- il y a 11 mois
Le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 17 janvier 2025.
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00:00Bonjour Yannick Noder. Hier, François Bayrou a donc échappé à la censure grâce aux socialistes.
00:05C'est désormais donc l'EPS qui dicte la politique du gouvernement, c'est ça ?
00:09Je ne le dirai pas comme ça. Je pense que l'EPS, qui est un parti de gouvernement,
00:14entend ce que l'ensemble des Français souhaitent.
00:17Ils veulent, quelles que soient les idées politiques des uns et des autres,
00:20et particulièrement dans le secteur qui est le mien, la santé, qui n'a pas de couleur politique,
00:24de pouvoir répondre aux besoins des Français. Et je crois que c'est une stabilité gouvernementale
00:29qui est finalement mise en place pour pouvoir doter la France d'un budget,
00:33dont le budget de la sécurité sociale. C'est ça la conclusion et les enseignements de ce qui s'est passé hier.
00:39Vous dites une stabilité gouvernementale, mais alors François Bayrou, il a quand même payé le prix fort.
00:44Il y a beaucoup de concessions qui ont été faites. Je vais en citer quelques-unes.
00:48Contribution sur les hauts revenus, hausse de la taxe sur les transactions financières,
00:52taxation sur le rachat d'actions, surtaxe provisoire sur l'imposition des grandes sociétés,
00:56rationalisation du crédit d'impôt recherche. Est-ce que vous êtes à l'aise avec tout ça ?
01:01Je crois que malheureusement, on est dans une situation financière terrible.
01:07On a 3 000 milliards de dettes. Quel que soit le gouvernement, il faut faire face à cette situation-là.
01:13Donc c'est un équilibre subtil entre répondre aux besoins des Français,
01:17qui sont finalement fondamentaux sur la sécurité, l'éducation et naturellement la santé.
01:23L'homme de droite que vous êtes n'est pas gêné par cette hausse de taxes ?
01:26L'homme de droite est responsable aussi de pouvoir assurer des services publics,
01:33de pouvoir prendre soin des Français tout en ayant quand même une rigueur budgétaire.
01:39Parce que si on ne fait absolument pas attention non plus aux comptes publics, on va perdre toute notre crédibilité.
01:46Ce n'est pas vraiment de la rigueur budgétaire, puisqu'on a pu lire ici ou là des estimations sur les concessions de François Bayrou.
01:55Alors il y a notamment les emplois d'enseignants, mais il y en a d'autres.
01:583 milliards d'euros, les concessions de François Bayrou aux socialistes.
02:01Mais moi je vais prendre le budget de la Sécurité sociale.
02:03Si rien n'est fait, nous aurons un trou de la Sécurité sociale à 28 milliards.
02:08Donc il ne faut pas non plus raconter de mensonges aux Français.
02:11Ce n'est pas sur un exercice budgétaire que vous pouvez résorber le trou de la Sécurité sociale.
02:16Donc il faut une stabilité politique pour justement avoir des programmes financiers de pluriannualité sur plusieurs années.
02:24Donc en fait il faut apporter cette stabilité au niveau du Parlement.
02:28La stabilité vaut plus de taxes et vaut plus de dépenses.
02:31Non, de toute façon, quel que soit le gouvernement, il n'y a pas de recette magique.
02:36Et il faut bien à un moment, si on veut pouvoir pas renier sur notamment des biens fondamentaux
02:42et des solutions qui sont extrêmement importantes et qui sont plébiscitées par les Français,
02:46je reviens encore sur la santé, c'est en gros pas d'économie sur le dos de la santé des Français.
02:52Donc effectivement il faut pouvoir trouver des financements.
02:55Adrien en parlait à l'instant, il y a un abandon de la suppression des 4000 postes dans l'éducation nationale.
03:03Pourtant on voit que le nombre d'élèves baisse là aussi.
03:06Ce n'était pas cohérent de baisser aussi le nombre d'enseignants ?
03:11Moi je suis ministre de la santé, pas de l'éducation nationale.
03:14Donc je ne vais pas commenter les sujets qui sont en dehors de mon périmètre.
03:18Vous appartenez quand même à un gouvernement qui est censé avoir une forme de solidarité.
