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  • 06/06/2025
Vendredi 6 juin 2025, retrouvez Stéphane Sauvé (Délégué général, Les Audacieuses et Les Audacieux), Sarra Vencatachellum (Fondatrice, The Island Cosmetics), Amandine Hersant (Directrice générale, Planète Urgence), Laurent Daudet (Directeur Général Délégué, LightOn) et Clara Pigé (Cofondatrice et responsable de opérations, Dift) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce nouveau décor.
00:12C'est notre toute première émission de Smart Impact dans ce nouveau décor,
00:16dans les locaux du groupe FICAD, le propriétaire de Be Smart for Change.
00:21On est très heureux de vous accueillir ici.
00:22Et voici le sommaire de ce grand format, une heure d'émission,
00:26pour analyser les enjeux de transformation environnementale et sociétale.
00:30Grand entretien de 26 minutes et cette question prête pour l'impact
00:33que je poserai tout à l'heure au président de Lighton, Laurent Daudet.
00:37On parlera notamment d'IA générative souveraine.
00:41Mais d'abord, je reçois dans une minute Amandine Ersan,
00:43la directrice générale de Planète Urgence,
00:44qui propose un nouveau modèle de philanthropie climatique,
00:48alternative au crédit carbone.
00:50Vous verrez, dans notre débat, on parlera de l'isolement des seniors LGBT+,
00:55et ou atteint du sida.
00:58Ils sont 2 sur 3 à vivre seuls et sont souvent moins bien soignés.
01:03Et puis, dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables,
01:06vous découvrirez la marque The Island Cosmetics,
01:09qui propose d'allier maquillage et protection solaire.
01:13Voilà pour les titres.
01:14C'est parti pour ce Smart Impact en format XXL.
01:17L'invité de ce Smart Impact, c'est Amandine Ersan.
01:27Bonjour.
01:28Bonjour.
01:28Bienvenue.
01:29Vous êtes la directrice générale de Planète Urgence.
01:31C'est quoi Planète Urgence ?
01:32Alors, Planète Urgence, c'est une association, loi 1901.
01:35Et notre métier, c'est de réconcilier l'humain et la forêt.
01:38Et de pouvoir trouver des endroits, des lieux, des territoires
01:41où les deux peuvent vivre ensemble en bonne intelligence.
01:44et que l'humain se développe grâce à la forêt et pas contre la forêt.
01:48Et donc, pour ça, vous créez un nouvel outil.
01:53Vous appelez ça la philanthropie climatique.
01:55C'est quoi la philanthropie climatique ?
01:57Alors, c'est un outil de financement au service des entreprises créées par les ONG.
02:02Et c'est un outil de financement pour le climat.
02:04En fait, ce qu'on s'est rendu compte en tant qu'association,
02:06c'est qu'on avait beaucoup de mal à faire financer nos projets au service du climat.
02:09Quand on va conserver une forêt, quand on va la restaurer,
02:12quand on va développer des écosystèmes de mangroves,
02:15on va avoir un impact significatif sur la séquestration carbone.
02:18Et en fait, on avait beaucoup de mal à aller chercher des financements dédiés à ces projets-là.
02:24Et on s'est rendu compte qu'on n'était pas la seule association.
02:26On a fait une étude, il y avait 72% des organisations dans tous les pays
02:30qui avaient du mal à aller chercher ces financements-là.
02:33Et face à ça, on a voulu apporter une solution.
02:35Alors, on va expliquer en détail ce qu'est la philanthropie climatique.
02:39Mais il y a des crédits carbone.
02:41Exactement.
02:41Ça existe.
02:42Donc, ça ne marche pas bien.
02:44Alors, évidemment, il y a eu quelques scandales.
02:46Donc, ça a une mauvaise image.
02:47C'est de ce constat-là que vous êtes partie, d'une certaine façon ?
02:50Effectivement.
02:51En fait, une entreprise, aujourd'hui, quand elle veut avoir une contribution en dehors de sa chaîne de valeur,
02:56elle va acheter des crédits sur un marché.
02:58Et les crédits carbone n'ont pas bonne presse.
03:00Vous l'avez dit, il y a eu plein de scandales à l'international, mais aussi sur des entreprises françaises.
03:05Il y en a plein qui se sont désistés de ces marchés carbone.
03:08D'autres qui n'osent pas y aller.
03:10Et le problème, c'est qu'on a besoin de financement climat.
03:12Donc, pour les entreprises qui vont sur les crédits carbone,
03:15elles peuvent le faire de façon très qualitative.
03:17Et il y a des bons projets carbone.
03:19Mais le problème, c'est qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ne veulent plus y aller.
03:22Et donc, il y a besoin de leur offrir une autre solution.
03:24Et c'est là où la philanthropie climatique est très intéressante.
03:27Comment ça marche ? C'est quoi la philanthropie climatique ?
03:30Je suis une entreprise, effectivement, je me dis, je veux participer à la reforestation, etc.
03:37Planète Urgence m'intéresse, par exemple.
03:40Qu'est-ce que je fais de différent des crédits carbone ?
03:43Oui. C'est très simple.
03:45Je veux faire la philanthropie climatique.
03:48Je contacte, effectivement, une association qui a un impact sur le climat.
03:52Je vais financer, grâce à de la philanthropie classique, cette association-là.
03:57Et je lui demande d'utiliser une méthode de suivi de mon impact carbone.
04:00Et cette méthode-là, c'est ça qu'on a créé.
04:03On a travaillé pendant trois années.
04:04Elle a structuré, elle a été testée par des experts.
04:07Il y a l'ADEME, il y a SWIP, il y a le CIRAD des experts de ces organisations-là qui sont intervenus.
04:13Et donc, on a une méthodologie derrière qui permet de dire,
04:15j'ai eu tel financement pour tel projet et j'ai eu tel impact en face.
04:20C'est basé sur la science ?
04:22C'est basé sur la science, évidemment.
04:23On a pris aujourd'hui ce qu'il y a de plus avancé d'un point de vue carbone.
04:27On a travaillé avec AMERCOP, qui est une structure internationale qui travaille justement sur les certifications carbone.
04:34Et donc, il y a les méthodes les plus avancées.
04:36Et puis en plus, après, on l'a testé.
04:38Donc, ce n'est pas simplement basé sur la science, c'est aussi pragmatique.
04:41Et on l'a testé sur des terrains d'intervention, voir comment ça fonctionne,
04:44si c'est adapté à des petits projets, à des niveaux ONG,
04:48et si c'est pratique pour pouvoir avoir le plus d'impact possible sur le terrain
04:52et en même temps avoir cette attestation.
04:55Alors, où et comment vous l'avez testé, racontez-nous ?
04:58On est allé sur trois terrains, très différents les uns des autres.
05:01Le premier, c'est la France, avec de l'agroforesterie.
05:03Et c'est Ferme d'Avenir qui l'a mis en place.
05:06Puis après, nous, chez Planète Urgence, on est allé en Indonésie, sur de la mangrove.
05:10Et puis, on est allé à Madagascar, sur des sujets de bois énergie et de conservation de forêt.
05:16Et alors, quelles entreprises se sont engagées ?
05:18Vous dites, on l'a testé.
05:19Ça veut dire qu'il y a une entreprise ou plusieurs entreprises qui vous ont accompagné sur ces projets, c'est ça ?
05:23Oui, on a eu une entreprise qui s'appelle Davidson Consulting, qui, dès le démarrage, a dit,
05:28moi, je veux avoir un impact sur le climat.
05:30Par contre, je n'ai pas besoin de certificats.
05:31Je n'ai pas besoin de pouvoir revendre et de spéculer derrière avec des certificats.
05:35Mais je veux une garantie d'impact.
05:37Oui, je veux pouvoir aussi communiquer, d'ailleurs, sur l'intégrer à mon bilan extra-financier, etc.
05:42Exactement, intégrer dans les reportings.
05:45Donc, on a travaillé ensemble, en fait, à structurer cette méthode-là.
05:48Ils ont été les premiers financeurs et on l'a lancée très récemment.
05:52Et il y a beaucoup d'entreprises qui viennent nous contacter en disant, moi, ça m'intéresse.
05:56Il manquait quelque chose.
05:58Il manquait une solution.
06:00Et là, ça peut faire partie de mon portefeuille.
06:01Alors, vous parlez de révolution.
06:03Pourquoi ? Parce que vous pensez que ça peut être massif ?
06:06Il faut que ça soit massif.
06:07Aujourd'hui, on manque de financement pour le climat.
06:11On voit bien qu'on perd du temps, là, en ce moment, sur les sujets climatiques.
