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«Kaboul Chaos» : David Martinon est l'invité de Culture médias
Europe 1
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il y a 11 mois
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00:00
Sur Europe en 9h30, 11h avec Thomas Hill et avec votre invité ce matin, Thomas.
00:03
Oui, je reçois ce matin David Martineau, actuellement ambassadeur de France en Afrique du Sud.
00:08
Vous avez été le tout dernier ambassadeur de France en Afghanistan
00:11
parce que vous n'avez pas été remplacé depuis, c'est complètement impossible.
00:15
Vous avez été aussi le tout dernier ambassadeur étranger à quitter Kaboul.
00:19
Et un grand documentaire diffusé demain soir à 21h sur Canal
00:22
retrace cette exfiltration de la capitale afghane sous la menace des talibans.
00:27
Je suis à l'ambassade, je reçois un appel de l'OTAN.
00:31
Il me dit « part, maintenant ».
00:35
Et à ce moment-là, tout s'enchaîne.
00:40
C'est l'enfer à l'aéroport.
00:42
Les attentats sont très fréquents.
00:46
Tout le monde était terrorisé.
00:47
Et nous avons toujours 300 personnes bloquées à l'ambassade de France.
00:50
Je ne sais pas comment on va faire pour sortir tout le monde.
00:53
C'était la fin du monde en fait.
00:54
Et donc il faut absolument trouver une solution.
00:57
On doit traiter avec eux.
00:58
On est obligé d'aller les voir.
01:01
L'ambassade avait affrété des bus pour évacuer les gens vers l'aéroport.
01:05
« Kaboul Kao », c'est le titre de ce doc qui effectivement nous montre
01:09
le chaos de ce 15 août 2021, quand les talibans reprennent le pouvoir.
01:13
Un retour qui, même s'il était quand même attendu,
01:16
s'est fait beaucoup plus vite que prévu, David Martin.
01:19
On vous avait été surpris quand même.
01:21
Alors, pas tant que ça, parce qu'au fond,
01:22
c'est arrivé à peu près à la date qu'on avait imaginé.
01:26
On m'avait demandé en début d'année combien de temps il faudrait.
01:29
Et j'avais dit que Kaboul tomberait entre trois mois et 45 jours
01:33
après le départ du dernier soldat étranger.
01:35
Et ça a été 45 jours.
01:37
Ça a été la version la plus courte.
01:38
Oui, c'est la version la plus sombre.
01:40
Et on voit qu'à l'ambassade de France,
01:41
vous êtes obligé quand même de détruire en urgence
01:44
les archives dans un bras zéro, de détruire des disques durs à la perceuse.
01:48
On sent que c'est quand même un peu la débrouille.
01:50
Dans ce moment-là, il y a un membre de l'ambassade qui raconte
01:52
qu'il a vidé le coffre-fort qui contenait 800 000 euros
01:55
dans un simple sac en toile de jute.
01:57
C'est fou que ça se passe comme ça.
01:59
Et pourtant, on a fait les choses très vite et on était préparé.
02:04
C'est à dire que les archives qui nous restaient à brûler,
02:06
c'était parce qu'on a travaillé jusqu'au dernier jour,
02:08
mais on s'était débarrassé du reste.
02:09
C'était une préparation de plusieurs mois, en fait.
02:12
Et les communications,
02:14
évidemment, il faut qu'on les garde jusqu'au dernier moment.
02:16
Et donc, on les a détruites effectivement à la masse
02:19
et à la perceuse au dernier moment.
02:21
Et alors vous, David Martinon, vous arrivez à quitter l'ambassade
02:23
avec une partie de votre équipe pour aller vous réfugier
02:26
à l'aéroport international de Kaboul.
02:28
Mais il y a des centaines de gens qui ont trouvé refuge
02:30
à l'intérieur de l'ambassade, des personnes en danger de mort,
02:33
parce qu'ils ont, pour certains, collaboré avec les Français.
02:37
Et vous voulez absolument les rapatrier, tous ces gens-là.
02:40
Et ça va être ça l'enjeu aussi de ce documentaire,
02:42
c'est de voir si vous allez réussir à rapatrier tous ces gens-là.
02:45
Pour vous, c'était votre mission, en fait.
02:47
Oui, c'est à dire que ça, c'était pas prévu.
02:51
Ce qui était prévu, c'est qu'on s'exfiltre tous
02:53
vers la base militaire de l'aéroport.
02:57
Et en fait, moi, je monte dans l'avion en fin de journée,
02:59
exactement à 18h46, c'est horodaté par un poste.
03:03
Un poste sur Twitter.
03:04
Et donc, il restait une arrière-garde de policiers à l'arrière.
03:09
Et sauf qu'en fait, je suis monté,
03:11
nous sommes montés dans un des derniers hélicoptères.
03:13
La Noria suivante a été prise à partie par les talibans
03:16
qui leur ont tiré dessus à la mitrailleuse et à la K-47.
03:21
Vraiment, quelques minutes après que nous, nous ayons décollé.
03:25
Et donc, ça veut dire qu'à ce moment-là,
03:26
en fait, on savait qu'on ne pouvait plus partir facilement
03:29
ni par la route, ni par hélicoptère,
03:31
puisque les talibans contrôlaient tout Kaboul.
03:33
Et c'est assez surprenant, là aussi,
03:35
de voir que c'est finalement un touriste, un touriste franco-afghan,
03:38
réfugié avec sa famille dans l'ambassade,
03:40
qui va vous aider, David Martineau, à négocier directement avec les talibans.
03:45
Oui, absolument. C'était Wali, donc, qui est un franco-afghan
03:49
qui avait décidé de passer, de revenir en Afghanistan voir sa famille,
03:55
parce que comme d'autres, il pressentait que c'était probablement
03:58
le dernier moment où il pourrait voir sa famille
04:01
avant que le pays se referme complètement avec l'arrivée des talibans.
