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  • 26/05/2025
Lundi 26 mai 2025, retrouvez Clément Hélary (Chargé de campagne Forêt, Greenpeace), Marion Garcia (Cofondatrice, Les Meufs de l'Industrie), Marc Thiercelin (Skipper) et Blaise Desbordes (Directeur général, Max Havelaar France) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:15Et voici le sommaire du jour. Mon invité c'est Marc Thierselin, le skipper aux 5 tours du monde en solitaire,
00:20veut participer au Vendée Globe 2028 avec un bateau de classe Imoka en bois et matériaux bas carbone.
00:28Pari audacieux qu'il nous raconte dans une minute.
00:30Dans notre débat on détaillera le rapport publié par Greenpeace et Max Avelard sur la consommation de produits agricoles importés.
00:38Les impacts négatifs sont massifs en matière de respect des droits humains et d'environnement.
00:43Et puis dans notre rubrique Smart Ideas, je vous présenterai les meufs de l'industrie, le média qui veut casser les clichés et mettre en valeur les femmes du secteur industriel.
00:53Trois thèmes, 30 minutes pour les développer, c'est parti.
00:58L'invité de ce Smart Impact c'est Marc Thierselin, bonjour.
01:06Bonjour.
01:06Bienvenue, heureux de vous accueillir sur ce plateau.
01:08Vous êtes l'un de nos plus grands skippers, 5 tours du monde en solitaire à votre actif,
01:1224 transatlantiques en solo, en double ou en équipage, 7 solitaires du Figaro.
01:16Je ne peux pas faire toute la liste parce que sinon on y passerait la moitié de l'émission.
01:19Ce qui est sûr c'est que la passion elle est toujours là.
01:21Vous voulez participer au prochain Vendée Globe, c'est en 2028, sur un bateau de la classe Imoca, pas tout à fait comme les autres.
01:28Quel est le projet ?
01:29Voilà, moi en fait du fait de mon histoire aussi personnelle, au-delà du skipper professionnel et du marin,
01:36j'ai fait l'école boule tout jeune, je me suis toujours intéressé au bois.
01:39Et puis j'ai une dimension là par contre qui s'est étalée sur l'ensemble de ma vie assez prospective.
01:43Et quand j'ai découvert qu'on pouvait fabriquer un Imoca, donc un Imoca pour le rappeler, c'est un bateau qui fait le Vendée Globe, la route du Rhum, la Jacques-Vavre,
01:50enfin les grandes courses, qui mesurent 20 mètres de long, je résume, 20 mètres de long sur 6 mètres de large.
01:56Il pèse 8 tonnes, 8 tonnes et demie, ça dépend, et qui porte jusqu'à 640 mètres carrés de voilure.
02:00Donc il y a des contraintes ?
02:01Il y a des contraintes énormes.
02:02Rapidement le Vendée Globe c'est donc faire le tour du monde seul, à la voile, sans escale et sans assistance,
02:08ce qui sous-entend que le bateau, comme le marin, Moufam, va faire le tour du monde sans escale et sans assistance.
02:17Donc on est sur 50 000 kilomètres, un million de chocs dans les vagues, ce qui est considérable.
02:21Un million de chocs dans les vagues.
02:22Un million de vagues, ça c'est calculé par les ordinateurs.
02:25Et puis des différences de température énormes, tous les fuseaux horaires, des vagues qui vont aller de 0 m à 20 m, etc.
02:32Et donc vous vous dites, on revient au bois, et on va réussir à faire un bateau à partir de bois
02:37et d'autres matériaux bas carbone, qui va tenir ce défi-là ?
02:41Alors mon idée, enfin l'idée que je porte, on va dire, dans le projet que je porte,
02:44ce n'est pas du tout un retour en arrière, un truc folklorique et tout, non.
02:48C'est de travailler avec les outils d'aujourd'hui, que ce soit tous les outils qu'on utilise
02:53pour concevoir des bateaux, comme on dit, full carbone, en ramenant de la fibre naturelle dans un bateau carbone.
03:00C'est-à-dire qu'il y aura un mix entre du carbone et du bois, pour la partie coque,
03:04mais aussi du carbone et du bambou, pour la partie pont et roufle dessus,
03:09mais aussi du lin, du chanvre et de l'ortie.
03:13Et donc ça veut dire, si je prends le bambou, par exemple, on pourrait faire le lin, le chanvre ou l'ortie,
03:16mais le bambou, il a des caractéristiques qui lui permettent de remplacer quel type de matériaux, par exemple ?
03:22Alors il peut remplacer tout ce qui est polyester.
03:25Il coche toutes les cases, pour utiliser le terme actuel, du polyester.
03:29Il le bat à tous les niveaux. C'est naturel, évidemment.
03:33Je parle aussi de bois et de bambou européens. C'est une des idées du projet.
03:38Et par exemple, la Cobra Tex, l'entreprise dans le sud de Toulouse, d'anciens Airbus,
03:42qui travaille sur le bambou, a réussi à bobiner du bambou pour faire une forme,
03:48je résume, je grossise, je vulgarise, une forme de tissu de bambou,
03:53qui permet de créer des cloisons, qui permet de créer des formes
03:57et qui travaille actuellement sur l'Airbus vert du futur, dans les équipements intérieurs,
04:02que ce soit les coffres, les sièges, etc.
04:04Et là, l'idée dans mon bateau, ça serait de faire aussi la partie équipement intérieur,
04:08mais aussi le roof. Le roof, c'est un peu le toit qui domine le bateau pour le protéger.
04:12Et donc, l'objectif, c'est de faire un bateau révolutionnaire, d'une certaine façon.
04:18On peut employer ce terme, mais aussi compétitif.
04:21Tout à fait, c'est un bateau comme le bateau de Charlie Dalin dans le dernier Vendée Globe,
04:25donc avec des formes actuelles, mais qui mêlerait à peu près 70...
04:30L'idée, c'est de descendre à moins de 70% d'émissions de CO2
04:33et à un coût inférieur de 40%, à peu près.
04:37Est-ce que ça coûte moins cher d'utiliser ces matériaux ?
04:39Parce qu'en fait, quand on prend un bateau en polyester ou en carbone,
04:42on crée un moule, c'est un peu comme un gâteau,
04:44on crée un moule, donc on crée un bateau pour créer un autre bateau.
04:46Alors effectivement, le moule peut servir à plusieurs bateaux.
04:48C'est ce qui a fait que Beneteau, Jeannot ont réussi.
04:52La France est numéro un mondial dans la plaisance, c'est quand même beau.
04:56Et donc ça a fait...
04:56Là, on travaille directement sur ce qu'on appelle un moule mâle.
05:00On crée le bateau in extenso directement.
05:03Voilà.
05:04Et alors, on dit révolutionnaire,
05:05donc ça veut dire que l'idée, c'est quoi ?
05:08Par exemple, ça pourrait intéresser la filière bois.
05:10Moi, je dis ça spontanément, mais pas seulement.
05:13C'est-à-dire que vous parliez d'aéronautique,
05:14il y a d'autres secteurs qui pourraient bénéficier des avancées technologiques,
05:19des innovations que vous allez mettre en œuvre ?
05:21Alors l'idée que je porte, c'est donc ouvrir une voie, raconter une histoire.
05:24Ça, c'est fondamental pour moi parce que c'est pour ça que je reviens aussi,
05:28au-delà de la compétition et de la partie sportive et aventurière.
05:32Et en fait, si on prend un exemple simple,
05:34les voitures, dans les années 50, même 60,
05:37si on avait dit aux gens, on fera les voitures en plastique,
05:40les gens auraient été morts de rire.
05:42Il faut se souvenir des films américains,
05:43avec les grosses, cadiacres, bien lourdes,
05:47face à nos petites deux-chevaux et ensuite 4L et R5, etc.
05:52Aujourd'hui, beaucoup de voitures sont en plastique.
05:55Donc c'est vraiment en avance de phase, on va dire.
05:57C'est pour engager un mouvement.
05:59Ça correspond aussi, moi, en fait,
06:01il y a trois points importants dans ce projet.
06:03Il y a le côté recyclable, le côté réplicable,
06:05donc le bateau avec une utilisation multiple,
06:07et aussi le côté générationnel.
06:08C'est-à-dire que là, les messages que je reçois depuis décembre,
06:11c'est beaucoup des générations de la trentaine, on va dire,
06:13donc je vais appeler génération Z, voire Alpha,
06:16qui vont, qu'on le veuille ou non,
06:18moi, je ne suis pas de cette génération-là,
06:19mais qui vont vivre avec ça.
06:21Je dirais, d'un horizon 10 ans, 20 ans, 30 ans,
06:23ça ne sera plus quelque chose d'exotique
06:25de construire entre utiliser le chimique,
06:30le synthétique, le chimique et le naturel.
06:31L'idée, c'est ça, c'est de mêler le carbone,
06:34le verre, la résine,
06:36aux résines biosourcées, aux fibres naturelles qu'on a dit tout à l'heure.
06:40Et ça peut se décliner tant dans l'automobile
06:44que dans l'aéronautique, que dans le nautisme.
06:47Oui, alors, justement, le nautisme,
06:48vous parliez des grandes marques françaises,
06:51Jeannot-Bénéto,
06:52ça pourrait être l'avenir des bateaux produits par ces...
06:56C'est une des idées, je reprends aussi,
06:58je fais un pas de côté,
07:00on prend le cargo à voile, par exemple.
07:02Moi, c'est un sujet que je suis depuis une dizaine d'années.
07:05Au début, ça fait sourire dans les dîners,
07:06quand on parle de ça.
07:08Et effectivement, ça représente 1%, 2%,
07:10mais il faut bien partir de quelque chose dans un sujet.
07:13Et c'est intéressant parce que le cargo à voile
07:15ne sera jamais un cargo à voile,
07:17pour l'instant en tout cas,
07:18qu'à voile.
07:18Il y aura aussi encore des moteurs diesel,
07:20voire de l'hydrogène.
07:22Mais même si c'est que 20% du trajet...
07:24C'est déjà 20% d'économie d'émissions carbone.
07:27Exactement.
07:27Donc là, si on arrive à 50% sur les 70 espérés,
07:31c'est toujours 50%, tout ça.
07:33Donc ça, c'est une idée.
07:34Mais c'est aussi,
07:35bon, je crois que c'est vivre avec son temps,
07:37c'est d'intéresser les nouvelles générations
07:38parce que refaire un énième bateau carbone ou polyester,
07:41on sait faire.
07:42Donc c'est dupliquer un bateau.
07:44C'est pas forcément...
07:46C'est bien.
07:46Ils sont magnifiques, les bateaux.
07:48Et je le sais, j'en ai eu plein.
07:49J'en ai eu 5, 10 mochas.
07:51Mais on ne renverse pas la table.
07:53Le vôtre, on va beaucoup en parler
07:55si vous prenez le départ du Vendée Globe
07:58parce qu'il sera unique,
07:58parce qu'il sera révolutionnaire
07:59et parce qu'il portera un projet avec du sens aussi.
08:02Tout à fait.
08:02Et l'idée, c'est qu'il serve d'ambassadeur.
08:04C'est-à-dire qu'en fait,
08:04ce bateau ne soit pas utilisé seulement
08:05pour des courses type Imocha, Vendée Globe,
08:07Ronde du Rhum,
08:08qu'il soit utilisé dans les grands rassemblements de bateaux,
08:11dans les ports,
08:11qu'il voyage dans le monde entier,
08:13ça serait très bien.
08:14Et qu'on puisse se rendre compte,
08:15à ce titre,
08:16qu'on peut faire autrement.
08:18Et quant à la production industrielle
08:20ou la production de série,
08:21c'est toujours un problème
08:22parce que ramener de la fibre naturelle
08:23dans la production de série,
08:24de la production industrielle,
08:25c'est complexe
08:26parce que ça prend du temps,
08:28c'est de la main-d'oeuvre en plus,
08:29c'est du temps en plus.
08:30On est dans des réductions de coûts, etc.
08:32C'est aussi pour ça que les bateaux en bois
08:34ont toujours existé.
08:35Depuis Ulysse,
08:36les bateaux en bois,
08:37c'est majoritaire.
08:37Le carbone,
08:38ça a quoi ?
08:3840 ans dans notre histoire.
08:40C'est très récent.
08:41Et donc,
08:42c'est assez intéressant de se dire
08:44est-ce qu'on ne peut pas,
08:45par renverser la table,
08:46mais bousculer un peu la vie d'aujourd'hui
08:49et pour intéresser,
08:51je le disais,
08:51les nouvelles générations,
08:52il se veut dire
08:52on peut intégrer tant de pourcents,
08:56si ce n'est de fibre naturelle en tout cas,
08:57parce qu'il y a plein de procédés aussi
09:00qui rentrent en ligne de compte.
09:01Quand je disais
09:01le carbone déclassé,
09:04donc actuellement,
09:04j'ai le groupe Tebo
09:05pour les contreplaqués
09:06qui s'intéresse,
09:07qui crée un nouveau centre en France
09:09pour des nouveaux types de contreplaqués.
09:11Donc, ça l'intéresse encore plus.
09:13Il y a Airbus,
09:14donc une spin-off d'Airbus
09:15qui se rend compte
09:17qu'ils ont beaucoup de carbone déclassé,
09:19donc l'ont utilisé pour un bateau,
09:20mais l'utilisent aussi
09:21pour des lames
09:21de sportifs handicapés,
09:24mais aussi pour des surfs,
09:26mais aussi pour de l'automobile,
09:27etc.
09:27Ils se sont rendus compte
09:28plutôt que de l'enterrer
09:29dans de la terre,
09:30ils pouvaient utiliser ce carbone,
09:31c'est leur mot à eux,
09:33pour faire des pales d'éoliennes,
09:35etc.
09:35Donc là, l'idée,
09:36c'est de travailler
09:37avec du carbone déclassé.
09:38J'ai aussi,
09:39à travers Arkema
09:40et les résines biosourcées,
09:41une entreprise apparemment
09:42qui prend du polyester,
09:43qui le broie
09:44et qui en recrée.
09:46Donc c'est une démarche.
09:47Les matériaux,
09:48vous dites,
09:49ils existent,
09:49les technologies,
09:50elles existent,
09:51donc là,
09:52c'est les sponsors
09:52qu'il faut convaincre maintenant ?
09:54Alors maintenant,
09:54le problème,
09:54c'est tout un besoin
09:56de financement,
09:57un besoin d'énergie humaine,
09:58il y en a besoin
09:59de bonne volonté,
09:59mais on a besoin de fonds
10:00pour que les choses existent,
10:01ça c'est sûr,
10:02c'est ce que je cherche actuellement.
10:03C'est un budget de combien ?
10:04Le bateau,
10:05c'est un budget
10:05de 5 millions d'euros,
10:06donc on est à 40%
10:07un petit peu en dessous
10:08des bateaux actuels,
10:10full carbone,
10:11on va dire,
10:11donc déjà c'est important.
10:13Et puis après,
10:13le fonctionnement,
10:14c'est 2 millions d'euros par an,
10:15mais ça,
10:15ça viendra dans un deuxième temps.
10:17Ça,
10:17c'est un parcours du combattant,
10:18j'ai déjà reçu
10:19d'autres skippers
10:20sur ce plateau,
10:21c'est votre deuxième métier.
10:24Moi,
10:24depuis,
10:25j'ai une carrière longue,
10:26j'ai commencé à la voile en 70,
10:27donc ça fait longtemps,
10:27j'ai couru les 28 tours du monde,
10:30oui,
10:30j'ai passé beaucoup de temps.
10:31Dans ma vie,
10:31j'ai sur 35 ans professionnel,
10:33mais là,
10:35sur un projet comme celui-là,
10:36il y a une chose
10:37qui est pas mal
10:37et que je trouve chouette.
10:39Autant,
10:40j'ai entendu le mot impossible
10:41quasiment toute ma vie
10:41sur tous les projets
10:42que j'ai menés,
10:43qu'ils soient de voile ou autre d'ailleurs.
10:44Là,
10:45ça fait consensus.
10:47Donc c'est bien.
10:48Alors,
10:48c'est que intellectuel,
10:49c'est que des paroles,
10:50ça ne gâche personne,
10:51c'est que des écrits,
10:52mais c'est plutôt bon,
10:53ça accroche bien.
10:55Et il y a des partenaires
10:55technologiques,
10:56ça c'est bien.
10:57Airbus serait d'accord,
10:58des gens comme ça,
10:59c'est pas mal.
11:01Pour la partie matière.
11:02Ça pose le projet quand même.
11:03Oui, c'est bien.
11:04Et puis,
11:05on parlait tout à l'heure
11:06de filière,
11:07j'ai toute la filière bois,
11:09forestière,
11:09bois,
11:10qui s'intéresse.
11:11Je les ai vues,
11:11je vais les revoir en juin
11:12et c'est d'entraîner
11:14un peu toute une filière.
11:15C'est bien d'entraîner
11:16une filière moi je trouve
11:16parce qu'ils sont souvent
11:17un peu invisibilisés,
11:19on ne les connaît pas trop,
11:21c'est un peu des gros machins
11:22on va dire
11:22et ça emmène avec soi
11:24tout ça.
11:25Et surtout,
11:26si je,
11:28ça c'est mon côté
11:29un peu rêveur
11:31et un peu d'imaginer,
11:33j'étais au départ
11:34du 10ème Vendée Globe,
11:35du dernier Vendée Globe
11:35et je me disais
11:36si dans 4 ans
11:37au milieu de tous
11:37ces bateaux carbone
11:38il y a un bateau
11:39en bois carbone,
11:41ça rade la gueule.
11:42Effectivement,
11:42on peut conclure là-dessus.
11:43On a réussi
11:44avec quelque chose.
11:45Merci beaucoup,
11:45Marc Thierselin,
11:46bon vent dans tous vos projets,
11:48dans la partie voile
11:48et dans la partie recherche
11:50de sponsors
11:51et de financements.
11:52On passe à notre débat,
11:54l'impact désastreux
11:55des produits agricoles
11:56importés.
12:04Quel est l'impact social
12:06et environnemental
12:07des produits alimentaires
12:08importés ?
12:09On en débat avec
12:09Blaise Desbordes,
12:10bonjour.
12:11Bonjour.
12:11Bienvenue,
12:11vous êtes le directeur général
12:13de l'ONG Max Avelard France
12:14et Clément Ellary,
12:15bonjour.
12:16Bonjour.
12:16Bienvenue à vous aussi,
12:17vous êtes chargé de campagne
12:17de Forêt,
12:18chez Greenpeace.
12:20Vous avez publié
12:21le mois dernier
12:22avec l'Institut Veblen
12:24un rapport,
12:24une étude menée
12:25par le bureau d'études
12:26Le Basique.
12:28Peut-être la leçon principale,
12:29déjà,
12:29si on devait généraliser
12:30puis ensuite on rentrera
12:31dans le détail.
12:32Oui,
12:33je peux peut-être
12:33vous dire l'objet.
12:34L'objet,
12:35on voulait passer au scanner
12:36les importations françaises.
12:38Est-ce que ça va bien,
12:39ce que la France importe
12:40tous les jours
12:40en denrées alimentaires ?
12:41Est-ce que ça va bien
12:42sur le plan social,
12:43environnemental,
12:44au regard des grandes lois
12:46que l'Union européenne
12:47depuis une dizaine d'années
12:47essaye de passer
12:48pour être,
12:49je dirais,
12:49le leader mondial
12:50d'un commerce
12:51un peu plus équilibré ?
12:52Et donc ça,
12:53c'était l'intention.
12:54On a donc analysé
12:55tous les chiffres
12:55des importations françaises
12:57et les provenances,
12:58les pays,
12:59et analysé
13:00si sur le plan social,
13:01par exemple,
13:02sur le travail forcé,
13:02le travail des enfants
13:03ou sur le plan environnemental,
13:05la déforestation,
13:06le climat,
13:06il y avait un problème.
13:07Et là,
13:07le son,
13:08Thomas,
13:09c'est un peu cruel,
13:10un peu amer.
13:11C'est désastreux,
13:12mais on peut dire ça.
13:12C'est pas très bon.
13:13Dans une journée,
13:13par exemple,
13:15vous pouvez vous dire
13:15que votre jus d'orange
13:16du matin,
13:17votre riz basmati
13:18du midi,
13:19le parfum d'ambiance
13:20dans votre salle de bain
13:20pendant l'après-midi,
13:21le thé que vous prenez
13:22avec des amis
13:22et enfin l'apéritif du soir
13:24avec les noix de cajou,
13:25tout ça,
13:26ça recèle des lourds impacts.
13:28La bonne nouvelle,
13:29c'est qu'il y a des solutions.
13:30Et on va évidemment
13:31détailler ces solutions.
13:34Si on regarde,
13:35Clément et Larry,
13:36les produits,
13:38vous en avez listé
13:39quelques-uns,
13:40mais les plus problématiques,
13:42vous diriez quoi,
13:43spontanément ?
13:43Dans le rapport,
13:46les calculs permettent
13:47de montrer
13:47les trois filières
13:48les plus impactantes.
13:50Ce sont d'abord
13:51le soja
13:52pour l'alimentation animale
13:53que la France
13:54importe massivement,
13:55le cacao
13:56et l'huile de palme.
13:58Ce n'est pas
13:58une grande surprise.
13:59Ces trois filières-là,
14:00elles ont un impact
14:01particulièrement important
14:02d'un point de vue
14:03environnemental.
14:04Sur les questions
14:05socio-économiques,
14:07il y a d'autres produits
14:08qui peuvent poser problème
14:09en raison de questions
14:11de rémunération,
14:12notamment de travail forcé.
14:13On pense à la vanille,
14:14par exemple.
14:16On va en parler,
14:16mais restons sur
14:17l'impact environnemental.
14:19Par exemple,
14:19le soja,
14:20c'est un produit
14:20que vous connaissez bien.
14:23Il est d'abord
14:24essentiellement produit
14:25pour l'alimentation animale,
14:27ce soja,
14:27en proportion ?
14:28Oui, tout à fait.
14:29La France importe
14:303,5 millions de tonnes
14:31de soja chaque année,
14:34quasiment uniquement
14:34pour nourrir les animaux
14:36dans les élevages industriels.
14:38Ce soja vient majoritairement
14:40du Brésil,
14:41où il a un impact
14:42sur les écosystèmes
14:43et aussi sur les droits
14:45des populations,
14:46notamment des peuples autochtones.
14:47D'un point de vue environnemental,
14:49le rapport étudie
14:51l'impact sur le climat
14:52avec les émissions de gaz
14:53à effet de serre,
14:54qui est directement lié
14:55à l'impact sur les écosystèmes,
14:57mais les forêts,
14:57en particulier à déforestations,
14:59où le soja
15:00la participe aussi
15:01dans différents écosystèmes
15:03à la transformation
15:04et à la déforestation.
15:06Et puis,
15:06l'impact sur l'eau,
15:07avec l'usage de l'eau,
15:08d'une part,
15:09la consommation d'eau
15:09et puis la pollution
15:10de l'eau aussi,
15:11c'est-à-dire la quantité
15:12d'eau nécessaire
15:13à diluer les pollutions
15:14générées par la production,
15:16notamment par les engrais
15:17ou les pesticides
15:17qui sont utilisés.
15:18Est-ce que les agriculteurs
15:20ont des alternatives ?
15:21Parce que c'est toujours
15:22la question qu'on pose.
15:23On se dit,
15:25il faudrait moins
15:25importer de soja
15:26pour nourrir
15:26les animaux
15:28dans les fermes françaises,
15:29mais c'est quoi
15:29les alternatives ?
15:31Alors,
15:31clairement,
15:33pour changer de modèle
15:34et pour importer
15:35moins de soja
15:37du Brésil,
15:40c'est important
15:40de changer de modèle
15:41de production
15:41et d'adopter
15:43des pratiques
15:44plus agroécologiques
15:45dans lesquelles
15:45le soja
15:47importé du Brésil
15:48avec ces impacts-là
15:49n'a pas sa place.
15:50Il y a déjà
15:50des personnes
15:51qui produisent
15:51de cette manière-là.
15:52Il y a déjà
15:52des cahiers des charges
15:53qui interdisent
15:54notamment le soja OGM
15:55et le soja brésilien
15:56étant presque uniquement
15:58OGM.
15:59Il y a des producteurs
16:00qui s'en passent.
16:01Donc,
16:01au quotidien,
16:03il y a des personnes
16:03qui montrent
16:04que c'est possible
16:04de produire autrement.
16:05Si on parle
16:06du respect
16:07des droits humains,
16:08de la rémunération
16:08ou des conditions
16:09de travail,
16:10il y a pas mal
16:13d'exemples
16:13dans ce rapport.
16:16Je ne sais pas
16:16sur lesquels
16:17vous voulez parler.
16:18J'ai vu les tomates
16:18au Maroc,
16:19j'ai vu la production
16:19d'avocats
16:20au Pérou,
16:21au Kenya.
16:22Qu'est-ce que vous
16:22ciblez,
16:24qu'est-ce que vous dévoilez ?
16:25L'impact majeur
16:26qui nous interpelle,
16:27c'est la grande pauvreté
16:28d'un certain nombre
16:29de producteurs
16:30et productrices
16:31qui font
16:32nos aliments
16:33importés.
16:33Vous avez cité les tomates,
16:34tout à fait au Maroc,
16:35on a des cas
16:36de harcèlement,
16:38de travail forcé
16:39et surtout
16:40une grande pauvreté
16:40avec un niveau
16:41d'à peu près 50%
16:42à 60% seulement
16:43d'un revenu minimum vital.
16:45Le revenu minimum vital,
16:46c'est un outil
16:47très utile aujourd'hui.
16:48C'est des économistes
16:49qui calculent
16:49combien une personne
16:50juste pour vivre
16:51avec la base,
16:53l'extrême base
16:54a besoin.
16:55Et donc,
16:56par rapport à ce niveau,
16:57on calcule
16:57s'il le touche ou pas.
16:58Pour les tomates,
16:59ce n'est pas le cas au Maroc.
17:00Pour l'avocat,
17:00par exemple,
17:01au Pérou,
17:01ou au Kenya,
17:02la France importe massivement
17:03de ces deux pays,
17:04non seulement on a
17:04les problèmes environnementaux
17:05qui ont été mentionnés,
17:07mais on a un revenu
17:07d'environ 55% à 60%
17:09là aussi
17:10de ce qui est nécessaire
17:11au niveau vital.
17:12Donc,
17:12chaque fois que vous prenez
17:13un avocat,
17:14vous contribuez à la pauvreté
17:15et vous validez
17:17quelque part la pauvreté.
