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Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00Chers amis, très heureux de vous retrouver dans ça se dispute, vous connaissez le principe c'est
00:04votre rendez-vous du vendredi soir et deux visions s'opposent sur l'actualité et ce soir autour de
00:09ce plateau Olivier d'Artigolle, mon cher Olivier bonsoir, en face de vous Geoffroy Lejeune, Geoffroy
00:13bonsoir, je vous propose de démarrer, de commencer le débat tout de suite sans plus entendre avec
00:19Alaune, aujourd'hui la visite de Bruno Retailleau, c'était cet après-midi à Rennes dans le quartier
00:24de Morpa, marqué récemment par de nombreux règlements de comptes, la France est en voie
00:29de mexicanisation a affirmé le ministre de l'intérieur et il s'est adressé à des habitants
00:34lors de sa visite, un échange d'ailleurs très marquant après avoir expliqué que le quartier
00:39s'est transformé en 10 ans, une habitante affirme qu'elle n'ose plus aller faire ses courses et
00:45elle a expliqué à Bruno Retailleau pourquoi elle ne pouvait pas déménager. J'ai demandé un
00:50appartement au centre commercial au CTS, un appartement parce que mon mari a des problèmes
00:57de santé, moi j'ai des problèmes de santé actuellement, j'ai donné deux ordonnances, on m'a dit
01:01vous savez ce qu'on m'a répondu, on m'a dit excusez-moi madame Colas mais vous n'aurez pas
01:05d'appartement parce que la mairesse de Rennes a fait un contrat avec Paris pour les immigrés
01:10était prioritaire, voilà et on n'a le droit à rien, nous on n'est plus en France, on n'a plus le droit à
01:15rien du tout, on vit sur la peur, on n'a le droit à rien. Rétablir l'ordre républicain
01:20c'est pas pour les gens qui sont riches, c'est souvent pour des gens qui sont modestes, c'est
01:25souvent pour des gens qui sont comme vous, qui ont une vie de labeur et c'est vous qui encaissez
01:29les conséquences du désordre parce que quand c'est la loi du plus fort, quand c'est la loi de la
01:34jungle, celui qui trinque c'est le plus faible, c'est le plus petit et quand on veut rétablir
01:39l'ordre, c'est ce que je dis toujours, il y a une dimension sociale, c'est s'occuper des plus faibles.
01:44Arrêtons-nous sur ce cri du coeur de cette habitante, alors pour préciser nous avons
01:49contacté la mairie de Rennes pour avoir de plus amples explications, une réaction à ce que nous
01:54venons d'entendre, la mairie de Rennes qui n'a pas réagi pour le moment, on le rappelle Olivier
01:58d'Artigal, une mairie marquée à gauche, cette gauche qui autrefois défendait les
02:04travailleurs, les plus modestes, aujourd'hui on le voit ce n'est plus le cas. Quelle est la
02:09responsabilité de la gauche ? Pour une très grande partie de la gauche, elle continue à
02:13défendre les gens modestes. C'est une mairie socialiste ? Oui, notamment en livrant du
02:20logement social quand d'autres municipalités de droite se refusent à le faire et préfèrent se
02:25mettre dans l'illégalité. Pour autant, le témoignage de la personne montre que pour beaucoup d'habitants
02:30il y a aussi une assignation à résidence. Quand vous êtes habitant de ces quartiers-là, c'est très
02:35dur de pouvoir les quitter, première chose. Deuxième chose, on sait bien que pour présenter une
02:39situation très positive des JO, il y a en effet eu cette décision de politique publique d'amener des
02:46personnes migrantes dans d'autres villes, de les transférer, sans que, on l'a souvent commenté sur
02:53ce plateau, que les conditions d'accueil soient véritablement prévues. Il faudra voir très
02:57précisément, votre rédaction a raison, de prendre contact peut-être avec le bailleur social ou la
03:02mairie, parce que normalement ce sont plutôt des hébergements d'urgence et pas le locatif social,
03:08mais il faudra regarder ce dont il en retourne. En tout cas, cette personne dit le réel, c'est à
03:14dire qu'elle ne se sent pas prise en considération, c'est un cri du coeur, c'est un cri de colère par
03:21les politiques publiques, elle se trouve abandonnée à l'échelle de son territoire et bien évidemment
03:27Bruno Retailleau a cette phrase importante, c'est à dire que l'ordre, ça bénéficie,
03:34c'est souvent les personnes en situation modeste qui en souffrent le plus du désordre, puisque par
03:41exemple, on va certainement en parler concernant le narcotrafic, ce sont les gens d'origine modeste
03:45qui vivent dans les quartiers populaires, qui ont la vie littéralement pourrie par le trafic de drogue.
03:50Alors en tout cas Geoffroy Lejeune, pour Olivier d'Artigolle, ce n'est pas une question de mairie
03:54de gauche ou de droite, en tout cas effectivement cette personne dit la réalité, mais j'aimerais
03:58bien insister sur cette affirmation là, c'est à dire qu'elle dit je ne peux pas déménager puisque
04:04ce sont les immigrés aujourd'hui qui sont prioritaires. Est-ce que la gauche vous pose
04:08la même question qu'à Olivier et responsable aujourd'hui ? Alors moi déjà comme Olivier, je pense
04:14qu'on a la même sensibilité là-dessus, j'ai le coeur serré quand j'entends ce que
04:19j'entends et c'est terrible en fait d'entendre ces paroles. Je ne sais pas quelle sera la
04:24réponse de la mairie de Rennes, en tout cas cette dame, on lui a dit ça un jour et donc c'est
04:29un problème, c'est un énorme problème et d'ailleurs la réaction de Bruno Retailleau prouve cette
04:33espèce de... il est même en colère presque, c'est terrible, c'est vraiment terrible. Maintenant sur
04:38la responsabilité de la gauche, souvent le vendredi soir je débats avec Philippe Guibert
04:42qui est plutôt social-démocrate, qui à chaque fois qu'on parle de la responsabilité de la gauche dit
04:45mais ah non c'est pas ma gauche, la gauche sociale-démocrate que moi j'essaie d'incarner, elle
04:49pense pas comme ça, elle est pas comme ça, elle est pas comme ça. Très bien, Olivier d'une autre
04:53sensibilité de Gaulle, plutôt plus radicale, c'est pas un gros mot dans ma bouche, qui va dire
04:58et c'est vrai tu as raison, non c'est pas ma gauche, moi je ne suis pas d'accord avec ça,
05:02mais les amis, vous êtes, malheureusement pour vous, très minoritaire à gauche, en tout cas vous
05:07avez été récemment très minoritaire à gauche, et la gauche, celle qui a été au pouvoir
05:12notamment, et c'est dans les grandes villes, et à l'Élysée etc, elle a fait ça, et ça pour le coup
05:17c'est une responsabilité de gauche, c'est-à-dire que le grand mouvement idéologique de la gauche
05:23qui a été au pouvoir ces dernières années, ça a été, si je prends sur plusieurs
05:28décennies, ça a été de passer du discours de défense des travailleurs que certes toi tu as
05:31conservé, le rapport Terra Nova, voilà, et ça tu es d'accord avec ça, et le rapport Terra Nova 2011, c'est le
05:36moment où ces gens expliquent, en fait voilà, on a perdu le peuple, donc on va se concentrer sur les
05:41autres, et les autres c'est les nouveaux damnés de la terre, les minorités, et les immigrés en fait,
05:46en réalité c'est ça, c'est pour ça qu'il en faut toujours plus, et c'est pour ça qu'on arrive à des
05:49situations où moi je trouve, je ne connais pas encore la réponse de la mairie de Rennes, mais je
05:53trouve ça assez cohérent idéologiquement en réalité, de réserver du logement social à des immigrés
05:57après un accord avec la ville de Paris pour les raisons qu'Olivier indiquait, plutôt que de
06:00le réserver à des pauvres Rennais travailleurs qui souffrent, donc ça ne me surprend absolument
06:05pas, et c'est un mouvement qui a été cautionné par la gauche, et tous les gens qu'on a connus au
06:08pouvoir, François Hollande, François Hollande a été élu grâce à ça, enfin a été élu grâce à la suite de
06:13cette note, Mélenchon a récupéré aussi cette idéologie, tous ces gens là en fait cautionnent ça.
