут обрабатывать, кому сколько это все, не с бухты барахты.
25:05Это все было очень серьезно сделано.
25:07«Разговаривал с людьми, подавляющее большинство относилось дружелюбно.
25:17У нас 10 до 7 было.
25:19Усі свой коваль, свой портний, свой плотник, свой кривальщик, усі, таке, що, і ткващий, все, все мы робили.
25:28Це село было Панчик, у нас Пан Явецкий, а він сам Поляк.
25:33І наша, моя прабаба, вименена за собак, за хортичу, тут, сюди.
25:41А оце село вільне було по той бік речки.
25:44Уже, як відселяют туди, вони втечуть, уже цей не имеет право занятия.
25:48У нас был оце брат мій Саши, ну, його немало, його репресировали.
25:52Туди, джек, один, джек, другий, в Махнаву.
25:58А за що його репресировали?
26:00За те, що Бо Махнаву.
26:011er mai 1917.
26:14Cela fait dix ans que je n'ai pas participé à cette fête ouvrière et je m'y prépare avec joie.
26:20Je dors la nuit sur une table et le jour, je cours de l'usine aux réunions des villages,
26:25des réunions avec les instituteurs aux réunions avec les délégués que nous envoient les campagnes pour s'informer.
26:31En quelques semaines d'une activité débordante, s'organisèrent de nouvelles élections au comité de la ville.
26:37Et fallait-il le contrôler et comment ?
26:39Furent créées l'union des paysans et à l'usine Kerner l'union des ouvriers métallurgistes
26:43dont Makhno fut nommé président.
26:46Furent discutées dans les prises de parole qui se multipliaient ce qu'était une coopérative,
26:50ce qu'était une commune, ce qu'était une union, un délégué et le rôle d'un soviète,
26:54organe d'un pouvoir ou organe de liaison.
26:56Et faut-il prendre les terres ? Et que veut dire prendre la terre ?
27:00Ils nous disaient qu'il était un anarchiste, vous savez ?
27:05Et ils ont dit qu'il était un artiste, un artiste, un artiste, un artiste, un artiste, un artiste, un artiste.
27:12Et cela, il y a un artiste, comme ça, il y a un artiste.
27:17Donc, il y a un artiste, un artiste, un artiste, un artiste.
27:22Furent émire, allez-vous dans le luttage, et tu esprit, et tu esprit, et tu esprit,
27:28En plus vous n'avez pas été.
27:30Ça vous dit.
27:32...
27:34...
27:36...
27:38...
27:40...
27:42...
27:44...
27:46...
27:48...
27:50...
27:52...
28:12...
28:14...
28:16...
28:18...
28:20...
28:22...
28:23...
28:26...
28:28Le général blanc Kornilov marche sur Pétrograde, prémisse de la guerre civile.
28:35C'était le 29 août au matin, il y avait meeting sur la place de Gugliaipoli, quand le facteur apporta les nouvelles du danger menaçant la révolution.
28:45Ainsi commence le récit de cette journée où fait prise la décision de créer, vu l'urgence, un comité de défense de la Révolution qui nomme un makno responsable.
28:57Puis, après une nuit de réflexion, de désarmer les propriétaires, d'abolir les privilèges et d'appliquer ce premier décret sur la terre, tel qu'il avait été discuté ici pendant des mois, des villages en atelier.
29:10C'est la première accion, la première en Russie.
29:16C'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire.
29:21Et on, je répète, on a dit, on a soubreté, on a soubreté ces documents,
29:28on a владé en terre, économie, économie, etc.
29:33C'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire, c'est-à-dire
30:04Il était prévu de donner à chaque famille, selon son importance,
30:07une ou deux paires de chevaux, une ou deux vaches et les outils indispensables.
30:13S'organisèrent quatre communes autour de Gouliel-Pollet,
30:16et d'autres plus loin que je connais moins car je n'y ai pas participé.
30:19La participation aux communes était volontaire.
30:21Les paysans qui décidèrent de devenir communards se groupèrent par famille ou par affinité.
30:29Il y avait quelques paysans anarchistes, mais la majorité ne l'était pas.
30:33Il y eut de nombreuses discussions sur le choix des semences.
30:36La question de l'enseignement fut aussi débattue.
30:39Les communes ne voulurent pas rétablir le modèle ancien.
30:42Le choix s'arrêta sur celui des écoles libertaires de Francisco Ferrer,
30:45dont nous avions lu des rapports dans les brochures.
