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00:00France Info, législative 2024, on vous répond.
00:07Et on vous répond sur France Info, nous avons cinq jours dans cette dernière ligne droite.
00:13Vous aurez l'occasion d'entendre pendant une heure les représentants des trois principaux blocs,
00:17le Rassemblement National, le Nouveau Front Populaire et ce matin donc, pour la majorité présidentielle, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie.
00:25Renaud Delim a rejoint jusqu'à 9h30. Bonjour Renaud.
00:28Et jusqu'à 9h30, c'est vous, auditeur, téléspectateur de France Info, qui allez pouvoir interroger le ministre de l'Economie.
00:35Je vous rappelle le numéro 0809 40 41 42. Nous avons un premier appel qui nous vient de Tourcoing.
00:41Et sur ces questions économiques, madame Boukhala a des questions à vous poser, monsieur le ministre de l'Economie.
00:47On vous écoute. Bonjour, madame. Bonjour, monsieur Le Maire.
00:52Je suis née en 70, approximativement à votre âge. Je travaille, je suis en temps plein, je suis à 25 000 euros par an.
01:05J'ai une prime d'activité de 400 euros par mois. J'ai deux enfants et puis mon mari ne travaille pas,
01:13puisqu'on a fait un dossier à H pour la énième fois qui a été refusé, mais on relance, relance, relance.
01:20Et ils n'ont pas droit à la bourse. J'ai droit à 1,20 euro de cantine sur un repas de 7 euros, approximativement.
01:32J'ai droit à rien du tout. J'ai droit ni au chèque énergie, ni au chèque rien du tout.
01:38Et j'ai un quotient familial de 980 qui me bloque, justement, à toutes les aides.
01:45À cause de ce quotient, je n'ai droit à rien du tout. Qu'est-ce que vous pouvez me proposer à l'heure actuelle ?
01:52Bruno Le Maire vous répond. Merci pour votre question. Je précise, à H, allocation adulte handicapé, qui est décidé par le département.
02:01Donc ça, je ne peux pas me prononcer là-dessus, ce que ça relève du département. Est-ce que je peux vous demander des heures supplémentaires, madame ?
02:09Non, je ne fais pas d'heures supplémentaires. J'ai entendu vous proposer 200 euros. Mais moi, je suis à temps plein.
02:17Mais je suis dans la même société depuis 22 ans. Et j'ai des problèmes de santé aussi. Donc je ne fais pas d'heures supplémentaires.
02:27Et aussi, je voulais vous préciser aussi, au niveau des associations, quand on donne aux associations, on est défalqué des impôts.
02:35Mais moi, je suis non-imposable. Donc j'ai droit à rien du tout, en fin de compte, à part l'argent d'activité.
02:42Pour moi, la meilleure solution, enfin pas la solution, ce que nous, nous proposons, c'est de réduire l'écart qui existe entre votre salaire brut et votre salaire net.
02:52J'imagine que vous mesurez l'écart important qu'il y a entre votre salaire brut et votre salaire net sur votre feuille de paye.
02:58Moi, je déclare l'impôt à la source.
03:04Oui, donc vous voyez avec l'impôt à la source et avec les charges qui pèsent sur votre salaire brut que le salaire net, à la fin du mois, il est beaucoup moins important.
03:12Nous, notre réponse est très claire. Ce n'est pas de dire qu'on va faire beaucoup plus de chèques. Je vais être très clair avec vous.
03:18Je ne crois pas que ce soit la solution. Je pense que la solution, c'est permettre à tous ceux qui ont des revenus modestes, notamment autour du SMIC,
03:26ce qui est votre cas puisque vous touchez 25 000 euros par an, d'avoir un salaire net beaucoup plus élevé et donc d'avoir moins de charges, moins de cotisations.
03:34Comment ? En baissant les cotisations, c'est bien ça ?
03:37Oui, en ayant une pente d'allègements de charges qui soit beaucoup plus progressive qu'elle ne l'est aujourd'hui.
03:42Parce que Mme Boukhala est exactement dans cette situation où sont beaucoup, beaucoup des millions de nos compatriotes qui sont salariés,
03:49qui sont au niveau du SMIC, qui sont bloqués au niveau du SMIC et qui n'ont, si je comprends bien Mme Boukhala, elle est à mon âge.