06:17Peut-être la réponse d'Olivier Dardigolle, effectivement vous incarnez aujourd'hui une
06:21gauche minoritaire, c'est une réalité. Je ne conteste pas ce qu'a pu provoquer le rapport Terra Nova
06:28à l'époque, cela a été rappelé, et que l'on retrouve en écho dans la parole de Jean-Luc Mélenchon,
06:34mais ne perdez pas votre temps, à vous occuper, c'est une parole très récente de la lutte des
06:42classes, pour faire un résumé rapide en tout cas de ces gens qui travaillent, qui ont des petits
06:47salaires avec la smicardisation d'une partie du salariat français, 17% de personnes ont smic
06:53aujourd'hui, et concentrez-vous sur, bon ben pour le coup, un électoralisme ethno-religieux, mettons les
07:00choses telles qu'elles sont, c'est la réalité. Mais je reste convaincu qu'une partie de la gauche, certes
07:06qui a pris beaucoup de coups de poing dans les visages, qui n'est pas en très bonne forme, qui a un
07:13manque d'incarnation aujourd'hui, n'a pas lâché la partie, et j'espère que dans un mouvement long
07:19de décomposition-recomposition, qui frappe la droite mais qui frappe aussi les segments à gauche,
07:25cette gauche républicaine, laïque, sociale, qui n'oublie pas qu'il y a des populations qui souffrent,
07:32qui veulent de la sécurité, des populations qui souffrent, qui sont très inquiètes concernant la
07:37non-maîtrise de nos flux migratoires, que la gauche a à leur parler. Je ne me fais pas à l'idée que
07:43c'est foutu, que c'est rapé, il y a parfois, dans le temps long de l'histoire politique, des bascules,
07:47peut-être que nous allons y assister dans les prochaines périodes, parce que j'ai le sentiment
07:51que quand on regarde les enquêtes d'opinion, la manière dont LFI prend les choses, ils sont
07:56minoritaires au sein de l'électorat de gauche sur un certain nombre d'items et de critères, donc il
08:02faut suivre tout ça. Continuons à parler de la responsabilité de la gauche, on pourrait l'appeler
08:06la gauche Terra Nova ou pas, toujours dans le contexte de la visite de Bruno Torotaio à Rennes,
08:11alors seulement une semaine après qu'un petit garçon a été grièvement blessé dans une escalade
08:16de violences sans précédent, on peut le dire, escalade aussi à Poitiers, où un adolescent de 15 ans
08:21est entre la vie et la mort, encore aujourd'hui, après une RICS qui a impliqué entre 60 à 80
08:27délinquants. On va écouter la maire de la commune, justement, écoutez.
08:30Plutôt calme, historiquement plutôt épargné par les violences extrêmes de ce type-là, liées au
08:38trafic de drogue, et le fait que des événements aussi violents aient désormais lieu dans des villes
08:43comme Poitiers, ça montre bien combien le problème lié au trafic se développe partout en France et
08:48touche des territoires jusqu'à présent plutôt tranquilles, donc il faut renoncer à l'idée de
08:53croire qu'il y a une baguette magique et que la solution est simple.
08:58Alors une ville réputée calme, historiquement, nous dit-elle, notre service police justice
09:03s'est renseigné, Poitiers, c'est 300 interpellations pour stupes depuis le début de l'année, 350
09:07opérations de harcèlement de points de deal, c'est presque une par jour, ce qui n'est pas rien,
09:12le problème de la délinquance en loi ne date pas d'hier, j'ai envie de vous poser la même
09:16question Geoffroy Lejeune, Olivier d'Artigolles, nous avons ici une maire écologiste, on parlait
09:21tout à l'heure de la mairie de Rennes, maire de gauche, on peut citer Grenoble, bien évidemment,
09:25avec Éric Piolle, là encore, les maires de gauche, est-ce qu'ils sont responsables ou non de cette
09:32montée de la délinquance, des règlements de comptes, du narcotrafic, Geoffroy Lejeune ?
09:38Comment dire, leur aveuglement, leur déni, leur façon de considérer que toutes les solutions qui
09:47sont proposées sont de toute façon inutiles, inefficaces, etc. est insupportable, toute cette
09:52idéologie en réalité qui conduit à ne pas voir le problème ou à ne pas vouloir le régler parce que
09:57les solutions ne vous conviennent pas est insupportable et je pense aggrave le problème,
10:00en tout cas ne le règle pas, en revanche par contre, par honnêteté intellectuelle, je suis
10:03obligé de dire je pense que le problème dépasse très très largement la compétence du maire et
10:07là pour le coup, même la maire de Poitiers explique qu'aujourd'hui des villes comme la
10:11sienne, on le sait, c'est un phénomène pour le coup, c'est peut-être la seule chose un peu
10:14récente qu'on a pu constater depuis 3-4 ans, c'est que le phénomène du narcotrafic s'étend
10:19maintenant à des petites villes comme celle-là et beaucoup d'autres, moi je suis désolé, si on
10:24regarde le problème globalement, souvenez-vous de l'audition des magistrats marseillais au Sénat,
10:29souvenez-vous de l'audition de Bruno Le Maire qui avait été, moi c'est presque une de celles qui
10:33m'a le plus choqué, alors qu'elle était passée un peu plus inaperçue, il racontait les moyens
10:37qu'étaient aujourd'hui ceux des narcotrafiquants qui utilisent des sous-marins pour traverser les
10:41frontières, qui sont plus et mieux armés que les policiers, qui sont plus compétents sur le
10:48plan juridique quasiment pour contourner un peu tout le maquillage juridique français, bref, tout
10:54ça en fait, vous vous faisez la description, quand vous l'avez suivi du début à la fin, d'un match ou
11:00d'un combat qui est mené à armes inégales et pour la première fois peut-être dans l'histoire
11:06de notre État régalien, l'État régalien est moins fort que son adversaire. Donc il faut considérer la
11:12question du narcotrafic aujourd'hui comme celle du terrorisme, c'est aussi ce qu'a dit Bruno
11:17Rodailleau cet après-midi. Je ne pense pas que les narcotrafiquants, avant de s'implanter dans
11:20un territoire, regardent la majorité municipale du conseil élu aux dernières élections.
