Avec Sarah Lelouch, Productrice, réalisatrice et entrepreneuse
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Catégorie
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NewsTranscription
00:01Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.
00:04Entreprenez, réentreprenez comme chaque dimanche sur Sud Radio avec Thomas Binet.
00:08Bonjour Thomas.
00:08Bonjour Jean-Marie.
00:09Au programme ce matin.
00:10On va commencer avec une saga et on va vous parler de Moulinex.
00:13Ça va être effectivement l'entreprise de la semaine.
00:16Et peut-on entreprendre dans le cinéma ?
00:17C'est une véritable question au moment où le cinéma rencontre des difficultés a priori.
00:22Notre grand témoin Sarah Lelouch, présidente de ClapAction,
00:24la première plateforme communautaire dédiée au cinéma,
00:27va nous expliquer en quoi ça consiste.
00:29Et faire pivoter son business, c'est quoi ?
00:31Et ça justement, ça consiste également en quoi ?
00:33Et qu'est-ce que ça veut dire ? Vous nous le direz.
00:35Mais avant ça, comme chaque semaine, en partenariat avec le magazine Entreprendre.
00:39On vous présente la saga d'une entreprise et celle-ci, tout le monde la connaît,
00:41ne serait-ce qu'à cause d'un slogan.
00:44Cette entreprise qui libérait la femme à l'époque, disait-elle,
00:48c'est la success story de Moulinex.
00:50Ça commence comment ?
00:51Ça commence déjà en 1932, Jean-Marie, dans l'atelier d'un artisan parisien.
00:55Il s'appelle Jean Montlet.
00:56Un homme avec une idée simple, mais géniale.
00:59Il invente le moulin légume.
01:01Grâce à lui, adieu les purées pleines de grumeaux.
01:03Ce petit ustensile devient un fit indispensable,
01:06au point de s'arracher dans toute la France.
01:08Imaginez, en à peine trois ans, deux millions d'exemplaires seront vendus.
01:11Et pourtant, ce n'était pas sorcier.
01:12Alors, comment est née la marque Moulinex, telle qu'on la connaît aujourd'hui ?
01:15Il faut attendre 1957 pour que Moulinex devienne une vraie marque.
01:19Le nom est d'ailleurs une contraction de Moulin Express,
01:22en hommage au succès de leur moulin à café électrique.
01:24Mais c'est surtout dans les années 60 que Moulinex va marquer les esprits.
01:28Avec l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail,
01:31la marque comprend qu'il faut leur faire gagner du temps à la maison.
01:34Et c'est là que naissent les célèbres robots de cuisine,
01:36ces petits assistants mécaniques,
01:38aux noms féminisés, Charlotte, Jeannette, Marinette,
01:41de vrais alliés pour alléger le quotidien à une époque
01:44où la charge domestique reposait surtout, pour ne pas dire exclusivement,
01:48sur les épaules des femmes.
01:49Oui, la preuve.
01:49C'est pour ça que c'était d'ailleurs une autre époque.
01:51Alors aujourd'hui, est-ce que Moulinex est toujours présent ?
01:53Toujours. La marque s'est faite en partie rachetée
01:56et puis après totalement rachetée par le groupe Seb depuis 2001.
02:00Et n'a cessé d'innover.
02:01Du cookéo au compagnon,
02:03c'est tout un univers qui aide chacun à cuisiner maison,
02:07facilement, même sans être un grand chef.
02:09Et fidèle à ses valeurs,
02:10Moulinex s'engage aujourd'hui pour l'environnement,
02:12la réparabilité et pour une cuisine toujours plus accessible,
02:15sans oublier que c'est derrière ces appareils,
02:18il y a avant tout des familles, des femmes, des hommes
02:20et un petit bout d'histoire française qui fait le bonheur des petits
02:23et des grands depuis plus d'un siècle maintenant.
02:25Et d'ailleurs, vous aussi, vous cuisinez ?
02:26Oh bah, vous n'imaginez pas.
02:28Un grand chef, j'ose pas imaginer, effectivement.
02:30Allez tout de suite, parlons cinéma.
02:32On accueille votre invitée, la présidente de ClapAction.
02:35Bonjour Sarah Lelouch.
02:36Bonjour.
02:36Et bienvenue sur Sud Radio.
02:37Merci, merci pour l'invitation.
02:39ClapAction, vous avez fondé,
02:40qui est la première plateforme communautaire dédiée au cinéma.
02:43Vous êtes l'invité de Thomas Binet.
02:45Sarah Lelouch, on va parler dans un instant, effectivement,
02:47de ClapAction et de votre activité.
02:49Mais comment percevez-vous la situation du cinéma français
02:52en cette période très chahutée au niveau économique,
02:55social, culturel, pour pas dire non plus internationale ?
02:58C'est une vaste question parce qu'il y a beaucoup de choses à dire.
03:01C'est vrai que la profession, l'industrie du cinéma est en mouvement,
03:05aussi bien d'un point de vue culturel.
03:06Pour parler du Festival de Cannes, moi j'ai trouvé que c'était plutôt un bon cru.
03:09la diversité était là, la place de la femme était là.
03:16Après, économiquement, on ne peut pas ne pas parler de l'arrivée de l'IA,
03:21qui divise beaucoup la profession et qui va forcément chambouler également
03:26le coût de la production des films.
03:31Donc, oui, c'est vrai qu'aussi, à Hollywood, c'est un petit peu compliqué.
03:38Mais moi, je suis plutôt très optimiste parce que c'est dans les grandes périodes de changement
03:43que les choses avancent.
03:45Et je crois plus que jamais à la démocratisation du cinéma
03:49grâce à des outils comme l'IA, par exemple.
03:52Vous étiez à Cannes, au Festival.
03:54J'étais à Cannes, mais je n'ai pas vu de film.
03:56Non, mais ce n'était pas mon propos.
03:58Mais c'était pour vous demander, justement, est-ce que vous avez trouvé une ambiance différente
04:01des années précédentes ?
04:02Est-ce qu'il y a une implication, justement, de ce secteur d'activité
04:07dans les crises que nous connaissons et qui le vivent à leur manière différemment
04:10des années précédentes ?
04:12J'ai trouvé vraiment les gens assez calmes,
04:17mais vraiment beaucoup dans la discussion, beaucoup de table ronde.
04:20On s'interroge énormément, encore une fois, sur comment on produit des films,
04:27à quelles destinations, les plateformes, le cinéma, comment on les finance,
04:31la chronologie des médias, là aussi, bouge énormément.
04:36Donc, non, non.
04:37Et encore une fois, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de diversité,
04:43aussi bien dans les sujets que dans les films qui étaient proposés.
04:47Alors, on va s'intéresser à ClapAction.
04:49Justement, c'est quoi ClapAction ?
04:51Vous avez innové aussi dans ce domaine-là ?
04:52Vous proposez quoi ?
04:53Justement, ClapAction, c'est une plateforme qui vise à démocratiser le cinéma,
04:59permettre à monsieur et madame tout le monde d'en faire,
05:01de participer à la création, à la production des films,
05:04du début à la fin,
05:06donc d'être en contact direct avec les équipes de films,
05:09ce qui est plutôt sympa,
05:10et de donner leur avis sur la production du film.
05:17Il faut dire que quand on développe un film,
05:19c'est un temps très long, ça peut durer 3 ans, 4 ans, 5 ans,
05:22et c'est une période, malheureusement, qui est sacrifiée,
05:25parce qu'on ne voit pas ses auteurs.
05:27Il y a seulement un seul film sur 10,
05:29après le développement, qui se monte.
05:31C'est très frustrant.
05:33Et là, je pense qu'il faut optimiser cette période
05:35pour déjà acculturer le spectateur au film,
05:41savoir ce qu'il a envie de voir,
05:43connaître un petit peu la tendance,
05:44et tout le monde peut également venir déposer des idées
05:50et s'en protéger.
05:51Alors justement, pour déposer des idées,
05:52pour se rendre compte de ce que vous proposez,
05:54on peut aller sur le site internet,
05:55c'est www.clapaction.com
05:57et là-dessus, il faut s'inscrire,
05:59je vais prendre le parcours,
06:00vous allez m'y aider ce matin,
06:02on s'inscrit dessus,
06:03et là, on accède à votre bibliothèque de projets.
06:06Moi, j'en ai relevé à peu près 14.
06:09Est-ce que j'ai relevé également ?
06:10Pardon ?
06:11Un par semaine ?
06:11Un par semaine.
06:12Depuis que vous l'avez créé.
06:13C'est ça.
06:13Moi, ce que j'ai relevé surtout,
06:15c'est que c'est des sujets très variés,
06:16parce que vous avez des comédies romantiques,
06:18des aventures, des biopics.
06:19Alors, on est dans Oser Entreprendre,
06:21j'ai relevé d'ailleurs que l'un des...
06:22Dîmes.
06:22Ben oui, Dîmes, absolument,
06:24par l'un des héritiers de la famille
06:26qui avait créé Dîmes à l'époque,
06:28et c'est un biopic.
06:30Oui.
06:30Voilà.
06:31Et il est indiqué sur votre site,
06:33pour chaque projet,
06:34ce que vous recherchez,
06:35en tout cas ce qu'il recherche.