03:21Je crois que c'est ça aussi le compromis, c'est de pouvoir, face à ce Parlement où d'ailleurs il n'y a aucune majorité,
03:29quel que soit le gouvernement, ça ne change pas la configuration du Parlement.
03:33C'est de pouvoir trouver les sujets qui sont de priorité nationale pour en tout cas répondre aux besoins des Français.
03:40Moi ce week-end je serai dans ma circonscription, je suis très attaché aux élus locaux et à la population,
03:47notamment ma circonscription.
03:49Les Français sur le terrain, entre guillemets, ne veulent plus de toutes ces joutes politiques.
03:53Ils veulent de la stabilité pour pouvoir voir un certain nombre de sujets avancés.
03:57Santé, sécurité, éducation, c'est ça la priorité.
04:00François Bayrou a aussi lâché sur la réforme des retraites.
04:05Le fameux conclave sur cette réforme s'ouvre aujourd'hui.
04:08Et pour trois mois, autour de la table, les partenaires sociaux, les patronats,
04:12pour bien comprendre, parce qu'il y a eu, comme on dit aujourd'hui dans le nouveau vocabulaire,
04:16des bougées ici ou là.
04:18Même s'il n'y a pas d'accord, ce sera, quoi qu'il arrive, soumis au Parlement ?
04:25Je crois que ça a été confirmé.
04:28Je crois que c'est quelque chose d'important, que le Parlement joue tout son rôle,
04:32mais rien que son rôle dans cette situation-là.
04:35Et je crois qu'on peut se satisfaire, quelles que soient encore les idées politiques des uns et des autres,
04:40qu'il y ait ce dialogue avec l'ensemble des partenaires sociaux.
04:43Moi, je ne peux que confirmer qu'effectivement, on ne peut être que pour le dialogue avec les partenaires sociaux.
04:48Par contre, il faut quand même ne pas oublier les réalités et la situation financière.
04:53Et justement, si la mesure d'âge est détricotée, on sait que vous êtes là encore un homme de droite,
04:58que vous soutenez, y compris certains chez vous, d'ailleurs parlent plutôt d'une retraite à 65 ans,
05:02on se souvient de François Fillon.
05:04Si cette mesure d'âge est détricotée, qu'est-ce que vous faites ? Vous quittez le gouvernement ?
05:08Je crois qu'on n'en est encore pas là. On va laisser déjà les trois mois se faire.
05:11Elle peut ne pas l'être ?
05:12Je ne sais pas, il faut regarder. Il y a des mesures...
05:15Elle doit l'être ?
05:16Il y a des mesures qui doivent probablement peut-être faire bouger les lignes.
05:20Je pense que sur la pénibilité, sur les carrières longues, on voit bien que le rapport au travail a aussi changé sur les nouvelles générations.
05:28Et puis la pénibilité, moi, je vais encore reprendre le sujet que je connais mieux, l'hôpital.
05:33Vous ne demandez pas à quelqu'un, une aide-soignante ou un aide-soignant de 58, 59 ans, qui est en 3,8, de pouvoir faire le même.
05:41Mais donc la mesure d'âge, ce n'est pas une priorité ?
05:43Je dis qu'il faut pouvoir mettre de la flexibilité, mais je vais laisser surtout mes collègues ministres qui sont dans ce secteur-là mener le dialogue social.
05:52J'ai beaucoup à faire avec la santé, l'hôpital et les soins de ville.
05:56Justement, on va en parler, puisque le projet de loi de finances de la sécurité sociale revient au Parlement le 23 janvier.
06:03Là encore, il y a eu quand même beaucoup de renoncements par rapport au texte présenté par Michel Barnier.
06:09Je vais en citer quelques-uns.
06:11Fini le déremboursement de certains médicaments.
06:15Fini la hausse du ticket modérateur.
06:17À l'attrape aussi la baisse de remboursement par l'assurance maladie des consultations chez le médecin.
06:23Le secteur de la santé devait faire 5 milliards d'économies.
06:29Ce ne sera pas du tout le cas.
06:31Est-ce qu'il y aura même des économies ?
06:33Je pense que l'idée de la santé, ce n'est pas de dépenser plus, c'est de dépenser mieux et surtout dans l'intérêt de la santé.
06:40Mais pas d'économiser.
06:41Là, c'était dépenser moins en l'occurrence.