11:27Pour autant, il y a des politiques publiques municipales et locales qui peuvent en effet,
11:34dans le continuum de sécurité qui va de la police régalienne jusqu'aux polices municipales, avoir
11:39des politiques qui sont offensives ou pas concernant la lutte contre toutes les formes de trafic, c'est
11:45une évidence. Il va falloir regarder de près ce qui va se passer à Marseille en fin de semaine
11:51prochaine, vendredi, puisqu'il y aura un déplacement retailleau Migaud pour présenter le plan
11:56gouvernemental de lutte contre le narcotrafic. Ils peuvent s'appuyer sur un rapport parlementaire
12:01remarquable avec une série de préconisations dont la création d'un parquet national dédié à cette
12:08question-là, comme il en existe un sur l'antiterrorisme qui a donné des résultats. Encore
12:12faudra-t-il s'entendre pour savoir si le périmètre de ce parquet national concerne uniquement le
12:19narcotrafic ou la criminalité organisée avec un spectre plus large, puisque c'est les mêmes
12:23trafics qui font la drogue, qui commercialisent les armes, qui font du blanchiment d'argent. Le
12:28juge Falcom disait pour s'attaquer véritablement à ces filières-là, il faut leur casser les reins
12:33sur le plan financier. Il va donc falloir voir aussi si le gouvernement actuel va aller chercher
12:39le nerf de la guerre, c'est-à-dire les financements, le blanchiment, les narco-états, les paradis
12:45fiscaux. Il faut vraiment s'attaquer au spectre. Ce qui est intéressant de voir, c'est la manière
12:49dont Bruno Retailleau va pouvoir gagner des arbitrages politiques sur ce futur texte qui
12:55sera la prochaine loi début 2025 ou pas. A le croire, il y avait quasiment un ministère de
13:03l'Intérieur qui n'était pas tenu avant son arrivée, puisque là il y a un moment Retailleau assez fort,
13:08puissant avec sa communication, qui d'après moi d'ailleurs commence à poser un sérieux
13:15problème pour l'ORN. Encore faut-il qu'il gagne des arbitrages politiques forts, mais j'ai même
13:23tendance à dire côté pile il les gagne, côté face il peut dire on ne m'a pas donné les moyens,
13:27les conditions ne sont pas réunies. Emmanuel Macron qui disait déjà en avril 2011 la mère
13:32de toutes les batailles en parlant du narcotrafic, Gérald Darmanin avril 2024, la grande guerre que
13:36nous devons mener, Bruno Retailleau octobre 2024, en faire une grande cause nationale. Est-ce que
13:42cette fois-ci ça va fonctionner finalement ? J'ai envie de vous poser comme question Geoffroy Lejeune.
13:47Je pense que tous ces gens étaient sincères au moment où ils l'ont dit. Je pense que Emmanuel
13:52Macron a pensé qu'il allait réussir à avoir des résultats. Je me souviens de Darmanin qui disait
13:55en arrivant avec moi les trafiquants vont arrêter de dormir et je sais que Bruno Retailleau est
14:02parfaitement sincère dans ses déclarations. Tout ce que vient de dire Olivier, en fait,
14:08tout est dit, si vous ne faites pas en sorte, puisqu'on est au moment où cette bataille est en
14:13train d'être perdue, si par exemple on prend la déclaration de Bruno Retailleau sur la corruption,
14:17la seule chose qui nous distingue aujourd'hui d'un narco-état c'est qu'on a encore aujourd'hui des
14:22administrations, une police etc. qui ne sont pas corrompues, en tout cas pas dans les proportions,
14:27vous voulez qu'on écoute ? Peut-être rappeler effectivement aux téléspectateurs qui nous
14:31rejoignent que Bruno Retailleau a souligné effectivement la question de la corruption
14:35aujourd'hui, ce qui est un peu rare lors de son déplacement. Parce que pour l'instant en fait on
14:39est encore globalement épargné mais il y a des phénomènes évidemment de corruption, il y a des
14:44affaires qui d'ailleurs sont jugées etc. mais globalement on peut pas dire aujourd'hui que les
14:47trafiquants de drogue soient règne sur la pénitentiaire, règne sur la police et règne sur
14:51la justice. Mais par contre il y a une tentative, comme d'ailleurs dans tous les narco-états à un
14:55moment donné ça bascule parce que l'administration, le système bascule en faveur du plus fort,
15:01en fonction de force, de peur, de terreur, de menaces de mort etc. ou d'argent. Aujourd'hui on en
15:08est au moment où vous sentez qu'on est en train de basculer mais c'est pas complètement fait.
15:12Si on décide demain de considérer que c'est la mer des batailles et qu'il faut donc la traiter
15:17comme on a traité les mers des batailles, prenons récemment par exemple le terrorisme, dans les
15:20années 2015 on comprend que ça va durer, que ça va être l'enfer, qu'il y aura des morts et on
15:26s'organise. On s'organise comment ? Désolé de le dire mais on modifie notre état de droit, on bascule
15:31dans une situation exceptionnelle, on fait un droit d'exception pour un moment d'exception pour
15:36faire notamment... Il faut comprendre qu'aujourd'hui les gens qui luttent contre la drogue, c'est la
15:39police judiciaire notamment, qui essaie de faire tomber des réseaux, ils sont entravés, ils se battent
15:43les mains dans le dos avec un boulet au pied par rapport à des trafiquants qui ne respectent
15:48rien. Ils ont des procédures ubuesques, complètement, extrêmement handicapantes avec des avocats qui
15:53font sauter la moindre chose pour des vices de procédure. Ils n'ont pas beaucoup de moyens, enfin
15:56tout ça est impossible. Si demain ils ont les moyens de faire leur boulot comme ceux qui ont
16:00lutté contre le terrorisme, ont lutté contre le terrorisme en allant faire des perquisitions à 5 heures
16:04du matin sans avoir prévenu personne parce qu'ils voulaient réussir leur perquisition, si demain ils
16:07ont ces moyens là, déjà on va respirer.
16:10Avant de changer, peut-être pour conclure, avant de parler des propos chocs de Nicolas Daragon, les citoyens sont prêts selon vous à ce que effectivement le gouvernement mène une guerre contre les narcos ?
16:19De manière écrasante et toute sensibilité politique confondue. De manière écrasante parce qu'il voit à la fois que ça... C'est intéressant de voir cette carte du
16:29narcotrafic qui commence à arriver dans les villes-préfectures. Voilà, c'est ce à quoi on assiste. Donc ce maillage territorial, c'est avec des milliards d'euros de chiffre d'affaires, avec tout ce système qu'on
16:40commente très régulièrement. Donc la bataille de l'opinion publique, elle est gagnée pour les responsables politiques qui veulent mener la guerre dans ce qui est un rapport de force
16:50aujourd'hui qui fait qu'on doit y mettre les moyens. Geoffroy a raison. Mais il faudra voir si nous avons la puissance publique pour le faire. C'est-à-dire qu'il faut à la fois des décisions, des moyens dédiés.
17:03Regardez, Marseille en grand. Les crédits de Marseille en grand n'ont pas été utilisés. Donc il y a des problèmes à tous les niveaux.
17:10Et on suivra effectivement tout cela de très près, notamment cette visite de Bruno Retailleau à Marseille vendredi prochain, comme vous le rappeliez.
17:16Les propos-chocs de Nicolas Daragon. Et hier, il a eu des propos pour le moins très directs sur la question migratoire. Et il a fait mouche auprès des députés du RN qui l'ont applaudi. Regardez.
17:29Je le dis sans une once d'hésitation, sans un doute, avec fermeté. L'étranger qui assassine, dehors. L'étranger qui viole, dehors.
17:44L'étranger qui a un lien quelconque avec une entreprise terroriste, dehors. L'étranger islamiste, dehors. L'étranger voleur, harceleur, agresseur, trois fois dehors.
18:13Nous devons reprendre le contrôle. Nous devons le reprendre, car c'est un enjeu de souveraineté.
18:20Alors c'est vrai qu'il y a eu énormément de réactions après cette prise de parole. Votre seule boussole, c'est la haine des étrangers, a lancé Thomas Porte en visant les députés du RN.
18:32Pas seulement, d'ailleurs, du côté de la France insoumise. On peut citer Elsa Faucillon, gauche démocrate et républicaine, qui a dénoncé, je la cite, des théories racistes, faisant de l'étranger le coupable de tous les maux de notre société.
18:43Olivier d'Artigolles, les mots de Nicolas Daragon parlant, ils semblent tout de même sonner comme une évidence. Vous les partagez ou pas, ce soir ?
18:50Oui. D'ailleurs, ça aurait été intéressant d'avoir un zoom sur les différents groupes de la gauche. Bien évidemment que ces propos-là disent le réel.