30:48Comme aucun instituteur n'était au courant,
30:50on décida d'en chercher de plus qualifiés dans les villes,
30:53et la première année de faire venir simplement des personnes capables d'enseigner.
31:03Prise de pouvoir par le parti bolchevique
31:06Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.
31:22Pris 15 kopeks.
31:24Lundi, édition du soir.
31:2730 octobre, 12 novembre 1917.
31:30Numéro spécial.
31:31Décret sur la terre.
31:34Promulgué à la réunion des soviets, des députés, ouvriers et des soldats,
31:37le 26 octobre à 2h du matin.
31:41Premier point.
31:42La propriété privée de la terre est abolie,
31:45sans contrepartie financière.
31:47C'est ce nous le sommes par le기aux de materie.
31:50Qué est-ceps?
31:52À qu'est-ce-vous ?
31:52À c'est-à-dire, vous understandable que ça se bellyать?
31:55C'est-à-dire, ça, c'est-à-dire que,
31:56on peut faire- dispositif
31:57on a databases situé.
31:59Ça vient d' bucketoris.
32:01Ch'est-à-dire, là, c'est-à-dire,
32:02dans l'év fuckement,
32:03par l'em,...
32:04c'est-à-dire qu'elles ont pu lightly Borné Breté Sherا Experience.
32:05Je peux affirmer que pendant les deux premiers mois, ceux qui en Ukraine se regroupaient autour des conseils se réjouirent du coup d'état d'octobre, car ils reconnaissaient qu'à la base se trouvaient les principes d'une véritable révolution.
32:35Venant des profondeurs des villages et des ateliers, enfin réveillés, tout en restant vigilants, car les premiers commissaires arrivaient, avec les premières directives, les premières inspections.
32:48Les paysans venaient nous voir. Nous sommes des gens obscurs, disait-il, il faut nous expliquer. Eux viennent, crient, puis s'en vont, et après ils disent que le paysan est contre le pouvoir des soviets.
32:58La création d'une vie révolutionnaire libre du peuple est une question immense, profonde et sans limites comme l'océan.
33:11Et tout pouvoir qui prend sur lui-même la hardiesse de créer cette vie en exigeant pour cela la soumission du peuple s'enferme dans un problème insoluble.
33:18Nous qui sommes les enfants de cette révolution, et les enfants des peuples laborieux, nous allons créer notre destin ici, dans nos villages et nos amours.
33:28Nous élaborerons une solution qui ne soit pas porteuse d'humiliation, mais de responsabilité.
33:33Que les communes paysannes, les unions libres des ouvriers des villes, préfigurent de véritables communautés de travail.
33:38Nous passant des commissaires et autres pouvoirs exceptionnels, nous devons juste renforcer la conscience de notre démarche, et l'appliquer avec force à tous les domaines de notre vie.
33:51Offensive allemande contre la Russie des soviets.
33:54Le commissaire du peuple, Leon Trotsky, part signer une paix séparée avec l'Allemagne.
33:57En contrepartie, la Russie abandonne l'Ukraine.
34:00Les troupes allemandes entrent à Kiev, ramènent dans leur sillage les anciens propriétaires,
34:04et forment un gouvernement national ukrainien de collaboration.
34:08A Guley-Poely se créent des groupes de défense de la ville.
34:13Néstor Makno part à la recherche des troupes bolcheviques qui stationnent encore en Ukraine.
34:18En avril, Guley-Poely est occupé.
34:32C'est sur le quai d'une gare de passage que j'ai appris l'occupation de Guley-Poely.
34:36Quant à la fuite des forces révolutionnaires, je la voyais tout autour de moi.
34:41Quelque chose d'incompréhensible et de lourd me serrait le cœur.
34:44Une telle angoisse que je me couchais là, sur le quai, sans penser pouvoir repartir.
34:51C'est l'exode.
34:52Les insurgés de Guley-Poely redevenus clandestins réussissent à se passer le message.
34:57Rendez-vous dans trois mois.
34:58D'ici là, que chacun tente de comprendre ce qui paraît à tous une trahison de la révolution.
35:04Je voulais remonter jusqu'à Moscou, rencontrer les anarchistes de la capitale
35:09et prendre la mesure des intentions du nouveau pouvoir.
35:16Pour arriver ici, Makno avait erré d'une gare à l'autre.
35:20C'est d'une image à l'autre que dans cette ville, il va marcher.