06:15Et que le temps, on ne l'a plus beaucoup.
06:18Et ce temps-là, il peut être rattrapé si on va massivement sur des projets à impact climatique.
06:25Mais on a besoin d'argent.
06:26Il faut qu'on multiplie par 6,5 les financements à horizon 2030 pour le climat.
06:326,5 2030, c'est demain.
06:34C'est demain, on y est déjà.
06:35Voilà, 2050, c'est par 13 qu'il faut les multiplier.
06:38Et donc, il faut qu'on aille chercher des nouveaux modes de financement.
06:40Parce que les États sont défaillants ?
06:42Parce que les États ne font pas ce qu'ils s'étaient engagés à faire.
06:46On a la COP qui va arriver à Bellem, qui va être une COP importante.
06:50Mais on voit bien que les résultats, aujourd'hui, ne sont pas au niveau attendu.
06:53Et les entreprises, elles ont un rôle massif, aujourd'hui, à jouer sur les sujets de financement.
06:59Qu'est-ce qui peut convaincre les entreprises ?
07:01On peut refaire la liste.
07:02Il y a le risque réputationnel.
07:06Qui les faisait hésiter à s'engager dans les crédits carbones, par exemple ?
07:10Exactement.
07:11Je pense que ça, c'est un risque majeur pour les entreprises.
07:13Elles ont peur de l'image qu'elles vont avoir si elles achètent des crédits carbones
07:17et s'il y a des mauvaises presses derrière ces crédits carbones-là.
07:20Elles ont peur aussi du mot compensation.
07:22Et donc là, nous, on propose une solution.
07:24On est sur de la contribution pure, 100% vertueuse, et qui change le paradigme.
07:29Où les entreprises, elles vont pouvoir dire, moi, j'ai financé ce projet.
07:33Oui, il y a une logique de transparence.
07:35C'est-à-dire que c'est de l'argent, un projet bien précis et l'impact du dit projet.
07:41Exactement.
07:42Il va y avoir une attestation d'impact qui va être fournie aux entreprises
07:45et avec un suivi pendant 10 ans,
07:48où elles vont pouvoir regarder ce qui s'est passé d'un point de vue climatique sur les 10 années.
07:51Est-ce que vous vous êtes quand même inspiré des méthodes de financement du crédit carbone
07:56pour aboutir à cette solution ?
07:58En fait, on a regardé ce qui se faisait de mieux dans le crédit carbone.
08:01Scientifiquement, les méthodes, elles sont robustes.
08:03De suivi, c'est celles qui sont aujourd'hui les plus robustes.
08:05Ça dépend des sujets.
08:06Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais ça dépend des sujets.
08:08On a pris ce qui était le plus avancé, le plus robuste
08:12et tout ce qui va être séquestration, agroforesterie, mangrove.
08:15On a des méthodes intéressantes.
08:16Donc, on s'est appuyé sur ce qui avait déjà été testé dans plein de pays différents
08:21pour savoir ce qui était le plus réaliste sur le terrain
08:24et on a adapté à la philanthropie.
08:26Avec quelle échéance ?
08:28L'impact du projet qui est financé, vous le suivez pendant combien de temps ?
08:34Parce qu'on ne voit pas forcément le résultat tout de suite.
08:36Donc, est-ce que c'est un résultat dans 5 ans, dans 10 ans, dans 40 ans ?
08:40C'est quoi l'échéance finalement que vous donnez aux entreprises qui vont s'engager ?
08:43Alors, déjà, globalement, quand on fait un projet de séquestration carbone,
08:48c'est un impact sur des dizaines, des centaines d'années.
08:50Quand on va restaurer une forêt et si la forêt est maintenue, l'impact est très long terme.
08:56Nous, le suivi qu'on va faire, ça va être sur 10 ans.
08:58Puisque si la forêt est toujours là dans 10 ans, on a des grandes chances qu'elle le soit dans 40, 50.
09:04Et de toute façon, on ne gère rien.
09:07Ceux qui vont vous dire qu'ils savent ce qui va se passer dans 40 ans dans une forêt,
09:11voilà, j'ai des doutes.
09:12Ça marche partout ?
09:13Ça peut marcher sur tous les continents ?
09:15Vous disiez, on a testé en France, en Indonésie, Malagascar, ça peut vraiment marcher partout.
09:20C'est adaptable à tout type de projet et donc à toute taille d'entreprise ou stratégie d'entreprise aussi.
09:27Oui, complètement.
09:28C'est pour ça qu'on l'a testé sur différents écosystèmes.
09:31Et c'était important pour nous puisqu'il faut que ça puisse servir là où il y a des besoins les plus importants.
09:36La forêt, elle est en difficulté très très très forte sur les trois grands bassins,
09:42Amazonie, bassin du Congo et Asie du Sud-Est.
09:45On a une déforestation qui a augmenté de 80% l'année dernière.
09:49Donc du coup, il faut qu'on puisse aller sur ces zones où on peut encore conserver
09:52et on doit encore restaurer ce qui est bien d'être abîmé.
09:55On peut prendre des exemples de projets que Planète Urgence...
09:58Parce qu'elle existe depuis combien de temps l'association ?
10:0025 ans.
10:0125 ans.
10:02Un quart de siècle.
10:02On a un peu de recul pour...
10:04Moi, ce qui me frappe, là, on discutait du sommet sur l'océan qui se tient en ce moment à Nice.
10:13On en parlait notamment avec Romain Troublé, le directeur de Tara Océan,
10:17qui dit la rapidité à laquelle la nature marine peut se reconstituer.
10:24C'est-à-dire que si on laisse tranquille un espace, notamment une aire marine protégée,
10:29elle se reconstitue très vite.
10:30Est-ce que c'est vrai aussi des forêts ?
10:33Est-ce que ça va si vite que ça ?
10:35Oui, est-ce que je veux dire ?
10:36C'est vrai aussi des forêts, c'est assez magique ce qui peut se passer avec le vivant.
10:42Moi, il y a un écosystème de mangroves sur lequel je suis retournée.
10:45On était intervenus 10 ans auparavant.
10:47Il n'y avait plus rien.
10:48Ils avaient coupé pour faire de la crevette en Indonésie.
10:52On a restauré l'écosystème à travers de la plantation, mais aussi de la régénération.
10:57C'est-à-dire qu'on laisse le vivant revenir naturellement.
11:01Et en fait, je me suis retrouvée 10 ans après dans une forêt qui faisait 3 mètres de haut de mangroves.
11:06Il y avait des poissons qui venaient frayer, du coup des pêcheurs qui venaient chercher leur nourriture,
11:12les oiseaux qui chantaient.
11:13Donc oui, c'est magique.
11:15Laissons-lui le temps.
11:16Et en France, l'enjeu, c'est quoi ?
11:20L'enjeu, c'est plutôt la variété des essences qu'on peut planter.
11:26Parce que la forêt française, elle est plutôt en train de progresser en kilomètres carrés, c'est ça ?
11:32Donc c'est quoi l'enjeu si on veut accompagner un projet français ?
11:35Alors sur la France, je suis moins spécialiste.
11:38Mais ce que je sens de la France, c'est qu'il y a un enjeu plutôt agricole,
11:41de comment est-ce qu'on remet l'arbre dans le modèle agricole, sur des haies, sur de la grosse foresterie.
11:46Pour venir nourrir le sol, limiter l'érosion, etc.
11:50Sur la forêt en tant que telle, c'est plutôt limiter les coupes blanches.
11:54Garder une forêt avec un couvert forestier, d'une sylviculture,
11:58où on va aller prélever les arbres les uns après les autres,
12:01à des moments différents de leur vie, mais de façon plus continue.
12:05Donc je pense que c'est plutôt un changement de pratique qu'il nous faut en France,
12:09que de la reforestation à grande échelle, ou comme on peut voir sur nos pays d'intervention.
12:15Merci beaucoup Amandine Ersan et à bientôt sur Bsmart Fortune.
12:18On passe tout de suite à notre débat, comment briser l'isolement des seniors LGBT+, ou malades du sida.
12:31Smart Cause, c'est notre rendez-vous mensuel avec Dift et Clara Piget.
12:35Bonjour.
12:35Bonjour.
12:36Bienvenue, vous êtes la cofondatrice, responsable des opérations de Dift.
12:39Et à nos côtés, Stéphane Sauvé, bonjour.
12:42Bonjour.
12:42Bienvenue à vous aussi, déléguée générale de l'association Les Audacieuses et les Audacieux.
