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  • il y a 3 mois
Soutenue par les États-Unis et Israël, la Fondation humanitaire de Gaza est chargée de fournir de l’aide alimentaire dans l’enclave palestinienne. Organisation privée, elle est critiquée, notamment par les Nations unies, du fait de sa proximité avec l’État hébreu et des multiples incidents en marge de ses distributions. Explications en vidéo.

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Transcription
00:00Cette organisation opaque est aujourd'hui la seule à distribuer de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza,
00:05son nom, la Fondation Humanitaire de Gaza, aussi appelée GHF.
00:10Le problème, c'est que ces opérations de secours dans l'enclave sont jugées chaotiques par la presse étrangère
00:15et même qualifiées de piège mortel par un responsable de l'ONU.
00:18Les Nations Unies dénoncent notamment les décès des dizaines de Palestiniens en marge de ces distributions,
00:23en particulier lors de la dernière opération qui a eu lieu ce 3 juin
00:27et au cours de laquelle au moins 27 personnes auraient été tuées par des tirs de l'armée israélienne,
00:32selon un bilan du ministère de la Santé de Gaza, affilié au Hamas, qui a été confirmé par la Croix-Rouge.
00:38Si Israël ne reconnaît que des tirs de sommation, la GHF affirme de son côté
00:42qu'aucune personne n'a été tuée ou blessée lors de ces distributions.
00:47Le groupe a toutefois annoncé une fermeture de 48 heures de ces centres de distribution,
00:51invoquant des travaux de maintenance, de réorganisation et d'amélioration de l'efficacité.
00:56Mais alors, qui se cache derrière cette fondation et pourquoi fait-elle tant polémique ?
01:01On fait le point.
01:03Soutenue par Israël et les Etats-Unis, la Fondation humanitaire de Gaza a été créée en février dernier
01:08dans le but de distribuer de la nourriture, des médicaments et d'autres produits
01:12de première nécessité à la population gazaouie,
01:15sans impliquer les agences de l'ONU qui assuraient jusqu'à présent ce rôle, explique Almonitor.
01:20Sa particularité ? Être principalement gérée par des entreprises privées américaines
01:25qui opèrent dans le secteur militaire, mais aussi, ajoute Almonitor,
01:29la présence systématique de l'armée israélienne lors de ses distributions,
01:33ce qui n'était pas le cas avec les réseaux d'aide de l'ONU.
01:36Selon le média spécialisé dans l'actualité du Moyen-Orient,
01:39cette présence de l'armée serait un souhait du Premier ministre israélien,
01:43Benjamin Netanyahou, qui y voilà le seul moyen pour sécuriser l'aide à Gaza
01:47et garantir qu'elle ne tombe pas entre les mains du Hamas.
01:49Les responsables israéliens ont en effet accusé à plusieurs reprises le Hamas
01:53de piller l'aide humanitaire destinée aux civils
01:56et de la vendre à des prix élevés, ce que nie le groupe islamiste.
02:00Sauf que le problème, c'est que la fondation humanitaire de Gaza
02:03est aujourd'hui très décriée par les Nations Unies et les autres ONG pour plusieurs raisons.
02:07D'abord ses origines, jugées opaques par de nombreux médias étrangers,
02:11présentées comme neutres, ce système d'aide humanitaire
02:13aurait en fait été imaginé par des Israéliens, révèle une longue enquête du New York Times,
02:18qui précise que les contours généraux du projet ont été évoqués dès la fin de 2023,
02:23soit juste après les attaques du 7 octobre.
02:26Selon le quotidien américain, le gouvernement israélien souhaitait alors
02:29prendre le contrôle de l'aide humanitaire pour affaiblir le Hamas,
02:33mais sans assumer auprès de sa population la responsabilité de prendre soin
02:37des quelques 2 millions d'habitants de Gaza.
02:39Et c'est ainsi qu'ils ont fini par confier la distribution alimentaire à des prestataires privés
02:43et notamment à Safe Rich Solutions, une société américaine établie en Suisse
02:48qui, selon le quotidien israélien de gauche à Retz,
02:51est absolument inconnu de l'ensemble des acteurs du secteur de l'aide humanitaire.
02:55Le problème, c'est que l'un des dirigeants de SRS est au contraire bien connu.
02:59Il s'agit de Philip Riley, un ancien agent de la CIA qui a notamment opéré à Kaboul
03:04et qui a travaillé pour l'entreprise israélienne Orbis, chargée de mener des études sur l'aide humanitaire à Gaza
03:10pour le compte du gouvernement israélien, souligne Arendt.
03:13Une information qui, selon Arendt, semble confirmer les liens étroits
03:16entre le gouvernement israélien et la Fondation humanitaire de Gaza,
03:20d'autant que le financement de la GHF est à ce jour très opaque.
03:23Certaines voix de l'opposition en Israël soupçonnent même le gouvernement
03:27de financer secrètement ces distributions, dont le montant est estimé à plus de 140 millions de dollars.
03:32Mais ni le ministère des Finances, ni celui de la Défense de l'État hébreu
03:36ne se sont exprimés sur le sujet précis à Retz.
03:38Cette proximité entre Israël et la GHF a d'ailleurs été dénoncée par Jack Wood,
03:44l'ancien directeur exécutif de la Fondation.
03:46Ce dernier a démissionné de son poste le 25 mai dernier,
03:49expliquant que l'organisation ne pourrait pas mettre en œuvre son plan d'aide
03:52en accord avec les principes humanitaires de neutralité, d'impartialité, d'indépendance et d'humanité.
03:58Une analyse que partagent l'ONU et plusieurs ONG qui refusent toute collaboration avec la GHF.
04:04L'autre gros problème de cette fondation concerne les lieux de distribution.
04:08Comme en témoigne cette carte de la BBC, l'organisation a ouvert 4 centres,
04:13dont 3 situés dans le sud de la bande de Gaza.
04:15Selon l'ONU, cette disposition géographique pourrait mettre en danger les civils
04:19en les obligeant à marcher des kilomètres, mais surtout faciliter le plan israélien
04:24qui vise à expulser les civils du nord de Gaza,
04:26ce qui selon le Washington Post, constituerait un crime de guerre.
04:30Le média américain rappelle que ces opérations interviennent après un blocus israélien
04:34empêchant pendant 3 mois toute aide humanitaire d'entrer dans Gaza.
04:38Aujourd'hui, la situation dans l'enclave reste très précaire.
04:41Si plus de 100 camions transportant de LED arrivent à passer certains jours,
04:44il arrive qu'il soit seulement des dizaines à circuler d'autres jours.
04:47Selon les travailleurs humanitaires, il en faudrait près de 500 par jour
04:50pour nourrir les plus de 2 millions de Palestiniens coincés dans Gaza.

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