- il y a 10 mois
La santé mentale a été érigée grande cause nationale pour 2025 et nous sommes tous concernés. En France, une personne sur cinq souffrirait d’un trouble psychique ou d’une maladie mentale. Mais quid de la situation quand on habite un quartier difficile ? Et plus largement, sommes-nous tous égaux devant l’accès aux soins ? C’est le sujet de notre discussion avec Mama Sy, conseillère régionale, Dr Makasso, ethno-psychologue, et Kathia Idri, sophrologue.
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NewsTranscription
00:00Elle a été érigée comme grande cause nationale pour l'année 2025
00:14et nous sommes tous concernés.
00:16Aujourd'hui, au micro, nous allons parler de la santé mentale,
00:19ces coulisses de nos existences parfois difficiles à appréhender.
00:22Chaque mois, on aborde un thème de société
00:24avec des personnalités de terrain issues des quartiers ou non
00:27et on prend le temps du débat.
00:28Ça commence sur France 24 et ça continue sur YouTube et en podcast.
00:35Bonjour à tous.
00:36Bonjour.
00:37Merci d'être là aujourd'hui.
00:38Une personne sur cinq en France souffrirait d'un trouble psychique
00:42et d'une maladie mentale, soit 13 millions de personnes.
00:45Si dans l'espace public, la parole se libère,
00:48sommes-nous égaux devant les risques de troubles
00:50que l'on vienne d'un quartier ou d'ailleurs avons-nous les mêmes accès aux soins ?
00:54Existe-t-il des réticences culturelles, sociales
00:57à évoquer ces questions cruciales aujourd'hui ?
01:01Au micro, pour en parler, Jean-Oscar Macasso, ethno-psychologue.
01:05Vous êtes co-fondateur de la maison Sunjata Keïta,
01:07installée dans le 20e arrondissement.
01:09Vous y travaillez à la médiation familiale interculturelle,
01:12notamment avec des populations migrantes, mais pas uniquement.
01:15Avec Mamassi qui est juste à vos côtés,
01:17vous imaginez le programme Un psy dans la cité
01:20qui compte aujourd'hui 20 professionnels en Essone.
01:23Je pense qu'il y en aura d'autres.
01:25Mamassi, c'est en votre qualité de conseillère régionale d'Île-de-France
01:28que vous défendez dans l'urgence ce programme d'accès aux soins.
01:31Et le public, vous le connaissez bien
01:33puisque vous avez été éducatrice spécialisée pendant 14 ans, n'est-ce pas ?
01:37C'est lui.
01:39Et enfin, Katia Idry, vous êtes sophrologue et coach.
01:42Vous proposez notamment des thérapies ciblées pour les personnes racisées, dites-vous.
01:46Et vous nous expliquerez pourquoi, ainsi qu'un peu votre parcours quand même.
01:49On va venir en arrière.
01:51Tout d'abord, je me tourne vers docteur Macasso
01:53et j'aimerais qu'on puisse regarder peut-être un petit extrait
01:56du documentaire qui a été consacré à votre dispositif
02:00et que j'invite tout le monde à regarder dans la longueur.
02:03Hop !
02:04Pourquoi selon vous, dans les quartiers, la santé mentale, c'est un sujet tabou ?
02:09Dans ma ville, je n'ai jamais vu de psychologue.
02:11Je ne sais même pas si on en a.
02:14Pourquoi il y a des urgences ?
02:15Pourquoi il y a des médecins mobiles ?
02:17Vous, même dans le quartier, non ?
02:19Les psychologues, pourquoi ils ne peuvent pas aussi faire autant ?
02:23On est de la santé mentale ?
02:26Tu peux revoir un peu le pourquoi tu étais comme ça.
02:28Un peu la séparation de mes parents.
02:31Les autres enfants, ils se moquaient de moi un peu.
02:33Mais je ne les supportais pas trop.
02:35En fait, je me demandais si ma mère, elle nous aime vraiment.
02:41Je vois les résultats après vos séances d'arrière.
02:44Je vois le changement de comportement d'Alice.
02:46Et quand je vois tout ce que ça lui apporte,
02:47mais au contraire, pourquoi elle cachait pas ?
02:49Pourquoi avoir honte ?
02:50J'ai tout un droit à sa chance.
02:59On y arrive, hein ?
03:00Oui.
03:01Voilà, on y arrive.
03:05Moi, j'aime beaucoup la douceur dans votre voix,
03:07qu'on voit dès la bande-annonce de ce documentaire.
03:11Mais avant qu'on parle un peu de votre approche,
03:13est-ce que vous pourriez, docteur Makasso,
03:16nous essayer de circonscrire le sujet ?
03:18La santé mentale, finalement, c'est assez nouveau comme thème.
03:21Qu'est-ce que ça recouvre aujourd'hui ?
03:24Alors, la santé mentale, c'est assez nouveau,
03:27mais je pense que ça existe toujours.
03:30Parce qu'on n'en parle pas trop.
03:34Et encore plus si c'est quelque chose de tabou dans notre environnement.
03:38Et donc, c'est très difficile d'en parler.
03:42J'ai dit toujours que lorsqu'on parle de la santé,
03:45ça concerne tout le monde.
03:47C'est pas seulement celui qui se déplace ou celui qui souffre.
03:51Et chacun de nous souffre.
03:52Je pense que la santé mentale, c'est pour tout le monde.
03:56Alors, je vais reprendre la définition de l'OMS.
03:58Donc, la santé mentale correspond à un état de bien-être mental
04:01qui nous permet d'affronter les sources de stress de la vie,
04:04de réaliser notre potentiel, de bien apprendre
04:06et de bien travailler et de contribuer à la vie en communauté.
04:08Donc ça, c'est le départ.
04:10Et ce qui est assez intéressant, c'est que la santé mentale
04:12ne se définit pas seulement par l'absence de troubles mentaux.
04:15Ça, vous êtes d'accord.
04:16Finalement, c'est quelque chose d'assez difficile à apercevoir.
04:20C'est un peu difficile à percevoir.
04:21C'est pour cela que j'ai dit que ça concerne tout le monde.
04:24Peut-être qu'on ne le ressent pas.
04:26Peut-être qu'on ne perçoit pas ça.
04:28Mais par moment,
04:30ceux qui sont plus ou moins professionnels,
04:32ils peuvent au moins voir à peu près au niveau de la traumatisation.
04:36Vous savez, c'est pas seulement parce qu'on souffre de la...
04:43de la panse mentale ou bien de la maladie mentale,
04:46mais le corps peut s'exprimer aussi, vous savez.
04:48Et c'est ça aussi qui est très intéressant à observer
04:51de tout ce qui est vraiment maladie.
04:54Et donc, c'est pour cela que tout le monde peut avoir un petit bobo.
04:58Mais on ne sait pas d'où vient ce petit bobo-là
05:00parce que c'est la contrepartie de la psyché.
05:03Peut-être qu'il souffre.
05:04Katia Idry, vous êtes sophrologue.
05:06Si vous replongez quelques années en arrière,
05:08vous, jeune, peut-être adolescente, à Vitry-sur-Seine, dans un quartier,
05:13qu'est-ce que ça dit pour vous, ces mots de psychologie, bien-être ?
05:17Comment vous le recevez ?