03:55Donc vous avez vu, j'imagine, peu de progression salariale au cours des dernières années. Et c'est ça qui est complètement décourageant pour les gens.
04:01Il n'y a pas de progression salariale parce que vous êtes, Mme Boukhala, je pense, dans ce qu'on appelle une trappe à bas salaire.
04:06C'est-à-dire qu'il n'y a pas de dynamique salariale parce que les allègements de charges font que si le patron vous augmente de 100 euros, ça va lui coûter 400 euros.
04:16Donc il ne le fait pas. Et si vous, on vous augmente de 100 euros, vous allez perdre votre prime d'activité et vous allez devoir payer de l'impôt sur le revenu.
04:24Donc c'est profondément injuste. Donc nous, notre solution, nous voulons... Pardon, je suis un peu long. Je vous écoute.
04:30Je vous dis juste que cette solution-là, nous voulons la mettre en œuvre à partir du budget 2025 pour que tous les salariés au niveau du SMIC et autour du SMIC puissent gagner plus de salaires nets
04:40et avoir plus de progression de leur salaire. Parce que quand on a 54 ans, ce qui doit être votre cas, et qu'on est au même salaire depuis des années, c'est totalement décourageant.
04:50Alors on vous remercie beaucoup, Mme Boukhala, d'avoir ouvert ces questions des auditeurs. On en a énormément.
04:56C'est très important. Et vous avez évoqué la question, justement, de ce que pouvaient faire les PME.
05:01On a justement Éric qui est en ligne avec nous et une question au ministre de l'Économie sur les petites entreprises. Bonjour, Éric.
05:10Oui, bonjour les auditeurs. Bonjour, M. Le Maire. Alors voyez-vous, moi, je vous téléphone, M. Le Maire, avec un sentiment, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de déception.
05:23L'arrivée de M. Macron au pouvoir, c'était pour certainement beaucoup de petites et de moyennes entreprises, peut-être un bol d'air qui arrivait.
05:32Mais en fait, c'est tout l'inverse. Parce que moi, j'ai l'impression qu'on est les dindons de la farce. On est complètement oubliés.
05:38Vous êtes vous patron d'une PME ?
05:41J'ai deux salariés. Moi, je vais vous dire, je gère une société. J'ai pas de compte à rendre à personne. J'ai pas de conseils à donner à personne.
05:50Ça fait 26 ans que je suis installé à mon compte. Toujours, toujours, toujours, mes comptes ont toujours été dans le vert.
05:57Et alors votre question, Éric ?
05:59Alors ma question, c'est aujourd'hui, les bons élèves, c'est-à-dire que moi, je n'ai pas profité des mesures de plan PGE.
06:06Je me suis débattu comme j'ai pu pour sauver l'entreprise. Toujours est-il qu'aujourd'hui, 4 ans après le Covid, j'ai encore des cotisations personnelles URSAF de rattrapage.
06:17Et ça, j'estime que c'est complètement, complètement anormal. Et je pense qu'il y a beaucoup de chefs d'entreprise, de petites entreprises qui se retrouveront dans mon témoignage.
06:26PGE pour près, garantie par l'État. Votre réponse à Éric Brunet-Lemaire ?
06:29Moi, j'en ai pas pris de PGE.
06:31Non, mais j'entends parfaitement ce que vous dites, Éric. Regardez néanmoins ce qui a été fait pour les très petites entreprises et les PME depuis 2017.
06:42Regardez les baisses d'impôts, regardez la baisse de l'impôt sur les sociétés, regardez les mesures de simplification. Je ne vous dis pas qu'on a tout fait bien. Absolument pas.
06:50Je dis simplement que toutes les mesures que je viens de citer, les autres formations politiques veulent revenir dessus.
06:56Donc je ne suis pas sûr que ça améliorera beaucoup votre situation.
07:00Après qu'il faille faire beaucoup plus sur la simplification de la vie administrative des petites et moyennes entreprises et des TPE.
07:07Oui, c'est exactement le projet de loi qu'on a en cours de préparation pour cet été. On veut simplifier drastiquement votre vie.