06:43Je dirais que pour pouvoir économiser, il faut pouvoir réformer notre système de santé, en ville ou à l'hôpital.
06:50Et moi, je n'oppose jamais les deux.
06:52On a besoin d'une réforme du système de santé, de faire confiance davantage aux professionnels de santé.
06:58Je pense que la confiance doit être réassurée.
07:00Moi, je veux être un ministre de la santé qui prend soin des Français, des patients, mais aussi qui prend soin de ses personnels soignants.
07:07Pardon, je me permets de reformuler la question d'Alex Bouillaguet.
07:10Il n'y aura pas d'économies sur le budget de la santé ?
07:13Il y a toujours des mesures d'efficience parce qu'on peut, à budget identique, soigner mieux.
07:18Ça veut dire pas 5 milliards d'économies, budget identique ?
07:21Pas 5 milliards d'économies.
07:23Pourquoi ? Parce que ce n'est pas sur un budget que vous résorbez les déficits de la sécurité sociale.
07:29Et nous avons besoin de réformer notre système de santé.
07:32Nous avons besoin de former plus de soignants.
07:34On forme globalement le même nombre de soignants qu'en 1970, alors que nous sommes 15 millions de Français en plus,
07:40avec une population qui a vieilli, qui a beaucoup de problèmes de santé, et puis un rapport au travail qui est différent.
07:46Donc on doit former plus, on doit restructurer et on doit ouvrir des lits.
07:50On le voit bien avec l'épisode...
07:52Donc quand même, si je résume, on n'en est même pas à 5 milliards d'économies.
07:56On ne les aura pas, mais pas d'économies du tout en fait.
07:59Vous êtes les gagnants du budget de François Bayon ?
08:01Non, on ne peut pas dire pas d'économies du tout.
08:04Combien plus si vous pouviez nous...
08:06Parce qu'on est en milliards ou en centaines de millions ?
08:08Je crois que c'est plutôt en centaines de millions, mais il faut arrêter les fantasmes.
08:12Parce que dans le budget de la Sécurité Sociale, je rappelle qu'il y a 5 branches,
08:16et donc la branche retraite est un poids certain dans le budget de la Sécurité Sociale.
08:23Moi je crois surtout qu'on est là aussi pour rassurer.
08:26Il y a aussi beaucoup d'autres difficultés dans le système de santé.
08:29Il y a beaucoup d'épidémies, ça ne vous a pas échappé.
08:31La grippe, Chikungunya, la situation de Mayotte, le Hempox.
08:36Donc on a toutes ces situations très urgentes sur ces sujets épidémiques.
08:41Il y a la violence vis-à-vis des soignants qui est inadmissible,
08:44avec une tolérance zéro.
08:47Et la seule chose que l'on peut apporter au niveau des soignants,
08:51avec des meilleures conditions de travail,
08:53parce que la véritable force, richesse de notre système de santé, c'est ces soignants.
08:58Je reviens juste sur les chiffres.
09:00On ne comprend pas d'économies ou peu, mais est-ce que...
09:03Pas d'économies, ni sur le dos de la santé des Français.
09:05C'est ça le message de ce matin.
09:07Ça ne veut pas dire qu'on ne va pas réformer le système.
09:09Qu'avez-vous pensé ? Parce que dans les mesures cédées aux socialistes,
09:12il y a notamment, j'en parlais, le fait qu'il n'y ait pas de hausse du ticket modérateur,
09:16le fait qu'il y ait l'augmentation des tarifs hospitaliers.
09:18Ça, vous l'avez chiffré ?
09:20Oui, c'est à peu près chiffré.
09:23Après, c'est donc des éléments du discours de politique générale.
09:27Je rappelle, et vous l'avez bien dit, que le PLFSS attaque...
09:31Le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
09:33Le loi de financement de la sécurité sociale va faire aussi son cheminement au Parlement.
09:37Donc moi, je vais voir aussi comment le Parlement veut amender,
09:41modifier cette proposition de loi de finance.
09:44Donc c'est pour l'instant que c'est un point de départ.
09:47Nous verrons au terme de l'examen parlementaire.
09:50Mais est-ce que, par exemple, mieux encadrer le transport sanitaire fait partie des...
09:55Je crois que, je vous l'ai dit, il y a des mesures d'efficience
09:58qui peuvent être faites sur tous les secteurs.