19:00C'est-à-dire qu'un étranger qui se comporte avec la série de ce qui vient d'être rappelé n'a pas sa place dans notre territoire.
19:08Et d'ailleurs, j'ai envie de dire que si un plus grand nombre de dirigeants de gauche pouvaient le dire aussi précisément, ça permettrait justement de se concentrer sur quelle politique migratoire.
19:23Nous sommes aujourd'hui dans une crise d'accueil exponentielle, donc comment la réduire, comment décider de qui rendre, à quelles conditions, comment mieux accueillir, mieux intégrer.
19:35Ça permettrait justement à la gauche de... Certains le font, d'ailleurs. Il y a eu une tribune de Bernard Cazeneuve dans le journal Opinion dernièrement.
19:45Mais le fait de faire planer un doute sur la capacité de la gauche, la force de la gauche, ce que de grands dirigeants de gauche ont pu dire par le passé...
19:57J'aurais marché, François Mitterrand.
19:59J'aurais, c'est Marx. Donc j'en fais beaucoup pour être très clair sur ces sujets-là, parce qu'il peut y avoir une belle et grande politique de gauche sur les questions migratoires, sur les questions sécuritaires.
20:13Et si jamais vous laissez ce terrain à d'autres, à d'autres familles idéologiques, politiques, ils l'occupent. Ils ont bien raison, d'ailleurs.
20:19Ça s'appelle l'histoire de la 5ème République. On a laissé ce terrain-là au Rassemblement National.
20:23Moi, je suis désolé.
20:25Il y a eu des grands ministres de l'intérieur.
20:27Mais ça voudrait dire que la gauche quitte le camp du bien, si vous rejoignez les propos d'Aragon.
20:31C'est elle qui a tendu ce piège, en réalité. Donc à la limite, qu'elle soit sanctionnée aujourd'hui, moi, ça ne me dérange pas.
20:36Tout ce que dit Olivier Evray, je vais reprendre un de tes arguments tout à l'heure sur la drogue, en disant qu'une écrasante majorité de Français est prête à ça.
20:42Une écrasante majorité de Français applaudit ce qui vient d'être dit à l'Assemblée Nationale par le ministre Benoît Daragon.
20:47C'est une évidence, d'ailleurs. Le fait qu'Olivier se retrouve dedans fait que ça tombe sous le sens.
20:52Moi, je suis très, très choqué par ce qu'on a entendu en réaction à ça.
20:55Le fait qu'aujourd'hui, on s'offusque du fait que le Rassemblement National applaudisse un ministre.
21:01C'est rassurant que les 11 millions d'électeurs du Rassemblement National qui ne sont pas représentés au gouvernement puissent se retrouver dans un discours de temps en temps.
21:08Ce n'est pas sur tous les sujets. En plus, c'est un loin s'en faut.
21:11Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, écoutez les arguments utilisés.
21:14Sans prendre à l'étranger violeur, il faut rappeler ce que c'est un étranger violeur.
21:18Il y a des Français violeurs aussi. Le Français violeur, sa place est en prison. L'étranger violeur, sa place est en prison chez lui, ailleurs.
21:24C'est-à-dire que ce n'est pas notre problème, entre guillemets.
21:26Dire ça aujourd'hui, ils assimilent ça à du racisme, c'est-à-dire à hiérarchiser les...
21:32Un immigré ne peut pas être délinquant, au fond.
21:34Mais vous vous rendez compte du niveau de déchéance qu'il faut atteindre de la part de ses responsables politiques pour expliquer aujourd'hui qu'il est raciste de vouloir protéger les Français d'un étranger violeur, d'un étranger délinquant ou d'un terroriste ?
21:46Vraiment, c'est le paroxysme, la caricature même du piège bien-pensant dont vous parliez, de cet antiracisme qui a été la seule matrice en réalité de la gauche qui nous a fait tant de mal depuis maintenant 30 ou 40 ans.
22:02C'est vraiment de messianiser l'étranger. Il faut absolument, c'est vraiment la nouvelle figure du...
22:09Je vous propose d'écouter Marine Le Pen d'ailleurs, qui cite François Mitterrand sur cette question de l'immigration, regardez.
22:15J'entends ce que vous avez dit, mais l'immigration désordonnée, massive, irrationnelle, hors contrôle est un problème et évidemment vous le savez.
22:26Mais d'ailleurs, le parti socialiste avant aussi le savait et je voudrais juste vous lire un propos de François Mitterrand, vous vous souvenez François Mitterrand ?
22:38Sur le renvoi de tous les clandestins notamment, ceux qui sont clandestins, il n'y a qu'une seule loi possible disait-il, il faut, et c'est malheureux pour eux, mais c'est la nécessité, il faut qu'ils rentrent chez eux.
22:51Quant aux communistes, M.Marchais, vous vous souvenez de M.Marchais ? Il disait il faut stopper l'immigration officielle et clandestine.
23:02Il est inadmissible de laisser rentrer de nouveaux travailleurs immigrés en France alors que notre pays compte près de 2 millions de chômeurs français immigrés.
23:12Il n'y en avait que 2 millions à l'époque.
23:15Alors on le sait Olivier Dardigolle, vous ne partagez pas les idées de Marine Le Pen, en revanche vous partagez ce que l'on vient d'entendre.
23:20Non mais Marine Le Pen elle est dans un jeu politique et j'ai envie de dire à la fin de l'envoi, elle le touche parce que les références nous les connaissons.
23:29Mais elle a bon jeu dans le temps parlementaire alors que la niche RN n'a pas donné ce que le Rassemblement national a escompté de se faire ce plaisir-là rhétorique, mémoriel et politique.
23:43Elle aurait tort de s'en priver. Mais encore une fois je pense que sur cette question comme sur d'autres, il y a un rendez-vous dans les prochains mois concernant la gauche,
23:53une partie de la gauche sur sa capacité à rompre très clairement avec les troupes insoumises sur des sujets sur lesquels l'avenir de notre pays est lié.
24:06Les gens parlent régulièrement de leurs priorités, ils parlent de pouvoir d'achat, ils parlent de sécurité, de santé, d'éducation, d'immigration.
24:12Il faut traiter ces sujets.
24:14Olivier, vous entendez la musique, ça veut dire qu'on va faire une très courte pause. Dans un instant, on va reparler de la France qui continue son travail mémoriel de repentance envers l'Algérie.
24:24Alors il y a un proverbe arabe qui dit soit un loup, les loups ne te mangeront pas. Est-ce que la France est loup ou agneau ? La question dans un instant. Restez avec nous sur CNews.
24:33Et de retour sur le plateau de Sasse Dispute, bienvenue, si vous nous rejoignez pour débattre ce soir, Olivier d'Artigol, Geoffroy Lejeune.
24:44Dans un instant, on va revenir sur cette déclaration de l'Elysée d'Emmanuel Macron qui continue son travail mémoriel de repentance,
24:52puisqu'Emmanuel Macron a reconnu que le dirigeant du FLN, l'arbitre Ben Midi, a été assassiné par des militaires français.
24:58Alors toutes les précisions dans un instant, on va en débattre. Mais avant, il est 21h30, le Flash Info avec vous Isabelle Piboulot. Bonsoir Isabelle.
25:06Bonsoir Olivier, bonsoir à tous. A la une, 5 mineurs blessés dans une fusillade hier soir à Poitiers. Parmi eux, un adolescent de 15 ans est toujours entre la vie et la mort.
25:15Le logement d'un individu a été perquisitionné. 7 munitions de calibre 22, longs rifles et des éléments partiels d'une arme démontée ont été retrouvés.
25:24L'homme est activement recherché. Pour rappel, des policiers de la CRS 8 et de la CRS 84 ont été déployés à Poitiers.
25:32Le chaos en Espagne. Le bilan provisoire des inondations est d'au moins 205 morts et des dizaines de disparus.