05:19Alors, à l'époque, moi, quand j'entendais ces termes-là,
05:21c'était une forme de faiblesse.
05:23Je me disais, aller voir un psychologue, la santé mentale,
05:27je vais bien dans ma tête, selon moi.
05:29C'était une forme de...
05:30Si je vais voir un psy, c'est qu'il y a une sorte de folie.
05:33Donc, je ne vais pas aller voir un psychologue.
05:35Je n'en ai pas besoin.
05:37Je dois être forte, je dois montrer que je suis là
05:39parce que sinon, on peut se jouer de moi.
05:41Donc, il y avait pas mal de croyances qui faisaient que,
05:44selon ma perception des choses et en quartier,
05:47pourquoi y aller ?
05:48C'est pas pour nous, c'est un truc de blanc.
05:50Donc, il y avait pas mal d'éléments autour de ça.
05:52On va beaucoup revenir sur cette histoire de truc de blanc
05:54parce que c'est très intéressant à analyser.
05:57Mais donc, effectivement, c'est des termes avec lesquels vous n'êtes pas familier.
06:00Dans votre famille, on ne va pas vous demander,
06:02est-ce que vous allez bien ?
06:04Est-ce qu'on vous le demande ? Comment on vous le demande ?
06:06On ne le demande pas forcément comme ça, directement,
06:09mais ça va être sous d'autres formes.
06:10Est-ce que tu as mangé ? Est-ce que tu as ce qu'il te faut ?
06:13Donc, c'est plutôt sur la forme matérielle.
06:15Mais par les paroles, même par les gestes,
06:18culturellement, c'est pas quelque chose qui sera naturel.
06:22Ça va être une autre forme de prendre soin de l'autre.
06:27Et toutefois, même si ça prend une autre forme,
06:29vous avez ressenti ce besoin d'aller vers autre chose,
06:32c'est-à-dire peut-être quelque chose de plus clinique,
06:35d'aller voir un psy à un moment donné.
06:37Oui, parce que quand on a différentes cultures,
06:41on ne le perçoit pas forcément,
06:43on n'arrive pas à avoir cette notion de
06:45on veut prendre soin de nous avec notre culture,
06:48quand on a grandi en France,
06:50parce que c'est pas quelque chose qu'on va nous montrer,
06:51même dans les films.
06:53Ça va être très des je t'aime, des gestes,
06:55de l'attention physique ou avec des mots,
06:58alors que ça se trouve, dans notre culture
07:00ou dans d'autres cultures,
07:02il y aura une autre forme de geste et d'amour
07:04autour de la santé mentale.
07:05Mais du coup, moi, je le percevais pas comme ça,
07:07c'est avec le temps, en grandissant, en me formant,
07:09où je me suis dit, mais non, mes parents,
07:10ils m'aiment, ils se préoccupaient de moi,
07:12c'est juste qu'ils avaient une autre forme
07:14de me montrer leurs préoccupations
07:16par rapport à ma sécurité physique et psychologique.
07:19D'accord.
07:20C'est des cas...
07:21Donc, Mama,
07:22vous avez lancé ce programme
07:24Un psy dans la cité.
07:26Est-ce que c'est pour répondre à des cas bien particuliers,
07:29difficiles, ou est-ce que vous incluez justement
07:31des personnes comme Katia
07:33qui ont un besoin, peut-être,
07:34de mieux se comprendre momentanément ?
07:37Qui sont vos cibles, en fait ?
07:39Alors, moi, j'ai pas eu des Katia tout de suite
07:41lorsqu'on a lancé Un psy dans la cité,
07:44parce que Katia, elle a déjà évolué sur le sujet.
07:48Quand on commence à se dire déjà qu'on a besoin,
07:50c'est déjà qu'on a fait un premier pas.
07:52La plupart des jeunes que nous, on accompagne,
07:54c'est des jeunes qui ne savent pas qu'ils ont besoin.
07:56Et ce qui s'est passé, en réalité,
07:58quand on a lancé Un psy dans la cité,
07:59il y a cinq, six ans maintenant,
08:01c'est qu'en tant que professionnels de terrain,
08:03en tant que travailleurs socials,
08:05pour la première fois, il y a six ans, j'ai douté.
08:08Parce que nos missions à nous, elles sont éducatives.
08:11On n'est pas là pour faire du son.
08:13Et quand on a, en fait, des jeunes qui poussent les portes du local
08:16et qui nous disent...
08:17J'ai pensé à me suicider.
08:19Ça fait plusieurs jours que je dors pas.
08:22Vraiment, je me sens pas bien.
08:24On voit les gens qui sont anxieux,
08:25on voit les gens qui sont nerveux.
08:27Et là, on se dit, mais ils nous parlent.
08:29En réalité, ils nous disent des choses,
08:31mais on ne sait pas quoi faire de la parole.
08:34Vous n'êtes pas outillée pour ça ?
08:35On ne l'était pas.
08:36Vous n'êtes pas formée.
08:36En tant qu'éducateur, vous n'avez pas du tout de pan psy, justement,
08:40dans votre approche ?
08:40Pas du tout. On est vraiment là pour faire de l'éducatif.
08:43Nous, on accompagne dans le quotidien,
08:44dans les projets sociaux, dans le projet de socialisation,
08:48dans le projet d'insertion,
08:49mais on ne fait pas de son.
08:51Et de plus en plus,
08:53moi, j'ai vu l'évolution de notre métier aussi
08:55en termes de besoins sur le terrain.
08:57Et c'est vrai qu'il y a cinq, six ans,
08:58on a vu des jeunes de plus en plus en souffrance,
09:01où vraiment, ils le véhiculaient.
09:03Et moi, je voyais des jeunes arriver en pleine journée
09:05avec des bouteilles d'alcool.
09:07Le truc, avant, ça existait pas.
09:09On voyait pas des gens alcoolisés en journée,
09:11encore moins des adolescents.
09:13Les gens, ils arrivaient toujours avec un joint.
09:15Un truc où on se disait, mais il y a un problème.
09:17Mais c'est vrai que quand on n'est pas outillée,
09:19on se dit, à un moment donné, jusqu'où va l'accompagnement ?
09:22Quand on nous parle de ça, quand on nous révèle un réel mal-être,
09:26comment on fait ?
09:27Et en se questionnant,
09:28parce que c'est vrai que quand on est un professeur,
09:29on se questionne tout le temps,
09:30on se dit, moi, je tente d'apporter,
09:33mais à un moment donné, j'ai aussi besoin d'être aidée,
09:35j'ai besoin d'être soutenue.
09:36Et c'est ce qu'on a imaginé.
09:37On s'est dit, on va échanger avec un psychologue
09:40et on va essayer de créer un projet
09:42où, à un moment donné, on permettra aux jeunes
09:44qui ont besoin de parler, qui ont envie de parler,
09:47qui ont besoin d'un accompagnement,
09:48de pouvoir le faire à travers un vrai professionnel,
09:52du coup, du soin psychique.
09:54Et c'est comme ça qu'on a imaginé le projet Assez-En-Toi.
09:57Et vous allez vers quel genre de psychologue dès le départ ?
09:59Alors, au début, on est partis chez un psy lambda,
10:01parce qu'on s'est dit,
10:02en réalité, c'est pas si tabou que ça,
10:05puisqu'ils viennent nous parler à nous,
10:06ils vont parler à un psychologue.
