Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, à la une ce matin, un concours de superlatifs.
00:06Oui, c'est vrai que les gazettes sportives nous ont habitués aux grands mots,
00:09que l'on a l'impression d'avoir vécu bien des matchs qualifiés d'historiques et oubliés huit jours plus tard.
00:14Mais, a priori, il s'est quand même passé quelque chose d'exceptionnel hier, à l'occasion de la finale de Roland-Garros.
00:22Légendaire, écrit Brunat, Eric Brunat, dans Le Parisien, aujourd'hui en France.
00:26« Roland-Garros a vécu l'un des plus grands moments de l'histoire du tennis », écrit-il.
00:32« Grand et long moment », 5h29 de légende, titre l'équipe, au-dessous d'une immense photo des deux finalistes se faisant la collade.
00:42« Inutile de convoquer les belles phrases et les grands mots », écrit David Loriaux dans ses colonnes.
00:46« Ils ne suffiront pas à compter ce que Paris a vécu hier sur le central. »
00:50Et pourtant, des belles phrases et des grands mots, mon confrère, n'en est pas avare ce matin.
00:55Ce dimanche 8 juin, c'est l'histoire qui s'est écrite sur Terre.
00:59Souvent, le temps déforme et disperse la réalité, mais avec cette finale, c'est la légende que l'on a imprimée pour l'éternité.
01:06Et l'équipe revient donc sur le fil de cette finale, la plus longue de l'histoire de la Porte d'Auteuil.
01:11Une histoire insensée, un match qui bascule dans l'irrationnel, la bravoure, le génie, le mythique.
01:18Bon, il a quand même fallu attendre le quatrième set.
01:21Jusque-là, reconnaît-il, on était resté un peu sur notre faim.
01:25Et puis, il y a donc eu le tournant, le fameux tournant du match sans lequel aucune dramaturgie sportive ne serait possible.
01:31Ces trois balles de match sauvées par l'Espagnol et ce renversement dans une sorte de frénésie générale.
01:37De grâce divine, tout devenait fou.
01:39Les loges étaient debout, Spike Lee, Clovis, Cordillac, Pierre Ninet, le grand cinéma se levait, écrit-il, emporté par son élan.
01:48Alcaraz et Siner ouvraient les portes du Nouveau Monde, nettoyaient la terre au chiffon de lumière.
01:56Fermez les guillemets, oui, nettoyaient la terre au chiffon de lumière.
01:59Désormais, et pour toujours, conclut le journaliste de l'équipe, on se souviendra de ce 8 juin 2025.
02:05Une autre date maintenant qui reste dans la mémoire de la presse.
02:089 juin 2024.
02:10Il y a pile un an, rappelle le Figaro, Emmanuel Macron, dans la foulée d'élections européennes catastrophiques pour son camp,
02:17annonçait à la surprise générale ceci.
02:19Je dissous donc, ce soir, l'Assemblée nationale.
02:23Et un an après, pas de quoi nettoyer le gravier de l'Elysée au chiffon de lumière.
02:26La France reste ingouvernable, titre le journal, avec une Assemblée nationale fragmentée,
02:32un bloc central à la merci d'une censure.
02:34La dissolution a fragilisé le camp présidentiel.
02:38Alors, depuis un an, les commentateurs ont eu tout le loisir de raconter tout le mal qu'avait fait cette dissolution au pays.
02:44Mais le plus stupéfiant, un an après, c'est que, devant ce champ de ruines,
02:48Emmanuel Macron reste droit dans ses bottes, toujours persuadé d'avoir pris la bonne décision, raconte Louis aux haltères.
02:56Pendant toute l'année qui s'est écoulée, absolument personne n'a vu Emmanuel Macron ronger par le remords.
03:01Et dont l'entourage d'Emmanuel Macron confirme que cette certitude du chef de l'État d'avoir eu raison, contre tout le monde.
03:07Lors de ses vœux du Nouvel An, il déclarait quand même du bout des lèvres,
03:11« Je dois bien reconnaître que la dissolution a apporté, pour le moment, davantage de division à l'Assemblée que de solution pour les Français.