06:36Alors, c'est soit des scénaristes,
06:37des co-scénaristes,
06:39soit un peu d'argent,
06:39dans certains cas de figure,
06:40pour amener à bien ce projet.
06:43Et donc, l'internaute qui va
06:44et qui s'inscrit dessus,
06:46on attend quoi de lui ?
06:47Qu'il apporte les solutions, c'est ça ?
06:48Pas qu'il apporte...
06:49Ou qu'il donne des idées,
06:51des gens qui puissent échanger avec l'équipe.
06:53Peut-être qu'il peut répondre aussi
06:54à une des petites annonces.
06:55C'est destiné au grand public,
06:56mais c'est aussi destiné aux professionnels,
06:58parce que c'est intéressant pour eux
06:59de voir en fait ce qui se fait.
07:02Mais c'est surtout destiné
07:05à créer des communautés
07:06autour des films.
07:07Parce qu'aujourd'hui,
07:08le meilleur bouche à oreille,
07:09je pense que ce sont les réseaux sociaux.
07:12Et c'est vrai que quand on sort un film,
07:14on en entend parler un mois avant la sortie,
07:16pas plus,
07:16alors que ça fait de nombreuses années
07:18qu'on travaille dessus.
07:19Et un mois, ça ne suffit pas
07:20pour créer une communauté.
07:22Mais Sarah,
07:23c'est une manière aussi
07:25de sortir des grandes majors du cinéma ?
07:28Non, mais il faut se poser la question,
07:29parce que quelque part,
07:30le marché est trusté par ces majors.
07:32Oui, encore une fois,
07:34c'est oui en sortir
07:35et en même temps,
07:35on a envie de travailler avec eux,
07:36parce qu'eux aussi peuvent venir publier,
07:40partager leurs films.
07:42Et justement, eux aussi,
07:43ils ont envie de créer des communautés
07:45autour de leurs films.
07:47Les porteurs de projets
07:48qui mettent justement leurs films
07:50sur votre plateforme,
07:51ils y vont parce que les majors,
07:53posons-nous les bonnes questions,
07:55ne veulent pas de leurs projets
07:56ou parce qu'ils ont fait
07:57un choix alternatif ?
07:58Je pense parce qu'ils n'ont pas
08:00les moyens de se faire remarquer
08:01et que c'est vrai que
08:02quand on habite
08:03au fin fond de la France,
08:05c'est difficile d'avoir accès
08:07à cet univers
08:07et qu'il faut être pistonné,
08:10vivre à Paris,
08:12se faire introduire.
08:13Et là, une bonne idée,
08:14un bon projet
08:15peut donc tout de suite
08:17interpeller un professionnel.
08:19Alors, vous êtes dans
08:19Oser Entreprendre,
08:20vous êtes une entrepreneuse,
08:22vous avez été animatrice,
08:23journaliste, chroniqueuse radio
08:24et télé
08:25et productrice de documentaires.
08:26je crois que j'ai fait la liste.
08:28Voilà, tout ça.
08:30Parcours chaotique.
08:33Pourquoi je dis chaotique ?
08:34Riche, oui, on est d'accord
08:35avec Jean-Marie.
08:36Non, je dis parce que
08:38c'est vrai que j'ai mis du temps
08:39à me trouver
08:40et en même temps,
08:41c'est en faisant tous ces métiers
08:42que j'ai vraiment adoré
08:45que j'en arrive à faire
08:46ce que je fais aujourd'hui,
08:48c'est-à-dire
08:49vraiment parler de sujet
08:51et intégrer le grand public
08:53le plus possible
08:54dans ce qu'on peut voir.
08:57Alors, vous avez peut-être
08:57en partie répondu
08:58à ma question
08:58qui sera l'ultime d'ailleurs.
09:00Question de notre échange
09:00de ce dimanche matin.
09:02Il faut avoir plusieurs vies
09:02pour en avoir une intéressante.
09:04Évidemment.
09:05Il faut des échecs aussi
09:07pour avoir de la réussite,
09:09évidemment.
09:10Et vous avez eu des échecs ?
09:11Bien sûr.
09:12Bien sûr que j'ai eu des échecs.
09:14J'ai eu des réussites aussi.
09:15Mais à chaque fois
09:16que j'ai eu un échec,
09:17ça m'a permis
09:18de rebondir
09:19et d'essayer de comprendre
09:20pourquoi j'avais échoué.
09:23Et c'est comme ça,
09:24je pense qu'on peut réussir
09:26quelque chose.
09:27Merci à vous.
09:28C'est à ça que ça sert
09:28l'expérience, Thomas.
09:29Exactement.
09:30Merci beaucoup, Sarah Lelouch.
