- il y a 6 mois
La porte-parole du gouvernement Sophie Primas était l'invitée du Face à Face sur RMC et BFMTV ce vendredi 23 mai. Elle évoque la mobilisation des taxis contre la nouvelle tarification du transport sanitaire et les chauffeurs VTC. Elle revient aussi sur ses propos assurant que "le macronisme trouvera une fin" prochainement et sur le recadrage d'Emmanuel Macron envers ses ministres lors du Conseil de défense sur l'entrisme islamiste.
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00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:098h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Sophie Prima.
00:13Bonjour Apolline de Malherbe.
00:14Merci d'être avec moi ce matin pour répondre à mes questions sur RMC et BFM TV.
00:18Vous êtes la porte-parole du gouvernement, vous venez des Républicains, vous êtes une proche de Bruno Retailleau.
00:24Il y a beaucoup de questions à vous poser très concrètes et assez immédiates, notamment sur les taxis.
00:28Et puis des questions plus politiques parce que vous avez en quelque sorte remis de la politique dans ce gouvernement en dix ans,
00:35malgré le fait que vous partagez ce gouvernement avec des macronistes, que pour vous le macronisme allait se terminer en gros avec Emmanuel Macron.
00:45Vous reviendrez dans un instant là-dessus parce que les macronistes vous demandent même des excuses.
00:48Mais je voudrais qu'on parle de ce qui se passe dans les taxis parce que ça se corse et encore ce matin.
00:52Cinquième journée de mobilisation pour les taxis avec des tensions sur le terrain, avec des blocages.
01:00Aujourd'hui ce sera à Paris et à Marseille.
01:04Est-ce que vraiment il fallait attendre cinq jours, voire six, puisque la première rencontre avec le ministre des Transports et avec François Bayrou,
01:11ce ne sera que demain soir ?
01:12Non, la main a été tendue bien avant, puisque le ministre des Transports, Philippe Tabarro, a proposé mercredi déjà des rencontres.
01:22Les organisations n'ont pas souhaité venir à sa demande et à cette réunion.
01:27Donc non, la main a été tendue.
01:29Et nous souhaitons vraiment que cette confrontation, cette discussion avec les organisations syndicales ait lieu.
01:36Philippe Tabarro fait des annonces, il propose dans le champ de la concurrence un certain nombre d'actions pour assurer la position des taxis.
01:46Donc nous sommes prêts à discuter, nous sommes prêts à avancer sur leurs problématiques.
01:51Il faut toujours privilégier la voie du dialogue.
01:53Alors il y a deux points sur lesquels les taxis sont en colère.
01:57Il y a la question du transport sanitaire et il y a la question de la réglementation vis-à-vis des VTC.
02:03Si on s'arrête d'abord sur la question de la tarification du transport des malades.
02:08Aujourd'hui, le transport des patients n'a cessé d'amplifier en termes de prix pour l'État 6,3 milliards d'euros
02:17parce que l'assurance maladie prend en charge 65 millions de trajets.
02:21Est-ce que vous allez faire machine arrière ?
02:22Non, on ne va pas faire machine arrière.
02:24Il s'agit de faire environ 100 millions d'économies, entre 100 et 150 millions d'économies sur 6,3 milliards.
02:30Donc c'est 2% d'économies qui seront faites sur l'efficacité, ne seront pas faites sur le service aux malades.
02:37Vous voyez bien qu'on a une population qui vieillit, on a une population qui est confrontée à des déserts médicaux,
02:42en particulier dans la ruralité.
02:44Il n'est pas question de laisser les personnes isolées, mal soignées et sans accès aux soins.
02:48Donc c'est ça qu'il faut qu'on consolide.
02:52Est-ce que ça veut dire que les taxis étaient habitués à une sorte de manne ?
02:56Non, il n'y a pas d'habitude. Moi, je ne fais pas de procès d'intention à personne.
03:00Il y a plusieurs sujets sur lesquels il faut qu'on réfléchisse et qu'on réfléchisse avec eux.
03:03Comment on peut optimiser ? Comment on fait qu'il y ait des taxis qui ne reviennent pas à vide, par exemple ?
03:08Comment on fait pour optimiser leur tournée quand c'est possible, quand les malades sont compatibles ?
