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  • 15/07/2024
Mettez-vous d'accord avec Noémie Halioua, journaliste, essayiste, auteure de "La terreur jusque sous nos draps" publié aux éditions Plon ; Anne Durez, présidente de l'association "Femmes de loi" ; Alex Darmon, journaliste politique, fondateur de la chaîne YouTube "Les Indécis", auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être" ; Jonas Haddad, avocat.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD_CHRONIQUE-2024-07-15##

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Transcription
00:00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:00:06Et c'est parti dans la tradition de Valérie Expert, on va retrouver pour cet été, pour
00:00:11nos débats de l'été, nos quatre débatteurs que je vais vous présenter immédiatement
00:00:15avec deux avocats, deux journalistes, deux hommes, deux femmes, c'est très équilibré
00:00:21ce matin.
00:00:22Après on verra si sur le plan de la sensibilité des avis, des opinions exprimées, on sera
00:00:26dans l'équilibre.
00:00:27Je vous présente Noémie Allioua, bonjour, vous êtes journaliste, essayiste, auteur
00:00:33de « La terreur jusque sous nos draps », on y reviendra dans quelques instants, et puis
00:00:37Anne Durez, bonjour, je ne sais pas si on peut encore dire maître, mais vous avez été
00:00:41avocate notamment.
00:00:42Absolument, on est maître avis comme on est médecin avis, n'est-ce pas ?
00:00:45Vous êtes juriste avis en tout cas, vous êtes présidente de l'association « Femmes
00:00:49de loi », un habitué de la maison, Alex Darmand, bonjour, journaliste politique, c'est la
00:00:55chaîne YouTube « Les Indécis » qu'on connaît, vous êtes producteur et auteur
00:00:58de documentaires, et par exemple le ministre qui ne devait pas l'être, et puis Jonas
00:01:03Haddad, avocat, vous à votre tour, bonjour maître, Jonas vous êtes par ailleurs élu
00:01:09au conseil régional de Normandie, sensibilité LR, dans la majorité en tout cas d'Hervé
00:01:15Morin, président de la région Normandie.
00:01:17Alors, on va revenir sur nos trois sujets, si on en a le temps bien entendu, la tentative
00:01:24d'assassinat contre Donald Trump, les élections, ou plutôt leurs conséquences aujourd'hui
00:01:31avec l'Assemblée nationale qui se réunit cette semaine et dont on espère que les groupes
00:01:35vont se former pour savoir à peu près s'ils payaient gouvernable ou pas, et puis la dette
00:01:40publique, la situation financière de la France.
00:01:42Mais d'abord, vos coups de gueule ou vos coups de cœur, je vais commencer avec vous, Noémie
00:01:47Allioua, un petit coup de gueule.
00:01:49Oui, tout à fait, alors si vous ne l'avez pas vu, je vous invite à regarder cette vidéo,
00:01:52elle vaut le coup d'œil, c'est la vidéo de la ministre des Sports, Amélie Koudéa-Cacéra.
00:01:56On entend déjà les débatteurs sourirent parce que sans doute ils l'ont vue.
00:02:00Figurez-vous que la ministre s'est mise en scène en train de plonger dans la scène
00:02:04avec sa combinaison, son bonnet de bain, évidemment, ses lunettes de plongée.
00:02:09Pourquoi mise en scène, ce n'est pas une mise en scène, elle a plongé !
00:02:10Si, c'est une mise en scène parce qu'elle s'est aussi filmée, elle s'est faite filmer
00:02:14et c'est surtout la qualité des images que je vous invite vraiment à voir.
00:02:17On la voit patauger dans l'eau verdâtre en rigolant comme une enfant de trois ans, on
00:02:22l'entend rire de joie, on la voit faire des ronds dans l'eau, l'étoile de mer, tout
00:02:26ça sous le ciel grisâtre parisien.
00:02:28Ah moi je trouve que l'attitude est déplorable de la part d'une ministre, alors évidemment
00:02:33ça part d'une bonne intuition de tension puisque l'idée c'est quand même de rassurer
00:02:37les athlètes parce qu'on est à quelques jours maintenant des Jeux Olympiques, il
00:02:41va y avoir des compétitions qui vont se tenir dans la scène à cet endroit-là, donc bien
00:02:45sûr que l'ambition est bonne, par contre la vidéo et la communication est catastrophique.
00:02:49J'ai vu les réactions autour de cette table de ceux qui l'ont regardée parce que la vidéo
00:02:53elle est tout simplement mal faite, la réaction de la ministre est celle d'une, encore une
00:02:57fois, il y a quelque chose d'enfantin dans son comportement, dans son attitude, dans
00:03:00sa façon de faire des ronds dans l'eau, donc la communication est plutôt ratée.
00:03:05Avec une voix différente, vous avez des, pardon je fais de la provoque, mais les éléments
00:03:08de langage on dirait un peu avec une voix plus douce et presque plus élégante, on dirait
00:03:12Anne Hidalgo qui parle.
00:03:13Oui, c'est ça, malheureusement c'est une usina même cette ministre, vous savez vous
00:03:16vous vous rappelez quand elle avait voulu chanter...
00:03:17Vous, vous on dirait Anne Hidalgo, vous avez les arguments d'Anne Hidalgo.
00:03:20Et bien figurez-vous qu'Anne Hidalgo elle est censée, elle aussi, se baigner dans la
00:03:24scène, elle avait annoncé le 17 juillet, normalement ce sera mercredi, on va voir si
00:03:28elle va le faire, elle l'avait déjà repoussée, on va voir si elle va de nouveau repousser
00:03:31ou si elle va s'y tenir, mais en tout cas, voilà, c'est une communication assez déplorable
00:03:36de la part de la ministre, mais en même temps assez drôle, donc ça mérite d'être vu.
00:03:40Réaction de Jonas Haddad, vous êtes d'accord avec cette critique ?
00:03:43D'abord, en fait, dans la communication, et c'est pas à vous que je vais la prendre,
00:03:47la question c'est l'émetteur, et l'émetteur est profondément dégradé.
00:03:50Je rappelle que Mme Oudéa Castrera au départ elle était ministre de l'éducation et de
00:03:53la jeunesse, et des sports, elle a été rapidement exfiltrée de l'éducation, vous vous souvenez
00:03:57pourquoi ? Pire démarrage possible pour un ministre de l'éducation.
00:04:00Deuxièmement...
00:04:01Parce qu'elle avait dit et assumé que ses enfants, en effet, étaient dans une école
00:04:05privée catholique parisienne...
00:04:07Et vous savez, toujours avec ce sourire un peu sympathique que décrivait Philippe Muray
00:04:12qui consiste à montrer toutes ses dents, comme le chat dans Alice au Pays des Merveilles,
00:04:15mais qui en réalité cache un véritable mépris de classe.
00:04:17Comme quand elle a chanté Dja Dja, Diana Kamoura, pour faire cool et en disant j'adore
00:04:22Dja Dja.
00:04:23Vous l'avez perçu comme ça.
00:04:24C'est rythmé, c'est sympathique, et là hier, non mais attendez, la raison c'est qu'elle
00:04:29criait comme une enfant, mais c'est-à-dire qu'en fait ces gens-là, je pense foncièrement
00:04:32dans leur tête se disent, nous sommes des bourgeois un peu coincés, nous avons envie
00:04:36d'envoyer une image sympathique...
00:04:37On en fait plus, on en fait trop.
00:04:38Ça fait tellement toc, et donc c'est ça le problème, et je pense que, vous savez,
00:04:43en tout cas concernant la fonction ministérielle, la respectabilité, ça nécessite aussi justement
00:04:49un peu de distance et un peu de hauteur.
00:04:50Anne Durez, vous avez l'air pas du tout d'accord avec Noémie et avec Jonas.
00:04:56David Hume a fait sourire, en effet, ce que j'entends me fait sourire, pardonnez-moi,
00:05:00très respectueusement.
00:05:01Écoutez, quelqu'un qui nage n'est pas en train de faire un défilé de mode d'abord,
00:05:07et ensuite, ce que je trouve assez, comment dire, qui prête à sourire, mais de manière
00:05:13assez positive dans cette vidéo, ou en tout cas dans la démarche de la ministre Roudéac-Astérat,
00:05:18c'est qu'elle vole la vedette à Anne Hidalgo.
00:05:20Anne Hidalgo, c'est vrai, son annonce d'aller se baigner, je ne parle pas de l'annonce
00:05:25du président Macron, je ne sais pas ce qu'il fera, je doute que quoi que ce soit se passe.
00:05:30Enfin, je n'en sais rien.
00:05:31Mais en tout cas...
00:05:32C'est poussez-moi, je fais un malheur, c'est ça, retenez-moi, je fais un malheur.
00:05:35C'est une idée à grand renfort de communication.
00:05:38La maire de Paris a annoncé qu'elle se baignerait à telle date.
00:05:41Ensuite, ça a été repoussé, décalé.
00:05:43Donc, il y a des annonces, des annonces, des annonces, et puis finalement, on verra
00:05:48mercredi.
00:05:49Mais en tout cas, voilà, c'est ce qui est intéressant, au-delà de l'image, du symbole,
00:05:55elle nage, elle nage, elle nage, comment elle nage.
00:05:57Mais ça a coûté un milliard et demi.
00:05:58Oui, mais bon, au moins, c'est la ville qui a essayé ça, c'est pas la ministre qui a
00:06:04fait pour rien.
00:06:05Mais ça a coûté un milliard et demi, toute cette pantalonnade.
00:06:08Cher Jonas, ça, c'est un vrai sujet.
00:06:09Après, qu'elle se baigne, qu'elle se baigne.
00:06:11Ça, je rejoins ce que...
00:06:14Vos critiques là-dessus.
00:06:15Pourquoi faire ? Est-ce que les athlètes courront un risque ou pas ? C'est ça, le
00:06:20vrai sujet.
00:06:21Mais justement, la ministre est venue faire son job, en quelque sorte.
00:06:24Elle est en charge des sports, au moment où vont commencer les Jeux olympiques à Paris.
00:06:28Ça fait un siècle que ça n'a pas été le cas, et bien voilà, elle plonge.
00:06:31Il n'y a pas une forme de mépris, je trouve, chez vous Jonas.
00:06:34Chez moi ?
00:06:35Oui, vis-à-vis de la ministre.
00:06:36À moi, les gars.
00:06:37Non, moi, je pense qu'au contraire, en fait, c'est un mépris, ce qu'on appelle un mépris
00:06:42doux.
00:06:43C'est-à-dire qu'en gros, je pense que foncièrement, elle doit se dire, ne prenons pas les électeurs
00:06:48pour des cons, mais n'oubliez pas qu'ils le sont.
00:06:50Vraiment, je pense qu'elle doit se dire, ça fait sympathique, ça fait jaja, quoi.
00:06:55Alex Darbon ?
00:06:56Non, mais déjà, il y a une promesse qui est tenue, c'est bien, en ces temps politiques
00:06:59un peu perdus.
00:07:00Je trouve que, tiens, sa promesse, au moins, elle va se baigner.
00:07:02Après, le problème, pour moi, d'Amélie Oudek, c'est que, quand elle vous parle, on a toujours
00:07:07l'impression qu'elle nous prend pour des imbéciles, en fait.
00:07:09Donc là, bon, joignez Jonas.
00:07:10Non, parce que je ne dis pas qu'elle ne devait pas le faire, mais peut-être qu'elle aurait
00:07:13dû le faire plus sobrement, voilà, juste une image, pas besoin non plus de dire, elle
00:07:17est bonne, elle est douce, elle est magnifique.
00:07:18Elle parlait de la scène, elle est dure, elle est douce, je dois dire que, pour être
00:07:24tout à fait honnête intellectuellement, le côté, oh, c'est fabuleux, sur BFM, m'a
00:07:28complètement scotché.
00:07:29C'est ça que tu veux dire ?
00:07:30Mais nage et tais-toi.
00:07:31En termes de communication, c'est pitoyable, vraiment, c'est-à-dire qu'elle a enchaîné
00:07:37les erreurs de communication et là, c'est la fin, parce qu'elle va partir, à un moment
00:07:41donné, dans quelques semaines, quelques mois, elle pourrait se faire discrète, récupérer
00:07:44un peu de crédit, et non, il faut qu'elle remette une couche.
00:07:47Après, moi, je n'enlève rien au fait qu'elle l'ait fait, elle s'est baignée, elle a dit
00:07:51qu'elle le ferait, c'est la seule pour le moment, voilà, elle était bien habillée,
00:07:55on est sûr que l'eau ne pouvait pas toucher son corps ou son visage.
00:07:58La bouche, quand même, parce que tu nages, t'en prends dans la bouche.
00:08:01Mais en tout cas, elle l'a fait, et vous voyez, il n'y avait rien qui allait jusqu'à ce qu'elle
00:08:05commence à partir se baigner, hop, déjà, elle glisse tout de suite avant de rentrer
00:08:09dans l'eau, vous voyez.
00:08:10Alors, pour ceux de nos éditeurs qui ne sont pas sur les réseaux sociaux, il faut dire
00:08:12que ça pullule, depuis hier, de blagues sur la question, mais dans quel hôpital est-elle,
00:08:17quand est-ce qu'elle va sortir de l'hôpital, comment est-ce qu'on fait pour qu'elle s'asseille...
00:08:20Quand va sortir son troisième oeil.
00:08:21Voilà, c'est ça.
00:08:22Bon, enfin, bref.