35:23D'un côté, celle de ce pouvoir qui depuis six mois était ouvrier paysan
35:28et avait pris la décision d'abandonner l'Ukraine.
35:31De l'autre, l'image de la prison de Pétrograde,
35:35brûlée lors des journées de février qui libéraient les prisonniers.
35:39C'est dans cet espace, de fenêtre en fenêtre,
35:42que va se prendre la mesure de la distance qui sépare les mots de Guley-Poely
35:46de ceux qui désormais ici vont se battre pour occuper les pages des livres
35:49comme on occupe une terre, à tous les temps.
35:51Première fenêtre, visite au cercle révolutionnaire.
35:58Deuxième fenêtre, visite à Pierre Kropotkin
36:00qui écrivait Makno, m'accueillait avec chaleur et tendresse.
36:04Troisième fenêtre, visite à Pierre Archinov, le compagnon retrouvé.
36:12Avec lui, nous sommes allés dans toutes les réunions,
36:14toutes les discussions, toutes les conférences, tous les meetings.
36:18Et je réfléchissais à ce que j'avais observé dans les usines
36:20où régnait la pensée si répandue chez les ouvriers fascinés et crédules
36:23qu'il fallait tout consacrer à créer non son destin, mais son pouvoir et sa dictature.
36:28Une dictature qui me séparait d'eux, car ni moi, ni mes frères en travail, les paysans, nous n'étions prolétaires.
36:33Et ceci m'oppressait tant que j'ai décidé de partir sans attendre.
36:44Mais pour l'Ukraine occupée, il fallait maintenant des laissés passer.
36:47Et c'est ainsi que, presque par hasard, je me suis retrouvé au Kremlin.
36:50Quatrième fenêtre, la plus improbable.
36:55Celle qui ouvre sur la rencontre entre les paysans libertaires Nestor Ivanovitch Markno
37:00et Vladimir Ilyich Lenin, le révolutionnaire professionnel de la méthode.
37:05Pas deux stratégies, deux visions du monde.
37:08L'une fondée sur un modèle à forger, l'autre sur celui d'une démarche à affirmer.
37:13La mise en scène de la rencontre entre le bolchevique et l'anarchiste fait partie des classiques.
37:22Même si de version en version, le personnage de Markno s'est radouci.
37:27Le lieu, pas le Kremlin, mais le goulet poilier de Nestor Markno le partisan.
37:31Le sujet, la négociation d'une alliance.
37:34L'enjeu, fonder l'impossibilité historique, idéologique et même stratégique d'une telle alliance.
37:40Tout ici est emblématique.
37:41Une partie de cartes, rouges et noires, sur fond blanc.
37:45Quatre partenaires.
37:46Le marin russe, porteur de la révolution d'octobre, c'est-à-dire d'un ordre déterminé par les lois de l'histoire.
37:53Nestor Markno, le paysan, porteur dans cet ordre-là d'un désordre qui échappe à ces lois.
37:59A droite du marin, le théoricien de l'anarchie, véléitaire et irresponsable.
38:03A gauche, l'officier blanc, trahissant sa classe au nom de la patrie.
38:36Mais derrière les clichés du scénario, il y a l'écho de ce qui s'est dit, presque par hasard, au Kremlin.
38:43Chapitre 18.
38:46Ma rencontre avec Lénine.
38:49Lénine m'accueillit paternellement et me fit asseoir.
38:51Il commença à m'interroger avec son don d'organisateur, le plus précisément possible.
38:55La question, comment les paysans accueillent-ils le mot d'ordre d'où le pouvoir au soviet en place, il me la posa trois fois.
39:02Je répondis que pour les paysans, cela voulait dire que le pouvoir doit être aligné sur la conscience et la volonté des paysans eux-mêmes.
39:09Lénine me répondit alors, c'est que vos paysans sont contaminés par l'anarchie.
39:13Est-ce un mal, lui répondis-je.
39:14Lénine me posa ensuite la question des détachements rouges, de leur lutte héroïque contre l'occupant, du manque de soutien des paysans.
39:23J'ai peur, camarade Lénine, que vous soyez mal informé, répondis-je.
39:28Vos groupes restent loin des routes et ne combattent pas dans les campagnes.
39:31Comment voulez-vous que les villages les soutiennent ? Ils ne les voient jamais.
39:35Lénine se mit à rire.
39:36Vous, les anarchistes, vous écrivez et pensez au futur. Vous êtes incapables de penser au présent.