03:12Comment on avance là-dessus ?
03:14Mais je le répète, c'est 2% d'effort sur 6,3 milliards, comme vous l'avez dit tout à l'heure.
03:19Donc ça doit être possible en termes d'efficacité, plus de lutte contre ce qui pourrait être des dérives parfois.
03:24Des dérives ? Alors vous le dites, j'ai eu deux types de témoignages sur RMC
03:28qui m'ont particulièrement alerté cette semaine sur la complexité de ce système.
03:32L'un des témoignages, c'était un médecin.
03:34Un médecin qui disait « je suis sous la pression de mes malades »
03:38qui eux-mêmes sont sous la pression des taxis.
03:41Ils disent que parfois les malades viennent et leur disent « il me faut absolument mon bon de transport ».
03:45Ils se sont habitués en quelque sorte à ce bon de transport parce que les taxis leur disent
03:49« j'ai besoin de votre bon de transport pour le retour, sinon je ne vous attends pas ».
03:53Est-ce qu'il y a eu ces dérives-là ? Est-ce que vous le constatez ?
03:55Écoutez, il suffit d'aller à l'entrée d'un hôpital et de regarder à l'accueil comment ça se passe.
04:00Et effectivement, il y a beaucoup de trafic au sens affluence entre le guichet et les chauffeurs de taxi qui arrivent.
04:10Mais je le répète, il ne faut pas abîmer ce qui est l'accès aux soins pour les Français.
04:16Donc il faut travailler sur l'optimisation des flux, sur l'organisation des flux avec les taxis,
04:21s'assurer qu'on fait le maximum pour réduire les frais.
04:24« Moi, je ne veux pas faire de procès d'intention, il faut qu'on regarde ensemble avec les médecins,
04:29avec l'assurance sociale, avec Catherine Vautrin, avec les organisations, comment on peut optimiser ».
04:33Et l'autre type de témoignage, c'était aussi ce matin notamment un chauffeur de VSL.
04:37Ce sont les véhicules de santé légers.
04:39C'est-à-dire que ce ne sont pas des ambulances au sens où on peut allonger le patient,
04:43ce sont des ambulances tout de même, mais dans lesquelles les patients sont assis.
04:48Donc ils ne sont pas taxis, ils sont véhicules de santé et ils disent pour un même trajet,
04:53nous on prend parfois la moitié du prix de ce que prend un taxi.
04:57Parce que le taxi, au-delà des 50 km, c'est le double du prix qui s'affiche.
05:01Pourquoi vous ne privilégiez pas les VSL ?
05:02Vous voyez très bien qu'on a là un travail d'optimisation et d'organisation à faire
05:06et c'est particulièrement là-dessus que Catherine Vautrin va travailler.
05:10Oserez-vous le dire au taxi, même dans la tension qui est en train de s'installer ?
05:15Écoutez, il y aura des discussions sur...
05:17Il faut qu'on fasse des économies, pas pour faire des économies,
05:20pour faire perdurer le système.
05:21Donc il faudra travailler avec tout le monde.
05:23Les VSL, qui sont probablement une solution intermédiaire.
05:27Les taxis, dont certains font 90% de leur chiffre d'affaires avec le transport sanitaire.
05:32Donc est-ce que c'est aujourd'hui la totalité de leur business ?
05:35C'est une question qu'il faudra se poser, leur poser.
05:37Et puis il faut les protéger de la concurrence déloyale.
05:40C'est sur quoi le ministre des Transports travaille.
05:43Alors, les protéger sur la concurrence déloyale.
05:46Ça c'est l'autre volet, la question des maraudes électroniques.
05:48En gros, pour bien préciser les choses, pour que tout le monde comprenne de quoi il s'agit.
05:52Les VTC ont le droit, par exemple, d'aller chercher un client dans une gare ou dans un aéroport.
05:58Mais uniquement s'il y a eu une commande préalable.
06:01Ils n'ont pas le droit de zoner autour.
06:03Ils n'ont pas le droit de rester en planque, en quelque sorte,
06:06ou à l'arrêt devant les gares et les aéroports.
06:12Mais ce que disent les taxis, c'est que dans les faits,
06:16ils restent quand même dans le coin pour que dès qu'on appuie sur son appui beurre,
06:19on ait immédiatement un chauffeur qui arrive.
06:22Est-ce que vous le constatez ?
06:23Est-ce que vous allez les aider à lutter contre ce que eux estiment être une dérive ?
06:26C'est l'engagement qu'a pris le ministre des Transports.
06:28Ça fera l'objet de la discussion demain dans la rencontre qu'il y aura avec les taxis.
06:34Comment on peut lutter contre ça ?
06:36Comment on peut lutter contre les dérives de ce système-là ?
06:39On doit protéger aussi cette profession que sont les taxis sur cette concurrence qui est déloyale.
06:44Mais j'observe qu'eux-mêmes ont fait beaucoup d'efforts sur l'utilisation des plateformes.
06:48Ils se sont beaucoup modernisés.
06:51Et donc, ils utilisent aussi les mêmes outils.
06:54Donc, il faut, encore une fois, regarder dans l'ensemble.
06:57Regarder comment on peut améliorer l'efficacité sur les transports sanitaires.
07:00lutter contre la fraude.
07:01Et le ministre des Transports a été très allant avec le ministre de l'Intérieur
07:04pour qu'on puisse aller jusqu'à la verbalisation de ceux qui trichent.
07:07Et là-dessus, vous allez donc soutenir les taxis dans cette vigilance.
07:12La patronne d'Uber France, qui s'exprime rarement,
07:15a accepté de répondre à mes questions ce matin sur RMC,
07:17Laureline Serriès.
07:19Elle parle de cette agression de chauffeur Uber.
07:21Mais elle dit également qu'il y a une tension entre les deux depuis longtemps.
07:25Et notamment sur le partenariat qui pourrait exister entre Uber et les taxis.
07:30Écoutez.
07:31Trois chauffeurs de taxis qui travaillent avec l'application Uber
07:35ont subi quelque chose de grave il y a quelques semaines, en fait, sur l'application.
07:39Ils ont été poursuivis et traqués nuit et jour dans toute l'île de France
07:43au travers par des groupes de taxis qui se sont organisés,
07:46selon leur propre dire, en milice pour les retrouver, un véhicule à être endommagé.
07:50C'est-à-dire, ce que vous voulez dire, c'est qu'ils ont fait semblant
07:52de commander un taxi sur l'application Uber
07:55pour pouvoir visualiser où est-ce qu'ils étaient, les suivre ?
07:58Cela peut exister, mais en l'occurrence, ça n'était pas ça.
08:01C'est que c'était des taxis qui avaient un marquage Uber sur leur voiture.
08:06Donc, ils étaient repérables dans la rue.
08:07Les plaques ont été relevées.
08:09Et ensuite, des groupes se sont formés
08:12de manière à les poursuivre pendant plusieurs jours.
08:15Est-ce qu'on est à nouveau en train de basculer
08:17dans ce qu'il y avait eu lieu il y a quelques années ?
08:19C'est-à-dire, une véritable guerre avec des tensions sur le terrain
08:22entre les taxis et les VTC ?
08:23C'est la raison pour laquelle il faut faire appliquer la réglementation
08:26avec beaucoup de fermeté.
08:29Avoir des milices qui chassent, qui prennent en chasse des chauffeurs Uber,
08:33ce n'est pas acceptable.
08:34On est dans un pays de droit.
08:35Il faut donc respecter le droit, le faire respecter
08:37par l'ensemble des intervenants.
08:39Et c'est ce que va s'attacher à faire
08:40à la fois le ministre de Transport et le ministre de l'Intérieur.
08:43Sophie Prima, il y a un autre point sur le transport.
08:44Je recevais ici à ce même micro hier matin
08:47le patron de la SNCF qui dit
08:49qu'on a besoin d'un milliard à partir de 2028
08:52pour simplement maintenir en l'état les lignes.
08:55Et il suggère, pour trouver ce milliard,
08:59de remettre en quelque sorte ce qui était la taxe,
09:03l'éco-taxe, en mettant en place une taxe poids lourd,
09:06notamment contre les poids lourds qui traversent la France,
09:09qui font le plein avant de passer la frontière,
09:12qui ne dépensent donc rien sur notre territoire,
09:14tout simplement pour passer par exemple
09:15du Luxembourg vers l'Espagne.