25:39500 soldats seront déployés demain dans le sud-est du pays. Ces renforts porteront à 2200 le nombre de militaires mobilisés dans la région de Valence.
25:48En parallèle des opérations de secours, des scènes de pillage ont eu lieu.
25:53Et puis, démonstration de force de l'Algérie à l'occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d'indépendance contre la France.
26:02Un défilé militaire de 2h30 a commémoré la nuit du 1er novembre 1954, la Toussaint-Rouge, dans l'histoire de France, la glorieuse révolution dans celle de l'Algérie.
26:12Une trentaine d'attentats du FLN avaient fait 10 morts. L'indépendance a été déclarée en 1962.
26:20Merci beaucoup ma chère Isabelle. Nous vous retrouvons à 22h pour un nouveau point sur l'actualité.
26:25Justement, on va en parler de cette Toussaint-Rouge, 70 ans jour pour jour, que le Front de Libération Nationale, le FLN, déclenche une série d'attentats en Algérie française.
26:37Et aujourd'hui, tout juste après ces 70 ans, la France continue son travail de mémoire, de repentance,
26:44puisqu'Emmanuel Macron a reconnu que le dirigeant du FLN, Larbi Ben Midi, a été assassiné par des militaires français.
26:51Alors on voit toutes les précisions avec Harald Imane et on en débat ensuite.
26:55Par un communiqué de l'Elysée, Emmanuel Macron montre sa volonté de poursuivre un rapprochement avec l'Algérie.
27:02En ce 1er novembre 2024, 70 ans après le déclenchement de la guerre d'Algérie, il s'agit d'un geste fort.
27:10Le président de la République considère que le travail de vérité et de reconnaissance doit se poursuivre.
27:17Il reconnaît ce jour que Larbi Ben Midi a été assassiné par des militaires français.
27:23Et ce communiqué rappelle que des militaires français ont regretté d'avoir eu à le tuer longtemps après la guerre.
27:31Et voilà que se développe une logique, celle de l'ennemi valeureux avec qui l'on aurait dû discuter au lieu de l'éliminer.
27:42Pourquoi cet hommage aujourd'hui ? Précisément, on peut dire que c'était programmé.
27:48En 2021, l'historien français Benjamin Stora remettait un rapport sur la mémoire de la guerre d'Algérie et de la colonisation
27:57et annonçait la commémoration de différentes dates et personnalités symboliques dont Larbi Ben Midi.
28:05Pour l'Elysée, c'est l'esprit du travail de mémoire franco-algérien qui continue.
28:11Cependant, les relations entre Alger et Paris sont dégradées.
28:16La raison est simple, la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qui révulse Alger.
28:26Point très clair d'Harold Liman, qui est-ce qui se réjouit à cette heure ?
28:29On va peut-être voir ce tweet de Rima Hassan après cette reconnaissance de la France,
28:33après avoir maquillé son assassinat en suicide et après des décennies de déni.
28:37La France reconnaît enfin l'assassinat colonial du révolutionnaire algérien Larbi Ben Midi.
28:42Effectivement, il est considéré comme un héros, Geoffroy Lejeune, en Algérie.
28:46Harold le répétait, les relations avec l'Algérie sont tout à fait exécrables aujourd'hui.
28:50Comment est-ce qu'on comprend que la France continue son travail mémoriel, son travail de repentance,
28:57alors que même depuis sept ans, on voit bien, ça ne sert absolument à rien, notamment dans la diplomatie entre les deux pays ?
29:03Moi, je vous dis, j'ai honte. Vraiment, j'ai honte de ce que j'entends, de ce qu'on m'entend, de ce qu'on a appris aujourd'hui.
29:10Déjà, j'ai honte pour une raison simple, c'est qu'on est 70 ans après et que des gens qui n'ont pas connu cette guerre,
29:16mais qui n'ont tout simplement pas connu la guerre et qui n'ont même pas connu l'armée, c'est-à-dire que Emmanuel Macron,
29:21il n'a pas fait son service militaire en fait, se permettent aujourd'hui, au nom de la France, de juger ce qui s'est passé il y a 70 ans.
29:28J'ai honte. Moi, j'ai deux grands-pères qui ont fait la guerre d'Algérie. Je ne sais pas ce qu'ils en auraient pensé,
29:33parce qu'ils ne sont plus là pour me le dire, mais au nom de tous ces gens qui ont perdu, il y en a un qui a perdu ses yeux là-bas,
29:39qui ont perdu quelque chose là-bas, ceux qui sont morts, etc., le fait de 70 ans après donner une leçon de morale,
29:45en fait, sur ce qui s'est passé, déjà, ça me révulse.
29:48Et ce qui est étonnant aussi, c'est la diplomatie française qui s'explique, comme nous disait Harold Imane, Olivier d'Artigolles,
29:53c'est qu'il aurait fallu parler à l'ennemi d'hier. Ça a été une erreur.
29:58Je peux juste terminer.
29:59Allez-y, pardonnez-moi.
30:00C'est ça qui m'a fait sursauter, parce que ce sont des gens qui avaient entre 20 et 30 ans, qui sont partis faire la guerre là-bas,
30:05parce qu'on leur a demandé, c'est des politiques qui leur ont demandé, c'était une décision politique, et qui ont perdu beaucoup,
30:12à qui on explique aujourd'hui comment il aurait fallu faire cette guerre, sachant que quand ils vous la racontent,
30:16et j'ai lu il y a très peu de temps les mémoires d'Élie de Saint-Marc qui étaient en Algérie,
30:20vous découvrez que c'était un enfer, en fait. Ils ont vécu l'enfer.
30:25Et c'était la guerre. C'est-à-dire qu'il y a eu des gens qui ont été assassinés côté algériens, c'est normal, c'était la guerre,
30:30il y a eu des gens côté français qui ont été assassinés, et il y a eu des gens qui ont été assassinés après le départ de la France,
30:35dans des conditions atroces.
30:37Donc 70 ans après, expliquer que... Parce que le sous-texte de ce communiqué, c'est, pardon, on vous a colonisés,
30:43on vous a assassinés vos héros, et aujourd'hui, c'est à nous de demander pardon.
30:47Ça ne s'est pas passé comme ça, en fait. Juste, c'est un mensonge.
30:49Olivier Lartigolle.
30:50C'est une décision remarquable. 70 ans, en total désaccord, hein, Geoffroy.
30:5770 ans après, en effet, la Toussaint-Rouge, après le 1er novembre 54,
31:05cette décision du président de la République de reconnaître la réalité va dans la bonne direction.
31:12Je mets de côté le moment diplomatique, la décision sur le Sahara occidental, etc.
31:18Je reste juste sur les enjeux mémoriels.
31:22Ça peut s'expliquer aussi après la déclaration du Sahara occidental, bien sûr.
31:26Emmanuel Macron a essayé de réchauffer les cœurs, alors que nous sommes durablement avec l'Algérie
31:31dans une période très certainement glaciale.
31:33Mais je trouve donc que cette décision honore notre pays, qui a encore beaucoup de choses à faire.
31:39Vous savez, il y a eu la guerre si jamais propre, il y a eu des ouradours sur glane algériens.
31:45J'ai souvenir du livre d'Henri Allègre, La question, qui faisait état de la torture par les militaires français.
31:56– Pardon, il faut tout dire.
31:58– Je vais terminer parce que j'étais en désaccord avec tout ce que tu as dit,
32:01mais je ne t'ai pas interrompu.
32:03J'ai discuté avec un certain nombre d'entre eux, de jeunes français,
32:07qui sont partis faire cette guerre, qui n'avaient pas choisi
32:10la très belle chanson de Serge Lama à l'Algérie.
32:13Et qui sont revenus ô combien traumatisés.