10:00Et c'est le garde-rôle, le transport sanitaire ?
10:02Je crois que le poids du transport sanitaire n'est pas le même.
10:05Vous ne pouvez pas modifier la prise en charge du transport
10:09quand vous habitez dans une métropole, que vous avez un métro, que vous avez un tramway,
10:13ou dans un territoire très rural comme le mien.
10:16Pour un certain nombre de patients, la chimiothérapie, la radiothérapie, la dialyse,
10:20il est hors de question de supprimer le transport pour ces patients.
10:23Parce que sinon, ça sera un renoncement aux soins.
10:25Donc on n'est pas un gouvernement qui veut que les patients renoncent aux soins,
10:29bien au contraire.
10:30J'entends votre point, mais du coup, j'ai du mal à voir.
10:32Vous parliez, à défaut d'économie, vous parliez de déficience.
10:34Où est-ce que vous les trouvez, ces mesures de déficience ?
10:37L'efficience, ça peut être aussi, parfois, d'éviter que des examens soient réalisés plusieurs fois.
10:42C'est de décomplexifier les parcours de soins,
10:45par quoi, parfois, vous êtes obligés de passer dans différentes étapes.
10:48Mais ça, ce n'est pas des mesures dans le projet de loi de financement.
10:50C'est des mesures, quand même, qui sont en lien avec la Caisse nationale d'assurance maladie
10:54pour améliorer le parcours des patients, pour trouver des solutions plus rapides,
10:59pour éviter des délais d'attente.
11:00Quand quelqu'un est en arrêt maladie et qu'il attend, malheureusement, d'avoir un examen,
11:05eh bien, c'est de l'indemnité journalière.
11:07Donc, il faut quand même regarder tout ça dans la totalité.
11:11Un mot rapidement, vous parliez à l'instant des arrêts maladie.
11:14Le gouvernement Barnier envisageait un rallongement d'un délai de 1 à 3 jours de carence
11:18des arrêts maladie pour les fonctionnaires.
11:20Donc, ce n'est plus d'actualité, vous nous le confirmez.
11:23Moi, je dis surtout que c'est au ministre de la fonction publique de mener ces discussions-là.
11:27Mais c'est quand même dans la fonction publique hospitalière
11:29que la durée des arrêts maladie apparaît la plus longue.
11:32Alors, je pense... Alors, il y a différentes choses.
11:34Il y a beaucoup de personnes qui ont comparé...
11:36En moyenne, 10 jours.
11:38Et c'est 8 jours dans le privé.
11:39Voilà. Après, il faut aussi peut-être regarder...
11:41Le personnel soignant est soumis aussi à fortes tensions.
11:44Je ne dis pas qu'il n'y a pas à regarder ces sujets-là.
11:46Il y a des efforts à faire là-dessus.
11:47Mais je pense qu'on a un système hospitalier qui est très tendu en ce moment.
11:51Et ce n'est certainement pas forcément le meilleur moment pour envisager ces sujets-là.
11:55Donc, il y a un vrai sujet d'attractivité au travail,
11:59d'attractivité de la fonction hospitalière, de l'hôpital public,
12:02mais aussi de l'hôpital privé.
12:04C'est des métiers qui sont extrêmement en tension.
12:06Donc, on doit encore s'appuyer sur nos soignants
12:10et leur favoriser les conditions de travail.
12:12Parce que, je le redis, la volonté, c'est de pouvoir ouvrir plus de lits.
12:16Mais il faut aussi proposer de bonnes conditions de travail à nos soignants.
12:20Des bonnes conditions et surtout une bonne protection dans l'exercice de leur mission.
12:23Yannick Noder, vous restez avec nous.
12:25On va parler notamment de la grippe.
12:27Juste après le Fil info, 9h moins le Gard.
12:29Maladie, Magali Oumou.
12:31Les hôpitaux publics à Marseille n'ont pas assez de place pour conserver les corps des défunts.
12:36C'est pourquoi une grève débute ce matin à l'appel de forces ouvrières.
12:39Le syndicat dénonce des chambres mortuaires saturées.
12:42Un camion frigorifique a été installé sur le site de la Timone.
12:45La direction assure travailler à des solutions.