09:19Est-ce que vous pourriez envisager de remettre l'éco-taxe ?
09:22Alors vous savez que le 5 mai dernier,
09:23il y a eu à Marseille le lancement d'un grand plan
09:25qui s'appelle France Ambition Transport
09:27sous l'égide du Premier ministre et du ministre des Transports,
09:31avec un travail qui s'est engagé
09:32pour justement rechercher les sources de financement
09:35et en particulier des grands projets ferroviaires
09:38et de rénovation du ferroviaire.
09:39Le président Farandou fait cette proposition,
09:42ça sera donc dans le débat.
09:43Moi j'étais là, j'étais parlementaire en 2013
09:45au moment des bonnets rouges,
09:48vous vous rappelez, qui avaient été initiés par ce péage
09:51et qui ont eu la peau de l'éco-taxe.
09:54Réfléchir à comment aujourd'hui le routier consommateur,
09:58enfin créateur de carbone,
09:59peut essayer de nous aider à financer du ferroviaire,
10:04pourquoi pas ?
10:05Ça fait partie du débat, alors pas exactement les quotas probablement,
10:08probablement quelque chose d'autre.
10:10Faire payer la route pour financer des investissements sur le ferroviaire,
10:14pourquoi pas ?
10:14C'est dans le débat aujourd'hui et jusqu'à la fin du mois de juin,
10:17on aura l'occasion de travailler et de faire des propositions à l'issue.
10:21Donc vous n'y êtes pas du tout fermée,
10:23est-ce que vous pourriez trouver un moyen
10:25de faire payer plutôt les camions étrangers
10:28et non pas les camions français ?
10:30Avec évidemment une difficulté, c'est que l'Europe...
10:32Libre circulation...
10:33Avec la libre circulation,
10:35aurait du mal éventuellement à l'accepter ?
10:36Il faut faire quelque chose qui soit compatible
10:38avec le droit européen, bien évidemment.
10:40Donc nous sommes en train de travailler,
10:42le ministre des Transports travaille avec les parties prenantes,
10:45comme je vous l'ai dit dans le cadre du plan France Ambition Transport.
10:48Il ne faut rien s'interdire, c'est un peu comme sur le budget,
10:50il ne faut rien s'interdire de regarder,
10:52rien s'interdire comme piste de travail
10:54et il faut trouver le milliard supplémentaire par an
10:56que demande le président Farandou.
10:58Ça, pour le coup, il faudra le trouver ?
11:00Il faut mieux le trouver parce que c'est de la remise à niveau,
11:02de l'amélioration de la résilience des réseaux existants.
11:05Il y a des réseaux qui ont 45 ans, 50 ans, 60 ans, me disaient-ils.
11:09Il faut les changer, il faut les rendre plus résilients,
11:12plus résilients aussi aux changements climatiques.
11:14Donc oui, il faut qu'on fasse ces investissements
11:16et donc, il faut qu'on trouve les sources d'investissement.
11:18Sophie Primat, je rappelle que vous êtes la porte-parole du gouvernement
11:21et vous avez dit que le macronisme va finir dans les mois qui viennent.
11:25Vous pensiez lever un tel tollé ?
11:28Pour être honnête, ce n'était ni l'objectif, ni la volonté,
11:33bien évidemment, de lever un tel tollé.
11:35Je vous remercie de me poser la question.
11:36Est-ce que ça me donne l'occasion de dire ma pensée
11:39et ce que j'ai dit ce jour-là ?
11:40Ce jour-là, j'ai dit quelque chose de factuel.
11:43C'est que le mandat du président Emmanuel Macron
11:46va se terminer au début de l'année 2027.
11:48Alors, vous connaissez bien la politique comme moi.
11:50Ça veut dire qu'à l'été 2026,
11:52on sera dans la période d'élections présidentielles
11:55et de campagnes présidentielles.
11:57Et que le formidable élan qu'il a su,
11:59moi, je n'étais pas macroniste, vous le savez,
12:01vous l'avez dit, je viens des Républicains,
12:02mais il a créé en 2017 un élan, un parti de nouveaux parlementaires,
12:07un groupe parlementaire en 2017.
12:10Il a été élu grâce à ça.
