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  • 13/05/2025

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00:0011h-13h sur Europe 1, Pascal Praud.
00:03Alors hier, vous avez peut-être vu ces images ce matin qui sont sidérantes.
00:07Le symbole une nouvelle fois de l'ensauvagement de la société, de cette fabrique de barbares
00:11dont parle le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:15Une violente bagarre a éclaté hier soir dans l'enceinte de la cour d'assises de la Gironde
00:20lors du procès de trois jeunes jugés pour la mort de Lionel.
00:25Lionel qui avait 16 ans à l'époque.
00:27Il avait été tué lors d'une fusillade sur fond de rivalité entre quartiers bordelais.
00:32Des policiers hier ont été blessés alors qu'ils intervenaient pour ramener l'ordre.
00:37Et on va être avec Maître Yann Herrera dans une seconde
00:40qui défend les intérêts des proches de Lionel Sess.
00:44S-E-2-S, Lionel Sess.
00:46Et je rappelle que c'est ce jeune homme de 16 ans qui a été tué il y a quelques années maintenant.
00:53Il était donc 19h dans cette salle des pas perdus du tribunal.
00:58Une bagarre donc entre des jeunes du quartier de Chantecrie-Saint-Louis
01:02et d'autres du quartier des Aubiers.
01:06Et je rappelle, parce que tout le monde n'est pas au courant précisément de ce procès,
01:12que depuis lundi, huit hommes âgés de 23 à 30 ans,
01:15des amis d'enfance pour la plupart qui se sont connus dans le quartier de Chantecrie-Saint-Louis
01:19sont jugés par la cour d'assises de la Gironde.
01:22Trois d'entre eux, Abdoulavre Savane, Marouane Souane et Yassine Salmi
01:28sont accusés de meurtre en bande organisée
01:31et tentative de meurtre en bande organisée.
01:34C'était le 2 janvier 2021.
01:36Une fusillade avait éclaté aux Aubiers
01:38et dans laquelle Lionel Sess, 16 ans, était donc mort
01:40et trois autres adolescents avaient été grièvement blessés.
01:43Le procès a donc commencé hier
01:44et les affrontements entre bandes hier prolongent d'une certaine manière
01:47ce qui s'est passé il y a 4 ans.
01:49C'est en tout cas comme cela que je l'analyse,
01:52maître Herrera, et vous êtes avec nous.
01:55Bonjour.
01:57Bonjour.
01:57Et merci d'être avec nous.
01:59Alors, j'étais un petit peu long
02:00parce que j'ai voulu donner les informations
02:02pour que les auditeurs sachent précisément de quoi nous parlons.
02:07Quelle est votre analyse de ce qui s'est passé hier ?
02:12Alors déjà, je vous remercie au contraire de votre rapport, de votre récit
02:16parce qu'il est important pour contextualiser l'incident
02:19pour ne pas dire autre chose hier soir.
02:22Mais je n'ose pas dire que ça avait été prévisible.
02:25En tout cas, c'était redouté.
02:27Mais je rappelle qu'on parle tout de même d'affrontements
02:29qui ont conduit à la mort d'un adolescent,
02:31adolescent totalement étranger aux rivalités entre quartiers.
02:35Et quand on est capable d'attenter à la valeur suprême
02:37qu'elle a vue d'autrui
02:38et d'arracher un adolescent à sa famille,
02:41je dirais que tout est permis
02:42qu'on est finalement, pardonnez-moi ce cynisme,
02:45on n'est plus à sa près.
02:46On avait redouté des affrontements,
02:49on l'a vu arriver.
02:50Et à un moment, par contre,
02:51que l'on n'a effectivement pas anticipé.
02:53Parce que l'audience n'avait pas vraiment commencé,
02:56on n'avait pas abandonné le fond,
02:58on n'était pas encore dans le dur.
03:00Et l'audience, c'était jusqu'à la fin de journée très bien déroulé.
03:03Alors, maître Yann Herrera est avec nous,
03:06il est donc avocat de la famille de Lionel Cesse,
03:10le jeune homme qui est mort.
03:12J'ai entendu également d'autres avocats disant
03:14qu'on s'attendait à ce qu'il puisse y avoir des violences,
03:19et malgré cela,
03:20où le tribunal n'était pas assez protégé,
03:22où il n'y avait pas assez de policiers, je ne sais pas.
03:24En revanche, je voudrais savoir
03:25qui a affronté qui ?
03:29Alors, je vais vous relater les différentes étapes.
03:32Parce qu'il y a un cheminement dans tout cela.