12:49Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir aujourd'hui
12:52après la finalisation cette nuit des derniers détails d'un accord pour une trêve à Gaza
12:57et la libération des otages.
12:59Emmanuel Macron au Liban.
13:01Sa dernière visite c'était il y a 5 ans lors de l'explosion du port de Beyrouth.
13:04Cette fois, le chef de l'Etat vient pour apporter son soutien aux nouveaux dirigeants du pays.
13:09Joseph Aoun vient d'être élu président la semaine dernière.
13:125%, la Chine a enregistré l'année dernière sa plus faible croissance
13:16depuis 3 décennies hors période Covid.
13:19Le pays voit par ailleurs sa population baisser pour la 3e année consécutive.
13:23Il compte désormais 1 milliard 408 millions d'habitants.
13:26Le monde du cinéma en deuil.
13:28David Lynch, le réalisateur américain de Mulholland Drive, Elephant Man ou encore Twin Peaks
13:33s'en est allé à l'âge de 78 ans à cause d'une maladie pulmonaire.
13:37Il avait reçu la Palme d'Or à Cannes en 90 pour Sailor and Lula.
13:41Nicolas Cage, à l'affiche justement de ce film, salue un génie singulier,
13:45l'un des plus grands artistes de cette époque.
13:50France Info.
13:52Le 8.30, France Info.
13:54Alex Goulaguet, Adrien Becq.
13:57On retrouve Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l'accès aux soins.
14:01La grippe, on en parlait à l'instant.
14:04Cette épidémie progresse en France.
14:06Elle est plus sévère d'ailleurs que d'habitude.
14:09La tendance, c'est quoi ? Le pic sera atteint dans une dizaine de jours.
14:12Vous nous confirmez ce pic ?
14:14Il faut être extrêmement prudent sur ces questions de pic.
14:17On voit une certaine stabilité qui est en train d'apparaître.
14:20Stabilité relative, et je pense encore une fois à tous les soignants
14:23qui font face à cette épidémie.
14:26On voit par contre que ça circule bien en ville,
14:29notamment chez les enfants, chez les moins de 4 ans.
14:32On voit qu'il y avait aussi un décalage entre les différentes régions.
14:36Il y a plus de décès en région PACA et en Normandie.
14:40Comment vous l'expliquez ?
14:42C'est très difficile.
14:44Je ne commenterai pas ces chiffres, parce qu'il faut déjà attendre
14:47que ces chiffres soient stabilisés.
14:49On a là malheureusement des chiffres qui viennent surtout de structures,
14:52de structures hospitalières, ou notamment des EHPAD.
14:55Il faut voir au global.
14:57Ce qui est surtout important de dire, c'est qu'il faudra voir
15:00quelles sont les mesures à prendre.
15:02C'est pour ça que vous allez dire que je prêche pour mon cas,
15:05mais c'est surtout pour la santé des Français.
15:08Il faut une certaine stabilité.
15:11Dans mon ministère, elle va s'organiser d'ici quelques semaines.
15:14Il faut tirer des conséquences de cette épidémie.
15:17Naturellement, il y a beaucoup trop de morts, bien entendu,
15:20mais il faut pouvoir aussi organiser la future campagne
15:23de vaccination, de gestes barrières.
15:26Je crois que si aussi cette épidémie est très forte,
15:30au-delà des différents variants qui composent cette souche de grippe,
15:36il faut aussi pouvoir remettre les gestes barrières
15:38qu'on a un peu oubliées depuis le Covid,
15:40et discuter de la vaccination.
15:42On va parler justement de la vaccination.
15:44D'abord, sur la situation en elle-même, la situation à l'hôpital.
15:47Il y avait 86, 87 plans blancs déclenchés ces derniers jours.
15:51Est-ce que ce chiffre est stable ?
15:53Est-ce que la situation est encore bonne ?
15:55Pour l'instant, il est à peu près stable.
15:57Je n'ai pas le chiffre exact, ça varie de jour en jour,
16:00mais on peut dire un petit peu moins d'une centaine de plans blancs.
16:03Il faut faire attention aussi à ce qu'on qualifie de plans blancs,
16:07mais c'est vrai qu'il y a une tension sur le système hospitalier,
16:10et c'est bien pour ça que si on veut pouvoir desserrer cette tension,
16:13il faut pouvoir rouvrir des lits.
