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  • il y a 10 mois

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Transcription
00:00Jordan Bardella est notre invité ce soir, bonsoir, président du Rassemblement National. Merci beaucoup d'avoir préservé votre parole pour nos antennes.
00:07Les Français sont inquiets, M. Bardella. Ils ont été très nombreux à regarder hier soir l'intervention du Président de la République à la télévision, 15 millions de Français,
00:15avec un discours sombre et alarmiste. Il a évoqué la menace russe, on va le voir avec vous, la réponse européenne en matière de défense.
00:21Il y a un Conseil européen en ce moment même à Bruxelles, mais il a surtout demandé l'engagement de la patrie française.
00:27La patrie a besoin de vous et de votre engagement. Est-ce que la France est entrée en guerre, Jordan Bardella ?
00:33Je pense qu'il faut être extrêmement prudent avec les termes qu'on utilise, surtout quand on est le Président de la République,
00:42le chef des armées d'une nation qui est une nation qui compte en Europe et dans le monde. Elle a une voix singulière.
00:49Nous avons l'arme nucléaire et je pense que ça doit nous faire peser nos mots. Est-ce que la Russie, depuis trois ans et à l'évidence plusieurs années,
00:58constitue une menace pour la sécurité de l'Europe et les intérêts et désintérêts français ? A l'évidence, la réponse est oui.
01:07Est-ce qu'il faut donner le sentiment d'une réaction excessive et inquiéter les Français en leur expliquant que potentiellement,
01:16ils vont se retrouver eux-mêmes en situation de faire la guerre avec une autre puissance nucléaire ?
01:21Je pense que c'est un petit peu dangereux et un petit peu excessif.
01:24Emmanuel Macron est excessif ?
01:26Je crois que le rôle du Président de la République est d'apparaître comme un facteur de stabilité, comme un facteur d'ordre et non pas comme un pôle d'instabilité.
01:34Les Français sont extrêmement inquiets parce que nous nous dirigeons vers un monde de plus en plus incertain et que depuis sept jours à peine,
01:40le monde est sans dessus dessous. Nous avons à l'ouest une puissance américaine.
01:46Trump vient d'être élu président des États-Unis sur la promesse de recentrer l'Amérique, non plus comme parrain de l'Occident,
01:53mais sur la défense de ses propres intérêts. Et à l'est, un État allié, l'Ukraine, qui subit une sale guerre depuis trois ans
01:59et qui doit maintenant trouver les conditions non seulement de la paix, mais aussi de sa sécurité.
02:04Et au milieu, l'Europe doit se recentrer aussi elle-même sur ses intérêts, sur sa sécurité, évidemment sur la souveraineté de la France,
02:12dans ses moyens d'action, dans sa diplomatie et dans ses moyens de défense.
02:15Jean-Denis Bardella, vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron, au fond ?
02:17Quand il dit qu'il faut réarmer la France, réarmer l'Europe et imposer une paix durable en Ukraine, vous êtes sur la même ligne ?
02:24Mais je pense qu'Emmanuel Macron est rattrapé par l'histoire et qu'il a nié pendant de très nombreuses années
02:31la réalité de ce nouveau monde qui apparaît aujourd'hui sous ses yeux.
02:35Quand le général Pierre de Villiers, en 2017, dit dans un livre d'en servir,
02:41s'alarme du fait qu'à force de tailler nos armées à l'os, on perd la souveraineté de la France et on perd notre capacité de défense,
02:50il a été limogé pour cela. On voit les nations réapparaître sur la scène mondiale.
02:55On voit partout, dans toutes les démocraties occidentales, les peuples se réveiller et aspirer à replacer l'intérêt des États-nations au centre.
03:03MacArthur résumait les batailles perdues avec deux mots « trop tard ».
03:06Et on a le sentiment que le président de la République, non seulement peut apparaître excessif sur certains points,
03:11au risque d'être anxiogène pour beaucoup de Français, mais en plus vient faire le diagnostic aujourd'hui de son impuissance,
03:18alors que depuis très longtemps, le monde est en train précisément de reprendre conscience que si une nation ne défend pas ses intérêts,
03:27si elle n'a pas une défense, si elle n'a pas une industrie, si elle n'a pas une souveraineté alimentaire,
03:31si elle n'a pas une souveraineté économique, n'est plus une nation libre.
03:34Et il fait le constat tragique que la France aujourd'hui et l'Europe ne sont plus un pays et une civilisation libre et autonome.
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