Bienvenue à Red Onion State Prison, une prison Supermax située en Virginie, considérée comme l’une des plus dures des États-Unis.
Ici, les détenus vivent 23 heures par jour en isolement complet, dans une cellule minuscule, sans contact humain réel.
Isolement sensoriel, violence, silence, folie… Chaque jour passé entre ces murs détruit un peu plus l’esprit.
Ce reportage immersif vous emmène dans l’univers carcéral le plus extrême du système américain. Une plongée brutale, réelle, sans filtre.
Ici, les détenus vivent 23 heures par jour en isolement complet, dans une cellule minuscule, sans contact humain réel.
Isolement sensoriel, violence, silence, folie… Chaque jour passé entre ces murs détruit un peu plus l’esprit.
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00:00:00J'ai grandi au pied des Blue Ridge Mountains, en Virginie, pas loin de Charlottesville.
00:00:30Chez nous, c'était vraiment le fond de la misère.
00:00:36Mon père était alcoolique et il se droguait.
00:00:40Il n'était pas souvent à la maison.
00:00:43Moi, j'étais celui du milieu.
00:00:44Je me faisais toujours tabasser.
00:00:48Vous savez, celui du milieu, même s'il n'a rien fait, c'est lui qui prend.
00:00:55On était dans une école plutôt bien.
00:00:56Mais comme on était de loin les plus pauvres, on se faisait embêter.
00:01:03Les autres se moquaient de nous, alors je me suis mis à me battre.
00:01:09Je n'ai jamais agressé personne, mais je ne supportais pas qu'on m'humilie.
00:01:13Alors ceux qui cherchaient la bagarre, ils me trouvaient.
00:01:16Je les prenais et je leur mettais la tête dans les toilettes.
00:01:19Je n'ai jamais su faire que ça, me battre.
00:01:22C'est mon père qui nous poussait.
00:01:24Il nous faisait scier des poutres pour nous endurcir.
00:01:27Il disait, si vous vous battez, vous avez intérêt à gagner.
00:01:31Sinon, je vous en mets une couche.
00:01:35Voilà.
00:01:36C'est malheureux, mais mon enfance, c'était ça.
00:01:38Je n'ai jamais connu autre chose que la violence.
00:01:41Ce n'était pas juste une façon de réagir à un problème, c'était la vie.
00:01:45Et maintenant, je purge 1214 années incompressibles dans l'état de Virginie.
00:01:51Voilà.
00:01:51C'est tout ça.
00:01:52C'est tout ça, c'est tout ça, c'est tout ça, c'est tout ça.
00:02:22C'est tout ça, c'est tout ça, c'est tout ça.
00:02:52C'est tout ça, c'est tout ça.
00:03:22C'est tout ça, c'est tout ça.
00:03:52La détention à l'isolement pour moi,
00:04:20c'est la solitude extrême et l'ennui.
00:04:26La solitude surtout.
00:04:29On a beau être un gros dur,
00:04:31on a beau se la jouer Bruce Lee toute la journée,
00:04:33on en bave.
00:04:34ça fait atrocement mal.
00:04:37J'ai l'impression d'avoir été enterré vivant et que tout le monde marche au-dessus de moi.
00:05:05je les entends, je les entends, mais ils ne m'entendent pas.
00:05:11Voilà ce que je ressens.
00:05:13Je me sens oublié.
00:05:14Et ça, c'est pas agréable du tout.
00:05:18Quand on est seul, on se replie sur ses propres pensées, sur soi-même, on n'a vraiment personne.
00:05:35On est véritablement seul.
00:05:37Les gens qui disent, ah, j'aimerais bien être seul, je crois qu'ils ne savent pas ce que c'est la vraie solitude.
00:05:43C'est un cauchemar.
00:05:45C'est un cauchemar.
00:05:55Je suis à l'isolement depuis huit ans.
00:05:58Ici, on est privé de tout contact.
00:06:01On est privé de tout contact.
00:06:03Et chaque fois qu'on quitte sa cellule, il faut mettre une tenue spéciale.
00:06:07Et puis, on est menotté et entravé.
00:06:19On sait qu'il y a un type armé là-haut.
00:06:30Il ne te vise pas forcément, mais il se tient prêt.
00:06:35Quand on va à la douche, on peut se parler à travers les portes.
