Jérome De Verdière, la 250eme de la revue de Presse

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Transcript

00:00Le Supplément Média avec Jérôme De Verdière. Bonjour Valérie, bonjour Gilles, bonjour.

00:09Je rappelle vos excellents livres. C'est vrai, vous êtes une de mes premières lectrices.

00:17Coup de cœur des libraires, on en avait parlé.

00:19Donc ce soir sur Paris Première, 21h05, la 250e émission de la revue de presse.

00:27Déjà 250 émissions. Vous ne les faites pas.

00:31C'est la seule émission satirique de la télévision.

00:35C'est peut-être pour ça qu'elle dure.

00:37Oui, mais c'est quand même une émission qui est devenue mythique, incontournable.

00:41Oui, c'est devenu un peu culte, presque. Je ne vais pas être prétentieux.

00:49Ce qui est très marrant, c'est que comme toutes les émissions de la télévision,

00:55la télévision est quand même devenue un média relativement âgé du côté des téléspectateurs.

01:01Et je commence à avoir des gamins de 20 ans qui viennent me voir par rapport à l'émission.

01:08Alors ils ne la regardent pas du tout à la télé, mais ils regardent les extraits de l'émission

01:12sur les réseaux sociaux, sur TikTok, sur Instagram, etc.

01:15Donc il y a une transmission comme ça, c'est assez amusant.

01:18Vous vous souvenez de la première ?

01:20Oui, je me souviens de la première.

01:22Ça s'appelait la revue de presse du théâtre des deux ânes.

01:24Exactement, et c'était au théâtre des deux ânes.

01:27D'ailleurs, j'ai ressorti pour une publication sur les réseaux sociaux,

01:31j'ai ressorti des photos un peu un an après.

01:34Et on est un peu plus jeune.

01:37Mais surtout, l'espace est beaucoup plus petit.

01:40Enfin, on voit que l'émission a pris du volume.

01:43Mais oui, je me souviens très bien de cette première émission.

01:47Et un de nos premiers invités, c'était Michel Rocard.

01:50Et en fait, ce qui est marrant, parce qu'à chaque fois, on a un invité politique.

01:54Et ce qui est marrant, c'est qu'en réalité, on a traversé trois générations de politique.

01:59C'est-à-dire la génération Mitterrand-Chirac,

02:02qui était déjà un peu sur le départ quand on a commencé en 2007,

02:07mais qui était encore là quand même.

02:10Ensuite, on a eu la génération Sarkozy-Hollande.

02:13Et maintenant, on a la génération Macron.

02:16Est-ce qu'ils ont de l'humour encore dans les politiques ?

02:19Est-ce qu'il y a une différence ?

02:20Oui, il y a des différences.

02:21C'est-à-dire que la génération justement Mitterrand-Chirac,

02:24en fait, c'est pas qu'ils avaient plus d'humour.

02:27Ça se calcule pas comme ça.

02:28Mais ils s'en moquaient un peu de savoir.

02:31Ils étaient habitués à ça, d'une part.

02:33Et ensuite, ils avaient suffisamment de pouvoir eux-mêmes

02:36pour non pas nous faire dire...

02:38Mais ils passaient au-dessus.

02:40Mais qui sont les plus drôles, la gauche ou la droite ?

02:42Alors, est-ce qu'il y a un humour de droite, un humour de gauche ?

02:45Est-ce que l'humour a une couleur politique ?

02:47Objectivement...

02:48Ça dépend des individus, non ?

02:49Oui, ça dépend des individus.

02:51Mais c'est vrai.

02:52Ceci dit, qu'aujourd'hui, on va dire du côté de...

02:57Vous voyez, j'allais dire du côté de l'extrême-gauche,

03:00on a plutôt tendance à avoir moins d'humour qu'avant.

03:03Mais, par exemple, les communistes,

03:06André Chassaigne, Léon Desfontaines, etc.

03:08sont venus.

03:10Roussel, énormément d'humour.

03:12Il a rigolé avec nous, etc.

03:14Du côté de la France Insoumise, c'est un peu plus compliqué.

03:16Ils rigolent moins.

03:18Ils rigolent moins, c'est pas...

03:20C'est peut-être dû à certains sketchs.

03:21Parce que la force de la revue de presse,

03:24qui sera en clair ce soir sur Paris 1ère et en direct...

03:27On m'a dit qu'il fallait absolument que je dise

03:29Canal 41.

03:30Moi, je comprends rien.

03:31Mais Canal 41 de la TNT.

03:33Et c'est en direct.

03:34Et c'est votre force d'être en direct, justement.

03:38Et puis, aussi, moi,

03:40ce qui m'a étonné dans ces 250 émissions,

03:43c'est la liberté de parole des sketchs.

03:46Et je vous ai pris un extrait de Régis Maillot.

03:49Vous allez le voir.

03:50Il n'épargne pas la France Insoumise.

03:52Le sketch est très, très...

03:54Vitriol.

03:55Vitriol, comme on dit.