10:08Mais en fait, c'était pas aussi simple.
10:10Nous, ils nous parlent en réalité parce qu'ils nous connaissent,
10:12ils nous parlent parce qu'ils nous font confiance,
10:14ils nous parlent parce qu'en réalité, on n'est pas médecin.
10:16Donc la question du soin, quand ils nous voient,
10:19ils se disent pas...
10:20Non, non, je vais pas aller la voir, aller lui parler
10:22parce qu'elle va se dire que je suis fou.
10:24Non, quand ils viennent voir maman, ils viennent voir maman, en réalité.
10:27Et quand on a amené le psychologue au quartier,
10:30alors là, ça a été la révolution.
10:32Enfin, je veux dire, tout le monde nous a dit
10:34mais ça va pas ou quoi ?
10:35Vous jouez à quoi ?
10:36Pourquoi vous emmenez des psys au quartier ?
10:38Dans les familles où on a tenté d'accompagner, justement,
10:42le psychologue pour l'approche, ça a été hyper violent.
10:45Les familles l'ont vraiment mal vécu,
10:47en nous disant que vous emmenez des gens chez nous,
10:50le fait d'emmener un psychologue à la maison,
10:52vous vous rendez pas compte, peut-être que c'est vous
10:53qu'elle a emmené, finalement, des problèmes, là où il y en a pas.
10:56Donc il y avait ce truc très superstitieux de se dire...
10:58On va parler, effectivement, de toutes ces barrières
11:00que vous avez dû, culturelles, essayer de faire tomber, en fait.
11:05Simplement, avant qu'on continue et avant de prolonger cet échange,
11:08je me permets de marquer ici une courte pause,
11:10car l'émission s'arrête sur France 24, ça fait déjà 12 minutes,
11:14mais continue sur nos réseaux, sur YouTube et en podcast,
11:17ça, c'est la bonne nouvelle,
11:18alors retrouvez-nous sur les plateformes si vous n'y êtes pas déjà.
11:21Et on continue avec docteur Makasso.
11:24On connaît bien, donc on va rebondir sur cette question-là,
11:27mais pour revenir peut-être sur le diagnostic, justement, dans les quartiers.
11:32Partant du principe, nous, on connaît bien cette réalité
11:34dans l'émission Pas de quartier, qu'on peut cumuler sur place
11:37la précarité, le mal-logement, peut-être des difficultés administratives.
11:41Est-ce que ce contexte-là pèse sur la santé mentale des habitants
11:45et que s'étend, en fait, de ce poids ?
11:48Oui, mais ce que vous venez de dire, ça pèse beaucoup la précarité,
11:52tout ce qui est aussi...
11:54Quand je dis la précarité, ce sont les personnes, parfois,
11:57qui n'ont pas de travail et ils ont des enfants, parfois,
12:02qui ont des problèmes aussi dans le quartier.
12:05C'est un peu difficile pour eux,
12:07mais plus particulièrement, vous savez, la langue.
12:11Et alors, la plupart de certaines familles ne parlent pas la langue française.
12:19Ce qui, vraiment, renforce encore leur isolement.
12:22Et aussi, je pense que leur manière de pouvoir communiquer avec l'extérieur.
12:32J'entends faire un groupe de paroles dans un département.
12:38Il n'y a que des maires et toutes viennent vraiment d'ailleurs.
12:46Il y a des questions, parfois, qui ressortent.
12:49Il y a certaines maires qui me disent
12:51« J'ai mon enfant qui a perdu l'usage, normalement, de langage.
12:57Qu'est-ce que je dois faire ? »
12:59Et quand je leur ai dit « Écoutez, mais vous savez,
13:02chez vous, comment on peut soigner cet enfant-là ? »
13:05Et là, elles m'ont dit « Mais oui, chez moi, je peux trouver des personnes. »
13:09Donc chez moi, dans le pays, vous voulez dire ?
13:11Dans son pays d'origine.
13:13Et je pense que c'est très important de comprendre quand même que
13:20les familles qui viennent d'ailleurs,
13:21elles ont un savoir-faire, elles ont une culture
13:25et leur manière d'exprimer leur souffrance.
13:29Je pense que c'est là où nous tous, aujourd'hui,
13:32nous les professionnels, nous devons essayer de faire vraiment un effort.
13:37Vous savez comment un enfant de 5 ans ou 6 ans,
13:44parfois il est malade, on l'amène chez le médecin ou bien chez le psychologue
13:49et on dit que celui qui l'accompagne,
13:52celui qui est son garant, ne doit pas rentrer dans la consultation.
13:56Ça questionne.
13:58Les parents se disent « Mais qu'est-ce qu'on va faire avec mon enfant ? »
14:00Donc ça, c'est le protocole en France, c'est ça ?
14:02Ah oui, c'est le protocole.
14:04C'est un exemple d'un protocole qui est difficile à accepter
14:06pour une famille africaine, par exemple ?
14:07C'est difficile à accepter.
14:09Vous savez, le patient, parfois, lorsqu'il ne va pas bien,
14:13celui qui l'accompagne, c'est lui qui écoute mieux que lui
14:16et il peut le résumer encore plus.
14:18Et là, comment dire, le transfert ou bien la désion de l'accompagnement
14:24peut être encore plus facile pour soigner quelqu'un.
14:28Mais ce qui est le plus important, c'est d'écouter l'autre
14:31avec sa manière d'exprimer son mal-être.
14:34S'il n'y a pas la langue, il faut faire recours à des médiateurs.
14:39Il ne faut pas qu'on fasse l'économie de ça.
14:42Si on veut soigner l'autre, si on considère que l'autre est malade,
14:46il est différent de nous.
14:47Donc ce que vous dites, et c'est votre approche avec Mama,
14:50c'est effectivement d'avoir une logique, comment dire,
14:54une sorte de médiation vers ce monde clinique, plus classique.
14:58Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment vous créez cette médiation ?
15:03Alors, la bascule entre psychologue dit traditionnelle,
15:06psy lambda et ethnopsy, elle arrivait face à un constat.
15:10Effectivement, on s'est rendu compte...
15:12Clairement, ça a été un échec.
15:13Qu'on se le dise, psy dans la cité, la première année, ça n'a pas pris.
15:17Vous tapez à côté du clou.
15:18Clairement, ça n'a pas pris.
15:20Ça n'a pas pris, mais c'est pas que ça n'a pas pris,
15:22pas parce qu'il n'y avait pas de besoin,
15:24parce que là, on était sûrs de nous à ce moment-là,
15:26où, dans tous les cas, il y avait un besoin invéré,
15:28mais on n'arrivait pas à comprendre d'où venait le blocage.
15:31Et donc, en échangeant avec les uns et les autres,
15:33on s'est dit que, déjà, le premier sujet...
15:36Il y en a deux, en vérité.
15:37J'ai envie de revenir quand même sur le volet précarité.
15:39Parce que quand on parle de précarité,
15:41c'est quand, tout à l'heure, elle nous disait...
15:44Moi, je me disais que c'est un truc de blanc.
15:45C'est pas question de se dire que c'est un truc de blanc, c'est un truc de noir.
15:48Moi, j'ai envie d'aller plus loin.