00:06:49On peut aller dehors, dans des cages, pendant une heure, certains jours de la semaine.
00:07:19Ici, on vit au milieu de centaines d'autres types.
00:07:31Prisonniers et gardiens.
00:07:36Mais en fait, on est seul.
00:07:49Ça va là-haut.
00:07:50Ça va là-haut.
00:07:51Ça va rouler.
00:07:52Ça va, ça va.
00:07:53Ça va, ça va.
00:07:55C'est parti.
00:07:59C'est parti.
00:08:01J'ai une autre2018.
00:08:02Sous-titrage Société.
00:08:03Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:08:05C'est parti.
00:08:07C'est parti.
00:08:09C'est parti.
00:08:11C'est parti.
00:08:12C'est parti.
00:08:14C'est parti.
00:08:15C'est parti.
00:08:16C'est parti !
00:08:46C'est parti !
00:09:16Red Onion a ouvert en août 1998.
00:09:26C'est un établissement d'isolement carcéral de haute sécurité niveau 6.
00:09:30On appelle ça Supermax.
00:09:32C'est un lieu entièrement verrouillé.
00:09:34Ici, la plupart des détenus restent dans leurs cellules 23 heures par jour, 7 jours sur 7.
00:09:40J'ai commencé comme directeur adjoint.
00:09:47Ici, on récupère les détenus signalés pour comportement négatif.
00:09:51En gros, les pires de tout l'état de Virginie.
00:09:54Ils arrivent ici en provenance d'autres établissements pour y être détenus dans des conditions de sécurité renforcées.
00:10:00C'est un établissement d'un établissement d'un établissement.
00:10:3029 de Burgo Sandley.
00:10:3617.
00:10:37Je m'appelle Michael Kelly. Je viens de South Central, Los Angeles.
00:10:53Je ne connais personne dans ce coin.
00:10:55Pas de famille, pas d'amis.
00:11:00Je suis venu en Virginie pour déposer quelqu'un en voiture et j'ai commis deux vols à ma armée.
00:11:05Les tribunaux de Virginie m'ont collé 38 ans pour deux vols à ma armée.
00:11:14Si j'avais su que je prendrais 38 ans pour deux vols à ma armée, j'aurais jamais fait ça, c'est clair.
00:11:27J'allais pas foutre ma vie en l'air pour deux vols à ma armée. C'est absurde.
00:11:30Mais je savais pas que c'était si grave en Virginie.
00:11:37En Californie, j'aurais pris huit ans, pas plus.
00:11:42Je savais pas que la société punissait ça si lourdement en Virginie.
00:11:45Quand j'étais petit, je voulais être gangster, comme mon père.
00:11:57Là d'où je viens, en Californie, c'est pas si bizarre, ça fait comme partie de notre culture.
00:12:03C'est un truc de quartier.
00:12:07Le quartier, c'est comme une famille, c'est toute notre vie.
00:12:11Et les jeunes prennent tous pour modèle les plus grands.
00:12:13Je veux être comme lui, je veux la même voiture, les mêmes filles.
00:12:16Je veux avoir sa vie quand je serai grand.
00:12:22C'est ça, mon Amérique.
00:12:28Et maintenant, je suis en taule.
00:12:32Ils m'ont mis à l'isolement parce que je me battais.
00:12:36Rester 23 heures par jour dans une cellule comme ça, c'est déjà un défi en soi.
00:12:41Seul dans cette cellule pendant tant de temps, c'est un défi mental.
00:12:50Tout ce qu'on vit, ça se passe dans cette petite boîte.
00:12:55Il faut se trouver des choses à faire pour pas devenir fou.
00:13:00Tous les jours, toute la journée.
00:13:01Moi, par exemple, ce qui me fait du bien, c'est de faire le ménage.
00:13:08Quand je me lève, quand je me couche, je nettoie.
00:13:11Le sol, les murs, l'évier, tout.
00:13:14Tout est nickel-chrome.
00:13:19C'est un peu comme un TOC.
00:13:21Je dois être un peu dingue.
00:13:22Les gardiens peuvent pas vraiment comprendre.
00:13:38Eux, ils passent juste la moitié de leur temps ici.
00:13:42Après, ils s'en vont.
00:13:43Ils repartent dans la vraie vie.
