Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 6 mois
Les violences survenues en Ile-de-France en marge des célébrations du sacre européen du Paris-Saint-Germain ont donné lieu à quelque 570 interpellations et 323 gardes à vue, un bilan "totalement inédit", a déclaré lundi le préfet de police de Paris, qui a jugé le dispositif policier "adapté".

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Et les violences qui ont suivi, est-ce que cette victoire signe une défaite pour Bruno Rotario, le ministre de l'Intérieur ?
00:05Ça y ressemble fortement, Maxime, parce que le bilan est très lourd.
00:08Deux morts, 226 blessés, 570 interpellations, 320 gardes à vue, des dégradations considérables, des voitures incendiées partout en France.
00:18On le voit sur les images.
00:21Le ministre, évidemment, avait la mine défaite ce matin avec le préfet de police.
00:27Laurent Nunez, d'ailleurs, sur BFM, a reconnu une forme d'échec.
00:33Et c'est le moins qu'on puisse dire.
00:35Alors Bruno Rotaillot, lui, il ne reconnaît pas l'échec.
00:36Bruno Rotaillot a fait de la politique pour commenter les exactions.
00:41Et il a sorti les grands mots parce que c'est sa spécialité.
00:45On écoute Bruno Rotaillot.
00:47Ceux qui ont gâché cette belle fête sportive, ce sont des barbares.
00:54Oui, ce sont des barbares.
00:55La barbarie, vous voyez, c'est quand tout devient prétexte à la violence.
01:01C'est cela la barbarie.
01:02Comme le dit le dictionnaire, c'est quand on est décivilisé.
01:05Les barbares.
01:06Oui, ce sont des barbares.
01:08Là, c'est le mot qu'il a employé.
01:09Il fait sa démonstration avec le dictionnaire.
01:10Alors dans le dictionnaire, il y a peut-être plusieurs définitions.
01:13C'est vrai, décivilisé, c'est vrai.
01:14Mais il y a aussi barbares étrangers.
01:16Il faut le dire.
01:18Mais Bruno Rotaillot, il en a fait une spécialité.
01:20Les mots, la surenchère des mots depuis son arrivée.
01:23Il nous a fait la mexicanisation pour les narcotrafiquants.
01:26La décivilisation.
01:28Cette fois, ce sont les barbares.
01:30Mais c'est surtout qu'il est attaqué.
01:31Donc il est déjà en position de se mettre sur le ring politique.
01:35Il est attaqué par Elifi qui retourne le mot barbare contre lui.
01:38Mais ça, ça l'arrange parce qu'il apparaît comme l'opposant, la cible principale des Elifi.
01:42Ça, ça l'arrange.
01:43C'est plus embêtant avec le RN.
01:45Jordan Bardella, il a fait cinq tweets ce week-end.
01:48Un pour saluer la victoire du PSG.
01:49Quatre pour attaquer Bruno Rotaillot.
01:54Alors évidemment, Bruno Rotaillot, lui, il n'a pas du tout changé de ligne.
01:57Il a assumé le mot.
02:00On lui rappellera quand même que quand il est arrivé à Place Beauvau,
02:02qu'est-ce qu'il a dit ?
02:03De l'ordre, de l'ordre, de l'ordre.
02:04C'était quand même le désordre ce week-end.
02:07Oui, et on le voyait encore à l'instant dans les images.
02:09Les images d'hier soir, le périphérique à nouveau accaparé par les bandes que l'on a vues
02:16avec des jets de barrières, etc.
02:17Avant lui, avant Bruno Rotaillot, il y a un autre ministre de l'Intérieur
02:20qui a eu les mêmes problèmes.
02:21C'est Gérald Darmanin.
02:22Oui, exactement.
02:23C'était le 28 mai 2022.
02:25Ce n'est pas si loin.
02:26C'était déjà pour une finale des Ligues des Champions qui avait eu lieu au Stade de France.
02:29On voit les images, un véritable fiasco des heurts, des violences partout.
02:34À chaud, le ministre, il avait refusé de reconnaître son erreur
02:38dans le calibrage des dispositifs policiers.
02:41Mais trois ans plus tard, qu'est-ce qu'il dit le même Gérald Darmanin ?
02:44On va le lire à l'écran.
02:47Ce soir-là, l'essentiel de la difficulté ne venait pas des supporters anglais,
02:50mais des délinquants de Seine-Saint-Denis qui faisaient des rasiats
02:53et pillaient des supporters.
02:55On s'est trompé de dispositifs de sécurité.
02:57Vous voyez, Maxime, la dure loi, la dure difficulté de ce métier de Premier Philippe de France.
03:04De quoi faire réfléchir Bruno Retailleau, qui en a bien profité depuis neuf mois du ministère de l'Intérieur.
03:08Il est passé du statut de sénateur respecté à celui de ministre populaire et présidentiable.
03:13Mais tout ça peut basculer en une nuit.
03:15Il vient de le vérifier.
03:16C'est pour cela qu'il ne va peut-être pas s'attarder Place Beauvau.
03:18D'ailleurs, c'est lui-même qui le dit ce soir.
03:20On en parlait tout à l'heure sur un autre dossier, celui de l'instauration d'un autre motif d'élection.
03:29Oui, effectivement, la proportionnelle.
03:30On rappelle le contexte.
03:32François Bayrou veut la proportionnelle.
03:34Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, n'en veut pas.
03:36Et il dit, je ne suis pas là pour porter cette politique-là.
03:39Donc, toutes les options sont sur la table, y compris celles, visiblement, de quitter le gouvernement.
03:42Pour l'instant, on en est là.
03:43On verra, mais c'est un bras de fer qui va sans doute monter.
03:46Elsa, Amélie ?
03:47On sait que Bruno Retailleau doit soigner sa sortie pour devenir un vrai présidentiable.
03:54Est-ce que c'est le bon moment, finalement, aujourd'hui ?
03:56Je ne suis pas sûr que ça l'arrange tant que ça de sortir si vite.
04:00Mais il vient de mesurer quand même qu'en une nuit, tout peut basculer du mauvais côté pour lui.
04:05Donc, c'est vrai que pourquoi pas choisir la proportionnelle.
04:09D'autres l'ont fait à Vau-Lui, Michel Rocard en 1985.
04:11Et puis la proportionnelle, c'est vraiment quelque chose, il est contre.
04:14Il y a quand même toujours un peu dans ses choix de la sincérité.
04:17Bruno Retailleau, ce n'est pas quelqu'un qui calcule.
04:19Ça, c'est quelque chose dont quelqu'un n'est pas d'accord.
04:21Oui, c'est ce que l'époque demande aussi, un peu d'authenticité,
04:24ou que les politiques aient des tripes et qu'on les sente parler.
04:26Mais moi, j'ai un problème avec le terme de barbare.
04:28Pour moi, il y a des actes barbares, mais il n'y a pas de barbares.
04:30Et encore une fois, peut-être qu'on peut parler d'actes barbares
04:34dans ceux qui ont mené au meurtre ou à des morts.
04:37Mais on parle aussi d'actes barbares quand on parle de décapitation, etc.
04:41Je trouve qu'on met dans des catégories des choses qui n'ont vraiment rien à voir.
04:45Et ça ne contribue pas à simplifier le débat.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations