00:00Dans un message glaçant publié le 10 juin 2025 sur Facebook, la préfecture du Rire, producteur de contenu en ligne, lève le voile sur une réalité insidieuse, la banalisation des placements au Gabon.
00:12Derrière ce mot devenu courant se cache un marché de la prostitution numérique, organisée, tarifée et désormais banalisée, qui cible directement les jeunes filles gabonaises.
00:22À Libreville comme à l'intérieur du pays, ce qui n'était autrefois qu'un murmure honteux est aujourd'hui devenu un système bien huilé.
00:29Des groupes fermés sur WhatsApp, Facebook ou Telegram proposent des services à la carte, choix de jeunes filles via un catalogue, grille tarifaire transparente, lieu de rendez-vous désigné, motel ou domicile et consigne logistique.
00:42Derrière des pseudos, des administrateurs orchestrent un réseau numérique d'exploitation sexuelle à ciel ouvert, au vu et au su de tous, dans une indifférence presque générale.
00:51Ce mot qu'on chuchotait hier est devenu un business. Le placement est désormais institutionnalisé sur nos réseaux, alerte la préfecture du Rire, un producteur de contenu satirique qui abandonne ici l'humour pour une dénonciation brute.
01:04Le jeune homme dénonce une prostitution en ligne qui ne dit pas son nom mais qui s'installe durablement dans les habitudes numériques de la jeunesse.
01:10Et pour cause, placement est le mot-clé qui dissimule un système d'exploitation sexuelle banalisé, avec clients réguliers, ses horaires fixes et ses profils calibrés.
01:20Les jeunes filles y sont réduites à des produits, parfois mineurs, vendus à la nuit, au week-end, au forfait.
01:26Dans sa publication, l'humoriste ne se contente pas de dénoncer. Il s'adresse d'abord aux jeunes filles.
01:32« On vous a menti, ton corps n'est pas un business model. Tu as le droit de rêver plus grand que des billets froissés sous un drap sale. »
01:39« A-t-il martelé ? » Puis, il interpelle frontalement des familles.
01:42« Vous applaudissez le luxe, mais refusez d'en questionner l'origine. Vous fabriquez des silences qui tuent, précise-t-il. »
01:49Mais c'est surtout vers l'État que le cri d'alarme est lancé. Où sont les régulateurs du numérique ?
01:53Les brigades de cybercriminalité pourtant prévues par la loi, les campagnes de prévention à l'initiative des directions générales, de la famille ou de l'éducation populaire.
02:02Aujourd'hui, les prédateurs opèrent à portée de smartphone et les victimes, souvent livrées à elles-mêmes, se taisent.
02:08Le phénomène mérite plus qu'un débat, une réponse.
02:10L'inaction face à cette dérive sociétale serait une trahison collective, car derrière chaque placement se cache une fille, souvent précarisée, mère ou orpheline, qu'on abandonne à elle-même.