00:13:46Notre vie, elle, est ici.
00:13:47Sous-titrage Société Radio-Canada
00:14:17Les temperatures are dropping.
00:14:47Il y a des jours où c'est tranquille,
00:15:16et d'autres où le niveau de stress est au maximum.
00:15:20C'est comme si on était en prison, nous aussi.
00:15:22Parce qu'on est obligé de revenir et de remettre ça le lendemain.
00:15:27Mais on essaie de rester positif.
00:15:32Pour que tout soit sous contrôle,
00:15:33il faut vraiment être très ferme.
00:15:35On s'endurcit quand on travaille dans une prison comme celle-là.
00:15:50C'est déjà un exploit de garder son calme avec certains de ces types.
00:15:55Il y a des jours où on a l'impression que ça ne va jamais s'arrêter.
00:16:06Les incidents s'enchaînent non-stop.
00:16:13Je suis chef de secteur pour le bâtiment D.
00:16:15Ça fait 16 ans que je travaille pour l'administration pénitentiaire.
00:16:18J'ai été promu sergent, puis lieutenant,
00:16:21et maintenant je suis chef de secteur.
00:16:25Le plus difficile pour certains gardiens,
00:16:29c'est d'arriver à débrancher en rentrant chez eux.
00:16:31Après avoir été 12 heures par jour en état de vigilance,
00:16:34dans un lieu avec un potentiel de violence énorme,
00:16:37on a du mal à laisser retomber la pression.
00:16:40On reste sur ses gardes.
00:16:41Ça ajoute au stress de ce métier.
00:16:46On voit tout sous un autre angle.
00:16:49Quand je pars en vacances,
00:16:51et que je suis au milieu d'une foule avec ma famille,
00:16:53je suis toujours en alerte.
00:16:55C'est à cause de ce métier.
00:17:03Le travail est très dur ici.
00:17:05On devient moins confiant,
00:17:07parce qu'on sait qu'on peut se faire agresser et cracher dessus.
00:17:09On est tout le temps en contact physique avec eux.
00:17:13Qu'ils aillent à la promenade ou à la douche.
00:17:18Ça peut déraper à tout moment.
00:17:21C'est dur de travailler dans un lieu
00:17:24où 800 personnes vous détestent à mort
00:17:26à cause de la couleur de votre uniforme.
00:17:29Il y en a qui font comme s'ils vous aimaient bien,
00:17:32mais en fait, c'est du jeu.
00:17:36Ce ne sont pas nos amis.
00:17:37Ils te feront du mal s'ils en ont l'occasion.
00:17:39Et ça, il ne faut jamais l'oublier.
00:17:45Il faut accepter cette prison pour se caler.
00:17:50Et ça prend du temps de s'y adapter
00:17:53pour pouvoir se dire en fin de compte
00:17:55que c'est juste un boulot après tout.
00:17:59Je ne vis pas ici.
00:18:00a fait partie.
00:18:01Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:02Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:02Voilà, c'est parti.
00:18:32Je m'appelle Lars Hanson. J'ai pris perpète.
00:18:42Et la prison à perpétuité en Virginie, c'est incompressible.
00:18:47Quand on y est, on y reste.
00:18:49Ceux qui ont une date de sortie prévue,
00:18:52ils ne voient pas les choses de la même façon que les gens comme moi,
00:18:56qui ont pris perpète.
00:18:58La prison à vie, c'est jusqu'au bout.
00:19:06C'est déprimant. C'est triste. Parfois, ça t'écrase.
00:19:12Alors, quand on doit vivre avec ça, année après année,
00:19:16ça finit par taper sur le système.
00:19:18J'ai 41 ans.
00:19:35Je suis incarcéré ici en Virginie depuis près de 20 ans.
00:19:38J'ai commencé à faire des bêtises, rien de grave, à l'âge de 13 ans.
00:19:46Pourtant, j'ai de bons parents qui m'aiment et qui ne m'ont jamais battu,
00:19:50qui m'ont appris à respecter les autres.
00:19:53J'ai un frère qui vit au Texas.
00:19:56On est pareil.
00:19:57À part que moi, j'ai fait les mauvais choix, et pas lui.
00:20:01Il s'en sort vraiment bien.
00:20:04Quand j'avais 17 ans,
00:20:07j'ai tiré sur un type.