03:18Mais si tout est dans le « pour le moment », expliquent ses proches, qui décrivent un président persuadé que l'avenir lui donnera raison. »
03:27En attendant, Emmanuel Macron est bien seul à défendre cette dissolution.
03:30Oui, parce que les Français sont sévères.
03:3266% d'entre eux estiment que c'était une « mauvaise décision », sondage au Doxa Backbone Consulting pour le Figaro,
03:38et 67% estiment que le chef de l'État en sort affaibli.
03:43Et pourtant, pourtant Emmanuel Macron continue à faire comme si de rien n'était,
03:48continue à faire comme s'il avait encore la plénitude de ses pouvoirs.
03:52« Je ne suis pas content », a-t-il effectivement déclaré.
03:55Vos journaux reviennent sur ses propos dans la presse régionale ce week-end,
03:59après l'annonce de la suspension du dispositif MaPrimeRénov'.
04:03« J'attends des acteurs du gouvernement qu'on maintienne cette politique »,
04:06a ordonné le président de la République.
04:08« Je ne suis pas content de ce que j'ai pu voir ces derniers jours ».
04:11Eh bien, résultat, ceci.
04:15Oui, rien.
04:16Dans un quinquennat normal, une telle colère présidentielle aurait été immédiatement suivie d'actes politiques,
04:23explique Thomas Soulier, du Parisien Aujourd'hui en France,
04:26mais aujourd'hui le président ne peut plus tout imposer.
04:29D'ailleurs, cause toujours, tu m'intéresses,
04:31malgré cette admonestation élyséenne,
04:33le ministre des Finances n'a absolument pas annoncé de recul.
04:37Reste qu'Emmanuel Macron est furieux.
04:40Cette histoire de MaPrimeRénov' l'a agacé au plus haut point,
04:43il est en toupie, révèle un de ses proches,
04:46et objet de son courroux, son premier ministre,
04:49qui, lui, reste imperméable au coup de pression du président,
04:52tout comme au réchauffement climatique.
04:54Mais en fait, avec cette interview,
04:56Macron a mis une balle à Bayrou,
04:58décrypte le même informateur,
05:00il prépare le terrain à un nouveau changement de premier ministre.
05:04Reste à savoir si pour lui nommer un cinquième chef de gouvernement en trois ans
05:09renforcerait vraiment son pouvoir,
05:11s'il n'accélérerait pas l'entrée de ce quinquennat dans sa phase terminale,
05:16ou pour reprendre la terminologie de la seule loi qui restera de cette mandature,
05:20s'il ne permettrait pas juste au macronisme de mourir dans la dignité.
05:24En attendant, Emmanuel Macron va présider un sommet sur l'océan à partir d'aujourd'hui à Nice.
05:29Oui, exercer son magistère sur le monde du silence,
05:32cela va probablement le changer.
05:34Si vous n'êtes pas persuadé de l'importance de l'enjeu,
05:36lisez l'excellente synthèse qu'en fait Nicolas Baverez dans Le Figaro.
05:41La mer nourrit trois des huit milliards d'hommes.
05:4460% de l'humanité vit à moins de 20 kilomètres de ses côtes, écrit-il.
05:48Les océans constituent un enjeu vital pour la sécurité économique, numérique, énergétique et alimentaire des nations,
05:56comme pour les ambitions de puissance des empires.
05:58Et de rappeler que la célèbre formule de Sir Walter Hallegg au XVIIe siècle n'a jamais été d'autant d'actualité.
06:05Qui tient la mer, tient le commerce du monde, disait-il.
06:08Qui tient le commerce, tient la richesse.
06:11Qui tient la richesse, tient le monde lui-même.
06:14Aujourd'hui, les océans demeurent les premiers régulateurs du climat.
06:17Le plus grand gisement de biodiversité.
06:20Ils produisent 70% de l'oxygène, absorbent 90% de la chaleur.
06:26Bref, vous l'avez compris, et n'en déplaise à Carlos Alcaraz,
06:30mieux vaudrait triompher sur une mer choyée que sur la terre battue.
06:37La revue de presse d'Europe 1, signée donc Olivier Delagarde.
06:40Merci beaucoup Olivier.
06:438h52.