- 16/01/2025
Regardez "On refait le monde" avec Christian Makarian, spécialiste en relations internationales, éditorialiste au "Point", Patrick Klugman, avocat et coordinateur du collectif "Free them", Marc Lefebvre, membre du parti Meretz organisations de la gauche israélienne et co-fondateur du mouvement "La paix maintenant", Bethsabée Salem, correspondante de RTL en Israël, et Bénédicte Tassart, cheffe du service étranger de RTL.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 16 janvier 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 16 janvier 2025.
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00:00RTL, s'informer ensemble.
00:03Il est 19h30.
00:06RTL Soir, on refait le monde.
00:08Avec Yves Calvi.
00:09L'essentiel de l'actualité avec Aude Bernaud-Diou.
00:11La situation semble se débloquer ce soir en Israël.
00:14D'après les médias locaux, le gouvernement se réunit demain pour voter l'accord de cesser le feu à Gaza.
00:18Tel Aviv et le Hamas s'accusent ces dernières heures de vouloir ajouter des conditions supplémentaires.
00:23La trêve doit entrer en vigueur ce dimanche.
00:26François Bayrou échappe ce soir à sa première motion de censure.
00:29Le parti socialiste n'a pas appelé ses députés à la soutenir.
00:32L'insoumis Jean-Luc Mélenchon accuse le PS d'avoir fracturé le nouveau front populaire.
00:38Olivier Faure défend à l'inverse une gauche qui propose et avance et qui a obtenu des concessions.
00:43Maintenant que l'épreuve du feu est derrière lui, François Bayrou lancera demain les concertations sur les retraites.
00:48Avec un premier rendez-vous autour de la table 4 ministres et les partenaires sociaux, le syndicat agricole, la FNSEA, est convié.
00:56Et puis le mondial de handball, la France a corrigé le Koweït 43-19 et se qualifie pour le tour principal.
01:02À l'instant, on apprend le décès du réalisateur américain David Lynch qui vient d'être annoncé par sa famille.
01:08Dans moins de 30 minutes, on retrouve Faustine Bollard pour son émission Héros Aude.
01:12Ce soir, Faustine reçoit un héros très engagé.
01:15Ludoc est un créateur de contenu en ligne qui s'est retrouvé un jour confronté à un pédocriminel.
01:20Il va alors tout faire pour le traquer, permettre son arrestation et le faire condamner.
01:25Rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard.
01:27À tout à l'heure Aude.
01:34Avec Marc Lefebvre qui est membre du parti Meretz, organisation de la gauche israélienne et cofondateur du mouvement La Paix Maintenant.
01:40Patrick Klugmann, avocat, coordinateur du collectif Free Them.
01:43Christian Macarian, spécialiste en relations internationales et éditorialiste au point.
01:48Et ma consoeur Bénédicte Tassard, chef du service international d'RTL.
01:52Je voudrais qu'on retrouve immédiatement Hermine Leclech qui est notre envoyée spéciale à Tel Aviv.
01:57Bonsoir Hermine.
01:59Vous avez passé une partie de la journée avec les familles rassemblées sur la fameuse place des otages.
02:05Quel est le sentiment qui domine au moment où nous parlons ?
02:08Il y a vraiment deux sentiments qui sont mêlés.
02:12D'un côté, il y a clairement une lassitude dans les discours des familles
02:15qui me disaient qu'elles ont l'impression d'être dans des sortes de montagnes russes émotionnelles avec beaucoup d'incertitudes.
02:21De l'autre, j'ai quand même noté de l'optimisme et de l'espoir dans les discussions.
02:26Toutes les personnes avec qui j'ai pu m'entretenir pensent que l'accord va bien être signé, qu'il sera appliqué.
02:31Notamment parce qu'il est poussé par Donald Trump juste avant son investiture.
02:35Après, toute la question c'est d'abord est-ce que cet accord va tenir dans la durée avec toutes les phases.
02:41Je pense que c'est important de le rappeler, c'est que les familles ne savent pas qui sera libérée en vie et qui est déjà décédée.
02:48C'est une grande source d'inquiétude pour les proches que j'ai pu rencontrer aujourd'hui.
02:52L'attente d'un otage me disait tout à l'heure qu'elle ne savait pas si elle devait préparer une fête de retour ou un enterrement.
02:59On comprend bien l'angoisse qui règne ce soir à Tel Aviv.
