Sébastien Delogu dit ne pas connaître le maréchal Pétain
Avec Guy Carlier et Arlette Chabot
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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-09-13##
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00:00Il est 8h23, Guy Carlier est resté avec nous, et Arlette Chabot, évidemment.
00:05Guy Carlier, vous avez écouté de l'augu, donc, hier.
00:10Si on en parlait un peu. Non, vous avez des extraits ou pas ?
00:12Bah, pour ceux qui ne l'ont pas écouté hier, oui, on peut le réécouter, notamment
00:17sur sa connaissance au nom de Pétain. En tout cas, il l'assure, il ne le connaît pas.
00:22Tous les représentants du Rassemblement National,
00:25vous ne leur serrez pas la main. Je ne leur serre pas la main, parce que je ne baisserai pas la tête
00:29face à l'histoire de mon pays, M. Bourdin. À cette époque-là, l'époque où l'extrême-droite dirigeait ce pays,
00:35c'était des gens qui livraient les juifs à Hitler, M. Bourdin. Donc, je ne baisserai pas la tête.
00:40Est-ce que vous avez vu votre collègue Antoine Léaumont qui compare Emmanuel Macron à Philippe Pétain ?
00:45Vous avez vu ça ? Non, j'ai pas vu, non. Vous avez pas vu ? Bah, c'est dommage.
00:48Mais je connais pas tellement l'histoire que cela, j'apprends aussi, je sais pas qui est Pétain.
00:52J'ai entendu parler de lui, mais je sais qu'apparemment, c'est un raciste, quoi.
00:57Oui. Alors, juste pour ajouter, il a fait un petit tweet, hier soir, il s'est pris en photo, voilà,
01:05assis, avec dans les mains la partition de Maréchal Nouvoila, voilà.
01:11Guy Carlier, revenons à De L'Augu, à un moment donné, il m'a appelé François Ruffin, vous avez remarqué ?
01:18Oui, j'ai remarqué ça, c'est un peu long dans la chronique, mais j'avais envie d'en parler parce que
01:23ça montre à quel point Ruffin est une obsession dans la tête des LFI, c'est-à-dire que
01:31c'est terrible ce qu'ils disent de lui, il est devenu, bah, pour le coup, collabo, facho, extrême droite, enfin, c'est hallucinant.
01:41Et je pense qu'ils ont ça en tête, et ça va être terrible, ça va être très difficile pour Ruffin,
01:52parce qu'il va avoir une image de traître, enfin, vous savez, ce sont des méthodes staliniennes, on les connaît,
01:59ils ont été employés même pour Garrido, pour tous ces gens-là, enfin, Corbière et autres.
02:06Vous êtes d'accord, Arlette ? Pour Ruffin, ça va être difficile, là, maintenant, il essaie de s'émanciper de son passé.
02:13Surtout, il dit la vérité, c'est-à-dire, quand nous on dit, regardez la stratégie de la France insoumise,
02:19c'est effectivement lâcher les ouvriers, parce que l'électorat, les ouvriers, est parti au Rassemblement National,
02:26on les récupérera jamais, il y avait plusieurs déclarations, y compris dans la presse européenne, au début de l'été,
02:31d'un Jean-Luc Mélenchon expliquant, qu'est-ce que vous voulez, qu'on a récupéré des gens qui sont, au fond, des racistes ?
02:37Nous, on propose un SMIC à 1600 euros, on a des tas de mesures sociales, et en gros, ces gens-là vont voter pour le Rassemblement National,
02:47donc c'est pas la peine de courir derrière eux, de récupérer, encore une fois, cet électorat populaire, on s'en fout,
02:55nous, on va chercher les jeunes et les habitants des quartiers, c'est là qu'il y a une réserve électorale.
03:00Alors, ce que nous, on analysait, est totalement confirmé, effectivement, par François Ruffin, qui raconte comment on fait campagne quand on est candidat de la France Insoumise,
03:10c'est-à-dire qu'on arrive, effectivement, avec la photo de Mélenchon, et on va vers des populations dites « racisées » pour être élus.
03:19Donc, c'est effectivement cette stratégie, totalement choisie par Jean-Luc Mélenchon, qu'il met en lumière.
03:26Donc, il est devenu un ennemi absolu pour les Insoumis, qu'il a quittés.
03:31Oui, c'est le... à la limite, oui, vous avez raison, ce sont des méthodes connues,
03:38c'est-à-dire qu'on purge, on purge, et quand on a exclu, ça devient l'ennemi numéro un.
03:46Oui, ce qui est triste, c'est que là, c'est juste de l'électoralisme, voyez-z-vous, c'est-à-dire que ce n'est pas un projet qu'on offre à tout un peuple.
03:56Je reviens sur Argenteuil, je ne vais pas faire longtemps, mais Argenteuil était un fief communiste, ça faisait partie de la banlieue rouge, vous le savez,
04:05et ça a basculé, effectivement, beaucoup de communistes, d'anciens communistes, ont basculé à l'extrême droite.