00:08:23Alors, on va rester avec vos coups de gueule et coups de gueule des débatteurs, des grands
00:08:27débats de l'été, avec vous, Anne Durez, sur l'égio olympique, et vous, c'est un coup
00:08:31de cœur.
00:08:32Alors, mon coup de cœur est destiné à un hommage que j'ai envie de rendre à tous les
00:08:36bénévoles.
00:08:37Il y en a des dizaines de milliers.
00:08:38Alors, l'égio, moi, je souhaite pour le pays...
00:08:40On ne les a pas encore vus à l'oeuvre, vos bénévoles, mais on va les voir.
00:08:43Absolument.
00:08:44Moi, j'en ai vu quelques-uns que je connais, qui se sont formés pour certains d'entre eux
00:08:47et certaines d'entre elles, sur leur denier, pour avoir un brevet de sécurité civile,
00:08:52ce qui n'est pas forcément obligatoire pour être bénévole aux géos, mais je connais
00:08:56un certain nombre de bénévoles, et ce que j'ai lu et ce que je vois des témoignages
00:09:00d'entre elles et d'entre eux, premièrement, je trouve qu'il faut rendre hommage à cet
00:09:05engagement citoyen.
00:09:06Et qu'est-ce qu'ils vont faire, alors ? Ils vont être bénévoles pour quoi ?
00:09:08Alors, ils vont être bénévoles...
00:09:09Parce qu'on a parlé de ceux qu'on va embaucher pour la sécurité, ceux-là, ils seront payés,
00:09:12mais les bénévoles, ils vont servir à quoi ?
00:09:13Pour guider, peut-être pas les athlètes, mais les participants, pour aider à la régulation
00:09:21des flux, ça n'est pas un moindre enjeu, voilà, s'il y a un problème, alors je ne
00:09:28dis pas qu'ils vont prendre en charge, ça n'est pas la sécurité civile, ça n'est
00:09:30pas le SAMU, ce ne sont pas des médecins, mais je pense qu'avoir déjà face à soi
00:09:35ou à des points précis, réguliers, voilà, des personnes qui vont apporter leur aide,
00:09:42alors je n'ai pas en tête, mais une aide essentiellement logistique et une présence...
00:09:47Le sourire aussi, l'accueil des déprimés...
00:09:49Ce sont des milliards de personnes qui vont regarder la France, pas que Paris, Paris n'est
00:09:55pas le centre de la France, mais Paris et les autres sites olympiques, et j'ai envie
00:10:01de leur rendre hommage, parce qu'on critique beaucoup les JO avant même leur tenue, moi
00:10:04je souhaite pour le pays, j'ai mes petites critiques personnelles, mais je souhaite profondément
00:10:09pour le pays que ce soit une belle réussite.
00:10:11Et ils vont apporter avec leur sourire, parce que leur volontarisme au fond, une autre image
00:10:17de la France.
00:10:18Le français accueillant.
00:10:19On dit souvent, les gens ne sont pas engagés, la démocratie ne fonctionne pas, là c'est
00:10:24un beau témoignage actif d'un engagement intergénérationnel, citoyen, gratuit, gracieux,
00:10:32et je trouve qu'au moment où le pays est profondément divisé, on va parler ensuite
00:10:36de ce qui va se passer ou de ce qui se passera, probablement, certainement, peut-être, à
00:10:42l'Assemblée nationale.
00:10:43Je trouve que l'expression d'un tel engagement, sans caractère partisan, c'est ça aussi
00:10:53faire nation.
00:10:54Et je trouve qu'on a besoin d'unité, on a besoin de faire nation, et ça, je trouve
00:10:59que c'est un beau coup de chapeau qu'on peut leur rendre à tous ces bénévoles.
00:11:02Et on leur souhaite, voilà.
00:11:03Beaucoup de jeunes, moi je sais que dans ma société, des jeunes prennent des vacances
00:11:08exprès pour être bénévoles.
00:11:10Pas pour fuir Paris, mais pour être là.
00:11:12Non, pour être bénévoles au Club France, ils m'ont expliqué ce qu'ils allaient faire,
00:11:15et je vais mettre ça en perspective des Jeux Olympiques de Rio, auxquels j'avais assisté,
00:11:21et où effectivement, c'est à chaque fois dans les Jeux où vous avez des bénévoles
00:11:24du pays qui accueillent, et qui sont là pour vous guider dans le métro, sur les sites,
00:11:29parce que les sites sont immenses, en tout cas c'était le cas à Rio, à Paris, on va
00:11:32voir dans quelques jours, les sites sont immenses pour vous aiguiller, pour que ça vous pardie
00:11:36le moins de temps possible.
00:11:38Et donc effectivement, je trouve ça plutôt bien, plutôt cohérent, plutôt même sympa
00:11:42de la part de ces jeunes, parce qu'il y a vraiment énormément de jeunes qui vont participer
00:11:45et être bénévoles aux Jeux Olympiques.
00:11:47Alex Darmand, qui est toujours sur les bons coups, vous étiez au JO de Rio, on a tous
00:11:51rêvé d'y être, et vous serez au JO de Paris, en tout cas certains de vos collaborateurs,
00:11:57on vient de l'entendre, sont bénévoles.
00:11:58On vous retrouve tous les quatre, Noémie Allioua, Anne Durez, Alex Darmand et Jonas
00:12:03Haddad, pour la suite des grands débats de l'été, avec vos coups de gueule et vos
00:12:08coups de coeur.
00:12:09A tout de suite sur Sud Radio.
00:12:10Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai, Sud Radio, les débats
00:12:17de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:12:20Et avec nous pour leurs coups de gueule, leurs coups de coeur dans ces débats de l'été,
00:12:24nos quatre débatteurs, Jonas Haddad, qui est avocat, Alex Darmand, qui est journaliste
00:12:29politique, Anne Durez, avocate, elle aussi présidente de l'association Femmes de loi
00:12:33et Noémie Allioua, journaliste et séilliste.
00:12:37Alors Alex Darmand, on va changer complètement de sujet avec vous, c'est un coup de gueule
00:12:43ou un coup de coeur ?
00:12:44C'est un coup de gueule pour lancer un coup de coeur, c'est bien, c'est les vacances.
00:12:48Non, c'est sur la tribune de Sophia Aram, l'humoriste qui officie chez vos confrères
00:12:56de France Inter, qui a gagné un Molière il y a quelques semaines pour son one man
00:13:00show et qui a été pris à partie par Blanche Gardin et Aymeric Lomprey, d'ailleurs les
00:13:04deux, Blanche Gardin et Aymeric Lomprey, qui sont deux humoristes qui ont ironisé
00:13:09sur l'antisémitisme lors d'une soirée en soutien à ce qui se passe à Gaza, en arrivant
00:13:16sur scène en criant nous sommes tous antisémites depuis 7 octobre, en voulant faire du second
00:13:19degré mais ça n'a pas marché en fait, en tout cas sur l'aspect public après.
00:13:24Ils ont pris à partie lors de ce sketch, Sophia Aram sur scène en disant que pour
00:13:30gagner un Molière il fallait être islamophobe, en parlant de Sophia Aram, et en défendant
00:13:37les juifs dans l'aspect public en quelque sorte.
00:13:40Et Sophia Aram a réagi dans sa chronique, dans son papier, dans le Parisien, où d'abord
00:13:47elle explique qu'elle est athée, pour commencer, et qu'elle en a marre qu'on la ramène toujours
00:13:51au fait qu'elle soit d'origine musulmane, et surtout qu'elle n'a personne à dire ce
00:13:57que les juifs français doivent penser de l'antisémitisme, et surtout pas elle non
00:14:00plus ce qu'elle a à penser de l'antisémitisme.
00:14:02Et son papier est vraiment fort, enfin une réponse, vous avez peut-être vu la vidéo
00:14:07aussi qui a tourné ces dernières heures sur la lutte contre l'antisémitisme, enfin
00:14:12une réponse à la hauteur, enfin une réponse aussi à des gens qui provoquent pour provoquer
00:14:16gratuitement sur l'antisémitisme en tant que tel, et enfin des mots forts, des mots
00:14:20forts dans un papier de la part d'une humoriste qui dit qu'on peut avoir la juste mesure des
00:14:25choses sur ce qui se passe tant en Israël et à Gaza, et en même temps pouvoir dire
00:14:29aussi qu'on est solidaires avec ce qui se passe pour le peuple palestinien.
00:14:33Cette tribune de Sophia Aram dans le Parisien Aujourd'hui en France, qu'on peut lire dans
00:14:37toute la France en achetant Aujourd'hui en France par exemple, cette tribune publiée
00:14:41hier pendant le week-end, dans cette tribune Sophia Aram met le doigt sur un aspect dans
00:14:47la critique finalement en islamophobie supposée de la part de Blanche Gardin à son égard,
00:14:53elle met l'accent sur l'idée qu'au fond ça deviendrait impossible, on est en train
00:15:00d'essayer de nous interdire par le poids du politiquement correct, le fait de se permettre
00:15:06de critiquer telle ou telle religion, l'idée même de la religion, ce qui deviendrait complètement
00:15:12fou et n'est plus du tout dans la tradition républicaine depuis la révolution, on peut
00:15:17se permettre de... le blasphème est autorisé, ça a coûté leur vie à l'équipe de Charlie Hebdo quand même.
00:15:22Premièrement, vous avez raison, le blasphème est autorisé et il est même franchement
00:15:26aujourd'hui nécessaire dans notre société, c'est aussi ça qui fait nos valeurs et notre
00:15:29force, c'est le fait qu'on puisse critiquer toujours avec une certaine forme de bienveillance
00:15:33mais critiquer ou ne dire qu'on ne comprend pas certains actes des uns et des autres.
00:15:37Y compris les cléricaux juifs, y compris les romains, on peut y aller ?
00:15:39Tout le monde, tout le monde, je vous avais jamais eu de la part en tout cas de la religion
00:15:44juive, je crois, peut-être que je me trompe, quand il y a eu des critiques dans Charlie Hebdo,
00:15:47parce qu'il y en a eu, ou dans d'autres médias, vous n'avez jamais eu des juifs qui allaient
00:15:52faire des attentats ou crier des choses qui étaient contre-républicains, enfin jamais,
00:15:56je crois pas, ça c'est le premier point.
00:15:58La deuxième chose dans cette tribune, parce qu'il faut revenir à cette tribune, moi je
00:16:02la trouve très forte cette tribune, c'est qu'elle est prise à partie directement sur
00:16:06scène alors qu'elle n'a rien demandé, qu'elle essaye juste de s'exprimer, qu'elle dit des
00:16:09choses qu'elle pense, voilà, Sophia Aram, et elle a le droit justement, on en revient
00:16:13à ce que vous disiez, et que derrière elle explique pourquoi, pourquoi elle, elle comprend
00:16:17pas qu'on s'en prend à elle, et moi je trouve ça fort, et je trouve ça intéressant de
00:16:20sa part.
00:16:21Oui, c'est surtout qu'on a, dans la scène que vous décrivez avec Blanche Gardin et
00:16:26le deuxième humoriste, et bien il se moque d'elle, au point même de rendre grotesque
00:16:31l'idée de pouvoir critiquer l'islam par exemple, ou le catholicisme, ou les rabbins.
00:16:38Jean Lassalade.
00:16:39En fait, ce qui est très singulier, et qui est un fait là depuis quelques années, c'est
00:16:43qu'on voit bien qu'en réalité, les personnes qui sont de gauche, et qui sont tendance d'une
00:16:49ligne plutôt islamo-gauchiste, n'acceptent pas que des personnes qui soient d'origine
00:16:53maghrébine...
00:16:54Les islamo-gauchistes, pas les gens de gauche, tous les gens de gauche ne pensent pas comme
00:16:55ça.
00:16:56Non, ceux de tendance islamo-gauchiste n'acceptent pas que des personnes qui sont d'origine maghrébine,
00:17:02puisque là elle ne revendique que son athéisme, sortent de leurs conditions, ils veulent les
00:17:06enfermer dans cette condition victimaire, ils veulent leur dire de toute façon vous
00:17:10devez être avec nous...
00:17:11Un musulman ne peut pas critiquer l'islam, c'est pour ça qu'en gros il ne revendique
00:17:14pas...
00:17:15Et c'est ce qui est singulier, c'est d'ailleurs, et elle le dit très bien dans la tribune,
00:17:16elle dit, ma chère Blanche, mon cher Aymeric, sous-entendu comme à la France Insoumise,
00:17:21vous êtes vous des français depuis des générations, des millénaires, vous êtes dans la repentance,
00:17:26très bien, vous avez un complexe vis-à-vis de l'islam, très bien, mais ne plaquez pas
00:17:30sur moi vos complexes de bourgeois qui ont envie de se faire excuser de quelque chose.
00:17:35Et donc c'est assez juste de montrer qu'en permanence, c'est comme ces chroniqueuses
00:17:39de CNews à qui j'adresse toute ma solidarité, et pardonnez-moi du terme parce que voilà,
00:17:44c'est horrible, qu'on les traite sur les réseaux sociaux d'arabes de service.
00:17:47Et elles sont nombreuses, toutes les présentatrices, ou même la Christine Kelly, qu'on traite
00:17:53de bounties.
00:17:54C'est-à-dire qu'on dès qu'on sort du cercle de l'islamo-gauchisme, de la condition victimaire...
00:17:58Parce qu'elle a dialogué avec Éric Zemmour pendant un temps...
00:17:59Voilà, et bien on leur dit, vous n'avez pas le droit de sortir de ce cercle-là.