12:12Il a eu une large majorité sur son premier mandat,
12:14une majorité un peu plus resserrée sur le deuxième.
12:18Il incarne cela.
12:20Il incarne ce courant politique.
12:23C'est ce qu'on appelle un peu rapidement le macronisme.
12:25Ça vient de son incarnation, comme on disait le sarkozisme,
12:28comme on parlait de la shiraki.
12:29Enfin, voilà, on a une incarnation qui est forte.
12:32Et à la fin de son mandat, bien sûr,
12:34ce n'est pas la fin de ses idées,
12:36ce n'est pas la fin d'un parti,
12:38puisqu'il existe aujourd'hui Renaissance,
12:40qui est un parti qui est un grand parti à l'Assemblée nationale,
12:44porté par le président Attal, le Premier ministre Attal.
12:47Ça serait à charge à eux de faire vivre les idées
12:51et la méthode qui était celle d'Emmanuel Macron.
12:54Alors, Gabriel Attal, que vous appelez le président Attal...
12:57Il est président de groupe à l'Assemblée nationale.
12:59En montrant beaucoup de respect ce matin,
13:00il a honnêtement été, semble-t-il, très agacé sur les réseaux sociaux.
13:08Le parti lui-même Renaissance a jugé même inacceptable
13:10que vous ayez dit un mot pareil,
13:13rappelant que vous aviez été nommé par le président de la République,
13:17Emmanuel Macron.
13:18Est-ce que vous êtes ingrate ?
13:19Non, pas du tout.
13:21Je pense que depuis septembre dernier,
13:24la constitution du gouvernement Barnier,
13:26dans lequel j'ai eu l'honneur de céger,
13:27et puis dans celui-ci auprès du Premier ministre François Béroud,
13:31nous essayons de mener un gouvernement
13:33qui est un gouvernement de coexistence entre plusieurs groupes politiques.
13:38Chacun de ces groupes politiques a viscéralement l'envie
13:41de faire avancer la France dans une situation politique inédite
13:44qui est de non-majorité absolue à l'Assemblée nationale,
13:47de trouver les voies de passage et de garder son identité.
13:50C'est ce que parfois j'appelle la polyphonie à l'intérieur du gouvernement.
13:54Mais Sophie Prima, en vrai, quand vous dites
13:55que le macronisme va finir dans les mois qui viennent,
13:58on entend effectivement l'idée qu'avec Emmanuel Macron,
14:01le macronisme se termine.
14:02Or ce matin, vous mettez un peu d'eau dans votre vin,
14:05vous dites, non mais les idées peuvent perdurer.
14:07La vraie question, c'est celle-là.
14:08Est-ce que, comme Brune Retailleau ou d'autres,
14:11vous commencez à dire au fond que le macronisme était une parenthèse,
14:15le macronisme tel qu'il est entendu comme une sorte de « et en même temps »,
14:18c'est-à-dire comme l'idée qu'il n'y a plus de clivage
14:22entre la droite et la gauche.
14:25Est-ce que ça, vous pensez que ça va perdurer ?
14:29Moi, ce que j'ai voulu nommer, c'est que le président finissait son mandat,
14:32je vous le redis, dans 18 mois, au début de l'année 2027,
14:37que son parti politique, ses idées étaient fortement incarnées par lui-même.
14:42Aujourd'hui, le relais va être pris par Gabriel Attal aujourd'hui,
14:45par le groupe Renaissance.
14:47Et c'était ça l'objet de ma question.
14:49Maintenant, votre autre question,
14:51qui est « est-ce que je crois au clivage droite-gaute ? »
14:53Oui, j'ai toujours cru au clivage droite-gauche,
14:56parce que je pense que c'est la seule façon aujourd'hui
14:58de lutter contre les extrêmes.
14:59Et on voit bien la difficulté qu'on a avec le nouveau Front populaire.
15:04À gauche, où le Parti Socialiste a du mal à savoir
15:07s'il doit continuer avec LFI ou s'il doit trouver son autonomie,
15:11la ligne politique sera tranchée dans leur congrès.
15:13Moi, je pense que ça, c'est sain, parce que ça permet une alternance.
15:17Donc, vous souhaitez la fin du macronisme ?