15:49C'est surtout un truc de friqué.
15:52Aujourd'hui, culturellement, c'est les gens qui ont les moyens
15:54qui vont voir des psys.
15:55Quand on estime que notre enfant, il a besoin d'aller voir un psy,
15:59c'est que, déjà, on a quand même des moyens financiers
16:02pour pouvoir accompagner son enfant.
16:04En France, il y a deux choses.
16:06Moi, je pense que le racisme, et j'ai quand même envie d'en parler,
16:09parce qu'on a tendance à parler d'origine,
16:11mais moi, je reste persuadée que le racisme vécu en France,
16:13il n'est pas ethnique, il est social.
16:16Aujourd'hui, en France, on n'a pas le droit d'être pauvres.
16:18Faut qu'on se le dise.
16:19Les gens, quand ils n'ont pas de sous, ils rasent les murs.
16:22Mais je vais en venir...
16:23Oui, mais par rapport à la consultation,
16:24il y a quand même des consultations qui sont remboursées,
16:26on va dire 50 €.
16:27Vous allez rétorquer qu'il faut les avancer, que tout le monde ne peut pas.
16:30Donc, ça, pour vous, ça suffit, parce qu'on ne va pas assez loin.
16:31Non, il y a certaines familles pour qui 1 €, c'est 1 €.
16:34Et clairement, si on leur demande de sortir 50 € pour une consultation,
16:39mais eux, 50 €, ils préfèrent acheter deux caisses de poulet
16:41pour nourrir leurs enfants.
16:43Donc, il y a une réalité, aujourd'hui, sociale.
16:45C'est-à-dire que quand on parle de précarité,
16:47la précarité, elle est financière.
16:48C'est pour ça que je parlais du racisme social.
16:50Parce que les familles dites précaires, en réalité,
16:53elles osent pas forcément dire qu'elles ont besoin d'aide.
16:55C'est ça, la réalité de nos terrains.
16:57Parce que déjà, quand on dit qu'on a besoin d'aide,
16:59on est déjà dans une certaine forme où on dépend de quelqu'un.
17:03Et quand on a été élevé dans un truc où on nous a appris
17:06qu'il fallait être autonome, qu'il fallait se débrouiller,
17:09bah oui, on n'a pas le premier réflexe de se dire
17:11qu'on va aller demander de l'aide.
17:13Le deuxième...
17:13Juste, on va repartir ensuite.
17:15Gardez votre deuxième point.
17:16Par rapport à cet aveu de faiblesse
17:19d'aller voir un spécialiste sur des questions de santé mentale,
17:22est-ce que c'est quelque chose qui vous a traversées, à un moment donné ?
17:26Oui, ça m'a pris du temps de me dire que je devais aller voir quelqu'un
17:29pour me faire accompagner,
17:30parce qu'il y avait pas mal de sujets.
17:32On va me voir comme faible, on va me juger...
17:34Effectivement, c'est quelque chose qui m'a traversée l'esprit
17:39et ça m'a pris des années.
17:41Entre le moment où je me suis dit
17:42qu'il y a quelque chose qui cloche et je me fais accompagner,
17:46je pense qu'il y a eu facilement 8-10 ans.
17:48Et comment vient ce...
17:49On va parler à des jeunes, etc.,
17:51mais qu'ils puissent se reconnaître,
17:52comment vient ce moment où on se dit qu'il y a quelque chose qui cloche ?
17:56Quand on se sent pas bien,
17:57quand on sait pas trop ce qu'on fait là, pourquoi on est là,
17:59quand on se dit que je suis dans un conditionnement,
18:01tous les matins, je me réveille, je me réveille dans mon quartier,
18:04je vais à l'école,
18:05on me dit que je peux faire tel métier, mais pas tel métier...
18:08Donc, il y a un petit peu cette forme de se dire
18:10qu'il y a un chemin qui est prédéfini,
18:11où est ma place, où est mon choix dans tout ça ?
18:14Et à un moment, on se dit que je veux juste faire ma vie,
18:17mais qu'est-ce que ça veut dire, faire sa vie ?
18:20Qu'est-ce que ça va engendrer dans mes décisions ?
18:23Et là, on se rend compte qu'il y a d'autres choses qui vont jouer.
18:26Comment je suis avec ma famille, comment je suis dans ma culture,
18:29est-ce que je vais être acceptée, rejetée ?
18:31Donc, la notion de rejet aussi est très, très fortement présente,
18:34parce que si on va voir un psy, par exemple,
18:37et que j'en parle à mes amis, est-ce qu'ils vont me rejeter ?
18:40Est-ce que je vais voir un psy et que j'en parle à mes parents,
18:42est-ce qu'ils vont me rejeter ?
18:44Donc, il y a cette peur-là du rejet.
18:45C'est très intéressant, parce que ça pose la question, effectivement,
18:48du rejet de ce type de médecine qui, d'une certaine manière,
18:51n'est pas validé par, je sais pas, peut-être par des habitants des quartiers,
18:57en fonction de leur culture, plus ou moins validé.
18:59Mais il semblerait qu'il y ait effectivement ce rejet immédiat.
19:01C'est le réflexe de base.
19:03Un réflexe de défensive, parce que là, je rejoins, c'était mon deuxième point,
19:06c'était le regard de l'autre.
19:08Culturellement, déjà, à la base, en France, on se le dit,
19:11c'est très français, la question du soin, tabou.
19:14Le soin, c'est tabou de manière générale.
19:16Le soin psychique, ça l'est encore plus.
19:18Mais quand on a des origines,
19:20c'est clair que la question du regard de l'autre,
19:22c'est quelque chose qui est extrêmement important,
19:24surtout pour des parents.
19:25Souvent, les mamans vont dire...
19:27Et ça va être la première chose, surtout, les sujets, ça va être...
19:30Mais qu'est-ce que les autres vont dire ?
19:31Qu'est-ce que les autres vont penser ?
19:32Si on commence à dire que mon enfant va mal,
19:35si on commence à dire que mon enfant va voir un psychologue...
19:38Vous vous rendez pas compte de la honte pour la famille,
19:40pour le jeune, dans le quartier ?
19:42C'est tous ces sujets-là qu'il a fallu, aujourd'hui, élever les tabous.
19:45Vous avez un petit peu de recul, aujourd'hui.
19:47J'ai compris que ça a mal démarré. Est-ce que ça va mieux, aujourd'hui ?
19:49Ça va beaucoup mieux, aujourd'hui,
19:51parce qu'en fait, on a clairement adapté le dispositif.
19:53Un psy dans la cité, on ne sait même pas qui sont les psys,
19:56qui sont les éducateurs.
19:57En réalité, ce qu'on a fait quand on a fait psy dans la cité,
19:59c'est qu'on s'est dit, à un moment donné,
20:01ça n'a pas fonctionné parce qu'on a voulu être dans les codes,
20:04on a voulu être dans les clous.
20:05On avait une image bien arrêtée de ce qu'on imaginait,
20:08sans prendre en considération la réalité du quartier.
20:11Et là, on s'est dit, on va faire autrement.
20:13On va créer un dispositif à la carte où, là, clairement,
20:16on va dire aux jeunes, écoutez, voilà ce qui va se passer.
20:19Et on va mettre en place un dispositif,
20:21et c'est là où on a poussé la porte de l'association à Jean-Oscar.
