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  • il y a 9 mois
L’Assemblée nationale reprend ses travaux aujourd’hui, avant le grand oral de François Bayrou demain.

Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00L'édito politique Patrick Cohen, l'Assemblée Nationale reprend ses travaux aujourd'hui,
00:05avant le grand oral de François Bayrou demain.
00:08L'Assemblée est devenue le premier des lieux de pouvoir, c'est là qu'il y a un peu plus
00:11d'un mois, le 4 décembre, le gouvernement Barnier a été renversé par un vote de censure.
00:15C'est ici que François Bayrou jouera sa survie sur sa capacité à sceller un compromis
00:20budgétaire avec une partie de la gauche, dans un discours prévu demain à 15h, où
00:24chaque mot sera pesé, mais sans certitude qu'il soit écouté.
00:29Ses prédécesseurs ont éprouvé cette ambiance de Fosso-Lyon, Michel Barnier en septembre
00:34et plus encore Gabriel Attal, il y a un peu moins d'un an, c'était le 30 janvier, dans
00:38un effroyable Tohubohu, sans un seul moment de répit, sans même que ses propos recouverts
00:43par les crises et colibés des élus LFI soient toujours audibles.
00:47Depuis les tribunes de presse, l'Assemblée Nationale est depuis 2022 le théâtre d'une
00:52nouvelle violence politique, d'une polarisation inédite, qui a été précisément mesurée
00:57par trois chercheurs du CEPREMAP, le Centre pour la Recherche Économique et ses Applications.
01:02Et l'étude est intitulée, je cite, « La fièvre parlementaire, ce monde où l'on
01:08catch », formule empruntée aux mythologies de Roland Barthes parce que le spectacle finit
01:13par ressembler au tournoi de catch, où chacun joue un rôle, vous vous souvenez, l'ange
01:17blanc contre le bourreau de béthune, où les vainqueurs et les scénarios sont connus
01:21d'avance, où les combats ne servent qu'à exacerber les passions, comme en Amérique,
01:25où le supporteur numéro un du catch s'appelle Donald Trump.
01:29Avant de conclure par cette analogie, l'économiste Yann Algan et ses deux collègues, Thomas
01:34Renaud et Hugues Subtil, ont fait analyser l'ensemble des discours prononcés en séance
01:38plénière entre 2007 et 2024, soit près de deux millions d'interventions, passées
01:43au crible de l'intelligence artificielle pour en déterminer le registre rationnel
01:47ou émotionnel.
01:48Et résultat ? Les émotions ont envahi 40% des discours, deux fois plus qu'avant 2017,
01:55les députés LFI et RN sont ceux qui les flattent le plus, avec de la colère dans
01:59les trois quarts de leurs interventions, un choc des colères, une polarisation multipliée
02:04par six au cours de la période, et une conflictualité surjouée, car il ne s'agit pas de convaincre
02:11des collègues, mais de capter des followers de réseaux sociaux.
02:15C'est l'autre enseignement de cette étude, si la durée des interventions s'est raccourcie
02:19de moitié, pas plus de 150 mots en moyenne, pour les députés LFI en 2024, c'est pour
02:25correspondre au format X ou TikTok, les longs discours pour développer ces idées ont laissé
02:30la place à des coups de gueule devenus viraux, c'est l'avènement d'une assemblée spectacle
02:34ou d'un hémicycle transformé en salle d'enregistrement pour les réseaux sociaux.
02:39Alors, est-ce que la forme va-t-elle continuer d'emporter le fond ? Si cette assemblée-là
02:45devient cette semaine le théâtre d'un compromis, ce serait un coup de théâtre.
02:50NICOLAS ROCHEFORT « Et merci Patrick Cohen, cette étude sera au menu du débat du 7-10
02:55tout à l'heure à 9h05, il est 7h46. »
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