39:40Je répondis que j'étais un paysan illettré, qu'il m'était difficile de discuter un point aussi important.
39:44Mais je peux vous dire, camarade Lénine, qu'en Ukraine, en Russie du Sud, comme vous dites-vous les bolcheviques,
39:49nous sommes plongés dans le présent.
39:51Et que c'est à travers lui que nous cherchons à nous rapprocher du futur, auquel c'est vrai, nous pensons, et nous pensons très sérieusement.
39:57Je ne supportais plus Moscou.
40:00Ce Moscou futile et bruyant, où se mourait la révolution doucement dans le tourbillon de la politique du pouvoir.
40:06Moscou l'a perdu, que j'en étais arrivé à haïr, qui entretenait des centaines d'oisifs de la cause.
40:11Ceux des partis vainqueurs et les autres, qui se perdaient à chercher dans l'anarchie, une sorte de perfection qui n'appartenait pas à la vie.
40:19Et bouillait en moi le désir de me retrouver en Ukraine, avec les gens des villages,
40:23et là, avec eux, comprendre ce qui n'avait pas été accompli, me battre contre ce qui était, mourir ou libérer l'Ukraine.
40:29Makhno apprend la mort de ses deux frères, abattus par l'occupant,
40:37et reçoit enfin le message de ses compagnons, lui précisant comment Goulier Poilé avait été pris et désarmé en avril.
40:43Mon cher Nestor Ivanitch, tous les membres du comité révolutionnaire, paysans, ouvriers, sont arrêtés et attendent d'être exécutés.
40:53Trois heures avant l'occupation, la compagnie juive nous a trahis et est passé du côté des troupes ennemies.
41:00Tous les paysans sont déprimés, la haine envers les juifs est grande.
41:04Chapitre 6, la question juive
41:12Juif, respire librement.
41:15Du temps des tsars et des seigneurs, plus d'une fois tu as été chassé de tes amours paisibles.
41:20Tu as erré loin de chez toi, sans tendresse, sans consolation.
41:23Tu es épuisé.
41:25Repose-toi et sois libre comme tous les autres peuples.
41:29C'est avec ces mots qu'en 1917, à Goulaï Poilé, je me suis adressé aux juifs.
41:32Quand de la foule on me lança, et vous Nestor Ivanitch, comment considérez-vous tous ces juifs avec qui vous siégez au comité de la ville ?
41:39Et jamais je n'ai renié ces paroles.
41:41Jamais dans la suite des événements, ni dans mon activité révolutionnaire, je ne m'en suis détourné comme Pierre Séné.
41:50La lutte contre l'antisémitisme, le mouvement magneviste l'amènera inlassablement, à l'extérieur et à l'intérieur de ces ronds.
41:57Car il y aura, les chiffres exacts sont impossibles, près de 60 000 juifs massacrés pendant la guerre civile en Ukraine,
42:05qui fut l'une des plus féroces et des plus troublées.
42:10La voie vers la liberté, quotidien des insurgis révolutionnaires d'Ukraine magnevistes,
42:15paraissant en deux langues, ukrainien et russe.
42:18Numéro 42
42:20Prix 2,50 roubles, 3 roubles dans les gares
42:24Le prochain congrès
42:28Pouvoir et non-pouvoir
42:31Réunion au théâtre
42:33Réunion de chômeurs
42:35Honte
42:37Honte à ceux qui se laissent aller à maltraiter un juif
42:40Honte à ceux qui se font passer pour magnevistes et en tâche l'honneur du mouvement
42:44Honte à ceux qui le salissent au nom de leurs intérêts
42:47Signé Voline
42:48L'ancien étudiant juif et libertaire
42:51qui sera un temps responsable de la commission culturelle magneviste
42:54Au père Lachaise, sa plaque funéraire jouxte celle de Nestor Macno
42:58L'accusation d'antisémitisme fut et reste une des plus pernicieuses de toutes celles qui ont visé et visent le mouvement magneviste
43:07Nestor Macno, anarcho, bandit antisémite
43:11Ce qui fait de lui et de tout son mouvement pour tous et tous les bords, non pas un ennemi, mais une nuisance
43:16Pour l'instant, tout est simple et infiniment dangereux à la fois
43:24L'occupant imprime ses propres billets de banque dans une langue qui est aussi souvent celle des propriétaires
43:29qui reviennent, tuent, brûlent, détruisent, saccagent
43:32Il faut libérer l'Ukraine
43:34Les premiers groupes de résistants se forment, sans lien les uns avec les autres
43:38Chacun menant ses propres actions sur son propre terrain
43:41Ici, en 1918, s'il y a une édition d'autres agonies
43:49Les agonies de maîtres de Chouça, qui m'avait un grand défi
43:58Et un défi de Néstor Iwanaïcha Makhno
44:03Il a quelque chose il lui a dit, il lui a dit qu'il a été dans le Cronnacht, il lui a été envisagé comme un révoluateur.