20:24Un matin, je suis arrivée et je lui ai dit,
20:25help, parce qu'en réalité,
20:27on commence à comprendre ce qui n'a pas fonctionné.
20:30C'est votre joker, un peu, Jean-Oscar.
20:31Ça a raté avec les autres...
20:33Clairement, ça l'a été, et là, ça a été le coup de cidre avec Jean-Oscar,
20:36parce qu'il m'a dit,
20:37mais moi, je sais quel est le problème, maman.
20:39Le problème, c'est qu'il ne faut pas des psychologues,
20:40il faut des ethnopsies.
20:42J'ai dit, mais c'est quoi, des ethnos ?
20:43Il a dit, il faut des gens qui comprennent les cultures.
20:46J'ai dit, mais c'est exactement ça !
20:49Alors, moi, ça m'intéresse beaucoup,
20:50parce que vous, vous êtes d'origine camerounaise.
20:53Qu'est-ce que vous mettez de votre africanité dans votre approche ?
21:00Et puis, est-ce que ça marche aussi avec d'autres communautés ?
21:02Parce que c'est ça aussi,
21:03vous devez traiter quand même avec tout un tas de communautés,
21:05pas que des Africains dans les quartiers.
21:08De toute façon, je me définis déjà en tant qu'aidant.
21:14Ça veut dire qu'avec une formation, je dois écouter l'autre.
21:18Donc, je n'ai pas de différence.
21:20Et aussi, je me définis aussi de quelqu'un qui vient de la forêt.
21:28C'est ça.
21:29Qui vient de la forêt ?
21:29Qui vient de la forêt, oui,
21:31parce que j'ai vécu dans la forêt.
21:32Donc, c'est ça aussi qui est intéressant.
21:35Vous savez que lorsqu'on est dans la forêt,
21:37lorsqu'on sort, il faut s'adapter.
21:41Et j'ai toujours été dans cette dimension de s'adapter avec l'autre.
21:47Ce n'est pas seulement par ma formation.
21:49Vous savez que la psychologie, c'est une science,
21:54avec des effets psychiatriques.
21:58Et effectivement, je me définis, je ne sais pas si je suis différent des autres,
22:06mais ça peut être possible.
22:08Parce que la formation d'ethnopsychologue,
22:14effectivement, si on peut essayer de voir ça,
22:19c'est une formation quand même complémentaire avec la formation classique,
22:24en tant que psychologue classique, psychopathologie.
22:28C'est-à-dire qu'on va vous amener à prendre en considération
22:31des données de l'histoire de l'autre
22:34qui sont liées peut-être à sa migration, à son appartenance communautaire, c'est ça ?
22:38Tout à fait.
22:39Moi, je pense qu'aujourd'hui, c'est ça que les universités,
22:42parce que je reçois les stagiaires qui viennent de toutes les universités aujourd'hui.
22:47Et je suis très content aussi qu'il y ait cette manière des enseignants
22:54et puis des chercheurs aujourd'hui sur le terrain qui sont dans cette direction-là.
23:00Et tout cet apport-là enrichit vraiment tout ce qui est dans la prise en charge
23:06de cette population-là, donc c'est une double culture.
23:11Par rapport à Katia, que je vous positionne comme patiente à l'époque,
23:16vous aviez besoin de vous reconnaître, justement,
23:18vous aviez besoin de cette part d'ethnopsychologie dans les personnes qui étaient en face de vous.
23:23Pouvez-vous nous raconter vos premières expériences ?
23:24Alors moi, j'ai eu une très mauvaise expérience la première fois
23:27et c'est quelque chose qui m'a braquée
23:28parce que la psychologue que j'avais devant moi ne comprenait ni ma culture,
23:32ni ma religion, ni mon environnement, et je voyais dans ses yeux tous les jugements.
23:37Limite, c'était moi...
23:38C'est pas juste qu'elle comprenait pas, c'est que vous avez ressenti un jugement, par ailleurs.
23:41Parce qu'on peut ne pas saisir, j'imagine, et être un bon psychologue quand même,
23:44ne pas connaître cette réalité.
23:45Oui, bien sûr, mais elle n'avait pas les codes pour me comprendre,
23:47donc c'était à moi, à chaque fois, de faire la traduction de ce qu'elle me racontait.
23:52Donc limite, je me retrouvais à devoir la former sur moi-même.
23:57Donc je me suis dit, c'est pas possible, c'est encore à moi de m'adapter.
23:59Vous avez préféré vous former vous-même, en passant ?
24:01Voilà, je me suis formée moi-même et je me suis dit, au moins comme ça,
24:04je vais pouvoir me comprendre et je vais pouvoir intégrer tout ce qui fait mon identité.
24:09C'est-à-dire qu'on ne peut pas juste prendre...
24:11Ah oui, vous étiez problématique.
24:12Je vous donne un exemple très concret.
24:14Dans sa vision, à elle, de ma vie familiale,
24:18il fallait que je sorte de mon domicile et que je ne parle plus avec mes parents.
24:21Alors dans ma culture, c'est impensable et surtout qu'elle n'avait pas la lecture
24:25que mon père, il vient d'Algérie...
24:28Elle vous demandait, basiquement, de couper le cordon.
24:30Voilà, c'était oui, il faut partir, il faut prendre vos affaires.
24:32Je me disais, mais c'est pas possible, en fait, c'est pas si facile que ça.
24:34Il y a plein de choses à prendre en compte et ça m'a braquée.
24:37J'étais là, mais si tous les psys sont comme ça, c'est mort, on m'a perdue.
24:40Donc oui, effectivement, je me suis formée pour me dire,
24:43moi, je prends conscience et j'ai conscience que mon identité,
24:45elle est large et elle est riche et il y a personne
24:49qui va mettre de côté une facette de moi
24:51et c'est pas à moi de mettre une facette de moi de côté
24:53pour pouvoir me sentir bien épanouie.
24:55C'est aux psys de se former pour nous comprendre et pas l'inverse.
24:59Oui, parce qu'on pourrait imaginer qu'il y a quelque chose d'un peu inquiétant.
25:02On se dit, le rôle universel de la médecine,
25:04elle a tant ses limites, en fait, d'après ce que vous dites.
25:06C'est-à-dire qu'on ne peut plus soigner n'importe qui.
25:08C'est en fonction de là d'où on vient
25:10qu'on va pouvoir être capable de soigner telle ou telle personne.
25:12Ou du moins avoir l'ouverture d'esprit de s'intéresser
25:14et de comprendre l'autre et pas de se dire,
25:16il y a une problématique, donc c'est linéaire.
25:18C'est plutôt ça, je pense, le sujet,
25:20c'est de sortir un petit peu de sa vision, de ses croyances,
25:24en pensant que si la personne a une dépression,
25:27elle a forcément ce profil-là avec ces problématiques-là,
25:30alors que non, c'est beaucoup plus large que ça.
25:32Et il y a d'autres approches qui peuvent aider les personnes.
25:35Moi, il y avait... Oui, je suis partie voir une psy,
25:37mais je me suis rendue compte, par exemple, que l'art, au global,
25:40a été une forme de thérapie pour moi.
25:41Et dans les quartiers, c'est notre forme de thérapie.