16:15Mais pour pouvoir rouvrir des lits, il faut former des soignants.
16:17Donc c'est ça, ma priorité, c'est pour ça qu'il faut inscrire
16:20l'action du gouvernement et de mon ministère dans la durée.
16:24Et ce n'est pas en changeant de ministre de la Santé tous les 4 mois,
16:27avec des cilés de 4 mois, qu'on peut avoir ces mesures de long terme.
16:30Le plan blanc, je reprécise, c'est notamment déprogrammer des opérations.
16:33Mais la grippe, c'est tous les ans.
16:35Pourquoi ce manque d'anticipation ?
16:38Et je pense que, dans la façon dont vous le dites,
16:40vous traduisez bien l'énervement des Français, des soignants,
16:44en disant « mais qu'est-ce qu'ils font ? »
16:46puisque c'est chaque année la grippe, on a l'impression qu'on découvre.
16:49On n'est pas surpris.
16:50Je crois qu'il faut pouvoir remettre ces sujets de santé publique
16:53au devant de la scène.
16:55Il faut rappeler le lavage des mains.
16:57Ça paraît complètement fou, mais je crois que c'est quand même
16:59des enseignements qu'on a un petit peu tendance à avoir oubliés
17:02pendant la période Covid.
17:04Je rappelle que pendant la période Covid, il y avait beaucoup moins de grippe,
17:06beaucoup moins de gastroentérite.
17:07Donc, il faut rappeler ces gestes barrières.
17:09Et puis, il faut évoquer le sujet de la vaccination.
17:11On est dans un système de droits...
17:12La plupart des patients qui arrivent aux urgences ne sont pas vaccinés.
17:15Comment vous pouvez inciter les Français à le faire ?
17:17Je crois qu'au pays de Pasteur, c'est quand même assez étonnant
17:20qu'on n'ait finalement pas une forme de réticence,
17:24mais en tout cas qu'on n'a pas finalement autant envie de se vacciner que ça.
17:28Donc, je pense qu'on a vraiment besoin d'avoir des mesures pédagogiques.
17:31Les soignants sont en première ligne
17:33parce que je crois qu'on fait confiance à ces soignants.
17:35Donc, il y a déjà un premier travail sur la vaccination des soignants.
17:38Seuls 10% des 2 millions de soignants sont vaccinés contre la grippe aussi.
17:42Comment est-ce qu'on peut obliger s'il faut d'ailleurs le faire ?
17:45C'est la mission que j'ai donnée à la Haute Autorité de Santé.
17:48C'est effectivement de faire le point de cette situation-là.
17:52Il faut se poser cette question de savoir
17:55s'il y a une obligation vaccinale pour les soignants.
17:58Ça ne serait pas raisonnable au vu des chiffres.
18:00Mais elle ne veut pas la Haute Autorité.
18:02Elle dit oui, c'est mieux s'ils sont vaccinés, mais elle ne va pas le rendre obligatoire.
18:05La Haute Autorité, si vous me permettez, je viens de la mandater
18:08pour que justement on fasse un point sur cette situation.
18:11Mais on ne peut pas, ministre de la Santé que je suis...
18:13Ça veut dire que vous rediriez aux soignants comme ceux qui, pendant le Covid,
18:16ont pu être amenés à démissionner des hôpitaux, etc.
18:20Si vous n'êtes pas vacciné contre la grippe...
18:22Ce n'est pas ce que je vous ai dit.
18:24Ça marche comment une obligation vaccinale ?
18:26Déjà, je dis qu'il fallait se poser cette question-là,
18:29que je n'ai pas parlé d'obligation vaccinale,
18:31mais je pense qu'il faut attendre les conclusions de la Haute Autorité de Santé,
18:34avoir ce discours, parce que je veux être ministre de la Santé,
18:36qui protège aussi les soignants et la vaccination.
18:39Pardon, je rappelle qu'elle protège,
18:41parce que 80% des patients qui sont en réanimation,
18:44et ça, vous pouvez très bien être soignant,
18:46contracter une grippe sévère et aussi en réanimation,
18:49votre statut de soignant ne vous protège pas contre les formes graves.
18:52Eh bien, il faut surtout dire que la vaccination protège.
18:56Protège !