12:47On va rappeler ce qu'est Dift en quelques mots, même si vous commencez à être une habituée,
12:51mais pas de ce nouveau décor quand même.
12:53Voilà, nouveau décor.
12:54Dift, c'est quoi ?
12:55Dift, c'est une start-up qu'on a créée il y a trois ans avec mes associés,
12:58qui permet à des entreprises de lancer des opérations de mécénat qui soient participatives.
13:03Donc, les entreprises proposent à leurs clients et leurs collaborateurs
13:06de flécher des dons-cadeaux, dons plus gifts, c'est l'origine de Dift,
13:11à destination d'associations de leurs choix et donc de les intégrer dans leurs opérations de mécénat.
13:16Qu'est-ce que ça remplace, entre guillemets, pour une entreprise ?
13:19Ça remplace parfois des cadeaux de fin d'année qu'on peut envoyer à ses clients à Noël.
13:25Ça remplace des points de fidélité qu'on donne dans un programme de fidélité.
13:29Ça peut remplacer des bons cadeaux, des bons de réduction.
13:31Tous les cadeaux qu'on peut faire à ses clients pour les embarquer et les rendre plus proches de vos marques.
13:36Alors, je vois bien l'impact sur les clients.
13:38Mais en interne, ça crée une sorte d'émulation autour d'une cause ou de plusieurs causes ?
13:44En interne, ça permet aussi, évidemment, de rendre des causes plus visibles des collaborateurs et collaboratrices.
13:50Parfois, c'est l'action de la fondation aussi qui peut être mise en avant au sein des entreprises
13:53puisque beaucoup de grandes structures soutiennent depuis longtemps des causes
13:56et peuvent ainsi embarquer toutes les équipes dans le choix de ces causes et leurs connaissances.
14:01Stéphane Sauvé, présentez-nous votre association, les Audacieuses et les Audacieux,
14:05qui est donc aidée par DIFT.
14:08Racontez-moi.
14:09Tout à fait.
14:09Donc, moi, je suis ancien directeur d'EHPAD.
14:11Et il y a 7 ans maintenant, j'ai décidé de m'attaquer à la problématique d'isolement social renforcé
14:17des seniors sans soutien familiaux et plus particulièrement des seniors LGBTQIA+,
14:22ou des seniors vivant avec le VIH.
14:25Alors, pourquoi ?
14:27Est-ce que vieillir en tant qu'hétérosexuel ou homosexuel serait-il différent ?
14:33La réponse, c'est bien évidemment que les enjeux sont les mêmes.
14:36Quand on vieillit, on a envie d'être autonome le plus longtemps possible,
14:40avoir du lien social, rester connecté à la vie.
14:44Mais par contre, ce qui va différencier ces deux populations,
14:48donc LGBT et vivant avec le VIH, du reste de la population générale,
14:52c'est le parcours de vie.
14:54Souvent, ces seniors ont été exposés à des discriminations.
14:59Et la stratégie qu'ils ont eue a été de se rendre invisibles.
15:05Et quand on se rend invisible, quand on retourne au placard,
15:07on ne peut plus être soi.
15:09Donc, notre claim, c'est être soi à tout âge.
15:12L'idée, vraiment, c'est de leur permettre de rester eux-mêmes.
15:19Et cette invisibilité, elle les passe en conséquence.
15:22Tant pour l'individu, puisque quand on est invisible, on va s'isoler.
15:27Et en termes de population, ça a aussi un impact.
15:29Parce que ce n'est pas parce qu'une population est invisible qu'elle n'existe pas.
15:33Ce n'est pas parce qu'elle n'est pas visible qu'elle n'a pas de besoin.
15:35Donc, nous, notre job, ça a été de leur redonner de la visibilité et d'apporter des réponses.
15:42Avec ces chiffres que vous donnez, 65% des seniors LGBT plus vivent seuls,
15:49contre 15% pour les seniors hétérosexuels.
15:52C'est quand même une différence majeure.
15:5490% des seniors LGBT plus n'ont pas d'enfants et peu d'aidants naturels.
16:00Ça veut dire qu'ils souffrent peut-être aussi plus des pressions qui sont moins bien accompagnées, moins bien soignées ?
16:09Alors, leurs caractéristiques sociologiques, on pourrait redonner une dernière statistique.
16:17C'est le taux de suicide de la personne âgée LGBT qui est de 2 à 7 fois supérieure à celle de la communauté hétérosexuelle.
16:232 pour les femmes et 7 pour les hommes.
16:25En fait, c'est ça vraiment le moteur de mon engagement.
16:27Je me dis qu'il faut vraiment faire quelque chose.
16:28C'est cette prise de conscience-là ?
16:29C'est cette prise de conscience.
16:31Et moi, en tant qu'ancien directeur d'EHPAD, j'avais pu voir des personnes LGBT qui étaient rejetées par l'ensemble des autres résidents et des familles.
16:39Pas par les salariés, puisque les salariés, une fois qu'on travaille avec eux sur leur représentation et sur des pratiques professionnelles qui soient les plus inclusives possibles,
16:48on va être capable de les accompagner.
16:52Par rapport à la question posée, en fait, on va avoir une santé mentale qui va être fragilisée,
16:57parce que exposée à différentes discriminations, quand toute votre vie vous êtes planquée,
17:02parce que la société à l'époque, jusqu'en 1981, pénalisait l'homosexualité.
17:07On a, pour les personnes séropositives, en 2022, donc on parle d'il y a 2-3 ans,
17:14l'interdiction de faire des soins de thalatopraxie.
17:17On revient de loin.
17:21L'actualité mondiale fait que ces droits peuvent être...
17:25Peuvent être remis en cause dans pas mal de pays, oui, on est d'accord.
17:28Donc nous, vraiment, c'est de se dire, c'est des parcours de vie pas comme les autres.
17:32Et dans ce sens-là, il faut qu'on puisse leur laisser le choix de construire leur avenir.
17:37Et alors, vous allez nous expliquer ce que vous mettez en œuvre, mais je voudrais que vous nous expliquiez, Clara,
17:42comment DIFT travaille avec les audacieuses et les audacieux ?
17:47Alors, comme une petite centaine d'associations, les audacieuses et les audacieux peuvent bénéficier de DIFT,
17:52donc de la part d'entreprises.
17:54Nous, on sélectionne les associations en fonction de tout un tas de critères.
17:58Notamment, on va sélectionner une équipe qui est en capacité de porter le projet.
18:01Donc, comme c'est le cas ici, on va sélectionner une association qui a une structuration,
18:06une gouvernance dans laquelle on croit.
18:08Et surtout, des projets qui vont adresser des problèmes qui sont sous-visibilisés, on peut dire.
18:16Oui, oui, c'est un peu les trous dans la raquette de l'action publique, notamment.
18:20On sait qu'il y a beaucoup d'actions pour accompagner les seniors au sens large.
18:23Le sujet de croiser l'égalité entre les populations LGBT et hétéros est un vrai sujet qui était sous-adressé.
18:34Et ensuite, tous les sujets de pouvoir former, rendre plus visible, faire comprendre les différences entre différentes populations.
18:41C'est un enjeu essentiel pour essayer de résorber un petit peu les inégalités qui existent à la source.
18:46Alors, qu'est-ce que vous faites, Stéphane Sauvé ? Quel type, par exemple, cet isolement social dont on parlait, comment vous le brisez ?
18:54Alors, très concrètement, on s'est organisé autour de quatre grandes missions.
18:59Donc, créer des temps de convivialité de lien social, que ce soit en présentiel ou en distanciel.
19:05Puisque le Covid est passé par là et qu'on a formé et accompagné tous les seniors à maîtriser les outils digitaux.
19:11On travaille aussi beaucoup sur la santé, le bien-être et la prévention à la perte d'autonomie.
19:17Donc là, on prend un sujet de santé et le groupe va devenir ressource.
19:22C'est-à-dire que chacun va partager ses stratégies d'adaptation par rapport à une pathologie.
19:26Et du coup, il va y avoir un effet boule de neige qui permet aux adhérents et bénéficiaires de l'association de vivre mieux.
19:33On travaille aussi sur l'estime de soi, la confiance en soi, notamment au travers d'ateliers d'écriture, des ateliers de nutrition.
19:42On a monté la première house de senior drag pour oser être artiste jusqu'au dernier moment.
19:49Ensuite, on fait de la formation.
19:51On en parlait juste précédemment.
19:53Au niveau de tous les spécialistes de la gérontologie, pour travailler sur des approches inclusives.
20:02C'est-à-dire que tout le monde doit pouvoir être accueilli dans son unicité.