03:03Vous restez avec nous, Hermine Leclech. Christian Macarian, on est dans ce climat tout à fait particulier qu'on vient de percevoir en écoutant notre correspondante.
03:11Le stress émotionnel et l'anxiété des familles est à son point paroxystique.
03:18Savoir qu'un de vos proches est vivant ou qu'il ne l'est plus et être suspendu à la dernière minute à une décision du Hamas,
03:27en n'ayant pour la plupart d'entre eux aucun contact officiel qui permet de vous renseigner pendant la durée de détention, c'est absolument atroce.
03:37Et je crois que cette dimension émotionnelle, indépendamment de toute question de relations internationales,
03:44est absolument essentielle pour comprendre les décisions et toute la politique que nous abordions tout à l'heure.
03:52Tout est emprunt d'un fort coefficient émotionnel, même complètement irrationnel parfois, mais extrêmement profond et déchirant.
04:03Je précise juste que dans le projet d'accord, il est écrit que le Hamas doit publier la liste des personnes décédées au bout de 7 jours.
04:11Donc il va falloir attendre 7 jours à dès la signature de l'accord pour savoir qui est mort et qui est vivant.
04:19Excusez-moi, il y a notamment ce que je disais, ce suspense insoutenable sur le sort des deux enfants, des deux petits dont on ne sait pas s'ils sont morts ou vivants.
04:28Effectivement, Khir Bibas et son frère. Mais vous savez, il y a une phrase qui dit
04:36« Le pire dans l'attente, c'est l'attente du pire ». C'est exactement l'état d'esprit des familles des otages actuellement.
04:44Il n'y a aucune joie, aucune joie. Il y a cette attente et on sait des précédentes négociations, abouties ou avortées,
04:55mais même celles qui ont abouti, que les dernières heures sont pour eux les plus éprouvantes.
05:01C'est-à-dire que chaque heure qui va passer maintenant jusqu'à dimanche et dimanche jusqu'encore pendant 40 jours suivants,
05:08ça va être un cauchemar qui vaut presque plus pour eux que les 15 mois qui viennent de s'écouler.
05:15Parce que, Bénédicte vient de le dire, on ne sait pas qui est vivant et qui est mort.
05:20Et donc, vous espérez que vous êtes déjà sur la liste des libérables, que votre proche est sur cette liste,
05:27sans savoir qui va rentrer dans quel état, vivant ou mort. Est-ce qu'on doit, selon le terme consacré,
05:33préparer une Shiva, c'est-à-dire la cérémonie du deuil dans la religion juive, ou au contraire, un retour qui est une fête ?
05:40Je retiens de tout ce que vous êtes en train de nous expliquer, qu'en fait on est dans une sorte, le terme est épouvantable,
05:45mais de loterie. On ne sait pas ce qui va se passer, comment, dans quel délai. Tout est suspendu à des tas de points d'interrogation, Marc Lefebvre.
05:54Oui, et je pense que, dès dimanche, lors de la libération des premiers otages, le choc émotionnel va encore être pire.
06:05Pourquoi ?
06:06Parce que justement, on aura le spectacle des élus, de ceux qui reviennent, et donc se posera avec encore plus d'acuité le sort de ceux dont on ne sait rien.
06:20Donc, au fur et à mesure des jours, et au fur et à mesure des libérations d'otages, ce choc émotionnel va être de plus en plus fort.
06:27Il est déjà très fort pour d'autres raisons. Vous avez ces jeunes soldats qui meurent chaque semaine dans des engagements, en particulier dans le nord de Gaza.
06:39Chaque soldat qui meurt, vous avez une séquence à la télévision de ces obsèques.
06:45Et vous avez des parents qui interpellent le gouvernement, qui interpellent l'Etat, en disant « Pourquoi ai-je sacrifié mon fils ? »
06:55« Pourquoi nos enfants sont tués les uns les autres ? »
06:57« Pourquoi est-il mort ? Est-ce qu'il est mort pour quelque chose qui en valait la peine ? »
07:04Or, aujourd'hui, cette question, elle taraude l'ensemble de la société israélienne, parce qu'il y a ceux qui acceptent d'envoyer leurs enfants risquer leur vie,
07:15et il y a toute une population en Israël qui refuse la conscription, qui bloque les routes, et qui fait partie de la coalition gouvernementale,
07:24qui fait du chantage dans cette coalition gouvernementale, pour que les lois, de nouvelles lois soient votées, pour encore plus exempter de la conscription les religieux ultra-orthodoxes.