00:20:08Et j'ai fait 5 ans et demi de prison à Agerstown.
00:20:11Je pense que ça m'a fiché en l'air,
00:20:13parce que c'était très violent là-bas.
00:20:15C'est ce que j'ai dit au juge d'application des peines,
00:20:17et ils m'ont mis en liberté conditionnelle.
00:20:18Je suis rentré chez mes parents à 22 ans,
00:20:22et j'y suis resté 6 mois.
00:20:24Mais dans ma tête,
00:20:25je n'étais pas sorti de prison.
00:20:28En prison,
00:20:30tu ne te laisses pas faire quand on te manque de respect,
00:20:32ou quand on essaie de t'arnaquer.
00:20:38Un jour, j'étais à une station service avec ma copine,
00:20:43et là, deux types ont commencé à la brancher.
00:20:46Ils étaient vraiment lourds.
00:20:47Ils insistaient encore et encore.
00:20:50Alors là, j'ai pété un plomb.
00:20:52J'ai sorti mon couteau et je les ai tués.
00:20:55Et j'ai pris perpète.
00:21:01Je suis ici pour tentative d'évasion.
00:21:04J'ai escaladé une clôture et je me suis salement blessé.
00:21:07Je suis resté coincé dans les barbelés et j'ai perdu tout mon sang.
00:21:10Je me suis réveillé dans l'hélico.
00:21:12Ils m'ont évacué et m'ont sauvé la vie pour m'emmener ici.
00:21:15Et depuis, je suis à l'isolement.
00:21:21L'isolement, c'est pas évident pour les détenus,
00:21:26parce que si on ne fait pas attention,
00:21:29on finit par s'adapter et devenir asocial.
00:21:31Il y en a même qui perdent la boule.
00:21:43Imaginez un peu.
00:21:44Vous pourriez vivre dans une salle de bain pendant 10 ans ?
00:21:48C'est pas bien d'enfermer quelqu'un dans une pièce si petite.
00:21:51Ça n'a rien à faire.
00:21:52Franchement, c'est inhumain.
00:21:53Je sais, on est des criminels, tout ça,
00:21:57mais passez-moi l'expression, ça me fout en l'air.
00:21:59Je suis à l'isolement depuis 17 ans.
00:22:13Mais en prison depuis 27 ans.
00:22:17Au départ, c'était pour quel délit ?
00:22:20Attaque à main armée.
00:22:21Et pendant l'une d'elles, j'ai blessé quelqu'un.
00:22:25Ils ont dit blessure volontaire.
00:22:28En fait, j'ai pas tiré sur le type.
00:22:30J'ai tiré en l'air pour qu'il se couche par terre.
00:22:32La balle a ricoché sur la poutre métallique du plafond,
00:22:34puis sur le mur en briques,
00:22:36et le caissier l'a prise dans le pied.
00:22:39J'ai pris 30 ans pour ça.
00:22:43Pour une balle qui a ricoché.
00:22:45Je voulais faire de mal à personne.
00:22:46J'ai tiré en l'air.
00:22:49Ça a même été dit par les témoins.
00:22:51Mais le juge a dit qu'il y avait intention de blesser.
00:22:56Et pourquoi on vous a placé si longtemps à l'isolement ?
00:23:01J'ai tailladé le gardien au visage et au cou.
00:23:06C'était le 26 décembre 1996.
00:23:12C'était pas la chose à faire.
00:23:18J'ai eu un coup de chaud.
00:23:19Et je m'en mords les doigts depuis 17 ans.
00:23:32En 1986, après mon procès,
00:23:36j'avais un papier qui disait qu'au bout de 10 ans,
00:23:39je pourrais faire une demande de liberté conditionnelle.
00:23:41Et puis en 1995,
00:23:45ils sortent une nouvelle loi qui dit
00:23:46« Fini la liberté conditionnelle ».
00:23:48Après, plus rien n'était pareil.
00:23:53Alors j'ai pété un plomb.
00:23:56En 1995, ils me suppriment la liberté conditionnelle.
00:23:59En 1996, j'agresse le gardien.
00:24:01Et depuis, je suis ici.
00:24:04J'arrive dans le système carcéral,
00:24:20et là, bagarre, tatouage, trafic.
00:24:23C'était une prison normale.