00:18:02Anne Durez.
00:18:03Oui, je souscris complètement à ce qui vient d'être dit et je pense que tout ce que révèle
00:18:09aussi ces polémiques, parce que ce sont des polémiques sérieuses, c'est l'incompréhension
00:18:17ou le refus de comprendre ce qu'est l'état de droit en France.
00:18:20Nos règles.
00:18:21Nos règles.
00:18:22C'est-à-dire qu'il y a encore beaucoup de personnes qui n'acceptent pas et qui refusent
00:18:29d'entendre que le blasphème est autorisé en France.
00:18:33On a le droit de dire du mal d'une religion, voire de dire...
00:18:36Ça ne fait peut-être pas plaisir à tel ou tel partisan de telle ou telle religion,
00:18:40mais c'est autorisé.
00:18:41Et puis j'ai aussi envie de dire qu'à partir du moment où on reste dans le cadre de l'état
00:18:45de droit qui est ma boussole, je suis juriste, je pense qu'il faudrait que chacun se pose
00:18:51des questions.
00:18:52On n'est pas obligé d'entendre ou de lire ce qui ne nous convient pas.
00:18:56Il n'y a pas des hauts parleurs comme ça.
00:18:58Vous dites on n'est pas obligé d'entendre.
00:19:00Pardon, je vais vous faire un...
00:19:01Ça peut vous paraître sembler tiré par les cheveux.
00:19:03Je vais rapprocher ça des États-Unis et de ce qu'on a vu hier.
00:19:06Hier tout de même, deux personnages ont parlé en permanence de Dieu et pour cause.
00:19:10Et quel personnage ? Donald Trump lui-même, mais aussi Joe Biden.
00:19:14Oui, mais ce que je veux dire, c'est que certains ici, en France, ramènent notre état de droit
00:19:20et notre philosophie politique à cette même vision où Dieu serait...
00:19:24Comme ils ramènent la notion de race qui vient des États-Unis et que nous avions réussi
00:19:27à abolir grâce à des gens comme Rocaille Adialo, ils remettent la race dans le débat.
00:19:32Nous avions sorti la race et la religion de notre débat et ils la ramènent par...
00:19:37On se prend le boomerang américain.
00:19:39En France, dans un tribunal, très rapidement, on jure, on lève la main, on jure de dire
00:19:45la vérité, rien que la vérité, toute la vérité dans une cour d'assises.
00:19:48Mais pas sur la Bible.
00:19:49Pas sur la Bible, pas sur le Coran, pas sur la Torah.
00:19:53On jure, voilà.
00:19:54Et nous sommes un état laïc, c'est peut-être difficile à accepter pour certains, mais
00:19:58c'est comme cela et c'est différent aux États-Unis.
00:20:01Il faut quand même prendre conscience, malgré tout, que notre modèle républicain est menacé
00:20:06alors qu'il est.
00:20:07C'est-à-dire qu'effectivement, on a encore le droit au blasphème dans notre pays, mais
00:20:11la liberté d'expression recule et les professeurs vous expliquent de plus en plus qu'ils n'osent
00:20:15plus aborder certains sujets, que malgré tout, il y a une intériorisation des peurs
00:20:20et du danger qui fait que, sans doute, que les humoristes aussi ne vont plus aussi loin
00:20:25qu'ils allaient avant dans la critique de la religion.
00:20:27Donc, manifestement, tout ce courant-là, si vous voulez, qui attaque notre République,
00:20:31qui attaque la laïcité, qui attaque nos valeurs, est en train d'avancer, ça c'est
00:20:34un fait.
00:20:35Et ensuite, pour revenir sur le courage de Sophie Arabe et de tous ceux qui font partie
00:20:38de ce mouvement qu'on appelle les ex-muslims, c'est-à-dire ces gens qui ont grandi dans
00:20:43un milieu religieux, fondamentaliste parfois, lié à l'islam et qui décident de s'en
00:20:49émanciper, eh bien, ce sont souvent des victimes de ces mouvements qui ne supportent
00:20:56pas qu'ils s'émancipent.
00:20:57Alors le modèle républicain serait en train de nous filer entre les doigts, ça c'est
00:21:01une chose, mais on va basculer dans la politique avec ce coup de gueule de Jonas Salade ce
00:21:07matin, avant qu'on en revienne à l'avenir dans les heures et dans les jours qui viennent
00:21:12de l'Assemblée Nationale.
00:21:13Jonas Salade.
00:21:14Alors moi c'est un coup de gueule, mais en même temps un encouragement à tous les
00:21:17leaders de la droite.
00:21:18Que ce soit Xavier Bertrand, que ce soit Hervé Morin, que ce soit Laurent Wauquiez, que ce
00:21:26soit Michel Barnier, que ce soit Jean-Louis Bourleau, David Lysnard, je peux en énoncer
00:21:29des tonnes.
00:21:30Je leur demande juste une chose, réveillez-vous.
00:21:32Réveillez-vous parce qu'en face, depuis une semaine, on a le droit à un épisode de Grolande
00:21:38dans lequel le Nouveau Front Populaire nous fait croire qu'ils ont gagné avec une vague
00:21:44énorme l'élection législative, nous désignent régulièrement des nouveaux premiers ministres,
00:21:50Huguette Bellou un jour, Olivier Faure le lendemain, Jean-Luc Mélenchon une autre fois,
00:21:54et la droite est apathique.
00:21:56Elle n'est même pas capable de...
00:21:58Vous dites à vos chefs, à vos leaders, on ne vous entend pas.
00:22:01Je leur dis réveillez-vous.
00:22:02On voit souvent des images de gens du NFP soudés ensemble, en train d'essayer de discuter
00:22:07les uns avec les autres autour d'une pizza ou autour d'un boulgour vegan.
00:22:10Je leur demande juste qu'ils accélèrent parce qu'en fait la France a besoin de droite.
00:22:14On dirait oui à un boulgour vegan, tu vas aller manger ça à midi.
00:22:17Vous savez fondamentalement, la difficulté c'est que la gauche ne baisse jamais la tête
00:22:22et la droite dans ce pays a une difficulté à montrer que, c'est Dominique Grenier qui
00:22:27l'a très bien montré, il a fait l'étude, la gauche aujourd'hui sur les législatives
00:22:31représente 27%, les droites représentent 47% et les leaders de droite sont apathiques.
00:22:37Je ne dirais pas du tout que les leaders de droite ne sont pas apathiques, ils ne sont
00:22:41pas d'accord sur la stratégie à mener, à savoir s'allier ou non avec Macron et
00:22:45là il y a deux lignes, il y a Dati qui dit rejoignez-nous, il faut qu'on réussisse
00:22:48à faire quelque chose ensemble, il y a la ligne Wauquiez qui dit non, nous n'allons
00:22:51pas rejoindre le paquebot macroniste qui de toute façon va couler et il y a encore une
00:22:55autre ligne, celle de Ciotti qui disait il faut s'allier au RN.
00:22:58Donc finalement en fait, si vous voulez, la droite n'a pas véritablement conçu sa stratégie
00:23:03parce qu'elle est éclatée.
00:23:04C'est un sacré argument que Noemi vient de nous scéner.
00:23:07Mais un argument sur lequel je suis d'accord, mais le NFP, ils étaient tous très pas d'accord
00:23:12aussi.
00:23:13Mélenchon mettant Rima Hassan et l'autre avec Luxman et ils se sont pris la tête.
00:23:19Mais la réalité c'est qu'au final ils arrivent à s'aligner pour aller chercher
00:23:22le pouvoir.
00:23:23Ce n'est pas un exemple au Nouveau Front Populaire, excusez-moi mais juste la droite
00:23:26c'est qui les chefs aujourd'hui ?
00:23:27Je viens de les en énoncer quelqu'un.
00:23:28On reprend le débat dans quelques instants, on va faire la place à la pub immédiatement
00:23:36et puis on revient avec les grands débats sur la tentative d'assassinat de Donald Trump
00:23:41et puis alors la politique en effet lancée par Johan Salah dans l'instant.
00:23:45Vous êtes sur Sud Radio, ce sont les grands débats de l'été, on vous retrouve dans
00:23:48quelques instants.
00:23:59Avec vous jusqu'à midi avec nos quatre débatteurs Jonas Haddad, Noemi Allioua, Anne Durez et
00:24:08Alex Darmon et on va revenir sur la façon dont vous avez vécu tous les quatre ces images
00:24:16hier.
00:24:17Comment d'ailleurs avez-vous été ? A quel moment est-ce que vous vous en êtes rendu
00:24:20compte ? Est-ce que vous avez filé sur une chaîne d'info continue pour essayer de voir
00:24:24l'image ? Parce qu'on se demande ce qui se passe quand même.
00:24:27Moi j'ai vu surgir tout d'un coup sur Tweet, sur mon compte, l'image de ce sang sur la
00:24:34joue de Trump.
00:24:35Je me suis dit tiens, il se passe quelque chose et pour cause.
00:24:37Oui et d'ailleurs on était en pleine nuit, en tout cas en France, et il était une heure
00:24:41du matin comme ça, à 1h du matin, vous étiez encore au lieu, vous regardiez.
00:24:44Oui, je rentrais d'une émission sur une chaîne d'info continue justement et je traînais
00:24:48sur les réseaux sociaux et j'avoue que je n'ai pas réussi à dormir, je suis restée
00:24:51de deux heures à attendre la suite des informations.
00:24:54Ah oui, carrément.
00:24:55Oui, parce que c'était bien sûr, c'est un événement qui va rentrer dans l'histoire,
00:24:59donc on a du mal à aller dormir quand on est en train de se rendre compte de ce qui
00:25:02vient de se passer.
00:25:03Et puis on a mis un petit peu de temps aussi d'être sûr qu'il allait bien, et puis l'enquête
00:25:09continue, il y a encore beaucoup d'éléments qu'on n'a pas, donc on a envie aussi de continuer
00:25:12à suivre cette histoire.
00:25:14Évidemment, c'est un moment important de la campagne américaine, de l'histoire.
00:25:18Alex Zarbon, on fait un petit tour rapide, à quelle heure vous l'avez su, comment vous
00:25:24en êtes rendu compte ?
00:25:25J'étais en train d'un dîner pour rien vous cacher, vous raconter un peu ma vie privée,
00:25:27je rentrais d'un dîner, je suis allé dans le taxi pour rentrer, et c'est vrai que j'ai
00:25:30vu sur X les alertes surgirent, et très vite, en plus on voit très vite l'image derrière.
00:25:36C'est trop tôt avec l'éclairage.
00:25:37L'image et ce réflexe que Donald Trump a en se touchant l'oreille, en se baissant immédiatement
00:25:43et tout.
00:25:44En fait, ça fait plein d'images dans votre tête à un moment donné, avec plein de réactions.
00:25:48Moi aussi, je vais raconter ma vie.
00:25:50J'étais à une soirée qui battait son plein et j'ai reçu un texto d'un ami qui vit,
00:25:54enfin qui est en partie à Washington, en partie de son temps, et en fait, j'ai regardé
00:26:00tout de suite...
00:26:01Et c'est lui qui vous alerte ? C'est lui qui vous a prévenu par SMS ?
00:26:04C'est lui qui m'alerte.
00:26:05Il est beaucoup sur les chaînes à solliciter, mais peu importe.
00:26:07Alors, la violence aux Etats-Unis, c'est dans leur culture malheureusement.
00:26:14Ce que j'ai regardé tout de suite, c'est sur Internet, ce qu'on disait, et la force
00:26:20de l'image, vous avez raison, elle est importante.
00:26:23Mais moi, j'ai retenu deux images, quasi, pas concomitantes, mais qui se sont succédées
00:26:28extrêmement rapidement.
00:26:29Lesquelles ?
00:26:30Le 100 ?
00:26:31Oui.
00:26:32Et ensuite, le point levé de Trump, et cette image-là, moi, je ne suis pas partisane de
00:26:38Trump, je ne suis pas une fan de l'individu, de l'ancien Président, pour autant, je dois
00:26:43dire que la puissance de l'image qui le donne insubmersible, c'est ça, cette image, face
00:26:50à un Biden affaibli, c'est du sacré com, dans ce qui lui est arrivé, c'est quand même...
00:26:56Et pourtant, c'est un photographe de l'AP, donc la Société 13, qui l'a prise, qui n'est
00:27:00pas une agence qui est particulièrement pro-Trump, c'est la force de l'image, c'est-à-dire
00:27:05que c'est l'instant qui a été capturé.
00:27:07La force de l'image, c'est important.
00:27:09Deux des plus grandes agences mondiales, Jean-Elisabeth, vous dormiez comme moi, ou vous étiez ?
00:27:14Je dormais, c'est ça.
00:27:16C'était dimanche matin.
00:27:18On s'en est rendu compte dimanche matin.
00:27:20Et immédiatement, il y a deux choses qui m'ont versé la tête, parce que nous sommes
00:27:24en 2024, et il y a 20 ans, il y a 30 ans, une image pareille, je pense que la réaction
00:27:29aurait été d'abord unanime, je pense que tout le monde aurait condamné.
00:27:32C'est le cas.
00:27:33Oui, c'est le cas, mais c'est pour ça que j'y viens.