07:36Donc imaginez quel est l'état d'esprit d'un Israélien, d'une Israélienne, qui accepte d'envoyer ses enfants défendre le pays,
07:44alors qu'un pourcentage important, qui sont ceux qui tiennent le gouvernement actuel, refusent cette conscription, et refusent leur devoir national.
07:54Vous avez réagi Patrick Klugman, il y a une question que je voulais vous poser, mais on a eu une rumeur, alors peut-être qu'il faut chasser toutes les rumeurs en ce moment,
08:02mais laissant espérer que des enfants et français puissent faire partie des premiers libérés.
08:08Alors, non, on sait...
08:10Voilà, comment remettre les choses dans l'ordre, pardonnez-moi, mais...
08:12Je vais le dire autrement, on avait des signaux assez forts, notamment de la diplomatie française, que les français feraient partie de l'accord, c'est-à-dire l'accord portant sur les 34.
08:24Mais il y a également une autre information, que sur l'un de nos deux compatriotes, actuellement retenus en otage, l'un des deux ne serait pas vivant.
08:32Donc, vous voyez, la loterie, y compris pour les français, il y en a deux, Ofer Calderon et Oued Yahaloui, cette loterie continue, y compris pour nous.
08:42Nous ne savons pas, les familles ne savent pas, lequel est vivant, lequel est mort, mais nous savons qu'ils sont concernés par l'accord.
08:49Alors justement, Rachel Sadowdy n'a pu joindre hier Hadass Calderon, l'ex-femme d'Ofer Calderon, je vous propose de l'écouter.
08:56Je suis la femme la plus heureuse du monde. C'est comme si on avait couru un marathon et qu'on en voyait enfin le bout.
09:05Et je ne peux même pas y croire, mais c'est vrai, c'est enfin en train de se concrétiser.
09:09Mon fils est très heureux, il va revoir son père, mais ce n'est pas facile, parce que je ne sais pas dans quel état il va le retrouver.
09:16Il va sûrement être un homme changé après 15 mois en captivité, mais on y est préparé, on va le soutenir, l'aider, et petit à petit, il va nous revenir.
09:30On va un petit peu trop vite, Christian Macarion.
09:32Il faut bien noter la dichotomie des images à laquelle on assiste.
09:36Quand on voit les images des Palestiniens, on assiste à des scènes de liesse, de victoire, on tire à la kalachnikov en l'air, ce qui prouve qu'il y a encore beaucoup d'armes et on n'est pas prêt de se débarrasser.
09:52Et de l'autre côté, vous avez un stress émotionnel, une anxiété, une angoisse absolument énorme, et une sorte de blackout de toute Israël.
10:02Il n'y a aucune joie, il y a juste de l'inquiétude.
10:06Et ça, ça doit vraiment nous interpeller sur la nature et la profondeur de ce conflit.
10:12Je reviens une seconde sur le côté palestinien.
10:15Pour le Hamas qui organise sa propagande, ce n'est pas une trêve ce qui est en train d'être conclu, c'est une victoire.
10:24Pourquoi une victoire ? Parce qu'Israël se retire militairement, partiellement et progressivement, même si une bande, tout au long de la bande de Gaza, d'un kilomètre de large...
10:34Et c'est perçu ainsi dans la population palestinienne ?
10:36Oui, c'est perçu, c'est vendu ainsi, si je puis dire, par la propagande du Hamas, et beaucoup de Palestiniens ont envie d'adhérer à cette trêve dans ce sens-là.
10:47Or, ce n'est pas du tout ce qui se passe du côté israélien.
10:50Donc, on a un double meaning, comme on dit en anglais, une double lecture, une double signification de l'événement qui est assez contradictoire d'un côté et de l'autre, tout ça à quelques centaines de mètres de distance.
11:02Vous faites bien de parler anglais parce qu'on va marquer une nouvelle pause et dans un instant on s'interrogera sur l'influence de Donald Trump sur les éventuels accords.
11:09RTL, on refait le monde. Avec Yves Calvi.
11:14RTL soir, on refait le monde. Avec Yves Calvi.
11:18Je cite le président américain Donald Trump, l'enfer éclatera si les otages ne sont pas de retour. Est-ce qu'il faut le prendre au pied de la lettre, Christian Macaréon ?