07:13C'est vous qui faites tourner la boutique économique du pays, les PME, les TPE.
07:17Donc on doit faire plus pour vous. Mais regardez tout ce qui a été fait depuis 2017 et qui sera remis en cause si les extrêmes arrivent au pouvoir.
07:24Une autre question, Bruno Le Maire, qui nous vient de Seine-et-Marne. Bonjour, Marie.
07:29Oui, bonjour. Ma question est simple. C'est juste pour savoir pourquoi ne pas avoir accepté de taxer les super profits alors qu'en fait,
07:41plein de personnes, du coup, se seraient peut-être senties écouter par rapport à ça, sachant que les super profits, ça n'enlève rien vraiment aux entreprises.
07:53Votre réponse, Bruno Le Maire. On l'a fait. On l'a fait. On a taxé les rentes des pétroliers, des énergéticiens.
08:02On l'a fait pendant la crise énergétique. On a entendu les attentes qui étaient fortes et légitimes sur ce sujet.
08:09Et d'ailleurs, nous maintiendrons une taxation sur les super profits, les rentes des énergéticiens en 2024 et en 2025.
08:18Ça fait partie de notre projet. Une fois encore, on l'a entendu. Je comprends parfaitement la réaction de Marie.
08:24Et nous avons prévu de taxer les revenus exceptionnels et non justifiés que peuvent toucher un certain nombre de compagnies énergétiques.
08:32À quel niveau cette taxation ? C'est ce qui doit être discuté dans le projet de loi de finances pour 2025.
08:38En 2024, en 2023, pardon, ça n'a pas rapporté ce que ça aurait dû rapporter.
08:42Donc on doit avoir une taxe qui soit beaucoup plus efficace, une contribution sur la rente inframarginale.
08:47C'est comme ça qu'elle s'appelle. Taxation des super profits, dirait Marie.
08:50D'autres pays sont beaucoup plus loin que la France.
08:52Beaucoup plus efficace que ce que nous avons su faire. Si on avait tout fait bien, il n'y aurait pas de critique aujourd'hui.
08:57Il n'y aurait pas de doute. J'entends les propos de Marie. Je garantis qu'il y aura effectivement une taxation sur les rentes des énergéticiens
09:04qui sera plus efficace dans le budget 2025.
09:06Bruno Le Maire, vous êtes avec nous jusqu'à 9h30 pour répondre aux auditeurs et aux téléspectateurs de France Info.
09:10On laisse passer le rappel de titre. Il est 9h15, Benjamin Recouvreur.
09:14Jordan Bardella comme Jean-Luc Mélenchon emmèneront le pays dans le mur et en claxonnant, attaque ce matin sur France Info Bruno Le Maire.
09:21Les programmes économiques du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement National sont des projets gauchistes d'inspiration marxiste, dénonce le ministre de l'Economie.
09:30Il avait été condamné en 2020 à 5 ans de prison pour des agressions sexuelles sur mineurs à Lyon.
09:35L'ancien prêtre Bernard Preynat est mort hier à l'âge de 79 ans.
09:39Il a été retrouvé sans vie chez lui. Il avait été remis en liberté sous bracelet électronique il y a quelques semaines.
09:46La plupart n'avaient pas d'autorisations officielles pour venir.
09:49Plus de 1300 pèlerins sont morts à la Mecque après le grand pèlerinage du Hadj sous une chaleur écrasante.
09:55Ces personnes n'avaient pas accès à des abris climatisés, un bilan six fois plus lourd que l'année dernière.
10:01Inauguré juste à temps, le prolongement de la ligne 14 du métro parisien accueille aujourd'hui ses premiers voyageurs.
10:07Le président Emmanuel Macron sera présent ce matin pour ce lancement à un mois des Jeux Olympiques.
10:12Elle reliera notamment désormais l'aéroport d'Orly.
10:24Et vous, auditeurs et téléspectateurs de France Info, vous pouvez poser vos questions jusqu'à 9h30 au ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui est avec nous.
10:31Et une question à présent de Fabien qui nous appelle du Gers. Bonjour Fabien.
10:36Oui, bonjour à tous. Bonjour M. Le Maire.
10:39Quelle est votre question ?
10:40Alors, ma question est simple, elle tourne autour de la fraternité.