20:09Et la dernière réponse qui est notre projet phare, c'est qu'on propose une solution d'habitat participatif et inclusif.
20:16Dans lequel chaque personne va être acteur et va autogérer cette maison.
20:21C'est la maison de la diversité, c'est ça ?
20:22Exactement, ça va.
20:23Et c'est vraiment au cœur de notre actualité, puisque là, on est en train de peupler la première maison qui va ouvrir en septembre à Lyon, à la Croix-Rousse.
20:32Et je pense que ça, ça va être vraiment aussi assez impactant, parce que cette maison, elle est ouverte à toutes et à tous, aux hétéro-alliers compris.
20:40Et elle est ouverte sur le quartier.
20:41C'est-à-dire qu'on veut créer aussi des passerelles intergénérationnelles, inventer des nouvelles solidarités.
20:46– Mais vous parliez de l'isolement et de l'invisibilité, ça veut peut-être dire aussi qu'il y a certains de ces seniors LGBT+, qui ne vont pas forcément aller vers une association comme La Booth.
21:01Vous voyez ce que je veux dire ?
21:02– Vous me disiez, ils sont dans leur placard, c'est ça ?
21:05– Ils sont dans le placard.
21:06– S'ils sont dans le placard, ils ne vont pas peut-être spontanément en sortir ?
21:10– C'est évident. Donc là, on a un programme qu'on a appelé « Aller vers les seniors invisibles ».
21:16Là, l'idée, c'est de dire à nos partenaires ou au grand public de nous aider à les repérer pour pouvoir mettre en place et co-construire avec eux les solutions qui leur conviennent.
21:26Bien évidemment, on ne va pas leur demander de faire des « coming out ».
21:29Mais pour les personnes, par exemple, si vous prenez un atelier de nutrition proposé par les groupes de protection sociale,
21:37ces personnes ne vont pas y aller parce que ce ne sont pas des « safe place ».
21:40Donc les gens ne vont pas oser dire aux nutritionnistes « Bonjour, moi je suis séropositif ou je suis sur des hormonothérapies.
21:46Est-ce que tout ce que vous nous racontez ? »
21:47Non. Nous, on crée ces espaces-là.
21:50On est accompagnés par les professionnels de ces sujets pour que tout le monde puisse profiter des dispositifs de prévention.
21:56– Avec cette autre statistique que vous proposez, 50% des seniors LGBT+, affirment ne pas déclarer leur orientation sexuelle aux professionnels de santé.
22:05C'est exactement ce que vous êtes en train de nous décrire.
22:07Ce qui les éloigne de ces structures de soins avec un rapport évidemment plus complexe au milieu médical.
22:12Mais est-ce que ça veut dire que les tabous, et notamment les tabous autour du VIH, autour du SIDA, ont encore la vie dure ?
22:20– J'aurais envie de dire non. Je suis un idéaliste et un rêveur.
22:22– Je me souviens de, pardon, mais je me souviens, à l'époque j'étais encore à TF1, on faisait le SIDA Action, on faisait des programmes de pédagogie, d'appel aux dons, etc.
22:36Entre les programmes, à la place des bandes annonces, etc.
22:39On était la seule chaîne à faire ça à l'époque, c'était au moment où l'unité cathodique autour du SIDA avait explosé.
22:45Bon, j'espère, c'est il y a 20 ans, j'espère que ça a bougé quand même.
22:49– Alors, les droits et les mentalités évoluent, mais j'aurais envie de dire, moi souvent on me dit, mais ton projet n'a pas d'avenir.
22:56Je dis, mais je ne souhaite que ça.
22:57– Mais oui, ça serait génial.
22:58– Je dis, aujourd'hui, est-ce qu'en France, l'égalité homme-femme, le sexisme, le patriarcat ou le validisme et les personnes en situation de handicap,
23:08on est d'accord que les lois nous disent que c'est derrière nous.
23:11Dans la réalité, pour l'homosexualité et la sérophobie pour les personnes porteurs du VIH, malheureusement, c'est toujours le cas.
23:20Aujourd'hui, nous, on a… La manière, en fait, qui est importante, c'est de raconter, en fait, les parcours de vie de ces personnes-là.
23:30On a un senior qui va habiter dans la maison à 63 ans, qui s'est fait agresser il y a deux ans.
23:36Donc, c'est la réalité.
23:37Alors, bien évidemment, le côté personnes âgées intéresse un peu moins, parce que c'est les vieux, on est dans une société âgiste.
23:46Mais quand on regarde les rapports de SOS Homophobie ou quand on voit le nombre de gamins qui se font mettre à la rue et qui vont au refuge par leurs parents
23:55et quand on voit aussi que dans les entreprises, moi, je salue le boulot de l'autre cercle, qui accompagnent les salariés à pouvoir être eux-mêmes dans la société,
24:06moi, je porte le doux rêve que ça n'existe plus, mais malheureusement, on est encore là.
24:09Et alors, parlons vrai. Est-ce qu'il y a des entreprises qui hésitent à s'engager sur ces sujets ?
24:14Oui. Quand vous proposez cette cause-là, j'imagine que toutes ne sont pas à l'aise.
24:19Il y a une disparité, effectivement, dans la sélection des causes par les entreprises.
24:25Mais je pense que toutes ces questions qui touchent à l'égalité des salariés sur le lieu de travail sont quand même assez naturelles
24:31pour la plupart des entreprises avec qui on échange.
24:32On a reçu par le passé sur ce plateau des assos qui bossent pour l'égalité femmes-hommes.
24:38C'était un petit peu le même discours.
24:41Maintenant, ce qui est difficile, et je crois que tu pourras confirmer, pour ces assos, c'est de créer un sentiment d'urgence.
24:47Là où les assos de collecte alimentaire vont avoir un moment un peu naturel de mise en avant en décembre,
24:52là où les assos environnementaux vont avoir malheureusement des moments un peu naturels de mise en avant
24:57quand il y a des catastrophes naturelles, les sujets d'égalité sociétaux un peu plus de fond
25:02et dont on a besoin pour faire société sont un petit peu plus durs à mettre en avant.
25:06Oui, ce qui permet, vous nous l'avez déjà expliqué, un peu d'événementialiser aussi le fait de soutenir telle ou telle cause.
25:13Ça, c'est une difficulté pour vous, par exemple ?
25:15Oui, c'est une difficulté parce que les gens sont sollicités par plein d'associations.
25:23Donc, effectivement, comme on le disait, l'idée, c'est de créer l'urgence.
25:28Et aujourd'hui, par exemple, nous, on a lancé une campagne de financement participatif
25:32pour l'ameublement et l'aménagement des espaces communs de la maison de la diversité.
25:38On passe notre temps à relancer.
25:40Oui, tu m'avais dit que tu allais donner, bon, voilà, etc., etc.
25:43Et l'engagement à susciter, c'est compliqué.
25:47C'est une des difficultés, et après le sujet, de vieillir dans une société où le jeunisme a toute sa place.
25:56C'est compliqué aussi de vendre cette cause-là.
26:00Merci beaucoup.
26:00Le mois des fiertés est un bon moment pour ça.
26:02Le mois des fiertés, c'est un bon moment pour ça.
26:05On peut effectivement le dire.
26:06Merci à tous les deux.
26:07À bientôt sur Be Smart for Change.
26:09On passe tout de suite au grand entretien de ce Smart Impact avec la question rituelle.
26:14Êtes-vous prêt pour l'impact ?
26:16Êtes-vous prêt pour l'impact ?
26:22C'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans notre économie 26 minutes de grand entretien.
26:28Et aujourd'hui, j'accueille Laurent Daudet.
26:30Bonjour.
26:31Bonjour, Thomas.
26:31Bienvenue.
26:32Vous êtes le cofondateur, le président de l'ITON.
26:35Ce mot « impact », déjà, on va commencer par ça.
26:38Qu'est-ce qu'il signifie pour le patron d'une entreprise française d'IA générative ?
26:43Tous les mots ont leur importance.
26:44Oui, alors effectivement, l'impact pour l'IA générative, c'est quelque chose d'assez évident.
26:51On se rend compte que c'est peut-être qu'on vit ce moment de l'histoire où l'IA n'est plus une affaire de spécialiste
26:56et l'IA devient accessible par tout le monde parce que ça s'utilise dans la langue de tous les jours.
27:00Donc l'impact, c'est la façon dont cette technologie est en train de révolutionner notre relation au savoir, par exemple,
27:08notre relation à l'éducation.
27:11Et dans le monde du travail, c'est en train de totalement bouleverser.
27:13Je pense qu'on va en reparler.