00:27:36Et deuxièmement, il n'y avait pas autant de théories du complot, et je me suis dit
00:27:39attention, parce qu'on est dans un moment dans lequel, à la fois les Etats-Unis, mais
00:27:44aussi le monde occidental est très polarisé, et j'ai eu peur, parce que j'ai senti un
00:27:48petit moment de flottement, que pendant quelques heures, les gens disent « Ah, mais oui,
00:27:52bon, finalement, c'est Trump, c'est pas grave ». Et il y a eu un moment dans lequel
00:27:56je sentais, par exemple, j'ai eu des amis, moi j'ai tout de suite réagi en disant que
00:28:00la démocratie américaine, etc., ils m'ont dit « Mais qu'est-ce que t'as, tu soutiens
00:28:03Trump ? ». J'ai dit « Non, mais t'es bête ou quoi ? ». Enfin, c'est pas une
00:28:05question de soutenir Trump ou pas, c'est une question de s'associer au fait que la
00:28:08violence n'a pas sa place dans la politique.
00:28:09Et deuxièmement, je me suis dit « On est quand même en 2024, et donc vous allez voir
00:28:13toutes les théories complotistes qui auraient mis du temps à fleurir sur un autre attentat
00:28:18de ce type-là, il y a 20 ans, et là, immédiatement, vous avez vu des trucs un peu complètement
00:28:24délirants.
00:28:25Je vais vous citer un tweet qui m'a surpris hier, c'est celui de Jean-Marc Dumonté.
00:28:30Jean-Marc Dumonté, c'est un grand propriétaire et producteur de spectacles, de théâtres,
00:28:35le Théâtre Antoine, par exemple, à Paris, il produit des spectacles, et il est proche
00:28:39de Emmanuel Macron, et c'est un débatteur qui pourrait d'ailleurs être dans nos débats.
00:28:44Eh bien, il écrit « C'est très triste ce jour pour la démocratie américaine, la violence
00:28:48est abjecte dans un État de droit et c'est condamnable ». Bon, donc là, il est sur
00:28:52votre ligne, mais il ajoute « Mais quand la violence vient renforcer un candidat violeur,
00:28:56voleur, félon, tricheur, commanditaire de l'invasion du Capitole, c'est vrai, il y
00:29:00a eu le 16 janvier 2021, 6 morts quand même au Capitole, amis des dictateurs, on est accablés
00:29:06voilà ce que dit Jean-Marc Dumonté ». C'est un peu ce que vous redoutiez ?
00:29:10Ben, c'est ce que je redoutais, et d'ailleurs, Jean-Marc Dumonté se situe en faisant ça
00:29:13à la gauche de Sandrine Rousseau, parce que Sandrine Rousseau, qu'on accape de plein
00:29:17de mots, a eu des mots extrêmement clairs en dénonçant cela, et en ayant une pensée
00:29:21pour la personne qui est décédée, parce que je rajoute…
00:29:23Il y a que sur le sud radio que Jonas Haddad vient soutenir Sandrine Rousseau, c'est nouveau
00:29:26hein ! Et ce sera peut-être la seule fois, mais
00:29:28pour vous montrer qu'à un moment, il y a de l'extrême gauche, mais il y a parfois
00:29:31aussi de… Mais il a raison Jean-Marc Dumonté !
00:29:32C'est l'extrême centre.
00:29:33Ben non, mais ce qu'il dit là, il a raison !
00:29:34Tout de suite !
00:29:35Il a raison quoi !
00:29:36Tout de suite !
00:29:37Mais quel est le rapport avec la tentative d'assassinat ?
00:29:41Il n'y en a aucun !
00:29:42Il doit être combattu en tant qu'adversaire politique par ses adversaires, mais certainement
00:29:45pas d'une façon violente qui atteindre son intégrité physique, c'est ça le problème.
00:29:50Justement, les démocraties servent à pacifier les violences, à essayer d'organiser,
00:29:54si vous voulez, des contradictoires, des débats d'idées, des idées politiques qui s'affrontent,
00:29:59et tout ça sert normalement, justement, à faire en sorte qu'il n'y ait pas d'agression physique.
00:30:04Alors pour aller dans votre sens, je fais un peu de provocation, mais c'est pour nourrir
00:30:07le débat ici, pour aller dans votre sens, il y a quand même le sentiment aujourd'hui,
00:30:10alors que va s'ouvrir la convention républicaine, certes le rituel est très attendu, mais quand
00:30:15même, ça va avec la pothéose pour le candidat Trump, on a quand même le sentiment que du
00:30:20côté démocrate, un peu par défaut, et du côté républicain aussi, chez Trump, tout
00:30:26le monde est autour d'une seule thématique aujourd'hui, l'unité, l'unité, l'unité.
00:30:30Alors, est-ce que vous êtes d'accord avec cet idéal, Alexis Darmanin ?
00:30:32Alors oui, mais après, ça ne date pas de samedi, l'unité, même de la part de Donald Trump.
00:30:37Il faut quand même savoir que Donald Trump...
00:30:38Il a changé de discours, il le dit lui-même.
00:30:39Non, attendez, il a changé de discours, mais pas depuis samedi, encore une fois.
00:30:42Bah si, il le dit.
00:30:43Peut-être qu'il le dit, mais en tout cas, même dans son discours politique, dans son
00:30:46discours de campagne, ça fait plusieurs semaines que Donald Trump prend un petit virage, genre
00:30:51on va apaiser, tout le monde va redescendre d'un cran, grâce à une femme qui commence
00:30:55à se faire connaître, qui s'appelle Suzy Wiles, qui est sa nouvelle directrice de
00:30:57campagne aux Etats-Unis, et qui adoucit le discours.
00:31:01Pourquoi ?
00:31:02Parce qu'ils veulent absolument s'éloigner de ce qui s'est passé au Capitole il y a
00:31:04quatre ans.
00:31:05Parce qu'ils veulent absolument s'éloigner de la campagne de 2016.
00:31:07Ils veulent qu'on l'oublie, ça.
00:31:09Ils veulent le normaliser.
00:31:10Je ne vais pas dire comme Hollande, mais pas loin, ils veulent faire en sorte que Donald
00:31:13Trump soit beaucoup plus calme, beaucoup plus tranquille, mais vous voyez bien que quelques
00:31:17fois quand même, il y a des sauts d'humeur qui ressortent, mais qui vont le servir.
00:31:22Quand vous voyez, on en parlait tout à l'heure, vous voyez l'image de Donald Trump qui se
00:31:27baisse, se relève, et il est dans un moment politique extraordinaire à ce moment-là.
00:31:31Extraordinaire ce moment.
00:31:32Il se relève et avant de partir il dit « Wait, wait, wait, fight, fight, fight ». Vous allez
00:31:36voir que dans les heures qui viennent, des t-shirts vont sortir, des mugs, comme il sait
00:31:40faire, il va imprimer sa marque sur cette campagne, il va se servir de ce drame, parce
00:31:44que c'est un drame, un attentat politique, ça reste un drame, une tentative d'attentat
00:31:47politique, ça reste un drame, il va s'en servir pour se renforcer.
00:31:51Mais ce discours d'unité et de faire en sorte qu'on rassemble le peuple américain, ça
00:31:55fait plusieurs semaines que Donald Trump travaille dessus.
00:31:57Mais de quoi il a peur, Donald Trump, finalement, et sa directrice de la communication, la nouvelle
00:32:02que vient de citer Alex Darmand, il a peur qu'au fond, en face de lui, la source de
00:32:06toute la violence politique aux Etats-Unis, avec le Capitaine George.
00:32:10Je pense aussi qu'il a peur que lui échappe la victoire qui lui est promise, parce qu'il
00:32:15y a un éléphant dans la pièce dont on ne parle pas, c'est Joe Biden.
00:32:19Les débats, ça fait de la peine pour la démocratie américaine, qui est une grande
00:32:25démocratie.
00:32:26Et si vous voulez, quand on voit le niveau de Joe Biden, on se demande s'il ne devrait
00:32:32pas y avoir des procédures, il y a une procédure d'impeachment, mais d'incapacité.
00:32:36Et vous avez vu même George Clooney et un certain nombre de donateurs, la semaine dernière,
00:32:41qui disent, s'il vous plaît, retirez-vous, parce qu'en fait, ils se disent, même nos
00:32:48valeurs politiques ne peuvent pas être représentées par quelqu'un qui est à bout.
00:32:52Moi, je ne serais plus mesurée sur la volonté de l'ancien président Trump de jouer la carte
00:32:59de l'unité.
00:33:00Et c'est pour ça que j'ai commencé ma réaction, j'allais dire à chaud, et qui était celle
00:33:05que j'ai eu à chaud samedi, était de rappeler ces deux images.
00:33:09Je ne sais pas si un individu, et a fortiori quand on est un leader, on se refait.
00:33:15Petite comparaison avec la politique française actuelle.
00:33:18On dit qu'on veut changer, qu'on va changer, est-ce qu'on change fondamentalement ? Je
00:33:23n'en suis pas certaine.
00:33:24Donc, à court terme, cet épisode, enfin, cet accident tragique peut probablement servir
00:33:31Donald Trump, victime, c'est un fait, les armes, hélas, elles circulent depuis tellement
00:33:37de décennies, même le président Obama a voulu s'attaquer à la vente des armes.
00:33:42Il n'y est pas parvenu parce que c'est culturel, on offre des armes à ses enfants, des 12 ans,
00:33:50des 11 ans, des 12 ans.
00:33:51La constitution empêche de restreindre cette liberté de circulation et de port des armes.
00:33:57Donc, à court terme, je pense que Donald Trump, c'est un fighter, n'est-ce pas ? Un combattant,
00:34:02il va être investi demain.
00:34:03Mais à moyen terme, je pense que la donne pourrait changer parce que va-t-il jouer la
00:34:08carte de l'unité comme il le souhaite ? Et Biden, sera-t-il maintenu ou pas ?
00:34:12Tout ça, ce sont des éléments...
00:34:13Alors, est-ce que la donne va changer ? On se posera la question dans un instant.
00:34:16Je pense qu'il y a des questions ouvertes.
00:34:17Restez avec nous sur Sud Radio, c'est les grands débats de l'été.
00:34:20Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:34:24Je voulais vous dire que j'apprécie vraiment Sud Radio sans quoi vous flatter parce que
00:34:28vous êtes les seuls quasiment qui êtes capables d'inviter des personnalités qui ont des points
00:34:31de vue différents.
00:34:32Sud Radio, parlons vrai.
00:34:35Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:34:40Quatre débatteurs pour se poser une question totalement paradoxale ce matin sur Sud Radio.
00:34:46Il n'y a qu'ici qu'on fait ça, au fond.
00:34:48On va se demander si la tentative d'assassinat, l'attentat ce week-end contre la personne
00:34:55de Donald Trump, si finalement, ça ne pourrait pas lui coûter l'élection, si ça ne pourrait
00:34:59pas être bon pour le camp Biden.
00:35:01Alors, vous me voyez venir, c'est un peu lourd comme provocation, mais endurace quand même.
00:35:04Au fond, la question, on peut se dire, si le personnage de Donald Trump apparaît comme
00:35:11un personnage qui engendre la violence, ça peut faire peur, peut-être aux Américains,
00:35:15ça peut être une première raison.
00:35:16C'est peut-être pour ça d'ailleurs que, comme nous le disait Alex Orban tout à l'heure,
00:35:19Donald Trump essaye d'adoucir son image.
00:35:23Je ne suis pas sûre que cette tentative d'assassinat de Donald Trump lui coûte son élection.
00:35:28La violence, on le disait il y a un instant, est inhérente à la culture des Etats-Unis,
00:35:33à l'histoire des Etats-Unis.
00:35:35Souvenons-nous, avant Kennedy, il y a eu un certain nombre de présidents américains
00:35:39qui malheureusement ont été assassinés, on ne va pas tous les citer, mais il y a eu
00:35:43notamment Abraham Lincoln, il y a eu James Garfield au XIXe siècle, il y a eu McKinley,
00:35:49ce sont des présidents qui ne sont peut-être pas très connus au début du XXe siècle.
00:35:53Reagan, souvenons-nous, a été victime du tentative d'assassinat.
00:35:56Donc la violence, un, elle est inhérente à l'histoire et à la culture des Etats-Unis.
00:36:01Deux, venons en France un instant, il y a eu quand même un certain nombre d'élus,
00:36:06des dizaines d'élus qui ont été victimes d'agressions.
00:36:08Donc il ne faut pas tout mélanger, mais malheureusement la violence, elle est inhérente à notre société.
00:36:14Maintenant, est-ce que ça va coûter sa victoire à Donald Trump ?
00:36:16Je le disais aussi il y a un instant, ça dépend des facteurs de ce qui va émerger
00:36:21dans les semaines et jours à venir.
00:36:23Est-ce que Biden va se maintenir ou pas ?
00:36:25Il a été un bon président, c'est vrai, c'est vrai.
00:36:28Et si Biden se révèle encore violent à la fois dans ses comportements,
00:36:32n'oublions pas qu'il a encouragé la montée au Capitole.
00:36:36Donald Trump.
00:36:38Et c'est quand même problématique.
00:36:40Je trouve quand même qu'il y a deux différences par rapport à ce qui se passait avant.
00:36:43On a cité les noms de présidents qui ont pu être attaqués.
00:36:46D'abord à assassiner, d'abord à l'époque il n'y avait pas une telle sécurité.
00:36:50Donc pour aujourd'hui attaquer quelqu'un, c'est vraiment quelque chose de lourd.
00:36:54Deuxièmement, ce que je trouve aussi, c'est que par rapport à ce qui se passait avant,
00:36:57en gros on avait dit que les républicains c'est le centre droit
00:37:00et les démocrates c'est le centre gauche.