10:43Aujourd'hui, on a parlé beaucoup d'économie. Cela dit, on a une poussée des extrêmes avec le Rassemblement National qui attisse les haines.
10:56Elle aussi a un discours rassembleur autour de ce qu'on peut appeler des fois l'islamo-gauchiste, en tout cas qui repousse l'autre.
11:07Et je crois qu'aujourd'hui la France a besoin de fraternité, de choses qui rassemblent les Français, de vraies solutions, de vraies propositions de personnes au gouvernement.
11:15Et ça, on n'en entend pas parler en fait. On n'entend que des discours de division.
11:21Et les gens du gouvernement nous parlent beaucoup d'économie, beaucoup de libéralisme, beaucoup de solutions pragmatiques.
11:26Mais ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas suffisant. Aujourd'hui, on est dans l'urgence et on a besoin de se rassembler autour de la fraternité.
11:33Merci Fabien. Bruno Le Maire vous répond.
11:36Je partage totalement ce que vous dites Fabien.
11:39Une réserve près, c'est qu'il n'y a pas de fraternité possible quand il y a de l'insécurité.
11:46Quand il y a partout en France des actes qui ne sont pas suffisamment condamnés, poursuivis, jugés.
11:54Et que cette remise en cause de la sécurité sur notre territoire, la remise en cause de nos valeurs communes, je pense en particulier à la laïcité,
12:04explique beaucoup cette dislocation de la fraternité.
12:07Il n'y a pas de fraternité possible si on n'est pas rassemblés autour de valeurs communes.
12:11La manière dont l'islam radical, depuis des années, des années et des années, a contesté nos valeurs fondamentales, remis en cause nos coutumes,
12:22nos habitudes vestimentaires, les rapports entre les hommes et les femmes fondés sur un principe de stricte égalité en France.
12:29La prééminence de la loi de la République sur la loi religieuse.
12:33Toutes ces atteintes insidieuses mais puissantes contre le contrat social français, et dans le fond contre la nation française dans ce qu'elle a de plus profond, ont remis en cause cette fraternité.
12:46La fraternité, moi je partage votre idéal bien sûr, mais la fraternité ne peut reposer que sur des valeurs communes respectées par tous,
12:54par le respect de notre histoire, de notre mémoire, sans quoi il n'y a pas de fraternité qui tienne.
12:59C'est là où nous en sommes aujourd'hui.
13:01Précisément en 2017, la première campagne présidentielle d'Emmanuel Macron était marquée par cette thématique de la fraternité, du rassemblement, de l'apaisement.
13:09Il disait d'ailleurs le candidat Macron à l'époque qu'il souhaitait qu'à l'issue de son mandat, plus infrançais n'aient véritablement de besoin, d'envie, de nécessité de voter à l'extrême droite.
13:19Comment expliquer qu'au bout de 7 ans d'Emmanuel Macron à l'Élysée, la société française apparaisse plus fracturée que jamais,
13:26et que justement cette fraternité qu'évoque notre auditeur à l'instant semble totalement dissipée ?
13:31Je vais vous parler très franchement Renaud Delis.
13:34La fraternité ce ne sont pas les bons sentiments.
13:38La fraternité c'est un des mots de notre devise républicaine.
13:42Liberté, égalité, fraternité.
13:45Et ce n'est pas parce que c'est le dernier dans la devise que ça ne doit pas être le premier dans nos cœurs.
13:50Mais cette fraternité, elle suppose, je le redis, que le contrat social soit partagé partout sur tout le territoire.
13:57Ce n'est pas le cas.
13:58Donc ce n'est pas de la faute du chef de l'État ou de l'exécutif.
14:01C'est forcément notre responsabilité collective.
14:06Mais je ne crois pas que la fraternité puisse reposer sur les bons sentiments.
14:10La fraternité, elle repose sur des valeurs communes.
14:13La condamnation de toutes celles et tous ceux qui depuis des années, des années, des années,
14:17s'en prennent au pacte républicain au nom d'une conception dévoyée de leur religion
14:23et au nom de cet islam politique qui a fait tellement de tort à l'unité de la nation française.
14:28On sous-estime le tort qu'a fait la montée de cet islam politique, de cet islam radical,
14:34et du projet qui est derrière, de transformation de la société française.