03:34Simplement pour en terminer sur l'aspect prévisible ou pas,
03:37on le redoutait effectivement,
03:38mais moi, je défends une famille
03:40qui a toujours appelé à l'apaisement.
03:41Et moi, j'ai fait le pari de cet apaisement collectif
03:45avec l'espoir que chacun laisse la place à la justice
03:48de restituer la vérité.
03:50J'ai été malheureusement déçu dans cet espoir-là,
03:53mais passons.
03:55Les choses se sont passées en plusieurs étapes.
03:56La journée se déroulait très bien,
03:57comme je vous l'ai indiqué.
03:59Puis en fin d'audience, en fin de journée,
04:00arrêtent des individus dont on apprendra
04:03qu'ils sont en réalité passés par le tribunal judiciaire
04:05qui communique avec la cour
04:06et dans lequel la sécurité est moindre
04:08parce qu'elle s'est focalisée sur l'entrée de la cour d'appel
04:11où se tient l'audience de la cour d'assises.
04:13On va donc voir arriver une dizaine d'individus
04:16aux gabarits impressionnants,
04:17tous vêtus de noir,
04:18et qui vont venir s'asseoir du côté du banc
04:21où se situe tout le camp, si j'ose dire,
04:24Chantecris,
04:25parce qu'instinctivement,
04:26les gens se sont divisés
04:28avec du côté du box,
04:30les gens du quartier Chantecris,
04:31Saint-Louis,
04:32et de l'autre, le côté des aubiers.
04:34Et on voit arriver cette dizaine d'individus.
04:35Alors, les gens du côté de Chantecris,
04:39ce sont des gens qui sont du côté
04:41de ceux qui sont dans le box.
04:43Exactement, tout à fait.
04:44Ils viennent soutenir leurs amis
04:46en imaginant pourquoi pas
04:47qu'ils soient innocents,
04:48je ne sais pas.
04:50Alors, le soutien était ostensible.
04:53Déjà, je peux vous dire
04:54que ça a sacrément détérioré l'ambiance
04:57si vous me passez l'expression un peu triviale,
04:59parce que tout était apaisé.
05:00D'un seul coup,
05:00on a senti quelque chose de pesant.
05:02Tout le monde l'a senti,
05:03il y a quelque chose qui s'est passé.
05:03Et le président, dans ces cas-là,
05:05n'a rien dit.
05:05Il ne peut pas exclure,
05:08par exemple, ces jeunes gens,
05:09mais il n'y a pas non plus de raison
05:10de les exclure, peut-être, de la salle.
05:13Alors, dans un premier temps,
05:14ils sont arrivés, effectivement.
05:15Ils n'ont pas eu de comportement déplacé
05:17et l'audience était en train de se terminer.
05:19Donc, à ce moment-là,
05:20pas trop de difficultés.
05:21On est en train de lever l'audience.
05:22C'est là, toute fin.
05:23Il n'y a pas eu d'incident.
05:24La présidente n'a pas de raison d'intervenir.
05:27À ceci près que,
05:28lorsqu'elle lève l'audience,
05:29les intéressés commencent à manifester
05:30leur soutien de manière très visible,
05:32très évidente aux accusés.
05:34Et c'est là qu'elle intervient.
05:36Effectivement, en ayant ce petit commentaire,
05:38en disant que ça commence mal
05:40et que je n'ai plus la teneur exacte
05:42de ses propos,
05:43mais en disant qu'effectivement,
05:44il ne fallait pas,
05:45non seulement s'approcher du boss,
05:46mais surtout,
05:47ne pas manifester ce type de soutien
05:49aux accusés.
05:51Qui comparaissent prisonniers
05:53ou qui comparaissent libres,
05:55ces accusés ?
05:56Alors, pour la plupart,
05:58ils sont détenus.
06:00Certains le sont dans ce dossier-là,
06:01mais d'autres sont détenus
06:02pour autre cause.
06:03Ils ont, entre-temps,
06:04après avoir été remis en liberté,
06:05ils ont été incarcérés
06:06dans d'autres dossiers.
06:06Bon, c'est un peu complexe,
06:09forcément,
06:09pour ceux qui découvrent
06:10toute cette histoire,
06:11mais je la trouve emblématique.
06:12Donc, on va peut-être marquer une pause,
06:13mais prenons le temps
06:14de l'expliquer,
06:16parce que c'est,
06:17me semble-t-il, intéressant.
06:18Alexandre Jardin,
06:19reste avec nous,
06:20et vous avez le temps,
06:21Alexandre.
06:21Oui.
06:22Donc, vous allez parler tout à l'heure
06:24des questions posées à Emmanuel Macron,
06:27mais je trouve,
06:27si on peut prendre le temps
06:29à faire un peu de pédagogie
06:30et comprendre précisément
06:31ce qui s'est passé hier,
06:33ça nous intéresse.