00:37:03Tout s'est polarisé aux Etats-Unis.
00:37:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui la droite est plus à droite,
00:37:07la gauche est plus à gauche, elle est plus woke, etc.
00:37:09Et donc en fait, il y a une forme de combat entre le bien et le mal.
00:37:13Et vous entendez parfois des gens de gauche vous parler de la droite américaine et vice-versa.
00:37:17De la droite américaine vous parlez de la gauche américaine.
00:37:19Pour eux, les uns et les autres sont le diable.
00:37:22Il y a des dimensions religieuses.
00:37:24Quand vous écoutez les discours régulièrement qui sont imprégnés de cette religiosité,
00:37:29les uns contre les autres...
00:37:31On est dans une radicalité binaire.
00:37:33De plus en plus binaire.
00:37:34Et donc du coup ça favorise les comportements violents puisqu'on se dit
00:37:36si je ne fais pas cet acte-là, c'est le diable qui arrive au pouvoir.
00:37:39Et vice-versa.
00:37:41Honnêtement, moi je ne crois pas une seule seconde que Trump peut perdre l'élection américaine.
00:37:47Je prends le pari aujourd'hui.
00:37:49D'ailleurs je ne le croyais pas avant.
00:37:50Sauf si par exemple demain les démocrates arrivent à se séparer de Biden.
00:37:54Ils mettraient qui à la place ?
00:37:56La seule qui aurait la popularité suffisante ce serait Michelle Obama.
00:37:59Mais elle a dit clairement qu'elle ne voulait pas y aller.
00:38:01L'autre solution ce serait Kamala Harris, la vice-présidente.
00:38:05Mais elle n'est pas du tout populaire.
00:38:07Donc il n'y a pas d'option sur la table qui serait capable de concurrencer véritablement Donald Trump.
00:38:12Et puis Noemi, faire une campagne pour Michelle Obama,
00:38:14faire une vraie campagne politique, c'est pas non plus que de la popularité.
00:38:17Surtout aux Etats-Unis.
00:38:18Il faut quand même vous dire une chose, c'est qu'aux Etats-Unis,
00:38:20lors de la dernière élection présidentielle en 2020,
00:38:23Donald Trump avait fait plus de voix en termes de nombre qu'en 2016.
00:38:27Ça c'est une réalité, d'accord ?
00:38:28Donc là il revient quatre ans après, au summum de sa popularité,
00:38:32il y a cette tentative d'attentat qui vient de le toucher.
00:38:35Il est quasiment, franchement, imbattable.
00:38:38Et puis on parle de son rythme, de sa prise de parole, son appel au calme.
00:38:44Vous avez vu son interview ce matin dans un journal américain ?
00:38:47New York Post.
00:38:48Donald Trump, où il dit que c'est quasiment divin,
00:38:52que c'est Dieu qui l'a sauvé,
00:38:54que c'est Dieu qui a décidé qu'il serait là encore aujourd'hui.
00:38:58Il est, pour le moment, franchement...
00:38:59Il a une dimension messianique sur laquelle il est ravi.
00:39:01En termes de communication, quand il parle aux Américains, il est irréprochable.
00:39:04Parce qu'il fait appel à cela.
00:39:05C'est important pour les Américains, le côté divin, le côté religieux.
00:39:08Et moi je trouve que, pour le moment, c'est un sans-faute.
00:39:11Première réaction, on appelle à l'unité, on appelle au calme.
00:39:14Deuxième réaction, je suis un peu un super-héros et c'est grâce à Dieu que je suis là.
00:39:17Je partage le pronostic d'Alex Darmon.
00:39:19Vous prenez le pari aussi sur celui de Radioulas ce matin ?
00:39:21Oui, je prends le pari, bien sûr.
00:39:22Mais même, si vous voulez, avant cette tentative d'assassinat,
00:39:25il est déjà extrêmement populaire.
00:39:27Il est déjà très favori pour la Maison Blanche au cours des élections
00:39:30qui auront lieu en novembre prochain aux Etats-Unis.
00:39:33Il est déjà au cœur du système.
00:39:35Il y a eu le débat, si vous voulez, entre Biden et Trump.
00:39:39Le dernier débat a été une catastrophe pour Biden.
00:39:41Et tous les démocrates, les grands éditorialistes du New York Times,
00:39:43qui sont d'ordinaire très favorables à Biden,
00:39:46ont vu et affirmé et écrit que Trump l'avait emporté très haut la main, si vous voulez.
00:39:51Par la faiblesse de Biden, Trump, si vous voulez, se surélève
00:39:55et serbe bien avant cette tentative d'assassinat.
00:39:57Cet événement-là va encore le servir
00:39:59et va encore en faire une sorte de symbole, de miraculer.
00:40:02L'homme qui se dit constamment qu'on veut l'abattre,
00:40:05cette fois-ci on veut l'abattre de façon extrêmement claire
00:40:08et pas uniquement symbolique.
00:40:09Donc ça va aussi alimenter et nourrir son narratif d'homme providentiel.
00:40:15Il me semble là qu'il est évident qu'il va être élu en novembre prochain.
00:40:20Il y a quelques autres éléments en faveur de Donald Trump
00:40:23et peut-être voire probablement de sa victoire.
00:40:25Il ne faut pas oublier qu'il y a une cour suprême
00:40:28qui l'a fait basculer du côté républicain.
00:40:32Ensuite, la peine qui devait être prononcée à son encontre
00:40:35dans l'affaire de Stormy Daniels.
00:40:40La peine a été différée au mois de septembre.
00:40:42Et enfin, ça a été très bien dit, qui pour remplacer éventuellement Biden.
00:40:46Bon, moi je ne crois pas une seconde en Michelle Obama.
00:40:49Elle n'a pas envie de retourner à la maison blanche et de faire de la politique.
00:40:53Et puis surtout Kamala Harris, malheureusement,
00:40:55Biden ne lui a donné aucune place.
00:40:58Il lui a donné à gérer un dossier qui est un dossier explosif, l'immigration.
00:41:02Mais en dehors de cela, ça n'a pas permis d'attirer dans le camp démocrate
00:41:06les voix des Noirs, les voix des Hispaniques.
00:41:10Là, on est un peu du côté du camp démocrate, on est un peu bloqué.
00:41:13Donc Trump apparaît comme le victorieux.
00:41:15On verra comment il se comporte ensuite.
00:41:17Puis dans la culture américaine, la réussite, à quel prix ?
00:41:20On pourra en débattre.
00:41:22Mais la réussite, le leadership, le charisme, ça a été très bien dit,
00:41:26à côté d'un Biden qui est affaibli.
00:41:28Mais ça ne vous inquiète pas ce côté messianique, délirant ?
00:41:32Disons finalement, je suis l'envoyé de Dieu.
00:41:34Parce que c'est ce que dit dans le New York Post ce matin Donald Trump.
00:41:39Je suis l'envoyé de Dieu.
00:41:40Oui, mais par quoi terminent tous les meetings aux Etats-Unis par God bless America ?
00:41:43Par quoi commencent même les musiciens ?
00:41:45Par quoi les artistes, lorsqu'ils ont un Grammy Awards,
00:41:49commencent Dieu merci ?
00:41:51Donc en fait, nous ça nous semble dingue,
00:41:53mais en fait c'est totalement imprégné dans la culture américaine,
00:41:56et c'est assez légitime.
00:41:58Deuxièmement, vous savez en fait, aujourd'hui,
00:42:00la chrétienté, le christianisme recule dans le monde,
00:42:03sauf dans une communauté, c'est l'évangélisme,
00:42:06et qui est très fort aux Etats-Unis.
00:42:08Et vous avez notamment Jim Casievel,
00:42:10je ne sais pas si vous voyez qui c'est.
00:42:11C'est un des protestants évangélistes.
00:42:12Qui a été l'incarnation de Jésus dans le film sur la passion,
00:42:19qui a dit, Dieu protège Trump.
00:42:22Et donc c'est-à-dire qu'en gros, la mécanique...
00:42:25C'est-à-dire qu'un des grands leaders protestants évangélistes, vous voulez nous dire,
00:42:28aujourd'hui affirme qu'il...
00:42:31L'acteur qui a joué Jésus.
00:42:33Et qui a été vu par des dizaines et des dizaines de millions d'Américains,
00:42:36dit, voilà, moi je l'affirme.
00:42:38J'ai des infos du ciel, Trump est protégé par le ciel.
00:42:40Et donc si vous voulez, c'est ça qui est en train de s'affirmer.
00:42:42Et donc dans ce combat binaire du bien et du mal,
00:42:45qui est perçu par certains Américains,
00:42:47ça va même décupler les militants de Trump.
00:42:50C'est-à-dire qu'en gros, ils vont se dire,
00:42:52ok c'est bon, là on a l'approbation, entre guillemets, céleste.
00:42:54Et je vous assure, j'ai regardé ça, cette nuit pour le coup,
00:42:57parce que j'ai loupé, c'est de samedi à dimanche.
00:43:00Je me suis rattrapé de dimanche à lundi.
00:43:02Je me suis rattrapé de dimanche à lundi.
00:43:04Et la puissance de l'évangélisme aux Etats-Unis
00:43:09va faire que ça va décupler la mobilisation.
00:43:11Mais d'autant que cette tentative d'assassinat,
00:43:13elle a quand même complètement une symbolique christique.
00:43:16On est dans le sacrifice, on est dans l'idée de l'homme blessé
00:43:19qui se relève et qui continue d'affirmer,
00:43:22si vous voulez, ses valeurs, ses combats.
00:43:25Tout ce narratif-là,
00:43:28cette tentative d'assassinat
00:43:30va complètement alimenter son image.
00:43:33Et puis ça parle, vous savez, c'est les images de Pieta.
00:43:36Si vous regardez l'image qui a été prise par le journaliste de l'AP,
00:43:40vous avez quelque chose de christique
00:43:42qui parle, qui va parler à toute la communauté évangélique, évidemment,
00:43:45et chrétienne plus largement.
00:43:47Pour aller dans votre sens,
00:43:48je ne citerai pas son nom ni l'antenne en question,
00:43:51parce que c'est des concurrents d'abord,
00:43:52mais surtout parce qu'il perdrait son crédit
00:43:55dans tout son univers de gauche, d'intello de gauche.
00:43:57J'ai entendu un grand intello de gauche journaliste ce matin
00:44:00sur une station de radio concurrente
00:44:02qui disait, mais il a été physiquement admirable.
00:44:05L'adjectif admirable a été repris à plusieurs reprises.
00:44:09C'est-à-dire que même, en effet,
00:44:11les intellos de gauche ici, en France,
00:44:13certains d'entre eux, en tout cas,
00:44:15ont reconnu qu'il y avait une attitude physique.
00:44:18La Pieta, vous dites,
00:44:19bon, on ne va peut-être pas comparer avec la Pieta,
00:44:22mais en tout cas, oui,
00:44:24il y a une image très puissante
00:44:26d'un personnage qui dit, on y va, on y retourne.
00:44:28Les photos vont rentrer dans l'histoire,
00:44:30mais on le verra ça avec le temps.
00:44:32On verra si vraiment ça peut imprimer, si ça aide.
00:44:34Et comme on verra aussi avec le temps,
00:44:36une chose, c'est qu'il faudra quand même qu'on nous explique
00:44:38comment un ancien président des Etats-Unis,
00:44:40candidat, ex-candidat,
00:44:42et futur président des Etats-Unis,
00:44:44n'a pas été protégé normalement.
00:44:46La bulle n'était pas efficace.
00:44:48La polémique commence à naître.
00:44:50On en reparlera peut-être demain
00:44:52avec vos camarades débatteurs.
00:44:54Vous, vous restez avec nous tous les quatre, si vous voulez bien.
00:44:56Pour la suite de nos grands débats de l'été,
00:44:58on va revenir sur la situation politique en France.
00:45:00C'est une semaine stratégique,
00:45:02en effet, avec la réunion
00:45:04de l'Assemblée nationale qui va se tenir
00:45:06dans les heures qui viennent, dans les jours qui viennent.
00:45:08Ça se réunit déjà en ce moment même.
00:45:10Et puis, le président Macron, demain,
00:45:12doit prendre acte, clairement,
00:45:14et j'allais dire définitivement,
00:45:16de la démission de Gabriel Attal.
00:45:18On y revient avec nos débatteurs. Ce sont les débats de l'été.
00:45:20Restez avec nous sur Sud Radio.
00:45:28Les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:45:34Jusqu'à midi, avant qu'on revienne
00:45:36avec Joseph Ruiz sur les Jeux olympiques,
00:45:38nouveau rendez-vous,
00:45:40les JO dans tous leurs états sur Sud Radio.
00:45:42Ça, ce sera de 12h à 13h.
00:45:44Avant, nous sommes avec nos quatre débatteurs.
00:45:46Jonas Haddad, avocat,
00:45:48mais aussi élu LR au conseil régional
00:45:50de Normandie.
00:45:52Cette belle région, évidemment.
00:45:54Vous avez compris que je connaissais un petit peu et que je suis un peu de là-bas.
00:45:56Jonas Haddad, donc.
00:45:58Alex Darmon, qui est avec nous, journaliste politique.
00:46:00Sa chaîne YouTube, Les Indécis.
00:46:02Anne Durez, avocate, l'association Femmes de loi,
00:46:04que vous présidez.
00:46:06Et Noémie Allua, journaliste essayiste,
00:46:08auteure de La Terreur, Jusque sous nos draps.