25:44La musique, le rap, la danse, l'écriture,
25:48c'est notre forme de thérapie,
25:49parce que ça nous permet d'avoir accès à nos émotions
25:52et à notre vulnérabilité sans être jugée.
25:55Vous utilisez ça un petit peu aussi, vous, dans votre approche,
25:57un psy dans la cité, ou c'est très psy pour le coup ?
26:00C'est les éduques qui l'utilisent,
26:01et c'est là où c'est intéressant dans la cité,
26:03c'est que les éduques, du coup, font de l'éducatif,
26:06et il y a un vrai travail de complémentarité
26:08entre les psys et les éducateurs.
26:10Mais je suis complètement en phase avec ce que vient de dire Katia.
26:15Et oui, l'idée, c'est pas de se dire,
26:17il faut à tout prix avoir des origines
26:20pour pouvoir être en capacité de travailler avec des gens des mêmes origines,
26:23sauf qu'il y a une réalité,
26:25c'est qu'aujourd'hui, on n'accompagne pas de la même manière
26:27une famille d'origine turque,
26:29une famille d'origine kurde, par exemple,
26:31une famille d'origine sénégalaise...
26:33Mais est-ce que c'est pas quelque chose qui va être amené
26:35à s'estomper avec le temps ?
26:37Est-ce que c'est pas une question de génération,
26:39où finalement, les premières générations
26:41sont peut-être un peu plus difficiles à capter,
26:44et qu'avec le temps, et on le voit, peut-être votre génération à vous,
26:48c'est une jeunesse qui est quand même plus alertée sur ces questions-là,
26:51donc il va peut-être aller voir ses parents,
26:52en disant qu'en fait, ça m'intéresserait de voir un psy.
26:54Alors, il y a peut-être encore des freins au niveau des parents,
26:56mais est-ce que c'est pas en train de s'estomper,
26:58on peut imaginer que ça s'estompe avec le temps ?
27:00On est influencés culturellement, en réalité,
27:01parce que même si, par exemple, les ados d'aujourd'hui,
27:03qui ont 12, 13, 14 ans, on va pas se mentir,
27:06la plupart, notamment dans les quartiers,
27:07sont les enfants issus des deuxième, troisième génération.
27:09Donc en réalité, ce sont les nôtres.
27:11Donc oui, on est nés en France,
27:13on pourrait se dire que, du coup,
27:15c'est beaucoup plus simple pour des gens comme nous,
27:16sauf qu'en réalité, on a été éduqués aussi, d'une certaine manière,
27:20avec une double culture.
27:22Donc en réalité, on nous a transmis ça.
27:24Donc même si on a beau se dire qu'on est nés en France, on est français,
27:27oui, mais dans notre éducation...
27:29Je suis certaine que Katia, qui est née en France dans le 94,
27:32elle a pas eu la même éducation que moi,
27:33parce que ses parents sont algériens,
27:35parce que moi, mes parents sont sénégalais,
27:37et que, du coup, ils nous ont pas transmis les mêmes choses,
27:39même si il y a la culture française qui a toujours prédominé
27:42à travers la langue et autre chose.
27:44Mais dans certaines croyances et dans certaines pratiques,
27:46on n'a pas eu la même éducation.
27:47Donc forcément, quand on va éduquer nos enfants,
27:49on va pas les éduquer de la même manière.
27:51Et après, il va y avoir tout ça qui va être pris en considération
27:54dans l'accompagnement.
27:55Et il y a la présence d'un autre cadre,
27:56parce qu'évidemment, ces communautés-là dont vous faites partie,
27:59la santé mentale a toujours existé, c'est ce que vous disiez,
28:01et a été prise en charge par d'autres personnes,
28:04d'autres grilles de lecture.
28:06Comment, aujourd'hui, on crée du lien avec ces personnes ?
28:10Ça peut être des marabouts,
28:11il y a tout un tas de personnalités comme ça,
28:14de cadres apparents au fil du chemin.
28:16Et donc, comment vous appuyez sur eux ?
28:18Est-ce que c'est parallèle ?
28:19Vous ne vous croisez pas ?
28:21Comment ça se passe ?
28:22Alors, moi, les questions des marabouts,
28:23alors je sais pas, Jeanne-Oscar,
28:24moi, à titre personnel,
28:25même à travers un psy dans la cité,
28:27on n'en a pas parlé avec eux en direct.
28:28Par contre, on en a beaucoup parlé avec les parents.
28:30Parce qu'effectivement, il y a cette croyance de se dire
28:32que quand son enfant va mal,
28:34alors c'est soit le mauvais oeil,
28:36soit, à un moment donné, on lui a acheté un sort,
28:38soit plein de choses,
28:39et qu'on se dit toujours qu'il y a du spirituel.
28:43Il y a de la superstition, il y a des choses qui sont parallèles,
28:46c'est une croyance parallèle
28:48qui fait qu'on se retrouve dans cette situation.
28:50Moi, je pense que quand on veut accompagner une famille,
28:53quand on veut accompagner un jeune,
28:54c'est le résultat qui compte.
28:56C'est-à-dire que moi, je dis jamais à des familles...
28:59Vous êtes complètement fous à croire ça ou à pas croire...
29:02Moi, je pars du principe où chacun a le droit de croire à ce qu'il veut
29:06à partir du moment où il arrive à entendre,
29:09et c'est là tout notre travail à nous aujourd'hui de médiation,
29:12d'accompagnement, de ne pas arriver, justement, avec des préjugés,
29:15de ne pas arriver en se disant
29:17que c'est une famille de...
29:19Ils sont complètement malades, donc c'est normal qu'on en soit là.
29:21Je pense que le plus important, c'est de créer une relation de confiance,
29:25de leur faire comprendre qu'à un moment donné,
29:27peut-être, peut-être qu'il y a d'autres choses en parallèle,
29:29mais que tentons tout.
29:31Tentons tout parce que notre objectif commun aujourd'hui,
29:33c'est que votre enfant sorte de là.
29:34Donc, pour qu'il puisse sortir de ce mal-être,
29:36il faut qu'à un moment donné, on puisse tenter plusieurs options.
29:39C'est un peu comme ça que nous, on l'amène à travers les familles.
29:42Et là où la question ethno nous a aidées,
29:44c'est qu'effectivement, déjà, c'est compliqué de travailler avec une famille
29:48où déjà, on a la première problématique, c'est la parole,
29:52c'est la barrière de la parole.
29:53Ça veut dire du langage, pardon.
29:55Ça veut dire que déjà, on arrive, on se comprend pas.
29:56Moi, je sais qu'avec des familles turques, par exemple,
29:58si je dois parler de cette communauté,
30:00la plupart ne parlent pas le français.
30:02Donc, c'est-à-dire que déjà, on a la barrière de la langue
30:04qui, d'office, met un frein.
30:06Donc, si par la suite, on ne sait pas comment, culturellement, ils évoluent,
30:09c'est très compliqué de leur expliquer
30:11qu'il y a des problématiques avec leur enfant
30:13et qu'aujourd'hui, on a des enfants où il va y avoir des signalements à l'école,
30:15parce que souvent, ça commence comme ça.
30:17En réalité, quand on commence à accompagner sur le terrain,
30:20on se rend compte qu'il y a déjà eu des alertes et au niveau scolaire,
30:23mais en fait, on s'en est pas tout de suite rendu compte.