00:24:28Et mon voisin de cellule me dit
00:24:29« Il y a un type qui raconte à tout le monde qu'il va te violer.
00:24:32Il va te mettre KO, et après il va te violer. »
00:24:35Ok, je lui dis « Si j'avais un couteau, je lui couperai la gorge. »
00:24:39Et il me fait « Je t'en fabrique un ».
00:24:41C'était encore l'époque des cassettes audio avec leur boîte en plastique.
00:24:45Il a pris la boîte, il l'a fait fondre avec un briquet,
00:24:48et il l'a pliée en deux.
00:24:49Puis il a fait pareil avec une autre.
00:24:51Il a pris trois lames de rasoir toutes neuves
00:24:52et les a scellées entre les deux plaques.
00:24:58Le lendemain, à la promenade,
00:25:00le type est de l'autre côté de la cour.
00:25:02Je m'approche de lui par derrière,
00:25:03et avec ma main gauche, je lui couvre le visage.
00:25:06Je pointe mon genou contre ses reins,
00:25:07et je lui tranche la gorge, d'un côté à l'autre.
00:25:09Son pote crie « Mon Dieu, non ! »
00:25:13Et il part en courant vers la porte, aussi vite que Superman.
00:25:18Le type se retourne.
00:25:20Je ne l'avais pas entaillé très profond.
00:25:22Ce n'est pas si facile de tailler dans la gorge.
00:25:24Il y a tous les ligaments, les tendons, c'est plus dur qu'on croit.
00:25:27Mais il saignait comme un cochon.
00:25:29Donc il se retourne,
00:25:31et je commence à le tabasser à mort.
00:25:34Les gardiens courent vers moi,
00:25:36et avant qu'ils puissent m'attraper,
00:25:37je me lève, je recule,
00:25:39que j'avais fini le boulot.
00:25:40Ils m'ont menotté,
00:25:41et ils m'ont emmené ici.
00:25:43Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:44Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:45Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:46Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:48Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:49Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:51Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:52Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:54Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:55Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:56Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:57Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:25:59Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:26:29Sous-titrage Société Radio-Canada,
00:26:59Vos rangs ne sont toujours pas droits,
00:27:00Alignez-vous.
00:27:04On a six détenus en état de trouble psychiatrique.
00:27:09Leur feuille de suivi doit être affichée à leur porte,
00:27:12avec les instructions de la direction.
00:27:14Les Glock 40 sont arrivées,
00:27:17préparez bien vos cartes pour les percevoir.
00:27:19Ce sera tout pour aujourd'hui. Pour le reste, R.A.S.
00:27:26Une bonne et tranquille journée à vous. Merci.
00:27:49Quand on commence à travailler dans la pénitentiaire, on se rend compte assez vite qu'on ne fait pas n'importe quel métier.
00:28:14On est là pour faire respecter la loi.
00:28:16Tous les jours, on protège le public, on sauve des vies. Et ça, c'est gratifiant.
00:28:21Quand on rentre chez soi, le soir, qu'on pense à ce qu'on a fait dans la journée, on peut se dire qu'on a vraiment servi à quelque chose.
00:28:32J'ai commencé en 2000. Ça fait donc 14 ans que je suis ici.
00:28:37Avant, je faisais des prélèvements sanguins dans un hôpital.
00:28:40Ce qui m'a attirée ici, c'est la sécurité de l'emploi.
00:28:43Sans compter que dans la région, pour une femme, ce n'est pas évident de gagner autant qu'un homme.
00:28:50C'était important pour moi.
00:28:52Dans la région, il y a beaucoup de mines de charbon.
00:29:18Pendant des années, ça faisait travailler plein de monde.
00:29:23Il y a des Syries aussi.
00:29:25Mais ce ne sont pas des emplois qualifiés.
00:29:29Quand la prison de Red Onion a ouvert, ça a créé pas mal d'emplois.
00:29:35Alors qu'en même temps, les mines fermaient et le chômage augmentait.
00:29:40Au départ, on employait beaucoup de gens des mines.
00:29:42Presque toute ma famille a travaillé à la mine.
00:29:49Sauf moi.
00:29:51Avant de venir ici, j'étais dans le bâtiment.
00:29:54Mais vous savez, avant, toute la région vivait du charbon.