17:18Donc,
17:18ce qu'on a su faire
17:19dans l'Union européenne,
17:20dans un certain nombre
17:20de domaines,
17:21c'est de poser des seuils.
17:23Et donc,
17:23vous questionniez
17:24les alternatives.
17:25Mais bien sûr
17:25qu'il faut aller
17:26vers des alternatives.
17:26On ne peut pas imaginer
17:28que la France,
17:28dans sa politique commerciale,
17:29fasse du dumping
17:30social et environnemental.
17:32Et l'Union européenne,
17:32pareil.
17:33Or,
17:34le drame,
17:34c'est qu'après avoir développé
17:35des directives
17:36vraiment innovantes
17:38pour filtrer,
17:39je dirais,
17:39les importations
17:41qui entrent
17:41dans l'Union européenne,
17:42eh bien,
17:42on est en train
17:42de détricoter ça,
17:44que ce soit sur le plan
17:44de la déforestation,
17:46le règlement a été repoussé,
17:48et très récemment encore,
17:49sur le plan
17:49de la vigilance
17:50des droits de l'homme,
17:51on demandait
17:52aux multinationales européennes
17:53d'avoir au moins
17:53un regard,
17:55au moins un regard
17:55de vigilance,
17:56eh bien,
17:56même ça,
17:57apparemment,
17:57ça ne convient plus
17:58aux autorités européennes.
17:59La CS3D,
18:00avec notamment
18:01une prise de parole
18:02d'Emmanuel Macron
18:02il y a quelques jours.
18:04Justement,
18:05on va parler
18:06du règlement
18:07sur la déforestation
18:08afin de garantir
18:10qu'il y ait plus de,
18:11moins de déforestation
18:12dans nos assiettes.
18:14Peut-être,
18:14on peut rappeler
18:15ce que dit,
18:15ou ce que disait,
18:17ou ce que dira,
18:17je ne sais pas,
18:18le règlement européen.
18:19Oui,
18:19alors,
18:20le règlement européen,
18:21il doit être mis en oeuvre
18:21d'ici la fin de l'année,
18:22après un report
18:23d'un an environ.
18:25Ce rapport,
18:25il oblige les entreprises
18:26qui mettent sur le marché
18:27européen des produits,
18:28un certain nombre
18:29de produits à risque,
18:30en particulier,
18:30donc ça couvre,
18:31par exemple,
18:32le soja dont on vient
18:33de parler,
18:34il oblige les entreprises
18:35à s'assurer
18:36que ces produits
18:36ne sont pas issus
18:37de terres déforestées
18:38après 2020.
18:40Et donc,
18:42il interdit,
18:43il a mis sur le marché
18:43des produits de ce type-là.
18:45Donc,
18:45c'est une véritable avancée,
18:46et ce n'est pas absolument
18:47parfait dans le sens
18:48où ça ne couvre pas
18:48d'autres types d'écosystèmes,
18:50mais c'est une véritable avancée
18:51qu'il est important
18:52de maintenir
18:53et qui doit être mis en oeuvre
18:54d'ici la fin de l'année.
18:54Donc,
18:55c'est très contraignant
18:56parce que c'est une interdiction
18:57dont on parle.
18:58Est-ce qu'il est en passe,
19:00on parlera de la 16-3D après,
19:02mais du devoir de vigilance,
19:03est-ce qu'il est en passe
19:04d'être édulcoré
19:05puisqu'il y a effectivement
19:06ce mouvement un peu général
19:08au niveau européen,
19:10dans la foulée
19:11des résultats des élections,
19:13ce n'est pas un hasard ?
19:15Oui,
19:15alors,
19:15ce qu'il faut rappeler aussi,
19:17c'est le constat,
19:18c'est que personne ne veut
19:19de déforestation dans son assiette.
19:20C'est le seul moyen
19:21de pouvoir...
19:22Non, ce n'est pas forcément.
19:23Oui,
19:23mais justement,
19:23le seul moyen de s'en assurer,
19:25c'est de mettre en place
19:25des législations
19:26qui s'appliquent
19:27à l'ensemble de la filière
19:28et qui garantit
19:29qu'il n'y a pas de déforestation
19:31quand on consomme
19:31un de ces produits-là.
19:33Et donc,
19:34ce règlement,
19:36aujourd'hui,
19:37il n'est pas remis en question
19:38au même niveau
19:39que la directive
19:40et on compte bien
19:42faire en sorte
19:43qu'il soit maintenu,
19:45qu'il continue
19:45à s'appliquer
19:46de manière large
19:47et stricte
19:48pour qu'il n'y ait pas
19:49de retour en arrière.
19:50Si je peux ajouter un mot
19:51sur les petits producteurs,
19:52vous savez que,
19:53par exemple,
19:53pour le café
19:54et le cacao,
19:55vous avez deux types
19:56d'agriculture.
19:57Une grande agriculture
19:57industrielle,
19:59de plein soleil,
20:00bourrée de nîtes,
20:00de pesticides,
20:01etc.
20:02Et puis,
20:02une agriculture
20:02protétrice du climat,
20:04c'est celle que
20:04le commerce équitable
20:05notamment défend,
20:06que l'agriculture bio défend,
20:07qui a l'effet
20:08de petits producteurs pauvres.
20:09Donc, appliquer le même
20:10règlement sur ces deux types,
20:11vous voyez la différence.
20:12Pour une grande exploitation
20:13brésilienne,
20:14c'est facile de géolocaliser
20:15ces parcelles.