30:25Ou on s'est juste dit...
30:26Alors, les parents, la facilité, ça va être de se dire...
30:28Il y a peut-être du racisme, donc on en veut à mon enfant
30:31parce qu'on estime qu'il est pas français, par exemple,
30:33mais on va jamais creuser, réellement,
30:36à savoir pourquoi l'enfant va mal,
30:38ne se comporte pas bien à l'école ou autre.
30:40Et donc, c'est tout ça qu'on travaille aujourd'hui sur le terrain,
30:43notamment à travers Amnesty dans la cité,
30:45mais surtout à travers l'accompagnement des familles.
30:47Parce que dans Amnesty dans la cité, normalement, c'était les jeunes,
30:49mais assez rapidement, on s'est retrouvés à accompagner des familles
30:52dans leur globalité.
30:54Et docteur Makasso, est-ce que là-dessus,
30:56vous voyez une différence d'approche en fonction de la génération, de l'âge ?
31:00Vous savez, c'est très important aujourd'hui.
31:03Mais que ce soit les jeunes,
31:06que ce soit même les adultes,
31:09la problématique, je peux vous dire que c'est un peu pareil.
31:12C'est pas parce qu'on va voir le médecin
31:14qu'on ne va pas aller chercher l'écorce d'arbre derrière
31:17pour pouvoir compléter ses soins.
31:19Ah oui, la plupart, moi je dis, ils sont infidèles.
31:24Entre guillemets, le migrant est infidèle dans la médecine
31:26et c'est normal, il faut qu'on le croie,
31:27parce qu'il a son savoir-faire, il a sa médecine.
31:31On n'a pas le temps d'accueillir celui qui vient vers nous.
31:36Tellement qu'on est pris dans un environnement presque agressif,
31:41on oublie même celui qui vient vers nous pour qu'on l'aide.
31:45Je ne dis pas qu'ils ne se sont pas occupés,
31:46mais la première des choses, au niveau des soins, c'est l'accueil.
31:50Alors, ça pose la question donc des moyens.
31:53Et je crois que c'est là que vous intervenez, Mama,
31:54parce que vous êtes conseillère régionale de l'Île-de-France.
31:57Est-ce que vous estimez qu'il y a un suivi politique
32:00derrière, il y a une volonté d'aller vers ces territoires-là
32:04où vous les considérez encore aujourd'hui isolés ?
32:06Parce que j'ai compris que votre programme était pionnier.
32:09Vous avez quand même eu le soutien, un soutien financier là-dessus.
32:12Comment vous analysez la situation aujourd'hui, en 2024 ?
32:14Moi, je pense que les pouvoirs publics ont compris.
32:17Dans tous les cas, il y a quand même une avancée,
32:19dans le sens où on a entendu...
32:21Effectivement, on a entendu que, clairement, ils le disent,
32:24que c'est explosif, qu'il va falloir réagir
32:27et qu'on ne peut plus faire semblant de ne pas voir.
32:29Il y a eu des choses mises en place,
32:32que ce soit au niveau du gouvernement, avec les chèques.
32:34Ils avaient mis en place des chèques, il y avait trois chèques,
32:37santé, après le Covid,
32:39où, justement, les jeunes pouvaient avoir trois séances.
32:41La région de l'Île-de-France aussi avait mis en place un numéro vert
32:46avec des professionnels où on pouvait appeler
32:49et avoir des professionnels au bout de la ligne qui nous répondent.
32:52C'est vrai que nous, on a fait un choix,
32:54d'en psy dans la cité, c'est quand même d'aller plus loin,
32:56parce qu'à un moment donné, effectivement, le aller vert,
32:59c'est extrêmement important de prendre le temps.
33:02Je vais rebondir sur ce que Jean-Oscar a dit.
33:04Nous, dans notre dispositif qu'on a mis en place,
33:06on a mis en place un système à la carte,
33:09mais surtout sans limites.
33:11On ne peut pas dire aujourd'hui à un patient
33:13que tu vas avoir trois séances,
33:16et après, on sait pas.
33:17Il faut qu'on soit très clair sur ce qu'on veut réellement.
33:20C'est-à-dire que nous, dans le psy dans la cité,
33:22on s'est adaptés au public.
33:24On s'est dit qu'on allait mettre un système à la carte
33:26et c'est le professionnel qui va s'adapter aux jeunes,
33:27et pas l'inverse.
33:28C'est-à-dire qu'on peut, dans le psy dans la cité,
33:31utiliser tous les systèmes.
33:32C'est-à-dire, des fois, il va y avoir des jeunes qui vont dire
33:34que moi, je vais le faire par Teams.
33:36Ça va être en visio.
33:37Il y en a d'autres, ça va être par téléphone.
33:39Il y en a qui vont accueillir le psychologue à la maison.
33:42Ça s'est fait aussi, ça.
33:43Ou il était chez lui, dans sa chambre,
33:46et c'est l'ethnopsy qui se déplace.
33:48Parce qu'en fait, le cheminement est déjà tellement difficile
33:50pour eux d'aller vers...
33:52de prendre cette décision de voir un psy qu'il faut absolument tout...
33:54Il faut que ce soit facile.
33:56Il faut qu'on soit facilitateurs.
33:57À tous les niveaux, que ce soit au niveau des moyens financiers,
34:00donc de se dire que nous, il n'y a pas d'avance des frais.
34:03On part du principe où c'est entièrement pris en charge.
34:05Donc oui, il faut que ce soit accessible à tous,
34:08et pas seulement à celles et ceux qui ont les moyens.
34:11Il faut qu'on soit facilitateurs dans la démarche
34:13et il faut qu'on soit à l'écoute.
34:15Effectivement, qu'on prenne le temps d'accompagner les gens qui ont besoin.
34:19Et pas juste de se dire...
34:20On fait un copier-coller d'un mode de fonctionnement
34:22où on estime qu'aujourd'hui, je sais pas,
34:24le 3 bons santé, il est sorti d'où, je ne sais pas.
34:27Donc oui, c'est déjà une bonne chose parce qu'il y a une avancée,
34:30mais c'est pas suffisant.
34:31Moi, je pense que notre rôle politique, c'est, hormis de faire des constats,
34:35c'est effectivement d'être facilitateurs.
34:36En tout cas, moi, je me suis engagée en politique pour ça,
34:39de me dire que quand on nous remonte des problématiques,
34:41il faut qu'on soit force de proposition.
34:43Il y a des acteurs sur le terrain qui oeuvrent,
34:45que ce soit au niveau des associations,
34:47que ce soit vraiment au niveau des collectifs,
34:49parce qu'il y a pas mal de collectifs aussi,
34:51de professionnels qui se sont montés.
34:53Nous, quand on a créé PSY dans la cité,
34:54on avait des psychologues, au départ bénévoles,
34:57qui se disaient qu'on est aussi issus du quartier,
34:59on a eu des formations,
35:01nous aussi, on a envie de prendre part à l'aventure.
35:03Et je suis persuadée que dans nos territoires,
35:06où, justement, c'est des choses qui se font,
35:08où on a des codes, des codes quartiers,
35:10même si dans chaque quartier, on a une identité différente,
35:13il y a quand même un code quartier.