00:29:58Et maintenant que tout ferme, c'est de plus en plus difficile de vivre ici.
00:30:03Les gens ont du mal à s'en sortir.
00:30:12Mon père travaille encore à la mine.
00:30:19Ça va faire 40 ans qu'il y ait.
00:30:22Je viens d'une famille de mineurs.
00:30:26Dans la région, c'était vraiment le plus gros secteur d'emploi.
00:30:31Et le seul.
00:30:33Travailler à Red Onion, c'est dur.
00:30:35Mais pour moi, c'est un bon boulot par rapport à la mine.
00:30:37Tous les jours, les chefs de secteur font leur tournée
00:30:47pour voir où en sont les détenus de leur bâtiment.
00:30:50C'est important de les connaître.
00:30:51La situation est sû Again
00:31:03When was your charge?
00:31:06OK.
00:31:10What is a 212 charge?
00:31:12A threatening bodily harm charge.
00:31:13Who did you threaten?
00:31:13Chaque détenu a ses problèmes. Et ils veulent tous une solution, bien sûr.
00:31:32Mais la solution ne leur convient pas toujours.
00:31:36Pour certains détenus, on a l'impression que l'isolement, c'est ce qu'ils cherchent.
00:31:41Que c'est comme ça qu'ils veulent vivre.
00:31:47Il y en a qui ont peur, pour certaines raisons, de vivre dans le régime général.
00:31:50Et puis, il y a ceux qui refusent carrément de coopérer.
00:32:00Si un détenu se comporte mal, ça a des conséquences.
00:32:05S'il continue à faire des siennes, à semer le trouble, on prend des mesures disciplinaires.
00:32:11Pourquoi ?
00:32:14Laissez-moi.
00:32:15Did you flood, break the sprinkler head?
00:32:17Nah, I broke it, but that's why they started.
00:32:20Why did you break the sprinkler head?
00:32:23I couldn't call it dirty and stuff.
00:32:25You feel better now?
00:32:26It let me up.
00:32:27They're talking about medicine, justice, whatever.
00:32:30But you're feeling a little bit better now than you was last week?
00:32:33No, I haven't hurt my family for like over a year.
00:32:38That's the last time I got in your mail.
00:32:40You feeling better today, Lonnie?
00:32:41I got mental healing, strong spirit, mental healing,
00:32:45psychotic and neurotic, and being denied a sufficient...
00:32:48You're psychotic and neurotic, is that what you're saying?
00:32:50Yeah, psychotic and neurotic.
00:32:52That's the person that simply out of justice and reality.
00:32:55Don't know what's shimmery, what's real,
00:32:57and what's spurious and fake.
00:32:59And some of the torture techniques,
00:33:01like scrapping prison to the bed
00:33:03with that useless chest strap, starving...
00:33:06Well, I'll tell you what, Lonnie?
00:33:08We're going to go on about our business?
00:33:09Hey, look, also, you got to be in prison with no evidence.
00:33:13They didn't have any eyewitnesses,
00:33:15and the mistake found guilty,
00:33:16and they had a lot of people who would have cried like that.
00:33:24At Red Onion,
00:33:26tous les détenus démarrent au niveau zéro.
00:33:29C'est-à-dire qu'ils ont droit à la promenade,
00:33:31à la douche, à la nourriture,
00:33:32bref, les besoins vitaux,
00:33:34le strict minimum.
00:33:35Si vous vous comportez bien,
00:33:43que vous vous montrez coopératif,
00:33:45vous passez en niveau 1.
00:33:46Là, vous avez droit à un objet électronique,
00:33:48et même à quelques dollars de plus de cantine.
00:33:52Si le détenu continue à coopérer,
00:33:54il peut passer en niveau 2,
00:33:55où il obtiendra des privilèges supplémentaires,
00:33:58un peu plus de produits de cantine,
00:34:00et bien sûr, une télévision.
00:34:01J'adore la télé parce que c'est mon seul contact avec la vie,
00:34:07avec le monde extérieur.
00:34:10J'ai fait 13 mois sans,
00:34:13et maintenant, je l'aime, ma télé.
00:34:17J'ai vu une émission l'autre jour sur Discovery,
00:34:20un type qui construit des maisons dans les arbres.
00:34:24De vrais palaces miniatures.
00:34:27Dans les arbres.
