• il y a 4 mois
Chaque dimanche, un tour d'horizon de l'actualité européenne avec François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions, et nos invités.

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00:00Bienvenue sur le plateau des informés de l'Europe, comme chaque semaine le rendez-vous où nous décryptons l'actualité européenne en cette année assez exceptionnelle et intense de vie politique européenne.
00:14C'est évidemment en direct à la radio sur France Info et à la télévision sur le canal 27 et c'est avec vous François Boddenet. Bonjour François.
00:20Bonjour Jean-Rémi, bonjour à tous.
00:21Rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions, éditorialiste international. Chaque matin sur France Info TV, qui sont nos informés du jour ?
00:28Et bien deux informés comme chaque dimanche, Théo Bourjorrigon qui est journaliste à heure active et José Manuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe pour Radio France.
00:37Merci à tous les deux d'être ici. Deux semaines seulement après les élections européennes, beaucoup de choses en réalité ont déjà changé au Parlement à Strasbourg et à Bruxelles.
00:46On connaîtra d'ici à la fin du mois de juin les noms de ceux qui seront à la tête des institutions européennes et au Parlement européen, les groupes politiques sont en train en réalité de se constituer François.
00:57Et oui parce que dès le lendemain des élections européennes, les tractations ont commencé pour la formation ou pour la reformation des groupes politiques au Parlement européen.
01:07Alors par exemple le groupe PPE, c'est le centre droit, la droite, qui est le principal groupe au Parlement européen.
01:14Il a ouvert ses portes au parti hongrois Respect et Liberté, c'est le nom de ce parti.
01:19C'est en fait le Peter Magyar qui est l'opposant numéro un de Viktor Orbán.
01:24Pourtant jusqu'en 2021, ce même groupe accueillait Viktor Orbán.
01:29Exactement, le Fidesz de Viktor Orbán. Donc vous voyez les choses changent.
01:34Par ailleurs, il y a une progression notable du groupe d'extrême droite ECR, le groupe de l'italienne Giorgia Meloni et des Polonais du PiS.
01:41Puisque ce groupe passe en troisième position devant le groupe des libéraux Renew d'Emmanuel Macron.
01:47On va y revenir dans cette émission.
01:49Et enfin, il y a des orphelins de groupes comme par exemple l'AfD allemande dont l'ORN ne veut plus dans son groupe, ou encore le Fidesz hongrois.
01:58Alors tout ça peut encore changer dans les jours qui viennent.
02:01C'est important parce que c'est la coalition des plus grands groupes au Parlement européen qui d'abord va choisir de reconduire ou non Ursula von der Leyen à la tête de la commission.
02:12Et puis deuxièmement qui va donner la direction de la politique du Parlement européen dans ces cinq prochaines années.
02:17C'est évidemment important pour les différents équilibres politiques François Baudelaire.
02:20Mais pourquoi est-ce que c'est important pour les partis de siéger dans un groupe au Parlement européen ?
02:24Alors d'abord c'est une question de gros sous.
02:26Pour ceux qui arrivent à constituer un groupe politique, c'est-à-dire au moins 23 députés d'au moins 7 pays européens différents,
02:32le groupe va toucher du Parlement européen 90 000 euros par député et par an.
02:38Donc c'est une grosse somme.
02:39Par exemple, pour le PPE, j'ai calculé avec 190 euros députés, il devrait toucher aux alentours de 17 millions d'euros par an.
02:45Pour le groupe ECR, Giorgia Meloni, 7,5 millions.
02:48Pour le groupe ID, Rassemblement national, 5,3 millions d'euros par an.
02:53Donc c'est de l'argent qui est utilisé pour quoi ?
02:55Pour la communication politique, pour des conférences, pour des missions à l'étranger.
02:59Donc ça donne un vrai pouvoir parce que ça donne des moyens.
03:02Et puis il y a aussi des moyens en personnel.
03:04Plus le groupe est important, plus le Parlement européen lui fournit du personnel qui va travailler pour ce groupe politique.
03:09Par exemple, pour le PPE, ce sera 300 personnes.
03:12C'est quand même beaucoup.
03:13Et au total, ce sont 1 200 personnes qui travaillent pour les groupes politiques.
03:16Enfin, un grand groupe politique sera plus influent aussi parce qu'il aura des présidences et des vice-présidences de commissions.
03:23Il y a 20 commissions thématiques au Parlement européen.
03:25Par exemple, l'environnement, l'agriculture, le budget, etc.
03:29Donc vous voyez, aspects financiers, aspects de personnel, aspects d'influence.
03:33On comprend pourquoi c'est la foire d'emboigne actuellement au Parlement européen pour constituer les plus grands groupes possibles.
03:39On comprend effectivement pourquoi tout ça a été un enjeu aussi, évidemment, de pouvoir Théo Bourgeois-Rigaud, journaliste à Euractiv.
03:45Depuis 15 jours, on voit qu'il y a des grands mouvements, des grandes manœuvres qui ont lieu à l'extrême droite
03:50entre les deux grands groupes populistes qui en réalité sont concurrents.
03:53François l'a évoqué rapidement, ECR d'un côté, ID de l'autre.
03:56Pourquoi est-ce que certains avaient imaginé une fusion entre le groupe du RN français, qui est ce groupe ID,
04:03et le groupe de Giorgia Meloni, l'italienne, qui est ECR ? Pourquoi ça n'a pas lieu ?
04:07Alors, je ne serais peut-être pas aussi catégorique que ça.
04:09Pourquoi ça n'aurait éventuellement pas lieu ?
04:11Ça n'aurait éventuellement pas lieu, exactement.