03:56Je me précipite dans une librairie éco-féministe

03:59du 11ème arrondissement de Paris

04:02me procurer le dernier ouvrage de l'écrivaine inclusive

04:05Géraldine de Verdière

04:08pour son ouvrage intitulé La robe.

04:11La vendeuse, Gaétan,

04:15une bretonne en transition,

04:17on appelle ça une galette saucisse,

04:22me colle une droite en m'aspergeant de sang de menstrue

04:25que lui avait pris le planning familial

04:28afin de se protéger des micro-agressions patriarcales.

04:31Gaétan me répond avec mépris.

04:32Il ne me dit pas de la robe ici.

04:34En revanche, on peut vous proposer La burqa,

04:37un roman de jeunesse de Sandrine Rousseau

04:39qui évoque la joie et l'embellissement de cinq femmes

04:42vivant en timeshare avec un taliban

04:44dans un ancien jardin ouvrier de Montreuil.

04:47Je me dis que c'est éco-féministe, c'est merveilleux.

04:49Elles portent chacune une burqa végétalisée.

04:52C'est le même principe qu'un potager partagé.

04:54Les deux premières font pousser des légumes.

04:56La troisième a une jambe de bois, sert de tuteur à tomates.

04:59La quatrième fait pousser des aromates

05:01et la dernière, du cresson dans le barbu.

05:04C'est incroyable de pouvoir diffuser ça en prime time.

05:08C'est bizarre, mais ça ne me surprend pas.

05:10Je suis surpris qu'il y ait des gens qui soient étonnés, choqués.

05:14On a le droit d'être choqués.

05:16On a le droit de ne pas trouver ça drôle.

05:18Il n'y a aucun problème.

05:19Mais ça m'étonne toujours quand les gens disent...

05:21Et surtout les jeunes.

05:23Ce qui est marrant, c'est que les fameux gamins

05:25qui viennent me voir...

05:26J'ai quand même coupé le début.

05:28Vous voulez que je vous rappelle du début

05:30de la phrase de Régis Maillot ?

05:32Vous lui dites, mais vous êtes en retard, Régis.

05:34Et il vous dit, oui, j'étais au commissariat.

05:36Vous lui dites, mais pourquoi vous étiez au commissariat ?

05:39J'avais oublié de demander les papiers d'identité

05:44de la fille avec qui j'étais.

05:46Ça vous fait rire ?

05:48Oui, c'est amusant, non ?

05:50Est-ce que c'est vrai ? Non, c'est faux.

05:52Donc c'est amusant.

05:54Il y a Gilles, un autre auditeur, qui nous dit

05:56qu'il ne faut pas oublier Grolande.

05:58Oui, c'est vrai qu'il y a Grolande.

06:00Mais il y a une tradition, c'est Charlie Hebdo.

06:02Effectivement, à la télévision...

06:04Ce n'est pas du tout la même forme d'émission.

06:06Non, ce n'est pas la même forme d'émission,

06:08mais dans un humour un peu caustique.

06:10Un peu trash.

06:12C'est-à-dire qu'il s'attaque, d'ailleurs,

06:14je mets des guillemets aux termes attaqués,

06:16parce qu'on est là pour rire, pour se moquer.

06:18Et on commence toujours par se moquer de nous-mêmes.

06:20Il ne faut pas être, comment dire, susceptible

06:24quand on fait cette émission.

06:26Que ce soit moi, que ce soit les chroniqueurs, etc.

06:30On commence toujours par se moquer de nous-mêmes.

06:32Quand on se moque de soi, on peut après se moquer...

06:34Il n'y a personne qui relit les textes ?

06:36Jamais.

06:38Il y a mon idole, Stéphane Rose.

06:40Je lui mets des cierges tous les jours,

06:42parce qu'il me fait hurler de rire.

06:44Faites pas de blagues déplacées.

06:46Non, jamais.

06:48Le problème de Stéphane, c'est qu'il a un syndrome

06:50Gilles de la Tourette. Il dit les mots

06:52bip, bip, bip, tout le temps.

06:54C'est ce qui me fait rire. Stéphane Rose, Karine Dubernay,

06:56Florence Brunold, formidable, Ségolène Royal.

06:58Je trouve le mieux imité.

07:00Michel Guidoni, Régis Maillot,

07:02Philippe Chevalier, Bernard Mabille,

07:04Jacques Maillot,

07:06Elodie Poux, je ne sais pas si je l'ai citée.

07:08Elodie n'est plus dans l'émission,

07:10mais elle a été...

07:12On peut parler des dessinateurs.

07:14Il y a Giroux et Stotz.

07:16Ils sont formidables.

07:18Qu'est-ce qu'on va voir ce soir ?

07:20Ça va être une grande scène ?

07:22Ça va être une émission spéciale déjà.

07:24Comme d'habitude.

07:26C'est-à-dire qu'on va aller

07:28jusqu'à minuit,

07:30donc elle va être plus importante.

07:32Et on aura six invités.

07:34D'habitude, on en a deux.

07:36On a un politique et un invité

07:38qui soit un artiste,

07:40un comédien, un chanteur, un journaliste,

07:42un écrivain.

