Le philosophe André Comte-Sponville était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe ce mercredi 21 mai sur RMC et BFMTV.
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00:00Vous avez cité Montaigne, et c'est aussi le nom de votre dernier livre,
00:04La clé des champs et autres impromptus, c'est aux éditions Puff.
00:07Il y a un mot, vous dites beaucoup, liberté.
00:09Il y a un mot sur lequel je voudrais m'arrêter un instant, qui est le mot de dignité.
00:12C'est l'argument principal des défenseurs de cette loi,
00:16qui disent qu'il faut pouvoir mourir dans la dignité.
00:18Est-ce à dire que mourir autrement,
00:21accepter une forme de dégradation,
00:23peut-être même une forme de souffrance, c'est indigne ?
00:26Non, mais c'est pour ça que c'est une très mauvaise appellation.
00:28J'ai beaucoup de sympathie pour l'ADMD,
00:31l'Association pour le droit de mourir dans la dignité,
00:33mais je leur ai toujours dit que leur vocabulaire n'était pas le bon.
00:36Parce que tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité.
00:40On dit par définition, le mourant, le grabataire, le très lourd handicapé,
00:46il a exactement la même dignité que vous et moi,
00:49qui sommes pour l'instant en bonne santé.
00:50Donc ce n'est pas une question de dignité, c'est une question de liberté.
00:54Et il faut se battre pour la liberté et pour l'égalité,
00:58et donc il faut que chacun puisse bénéficier, bien sûr,
01:00des soins palliatifs quand ils peuvent suffire,
01:03mais aussi qu'on respecte sa liberté d'en finir si c'est ce qu'il décide.