14:38Et là, il n'y a plus de fraternité.
14:39C'est possible parce que légitimement, nos compatriotes disent mais attendez,
14:42on doit se retrouver autour de valeurs communes, de figures communes, de principes communs.
14:46Et là, c'est en train d'exploser ou d'être remis en cause.
14:50Donc je suis un fervent défenseur de cette fraternité,
14:54mais pas au nom des bons sentiments, au nom d'une conception de la nation.
14:57Alors la possibilité de rassembler au-delà des clivages, c'était le projet d'Emmanuel Macron en 2017.
15:02On a une question sur ce sujet.
15:04Bonjour Iones, vous nous appelez de Nîmes.
15:06C'est ça.
15:08Quelle est votre question à Bruno Le Maire ?
15:10Bonjour Monsieur le ministre.
15:12Bonjour.
15:13J'ai un très grand respect pour vous.
15:15Je suis né à Nîmes.
15:18Je m'inscris parce que je n'ai pas formulé la question.
15:23C'est pour savoir.
15:24En 2022, la gauche était rassemblée autour du président Macron.
15:31Je ne comprends toujours pas pourquoi, maintenant,
15:36il y a tous ces rassemblements nationaux que vous nous aurez renvoyés dos à dos.
15:43Vraiment, je ne comprends pas.
15:45Ce que vous dites, Iones, c'est que vous avez le sentiment
15:50qu'Emmanuel Macron ne cherche pas à s'adresser à la gauche, c'est ça ?
15:54Voilà, bien sûr.
15:56C'est tout à fait ça.
15:58Voilà, 2022, ce n'est pas si long que ça.
16:02On était tous, et même fiers, d'être derrière Emmanuel Macron.
16:07Et j'ai toujours été de la gauche, bien sûr.
16:10Mais de nous renvoyer dos à dos avec le Front National,
16:13le Rassemblement National, excusez-moi,
16:15voilà, je ne comprends pas.
16:17Je ne comprends pas.
16:18Bruno Le Maire vous répond.
16:19Merci de votre question, Iones.
16:20Je vais être aussi sincère avec vous que je l'étais avec Renaud Delis.
16:23Iones, il y a dans la vie beaucoup de choses qu'on ne comprend pas, vous savez.
16:27Vous pouvez être ministre, responsable politique.
16:29Il y a parfois des choses qu'on ne comprend pas.
16:31Donc, il faut laisser le temps faire son œuvre,
16:35décanter ce qu'il se passe aujourd'hui dans la vie politique française.
16:40Moi, la seule chose dont je sois convaincu,
16:42c'est que nous avons un certain nombre d'inquiétudes
16:45et d'attentes de nos compatriotes au cas où nous devons répondre beaucoup mieux.
16:48Ça peut être sur le pouvoir d'achat, bien sûr, j'en ai parlé,
16:50les heures supplémentaires, les primes réduites à l'écart entre le net et le brut.
16:54Ça peut être sur le déclassement et la nécessité de refaire de la France une économie de production.
16:59Je suis très inquiet, je le redis, des programmes des deux extrêmes,
17:01parce que ce sont des programmes qui reposent sur relancer la consommation par de l'argent public,
17:07là où le vrai problème économique français est un problème de production.
17:11Répondre à la question de l'insécurité dont j'ai parlé,
17:14les incivilités du quotidien, la question des mineurs délinquants,
17:17la question de l'islam radical dont je redis qu'il est une gangrène
17:20pour toute la société française depuis des années.
17:23La question du rural, quand vous faites campagne comme je le fais,
17:26on s'aperçoit que dans la ruralité, il y a très profondément ancré cette idée
17:31que nous avons abandonné les territoires ruraux,
17:33qu'il y a des politiques de la ville mais qu'il n'y a pas de politique de la ruralité.
17:36Tout ça, il faut l'entendre et faire mieux si les Français nous font confiance.
17:40Bruno Le Maire, dans la question de notre auditeur à l'instant,
17:43il y avait en filigrane une question qui consistait à dire
17:47pourquoi est-ce que vous semblez aujourd'hui faire de la gauche votre principal adversaire,
17:52très clairement, pourquoi vous repoussez ces voix et ce camp-là ?