15:18Ah, mais moi, je suis les Républicains,
15:19donc je reste dans ma famille politique,
15:22comme d'autres dans ce gouvernement,
15:24restent dans leur famille politique,
15:26gardent leur singularité, leur conviction,
15:28leur projet pour 2027.
15:30Maintenant, nous, nous avons un nouveau président au LR.
15:33C'était l'objet d'ailleurs de ma réponse à votre consoeur.
15:37Et nous allons travailler pour offrir un projet alternatif.
15:41Mais je vous repose la question.
15:42Vous souhaitez la fin du macronisme ?
15:44Mais je ne souhaite la fin de rien.
15:45Moi, je suis respectueuse des partis politiques.
15:47J'ai présidé au Sénat une commission des affaires économiques pendant six ans.
15:52J'ai été vice-présidente du Sénat.
15:53Je respecte les partis politiques,
15:55même s'ils sont très éloignés de mes convictions politiques propres.
16:01Mais aujourd'hui, avec l'élection de Bruno Rotaillot,
16:04avec la renaissance des Républicains,
16:06avec notre présence et notre traction au gouvernement,
16:09nous voulons avoir un projet alternatif.
16:11C'est l'alternance politique.
16:13Et je trouve que c'est démocratiquement sain et c'est bien.
16:15Gérard Larcher vous défend d'ailleurs.
16:17Il en rajoute même une couche.
16:18Puisque à nos confrères du Figaro, il dit, je cite,
16:20« Après Emmanuel Macron, il n'y aura plus de macronisme. »
16:23Nous partageons cette ambition avec le président Larcher
16:28d'offrir un projet alternatif.
16:30Qui remplacera le Macron.
16:31Mais nous sommes, qui sera une alternative à ce que nous connaissons.
16:36Aujourd'hui, il n'y a pas de surprise.
16:38Et donc, comme vous l'avez dit tout au début,
16:40l'émotion qui a été procurée est au-delà de, je pense,
16:43ce que nous connaissons tous, de nos différences politiques.
16:45Vous appelez vos confrères de chez Renaissance au calme, quoi.
16:49Moi, je les respecte beaucoup.
16:51Il faut qu'ils respectent aussi les différences des autres.
16:54Et en 2027, nous nous retrouverons…
16:57Mais chacun pour soi ?
16:58Oui.
16:59C'est normal.
17:00Ou vous serez chacun pour vous ?
17:01Vous serez opposé ?
17:03Écoutez, nous, nous allons, avec Bruno Retailleau,
17:06créer une vision pour la France,
17:07créer un programme que nous proposerons aux Français.
17:10Et puis ensuite, les élections parleront.
17:12Quand vous dites ça, d'ailleurs, Sophie Prima,
17:13il y a un personnage qui est à cheval, en quelque sorte,
17:17lui aussi, sur la droite et le macronisme,
17:20qui aujourd'hui s'en est détaché,
17:21mais qui en a été un des pivots.
17:22C'est Édouard Philippe.
17:24On commence à évoquer l'idée d'un ticket
17:26Édouard Philippe-Bruno Retailleau.
17:29Est-ce que ce serait Édouard Philippe devant,
17:32Bruno Retailleau derrière ?
17:33Est-ce que ce serait Bruno Retailleau devant,
17:34Édouard Philippe derrière ?
17:35Ou est-ce qu'il vaut mieux que ce soit chacun pour soi ?
17:37Écoutez, je crois que l'élection
17:38et ce qui se passe aujourd'hui en termes d'élan,
17:41l'élection de ce week-end
17:42et de Bruno Retailleau à la tête des Républicains,
17:45l'élan que l'on voit en France
17:48pour le renouveau de la droite
17:49nous conforte dans l'idée bien connue de Bruno Retailleau
17:53qu'il faut y aller colline par colline.
17:55Aujourd'hui, on se met au travail,
17:56on constitue une équipe,
17:58on va faire un projet,
17:59et puis nous verrons le reste de la politique fiction.
18:01Donc quand cette petite musique d'un ticket,
18:05d'un duo avance,
18:07ce n'est pas vous qui l'avancez cette idée ?
18:09Non, non, pas du tout.
18:10Donc c'est plutôt du côté d'Édouard Philippe
18:12qu'on essaye d'installer cette idée
18:13que Bruno Retailleau va se rallier à lui ?