00:46:10Deux avocats, deux journalistes,
00:46:12deux femmes, deux hommes, disais-je tout à l'heure.
00:46:14Alors, la politique française,
00:46:16Jonas, vous avez sauté dans le chaudron,
00:46:18si j'ose dire, pas celui de la flamme
00:46:20devant l'hôtel de ville de Paris,
00:46:22mais vous avez sauté dans le chaudron en nous disant
00:46:24que j'appelle les patrons de la droite à se réveiller,
00:46:26à montrer qu'ils sont là, à la manœuvre.
00:46:28Bon, il y en a qui ont été à la manœuvre ce week-end.
00:46:30C'est Ensemble, Renaissance,
00:46:32le parti du Président de la République.
00:46:34Finalement, ils s'étaient battus un peu
00:46:36avec Darmanin et Borne pour savoir qui serait le patron.
00:46:38Et puis, au dernier moment,
00:46:40il n'y en a plus qu'un qui est candidat,
00:46:42Gabriel Attal, il est élu, c'est payé.
00:46:44C'est-à-dire qu'eux, ils sont en ordre de bataille.
00:46:46Alors que, du côté du Front Populaire,
00:46:48du nouveau Front Populaire,
00:46:50c'est plutôt encore la bataille,
00:46:52j'oserais dire, la baston, ce matin.
00:46:54Anne Durez ?
00:46:56Oui, en effet, je pense que cette semaine, elle va être très intéressante
00:46:58parce qu'on s'intéresse tous
00:47:00comme citoyens, évidemment, à la vie démocratique
00:47:02de notre pays, mais on ne connaît
00:47:04peut-être pas très bien le fonctionnement
00:47:06de l'Assemblée Nationale.
00:47:08Je vous coupe, Anne, parce que ça tombe.
00:47:10On me dit à l'instant qu'Emmanuel Macron,
00:47:12le Président de la République, convoque
00:47:14un Conseil des ministres demain, à la même heure,
00:47:16à 11h30 à l'Elysée.
00:47:18Et après ce Conseil, normalement,
00:47:20il devrait prendre acte de la démission
00:47:22de Gabriel Attal, c'est-à-dire que la France
00:47:24ne devrait plus avoir de gouvernement
00:47:26demain, après le Conseil des ministres.
00:47:28Alors, allez-y, dites-nous.
00:47:30C'est une chose d'accepter la démission
00:47:32de son Premier ministre,
00:47:34qui la lui présentera, c'en est une autre que de ne plus avoir
00:47:36de gouvernement. D'abord, pour la continuité
00:47:38de l'État, on ne peut pas ne pas avoir de gouvernement.
00:47:40Ou alors, le Président de la République
00:47:42ferait jouer l'article 16 de la Constitution
00:47:44et exercerait les pleins pouvoirs,
00:47:46ce qui, de mon point de vue, ne se produira pas
00:47:48parce qu'on n'est pas dans ces circonstances.
00:47:50Non, mais là, qu'est-ce qui peut se passer ? Parce que c'est déjà en mode dégradé.
00:47:52On sait déjà qu'il n'a plus de pouvoir, Gabriel Attal.
00:47:54On sait déjà que c'est un Premier ministre qui gérait
00:47:56les affaires courantes. Donc là, c'est les affaires à faire,
00:47:58à faire sous courante.
00:47:59Oui, c'est ça. Mais est-ce qu'il y a tant de décisions que cela
00:48:01à prendre dans le courant de l'été ?
00:48:03Ah, quand même ! Et j'y vais où ?
00:48:05Oui, justement.
00:48:07Mon pronostic, puisqu'on évoquait
00:48:09quelques pronostics il y a un instant
00:48:11sur d'autres sujets.
00:48:12Qu'est-ce qui risque de se passer demain ?
00:48:13Mon pronostic, c'est que
00:48:15le Président de la République va accepter la démission
00:48:17du Premier ministre, tout en le
00:48:19maintenant pour assurer
00:48:21la continuité de l'État
00:48:23dans des circonstances un peu
00:48:25spécifiques, puisque les JO vont se tenir
00:48:27jusqu'en septembre. Il y a les Jeux
00:48:29Olympiques et Paralympiques, ce qui
00:48:31permettra d'assurer une certaine continuité.
00:48:33Les dossiers sont connus, la coordination...
00:48:35Je trouve que Gabriel Attal n'en a pas envie.
00:48:37Mais ce n'est pas parce qu'on est
00:48:39démissionnaire qu'on ne peut pas rester au gouvernement.
00:48:41L'avantage d'être démissionnaire, si je puis dire,
00:48:43c'est que Gabriel Attal et
00:48:45d'autres ministres
00:48:47qui resteront ministres pour la continuité de l'État...
00:48:49Ils sont députés, ils veulent revenir à l'Assemblée, il y a des règles.
00:48:51Justement, ils auront la capacité de voter.
00:48:53Et comme, ils auront la capacité
00:48:55de voter en tant que députés.
00:48:57Donc en tant que démissionnaires, ils vont
00:48:59assurer au sein du gouvernement, qui de mon
00:49:01point de vue va rester en place, la continuité
00:49:03de l'État, notamment pendant les JO.
00:49:05Avec, on l'espère,
00:49:07pas grand-chose qui passera.
00:49:09Il n'y aura pas d'administratif qui signe simplement des décisions
00:49:11opérationnelles, mais sans changer
00:49:13l'état du pays.
00:49:15Et comme des élections vont se tenir
00:49:17cette semaine importante.
00:49:19Élections du président et de la présidente de l'Assemblée.
00:49:21Élections des présidents de commissions.
00:49:23C'est crucial.
00:49:25La vie parlementaire va reprendre le dessus
00:49:27à partir du mois de septembre, peut-être même avant.
00:49:29Et là, c'est crucial et c'est important
00:49:31pour la vie démocratique et parlementaire.
00:49:33Mais il n'y a pas de contradiction avec l'idée de Gabriel Attal
00:49:35qui n'a pas envie, qui a envie d'être à l'Assemblée,
00:49:37peut-être même envie, dit-on, d'être candidat au
00:49:39perchoir, c'est-à-dire à la présidence de l'Assemblée.
00:49:41Je ne crois pas une seconde, candidat au perchoir, Gabriel Attal.
00:49:43Mais bon, après, à voir.
00:49:45C'est le foutoir, en réalité.
00:49:47On est effectivement en pleine période des Jeux Olympiques.
00:49:49Vous avez un gouvernement qui n'est pas
00:49:51vraiment un gouvernement, mais qui va quand même
00:49:53gouverner les affaires courantes. Bref.
00:49:55Personne ne comprend rien. Mais pourquoi ?
00:49:57Parce que personne ne met du sien dans cette
00:49:59histoire. Mais que ce soit la majorité
00:50:01présidentielle, enfin l'ex-majorité
00:50:03présidentielle, ou, demain,
00:50:05le Nouveau Front Populaire. Enfin, il faut quand même
00:50:07regarder l'ensemble du paysage politique
00:50:09et vous rendre compte de quoi. Ça fait une semaine,
00:50:11une semaine, que le Nouveau Front Populaire
00:50:13nous dit qu'ils vont trouver un candidat.
00:50:15Ils nous donnent des noms qui déroulent,
00:50:17mais personne n'est jamais d'accord. Ce qui prouve une chose...
00:50:19Il y a eu Guedbelot... Non, mais personne n'était d'accord.
00:50:21Enfin, il y en avait deux... Ils étaient tous d'accord sur le PS.
00:50:23Non, mais les écologistes et la France Insoumise,
00:50:25et le Parti Communiste
00:50:27un petit peu, parce que c'est une candidate qui vient de chez eux,
00:50:29mais le PS n'était pas d'accord. Très bien.
00:50:31Donc, eux, ils ne sont pas d'accord.
00:50:33Ils ont pris les choses dans le mauvais sens.
00:50:35Maintenant, ils nous disent, on va attendre,
00:50:37on va d'abord choisir le candidat au perchoir
00:50:39pour le Nouveau Front Populaire, avant de choisir le Premier ministre.
00:50:41Ça veut juste dire qu'en fait, ils ne pourront jamais gouverner.
00:50:43Parce que s'ils gouvernent et qu'ils arrivent
00:50:45à se mettre d'accord sur un nom au Nouveau Front Populaire,
00:50:47au bout d'une semaine ou quatre, cinq jours,
00:50:49ça tombera. Et donc, ça, c'est la part du Nouveau Front Populaire.
00:50:51Et de la part de la majorité, ensemble,
00:50:53ou ce que tu disais tout à l'heure, Jonas, des Républicains,
00:50:55il n'y a pas d'alliance non plus,
00:50:57il n'y a pas de coalition possible.
00:50:59Demain, en fait, la France est bloquée, ingouvernable.
00:51:01Vous avez un seul parti, en ce moment,
00:51:03qui joue le jeu,
00:51:05qui ne parle pas, en tout cas,
00:51:07c'est le Rassemblement National.
00:51:09On n'a pas la culture
00:51:11du compromis dans notre pays.
00:51:13On n'est pas habitué à ce qu'on est en train de vivre.
00:51:15Il y a, si vous voulez, avec cette tripartition de la vie politique,
00:51:17tous les systèmes
00:51:19auxquels on est habitué ne fonctionnent plus.
00:51:21Et donc, il va falloir changer quelque chose.
00:51:23Il va falloir aussi que les partis apprennent
00:51:25beaucoup plus
00:51:27à faire des compromis. Et ça, pour l'instant,
00:51:29on n'y est pas habitué. C'est le blocage auquel
00:51:31on est en train d'assister. C'est le problème de la
00:51:33Vème République. C'est que la Vème République
00:51:35n'est pas faite pour ce à quoi
00:51:37nous assistons aujourd'hui.
00:51:39– Parce que c'est les arguments, pardon Noémie,
00:51:41qu'on entendait la semaine dernière.
00:51:43Mais finalement, comme l'a très bien
00:51:45souligné à l'instant Alex Darmon,
00:51:47il y a quand même deux forces politiques qui,
00:51:49elles, finalement, rentrent dans les clous
00:51:51et fonctionnent avec les institutions.
00:51:53C'est Ensemble qui a désigné
00:51:55la crise de légitimité. Si on donnait le pouvoir
00:51:57à ces deux groupes-là
00:51:59qui ont été rejetés dans les urnes
00:52:01au cours des deux dernières élections, ce serait
00:52:03donner le pouvoir à un parti qui a été
00:52:05complètement rejeté et à un
00:52:07autre qui est aujourd'hui minuscule dans les urnes,
00:52:09à savoir les Républicains. Je suis navrée.
00:52:11Il faut écouter aussi
00:52:13ce qui a été dit dans les urnes.
00:52:15Les urnes, aujourd'hui, publicitent d'autres partis
00:52:17qui s'excluent. C'est ce qui rend difficile
00:52:19aujourd'hui une coalition. Mais on ne peut pas faire comme
00:52:21s'il n'y avait pas eu ces élections. On ne peut pas
00:52:23payer et balayer les résultats des urnes.
00:52:25Alors, là
00:52:27où je ne suis pas d'accord, c'est qu'aujourd'hui, quand on met
00:52:29le nouveau Front populaire, ils sont à 180.
00:52:31Donc, bien loin des 289 qui sont
00:52:33annoncés. Donc, ils n'ont pas gagné.
00:52:35Ils n'ont pas la majorité.
00:52:36Les 289, c'est la majorité absolue.
00:52:38Et ils sont à 180.
00:52:39Donc, ils en sont très loin.
00:52:41C'est-à-dire que même si eux voulaient gouverner, ils auraient besoin
00:52:43du bloc d'Ensemble, c'est-à-dire de ceux de Macron.
00:52:45Et de la même façon, si Macron voulait continuer à gouverner
00:52:47comme il le faisait, il aurait besoin de la droite
00:52:49des Républicains. Deuxièmement, ce que je voulais
00:52:51vous dire aussi, c'est que ce qui est dingue, c'est que
00:52:53le Président lui-même ne prend pas les rênes du pays.
00:52:55S'il dit que c'est le chef de l'État, il faut
00:52:57qu'il cheffe. Et vous savez...
00:52:59Il y a un Conseil des ministres qui vient de convoquer...
00:53:01Oui, mais regardez, quand il a voulu
00:53:03dissoudre, il a su cheffer. Il a imposé
00:53:05une décision. La semaine dernière, il a fait une lettre
00:53:07au pays. Qu'est-ce qui s'est passé
00:53:09depuis ?
00:53:10Il attend de voir.
00:53:12Alors, pour le coup, pardon, mais c'est
00:53:14contraire à ce que nous dit Noemi à l'instant.
00:53:16Noemi nous dit qu'il faut qu'on change de culture politique.
00:53:18Il change de culture politique, il s'adapte, il laisse
00:53:20venir et il observe la façon
00:53:22dont les groupes vont se constituer ou pas à l'Assemblée.
00:53:24Oui, mais le problème de la politique, c'est que ça ne peut pas
00:53:26être que Darwiniste. On disait tout à l'heure qu'il va faire un gouvernement
00:53:28d'affaires courantes. Mais s'il fait un gouvernement d'affaires courantes,
00:53:30ce qu'il va se passer...
00:53:31Au moins le temps des JO.
00:53:32Oui, mais le problème, c'est que... Imaginez, par exemple,
00:53:34moi je suis ministre de l'Emploi et du Travail, des affaires courantes.