44:15Et il a nous a pris, il y a 12 personnes.
44:19Et ils seuls seuls dans les villes, et à la roue, comme ils ont eu l'air, comme ils ont eu l'air, comme ils ont eu l'air.
44:29C'est au soir de cette première victoire de partisans que les paysans donnèrent à Makno le nom de Batko, le père, et le myrte à la tête du mouvement insurrectionnel.
44:59C'était étrange et bouleversant pour moi d'entendre Batko Makno, et non camarade, ou parfois même camarade Batko Makno.
45:16Et cet épithète colla à mon nom. Il se passait de paysan à paysan, d'enfant à enfant, et les mots Batko Makno sont devenus inséparables.
45:22Avec un étrange respect et un amour que j'avais du mal à comprendre, et une fierté, il allait se répandre, de village en village, sur presque toute la ribourge ukrainienne.
45:33Il était repris par des insurgés et des groupes qui se faisaient appeler bataillons Batko Makno, sans même que j'en entende parler, sans même que je les connaisse.
45:40On marie la fille du fermier, qui est sur le voile. Makno est sur le marché, où est-il ?
46:05Jusque dans les oreilles du lapin. Makno cite tout, il est partout. Il porte jupe et perruque, il est cité. Il entend tout, car on lui raconte tout.
46:13Jusqu'au fond du verre de Kvass, où attend le message, qui m'a vu, m'a bu, signé, Néstor Makno.
46:18A Goulépolle, les groupes partisans influent. L'un des plus importants venant du sud sera celui du cheminot, Victor Bellas.
46:44Victor Bellas, aux côtés de Néstor Makno, prendra la responsabilité de fédérer cette armée composite et d'en préserver autant que faire se pourra les principes fondateurs.
46:58Autodiscipline, volontariat et le choix des responsables.
47:05C'est la deuxième photo souvenir, celle de la mise en scène d'une histoire dont chacun peut devenir le personnage possible.
47:14Révolution en Allemagne. Les troupes d'occupation évacuent.
47:28A l'ouest, un nouveau pouvoir national se forme.
47:31A l'est, l'armée blanche avance.
47:34Au nord, les troupes bolcheviques se regroupent.
47:37Toute l'Ukraine forme un nœud inquiet et tribélache.
47:39Est arrivé un temps sauvage et fou.
47:42Le temps du tir paysan de Goulépolle, qui depuis toujours décline les histoires qui se transmettent.
47:47Il y avait trois fils, le plus riche, le plus instruit, le plus hardi.
47:51Il y avait trois chemins.
47:52À droite tu perds la vie, à gauche tu trouves la mort.
47:55Tout droit par le fer et le feu périra.
47:57Le temps où vont s'affronter sans plus aucune précaution,
48:26les nuances légendes et contre-légendes,
48:29selon la règle du coup par coup, les dominos de la pose d'usine.
48:34Printemps 1919.
48:37Face à l'avance de plus en plus massive du général Blanc Denikin,
48:40première alliance militaire entre troupes insurgées et troupes bolcheviques.
48:45Le train à Goulépolle amène les premières images du front.
48:48Les communiqués précisent que les différences politiques et idéologiques
48:53entre les bolcheviques et les paysans maknowistes
48:55sont considérées comme ne pouvant en aucune façon faire obstacle
48:58à l'union sur la base d'une cause commune.
49:02Les autorités bolcheviques laissent comprendre
49:04que les particularités du mouvement insurrectionnel doivent rester inviolables.
49:10Printemps 1919.
49:12Printemps de la première alliance entre gardes rouges et paysans insurgés.
49:15Mais c'est pourquoi ces images-là existent.
49:19Car les caméras officielles du service cinéma du front sont là.
49:27La caméra filme et soudain...
49:29Merci.
49:40Sous-titrage Société Radio-Canada
50:10Il faut que cela ne soit pas.