09:31Et encore bravo.
09:32Je rappelle que vous êtes
09:33la présidente de ClapAction,
09:34première plateforme communautaire
09:36dédiée au cinéma.
09:37Tout de suite,
09:38on explique quelque chose.
09:39Bruno,
09:40le spécialiste des fournitures
09:41et de l'équipement
09:42pour les professionnels présente.
09:45Sud Radio,
09:46oser entreprendre,
09:48les essentiels
09:48de l'entrepreneuriat.
09:50Chaque semaine,
09:50on apprend un nouveau mot
09:51avec Thomas Binet.
09:52Aujourd'hui,
09:52on parle de pivot.
09:53Alors non,
09:53ce n'est pas du football,
09:54mon cher Thomas.
09:55Vous allez nous l'expliquer
09:56et vous allez surtout nous dire
09:57comment,
09:58en plein milieu
09:58d'une aventure entrepreneuriale,
10:00c'est toujours un pari
10:01de changer de cap.
10:02Comment on peut savoir
10:03qu'il est temps
10:03de faire pivoter
10:05justement son modèle d'affaires ?
10:06On l'a vu il y a un instant
10:07avec Sarah Lelouch
10:08qui nous a expliqué
10:09comment elle avait fait
10:09justement pivoter sa vie.
10:11Pour ce qui nous concerne,
10:12c'est un peu comme une boussole
10:13qui montre
10:14qu'on s'éloigne
10:14de notre destination.
10:15Mais contrairement
10:16à ce que l'on pourrait croire,
10:17pivoter,
10:18ce n'est pas toujours un échec.
10:19C'est une évolution,
10:20parfois même une nécessité.
10:22Vous savez,
10:22l'une des plus grandes erreurs
10:23que peuvent faire les entreprises,
10:24c'est de croire
10:25que leur modèle est figé,
10:26voire pérenne.
10:27Prenez l'exemple de Netflix.
10:28Vous connaissez l'origine du mot ?
10:30Alors je ne connais pas
10:30l'origine du nom, non ?
10:31Bon, Netflix,
10:32ça vient de Net,
10:33le début pour Internet.
10:35Flix, c'est Flix,
10:36entre guillemets en anglais,
10:37c'est la contraction
10:38de films en argot.
10:39Vous voyez,
10:39donc la contraction des deux.
10:41Mais en fait,
10:44de DVD qui était envoyée
10:46par la Poste.
10:47Tout simplement ?
10:48Tout simplement par la Poste.
10:49Parce qu'à l'époque,
10:50ils n'avaient que ce modèle-là
10:51en définitive.
10:52Mais un jour,
10:52ils ont vu que le marché
10:53de la vidéo en ligne
10:54explosait.
10:55C'est là qu'ils ont pivoté,
10:56ont misé sur le streaming
10:57et ont créé du contenu original.
10:59Le reste, comme on dit,
11:00c'est de l'histoire.
11:01Alors comment on peut savoir
11:02quand le pivot,
11:03la transformation,
11:04en gros, est nécessaire ?
11:05Est-ce qu'il y a des signes
11:05qui ne trompent pas ?
11:06Oui, il y en a quelques-uns.
11:07Si vous constatez
11:08que vos clients
11:09ne répondent plus
11:09aux offres comme avant,
11:10si vous perdez
11:11des parts de marché
11:12face à une concurrence
11:13ou si vos coûts
11:14augmentent sans augmentation
11:15du chiffre d'affaires,
11:16c'est peut-être le moment
11:17de se remettre en question.
11:18Un pivot,
11:19c'est aussi écouter son marché
11:20et être prêt à réagir
11:21avant qu'il ne soit trop tard.
11:22Tout doit changer
11:23pour que rien ne change.
11:24Alors changer de direction,
11:25c'est aussi un risque.
11:27Comment ça se gère ?
11:28Ça se gère simplement
11:29parce que d'abord,
11:29le secret,
11:30c'est d'y aller étape par étape.
11:32Il ne s'agit pas
11:32de tout changer d'un coup
11:33mais de tester.
11:34Un petit projet pilote,
11:35une version réduite
11:36du nouveau modèle,
11:37ça permet de recueillir
11:38des retours avant de se lancer
11:39dans un changement majeur.
11:41Le but est d'éviter
11:42de tout miser
11:43sur une seule idée
11:43sans savoir
11:44si elle va fonctionner.
11:45Bon, écoutez,
11:46on va voir si la prochaine idée
11:47que vous avez fonctionne.
11:48On va retrouver dans un instant
11:49mon cher Thomas
11:49pour parler d'investissement
11:51à tout de suite
11:51sur Sud Radio.