18:15Édouard Philippe a légitimement
18:17une ambition présidentielle,
18:19il l'a déjà dit,
18:20il a officiellement annoncé sa candidature,
18:23il est officiellement candidat,
18:24donc nous allons jouer chacun notre musique,
18:27et puis nous verrons à l'été 2026,
18:30à l'automne 2026,
18:32avant les élections présidentielles,
18:33quel est l'état politique de notre pays.
18:35À ce stade, en tout cas,
18:36pas question de mettre en place...
18:38À ce stade, travaillons.
18:39Quelques duos que ce soit,
18:41la cote de popularité de Bruno Retailleau
18:44a pour la première fois d'ailleurs dépassé
18:45celle d'Édouard Philippe,
18:4751% de bonnes intentions
18:49contre 48% pour Édouard Philippe,
18:51selon le sondage pour le Figaro
18:52qui a été publié hier.
18:53Est-ce que ça, ça vous donne des ailes ?
18:55Indéniablement, je le redis,
18:58l'élection de Bruno Retailleau,
18:59notre participation qui avait été décidée
19:02par le parti au gouvernement,
19:04le fait qu'on montre en fait
19:05quel type d'hommes et de femmes politiques
19:07nous sommes quand nous sommes en responsabilité,
19:09donne un élan à la droite,
19:11c'est très important,
19:12et oui, c'est probablement une renaissance
19:14aussi de notre parti.
19:15Il fallait le cacher,
19:17le rapport sur l'entrisme des frères musulmans,
19:19le laisser dans un fond de tiroir ?
19:20Non, il ne fallait pas le cacher,
19:22parce que je crois que ce sentiment
19:25d'un entrisme est tout à fait diffus,
19:28mais n'était pas documenté.
19:30En réalité, dans les élus locaux,
19:33dans les associations,
19:33dans les clubs de sport,
19:34on voit bien,
19:35on sent quelque chose qui ne va pas,
19:37mais on ne savait pas mettre des mots,
19:39on ne savait pas le mesurer.
19:40Ce rapport, au moins, le mesure.
19:42Mais lorsqu'Emmanuel Macron fait reproche,
19:44semble-t-il en particulier à Bruno Retailleau,
19:46d'avoir beaucoup parlé,
19:48d'avoir beaucoup publiquement évoqué ce rapport,
19:50puis vraisemblablement de l'avoir communiqué ?
19:54Est-ce que vous trouvez ce reproche légitime ?
19:58Je n'étais pas à ce Conseil de défense,
20:00donc j'ai du mal à savoir exactement ce qui s'y est passé.
20:02Je sais que Bruno Retailleau est venu avec des solutions,
20:05que le président de la République
20:06prend cette question de l'entrisme
20:08avec beaucoup de sérieux,
20:10pour défendre une valeur qui est une valeur fondamentale
20:13de notre République française,
20:14qui est la laïcité,
20:15et c'est-à-dire pour protéger aussi les musulmans
20:18qui sont dans le cadre de la laïcité
20:20et qui sont en France en respectant parfaitement
20:23tous les codes et les valeurs de la laïcité.
20:27Et donc, ils demandent des actions,
20:29qui sont encore des actions renforcées.
20:30Bruno Retailleau est venu avec des solutions.
20:33Donc tout va bien entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron.
20:35Et là aussi, on est au travail.
20:37Merci.
20:37Il y a eu un petit peu d'énervement, probablement.
20:39Mais voilà.
20:40Il y a eu de l'énervement tout de même.
20:41On voit bien qu'il y a eu un petit peu de tension.
20:43On sent bien qu'il y a eu un petit peu de tension.
20:45Mais je crois que ce n'est pas très important
20:46au regard de l'enjeu qui est là.
20:48Et les solutions, Bruno Retailleau en a plusieurs
20:51et va les retravailler encore en avant.
20:53Sophie Prima, porte-parole du gouvernement.
20:56Et on le comprend, porte-parole aussi de Bruno Retailleau tout de même.
20:59Je suis LR.
21:00Vous êtes LR et vous l'êtes toujours.
21:03Merci à vous d'avoir répondu à mes questions.
21:04Il est 8h53 sur AMC BF.
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