18:57Mais je n'arrive pas à comprendre ce que vous nous dites ce matin, c'est-à-dire...
19:00Moi, je vous le dis très clairement...
19:01Vous vous dites que ça serait mieux, mais vous ne voulez pas aller jusqu'à la vaccination obligatoire pour les soignants.
19:05Non, je ne vous ai pas dit ça.
19:07Vous me posez la question de savoir s'il y a une question d'obligation vaccinale.
19:11Je vous dis que ce n'est pas une question taboue,
19:14que ce n'est pas ce matin sur France Info, je vais vous répondre à cette question,
19:17mais que je me mets dans toutes les conditions...
19:19Je reviendrai, je reviendrai.
19:21Je mets toutes les conditions, c'est-à-dire de pouvoir prendre l'avis de la Haute Autorité de Santé,
19:25d'avoir ce dialogue-là avec les soignants,
19:28parce que moi, ma priorité, jusqu'à la prochaine épidémie de grippe,
19:32donc on a un petit peu de temps...
19:33Donc dans un an, vous attendez un an ?
19:34Pas un an, pas un an, mais on a...
19:36À l'automne prochain ?
19:37Exactement, pour que d'ici l'automne prochain,
19:40on puisse avoir une stratégie beaucoup plus agressive sur la vaccination des soignants,
19:47mais aussi d'une façon générale sur l'ensemble.
19:49Pardon, Yannick Nader, je suis peut-être un peu naïf,
19:50mais je ne vois pas comment, si on n'oblige pas les soignants à se vacciner,
19:54comment on peut les inciter ?
19:55Parce qu'ils ne veulent pas se faire vacciner,
19:57on a entendu des reportages de soignants qui nous disent qu'ils ne veulent pas,
20:00ils n'y sont pas forcés, donc ils ne le font pas.
20:02Non, mais il faut renforcer les campagnes d'explication, de prévention,
20:06probablement favoriser aussi l'aller vert, je le fais.
20:09N'oublions pas quand même qu'il y a encore 15 jours,
20:11j'avais la blouse sur les épaules et que dans mes propres services,
20:15nous proposons des séances de vaccination dans les services au plus proche des soignants.
20:20Donc il faut favoriser toutes les conditions de vaccination
20:23et puis si jamais ce n'est pas écouté, nous verrons s'il faut aller plus loin.
20:26Un dernier mot sur ce sujet, les médecins, le syndicat AMG France notamment,
20:30demandent de permettre aux médecins de stocker un certain nombre de vaccins
20:34dans leur cabinet pour, en cas qu'ils convainquent un patient de se faire vacciner,
20:38pouvoir faire le vaccin immédiatement.
20:39On a beaucoup parlé de la vaccination des soignants,
20:42moi je veux aussi parler de la vaccination des plus fragiles.
20:45Je pense qu'on a des stratégies vaccinales très importantes à déployer,
20:49notamment dans les EHPAD.
20:51Il faut qu'un maximum de patients qui sont les plus fragiles puissent se faire vacciner
20:55et puis je pense notamment à tous les patients qui sont très fragiles
20:58avec des maladies chroniques, des affections longue durée.
21:00On pourra aussi envisager les droits et les devoirs.
21:05Mon souci immédiatement n'est pas le stockage,
21:08et on discutera avec l'ensemble des professionnels libéraux comme hospitaliers,
21:12il faut que le maximum de personnes puissent stocker.
21:15Donc naturellement, si on veut pouvoir vacciner,
21:17il faut un peu de stockage, délocaliser, pour fluidifier le parcours de la vaccination.
21:22Mais vous ne m'avez pas entendu sur le sujet,
21:25je pense que sur les patients les plus fragiles qui sont porteurs de maladies chroniques,
21:28il faut aussi se poser la question du droit et des devoirs.
21:31On est tous très attachés à notre système de santé, à notre système de sécurité sociale.
21:36Comment moi, patient porteur d'une maladie chronique,
21:38je peux le protéger, je peux aider mes soignants ?
21:41Une forme d'obligation aussi ?
21:42Je ne l'ai pas dit non plus, mais une très forte incitation.
21:44Je pense que c'est aussi important que ce message passe auprès des patients les plus fragiles.
21:49Encore une fois, il ne s'agit pas d'obliger,
21:51mais surtout de faire prendre conscience,
21:53et aux soignants et aux patients, que la vaccination protège.