32:15Qui, pour certains d'entre eux, n'en ont jamais parlé.
32:18Et qui, quand certains n'en parlaient, avaient aussi les larmes aux yeux,
32:22et la voix qui s'étranglait.
32:24Pouvez-vous me citer le grand film français, comparable à ce que les États-Unis
32:29ont pu faire sur le Vietnam, concernant la guerre d'Algérie ?
32:32C'est notre travail mémoriel.
32:33Quel est le grand film français, qui a dit la manière dont ça s'est passé ?
32:38Ce territoire s'est libéré, ce pays s'est libéré.
32:41Et c'était bien normal que ce pays puisse faire droit à son droit à l'indépendance.
32:45Et je pense que notre pays a encore beaucoup de travail mémoriel à faire
32:49dans cette direction-là.
32:51Ce qui est quand même étonnant, c'est que dans le même temps,
32:53on l'a dit, et je vais vous laisser répondre Geoffroy Lejeune,
32:56mais ce qu'on ne comprend pas, c'est que dans le même temps, au Maroc,
32:59on a entendu Emmanuel Macron louer les années à l'Andalouse.
33:03Pas la même histoire.
33:04Pas la même histoire coloniale.
33:06Domination musulmane sur la péninsule ibérique.
33:09La société était foncièrement inégalitaire aussi.
33:12On peut lire ce que disent les sujets, les histoires.
33:15Ça fait écho peut-être en tout cas.
33:17Geoffroy Lejeune.
33:18Je ne vais pas commenter à l'Andalouse ou alors séparément,
33:20parce qu'en fait Macron dit n'importe quoi.
33:22Voilà la vérité.
33:23On pourrait en parler, mais je pense que je vais rester sur l'Algérie.
33:26Je suis très en colère parce que...
33:29Tu ne peux pas parler de la question,
33:31tu ne peux pas parler de la torture en Algérie.
33:33En fait, on a décidé...
33:35Sans dire tout ce qui s'est passé.
33:37Moi, je ne veux pas regarder l'histoire comme un borgne,
33:40en plissant les yeux et en ne voyant que ce qu'on peut reprocher à la France.
33:44C'était la guerre.
33:45La guerre, c'est horrible.
33:46Et il y a des choses qu'on peut reprocher aux soldats français,
33:48bien évidemment.
33:49Juste, pardon.
33:50Aux politiques français.
33:51Et aux politiques français, surtout.
33:52Parce qu'après, sur le terrain, il se passe des choses glauques
33:55et je n'irai jamais ça.
33:56En revanche, pardon.
33:57Mais l'histoire n'est racontée que comme ça.
34:00Moi, je vais raconter ce qui s'est passé après,
34:01quand la France est partie.
34:02Parce que ce pays s'est libéré.
34:04Ça me fait doucement rigoler.
34:05Ce pays s'est libéré pour devenir une dictature
34:08assise sur une ronde pétrolière communiste.
34:10Là, je te parlais de la guerre.
34:12Non, mais non, non, non.
34:13Justement, ce n'est pas ça qui s'est passé.
34:15Mais oui, mais ce n'est pas ça qui s'est passé.
34:16Ça, c'est où ça s'est passé ?
34:17Le FLN.
34:18Je t'élargis ce spectacle historique sur les comportements du FLN
34:21après la libération.
34:22On peut en parler, c'est tout.
34:23Déjà, le FLN.
34:24Moi, je parlais simplement de la guerre d'Algérie.
34:26Puisque là, nous sommes au 70e anniversaire du commencement de la guerre d'Algérie.
34:29Les Algériens, ils ont perdu la guerre.
34:31C'est la France qui est partie.
34:32Ils ont perdu la guerre.
34:33Donc déjà, ils ne sont pas libérés.
34:34Il faut arrêter ce délire.
34:35Premièrement, les héros, etc.
34:36Ils ont perdu la guerre.
34:37Premièrement.
34:38Deuxièmement.
34:39Deuxièmement.
34:40Non, deuxièmement.
34:41L'état d'esprit de la population française,
34:44en Algérie, algérienne du coup, mais française à l'époque,
34:47ce n'est pas du tout celui de
34:48on va se libérer de l'oppresseur.
34:49Pas du tout.
34:50Ce n'est pas ça qui s'est passé.
34:51Et par ailleurs, ceux qui sont restés après le départ de la France,
34:54eux, ils se sont fait massacrer.
34:56On les a émasculés.
34:59On a mis leurs membres dans leur bouche.
35:01Ces documents existent.
35:03Il s'est passé ça.
35:04On a éventré des femmes enceintes, mais par dizaines.
35:07Voilà la libération.
35:08Donc, il faut arrêter avec ce délire.
35:10Je reviens juste sur ce que Macron fait aujourd'hui.
35:12C'est très grave.
35:13Pourquoi c'est très grave ?
35:14Parce que la relation entre la France et l'Algérie,
35:18les accords déviants favorisent l'Algérie à tous les niveaux.
35:21Nous, la raison d'ailleurs pour laquelle on est pied et point lié devant l'immigration,
35:25ce n'est pas des raisons historiques.
35:27Ce n'est pas les communistes qui en décident.
35:29C'est De Gaulle.
35:30La libération d'un peuple.
35:32Il y a des archives qui viennent de sortir d'ailleurs
35:34où De Gaulle précise ses intentions.
35:36Les accords déviants payent encore aujourd'hui les accords déviants,
35:40notamment en matière d'immigration.
35:41Il faudrait les faire sauter.
35:42L'accord de 68.
35:43Le 68, pardon.
35:44Beaucoup de gens ont le courage de le dire,
35:47peu de le faire puisque personne ne l'a fait pour l'instant.
35:49Ça, c'est la première chose.
35:50Deuxièmement, il faut regarder les conséquences de ça.
35:53Le ciment de l'unité algérienne aujourd'hui,
35:55qui est un pays exsangue, qui va mal,
35:57sentiment anti-français.
35:58C'est le sentiment anti-français.
36:00Je ne conteste pas ça.
36:01Mais je ne comprends pas ta rhétorique, Geoffroy.
36:03Moi, je parlais parce que la question était des années de guerre.
36:07La question était de savoir si l'État français,
36:10par la voix du président de la République aujourd'hui,
36:12peut reconnaître qu'un héros algérien a été assassiné par l'armée française.
36:18Pourquoi est-ce qu'on ne le ferait pas ?
36:19Parce que tu n'entendras jamais le président Tebboune,
36:22le président algérien, expliquer ce qui s'est passé de son côté
36:25après le départ des Français.
36:27Tu n'entendras jamais aucun officiel algérien reconnaître...
36:29Ce qui est donc à l'honneur de notre pays de le faire.
36:31Non, c'est une vieille lubie occidentale de penser
36:33qu'on se glorifie en se passant du martinet dans le dos.
36:37Mais tu ne m'as pas répondu à la question.
36:38Attends, je réponds à tes questions.
36:40Pourquoi la France n'a pas fait ce grand film sur l'Algérie,
36:43tel que l'Amérique a fait sur le Vietnam ?
36:46Il y a eu des films sur l'Algérie en délire, bien sûr.
36:49C'est bon, on ne va pas faire un débat sur le cinéma.
36:51Mais si, c'est un grand film.
36:52Ça veut dire quelque chose à la mémoire nationale.
36:54Non, pas du tout.
36:55Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui,
36:57la relation France-Algérie est déséquilibrée et on est perdant.
36:59Emmanuel Macron s'est mis en tête en arrivant à l'Elysée
37:01avec son truc de crime contre l'humanité pour la colonisation,
37:03d'être le grand réconciliateur des deux mémoires.
37:05La vérité, c'est que ça nous coûte plus d'immigration,
37:07ça nous coûte plus de haine du côté algérien
37:09parce que ce sont eux qui nous insultent du matin au soir
37:12et c'est le ciment de leur nation.