27:14Évidemment, on va en parler en détail, mais on peut parler, d'ailleurs, on y viendra,
27:19mais d'impact environnemental, d'impact sociétal, direct dans nos vies avec l'IA générative.
27:25Oui, absolument.
27:26Parce que la montée en puissance est telle et tellement rapide que cet impact,
27:31il est forcément lié à la rapidité de la montée en puissance.
27:34Oui, c'est effectivement cette rapidité.
27:36On parle d'une technologie qui n'existait même pas dans les laboratoires il y a une dizaine d'années.
27:40Donc c'est vraiment quelque chose d'extrêmement récent, extrêmement rapide
27:43et qui a eu une vitesse d'adoption qui n'a jamais été vue dans l'histoire, je pense,
27:48sur aucune technologie.
27:50Et on va voir ce que ça représente en termes de souveraineté d'être une entreprise française
27:54et avec un certain nombre de principes et d'idées fortes.
27:59Vous l'avez créée en 2016, cette entreprise, avec Florent Charcala et Sylvain Gigant.
28:05Est-ce que vous travailliez déjà, c'était il y a presque dix ans, sur l'IA générative
28:11ou pas du tout parce que c'était embryonnaire encore ?
28:13À l'époque, on travaillait sur cette technologie d'IA qu'on appelait le deep learning
28:18et qui est en fait le socle fondamental sur lequel se crée l'IA générative.
28:23Donc on était déjà dans l'IA, on a créé l'iTone.
28:25C'est d'ailleurs une spin-off de l'université.
28:28Nous, on est universitaire et on a créé ça parce que l'IA, les modèles devenaient beaucoup plus gros,
28:34beaucoup plus demandaient des moyens techniques, hardware, software, beaucoup plus importants.
28:39Et on s'est dit qu'il fallait qu'on crée l'iTone précisément pour cette notion d'impact
28:43parce que ce qu'on faisait en laboratoire, maintenant on voulait que ça ait de l'impact dans la vie et dans l'économie.
28:51Avec un pivot qui a eu lieu à quel moment et pourquoi surtout ?
28:57On a eu une révélation quand on a vu arriver GPT-3, qui est l'ancêtre de ChatGPT.
29:02Et ça, c'était au printemps 2020.
29:04Au printemps 2020, on a vu arriver cette technologie.
29:06On s'est dit, waouh, ce truc-là, c'est absolument géant.
29:09Et ça va totalement bouleverser non seulement l'IA, mais aussi l'économie
29:15et la façon dont les gens changent leur façon de travailler grâce à cette technologie.
29:23Et c'est là où on s'est dit, oui, cette technologie est tellement importante.
29:26Et nous, on a toutes les compétences en interne pour s'y mettre.
29:30Donc, on a fait pivoter l'entreprise pour se focaliser entièrement sur l'IA générative.
29:35Au début, en créant nos propres modèles, on a créé des LLM, comme on dit, large language model,
29:41pour nous, pour le compte de nos clients, sur des LLM plus spécialisés.
29:46Et puis maintenant, depuis deux ans, on développe notre plateforme d'IA générative,
29:50qu'on appelle Paradigm, qui est à destination des entreprises qui veulent utiliser cette IA.
29:56avec une technologie. Est-ce que votre technologie, c'est exactement la même que celle de Tchad GPT, par exemple ?
30:04Alors, est-ce qu'il y a des différences ?
30:05Alors, il y a des différences au sens où nous, on l'a vraiment centré sur les besoins des entreprises.
30:10Tchad GPT, c'est pour tout le monde, pour votre petit-neveu qui veut faire sa dissertation.
30:15Mais nous, on est vraiment centré B2B.
30:19Et donc, il y a toutes les notions de sécurité, toutes les notions de compliance,
30:24toutes ces notions de fiabilité, sur lesquelles on insiste vraiment,
30:29qui sont au cœur de l'offre de la proposition de valeur de Paradigm.
30:32Mais pourquoi l'entreprise s'appelle Lighton ?
30:34L'entreprise s'appelle Lighton parce qu'au tout début, on travaillait sur une technologie photonique, pour tout vous dire.
30:38D'accord. C'était de calcul optique, c'est ça ?
30:41De calcul optique, voilà. Utiliser la lumière pour faire certains de ces calculs de l'intelligence artificielle.
30:46Comme on dit, il y a besoin de très grosses infrastructures pour faire tourner ces calculs.
30:50Et on était sur une technologie photonique au départ.
30:52Que vous avez laissée de côté.
30:54On a laissé de côté.
30:55Bien compris.
30:56Alors, paradigme, venons-en à cette solution d'intelligence artificielle.
31:01Quel service vous proposez aux entreprises ? C'est quoi ? C'est un peu du sur-mesure, en quelque sorte ?
31:06Alors, c'est une plateforme qui est à la fois, effectivement, personnalisable, parce qu'on va se brancher à la base de données de l'entreprise.
31:15Et l'idée, c'est d'avoir cette IA générative qui est branchée sur cette base de connaissances.
31:20Donc, vous pouvez faire tout ce que vous faites sur ChatGPT.
31:23C'est un chatbot simple.
31:25On peut faire toutes ces fonctions-là.
31:28Mais de plus, on peut poser des questions.
31:29L'idée, c'est de valoriser des bases documentaires, poser des questions sur toutes sortes de documents.
31:34Ça peut être des documents financiers, des documents juridiques, des documents de ressources humaines, des documents techniques, etc.
31:41Et on a des réponses qui sont des synthèses de documents, des comparaisons de documents, etc.
31:48Et puis maintenant, dans la nouvelle version de Paradigm, il y a ce qu'on appelle des agents qui automatisent des fonctions avancées de certains métiers plus spécialisés.
32:00Qui sont vos clients ? On peut les citer, mais taille, secteur d'entreprise, ça peut être dans tous les secteurs ?
32:07Oui. Alors, nos clients, c'est avant tout des grands comptes.
32:10On s'adresse aux grandes entreprises qui ont à la fois beaucoup de données non structurées, comme on dit, des documents sous toute forme.
32:19Et puis, qui sont très sensibles à ce que ces données restent privées.
32:22On a cette particularité d'aller s'installer sur les clouds de nos clients.
32:26Ce qui fait qu'on va aller avoir des clients dans le monde de la banque assurance, dans le monde de la santé, de la haute technologie, de la défense.
32:37Et des pouvoirs publics également, qui, notamment sur les aspects régaliens, on a vraiment ce besoin de garder en environnement fermé toute cette IA générative.
32:49Qu'on n'aille pas envoyer des données sur des clouds américains ou chinois, d'ailleurs, dans lesquels on ne sait plus très bien ce que deviennent nos données quand on les envoie là-bas.
32:59Donc là, elles restent vraiment dans le cercle de l'entreprise elle-même, c'est ça ?
33:03Ça reste, voilà. On installe tout l'environnement, le LLM et toute la plateforme Paradigm est installée sur le serveur de l'entreprise.
33:10Ce qui fait qu'il n'y a aucune donnée qui en sort. Quelque part, c'est sécurisé par design.
33:14Vous avez annoncé en avril dernier un partenariat avec BearingPoint, un cabinet de conseil en management et en technologie.
33:22En quoi consiste ce partenariat ? Et puis peut-être, question subsidiaire, que vous apporte BearingPoint dans ce cas précis ?
33:29Oui, oui, oui. C'est un partenariat qui est effectivement important pour nous, notamment sur les services publics où BearingPoint est très bien implanté.
33:38L'idée pour nous, c'est d'être très complémentaire. BearingPoint va proposer à ses clients de l'IA générative qui est notre plateforme Paradigm.
33:49Et puis pour nous, ça permet d'avoir une entreprise extrêmement expérimentée pour toute l'offre de services qui va autour.
33:57Parce qu'effectivement, il y a beaucoup de travail en personnalisation, conception, etc.
34:03Donc voilà, on est très complémentaire de l'offre BearingPoint et on va aller faire un go-to-market commun.
34:10D'accord. Puisqu'on parle de services publics, ces chiffres annoncés par le Président de la République en février dernier au sommet de l'intelligence artificielle,
34:19109 milliards d'euros d'investissement annoncés pour les prochaines années.
34:22Alors bon, il faut toujours rester lucide par rapport aux annonces politiques. Il y a parfois des décalages entre les annonces et puis les milliards vraiment proposés et démultipliés.
34:35Bon, l'enjeu majeur pour vous, c'est quoi ? C'est cet enjeu de souveraineté dont vous parlez ?