17:56Est-ce que c'est simplement pour essayer de survivre et de surmonter
17:59le premier tour des législatives et essayer d'accéder au second
18:02et vous pourriez changer de discours à l'endroit de la gauche au soir du premier tour ?
18:06Ou est-ce que vous considérez effectivement que la gauche, à vos yeux,
18:09est plus dangereuse que l'extrême droite ?
18:11Non, je ne fais pas de hiérarchie dans le danger.
18:14J'ai dit à quel point, pour moi, les deux projets étaient mauvais et nocifs pour l'économie française.
18:18Mais depuis l'au-dessus de cet entretien, très clairement, vous concentrez vos cibles sur la gauche.
18:21La gauche, je pense avoir dit très clairement que le Rassemblement national, pour moi,
18:25préparait une immense désillusion.
18:28Tout simplement parce que quand on a menti sur tous les sujets,
18:32forcément, ça prépare une très grande désillusion.
18:35La désillusion est toujours un ferment de colère.
18:37Mais pour en revenir à la gauche, puisque votre question est sur la gauche,
18:41c'est la gauche sociale démocrate qui a fait le choix de se soumettre aux Insoumis.
18:47Ce n'est pas nous. Il y avait une autre voie possible.
18:50Il y avait une autre voie, pour Raphaël Glucksmann, possible,
18:53qui était de se détacher de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis.
18:56De dire, écoutez, nous ne pouvons pas faire alliance avec un parti dont le projet économique
19:01ne tient absolument pas la route et qui est une spoliation des plus modestes,
19:05donc ce n'est pas populaire, et qui a en plus à flirter avec l'antisémitisme.
19:09Donc nous nous détachons d'eux. Et dans ce cas-là, nous aurions pu travailler ensemble.
19:14Et d'ailleurs, je considère que la porte est toujours ouverte.
19:16Il n'est jamais trop tard pour bien faire.
19:18Mais c'est la gauche sociale démocrate qui a fait le choix de se soumettre aux Insoumis.
19:22Ce n'est pas nous qui avons repoussé le travail avec eux.
19:24Le travail avec eux, il est toujours possible avec les gens de bonne volonté
19:27qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes ambitions pour la France.
19:29Et on a encore, d'ici les quelques minutes, quelques questions d'auditeurs,
19:34et notamment celle de Thierry. Bonjour Thierry.
19:37Oui, bonjour.
19:38Vous êtes élu local, vous nous appelez du Lot. Le Lot, un département rural.
19:43Oui, bonjour M. le ministre, bonjour M. l'auditeur.
19:46M. le ministre, vous venez de parler d'immenses désillusions.
19:49Moi, je voulais vous faire part de ce que vivent les Français,
19:53en dehors des grandes villes, dans les zones rurales mais pas que,
19:56et de l'immense désillusion que beaucoup ont eu de ne pas être assez écoutés,
20:02d'avoir l'impression que les ministres, le président de la République,
20:06sont loin des Français.
20:07Parce que ce n'est pas uniquement en faisant quelques visites par-ci par-là
20:10qu'on peut sentir le pouls.
20:12Et je pense aussi que le fait que beaucoup de conseillers
20:16ou même de ministres ne soient pas élus locaux
20:19maintient cet éloignement et la perte de sens de ce qui se fait
20:24ou du besoin des territoires.
20:26Donc ma question, c'est que proposez-vous de faire pour changer ce logiciel
20:31où, en fait, tout est décidé de Paris, tout est décidé de très loin
20:36par des conseillers qui ne sentent pas le pouls de toutes ces zones rurales,
20:40des élus locaux et du fonctionnement en dehors de la vie parisienne ?
20:45Merci de votre question Thierry. Bruno Le Maire vous répond.
20:48D'abord, je partage votre constat. Je le partage à 1000%.
20:53J'ai été trois ans ministre de l'agriculture,
20:55donc ça a été un immense honneur pour moi.
20:58J'ai été élu local et j'ai été pendant 15 ans élu d'un territoire rural en Normandie
21:04qui est le département de l'Eure.