04:15Et au lieu d'aller récupérer ces gens-là, s'ils étaient cohérents avec un programme, cette couche sociale qu'ils devraient récupérer,
04:27ben non, ils l'ont abandonné, et ils l'abandonnent à l'extrême droite, et vont chercher, effectivement, ceux qui n'ont pas encore voté, ou les... voilà, les quartiers.
04:38C'est Sébastien Deleuze qui dit, au fond, Ruffin, il finira comme Fabien Roussel.
04:43Il a dit ça hier, oui.
04:44Il a dit ça. Donc Fabien Roussel, il était sur la même ligne, et il est toujours sur la même ligne, effectivement, que François Ruffin,
04:50c'est-à-dire aller récupérer cet électorat ouvrier populaire qui a abandonné la gauche pour voter depuis longtemps, et c'est vrai.
04:59Évidemment, en particulier dans la région des Hauts-de-France, les chômeurs, tous ceux, les usines qui ont fermé, les désespérés,
05:07qui ont quitté la gauche pour aller au Rassemblement National.
05:11Et, quand on regarde les résultats législatifs, on voit bien que c'est un mouvement qui monte.
05:16Combien de rescapés de gauche dans certains départements ?
05:20Donc, il finira comme Roussel, c'est-à-dire qu'un insoumis montre du doigt le Parti communiste, finir comme Roussel, ça veut dire être battu au législatif.
05:29Ce qui est arrivé au secrétaire national du Parti communiste.
05:33Donc, franchement, ça augure bien de l'entente à gauche dans les semaines qui viennent.
05:38Oui, c'est très vrai, c'est un fait politique très intéressant, et vous avez raison.
05:42Contrer, dénoncer Fabien Roussel, c'est quand même extraordinaire, quand on est insoumis, de dénoncer le communiste et ceux qui essayent de résister.
05:49Et qu'on fait partie du NFP.
05:50Oui, absolument.
05:51Et qu'on vous dit, nous sommes tous unis pour gouverner.
05:54Rappelez-vous, quand même.
05:55Et qu'on proposait, tous derrière, Lucie Castex pour gouverner.
06:00Mais je pense que Fabien Roussel a commis une erreur, c'est qu'il a été un peu enivré par cette popularité.
06:07Et je pense que Ruffin tombera pas là-dedans, il a une rigueur, il a quelques...
06:11Vous voyez, tout ce côté, les barbecues, les machins, le saucisson, un peu futile comme ça, je ne suis pas sûr que c'est ça qu'il puisse récupérer.
06:20Et en tout cas, les anciens communistes ne vont pas redevenir communistes sur des critères comme ça.
06:25D'autant plus que, pardon, mais toutes les enquêtes l'ont montré cette semaine, il y a eu des enquêtes qui sont sorties.
06:29Le vote Eren est un vote d'adhésion, maintenant, c'est clair.
06:33Il n'y a pas, il n'y a pas, on n'est pas dans le...
06:36Non, c'est un vote d'adhésion.
06:38C'est là que c'est la grande différence.
06:40Oui, alors, évidemment, il y a à chaque fois une énorme déception, parce que certains se disent, ça y est, cette fois, on va arriver au pouvoir.
06:45Et puis, paf, ils n'arrivent pas au pouvoir.
06:48Et heureusement, parce qu'on a compris quand même, pendant la campagne des législatives, qu'effectivement, ils ne sont pas prêts.
06:53Le fameux plan Matignon, qui était prêt, tout prêt, pour Jordan Bardella arrivant à rue de Varennes,
07:00ben, en fait, ça ne le fait pas, quoi.
07:02C'est-à-dire qu'ils sont très, très loin d'être prêts à gouverner.
07:06Donc, il y a une déception chez les électeurs, mais à chaque fois, ils se disent, allez, on avance encore un tout petit peu.
07:13Le plafond de verre, il se réduit de plus en plus.
07:16Donc, il y a grosse déception, mais c'est aussi au Rassemblement national de changer aujourd'hui.
07:22Le Rassemblement national sait parler à ces Français-là qui ont des difficultés.
07:26La proximité, c'est ce qu'on reconnaît à Marine Le Pen.
07:29Mais moi, je le dis, on va écouter Louis Alliot, il sait leur parler, vous allez voir.
07:33Je vais lui poser plein de questions, mais vous êtes d'accord, Guy ?
07:36Oui, je suis tout à fait d'accord.
07:37Le problème, si vous voulez, pour les électeurs de gauche, c'est qu'ils se rendent compte, soudain,
07:42que ces gens-là ne veulent pas le pouvoir pour nous, mais pour eux.
07:47C'est-à-dire qu'on en revient à l'ancien... Rien n'a changé.
07:51Rien n'a changé. La stratégie... Mélenchon est un homme politique, au sens politique du temps d'avant,
07:58de l'ancien temps, comme on dit.
08:01Et voilà, donc c'est comme Bayrou, comme tout ça,
08:04comme tout ce que les gens ont cru changer et qui ne changent pas.
08:09Merci à tous les deux.
08:10C'était passionnant, hein ?
08:11Ces réflexions, ces remarques, ça vous fait réagir, évidemment, vous appelez quand vous voulez,
08:160826-300-300, vous êtes sur Sud Radio.
08:19Il est 8h32.