37:13Et ils continuent, c'est ça qui est terrible.
37:15Et est-ce que cette dynamique de repentance...
37:17On a parlé de la même chose.
37:18Mais est-ce que cette dynamique de repentance,
37:20elle affaiblit effectivement la France ?
37:22Est-ce que la France, diplomatiquement en tout cas,
37:24se fait manger aujourd'hui ?
37:25Je maintiens ce que j'ai dit sur le travail.
37:27Bon, c'est peut-être aussi ma formation d'ancien prof d'histoire
37:30et de doctorat sur des questions mémorielles.
37:33Mais je trouve ce qui a été fait très positif
37:37et je suis favorable à ce qu'on ouvre encore plus des archives.
37:40Mais diplomatiquement, est-ce que ça ne dessert pas la...
37:42Non, mémoriel.
37:43Est-ce que diplomatiquement, ça ne dessert pas la France ?
37:45Mais politiquement, aujourd'hui, d'abord,
37:47la décision sur le Sahara occidental,
37:49alors que le droit international prévoit
37:52le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui,
37:56on voit très bien pourquoi Emmanuel Macron a fait ça
37:59puisqu'il a tout misé comme un joueur de poker
38:02dès le début de 2017 sur l'Algérie,
38:06tout misé en flinguant d'ailleurs le corps diplomatique.
38:10On peut parfois laisser les questions sérieuses à des gens sérieux
38:12en n'obtenant rien, en n'obtenant y compris
38:15ce que Geoffroy a indiqué concernant le pouvoir algérien
38:19qui surjoue le sentiment anti-français
38:23pour essayer de maintenir une cohésion nationale
38:26alors que ce pouvoir est exsangue.
38:28Tout ça est juste.
38:29Et là, comme un joueur de poker, on retire la mise,
38:32on met sur le Maroc pour différentes raisons.
38:35Mais c'est une politique de gribouille.
38:39Je ne sais pas quelle est la politique diplomatique d'Emmanuel Macron.
38:45Je ne sais pas.
38:46Je n'arrive pas à suivre où est la colonne vertébrale
38:50et la ligne d'horizon.
38:52Je ne sais pas.
38:53Peut-être un point d'accord.
38:54Je voulais vous montrer ce tweet pour conclure sur ce dossier
38:58du grand recteur de la mosquée de Paris,
39:02qui a réagi aux 70 ans de la Toussaint-Rouge.
39:05Le 1er novembre 2004, à minuit,
39:07la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d'Algérie commence.
39:11Quelle émotion !
39:13C'est vrai qu'en France, on a plutôt l'habitude
39:15de commémorer les fins de la guerre.
39:17Pas leur commencement, finalement, Geoffroy Lejeune.
39:20Ce qui interpelle, ça vous interpelle, ce tweet du grand recteur de la mosquée de Paris.
39:24Ce sont deux mémoires.
39:26En fait, c'est la réaction de quelqu'un qui ne fait pas partie du peuple français.
39:29Ce n'est pas une réaction de français.
39:31C'est la vision algérienne.
39:33Olivier Dartigold dit « guerre de libération ».
39:35Je pense être un citoyen français.
39:39Oui.
39:40J'attendais l'arbitrage.
39:42J'en étais un peu inquiet.
39:44Est-ce que je suis un mauvais français ?
39:47En ayant une émotion par rapport à ce 70e anniversaire ?
39:51C'est-à-dire par rapport à ce qui s'est passé dans les années qui ont suivi.
39:56C'est une histoire qui me touche.
39:59Elle fait partie de mon ADN politique, y compris dans ma relation à mon pays.
40:03Pas sur le thème de la flagellation, de la repentance permanente.
40:08C'est un peu perçu comme ça, non ?
40:10Pas sur ce terrain-là.
40:11Sur le terrain que mon pays dise « voilà ce qui s'est passé ».
40:17Je trouve ça remarquable.
40:19Je vais juste répondre.
40:20Je ne sais pas qui est un bon français ou un mauvais français.
40:22En revanche, par contre, dans le cas de la guerre d'Algérie,
40:26toi en tant que français, tu as des morts à pleurer.
40:29Ils sont sous les monuments aux morts.
40:32Bien sûr qu'ils sont sous les monuments aux morts.
40:33Ils n'avaient rien demandé d'ailleurs.
40:34Cette jeunesse française n'avait rien demandé.
40:36Tu as des émotions à avoir qui ne sont pas celles de célébrer
40:41le début de la succession d'attentats de la Toussaint-Rouge.
40:43Je suis désolé de te le dire.
40:45Tu penses que c'était quelque chose de les envoyer mourir en Algérie ?
40:49Pas du tout.
40:50Ce qui me révolte le plus, c'est qu'on soit parti.
40:52La vérité, c'est ça.
40:53Là, c'est intéressant.
40:54Le scandale de la trahison de la parole de la France, bien sûr.
40:57Parce que pour toi, l'Algérie est une partie de la France.
41:00A l'époque, c'est ça que pensent les gens.
41:04Je ne pense pas que l'Algérie soit une partie de la France.
41:09Est-ce que tu penses que l'Algérie est une identité française ?
41:13Non, pas du tout.
41:14Il fallait partir donc.
41:15En revanche, au moment où on part, la manière dont on part
41:18et la trahison de la parole de la France, ça c'est un scandale.
41:20Tu sais très bien dans quelles conditions se fait la colonisation.
41:22En attendant, avoir plus d'émotions pour une situation d'attentat
41:28qui déclenche une guerre civile sanglante pour la libération d'un peuple,
41:34ça s'appelle de l'internationalisme.
41:36En tout cas, tu as raison de dire que sur les monuments...
41:39Tu sais, quand je visite un territoire, une province,
41:42je vais souvent, ça peut être étonnant, voir l'église et le monument aux morts.
41:48Vraiment, ça fait partie de mes...
41:50Je regarde ces noms de familles avec l'ensemble des conflits
41:56et j'ai une émotion comparable pour l'ensemble de ces noms-là.
42:01Et donc, les jeunes français morts en Algérie, ça me touche aussi beaucoup.
42:04Parce que j'ai tendance à me dire qu'ils n'avaient rien.
42:07Comment leur vie a pu être fauchée alors qu'il aurait fallu,
42:11comme ça a pu se faire pour d'autres pays,
42:13signer une sortie de décolonisation sans ce sens,
42:20sans ces massacres d'un côté comme de l'autre ?
42:22Je suis d'accord avec ça.
42:23C'est juste que je ne mets pas sur le même plan les monuments aux morts
42:25et les combattants du FLN qui sont morts au combat.
42:27Pour moi, ce n'est pas la même chose. Je suis français. Désolé.
42:29Absolument passionnant. On aura l'occasion d'en reparler.
42:31En tout cas, je prends dans les jours à venir.
42:33C'est absolument passionnant.
42:35Je pense que les téléspectateurs ont pu aussi se faire un avis
42:38avec vos analyses respectives.
42:40On va s'occuper de toi.
42:42Je ne m'adresse pas à vous, Olivier Larchigol,
42:45ni à vous, je crois, le jeune.
42:47Non, ce sont les mots de Thomas Porte
42:49envers un élu du RN,
42:51puisque le ton est vite monté.
42:53Vous en avez certainement entendu parler.
42:55C'était mercredi.
42:57Le ton est monté d'un cran dans l'hémicycle,
42:59avec des échanges particulièrement houleux
43:01lors d'une séance consacrée à la récente interdiction
43:03des activités de l'UNRWA en Israël.
43:06Le député LFI Thomas Porte s'en est violemment pris.
43:09Je m'adresse à Philippe Lautiot, député du RN.