20:16Pour mille petits producteurs
20:17dans les montagnes du Tchapa,
20:18c'est plus compliqué.
20:19Donc, nous,
20:19on demande quand même
20:19que d'ici le 1er janvier,
20:21l'Union européenne
20:22accompagne un peu mieux
20:22ceux qui protègent
20:24le climat et la biodiversité
20:25en faisant nos aliments
20:26du bon café
20:26et du bon cacao.
20:27Dans le cadre
20:28de ce règlement
20:29dont on parle.
20:31Et sur la CS3D,
20:32cette directive
20:33sur le devoir
20:33de vigilance des entreprises,
20:35comment vous avez réagi
20:36quand vous avez entendu
20:37le président de la République
20:37dire « Ah, peut-être
20:38que c'est trop compliqué ».
20:39Très mal.
20:39On a réagi extrêmement mal
20:41et c'est l'ensemble.
20:41Il y a 160 organisations
20:42en France qui sont mobilisées
20:44et beaucoup plus en Europe.
20:45Il y a des entreprises,
20:46notamment le Mouvement Impact France
20:48que vous connaissez sans doute,
20:49dont je fais partie également,
20:51qui disent
20:51« Mais quel est ce contresens ? »
20:53Une directive qui demandait
20:55de manière innovante
20:56et précurseur
20:57de regarder tout au long
20:59d'une chaîne.
20:59Les multinationales,
21:00aujourd'hui,
21:00ont des chaînes très très longues
21:01de sous-traitance
21:02et de regarder les atteintes
21:04aux droits de l'homme,
21:04d'avoir une vigilance,
21:05de faire un rapport là-dessus,
21:07c'était une obligation de moyens
21:08pour qu'on soit au moins conscient
21:10si oui ou non
21:10il y avait un problème.
21:11Même cette vigie,
21:13même ce fanal
21:14dans l'obscurité
21:14et l'opacité
21:15des supply chains mondiales,
21:16maintenant,
21:17on veut le détricoter.
21:18C'est très malheureux
21:18que le président français
21:20et le chancelier allemand
21:21aillent dans ce sens.
21:22Ce n'est pas gagné non plus
21:23parce que ce n'est pas simplement
21:24une interview
21:25qui permet de détruire
21:26une régulation européenne,
21:27mais c'est un très mauvais signal.
21:28Je ne comprends pas
21:29pourquoi,
21:30alors que l'Union européenne
21:32avec le pacte vert
21:32avait esquissé
21:34le cadre régulateur
21:35de demain,
21:37on est en recul.
21:38Est-ce que véritablement
21:39le dumping social
21:41et environnemental
21:42est l'avenir
21:42de l'Union européenne ?
21:43Je ne crois pas.
21:44Merci beaucoup.
21:45Merci à tous les deux
21:46et à bientôt
21:47sur Be Smart for Change.
21:48On passe tout de suite
21:49à notre rubrique start-up.
21:57Smart Ideas
21:57avec Marion Garcia.
21:59Bonjour.
21:59Bonjour.
22:00Bienvenue.
22:00Vous êtes la cofondatrice
22:01des meufs de l'industrie
22:02média que vous avez créée
22:03il y a un peu plus d'un an,
22:05mars 2024,
22:06avec Hélène Agerome
22:07et Nicolas Maury.
22:09Et avec quelle idée ?
22:10Racontez-moi.
22:11Écoutez,
22:11avec un constat
22:12plutôt simple.
22:13À la base,
22:14on travaille tous les trois
22:15dans une start-up industrielle
22:17et un jour,
22:17en revenant de rendez-vous,
22:19on se dit
22:19mais pourquoi
22:20on n'a pas
22:20d'homologue féminin ?
22:22On croise toujours
22:23des directeurs,
22:24des responsables
22:25de production
22:26aux masculins.
22:27Et donc,
22:28on s'est dit
22:28où sont les femmes
22:29de l'industrie
22:30et de là,
22:32une volonté
22:33de les mettre en avant
22:33et de leur donner la parole
22:35puisqu'il y en a
22:36et elles font des métiers
22:37tout aussi passionnants
22:39que les hommes.
22:40Oui,
22:40effectivement,
22:40avec ce constat,
22:41c'est l'INSEE
22:42qui nous donne ces chiffres.
22:43Il date de 2022
22:44mais ils n'ont pas dû
22:45malheureusement
22:45beaucoup évoluer.
22:47Moins de 30%,
22:4828,5% de femmes
22:49dans les effectifs
22:50de l'industrie
22:51et puis,
22:51plus on monte
22:51dans ce que vous décriviez,
22:53dans la chaîne
22:53de responsabilité,
22:54on est à moins de 20%
22:55dans les postes
22:56de responsabilité.
22:59Déjà,
22:59sur le constat général,
23:00comment avait inversé
23:01la tendance ?
23:02Il s'explique comment
23:03ce déficit de femmes
23:05dans l'industrie ?
23:06Alors,
23:06historiquement,
23:07déjà,
23:08il n'y avait pas
23:09de femmes dans l'industrie
23:10il y a encore
23:11une cinquantaine d'années
23:12et c'est de plus en plus
23:15compliqué
23:16parce qu'il y a
23:17une demande
23:18qui est grandissante
23:19de main-d'oeuvre
23:20avec la réindustrialisation,
23:23avec les enjeux
23:24aujourd'hui en France
23:25et l'image
23:26de l'industrie
23:27dans même
23:28les programmes scolaires
23:28n'a pas forcément
23:29énormément évolué.