00:34:28Et aussi des vaisseaux spatiaux, ce genre de trucs.
00:34:31Moi, j'aurais adoré faire une école d'art.
00:34:38Quand je me lève,
00:34:41je regarde les émissions du matin.
00:34:45Les infos régionales,
00:34:47la série « Marier deux enfants ».
00:34:49C'est par ça que je commence.
00:34:52Des fois aussi, je regarde un film,
00:34:56mais ça me rappelle des souvenirs,
00:34:58des choses que je faisais avant et qui me manquent.
00:35:01Ça me déprime.
00:35:03Alors, j'éteins la télé ou je zappe sur une autre chaîne.
00:35:10Vous connaissez l'émission de Bear Grylls ?
00:35:13Ce type qui part dans la nature avec juste un couteau
00:35:18et les vêtements qu'il a sur le dos,
00:35:19et qui se débrouille ensuite avec ce qu'il trouve sur place.
00:35:21J'adore.
00:35:25C'est toute mon enfance.
00:35:27Quand je rentrais de l'école, je ne regardais pas la télé.
00:35:29J'allais dans les bois,
00:35:30je grimpais aux arbres,
00:35:32je dévalais les pentes,
00:35:33j'escaladais les rochers.
00:35:37J'adore ça.
00:35:38Ça me manque.
00:35:41Ici, on a des vitres dépolies.
00:35:42On ne voit même pas à l'extérieur.
00:35:43Pas d'arbres, rien.
00:35:57En Virginie, 90% des délinquants
00:36:02retournent à une vie normale en société.
00:36:04Autrefois, les détenus qui avaient vécu à l'isolement
00:36:09pendant longtemps
00:36:10passaient directement chez le conseiller d'insertion
00:36:13et de probation.
00:36:14On leur enlevait leurs entraves
00:36:15et on les renvoyait dans la société
00:36:17en espérant qu'ils se réadaptent.
00:36:20Notre but maintenant,
00:36:21c'est de pouvoir leur retirer leurs entraves d'ici.
00:36:24On prend ce risque à l'intérieur de la prison
00:36:26pour éviter les problèmes à l'extérieur.
00:36:29Et pour sortir de l'isolement,
00:36:31ils doivent participer à notre programme de réadaptation.
00:36:34Cette semaine, on va parler des outils
00:36:40pour nous aider à gérer la colère.
00:36:42Alors, je vais vous demander
00:36:43comment, tout au long de votre vie,
00:36:45vous avez appris à exprimer votre colère.
00:36:48Ce sera le module 3.
00:36:52Vous pensez qu'exprimer sa colère,
00:36:54c'est quelque chose qui s'apprend ?
00:36:57Moi, j'ai appris par les gens autour de moi.
00:37:00J'ai grandi dans un quartier violent.
00:37:02Il fallait se battre.
00:37:04En grandissant, on apprend les moyens
00:37:07d'obtenir ce qu'on veut des autres.
00:37:09Parfois, c'est par la violence,
00:37:10l'intimidation,
00:37:12l'agression physique ou psychologique.
00:37:14Dans les prisons,
00:37:15beaucoup d'hommes sont là
00:37:16du fait des leçons qu'ils ont apprises en grandissant.
00:37:20Décrivez-moi des formes de comportement violent
00:37:22que vous avez pu avoir.
00:37:24Moi, j'ai tout coché.
00:37:26Bousculer, jeter par terre,
00:37:28donner des coups de pied,
00:37:29étouffer, boxer,
00:37:31menacer d'une arme,
00:37:32rendre invalide
00:37:33et même tuer.
00:37:37Et qu'est-ce que ça vous a apporté ?
00:37:39Quand ça arrive,
00:37:43c'est juste que
00:37:43je m'emporte
00:37:45et je ne réfléchis plus.
00:37:48Je me dis,
00:37:49allez,
00:37:50je vais le dominer physiquement
00:37:52et j'aurai ce que je veux.
00:37:56Au lieu d'agir de façon rationnelle.
00:37:58Vous oubliez pourquoi vous faites ça.
00:38:03En fait,
00:38:04je pète un câble.
00:38:06C'est un programme en sept étapes.
00:38:11On essaie de les préparer
00:38:12à bien se comporter
00:38:13dans le régime général.