00:53:36Ça, il n'y a pas d'affaires courantes là-dessus.
00:53:38Les patrons de France Travail font leur job
00:53:40et les employés aussi.
00:53:43Je signe un décret. Toutes les oppositions vont me dire
00:53:45mais vous n'avez pas le droit de signer ça.
00:53:47C'est-à-dire que chaque acte d'un ministre qui prendra
00:53:49sera contesté par toutes les oppositions en disant
00:53:51vous sortez de votre pouvoir.
00:53:53Et donc, ça rend les choses encore plus ingouvernables.
00:53:55Moi, je pense que le temps joue contre Macron
00:53:57alors que lui, il pense qu'il est encore le maître
00:53:59des horloges et que les Français ont voulu remettre
00:54:01les pendules à l'heure.
00:54:02Bon, très bien, mais moi j'ai une question à vous poser
00:54:04puisque tout à l'heure vous disiez, j'appelle mes camarades
00:54:06leaders de la droite,
00:54:08compagnons, appelez-les comme vous voudrez, LR
00:54:10à se bouger et à montrer qu'ils sont unis
00:54:12et qu'ils vont prendre... Mais quoi ?
00:54:14Parce qu'au fond, ils ne sont pas du tout d'accord
00:54:16entre Larcher, qui quand même a de l'autorité
00:54:18ne serait-ce que parce qu'il est le patron du Sénat
00:54:20et puis Wauquiez, le renvoqué
00:54:22qui joue sur deux jambes,
00:54:24l'as de pied à nous dire
00:54:26pas de coalition, mais enfin, on peut peut-être discuter.
00:54:28Je pense que les Français
00:54:30en voudront beaucoup aux leaders de la droite
00:54:32s'ils laissent un gouvernement...
00:54:34Mais qu'est-ce qu'il faudrait qu'ils fassent ? C'est ça ma question.
00:54:36Je pense qu'ils appelaient de vos voeux quoi ?
00:54:38Je pense qu'il faudrait qu'ils mettent sur la table 5-6 propositions
00:54:40extrêmement claires sur l'immigration,
00:54:42sur l'insécurité, sur la réduction de la dette publique,
00:54:44sur la libération de l'économie
00:54:46et sur l'éducation, et dire à Macron
00:54:48c'est à toi maintenant
00:54:50de t'emparer de ce sujet-là.
00:54:52Et si lui ne le veut pas, au moins ce sera lui le responsable.
00:54:54Parce que sinon, les Français en voudront beaucoup aux leaders de la droite
00:54:56d'avoir laissé un Premier ministre
00:54:58communiste, ou alors
00:55:00un ministre de l'éducation comme Louis Boyard,
00:55:02ou Mathilde Panot, ministre de la Culture,
00:55:04ou Rima Hassan, ministre des Affaires étrangères.
00:55:06Vous êtes dans la caricature,
00:55:08vous voulez les faire très peur.
00:55:10Qui serait le gouvernement NFP ?
00:55:12Dans ce que j'ai dit.
00:55:14Il serait au gouvernement.
00:55:16Je comprends ce qu'il a dit, mais il y a deux questions.
00:55:18La première c'est qui est le chef à droite, ce que je disais tout à l'heure.
00:55:20Aujourd'hui c'est Laurent Wauquiez, parce qu'il est lui-même
00:55:22à l'intérieur de l'Assemblée Nationale, et tous les autres
00:55:24ténors, on ne sait pas vraiment où ils sont,
00:55:26ils sont présidents de région, ils sont élus députés
00:55:28européens, et donc...
00:55:30L'archer, il est au Sénat.
00:55:32Mais regarde Mélenchon, il n'est pas à l'Assemblée, pourtant c'est un patron.
00:55:34Et Wauquiez, il est contre une alliance,
00:55:36une cohabitation, etc.
00:55:38avec Ensemble.
00:55:40La ligne est tracée.
00:55:42Mais la deuxième chose, franchement, Emmanuel Macron,
00:55:44le vrai problème, le vrai mensonge qu'il a adressé
00:55:46aux Français, c'est que s'il voulait aller au bout
00:55:48de ce qu'il a fait pendant les élections législatives,
00:55:50sur les cohabitations, sur les coalitions, sur les alliances,
00:55:52la vraie coalition, je suis désolé,
00:55:54il doit la faire avec le Nouveau Front Populaire,
00:55:56ce front républicain qu'il a appelé de ses voeux.
00:55:58Et là, en fait,
00:56:00on dit qu'on n'a pas la culture du compromis en France,
00:56:02mais on a la culture du compromis lors des élections.
00:56:04Mais vous n'allez pas un peu vite, parce qu'il faut attendre le 18,
00:56:06il faut attendre demain, il faut attendre les ministres, et après demain...
00:56:08Non mais c'est factuel, ils ont désisté des candidats,
00:56:10d'un côté comme de l'autre, au Nouveau Front Populaire
00:56:12et chez Ensemble, au profit du Nouveau Front Populaire
00:56:14et de chez Ensemble.
00:56:16Donc s'il veut aller au bout de sa démarche,
00:56:18s'il veut aller au bout de son identité politique
00:56:20et de sa stratégie politique,
00:56:22il devrait faire une alliance avec le Nouveau Front Populaire.
00:56:24Mais il ne le fera jamais. Ce qui fout le bordel,
00:56:26en fait, le bazar.
00:56:28Au moins la partie centriste ait son aile droite.
00:56:30Le candidat au profit du candidat élégiste.
00:56:32Il peut nous dire ce qu'il veut.
00:56:34Il l'a fait. Il l'a fait.
00:56:36Il faut qu'il aille au bout de son identité politique.
00:56:38Anne Durez.
00:56:40J'ai trouvé cette dissolution prématurée
00:56:42et très contestable.
00:56:44La dissolution.
00:56:46Pour autant,
00:56:48je comprends la décision
00:56:50du Président Macron d'attendre
00:56:52ce qui va se passer cette semaine.
00:56:54C'est vrai, on n'a pas la culture du compromis.
00:56:56Mais comme on n'a pas cette culture,
00:56:58je vais enfoncer une porte ouverte.
00:57:00Il faut apprendre.
00:57:02Il faut laisser du temps.
00:57:04Mais ce qu'on va voir et qui va être
00:57:06très intéressant, c'est qui va être élu au
00:57:08perchoir et qui va remporter
00:57:10la présidence de quelle commission.
00:57:12Traditionnellement, c'est la commission
00:57:14des finances, enfin la présidence de la commission
00:57:16des finances, qui est dévolue
00:57:18et qui est dévolue
00:57:20à une personnalité qui représente l'opposition.
00:57:22C'est pareil pour la première vice-présidence
00:57:24de l'Assemblée Nationale. C'est ce qu'on faisait
00:57:26jusqu'à présent par tradition
00:57:28républicaine. Mais comme on ne sait pas
00:57:30fonctionner autrement,
00:57:32je doute que là, tout de suite comme ça,
00:57:34on puisse fonctionner autrement.
00:57:36On va voir dans les jours qui viennent et dans les
00:57:38semaines qui viennent. Donner du temps
00:57:40au temps, c'est vrai que ça paraît comme ça, un peu curieux
00:57:42alors qu'on vient d'avoir des élections législatives.
00:57:44Mais je pense
00:57:46que ça peut être salutaire pour le pays
00:57:48et on va voir dans les semaines,
00:57:50dans les jours et ensuite dans les semaines qui viennent
00:57:52comment les partis
00:57:54politiques peuvent entrer
00:57:56en coalition, enfin peuvent se regrouper
00:57:58et comment les groupes parlementaires
00:58:00peuvent ensemble former, le cas échéant,
00:58:02une coalition sur un projet politique
00:58:04ou dans le futur, une coalition
00:58:06sur des projets ad hoc. Je ne vois pas
00:58:08tellement comment on pourra...
00:58:09C'est la sagesse de la juriste, la lectrice du droit
00:58:11qui se réfère au droit.
00:58:13Vous l'avez raison.
00:58:15Moi je suis juriste aussi, mais la question c'est pas une question de sagesse
00:58:17c'est une question d'efficacité.
00:58:19Il y a des projets par exemple...
00:58:21L'efficacité vient peut-être avec la sagesse de la lecture du texte.
00:58:23Parce que regardez, il y a par exemple des projets
00:58:25d'infrastructures très lourdes
00:58:27qui sont bloqués en France depuis deux ans
00:58:29parce qu'on a de l'instabilité gouvernementale.
00:58:31Il y a des projets d'autoroutes par exemple
00:58:33qui sont attendus depuis 40 ans
00:58:35par des gens, je pense en Normandie mais ailleurs
00:58:37mais dans plein d'endroits.
00:58:39En France, notre machine est très centralisée.
00:58:41Elle est très jacobine, donc on attend
00:58:43tout de l'État. Et quand l'État est là en disant
00:58:45ah mais je ne peux rien faire,
00:58:47ça bloque le pays.
00:58:48On va voir si on peut financer par exemple
00:58:50certains de ces projets dans un instant.
00:58:52Avec nous pour les grands débats de l'été
00:58:54sur Sud Radio et on se retrouve
00:58:56dans quelques instants. Restez avec nous.
00:58:58Sud Radio.
00:59:00Parlons vrai.
00:59:02Parlons vrai.
00:59:04Sud Radio. Les débats de l'été.
00:59:0610h-13h. Thierry Guerrier.
00:59:08Avec quatre
00:59:10débatteurs, débattrices
00:59:12ce matin. Noémie Allioua,
00:59:14Alex Darmon, Anne Durez
00:59:16et Jonas Haddad.
00:59:18Nous étions sur les échéances de la semaine.
00:59:20Échéance politique nationale
00:59:22avec l'Assemblée Nationale
00:59:24qui va se réunir au moins
00:59:26le 18 pour élire
00:59:28le président de l'Assemblée Nationale.
00:59:30Et puis sur la capacité
00:59:32à constituer ou non, ou à maintenir
00:59:34le gouvernement actuel, au moins pour gérer
00:59:36les affaires courantées. Et alors il faut bien
00:59:38vous dire la vérité, c'est que pendant
00:59:40la tranche de publicité,
00:59:42nos débattrices et débatteurs n'ont pas
00:59:44cessé de revenir sur cette idée. Alors revenons-y.
00:59:46Certains disent
00:59:48si Macron ne bouge pas, il est une cible
00:59:50parce qu'il ne fait rien.
00:59:52Et puis d'autres disent, mais non, il faudrait qu'il maintienne
00:59:54ce... Bon, vous êtes Anne Durez.
00:59:56Vous disiez, il faut maintenir, et c'est ma prévision,
00:59:58un gouvernement technique
01:00:00en quelque sorte, un gouvernement qui gère
01:00:02les affaires courantes, pardon.
01:00:04Et Alex Darmon, vous trouvez que...
01:00:06Alex Darmon. Moi je ne sais pas. Moi je vous dis franchement, je ne sais pas
01:00:08parce que... Thierry Guerrier. Vous ne voulez pas vous mettre à la place de Macron ?
01:00:10Alex Darmon. Ah non, pas du tout. Ça fait bien longtemps. On est dans une impasse
01:00:12en fait, totale. Et ce que je disais juste,
01:00:14simplement, c'est que le fait de ne rien faire
01:00:16c'est un problème, et le fait de faire, ça va être
01:00:18un problème quoi qu'il arrive.
01:00:20Le fait de ne rien faire, c'est un problème bien plus important. Enfin, personnellement,
01:00:22je suis démocrate, et je considère que quand il y a une élection
01:00:24et que l'élection
01:00:26demande que l'exécutif
01:00:28recule, il faut que l'exécutif recule.
01:00:30Je suis désolée,
01:00:32il faut qu'il y ait des coalitions
01:00:34qui trouvent des solutions. On ne peut pas faire comme si
01:00:36ces élections n'avaient pas lieu.
01:00:38Il y a eu une élection, tout à fait, mais je suis d'accord
01:00:40avec lui là dessus.
01:00:42Il y a eu deux élections qui ont montré que les Français
01:00:44rejetaient très massivement la politique
01:00:46d'Emmanuel Macron. On ne peut pas continuer
01:00:48comme si de rien n'était, et considérer
01:00:50qu'Emmanuel Macron doit rester le président
01:00:52qu'il a été. Il a eu sept ans pour
01:00:54mettre en place sa politique.
01:00:56— Mais pourquoi on parle de Macron ? Parce que là, c'est pas lui qui est en cause. C'est que pour l'instant, les coalitions, elles se font pas.
01:00:58— Oui, les coalitions ont fait un élendement de lui.
01:01:00Mais on ne peut pas considérer que
01:01:02ce gouvernement doit continuer.
01:01:04Il va falloir un changement radical
01:01:06quoi qu'il arrive.
01:01:08— On ne peut pas non plus dire
01:01:10à Emmanuel Macron, vous avez pris la décision
01:01:12de la dissolution, et l'absoudre
01:01:14de la décision
01:01:16qui sort de la dissolution. Je m'explique.
01:01:18Quand je suis un responsable politique,
01:01:20quand De Gaulle dit par exemple « Je passe le référendum »,
01:01:22il dit « Soit vous me faites
01:01:24confiance, soit vous me faites pas confiance.
01:01:26Si vous me faites confiance, je reviendrai
01:01:28au pouvoir et c'est moi qui déciderai de la politique. »
01:01:30— Mais là, c'était pas un référendum, c'était les Européennes.