07:44Je vais constituer trois couples

07:46d'invités

07:48sous cette forme-là.

07:50On aura le premier couple,

07:52Jean Lassalle et Mireille Dumas.

07:54Deuxième couple, André Vallini

07:56et Patrick Sébastien.

07:58Et troisième couple,

08:00Aurélien Pradié et Alex Vizorek.

08:02Je pense que ça va être

08:04assez amusant.

08:06J'ai disséminé...

08:08Comme tout le monde, je suis un peu nostalgique

08:10d'une certaine télévision.

08:12Je pense que les téléspectateurs

08:14qui sont relativement âgés

08:16de la télévision en général

08:18et de la rue de presse en particulier,

08:20eux aussi sont

08:22probablement nostalgiques de cette époque

08:24des émissions.

08:26Il y avait de la plume, il y avait de la paillette.

08:28Donc il y aura de la plume, il y aura de la paillette.

08:30Il y aura de la liberté.

08:32On est là pour s'amuser.

08:34Si vous deviez remettre un Oscar de l'humour à un politique,

08:36demande un auditeur.

08:38Celui qui a été le plus...

08:40Jean Lassalle, c'est sûr

08:42qu'il ne le fait pas toujours exprès.

08:44C'est un personnage

08:46absolument étonnant,

08:48Jean Lassalle.

08:50Je citais André Chassenne, qui est formidable.

08:52Et même chez les plus jeunes,

08:54parce qu'on a traversé

08:56un moment, justement, la fameuse période

08:58Sarko, Hollande

09:00et puis Macron,

09:02où ils avaient très très peur,

09:04du coup ils se retenaient, etc.

09:06Et je trouve que maintenant, chez les jeunes politiques,

09:08qui souvent sont assez forts

09:10en fait, je ne parle pas

09:12en décision politique,

09:14je parle en communication, etc.

09:16Et par exemple,

09:18je ne l'ai pas eu sur le plateau,

09:20mais je suis sûr que Jordan Bardella,

09:22il peut être très bon

09:24dans ce genre d'émissions. Et Léon Desfontaines,

09:26vous voyez, je fais exprès.

09:28Et il est super, on l'a eu il y a...

09:30Pourquoi il n'est pas venu, Jordan Bardella, vous l'avez invité ?

09:32Oui, on a dû l'inviter. Après, ils choisissent.

09:34Et Mathilde Panot ?

09:36Alors, je ne vous cache pas

09:38qu'on ne l'a pas invitée. Je ne suis pas

09:40sûr qu'elle l'aurait justement.

09:42Mais peut-être que je me trompe.

09:44Non, c'est Philippe Kébrévière, je crois qu'il raconte qu'elle s'en va

09:46en général, avant son billet.

09:48On ne va pas.

09:50Mais franchement, on a invité

09:52du Rassemblement National

09:54au Parti Communiste, en passant

09:56par évidemment les autres. On a invité

09:58tout le monde. Et en général, ça se passe

10:00toujours bien.

10:02Est-ce que vous savez si le caveau,

10:04les théâtres,

10:06où il y a ce genre d'humour,

10:08ça continue à faire

10:10des entrées ?

10:12Le théâtre des deux âmes est toujours là.

10:14C'est vrai que ce qu'on appelle les chansonniers,

10:16vous savez,

10:18il y a certains jeunes

10:20qui pensent qu'ils ont inventé

10:22stand-up, mais qui pensent que ça vient

10:24des Etats-Unis. Non, ça a toujours existé, en réalité.

10:26Et donc la France,

10:28je ne sais pas si c'est la France qui l'a inventée,

10:30c'est probablement d'ailleurs la France

10:32qui l'a inventée.

10:34Après, il y a des chemins différents.

10:36C'est ça qui est bien,

10:38je trouve, dans la revue de presse.

10:40Je suis entouré de gens

10:42qui ont des styles et des univers

10:44très différents, mais finalement,

10:46ça va vers le même

10:48objectif, c'est-à-dire de faire rire

10:50avec l'actualité.

10:52Et vous y parvenez très bien.

10:54Un éditeur demande ce qui est devenu Michel Muller.

10:56Je ne sais pas.

10:58Michel Muller ?

11:00C'est un comédien qui était un peu

11:02pas sans rire. Il n'a pas fait partie de l'émission.

11:04Mais il n'a pas fait partie de l'émission.

11:06On ne sait pas, donc on n'aura pas la réponse. Vous tapez sur Internet,

11:08Stéphane, pour savoir. Paris 1ère

11:10ce soir, Canal ?

11:12C'est 41 de la TNT.

11:14Sur vos box, partout,

11:1621h05, sur Paris 1ère.

11:18C'est en clair, ça commence à 21h05

11:20et ça va finir au bout de la nuit.

11:22Peut-être au bout de la nuit,

11:24car il y aura des plumes et des paillettes.

11:26Merci beaucoup Jérôme Deverdière.

11:28A très vite, et nous on va commenter

11:30l'actualité de façon un peu plus austère.

11:32A tout de suite.

11:34Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.

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