11:26Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
11:28Ça a opéré son effet, c'est-à-dire que ça a exercé aussi une pression sur le côté palestinien et avec l'intermédiaire du Qatar, ça a abouti à la trêve, à la discussion sur la trêve en question.
11:44Je crois qu'il faut vraiment prendre au sérieux ce que dit Donald Trump.
11:48Pardonnez-moi, ça veut dire qu'un tweet est plus efficace que des mois de tractation ? Ou qu'il vient ponctuer le travail qui a été fait avant ?
11:54Il y a de multiples lectures de cette crise de Gaza. Il y en a une qui est terrible, c'est la disparition des états westphaliens, c'est-à-dire des états maîtres de leur diplomatie.
12:06M. Trump a envoyé son envoyé spécial pour le Moyen-Orient qui s'appelle Steven Whitlock, voire Netanyahou, d'homme à homme.
12:15M. Whitlock n'a jamais fait une minute de diplomatie ni de relations internationales. Il est un mania gigantesque de l'immobilier.
12:22Ça empêche de pouvoir être un intermédiaire ?
12:26Les yeux dans les yeux a dit à Netanyahou, un samedi jour de Shabbat, et alors qu'on lui a objecté que ce n'était pas le bon jour, il a dit qu'il n'avait rien à faire, texto,
12:36M. Whitlock, envoyé de M. Trump, a exigé de Netanyahou qu'il entre dans le processus de la trêve.
12:43Et Netanyahou a obtempéré. Donc la pression des Américains est énorme.
12:47Je voudrais dire, il y a trois choses qui ont vraiment changé par rapport à novembre 2023 et la précédente trêve qui n'a duré qu'une dizaine de jours.
12:55Qu'est-ce qui a changé ?
12:561. Israël a écrasé, pulvérisé le Hezbollah et a reconfiguré le Moyen-Orient, la chute d'Assad en Syrie.
13:03C'est un des effets de l'effondrement du Hezbollah, incontestablement.
13:072. Israël n'a pas éradiqué le Hamas, à l'inverse du Hezbollah. Le Hamas reste incontournable à Gaza et ça n'est pas une victoire.
13:19Donc c'est aussi une bonne opportunité pour négocier une trêve parce qu'on a gagné ailleurs mais pas sur place à Hamas.
13:28Et troisièmement, bien sûr, M. Trump a profité du double effort Biden-Trump.
13:34C'est-à-dire que Biden a attendri, si j'ose dire, la viande et M. Trump l'a tranchée.
13:40C'est-à-dire qu'il y a une pression américaine constante sur Netanyahou étant entendu que Netanyahou avait décidé de faire la campagne électorale de Donald Trump
13:49et qu'il ne voulait pas offrir la moindre victoire et la moindre trêve à Biden mais il l'a fait avec Trump.
13:57Quand on regarde le détail de cet accord, c'est quasiment de façon identique à l'accord qui avait été préparé en avril-mai dernier.
14:12Et cet accord avait été arrêté, avait été saboté, on peut le dire, par tout d'un coup le lapin sorti du chapeau de Netanyahou
14:27sur le fait que le contrôle militaire sur l'axe de Philadelphie et sur le poste de frontière de Rafiha était indispensable à Israël
14:36et que sans ce contrôle, et que ce contrôle n'était pas prévu dans cet accord, et c'est pour ça que cet accord ne pouvait pas être viable.
14:42Un contrôle sur quoi exactement pour nos auditeurs ?
14:44Sur l'axe routier entre Gaza et l'Egypte.
14:49D'accord, c'est pas rien.
14:50Et il se trouve, c'est la seule différence, et ce n'est pas une petite différence, avec l'accord que Netanyahou a été obligé d'accepter maintenant.
15:01Parce que ce qui était impossible d'accepter en juin-juillet a été accepté par Netanyahou maintenant.
15:08Et pourquoi il a été accepté ? Parce que Trump a mis le point sur la table, et je pense pas que les tweets sur les Palestiniens vont subir un enfer,
15:19l'enfer ils l'ont, ils l'ont avec les bombardements, mais je pense que Trump veut arrêter les conflits au Moyen-Orient,
15:29et dit « end of the game », on arrête là.
15:32Et donc Netanyahou est obligé de céder.
