Dans son édito du 09/06/2025, Thomas Bonnet revient sur l'anniversaire de la dissolution.
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00:00Un an plus tard, Thomas Bonnet, avec cette dissolution de l'Assemblée nationale française,
00:04le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella, le RN, se porte pour le mieux dans les sondages.
00:09Se porte au mieux.
00:10Oui, on a beaucoup disserté sur l'erreur politique de la dissolution.
00:14Le pays a été plongé dans l'instabilité et on ne peut pas dire aussi que le camp du président soit sorti grandi.
00:20Mais ce qu'on a moins dit, c'est que cette dissolution a renforcé le RN.
00:24C'est d'ailleurs le paradoxe de la situation parce qu'initialement, l'idée, c'était plutôt l'inverse.
00:30Ce qui avait été vendu à Emmanuel Macron au départ, c'est un scénario où le RN avait une majorité
00:34et envoyait Jordan Bardella à Matignon, le but étant ainsi d'espérer affaiblir le parti à la flamme avant 2027.
00:43On connaît la suite, évidemment, le barrage républicain, la stratégie des désistements, etc.
00:48Le RN est donc ressorti de ces élections législatives l'an dernier avec un goût amer
00:52et avec cette conclusion, celle que les autres partis sauraient toujours s'entendre pour bloquer son accession au pouvoir.
00:59La campagne a également laissé quelques traces avec des candidats qui n'auraient, disons-le, jamais dû être investis.
01:05Et pourtant, un an plus tard, le RN caracole en tête des sondages.
01:08Oui, les enquêtes d'opinion se suivent et elles sont unanimes.
01:11Le RN est dans la stratosphère, dépassant largement les 30% d'intention de vote,
01:15quel que soit le scénario, quel que soit le scrutin également, qu'il soit législatif ou présidentiel.
01:20L'année qui vient de s'écouler a pourtant vu se produire de nombreux événements,
01:24de la censure de Michel Barnier votée par le RN jusqu'au procès de Marine Le Pen.
01:28Rien n'a semblé ébranler le statut de favori du Rassemblement national,
01:32si bien qu'en cas de nouvelle dissolution et sous réserve d'un nouveau barrage républicain,
01:37le RN obtiendrait probablement aujourd'hui une majorité à l'Assemblée,
01:40de quoi donner, on l'imagine, quelques hésitations au président de la République
01:44avant d'appuyer à nouveau sur le bouton rouge.
01:46Ce week-end, on a vu Marine Le Pen particulièrement offensive contre le gouvernement.
01:49Oui, alors sur la question du budget, où la chef de file des députés RN a fixé ses lignes rouges,
01:55c'était hier dans le JDD, on sait que c'est sur cette question-là que Michel Barnier a chuté
02:00et la ligne du RN n'a pas bougé.
02:02Il faudra plus que la proportionnelle pour espérer avoir l'insentiment du groupe de Marine Le Pen.
02:08Mais là où Marine Le Pen se montre la plus virulente, c'est sur les questions régaliennes évidemment.
02:12Bruno Rotaillot a notamment reçu quelques coups de griffe hier dans les mêmes colonnes, dans le JDD.
02:16Il a été accusé notamment par Marine Le Pen de ne pas avoir été à la hauteur face aux émeutes
02:21qui ont suivi le match du Paris-Saint-Germain.
02:23Il y a évidemment du calcul politique dans cette déclaration, mais il y a aussi une forme de réalité.
02:28Il apparaît de plus en plus évident que Bruno Rotaillot va se heurter aux limites d'un gouvernement,
02:32mais aussi d'un président qu'on sent timoré sur les questions de sécurité.
02:36La sortie d'Emmanuel Macron ce week-end n'en est que la dernière illustration.
02:41Et pendant que le socle commun débat sur le vocabulaire et sur le sexe des anges,
02:46la réalité de l'ensauvagement apparaît toujours plus éclatante pour les Français,
02:49qui sont donc de plus en plus nombreux à accorder leur confiance au RN pour sortir de cette situation.