23:31On associe ça
23:32au fordisme,
23:34au taylorisme,
23:34à Chaplin,
23:35parfois.
23:36Encore ?
23:37Encore.
23:37Donc,
23:37ce sont des clichés,
23:38enfin,
23:39ça a existé,
23:39mais ce sont des clichés
23:40qui ont la vie dure.
23:41Qui ont la vie dure,
23:41qui persistent
23:42dans la tête des jeunes
23:44mais aussi du grand public,
23:46des personnes
23:46qui ne sont pas dans l'industrie
23:47et en fait,
23:48quand on gratte le vernis,
23:50on se rend compte
23:50que dans l'industrie,
23:51il y a énormément de choses
23:52et que ça n'a plus rien à voir
23:54avec ces stéréotypes-là.
23:55Oui.
23:56À quel point ces métiers,
23:57justement,
23:58ont évolué ?
23:58Vous avez des exemples
23:59en tête.
24:00On a souvent ce stéréotype
24:04de l'industrie,
24:05c'est sale,
24:06c'est très bruyant.
24:08Aujourd'hui,
24:08ou alors c'est difficile
24:09pour le corps,
24:10les femmes sont moins capables
24:12parce qu'elles ont moins de force
24:13et en fait,
24:14aujourd'hui,
24:15tout est fait
24:16pour que les humains
24:19soient bien traités,
24:21soient mieux traités
24:21et il y a des ingénieurs,
24:25il y a des responsables,
24:26comme je disais,
24:26de production,
24:27des techniciens de maintenance
24:27mais en fait,
24:28aujourd'hui,
24:29tout le monde est capable
24:29de faire ses métiers
24:31et donc,
24:32du coup,
24:32les stéréotypes
24:33qui ont la vie dure,
24:34on essaye un petit peu
24:35de les balayer.
24:35Alors,
24:36c'est l'objectif de ce média.
24:37Quel format vous proposez
24:38avec les meufs de l'industrie ?
24:40Eh bien,
24:40c'est ce que tu es un peu
24:41à l'intérieur de l'industrie,
24:42montrer ce qui se passe
24:43concrètement dans les usines
24:44avec les personnes
24:45qui travaillent à l'intérieur.
24:46Donc,
24:47on a choisi le format
24:48de la vidéo
24:49parce que c'est...
24:51Mais une image vaut mille mots
24:52donc une vidéo
24:53vaut tout l'ordre du monde
24:54et donc,
24:55c'est des formats
24:57notre cible principale,
24:59c'est les jeunes,
25:00de leur montrer,
25:01les jeunes et jeunes femmes,
25:02leur montrer ce qui se passe
25:03dans l'industrie
25:03donc réseaux sociaux,
25:05Instagram,
25:06TikTok
25:07mais aussi LinkedIn
25:07pour le côté plus professionnel
25:09et le but,
25:10c'est d'aller à l'essentiel,
25:12de montrer un métier
25:14au travers d'un parcours
25:16et parfois même
25:17de passion
25:18de ces jeunes femmes.
25:20Évidemment,
25:21avec des rôles modèles,
25:21c'est souvent très important
25:22d'avoir des rôles modèles.
25:24Il y a aussi des entreprises
25:25qui font appel à vous
25:26pour que vous veniez parler
25:27justement de la place
25:29des femmes
25:29dans ces métiers ?
25:31C'est ça.
25:31On a aussi effectivement
25:32des entreprises
25:33qui nous sollicitent
25:34parce qu'il y a aussi
25:35ce grand souci
25:37du syndrome
25:38de l'imposteur
25:39quand on est une femme.
25:42Donc,
25:42on vient aussi
25:43travailler sur ces notions
25:44de leadership,
25:46de oser prendre la place.
25:47On disait tout à l'heure
25:47moins de 20%
25:49à des postes
25:49à responsabilité
25:51pour les femmes
25:51mais c'est aussi
25:52oser candidater,
25:54oser se dire
25:55je peux le faire
25:56tout autant
25:57que n'importe qui
25:58parce que j'ai
25:59les compétences
25:59et même si je ne les ai pas
26:01toutes,
26:02je vais les apprendre
26:03et y arriver.
26:04Et ça veut dire
26:05qu'il y a beaucoup
26:05de postes à pourvoir
26:06aujourd'hui
26:07dans l'industrie
26:07en France
26:08notamment pour des jeunes femmes ?
26:10Oui, il y a des milliers
26:12de postes à pourvoir
26:13tous secteurs confondus,
26:15tous postes confondus
26:16donc c'est vraiment
26:18des métiers d'avenir.
26:20C'est quoi,
26:21en quelques mots,
26:21le modèle économique
26:22de votre média ?
26:23Vous vivez de quoi ?
26:24Eh bien,
26:25aujourd'hui,
26:26comme une agence de communication,
26:27c'est de la prestation
26:28de services,
26:29une vidéo à un tarif,
26:31une prestation à un tarif
26:33et ça nous permet
26:34d'en vivre
26:35et d'aller faire découvrir
26:37de plus en plus
26:37d'industries aussi
26:39tout en rendant la visibilité
26:41qu'elle mérite.
26:42Merci beaucoup
26:43Marion Garcia,
26:44bon vent aux meufs
26:46de l'industrie.
26:47Voilà,
26:47c'est la fin de ce Smart Impact.
26:48Merci à toutes et à tous
26:49de votre fidélité
26:51à BeSmart for Change.
26:52Salut !
26:53Sous-titrage Société Radio-Canada

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