15:34Et quand Netanyahou vend à ses partenaires politiques qu'il contrôle Trump et que grâce à Trump il aura des avantages,
15:43c'est exactement l'inverse qui est en train de se passer.
15:45Et Trump va obliger Netanyahou à concéder des choses que Netanyahou ne voulait pas concéder à Biden.
15:51Donc le président américain, enfin le futur nouveau président américain est l'homme qui distribue les cartes ?
15:58C'est le maître du langage, tout à fait.
16:00Sauf que je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être dit, mais je crois pas que Trump, la paix, ça soit quelque chose qui l'inspire.
16:12Trump c'est un dealmaker, c'est toujours comme ça qu'il s'est défini, c'était le titre de sa première autobiographie dans les 80.
16:20Et lui ce qu'il veut, c'est parachever sa grandeur.
16:22Le dealmaker c'est un gars qui fait des accords.
16:24Oui des accords, qui sont aussi des sortes de paris quand même.
16:27Exactement.
16:28Mais lui il avait commencé quelque chose qu'il n'a pas réussi à parachever, ce sont les accords d'Abraham.
16:33Les accords d'Abraham, c'est-à-dire, c'est un espèce d'accord gigantesque de normalisation d'Israël avec le monde arabe,
16:40mais avant tout autour et pour faire du business.
16:44Si le 7 octobre a eu lieu, c'est parce que l'Arabie Saoudite, qui est la partie la plus importante, était au bord de signer,
16:52et donc on a le Hamas à ce moment-là, sous pression iranienne, a plongé la région dans la guerre en faisant cette offensive, ces massacres, etc.
17:01Et maintenant on revient là-dessus, moi je pense que la vraie idée de Trump, c'est pas la paix, c'est pas l'amélioration de la condition de vie ni des Palestiniens, ni même des Israéliens,
17:10c'est ce grand accord gigantesque pour satisfaire le parrain saoudien.
17:14A quoi ressemble la bande de Gaza au moment où nous parlons ? Quel est l'état du Hamas aujourd'hui ?
17:18C'est ce sur quoi nous allons revenir dans un tout petit instant avec nos invités.
17:23Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
17:30RTL soir, on refait le monde, avec Yves Kelvy.
17:34Avec Christian Macarion, Patrick Ludman et Marc Lefebvre, nos invités.
17:37Au moment où nous parlons, à quoi ressemble la bande de Gaza ? J'aimerais que quelqu'un essaye de me l'expliquer. Christian Macarion ?
17:45Écoutez, la terre a été retournée, elle n'est plus cultivable. Les sources d'eau et les points d'alimentation, les nappes phréatiques sont contaminées et elles ne sont plus exploitables pour un temps indéfini.
17:58Les destructions d'immeubles sont considérables. Les voies de communication, tout ce qu'il y avait comme services publics, établissements scolaires ou hospitaliers, sont écrasés ou détruits à une proportion très élevée.
18:14Parfois 60% pour tout ce qui est scolaire, 80% pour ce qui est hospitalier, parce que le Hamas a utilisé les installations hospitalières pour se cacher, tout le monde le sait.
18:24Donc, il y a une situation jamais vue pour la communauté internationale, dans un territoire aussi circonscrit, étroit et d'une faible superficie.
18:37On parle de 46.000 morts, c'est ce chiffre ?
18:4046.000 morts, c'est le chiffre avalisé par l'ONU, qui provient effectivement des services de santé.
18:46Les Ganaouis parlent de génocide, ils utilisent ce terme, ça a du sens ?
18:49Non, ce terme n'est pas approprié, car le génocide suppose une intention de détruire l'autre pour ce qu'il est, de façon radicale.
18:58Ce n'est pas l'effet de masse qui définit seulement un génocide, c'est l'intentionnalité, donc l'intentionnalité exterminatrice.
19:07En ce sens-là, jamais Israël n'a eu pour idée d'exterminer le peuple palestinien, alors que pour le Hamas, il y a l'idée d'exterminer non seulement les Israéliens, mais des Juifs.
19:20Donc, ce n'est pas un génocide à proprement parler, mais ça c'est un peu juridique et technique, mais c'est un véritable carnage.
19:27Malheureusement, c'est la notion de génocide qui a quitté le champ juridique pour devenir extraordinairement politique.
19:35Au plan du droit, Christian Macarion a tout dit, mais sachez que le 7 octobre, c'est au sens du droit international ce qu'on appelle un casus belli.