50:12A aujourd'hui ces mots ont un sens pour vous?
50:17Ce n'est pas seulement aujourd'hui,
50:21mais avant ils ont eu ce sens pour moi.
50:27Mais je ne savais pas,
50:31ce que ça pouvait dire Néstor Yvanovitch.
50:35Je ne savais pas.
50:42Et maintenant vous vous faites ?
50:44Nous nous faisons.
50:47Se préparer pour le 1er mai, cette année-là,
50:50consista pour quelques-uns à se faire prêter par le kolkhoz,
50:53une tachank, des chevaux,
50:55pour faire défiler à Guller-Paul et les mots de Néstor Makno,
50:58lus dans les livres.
51:00Bondarenko, comme Igor Bondarenko de la première photo souvenir,
51:11prise le 1er mai 1907, mais qui lui, fut fusillé.
51:17Du kolkhoz à Guller-Paul, de la première photo souvenir à la dernière,
51:34celle de l'état-major de l'armée insurrectionnelle
51:37magnéviste, ouvrière et paysanne, du temps de la guerre civile.
51:42Ici, j'ai cherché une photographie de la mère Machna.
51:46Il s'agit de Néstor,
51:48la femme de Gulléna Andrévna,
51:50le chef d'établissement Victor Bélache,
51:53son frère Saveri Machna,
51:56Grégory Machna.
51:58Ils sont tous là.
52:00Photographié cette fois non chez le photographe,
52:02mais en pleine rue, ici, chez eux.
52:04C'est la troisième photo souvenir.
52:07Seule d'une histoire, écrira Machna,
52:09où la liberté de chacun serait la responsabilité de tous.
52:17Et derrière la photo,
52:19le Gullé-Paul est de la commune de Machna,
52:21telle qu'elle est restée dans la mémoire
52:23et telle qu'elle transparaît dans les images des films,
52:25avec ses manèges, car il y en a eu, ses marchés, ses soirées de théâtre,
52:28ses chants, ses drapeaux noirs,
52:30les allées venues des troupes allant au front ou en en revenant.
52:34Et derrière ce Gullé-Paul,
52:36la carte, dessinée à la main par Pierre Archinov,
52:39qui avait rejoint Machna et ne le quittera plus.
52:42Zone d'influence du mouvement machnaviste,
52:44qui va, à partir de Gullé-Paul,
52:46s'étendre à toute l'Ukraine de l'Est,
52:48redevenant le chant sauvage d'une guerre civile,
52:50guerre de mots, bien plus que d'espace.
52:53prolétaire du monde entier.
53:09Février 19.
53:10Attaque massive des Blancs.
53:12Les troupes machnavistes sont envoyées tenir le front du Sud.
53:15A Gullé-Paul, premier congrès du soviet régional rassemblant les délégués de plus d'un million d'ouvriers,
53:21paysans, insurgés.
53:23Nous refusons le dilemme entre le pouvoir d'un parti et celui d'un propriétaire.
53:28Une mobilisation générale, mais volontaire et décidée,
53:31pour relever les groupes qui se battent depuis des mois et assurer les semailles.
53:36Mars.
53:37A Kharkov se tient le premier congrès paysan de toute la Russie.
53:41Objectif, faire voter la nationalisation des terres.
53:44Les délégués de Gullé-Paul y prend la parole.
53:47Le problème de la terre est le plus dangereux.
53:49Il doit être considéré avec la plus grande précaution.
53:51Pour que le travail soit créatif, que les communes fonctionnent,
53:54il faut les aider, pas les désorganiser.
53:56Que les bolcheviques nous laissent un an.
54:00Avril.
54:02Les combats sur le front s'intensifient.
54:04Deuxième congrès du soviet régional à Gullé-Paul.
54:07Des délégués de 72 districts,
54:09représentant plus de 2 millions d'hommes et de femmes, prennent part au débat.
54:12A la fin du congrès, tombe une dépêche.
54:15Le congrès est déclaré contre-révolutionnaire et ses organisateurs hors la loi,
54:19signé Dibenko, commandant de la division bolchevique.
54:23Réponse.
54:24Peut-il exister des lois permettant à quelques personnes
54:27de mettre hors la loi un peuple plus révolutionnaire qu'eux ?
54:29Signé.
54:30Le conseil révolutionnaire de Gullé-Paul.
54:33Macno n'est plus à Gullé-Paul.
54:35Il est sur le front.