34:42C'est-à-dire qu'on ait la capacité en France, et puis soyons plus larges en Europe, à développer une IA qu'on maîtrise, quoi, en quelque sorte ?
34:49Voilà. Cette technologie va avoir tellement d'importance sur les sociétés.
34:55On parle de points entiers de PIB qui sont impactés par cette technologie.
34:59On va pouvoir gagner des points de croissance grâce à ça, gagner en productivité, gagner en profondeur technologique,
35:07que c'est extrêmement important d'avoir la maîtrise de toute la chaîne de valeur de cette IA générative.
35:14Donc il faut qu'il y ait les sociétés...
35:15Mais ça passe par quelles adaptations pour qu'on ait une IA générative souveraine ?
35:20Là, je ne parle pas seulement de l'offre que vous proposez, d'une manière générale, si à la dimension d'un État ou d'une Union européenne.
35:30Effectivement, il y a la souveraineté sur la technologie, ça on en a parlé.
35:34Toute cette chaîne de valeur, et c'est assez, effectivement, complexe de savoir créer ces LLM,
35:39savoir les déployer en environnement d'entreprise.
35:43Il y a aussi une souveraineté réglementaire, il y a une souveraineté sur les aspects culturels aussi, effectivement.
35:50C'est important qu'il y ait des LLM, par exemple, qui soient faits en français, avec beaucoup de français,
35:56alors que dans les LLM américains, le français, c'est une toute petite part des corpus d'apprentissage.
36:01Donc c'est aussi du soft power aussi pour la France.
36:04Bien sûr, c'est un modèle culturel qui s'impose à travers l'IA générale.
36:07Exactement. Donc ça, c'est extrêmement important de faire en sorte qu'il y ait des LLM qui soient faits avec notre langage,
36:14avec nos valeurs, avec nos référentiels culturels, parce que c'est tout sauf neutre.
36:20Ça transporte beaucoup de valeurs.
36:23Si on pose une question historique à Tchad-GPT, elle va être basée essentiellement sur des contenus d'universitaires américains ou anglo-saxons,
36:33plus que des contenus d'universitaires français ou européens. C'est de ça dont on parle.
36:38Exactement. Même si ça parle parfaitement bien français.
36:40Il y a des choses comme le droit, par exemple. La façon de concevoir le droit, le droit juridique aux États-Unis ou dans le monde anglo-saxon
36:50est très différente de la façon dont le droit est conçu en France ou dans les pays latins.
36:55En février dernier, vous avez annoncé votre participation à Open Euro LLM.
37:01C'est un consortium qui réunit une vingtaine d'institutions et d'entreprises majeures du secteur.
37:07Déjà, le principe, pourquoi vous rejoignez ce consortium ?
37:11Alors, c'est un consortium qui a effectivement une position très intéressante sur la mise à disposition de LLM européens
37:18à destination du tissu de PME européenne. Donc, ça correspond bien à nos valeurs de souveraineté,
37:26construire des nouveaux modèles spécifiques et les distribuer auprès du tissu économique.
37:30Avec une approche un peu collaborative ? C'est-à-dire que vous êtes avec des entreprises qui peuvent être en partie concurrentes,
37:37mais vous travaillez ensemble ? C'est juste pour bien comprendre ce qui se passe ?
37:40La plupart des partenaires de ce consortium sont des universitaires.
37:43Donc, c'est plutôt au niveau de la recherche qu'on va aller mettre au point des LLM très spécifiques sur certaines verticales.
37:51Et c'est principalement de la collaboration dans le terme de la R&D.
37:53Avec donc un enjeu européen. On est en plein dans ce dont on parlait. Mais est-ce que ce n'est pas trop tard ?
37:59Est-ce qu'on peut encore développer une IA générative européenne alors que ça y est, les géants investissent beaucoup plus, je crois, que nous aujourd'hui ?
38:09Sur... Moi, je suis plutôt optimiste. Alors, si je n'étais pas optimiste, je ferais un autre métier.
38:15Oui, ça, c'est vrai. C'est une qualité commune de pas mal de chefs d'entreprise.
38:19Mais on voit que sur le software, la barrière à l'entrée est beaucoup plus basse que ce qu'on peut avoir, par exemple, sur les composants ou sur le cloud, etc.
38:27Et là, en Europe, on a les compétences. Alors, on commence à avoir l'infrastructure de calcul nécessaire.
38:36Ça, justement, vous parliez des annonces du président Macron au sommet sur l'IA. C'est principalement des investissements dans l'infrastructure.
38:42Et là, ça arrive, ça vient. On va avoir les milliers de GPU nécessaires à créer ces nouveaux modèles.
38:50Donc, je pense qu'on a des atouts si les entreprises et les administrations jouent le jeu aussi de choisir des solutions françaises, européennes, souveraines par rapport aux solutions américaines.
39:00Et l'environnement réglementaire européen, qu'est-ce qu'il dit aujourd'hui ?
39:05Oui. Alors, effectivement, on a le EU AI Act, donc cette réglementation européenne sur l'AI qui est en train de se mettre en place.
39:14Donc, là, il y a encore un petit peu des incertitudes, mais ça donne un cadre unifié sur lequel, effectivement, nous, industriels européens,
39:23on peut s'appuyer pour proposer quelque chose qui soit à la fois fiable et respectueux de tout ce qui est règles sur la vie privée, par exemple.
39:32C'est ce que j'allais vous poser, pardon d'interrompre, mais il se différencie, ce règlement et ce modèle, puisqu'on parle d'un modèle européen qui est en cours de création.
39:41Il veut se différencier du modèle américain ou, par exemple, du modèle chinois ?
39:47Les Américains ont plutôt tendance à déréguler en ce moment.
39:49Bien sûr. D'autant plus avec Donald Trump.
39:53Exactement, avec beaucoup d'incertitudes. Ce qui est intéressant, c'est qu'en Europe, on a un environnement qui est stable.
39:59Il a fallu beaucoup de temps avant d'arriver à écrire ce IEA Act, donc maintenant, on y est arrivé.
40:05Et ça, je pense que c'est une force sur laquelle on peut s'appliquer.
40:07Mais est-ce qu'on peut sortir de cette course à la puissance ?
40:10Là, on a vraiment le sentiment qu'à la fois les grandes entreprises et les États accélèrent, mettent de plus en plus d'argent pour être le plus puissant possible.
40:21Est-ce qu'on peut en sortir de ça ?
40:22Ou est-ce qu'il faut que l'Europe, finalement, elle aussi rentre dans le match ?
40:26Ce qui est intéressant avec cet IEA Génératif, c'est qu'on voit qu'il est pour une très grande majorité des besoins.
40:33Ce n'est pas la peine d'avoir le modèle le plus puissant avec 500 milliards de paramètres, etc.
40:38La grande majorité des cas d'usage peut être utilisée avec des modèles qui sont plus petits, plus spécialisés, plus moins coûteux aussi pour l'environnement,
40:47puisque ça devient un vrai enjeu.
40:48On va en parler de l'environnement.
40:49C'est aussi un enjeu en termes de prix.
40:52Et donc, c'est un peu là-dessus qu'on se positionne nous-mêmes sur des modèles de taille un peu intermédiaire, de taille moyenne,
40:59qui sont déjà très performants, mais qui sont moins coûteux.
41:03Et on ne va pas dans la course au gigantisme, effectivement, qu'on laisse aux géants américains.
41:06Est-ce qu'ils sont plus faciles à maîtriser ?
41:09Est-ce qu'il y a le risque d'une intelligence artificielle, certains disent une intelligence autre,
41:18devenue trop puissante pour que ces créateurs la maîtrisent toujours ?
41:20On est encore très loin de tout ça.
41:22Je pense qu'il faut laisser ça un peu à la science-fiction.
41:26Pour l'instant, on est totalement en contrôle.
41:29Il faudra beaucoup d'étapes avant qu'on puisse arriver à une intelligence artificielle
41:33qui soit vraiment capable de raisonner, de planifier.
41:35Oui, mais la course à la puissance, elle permet d'aller beaucoup, beaucoup plus vite dans cette direction, de toute façon.
41:41Et donc peut-être de perdre un peu plus vite le contrôle. Vous voyez ce que je veux dire ?
41:45Alors, perdre le contrôle, je ne suis pas sûr.
41:47Par contre, ce qui est important, c'est que ces IA, ces agents vont nous automatiser dans des tâches de plus en plus complexes,
41:53faire de la planification, un peu comme si on avait des assistants où le matin, on leur dirait « fais ci, fais ça » dans la journée
42:04et on verrait, on aurait ces IA qui seraient capables de planifier une suite de tâches et les effectuer de manière totalement autonome.