21:56Et on ne l'a peut-être pas suffisamment dit.
21:58Un mot aussi sur ce qui se passe en ce moment à Marseille.
22:02Il y a un mouvement de grève qui a démarré ce matin
22:04dans les services mortuaires saturés des hôpitaux de Marseille.
22:08En clair, il n'y a pas assez de place pour stocker les défunts.
22:11A l'hôpital de la Timone, des agents ont dû se résoudre à conserver des corps
22:16dans des salles non réfrigérées en se servant de la climatisation.
22:20Vous comprenez cette grève ?
22:23Bien entendu que je ne connais pas cette situation exacte,
22:28mais on ne peut pas se satisfaire que, malheureusement,
22:31quand on a des décès, dans le respect du deuil
22:35et dans le respect de la prise en charge de ces personnes,
22:39on ne peut pas se satisfaire qu'elles ne soient pas prises dans de bonnes conditions.
22:42Après, je ne suis pas complètement sûr que c'est de mettre un mouvement de grève
22:46en pleine épidémie qui va favoriser la prise en charge des patients
22:50et la situation d'une façon générale.
22:52Donc, oui, je comprends cette situation et je ferai toute la lumière sur ce point-là.
22:56Sur la grève, je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moyen d'y répondre actuellement.
23:00En forme d'alerte aussi ?
23:02D'ailleurs, si vous me permettez, j'utilise votre radio
23:07pour pouvoir bien informer tous ces personnels que je prends bien le point
23:12que cette situation n'est pas acceptable,
23:14mais ce n'est pas le moment, malheureusement,
23:16de freiner l'efficacité de notre système de santé.
23:20Vous avez évoqué en début d'entretien la violence vis-à-vis des soignants
23:25et face à cette multiplication d'agressions,
23:28vous promettez plus de fermeté dans la condamnation des agresseurs.
23:33Concrètement, ça va se traduire comment ?
23:35Ça va être des peines minimales, des peines planchées ?
23:40C'est tolérance zéro, parce que ce n'est pas acceptable
23:43quand vous portez secours, soins, assistance à des personnes de vous faire taper.
23:48Je suis allé à HANMAS, j'ai trouvé une équipe soignante
23:51que je remercie encore, mais qui illustre malheureusement à peu près 14 soignants
23:57qui se sont fait agresser dans un service d'urgence.
24:00Donc c'est intolérable, tolérance zéro.
24:03Je suis en lien avec le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux
24:06puisque nous partageons cette vision de tolérance zéro.
24:09Après, il faut pouvoir mettre des moyens en place.
24:12On voit bien qu'il y a eu une proposition de loi par un député Pradal
24:15qui était très intéressante.
24:17Malheureusement, l'instabilité politique n'a pas permis que cette proposition de loi...
24:20C'est quoi ces moyens ?
24:22Ce n'est pas forcément que des moyens, c'est de pouvoir alourdir déjà les peines,
24:26de pouvoir créer un délit d'outrage vis-à-vis des soignants
24:31et puis surtout de pouvoir rendre obligatoire la déclaration de ces violences
24:36et puis surtout de protéger les soignants en rendant anonyme l'établissement.
24:40Moi je soutiens ça, que les établissements puissent se substituer aux soignants
24:44pour éviter la peur de porter plainte, pour éviter les représailles vis-à-vis de soi-même,
24:48vis-à-vis de sa famille, de ses enfants.
24:50C'est une proposition de loi qui va être reprise ?
24:52Je souhaite qu'on le reprenne et la question des peines planchées.
24:56Si un des moyens pour mettre en place cette tolérance zéro que nous appelons tous,
25:01de nos voeux vis-à-vis de l'agression des soignants et de la protection des soignants
25:05doit être le moyen, eh bien il faudra en discuter.
25:07Mais pardon, là ce n'est pas mon champ.
25:09Il y a un garde des Sceaux, il y a un ministre de l'Intérieur
25:11qui vont pouvoir parler de ce sujet-là.
25:13Mais nous sommes calés sur cette tolérance zéro à l'échelon du gouvernement.
25:16Merci beaucoup, merci Yannick Neder, ministre délégué en charge de la Santé
25:20d'avoir été l'invité de France Info ce matin.
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