01:01:32— Dans ce cas-là, soit je démissionne
01:01:34parce que je suis battu, soit je ne suis
01:01:36pas battu, ce qui est le cas, parce qu'il n'a pas été battu
01:01:38non plus massivement par rapport à ça,
01:01:40et il prend le leadership sur la constitution d'une coalition.
01:01:42Deuxièmement, on a par exemple
01:01:44des problématiques très concrètes. — Donc concrètement, ça voudrait dire
01:01:46qu'il faudrait, au cas minima,
01:01:48il demande à Gabriel Attal, qui est maintenant
01:01:50à nouveau le chef
01:01:52de ce groupe parlementaire
01:01:54Ensemble, à Renaissance,
01:01:56le président de la République demande
01:01:58à Gabriel Attal d'essayer d'agir
01:02:00pour une coalition. — De constituer un gouvernement
01:02:02représentatif du résultat des urnes.
01:02:04— Oui. — Et ça demarche.
01:02:06— Excusez-moi, mais on fait quoi alors ?
01:02:08Vous avez tous, en réalité, je suis désolé,
01:02:10au sein même du Nouveau Front Populaire,
01:02:12ils n'arrivent pas à se mettre d'accord.
01:02:14Laurent Wauquiez, qui veut être président, candidat
01:02:16en 2027, n'ira jamais faire une alliance
01:02:18avec Ensemble. Et en fait, le résultat
01:02:20final de ces élections législatives,
01:02:22c'est quoi ? C'est de dire, c'est peut-être la fin
01:02:24de la cinquième. Je suis désolé, c'est juste ça
01:02:26le résultat de cette élection. — La fin de la cinquième République.
01:02:28— De la cinquième République. Et donc, ouvrir la porte
01:02:30à une sixième République,
01:02:32à Jean-Luc Mélenchon qui dit depuis des années qu'il faut une sixième République,
01:02:34à de la proportionnelle, on en parlait
01:02:36hors antenne, bref, à la fin d'un système politique
01:02:38qui arrive à bout de souffle parce que les Français
01:02:40ne se sentent plus représentés. On arrive
01:02:42à la fin de quelque chose. — Mais Emmanuel Macron
01:02:44a aussi beaucoup bidouillé le système
01:02:46politique actuel en organisant le vide
01:02:48autour de lui. — Il l'a détruit. — C'est-à-dire qu'en gros,
01:02:50en organisant le fait qu'il y a soit lui, soit les extrêmes,
01:02:52eh bien, dès qu'on se retrouve dans des situations comme ça,
01:02:54les gens ne veulent pas d'extrêmes. — Mais ils disent tout ça.
01:02:56Moi, où le déluge, c'était la stratégie
01:02:58des trois blocs pendant les deux
01:03:00dernières élections. — Bon, alors, certains d'entre
01:03:02vous plaident pour un gouvernement
01:03:04technique. Qu'est-ce que ça voudrait dire ?
01:03:06Un gouvernement technique parce qu'il y a
01:03:08des échéances. En particulier, on va en parler.
01:03:10Ce matin, pendant que nous étions
01:03:12à l'antenne, le président
01:03:14de la Cour des comptes, Pierre Moscovici,
01:03:16mettait en cause
01:03:18la gestion des finances publiques.
01:03:20Et la Cour des comptes met en garde le futur
01:03:22gouvernement, mais de façon presque...
01:03:24Il y a une mise en scène, presque une dramaturgie
01:03:26qui dit qu'il faut trouver 24 milliards en 2024.
01:03:28On ne va pas y arriver. C'est gravissime.
01:03:30On est à 5-5 de dette du PIB
01:03:32alors qu'on devrait être à 3 au regard
01:03:34des règles de l'Union européenne. Et vous aviez
01:03:36promis 4-9. Et tout ça, c'est des
01:03:38milliards, en fait. Donc, un gouvernement
01:03:40technique, Jean Lassalade, ça voudrait dire quoi ?
01:03:42— D'abord, un gouvernement qui répond
01:03:44à la Commission européenne. La Commission européenne,
01:03:46en pleine élection... — Enfin, pour l'instant, pour les Français, c'est pas...
01:03:48— Oui, mais attendez, excusez-moi. Nous ont déclenché une procédure
01:03:50de déficit excessif en disant qu'on est
01:03:52plus que dans le rouge. Les agences
01:03:54de notations nous ont dégradés.
01:03:56À la fin du mois, les factures d'électricité
01:03:58vont coûter 10% plus cher.
01:04:00Il y a des gens qui se font planter
01:04:02dans la rue. Il y a des OQTF qui ne sont
01:04:04pas exécutés. Il y a des décisions de justice...
01:04:06— Non, Darmanin, tous les jours, annonce qu'il a
01:04:08mis les gens dehors encore. — Oui, mais Darmanin n'est plus ministre de l'Intérieur de facto
01:04:10si on vous suit. Donc on a besoin d'avoir
01:04:12des gens qui prennent des décisions
01:04:14pour le quotidien des Français.
01:04:16Il y aurait pire que tout. Il y aurait
01:04:18pire que tout. Pire que de ne pas respecter le choix
01:04:20des Français, c'est de ne pas les gouverner.
01:04:22Au quotidien, le pays a
01:04:24besoin d'être gouverné dans l'intérêt de
01:04:26notre peuple, en fait. Comment on fait ?
01:04:28Matériellement,
01:04:30on a des programmes nucléaires qui sont en cours.
01:04:32— Votre dramatisation,
01:04:34on peut la comprendre pour des raisons politiques, mais
01:04:36la réalité qu'on nous a expliquée depuis une semaine,
01:04:38c'est qu'en Allemagne, c'est qu'en Espagne,
01:04:40c'est que même en Grande-Bretagne, parfois,
01:04:42mais reprenons l'exemple de l'Allemagne,
01:04:44en Belgique, ça a mis un an,
01:04:46on met quelques semaines, voire quelques mois
01:04:48à ce qu'une coalition
01:04:50se construise. Donc là,
01:04:52est-ce que vous ne vous dramatisez pas
01:04:54d'un point de vue un peu marketing ?
01:04:56— Parce qu'en fait, les autres pays ne sont pas
01:04:58à la gorge. Et nous, Emmanuel Macron
01:05:00a mis souvent la poussière sous le tapis,
01:05:02mais nous sommes à la gorge financièrement.
01:05:04Et ça a été gommé...
01:05:06Vous savez, je vous donne un seul chiffre
01:05:08et j'en termine par là. On a atteint
01:05:10le mois dernier le record du nombre
01:05:12de faillites dans notre pays.
01:05:14Personne n'en a parlé. Donc nous sommes
01:05:16à la gorge. — C'est vrai, il y a eu longtemps.
01:05:18— Ce qui est quand même un paradoxe pour celui qu'on appelait, pardon,
01:05:20le Mozart de l'économie.
01:05:22Oui, je pense qu'on est tous
01:05:24d'accord sur le constat. Il faut trouver
01:05:26des solutions. Il faut que les groupes parlementaires
01:05:28ou les mouvements politiques
01:05:30se constituent et s'entendent.
01:05:32On ne peut pas y échapper.
01:05:34De toute façon,
01:05:36il n'y a pas d'autres solutions,
01:05:38y compris en Italie.
01:05:40— Mais c'est des cultures différentes.
01:05:42— Oui, mais les cultures, à un moment donné, on change.
01:05:44C'est pareil dans le monde professionnel.
01:05:46— Si vous voulez changer de culture, il faut changer de système.
01:05:48C'est pour moi obligatoire.
01:05:50— Vous vous plaidez du lynchon, là.
01:05:52Si concernant notre État endetté
01:05:54et sur-endetté, on pourrait en parler,
01:05:56quelles sont les solutions ?
01:05:58Je suis personnellement convaincue, non pas que
01:06:00cette situation, je m'en réjouisse,
01:06:02mais qu'on soit obligé d'aller vers
01:06:04une augmentation des impôts.
01:06:06Je parle en plus de ce qui fait mal et de ce qui fera mal
01:06:08à un certain nombre de Français.
01:06:10Comment voulez-vous
01:06:12trouver des solutions à ce sur-endettement ?
01:06:14— Il faut des recettes. Il y a des millions
01:06:16et des millions de pages
01:06:18pour trouver des économies.
01:06:20Je voudrais aussi souligner une chose,
01:06:22c'est que j'attends de l'État, comme citoyenne,
01:06:24qu'il montre l'exemple. Alors un gouvernement
01:06:26qui sera de technicien, qui sera d'expert,
01:06:28qui sera de ministre, j'attends
01:06:30de l'État qu'il montre l'exemple.
01:06:32Ce qu'il ne fait pas, et on sait
01:06:34qu'il y a eu la crise du Covid, il y a eu des tas de crises,
01:06:36malheureusement, mais il faut bien
01:06:38qu'à un moment donné, on n'exige pas
01:06:40des Français ce qu'on n'exige pas de l'État.
01:06:42— Je peux vous donner une seule anecdote, et je terminerai
01:06:44peut-être par là. On dit que l'État
01:06:46est à l'os et qu'on a fait toutes les économies possibles.
01:06:48Cette semaine a été révélée, tenez-vous bien,
01:06:50que la SNCF et la RATP
01:06:52payaient des clowns et des intermittents du spectacle
01:06:54pour apprendre
01:06:56aux conducteurs à être
01:06:58plus sympathiques dans les annonces.
01:07:00Il y a des économies à faire, il y en a partout, de la fraude,
01:07:02il y en a partout dans ce pays, il y a plus de cartes vitales
01:07:04que de personnes qui vivent ici.
01:07:06— Vous savez qu'on apprend dans les écoles de journalisme
01:07:08à sourire face au micro,
01:07:10parce que sourire, ça s'entend, paraît-il.
01:07:12— Ça coûte pas d'argent
01:07:14au contribuable, heureusement.
01:07:16— Mais bon, on peut peut-être apprendre aux conducteurs
01:07:18de train ou aux patrons de station,
01:07:20aux patronnes, à avoir une voix
01:07:22un peu plus grande. — Oui, mais dans ce cas-là, on ne mettra pas l'argent sur l'éducation
01:07:24et sur la police. — En vérité, je suis désolé,
01:07:26mais là, on spécule, et c'est notre métier,
01:07:28aux uns et aux autres, de spéculer, mais la décision,
01:07:30elle appartient à un seul homme, c'est Emmanuel Macron, et je pense
01:07:32qu'il est complètement perdu. Hier, quand même,
01:07:34c'est le 14 juillet, le président de la République
01:07:36ne nous a pas parlé. — C'est vrai.
01:07:38— Il n'y a pas eu de discours, il n'y a pas eu d'échange, il n'y a pas eu d'interview.
01:07:40Le jour de la fête nationale.
01:07:42— C'est un fait qu'on n'a pas souligné assez.
01:07:44— À quelques jours des débuts des Jeux olympiques.
01:07:46Je pense que tout le monde est complètement paumé,
01:07:48que tout le monde attend aussi jeudi prochain
01:07:50l'élection du président
01:07:52de l'Assemblée nationale. — Qui montrera les rapports de force
01:07:54au sein de l'Assemblée. — Mais oui, mais parce que, je suis désolé,
01:07:56le nouveau Front populaire qui a gagné cette élection,
01:07:58qu'on le veuille ou qu'on le veuille pas, qui a gagné, qui a été première,
01:08:00a dit qu'il trouverait en quelques jours
01:08:02un Premier ministre, et puis là, ils attendent maintenant jusqu'au 18,
01:08:04puis après, ils vont attendre jusqu'au 1er août,
01:08:06puis après, jusqu'au 20 août, on verra. Parce qu'en fait,
01:08:08ils arrivent pas à se mettre d'accord. Et comme Emmanuel Macron
01:08:10ne fait pas ce qu'il doit faire. On est complètement
01:08:12paumé au niveau politique.
01:08:14— Le débat de l'été, ce sera, avec vous quatre,
01:08:16fini dans quelques instants, dans 30 secondes,
01:08:18un tour de table rapide.
01:08:20Qui, à votre avis,
01:08:22allez, prenez le pari comme pour Trump,
01:08:24qui, demain, à la fin du Conseil des ministres,
01:08:26Premier ministre,
01:08:28Anne Durez, vous, vous l'avez dit. — Je pense que ce sera
01:08:30Gabriel Attal qui restera
01:08:32Premier ministre pour expédier ce qu'on appelle
01:08:34communément les affaires courantes. — Oui, je pense aussi
01:08:36jusqu'à la fin de l'été, sans doute.
01:08:38— Deuxième pari, Jonas Salade ? — Oui, je pense aussi que,
01:08:40de toute façon, en tant que manager, Emmanuel Macron
01:08:42est jusqu'à l'accord de ses collaborateurs.
01:08:44— Alex Darmand ? — Moi, j'allais dire Emmanuel Macron,
01:08:46demain, comme Premier ministre.
01:08:48— Le pied de nez
01:08:50qui dit tout, en effet.
01:08:52Noémie Alliouan, Anne Durez, Alex Darmand, Jonas Salade,
01:08:54c'étaient nos quatre débatteurs, ce matin,
01:08:56pour les débats de l'été, qui se poursuivent, bien sûr,
01:08:58dans un instant, avec les JO, dans tous leurs états,
01:09:00avec Joseph Ruiz, et puis,
01:09:02on en retrouve quatre débatteurs, demain,
01:09:04à partir de 10h30.
01:09:06Restez avec nous. On se retrouve tout de suite.
01:09:08Bonne matinée à tous.

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