35:15Et ce code quartier, il permet ça.
35:17Il permet de casser les tabous, il permet de se dire, à un moment donné,
35:20qu'est-ce qu'on doit faire pour essayer, nous, d'aider notre jeunesse,
35:23qui, aujourd'hui, clairement, est de plus en plus en souffrance,
35:26de plus en plus violente,
35:27parce que quand on voit les rixes et autres...
35:29Mais tout ça, ça en fait partie.
35:31Ça fait partie du mal-être, ça fait partie du malaise.
35:33Les gens, ils se lèvent pas un matin en se disant
35:35qu'ils ont envie de tuer quelqu'un.
35:37Quand on en arrive à là, c'est qu'il y a déjà eu un cheminement.
35:40Qu'est-ce qui fait, aujourd'hui, qu'on se retrouve avec des jeunes
35:42violents, agressifs, mal, pas bien...
35:45Parce que c'est tout ça qu'il faut prendre en considération.
35:48Et donc, notre travail, en tout cas, à mon sens,
35:50c'est de se dire, après avoir dépassé l'étape constat,
35:54comment on fait, en étant en concret,
35:56pour donner les moyens aux uns et aux autres d'être efficaces.
35:59Je reviens sur les codes.
36:01Vous, vous les employez, dans votre pratique,
36:04aujourd'hui, en tant que coach-sophrologue,
36:06ces codes quartiers.
36:07C'est quelque chose que vous avez voulu mettre derrière vous
36:09ou est-ce que, justement, vous les utilisez ?
36:12Je n'ai pas du tout mis ça de côté.
36:15C'est totalement assumé.
36:16C'est complètement assumé, parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure,
36:18on a une identité qui est propre.
36:20Donc, si je ne m'adapte pas à la personne,
36:22et je trouve que vous l'avez hyper bien dit,
36:23c'est à nous de nous adapter dans l'accompagnement et pas à l'inverse.
36:27Donc, les codes quartiers sont intégrés.
36:28J'en ai un exemple très concret, je parlais de la musique tout à l'heure.
36:32Au début, l'échange peut être difficile.
36:34Dire d'office, comment ça se passe à la maison,
36:37quand on vient de quartier,
36:38c'est pas si facile que ça de laisser les gens rentrer dans l'intimité.
36:43Je vais faire différemment.
36:44Je vais dire, c'est quoi ton son du moment ?
36:46C'est quoi le son qui t'a le plus touché ?
36:49Ah, j'ai écouté ça, ça m'a émue.
36:52Et tout de suite, je vais me poser, je vais écouter la musique,
36:55et je vais dire, OK, je reviens au prochain rendez-vous
36:58avec des questions précises autour de cette musique-là.
37:01C'est quoi ton rapport, par exemple, avec ton père ?
37:03Est-ce que t'as vécu ça ?
37:05Et ça ouvre l'échange, mais autour d'un sujet qui est commun,
37:09qui va être l'art, la musique.
37:11Donc, ces codes quartiers-là, si, bien évidemment, je les utilise,
37:13c'est parce que je pense qu'il faut les utiliser,
37:15parce que c'est une manière aussi de respecter l'identité
37:18et le cheminement de chacun.
37:20Et on vient vous voir pour ça ?
37:21On vous dit qu'on vient vous voir parce que, justement,
37:22vous avez cette approche-là, aujourd'hui ?
37:24On vient me voir pour, surtout, la notion de personne racisée,
37:27mais dans la notion de personne racisée,
37:29il y a souvent ce sujet-là de quartier, donc finalement, c'est inclus.
37:32Mais le point de départ, c'est que je suis une personne racisée,
37:35je ne trouve pas un thérapeute qui est forcément adapté,
37:39j'ai vu ton approche, j'ai apprécié ton approche,
37:41ça me parle, j'ai eu de retour, donc je viens vers toi
37:44parce que je me sens en confiance.
37:46Il y a vraiment cette notion de je me sens en confiance,
37:48de venir vers toi, tu m'inspires confiance.
37:50C'est ça, le point de départ.
37:52OK. Et est-ce que vous imaginez,
37:53je reviens un peu sur ce que vous disiez tout à l'heure,
37:55que c'est une phase temporaire,
37:57que peut-être vos enfants iront peut-être chez des psys
37:59qui ne sont pas forcément racisés, comme vous dites,
38:02mais peut-être mieux formés, plus à l'écoute,
38:04dans une société peut-être un peu plus ouverte ?
38:06Ou est-ce que, justement, vous voulez que ce secteur-là
38:11se déploie, en fait ?
38:12Alors, moi, je veux vraiment que ce secteur-là se déploie
38:15et merci beaucoup pour le travail qui est fait,
38:17parce que ça fait partie de notre identité,
38:19donc notre culture, elle ne va jamais disparaître.
38:22En tout cas, j'espère fortement pour nous
38:24qu'elle ne disparaîtra jamais, parce que c'est notre richesse
38:26et ça fait partie aussi de nos forces.
38:29Donc, de se dire qu'avec le temps, on veut un peu se lisser,
38:34je pense pas qu'on prenne le bon chemin.
38:36Au contraire, c'est de se dire comment est-ce qu'aujourd'hui,
38:39avec l'approche occidentale,
38:41on peut intégrer et respecter les cultures de chacun,
38:44les approches de chacun,
38:45parce qu'effectivement, il va y avoir des approches thérapeutiques
38:48qui seront différentes.
38:48Moi, je parle beaucoup de l'art,
38:50parce qu'en réalité, c'est universel.
38:52En Afrique, moi, je suis d'origine algérienne,
38:54la danse, c'est une forme thérapeutique.
38:56Nos chants, c'est une forme thérapeutique.
38:59Donc, de mettre ça de côté et de ne pas l'intégrer,
39:02c'est aussi se priver d'une forme d'accompagnement
39:05qui va permettre un résultat qui est l'épanouissement
39:08et le bien-être de la personne qui est devant nous.
39:11Donc, vous présentez ça comme une sorte de synthèse, en fait.
39:14Il s'agit de synthétiser les...
39:17Mais vous savez, ce qu'elle a dit, c'est ça.
39:19Je pense que c'est ça, l'avenir.
39:21C'est ça aussi, l'universalité.
39:24Aussi, d'accepter l'autre avec son patrimoine culturel.
39:28Nous le voyons très bien, hein ?
39:30Bon...
39:32Que de branler ?
39:33Nous montrer l'exemple, que de branler ?
39:36Voilà.
39:38Vous avez l'air premier, vous, hein ?
39:39Oui, bien sûr.
39:41Moi, je pense que...
39:43Tout est thérapeutique.
39:47Eh bien, ce sera le mot de la fin.
39:49Merci infiniment pour votre présence et la finesse de vos approches,
39:53car le sujet n'est finalement pas si aisé,
39:55en fait, même si vous le travaillez tous les jours.
39:57Et j'espère qu'il aura été compris.
39:59Merci au FGO, Barbara, qui nous a prêté sa salle de danse.
40:02La danse, c'est un très beau moyen aussi de soigner sa santé mentale.
40:06Je crois que c'était Au micro, une émission,
40:08télévision et podcast à retrouver sur YouTube
40:10et sur toutes les bonnes plateformes.
40:12À très bientôt sur France 24.
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