00:38:28Les détenus qui ont passé
00:38:42toutes les étapes
00:38:43pourront réintégrer
00:38:44le régime pénitentiaire général.
00:38:47Ils ne sont plus entravés,
00:38:49ils peuvent faire du sport en plein air
00:38:51et on les laisse circuler
00:38:52et aller à la cantine.
00:38:58Je m'appelle Dale.
00:39:13J'ai 23 ans.
00:39:15Je suis en prison depuis 2005,
00:39:17depuis l'âge de 15 ans.
00:39:20Et j'ai passé presque deux ans
00:39:22à l'isolement.
00:39:25C'est vraiment bien
00:39:26cette chance
00:39:27qui nous donne d'avancer
00:39:28et de faire ce programme
00:39:30de réadaptation.
00:39:31De toute façon,
00:39:32on n'a pas trop le choix.
00:39:35C'est ça où rester
00:39:35toute la journée dans sa cellule.
00:39:38L'isolement à long terme,
00:39:40c'est vraiment dur.
00:39:41On vit dans une confusion permanente.
00:39:44Il y a beaucoup d'agressivité.
00:39:46Les détenus qui se balancent
00:39:47leurs excréments,
00:39:48leur urine.
00:39:51Moi, j'ai fait des crises
00:39:52de panique là-dedans.
00:39:54Ça me détruit.
00:39:54On n'est plus jamais
00:39:58le même après ça.
00:40:00Je peux vous le dire.
00:40:03Même si la vie reprend
00:40:04et qu'elle peut devenir meilleure,
00:40:06c'est un moment
00:40:07qu'on n'oubliera jamais.
00:40:08On fermait dans une boîte,
00:40:09c'est l'horreur.
00:40:12Vous pensez vraiment
00:40:13que ça peut rendre
00:40:14un homme meilleur ?
00:40:16Je n'y crois pas
00:40:16une seconde.
00:40:18Ça rend fou.
00:40:19C'est tout.
00:40:22Ce programme est
00:40:24leur seule issue.
00:40:25Et chaque détenu
00:40:27à l'isolement
00:40:27peut y participer.
00:40:29Quoi qu'il ait fait.
00:40:30Bonjour à tous
00:40:40et au personnel.
00:40:42Je suis content
00:40:43de voir toutes mes équipes
00:40:44réunies aux côtés
00:40:45des détenus
00:40:46pour cette remise
00:40:47des certificats
00:40:47de réadaptation.
00:40:49J'aimerais commencer
00:40:50en disant aux détenus
00:40:51certains d'entre vous
00:40:53ont passé beaucoup
00:40:53de temps à l'isolement.
00:40:55Ne l'oubliez pas.
00:40:55N'oubliez jamais
00:41:00que vous étiez tombé
00:41:00très, très bas.
00:41:03Souvenez-vous toujours
00:41:04du chemin parcouru.
00:41:06N'oubliez jamais
00:41:06d'où vous venez
00:41:07et les progrès accomplis.
00:41:13Félicitations à vous tous
00:41:14et félicitations aussi
00:41:16à mon équipe
00:41:16pour vous avoir aidé
00:41:17à aller aussi loin.
00:41:20Une fois de plus,
00:41:20bonne chance.
00:41:21On se recroisera sûrement
00:41:23quand vous serez
00:41:23en détention normale.
00:41:25Merci.
00:41:25C'est beaucoup mieux
00:41:46d'être dans le régime général.
00:41:48Mais c'est toujours
00:41:48les mêmes détenus,
00:41:49les mêmes gardiens.
00:41:51Et puis,
00:41:52c'est pas facile
00:41:52de se réadapter.
00:41:54Parfois,
00:41:54on a presque envie
00:41:55d'y retourner.
00:41:57C'est comme si
00:41:58on nous avait mis
00:41:58dans un trou noir
00:41:59pendant longtemps.
00:42:01Quand on en a marre
00:42:02de supplier
00:42:02qu'on nous sorte de là,
00:42:05on finit par s'y faire.
00:42:07Ça tape sur le système
00:42:08à un point
00:42:09qu'on n'imagine pas.
00:42:10« l'en-dire de la fin,
00:42:11c'est en ligne.
00:42:11On n'imagine pas.
00:42:12On n'imagine pas.
00:42:15On n'imagine pas.