04:04
Et le fait est qu'il est parfaitement bilingue français et dari, donc persan.
04:10
Et qu'à ce moment-là, on avait besoin d'un interprète
04:13
pour négocier avec les talibans.
04:15
Et alors, ce documentaire, il est adapté de votre livre, David Martineau,
04:18
« Les quinze jours qui ont fait basculer Kaboul »,
04:19
et il est constitué de beaucoup d'images amateurs,
04:22
y compris de celles que vous avez filmées vous-même.
04:25
Est-ce que vous pensiez déjà en faire un doc à l'époque
04:28
où c'était plus une forme de preuve ?
04:29
Pour vous, vous aviez besoin de garder une archive comme ça ?
04:32
Alors, Jérôme Pierdet, le coproducteur qui a eu l'idée du film,
04:38
au moment où je suis parti en poste,
04:40
il voulait raconter ce que c'était que la vie d'un ambassadeur.
04:43
Dès 2018 ?
04:44
Dès 2018.
04:45
Et évidemment, c'était difficile de faire un film à distance,
04:48
mais j'avais dans mon équipe un employé afghan
04:51
qui avait été formé par des documentaristes français
04:54
et qui était donc un très bon chef-op, un très bon réalisateur.
04:59
Et je lui ai laissé la possibilité de filmer notre vie.
05:02
Et au fond, il est resté avec nous jusqu'au 14 juillet,
05:05
au moment où on le met dans l'avion
05:06
avec les derniers employés afghans de l'ambassade.
05:10
Et il a filmé cette montée en tension
05:15
et il a tout le travail de préparation et d'anticipation
05:18
de la fin de la fermeture de l'ambassade,
05:21
de l'évacuation des employés afghans, etc.
05:23
Et effectivement, pendant la crise,
05:26
moi, j'ai voulu filmer aussi pour notarier,
05:29
en fait, pour documenter ce qui se passait,
05:31
ce que nous faisions, qui faisait quoi à chaque endroit, à chaque moment,
05:35
de façon à être sûr que les choses soient dites clairement
05:40
et expliquer clairement le moment venu.
05:41
Et puis, parce que parfois, c'était un bon moyen aussi de communiquer à tout le monde,
05:45
y compris à vos proches.
05:46
Donc, vous postiez parfois même sur Twitter,
05:48
simplement pour que tout le monde soit au courant de là où vous étiez,
05:50
ce que vous faisiez.
05:51
Absolument, parce que c'était des moments où on avait de la connexion rarement.
05:55
Et donc, dès qu'on en avait, il fallait poster des informations.
05:58
Et moi, ça m'évitait d'appeler à ce moment-là.
06:01
C'est vrai que personne ne sait où je suis avec mon équipe
06:04
quand je décolle de la zone verte, la zone protégée.
06:07
Et c'est le moment le plus simple
06:09
et le plus général pour prévenir à la fois les Américains,
06:14
mon équipe, Paris, l'Elysée, le Quai d'Orsay
06:17
et puis effectivement ma femme aussi, qui n'a pas de nouvelles depuis des heures.
06:20
On se pose de nombreuses questions en regardant ce doc qui est fascinant.
06:25
Et il y en a une qui revient souvent, surtout à la fin.
06:27
Est-ce que vous avez des nouvelles des gens que vous avez réussi à exfiltrer,
06:31
notamment les gens qui travaillaient avec vous à l'ambassade,
06:33
les Afghans qui étaient avec vous ?
06:35
Comment ils vont ? Qu'est-ce qu'ils deviennent ?
06:36
Est-ce que vous avez des contacts encore avec eux ?
06:39
Oui, alors de loin en loin.
06:40
La vérité, c'est qu'ils sont un peu partout en France.
06:42
Ils ont été vraiment répartis.
06:45
Ils se sont installés dans à peu près toutes les régions.
06:49
Il n'y avait pas une envie de leur part de partir, de quitter leur pays.
06:55
C'est leur pays, c'est leur culture, c'est leur histoire.
06:59
Ils savaient très bien aussi, parce que je leur ai expliqué,
07:01
que la vie n'allait pas être si simple que ça.
07:03
Ils ne maîtrisaient pas forcément le français.
07:05
Vous imaginez que les chauffeurs, les femmes de ménage,
07:07
qu'on ne voulait surtout pas laisser derrière,
07:09
parce qu'ils étaient en risque.
07:11
Les talibans n'aiment pas les gens qui ont travaillé pour des missions étrangères.
07:17
Ils ne maîtrisaient pas assez le français,
07:20
probablement pour avoir des métiers confortables en France.
07:25
Mais ils l'ont fait parce qu'ils pensaient,
07:27
ils voulaient assurer leur sécurité et celle de leur famille.
07:31
Et puis, effectivement, ils imaginaient qu'à juste titre,
07:35
que pour leurs enfants, l'acquisition du français serait beaucoup plus facile
07:39
et que leur vie serait meilleure que sous l'Afghanistan des talibans.
07:42
Et on le voit bien dans ce doc, Kaboul Kaou,
07:44
que quand vous leur proposez de rester ou de partir,
07:47
ils font pratiquement tous le choix de vous accompagner en France.
07:50
Je vous garde encore un petit peu avec moi, monsieur l'ambassadeur,
07:52
parce que j'aimerais que vous nous expliquiez aussi
07:55
comment on en est arrivé à un tel fiasco collectif,
07:57
finalement, en Afghanistan,
07:59
après avoir tenté de redresser ce pays pendant 20 ans.
08:02
On va en parler dans un instant,
08:03
mais d'abord, on va revenir en France à une actualité plus légère
08:06
et l'actu des médias dans un instant.
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