21:06Et je vois bien comment le Rassemblement national a progressé dans ce territoire
21:11parce que, je reprends vos mots Thierry,
21:13les habitants de ces territoires disent nous ne sommes pas suffisamment écoutés.
21:18Donc oui, il y a urgence à écouter davantage les habitants des territoires ruraux.
21:22Par quoi ça passe ? Il y a une politique de la ville.
21:24On a beaucoup beaucoup beaucoup parlé de la politique de la ville.
21:26Elle est utile, elle est nécessaire.
21:27Il faut une politique de la ruralité qui soit aussi ambitieuse, aussi volontariste
21:33pour remettre à flot la ruralité et lui permettre de vivre aussi dignement,
21:38aussi bien que les grandes villes.
21:40Il y a besoin de lutter avec beaucoup plus de détermination contre les déserts médicaux.
21:44On a fait des choses, on a augmenté le numérisclosus.
21:46Est-ce que c'est assez ? Non, ce n'est pas assez pour les territoires ruraux.
21:50Et je le dis, quand vous êtes à Bourteroule, chez moi dans l'Eure,
21:53et que vous voulez avoir accès à un médecin spécialiste,
21:55vous allez devoir attendre six, sept, huit, neuf mois,
21:58là où un habitant d'une grande ville va attendre six semaines.
22:01C'est injuste, c'est inéquitable.
22:02Troisième chose, pour répondre à Thierry qui est élu local,
22:05moi je suis pour vous donner une liberté totale,
22:08beaucoup plus de décentralisation.
22:10Quand on a augmenté le point d'indice des fonctionnaires,
22:13des décisions qui avaient suscité une réaction de ma part,
22:19forcément vous subissez une décision qui est prise à Paris
22:23sur la rémunération de vos propres fonctionnaires,
22:25sans que vous ayez votre mot à dire.
22:27On ne peut pas continuer comme ça.
22:28On doit vous donner plus de liberté.
22:30Il nous reste quelques secondes et on va prendre le temps
22:32de prendre la question de Madame Lexa qui nous appelle de Bordeaux.
22:35Bonjour Madame, quelle est votre question ?
22:37Bonjour, bonjour Monsieur le Premier ministre,
22:39bonjour Monsieur le Ministre.
22:41J'espère vous voir le 7 juillet toujours au ministère.
22:44Je voudrais simplement avoir une question très directe.
22:47Quelle sera votre position personnelle ?
22:50Est-ce que vous serez comme Monsieur Dupond-Moretti
22:52au soir du 7 juillet ?
22:54Que ferez-vous en cas de duel entre le Front National
22:58et entre le Front Populaire ?
23:00J'ai vraiment besoin de votre réponse.
23:03Je comprends, je vous le dirai le 1er juillet.
23:06Je vous le dis, j'aimerais pouvoir vous répondre maintenant.
23:09Mais vous voyez, vous répondre maintenant c'est dire...
23:11Mais vous voyez bien que dans l'esprit d'un certain nombre d'auditeurs
23:14qui là en l'occurrence manifestement quelqu'un qui vous soutient,
23:17c'est important de connaître votre position maintenant.
23:19Maintenant ma position est de soutenir tous les candidats
23:22de la majorité au premier tour.
23:24Ce premier tour est absolument décisif.
23:26Mais je ne me défilerai pas, je vous le dis,
23:29Madame qui est en plus habitante d'une ville que j'aime beaucoup, Bordeaux,
23:32je prendrai mes responsabilités et je m'exprimerai le 1er juillet
23:37avec la clarté dont je fais preuve toujours dans mes prises de position politique.
23:42J'espère que vous voterez blanc.
23:45Je vous le dirai le 1er juillet.
23:47Merci beaucoup en tout cas aux auditeurs, aux téléspectateurs de France Info
23:51d'avoir été avec nous dans cette édition spéciale, émission spéciale.
23:56Merci à vous Bruno Le Maire d'avoir été avec nous pendant une heure.
23:59Je précise évidemment que nous aurons l'occasion d'entendre cette semaine
24:02des représentants du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement National
24:07qui seront eux aussi confrontés aux questions de France Info et de nos auditeurs.
24:12Nous laissons passer un rappel des titres et nous retournons dans quelques instants.
24:16A tout de suite, il est 9h30.

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