42:14Est-ce que, alors, venons-en effectivement au bilan environnemental, le modèle sur lequel vous travaillez, vous, avec Lighton,
42:21mais peut-être plus généralement ce modèle européen dont on parle, est-ce qu'il est moins énergivore ?
42:25Il est moins énergivore, effectivement, par rapport aux très très gros modèles.
42:31Il est de taille intermédiaire.
42:32Alors, pour les spécialistes, ça sera entre 30 et 40 milliards de paramètres.
42:36Et typiquement, c'est le type de LLM qu'on utilise.
42:39Ça permet d'avoir moins de ressources au niveau des serveurs.
42:44Et ça permet d'avoir plus d'utilisateurs en simultané sur une même ressource donnée.
42:50Donc, moins de ressources au niveau des serveurs.
42:51On parle d'électricité, d'énergie, d'eau, notamment.
42:56Parce que l'équation environnementale, elle est compliquée à tenir, quand même, si on reste dans cette course à la puissance.
43:03Il faut distinguer deux choses.
43:06Il y a d'une part, effectivement, les coûts d'entraînement de ces modèles, comment on fabrique ces modèles.
43:10Ça, c'est des très gros coûts environnementaux, mais on ne le fait qu'une fois, quelque part.
43:14On fabrique ces modèles et après, on peut les utiliser.
43:16Et après, il y a ce qu'on appelle les coûts d'inférence, c'est-à-dire les coûts pour l'utilisation de ces modèles.
43:21Quand on a des dizaines, des milliers, des centaines de milliers d'utilisateurs qui vont faire des requêtes là-dessus.
43:28Et là, on a besoin, effectivement, d'être intelligent, de ne pas utiliser les très gros modèles quand c'est utilisé par des milliards de personnes plusieurs fois par jour.
43:39Oui, c'est-à-dire se concentrer et utiliser des modèles moins énergivores, moins puissants, quand il n'y a pas besoin d'avoir un...
43:45C'est ce que je comprends.
43:47Et alors, à l'inverse, on va retourner l'argument.
43:49L'IA générative, en quoi elle peut être utile, certains disent même indispensable, pour rendre plus efficace la lutte contre le réchauffement climatique ?
43:59Alors, les problèmes environnementaux, on voit, c'est des problèmes extrêmement complexes, avec plein de paramètres très liés.
44:08Et l'IA, en général, pas seulement l'IA générative, mais l'IA est très bonne pour ça.
44:13Elle est très bonne pour, quelque part, nous aider dans des situations extrêmement complexes.
44:18Donc, il est évident que l'IA optimise tout ce qui est production d'énergie, l'IA optimise les transports, l'IA optimise...
44:29Il y a plein de domaines.
44:31Tous les domaines qui ont finalement beaucoup d'impact sur l'environnement peuvent être optimisés par l'IA.
44:38Il n'y aura pas de transition énergétique sans l'IA.
44:40En, je crois, 2023, vous avez publié un roman graphique intitulé « Dream Machine » ou « Comment j'ai failli vendre mon âme à l'IA, à l'intelligence artificielle ».
44:50C'est publié chez Flammarion.
44:52Est-ce que c'est un peu basé sur votre propre histoire ? C'est quoi l'idée ?
44:56Alors, effectivement, ça raconte l'histoire d'un entrepreneur à Paris qui crée une start-up d'intelligence artificielle sur les grands modèles de langage.
45:06Toute ressemblance avec des personnages existants ne serait que pure coïncidence, comme on dit.
45:10Mais, effectivement, l'idée de faire ce roman graphique, c'était de faire de la pédagogie sur ces technologies,
45:18comment c'est fabriqué, comment c'est utilisé, et les dérives potentielles si c'était mis en mauvaise main.
45:26Vous vous engagez, d'une certaine façon, pour une IA transparente.
45:31C'est les termes que j'ai lus en préparant l'émission.
45:34Ça veut dire quoi ? Ça peut être en open source ? C'est quoi la logique ?
45:39Oui, oui, oui. Vous avez raison. Le cœur technologique pour nous est open source, effectivement.
45:45On contribue à l'open source et on utilise l'open source.
45:48C'est pour nous essentiel pour assurer cette transparence, cette auditabilité des modèles qu'on peut tester, qu'on peut comparer, etc.
45:58Et ça, c'est par opposition au modèle des géants américains, Open Airy, par exemple, où c'est des modèles complètement fermés.
46:04Et là, l'algorithme est une boîte noire.
46:06Oui, c'est une boîte noire. Personne ne sait ce qu'il y a à l'intérieur.
46:07Personne ne sait ce qu'il y a à l'intérieur, exactement. Personne ne sait comment c'est fabriqué.
46:10Avec un argument qui est de dire que c'est notre cœur économique, d'une certaine façon, donc on ne va pas l'offrir aux autres.
46:19En quoi ça ne vous affaiblit pas ? Vous voyez ce que je veux dire, le fait de proposer en open source ?
46:23On a tendance à penser que maintenant, la création de valeur, ce n'est pas tellement sur le modèle.
46:28Le modèle, c'est le moteur de la voiture, si vous voulez.
46:31Et ce qui est important, c'est quoi le service de transport ?
46:35Qu'est-ce qui va vous amener du point A au point B ?
46:37Et ce n'est pas juste le moteur, c'est tout ce qui est autour qui va faire que vous avez une voiture.
46:43Donc là, pour nous, en prenant cette même analogie, notre valeur ajoutée, elle est vraiment dans l'utilisation de CLLM.
46:53dans des chaînes de valeur spécialisées des entreprises, que ce soit dans le monde de la finance, par exemple, dans le monde de la santé, de l'assurance, de la tech, etc.
47:04Cet engagement pour une IA transparente, vous nous dites que ce n'est pas un désavantage économique.
47:11Est-ce que quand même, quand vous voyez vos concurrents, vos concurrents américains,
47:15vous n'avez pas un peu l'impression qu'ils ont fait, ils ont renoncé à un certain nombre de principes, justement,
47:23pour atteindre des objectifs de rentabilité et des objectifs économiques ?
47:29C'est un peu l'histoire d'OpenAI, notamment.
47:32Oui, oui, oui, exactement. OpenAI est née comme, si on regarde ses principes fondateurs,
47:37c'était IA la plus ouverte, sans but lucratif, etc.
47:40Et puis plus le temps passe, moins OpenAI est open, puisqu'ils disent de moins en moins ce qu'ils font.
47:46Ça devient une entreprise à but lucratif.
47:49Et nous, on a un peu cette conviction qu'il y a moyen d'avoir un autre modèle, d'être profondément européen.
47:57C'est pour ça aussi qu'on a décidé de s'introduire en bourse, en novembre dernier,
48:00pour s'ancrer dans cette réalité économique européenne et de nous donner une autonomie.
48:06Oui, vous avez préféré faire ce choix plutôt que de passer par une levée de fonds classique ?
48:12Oui, oui, les levées de fonds classiques, on voit que très souvent, c'est justement de l'argent américain,
48:17dont on parle sur ces technologies.
48:19Il y a des très belles entreprises comme Hugging Face, Dataiku, etc.
48:24C'est des superbes entreprises, mais pour croître, ils ont été prendre de l'argent américain
48:28et c'est devenu des entreprises américaines, de fait.
48:30Et nous, on s'est dit qu'il y avait un moyen d'avoir une trajectoire un peu différente
48:33en restant européen, en allant chercher de l'argent des particuliers aussi,
48:39pour qu'on ait eu beaucoup de succès auprès des particuliers dans notre introduction en bourse,
48:44parce que les gens ont compris que l'IA Generative, c'était vraiment une techno qui était là pour rester.
48:49Et qui allaient changer nos vies ?
48:51Qui vont changer nos vies, mais alors jusqu'où ?
48:53On va terminer par une question qui est presque une question sociétale.
48:56Ce n'est pas seulement l'Eighton et les propositions d'IA que vous faites,
49:02mais par exemple sur le rapport au travail, sur les métiers qu'on fera.
49:06Comment vous imaginez, vous, nos métiers dans une dizaine d'années, à court terme finalement ?
49:12Oui, oui, alors à 10 ans, c'est une éternité pour l'intelligence artificielle à la vitesse ou ça va ?
49:18C'est pour ça que je n'ai pas dit 20 ans.
49:19Et moi, je dis aux gens, effectivement, vous n'allez pas être remplacés par des IA,
49:23mais vous allez être remplacés par des gens qui utilisent l'IA.