06:34A tout de suite.
06:34Et avant la pause,
06:35je vous rappelle qu'Olivier Delacroix
06:36vous accueille dans sa libre-antenne,
06:38la libre-antenne d'Europe 1
06:39à partir de 22h45 ce soir sur Europe 1.
06:42C'est juste après les années top 50
06:44et la libre-antenne,
06:45c'est un moment d'échange
06:45en toute liberté.
06:46Alors, si vous aussi,
06:47vous souhaitez témoigner
06:48et partager votre expérience,
06:50aucun problème,
06:51laissez vos coordonnées
06:52dès maintenant
06:52en appelant Europe 1
06:53au 01-80-20-39-21.
06:57Le rendez-vous est pris
06:58de la libre-antenne,
06:59c'est ce soir
06:59à partir de 22h45
07:00sur Europe 1.
07:02Europe 1, Pascal Praud.
07:04De 11h à 13h sur Europe 1
07:05et notre invité en ligne,
07:06Pascal, maître Yann Herrera,
07:08avocat de la famille de Lionel Cess.
07:09Alors, maître Herrera,
07:11et je le rappelle
07:12parce que ceux qui nous écoutent
07:13ne connaissent sans doute pas
07:15cette affaire.
07:17Lionel Cess, 16 ans,
07:19est mort le 2 janvier 2021
07:22lors d'une fusillade
07:23qui avait éclaté
07:25aux Zobiers.
07:27Depuis lundi,
07:288 hommes
07:29âgés de 23 à 30 ans,
07:31des amis d'enfance
07:32pour la plupart,
07:33qui se sont connus
07:34dans le quartier
07:34de Chantecris-Saint-Louis,
07:36sont jugés
07:36par la cour d'assises
07:37de la Gironde
07:39pour précisément
07:40ce meurtre.
07:41Et hier,
07:43il y a eu un affrontement
07:44entre bandes
07:44qui prolonge
07:45d'une certaine manière
07:46ce conflit.
07:47Et vous nous disiez
07:48à l'instant,
07:49maître
07:50Yann Herrera,
07:52que des jeunes gens
07:52qui soutiennent
07:54et qui pensent quoi ?
07:55Ils pensent quoi ?
07:56Que ceux qui sont dans le boxe
07:57sont innocents ?
07:58Qu'ils n'ont pas tué
07:59Lionel Cess ?
08:02Pourquoi était-il là ?
08:04Vous me posez une question
08:06qui relève
08:06de la définition,
08:07mais je ne peux que me livrer
08:08à certaines interprétations.
08:10Savoir ce qu'ils pensent,
08:11je l'ignore.
08:11Ce qui est certain,
08:12c'est que les accusés
08:13depuis le départ
08:13clament leur innocence.
08:15Donc ceux qui les soutiennent
08:16et qui les croient
08:17adhèrent à leurs propos
08:19et pensent nécessairement
08:20que c'est injuste.
08:21Mais surtout,
08:23peut-être,
08:23moi c'est toujours difficile
08:24d'apporter une explication,
08:26dans ce contexte tendu,
08:27peut-être se sont-ils
08:28spontanément,
08:29à les savoir,
08:30présentés en estimant
08:31qu'il fallait être là
08:32en renfort psychologique,
08:33en soutien que sais-je,
08:34ou peut-être pour éviter
08:36des incidents,
08:36on peut tout imaginer.
08:38Toujours est-il
08:38que la réaction
08:39a eu,
08:41à mon avis,
08:41un impact catastrophique,
08:43puisque non seulement
08:45ça donne une image
08:46désastreuse
08:47des tensions
08:47entre les quartiers,
08:50mais surtout,
08:51ça ravive
08:51de manière
08:52extraordinairement forte
08:54la douleur
08:55de cette mère
08:55que je défends,
08:56qui voit surgir
08:57dans le prétoire
08:58la violence
08:58qui a coûté
08:58la vie à ses enfants.
09:00Mais alors,
09:01contre qui
09:03se sont heurtés
09:05ceux qui défendent
09:06ces accusés ?
09:07Contre des soutiens
09:09de la famille
09:10de Lionel Cesse ?
09:13Alors,
09:13en réalité,
09:14la famille
09:14de Lionel Cesse,
09:15encore une fois,
09:16et tous les gens
09:16des quartiers
09:17sont dans une volonté
09:19d'apaisement.