19:48C'est-à-dire que, puisque vous avez une attaque ordonnée contre une population civile, que vous avez plus de 200 Israéliens qui sont pris de l'autre côté de la frontière, retenus en otage,
19:57crime qui dure encore aujourd'hui, l'État d'Israël, ses forces armées étaient en situation de pouvoir et de devoir réagir au sens de toutes les conventions internationales.
20:07Et c'est même admis par la Cour pénale internationale, qui émet pourtant un mandat contre Netanyahou et Galante. Pourquoi ?
20:15Parce qu'ils émettent aussi un mandat contre le responsable du Hamas vivant, supposément vivant, qui s'appelle Deyif, en disant que le 7 octobre, c'est un crime de guerre et un crime contre l'humanité.
20:24Si vous admettez cela, la réplique ne peut pas à tout le moins être un crime contre l'humanité ou un crime de génocide.
20:31Mais il est tout à fait possible que la réplique israélienne, à certains moments, ait pu donner lieu à ce qu'on appelle des crimes de guerre.
20:38En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le crime de génocide, il n'est pas à moins de détruire la notion pour des raisons.
20:44Avant de nous séparer ce soir, Marc Lefebvre, et merci à tous de ces explications que vous nous donnez, est-ce qu'il y a des raisons d'espérer aujourd'hui ?
20:52Pour compléter ce qui vient d'être dit sur la situation à Gaza, on estime, les premières estimations montrent qu'il faudrait entre 60 et 80 milliards de dollars pour réhabiliter la zone de Gaza.
21:10La question qui se pose, c'est quel Gaza pour le futur ? Quel Gaza du futur ?
21:15Qui va prendre la responsabilité de piloter cette réhabilitation ? Qui va prendre le pouvoir à Gaza ?
21:24Les Israéliens sont concernés par cette question.
21:28Oui. Les pays arabes aussi ?
21:31Oui, effectivement. Le gouvernement Netanyahou étant tellement génétiquement incapable d'envisager l'entrée en scène de l'autorité palestinienne,
21:45on joue avec le risque que, de nouveau, le Hamas reprenne contact, reprenne le contrôle, et que, quelque part, on a sacrifié des vies pour un simple répit.
21:55Donc la question qui se pose, c'est quelles instances internationales de gouvernance vont effectivement pouvoir être mises en place avec l'accord de tout le monde,
22:05y compris l'accord d'un gouvernement israélien qui devra réviser sa copie, ou en tout cas remettre en cause sa politique,
22:13pour que la réhabilitation se fasse de telle façon à ce qu'elle soit pérenne et à ce qu'elle soit le plus pacifique possible.
22:20C'est ça la question.
22:22J'ai 30 secondes à vous donner pour conclure.
22:24Sur le futur que Benny Gantz s'est disputé avec Netanyahou, sur le devenir de Gaza.
22:30Ex-chef d'état-major et ministre du gouvernement éminent qui a quitté la coalition, qui a plaqué Netanyahou,
22:39parce que, justement, lui pensait qu'il fallait penser à l'après, et que Netanyahou n'a pas de plan pour l'après à Gaza.
22:47Ce sera la dernière prise de parole de cette émission.
22:49Infiniment merci à Marc Lefebvre, Patrick Klugman et Christian Macario, à Bénédicte Tassar qui nous a accompagnés aussi au début de l'émission.
22:56Je vous précise que demain, dans notre matinale d'RTL, à l'occasion des 50 ans de la loi Veille,
23:01la loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse,
23:03l'invité d'RTL à 7h40 sera la philosophe et féministe Elisabeth Badinter.
23:08Tout de suite, les grands titres de l'actualité avec Aude Vernocho,
23:12puis c'est Faustine Vollard que vous retrouverez pour son émission Héros.
23:15Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
23:17Bonsoir Yves, ce soir je vous propose dans Héros de faire la connaissance de Ludoc.
23:21Ludoc c'est un créateur de contenu sur internet qui un jour s'est retrouvé en relation avec un pédo criminel.
23:27Quand il va comprendre qu'il est face à un prédateur, il va se lancer dans une traque pour l'identifier,
23:33le retrouver et va permettre même son arrestation.
23:37Un homme très engagé qui vient également faire de la prévention au micro d'RTL.
23:41A tout de suite pour cette émission passionnante.
23:43Merci Faustine, RTL il est 20h.
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