43:12Selon le compte-rendu écrit de la séance
43:14et des vidéos partagées pour les réseaux sociaux.
43:16On va regarder.
43:21On n'a pas la séquence que vous avez peut-être pu voir.
43:24On va s'occuper de toi.
43:26Des menaces également, on va peut-être la voir dans un instant.
43:29Est-ce qu'on peut tout accepter,
43:31au nom de la liberté d'expression,
43:33est-ce qu'on peut accepter les tons menaçants
43:35aujourd'hui sur les bancs de l'Assemblée nationale ?
43:39C'est la question qu'il faut la poser aux électeurs.
43:42La vérité, c'est que techniquement,
43:44on ne peut pas lui reprocher ce qu'il dit
43:46dans l'hémicycle, en théorie.
43:48Il y a une sorte de liberté absolue.
43:50Maintenant, il y a des gens qui votent pour lui.
43:53C'est eux qui doivent s'interroger.
43:55Je suis révolté.
43:57C'est effarant.
43:59Je suis un passionné de débats parlementaires.
44:01J'ai passé beaucoup de temps à l'Assemblée nationale
44:03à écouter, à l'époque où c'était encore audible,
44:05des discours, même des échanges intéressants.
44:07Je suis consterné par ce qui se passe.
44:09Mais en fait, c'est fait pour, c'est fait exprès.
44:11La France Insoumise a décidé de mettre ces gens-là
44:13à l'Assemblée nationale.
44:15Il y a des gens qui sont assez fous pour voter pour eux.
44:17Qu'est-ce que je voulais que je vous dise ?
44:19On va peut-être revoir la séquence avant d'entendre Olivier Dardigaud.
44:21Ça s'appelle la démocratie.
44:23Soit on est pour, soit on est contre.
44:25Mais quand on est pour, il faut être cohérent.
44:27Il est le produit de la démocratie, malheureusement.
44:29On va regarder la séquence.
44:31Condamnez-vous le communiqué du CRIF
44:33qui, en attaquant le président de la République,
44:35crée sciemment une confusion
44:37entre critiques légitimes de...
44:39C'est la colonisation, un génocide
44:41et la généralisation du conflit au Liban.
44:43Serez-vous plus clair
44:45que les soutiens inconditionnels
44:47qui prétendent ne pas savoir
44:49à quoi Emmanuel Macron
44:51fait allusion ?
44:53Est-ce qu'effectivement, c'est menace ?
44:55Alors Olivier Dardigaud, je vous pose la même question.
44:57Est-ce qu'il mérite des sanctions ?
44:59Sanctions fermes ? Est-ce que vous acceptez
45:01qu'un député de la République se comporte de la sorte
45:03dans un hémicycle ?
45:05L'Assemblée nationale est souvent un chaudron,
45:07notamment lors des QAG, des questions au gouvernement.
45:09Quand cette députée insoumise pose une question
45:11sur la situation en Palestine,
45:13il y a en effet
45:15deux députés à lire le compte-rendu
45:17LRN
45:19qui font ce que font d'autres députés
45:21dans ces moments-là, c'est-à-dire
45:23qu'ils interpellent l'oratrice
45:25en lui posant des questions sur
45:27« vous êtes les porteurs aux paroles du Hamas,
45:29vos amis terroristes ».
45:31Certains députés insoumis font
45:33« taisez-vous, laissez-la parler ».
45:35Et Thomas Porte dit
45:37ce que le verbatim qu'on a là
45:39avec des menaces.
45:41Bon, le niveau
45:43est bas.
45:45Je suis, comme Geoffroy,
45:47un amoureux de la vie parlementaire.
45:49Le dernier duel
45:51dans le pays, c'était Gaston Defer
45:53en 1967, il avait
45:55dit « tais-toi abruti ».
45:57Le député gaulliste l'avait convoqué sur le champ,
45:59sur le pré le lendemain matin.
46:01Ce dernier duel, De Gaulle avait dit non,
46:03il s'était quand même arrangé pour l'organiser.
46:05C'était rigolo parce que c'était
46:07la veille du mariage
46:09de ce député gaulliste
46:11et Gaston Defer avait dit
46:13« je vais essayer de le toucher dans une partie très précise
46:15pour qu'il ne puisse pas faire sa mine de noces ».
46:17Mais bon, il y avait du panache.
46:19Mais là, le niveau,
46:21désolé pour cette indiscrétion,
46:23mais là, le niveau est donc très bas.
46:25Vous saviez, avant, dans la vie politique,
46:27il y avait un cursus
46:29des étapes où vous deveniez élu local,
46:31puis vous passiez par une série
46:33de formations, d'écoles,
46:35avant de pouvoir accéder
46:37à une députation.
46:39Les choses ne se sont plus du tout passées comme ça
46:41du côté insoumis
46:43depuis 2022, pour différentes raisons
46:45que je ne développe pas ici.
46:47C'est-à-dire que la stratégie
46:49de conflictualisation portée
46:51par Jean-Luc Mélenchon s'est traduite
46:53par une stratégie de bordélisation
46:55dans l'hémicycle, avec des moments
46:57qui m'effarent complètement.
46:59Ça me rend absolument triste
47:01par rapport au débat politique
47:03et parlementaire.
47:05Le seul règlement, c'est celui de l'Assemblée nationale,
47:07le règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
47:09C'est normal, c'est la séparation
47:11des pouvoirs, le judiciaire ne doit pas s'en occuper.
47:13La gauche est majoritaire
47:15dans le bureau de l'Assemblée
47:17qui décide des sanctions.
47:19Il sera intéressant de voir la décision
47:21qui sera prise, en tout cas, pour ce qui me concerne.
47:23Je trouve que c'est une attitude
47:25inacceptable.
47:27Et comme beaucoup de téléspectateurs et de Français
47:29qui le pensent également, il nous reste un peu plus d'une minute,
47:31toujours à propos de Thomas Porte.
47:33On ne va pas le voir dans les prochains jours.
47:35Pourquoi ? Puisqu'il s'envole direction les Etats-Unis.
47:37Il a beaucoup défendu le territoire polistinien.
47:39Décollage pour Washington puis New York
47:41pour assister en tant qu'observateur
47:43pour l'OCE de l'élection présidentielle américaine.
47:45Une élection présidentielle qui n'a pas été
47:47d'un très haut niveau sur la campagne.
47:49Il y a eu quelques nandoiseaux.
47:51C'est peut-être son droit.
47:53Mais pour boucler la boucle, nous entendions
47:55cette habitante et sa réalité
47:57et les attentes qu'elle a des députés.
47:59Peut-être que Thomas Porte a d'autres
48:01priorités plutôt que celle
48:03de décoller pour aller assister à une autre élection
48:05que celle qui joue ici.
48:07Me semble-t-il, je crois.
48:09Vous faites bien de reparler de cette dame
48:11qu'on a entendue en début d'émission parce que la vérité, c'est que
48:13quand vous voyez le niveau de notre débat politique
48:15et c'est vraiment de leur fait,
48:17ils ont décidé de bordéliser l'Assemblée nationale
48:19et que vous voyez le niveau de souffrance des gens.
48:21Parfois, j'ai honte à leur place.
48:23Débat absolument passionnant ce soir
48:25entre Olivier Dardigolle et Geoffroy Lejeune.
48:27A revoir sur notre site cnews.fr.
48:29Ça se dispute, notamment le débat sur l'Algérie
48:31qui a été vraiment passionnant.
48:33Vos deux points de vue, deux visions.
48:35A revoir, bien évidemment, l'actualité
48:37qui continue sur CNews.
48:39Julien Pasquet, tout de suite, dans 100% politique.
48:41Excellente soirée sur notre antenne.
48:43Je vous retrouve demain à 17h
48:45pour punch le weekend. A très vite.
48:49Sous-titrage Société Radio-Canada