09:20Ils ont conscience
09:21les uns et les autres
09:21que c'est non seulement
09:23nuire à la mémoire
09:23de Lionel,
09:24mais nuire au projet
09:25judiciaire,
09:26prouver qu'il y a des incidents
09:27et surtout donner
09:28une image calamiteuse
09:29qui ne pourra pas servir
09:30la cause
09:31de cette famille.
09:32Donc,
09:33tout le monde
09:33s'est tenu jusqu'à présent.
09:35Mais,
09:35parmi les événements,
09:38les étapes
09:38que je ne vous ai pas racontées,
09:39il y a cette première étape
09:40dont j'ai fait part
09:41tout à l'heure,
09:41la présence des intéressés,
09:42leur soutien aux sensibles,
09:44mais ensuite,
09:44les incidents ont démarré.
09:46C'est-à-dire que
09:46ma cliente,
09:47Mme Rosenieba,
09:48maire de Lionel Cesse,
09:49me relate
09:50cet événement,
09:51c'est-à-dire que tout le monde
09:52est en train de sortir
09:52de l'audience,
09:53c'est terminé,
09:54et les intéressés
09:55du côté de Chancry
09:57arrivant en fin d'audience
09:58se mélangent
09:59aux habitants
10:00des Obiers
10:01et commencent
10:01à leur taper dessus.
10:03Je viens autant vous dire
10:04qu'elle était en larmes,
10:05elle était particulièrement choquée.
10:06La première chose
10:07qu'elle m'a dite
10:07quand je suis sorti de l'audience,
10:08c'est qu'ils sont arrivés,
10:09ils ont tapé tout le monde.
10:11Et ensuite,
10:11naturellement,
10:12je dirais naturellement,
10:13les choses ont dégénéré
10:14parce que
10:15la violence engendre
10:17la violence
10:17et c'est comme ça
10:18qu'ensuite,
10:19vous avez eu
10:19cette bagarre généralisée
10:21à la fois dans la salle
10:22des pas perdus
10:22et qui a ensuite
10:23fait irruption
10:24dans la salle d'audience
10:24elle-même.
10:25Dernière question,
10:26aujourd'hui,
10:27c'est à huis clos
10:27ou l'audience
10:29est ouverte au public ?
10:31Non,
10:32parce que la présidente
10:33a estimé
10:33que le huis clos
10:34c'était le dernier recours
10:35que par ailleurs,
10:38avis que je partage,
10:38il est important
10:39que cette audience
10:40soit publique
10:41comme c'est le principe.
10:42Déjà parce que
10:43ça peut être important aussi
10:44pour ceux qui croient
10:46à l'innocence des intéressés
10:47dans l'hypothèse
10:48d'une déclaration
10:49de culpabilité
10:49qu'ils aient accès
10:50aux éléments de procédure
10:52qui seront débattus
10:53publiquement
10:53pour se faire
10:54leur propre idée,
10:55quelle que soit
10:56l'issue de ce procès-là.
10:57Donc,
10:57c'est important.
10:58Et ensuite,
10:59parce que
11:00je crois que
11:01Mme Nieba
11:02a aussi besoin,
11:03M. Thierry Kodja,
11:03le père de Lionel Cef,
11:04a aussi besoin de ça
11:05que cette décision,
11:06que ce procès,
11:07que les mesures d'investigation,
11:08que tout ce qui a généré
11:09la violence de ce procès
11:11soit entendue
11:11par les uns et les autres
11:12afin peut-être
11:13qu'à l'avenir
11:14ça évite de recommencer.
11:15En tout cas,
11:16pour répondre
11:17à votre question,
11:18le huis clos
11:18n'est pas prononcé,
11:20on reste sur une publicité,
11:22le public est restreint
11:23dans son nombre,
11:24la jauge est délimitée,
11:26le personnel de sécurité
11:27est renforcé
11:28et c'est aujourd'hui
11:29qu'il nous dira
11:29s'il y a lieu
11:30d'aller plus loin ou pas.
11:31Eh bien merci,
11:32Maître Yann Herrera,
11:34avocat de la famille
11:35de Lyonnais Cesse,
11:37ce jeune homme
11:37qui est mort
11:38le 2 janvier 2021
11:40alors qu'une fusillade
11:41avait éclaté
11:42dans le quartier
11:42des Zobiers.
11:43Merci,
11:44on a été un peu plus long
11:45peut-être
11:46mais comme les auditeurs,
11:47je pense,
11:48ne connaissent pas
11:49ou connaissent mal
11:50cette histoire,
11:51il fallait la recontextualiser
11:53comme on le dit.
11:53Il est 11h51,
11:55nous sommes avec
11:55Alexandre Jardin.
11:56Jardin.
11:57Jardin.
11:58Jardin.
11:58Jardin.

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