54:36Les armes promises n'arrivent plus.
54:38Les hommes se battent à mains nues.
54:39C'est une boucherie, écrit Macno.
54:42Juin.
54:43Vu l'urgence, le conseil révolutionnaire de Gullé-Paul
54:46les convoque pour le 15, un troisième congrès,
54:48appelant les délégués paysans, ouvriers, insurgés, soldats rouges.
54:52Parait dans le journal officiel des Isvestia un article titré
54:55« La Markneuve China », signé par le président du conseil militaire de la République, Léon Trotsky.
55:00La terminaison « China » en russe est péjorative.
55:03Pour la première fois, le mouvement Macnoviste est qualifié de ramassis de bandits,
55:07assassins, pillards, petits propriétaires, contre-révolutionnaires.
55:11Macno lance un appel.
55:13Frères, ouvrir un front à l'intérieur du mouvement révolutionnaire est un crime jamais encore accompli.
55:19Nous ne le ferons jamais.
55:21Tombe de Moscou, l'ordre 1824.
55:29Si en avril, sous le mot d'ordre,
55:31« Abat la Markneuve China » nous supposions la guerre d'idées contre les anarchistes,
55:34maintenant nous disons « Abat la Markneuve China »,
55:37même si pour l'abattre, il faut utiliser le fer et le feu.
55:40Car en fait, ce que vise la mitrailleuse, ce n'est pas tant un ennemi commun,
55:45mais un signe typographique, le plus léger, le plus démuni, le tiré.
55:50Il était anarchiste-communiste.
55:53C'est le nom de ce tiré que va galoper la cavalerie Macnoviste pendant deux ans,
55:57insaisissable sur toute l'étendue de la carte d'Archinov,
56:00où souvent elle fera basculer l'histoire.
56:02À la tête de cette armée, qui passe de la charrue au fusil,
56:05le paysan Nestor Macno,
56:07dont les exploits déjouant toutes les stratégies, toutes les prévisions,
56:11écriront l'épopée.
56:14Par trois fois, face à l'ennemi commun,
56:16les rouges proposeront l'alliance.
56:18Et par trois fois, l'ennemi repoussé la dénonceront.
56:21Alliance impossible et en même temps incontournable.
56:24Car, pour le mouvement ouvrier paysan Macnoviste,
56:27aucune autre alliance n'est historiquement envisageable.
56:32La dernière alliance se termine ici en Crimée,
56:34où les deux cavaleries noires et rouges
56:36rejettent ensemble les troupes blanches du général Wrangel.
56:38Il n'y a plus d'ennemi extérieur.
56:40La guerre civile est finie.
56:42Le lendemain, la cavalerie rouge prend la cavalerie Macnoviste à revers,
56:46la sabre, fusil et délégués venant discuter d'une fédération possible.
56:51Février 21.
56:53Au nord, la commune des soviets libres de Kronstadt est anéantie.
56:57Lénine instaure la nouvelle politique économique.
56:59La nationalisation des terres est suspendue.
57:01Les villages exsangues se détournent.
57:03Pendant 13 ans, je me suis battu pour une révolution sociale.
57:09Et je continuerai à le faire.
57:11Vous avez choisi de croire aux vainqueurs.
57:13C'est votre droit.
57:15Couturé de blessures, il passe la frontière et rejoint Paris.
57:17Il lui reste 13 ans à vivre.
57:19Le communisme vers lequel nous allions suppose la liberté de l'individu,
57:29l'égalité, l'autodétermination, l'initiative, la création et l'abondance.
57:34Nous avons formulé notre idéal de cette troisième révolution
57:37fondée sur la prise de conscience du peuple humilié.
57:40Nous avons eu l'occasion de jeter les bases d'une société sur les principes anarchistes.
57:46Mais ceux que nous avions en face de nous ne nous en ont laissé ni le temps ni l'espace.
57:51Ils ont transformé la lutte des idées en combats entre les hommes.
57:56L'armée macknoviste n'est pas une armée anarchiste.
58:00L'idéal de vie anarchiste ne peut être défendu par une armée, quelle qu'elle soit.
58:07En ce qui concerne l'édification et de la conscience et de la création,
58:11elle est absolument impuissante et néfaste.
58:14Mais chaque macknoviste est un anarchiste possible.
58:18Et quand la guerre sera finie et qu'il rentrera chez lui,
58:21un bâtisseur du futur.
58:24Merci à tous.
58:36...
58:46...
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