49:26Donc attention, ces technologies, quelque part, ça va devenir naturel maintenant.
49:31Alors ce qui est intéressant, c'est que les jeunes maintenant, ça y est, c'est acquis.
49:34Les adolescents, ils utilisent ChatGPT comme ils utilisent un traitement texte, etc.
49:39C'est devenu un outil totalement naturel.
49:42Et oui, c'est en train de changer totalement notre relation à la connaissance, par exemple,
49:47notre relation à l'éducation.
49:49Ce qui est intéressant, c'est que ça...
49:50Et notre relation au travail, est-ce qu'il ne va pas,
49:53je me fais volontairement la Ocadie,
49:56forcément avoir des flopés de chômeurs supplémentaires dans les 5-10 prochaines années ?
50:01On voit que les pays les plus robotisés du monde, comme la Corée du Sud, par exemple,
50:05c'est des pays où il y a très peu de chômage.
50:07Donc ce n'est pas du tout automatique.
50:10On va créer, on va changer les métiers, ça c'est sûr.
50:12On va en créer des nouveaux.
50:14On va augmenter la productivité et on va créer de la croissance avec ça.
50:18Donc globalement, l'effet est positif.
50:21Ça a été très bien analysé dans le rapport qui a été fait
50:24à la demande du président de la République l'an dernier.
50:27Merci beaucoup Laurent Daudet et à bientôt sur Be Smart for Change.
50:30J'en passe tout de suite à notre rubrique Startup.
50:39Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables.
50:43Et je vous présente mon invité, Sarah Vankatachelom.
50:46Bonjour.
50:46Bonjour.
50:47Bienvenue, vous êtes la fondatrice de The Island Cosmetics.
50:49Vous l'avez créée en juin 2022.
50:51Avec quelle idée ?
50:52Alors l'idée est née depuis 2019.
50:55Le parcours est assez long.
50:57Ça prend du temps.
50:57Ça prend du temps.
50:58L'idée est née de mon histoire personnelle parce que le maquillage a été une thérapie
51:02pendant une période difficile de ma vie.
51:04Et j'ai eu dans ma famille une personne qui a eu le cancer de la peau.
51:06Donc on a été sensibilisés très très tôt à la protection solaire.
51:10Et ce que je faisais, c'est que je mélangeais ma crème solaire avec mon fond de teint
51:12et ma crème hydratante pour aller plus vite.
51:16Sauf que c'est pas bien.
51:19On ne sait pas si les ingrédients sont compatibles.
51:21On ne sait pas si on dégrade l'efficacité de la crème solaire.
51:23Et c'est parti de là où je me suis dit qu'il faut créer quelque chose de bien.
51:28Donc c'est une gamme de produits de beauté qui protège du soleil.
51:32C'est ça ?
51:32C'est un deux ans en un.
51:34Même trois ans en un.
51:35L'idée c'était d'allier, en fait de mettre l'innovation au service de la prévention avec de la beauté.
51:42Donc d'allier la protection solaire avec le maquillage et le soin hydratant.
51:47Comme ça le matin on ne pense pas et on ne l'oublie pas surtout.
51:50Oui effectivement avec ce constat, vous parliez de cancer de la peau, plus de 3 millions de cancers de la peau diagnostiqués chaque année dans le monde.
51:59Ils sont quoi ? Essentiellement liés à l'exposition au soleil ?
52:02Le lien il est assez clair.
52:04Les UV.
52:04Pas que le soleil parce que les UV traversent les nuages à 80%.
52:08Donc peu importe où on est, on est possiblement exposé aux UV.
52:15Alors combien de temps ça vous a pris en recherche et développement pour créer ce 3 en un finalement ?
52:22Quatre ans.
52:22Vous disiez 3 tout à l'heure.
52:24Oui c'est un produit de beauté.
52:26Quatre ans de R&D avec énormément de complexité parce que moi je ne viens pas du monde de la cosmétique ancienne hôtelière.
52:34Et donc pour moi c'était facile avec un regard extérieur.
52:40Ah oui vous êtes nouveau, j'ai l'idée ça va être simple.
52:42Ça va être simple sauf que le solaire avec cette particularité teintée parce que nous on répond à un vrai sujet aussi c'est de sensibiliser tout type d'incarnation.
52:52Parce qu'on a cette image et ces pensées que les peaux foncées et métissées n'ont pas besoin de protection solaire.
52:59C'est une erreur majeure.
53:00C'est une erreur et donc la complexité de notre produit c'est qu'il est décliné en 10 teintes.
53:06Et pour avoir une crème solaire teintée en 10 teintes et ne pas avoir cet effet grisâtre ou blanchâtre quand on la met sur la peau parce qu'on n'utilise que des ingrédients minéraux et naturels, c'était très très compliqué.
53:18Vous avez déposé des brevets ?
53:20On a déposé un brevet en France et on l'étend à l'international là.
53:25D'accord.
53:26Et donc oui c'était une démarche.
53:28Qui vous a entouré ? Parce que vous n'êtes pas scientifique, vous n'êtes pas chercheuse, vous n'êtes pas biologiste.
53:33Donc qui vous a entouré ?
53:34Pendant un an et demi de recherche sur les plantes endémiques de La Réunion puisque je viens de La Réunion et ensuite aussi je me suis formée un peu sur les bases de la cosmétique mais je suis entourée par deux laboratoires, un spécialisé dans le solaire en Ile-de-France et un spécialisé en maquillage à Lyon parce que le maquillage c'est vraiment un métier à part et le solaire pareil.
53:58Avec donc ce choix d'utiliser des matières premières de l'île de La Réunion c'est ça ?
54:04Oui absolument.
54:04Alors lesquelles ?
54:05Alors on utilise un actif qui est issu de la bagasse de canne à sucre parce que la canne à sucre elle est exposée au soleil toute l'année mais elle est gorgée à 70% d'eau.
54:14Donc je me suis dit il y a quelque chose à chercher et c'est un actif qui est filmogène donc il garde l'eau à l'interneur.
54:21Donc cet actif là on l'utilise dans le produit pour avoir justement ce film protecteur pour garder l'hydratation de la peau.
54:29C'est pour ça que c'est un 3-zone-1 donc il hydrate jusqu'à 8 heures.
54:33Et ensuite il y a un arbre asiatique qui se trouve sur une plage de sable noir à La Réunion et qui pareil toujours vert et il a un indice de protection naturelle de vin.
54:43Donc on a extrait l'huile de cet arbre.
54:45Ok et il n'y a pas de, je le disais en préparant l'interview, il n'y a pas de conservateur chimique donc ça c'est un choix que vous avez fait mais ok mais là aussi par quoi on les remplace ?
54:56Alors il y a des conservateurs naturels mais du coup c'est derrière le packaging qui doit être adapté à ce genre de formule.
55:04Donc ça aussi ça en a mis un an à trouver le bon packaging qui ne fait pas rentrer l'air pour ne pas dégrader la formule.
55:11Alors on est quoi ? 3 ans après 1 juin 2022, 3 ans après la création ? Vous en êtes où du développement de la marque ?
55:17Alors on a lancé du coup officiellement la commercialisation en juin de l'année dernière, donc 2024.
55:23On est actuellement à La Réunion, dans 15 pharmacies, on se vend en ligne et aussi à l'île Maurice, l'île sœur, dans des magasins sélectifs type Sephora.
55:34Et là on attaque cette année la distribution dans l'hexagone.
55:38Avec quel canot de distribution ?
55:41On aimerait bien la distribution sélective type les magasins Nocibé, Sephora et garder cette partie pharmacie parce que comme c'est un produit aussi solaire, c'est plus facile aux clients de le retrouver en pharmacie.
55:56Avec un dernier élément, vous faites fabriquer, empaquer vos produits à Lyon par un ESAD c'est ça ?
56:03Oui absolument, alors le projet il est vraiment très engagé parce qu'on éduque à la protection solaire, on éduque au cancer de la peau, on fait dans les entreprises, on va dans les collèges.
56:16Et aussi dans les valeurs de la marque, on fait travailler les personnes en situation de handicap parce qu'il faut les insérer et ils sont très très contents de trouver un emploi.
56:29Donc oui, un ESAD à Lyon et j'espère aussi un ESAD à La Réunion bientôt.
56:33Merci beaucoup Sarah Van Katachellum et bon vent à votre marque, The Island Cosmetic.
56:39Voilà, c'est la fin de ce premier numéro de Smart Impact dans ce nouveau décor dans les locaux du groupe FICAD.
56:45Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart for Change.
56:49Salut.
56:49Salut.
56:49Salut.

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