04:12Alors, en réalité, cette question de l'union des droites extrêmes européennes,
04:15c'est un vieux serpent de mer qui revient à chaque élection européenne,
04:19mais qui en fait est très compliqué à mettre en oeuvre.
04:21Vous l'avez dit, ce serait une alliance entre ECR, le groupe parlementaire de Mme Meloni,
04:26ID et Démocratie, le groupe parlementaire du RN,
04:30et puis quelques non-inscrits, par exemple le FIDESH, qui est le parti de Victor Orban,
04:34et qui pourrait peut-être rejoindre un des groupes déjà existants,
04:37voire peut-être potentiellement créer son propre groupe.
04:40Quoi qu'il en soit, ces différentes nuances d'extrême droite,
04:43si elles pensent et réfléchissent à une union, ont en fait des divisions idéologiques très importantes.
04:50Les troupes de Georgia Meloni sont libérales économiquement,
04:54sont atlantistes, pro-Ukraine, du côté d'ID et Démocratie et du RN,
04:59ambiguïtés vis-à-vis de l'Ukraine et de la Russie,
05:01grandes méfiances vis-à-vis des États-Unis,
05:03et une certaine interventionnisme d'État.
05:07– C'est une politique économique qui est différente.
05:09– Absolument, une approche idéologique très différente.
05:12Et puis il y a la question de l'influence, qui est aussi très importante.
05:15François l'a déjà dit, un super groupe d'extrême droite,
05:18c'est comme ça que ça se présente aujourd'hui.
05:20Ça voudrait dire, pour faire simple, que Marine Le Pen et Georgia Meloni
05:23devraient négocier, devraient se mettre d'accord sur certains sujets
05:27et trouver des compromis.
05:28Or, aujourd'hui, dans la réalité, Georgia Meloni est tellement puissante
05:31sur la scène européenne qu'elle a tout intérêt à jouir d'une indépendance parfaite
05:35avec un groupe distinct, d'autant plus, comme disait François,
05:38que son groupe parlementaire est devenu le troisième plus gros groupe
05:41au Parlement européen, ce qui pourrait vraiment changer la nature
05:44de la majorité parlementaire.
05:47Et donc cette union n'aura pas lieu.
05:49Et donc cette union aura...
05:50Non mais en fait, il faut dire que François, depuis le début,
05:52il pense que ça ne se fait pas.
05:53On en parlait avant de venir sur la tournée.
05:55On en parlait il y a dix ans que ça ne se fait pas.
05:57Les négociations sont toujours en cours, donc il ne faut pas...
06:00Il ne faut jamais dire jamais.
06:01Mais un dernier point qui va dans le sens de ce que dit François,
06:03c'est que Georgia Meloni et Marine Le Pen ne s'aiment pas.
06:06Marine Le Pen, elle voit en Georgia Meloni un chef d'État
06:09qui est devenu trop européen et qui fait le jeu des institutions,
06:12tandis que Meloni voit en Marine Le Pen et au Rassemblement national
06:14des infréquentables.
06:15Elle a combien de redéputés, Meloni ?
06:17De mémoire, à peu près 28 ?
06:19Alors elle, 20... Je ne sais plus exactement.
06:22En tout cas, ce qui est certain, c'est ce que me disait
06:24un membre de l'extrême droite française, c'est que le RN arrive
06:27à Bruxelles avec une trentaine de redéputés
06:29et que donc s'il rentrait dans le groupe de Georgia Meloni,
06:31ça changerait totalement l'influence au sein du groupe.
06:34Et en gros, les Italiens seraient obligés de partager leurs pouvoirs,
06:36ce qui évidemment n'est pas souhaitable du point de vue de Georgia Meloni,
06:40qui elle, effectivement, souhaite garder cette puissance
06:42qu'elle a actuellement sur la scène européenne.
06:44José Manuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France.
06:48On a parlé de l'extrême droite.
06:50François, tout à l'heure, évoquait Renew, le groupe des macronistes,
06:53qui lui s'est fait donc doubler, qui était troisième
06:55et qui se retrouve, a priori, en quatrième position.
06:57Depuis le 9 juin, en réalité, il n'a cessé de perdre des eurodéputés.
07:02Qu'est-ce qui se passe chez les libéraux à Bruxelles ?
07:04Il se passe que Renew, justement, en gros, le parti d'Emmanuel Macron,
07:08il y a sept députés tchèques du parti Anneau qui l'ont quitté.
07:12Ces sept députés du parti de l'ancien premier ministre tchèque eurosceptique André Babis,
07:18qui fait que, bien sûr, l'ECR est arrivé numéro 3 avec 83 députés quand même.
07:25Et il ne faut pas oublier que Renew pensait, à un moment,
07:28se séparer du Parti populaire pour la liberté et la démocratie,
07:31le centre droit néerlandais, parce qu'il était en coalition
07:34au gouvernement néerlandais avec le parti très nationaliste néerlandais de Geert Wilders.
07:39Maintenant, il n'y pense plus du tout. Il ne pense plus du tout à se séparer de ses camarades néerlandais.
07:45Il y en a encore plus.
07:46Et donc, au sein de l'ECR, justement, il y a des bulgares, il y a des danois,
07:52il y a aussi, bien sûr, des néerlandais.
07:54Mais le groupe de Giorgia Mellone et de Fratelli d'Italia
07:59vient de récupérer des députés français dissidents du groupe...
08:04C'est un peu le mercato, votre truc.
08:06C'est le mercato. Ils viennent de récupérer des députés français du parti de Reconquête.
08:14Et donc, dans l'ECR, se trouve qui ?
08:16Tout simplement, Marion Maréchal.
08:18Alors, effectivement, on a vraiment l'impression que c'est une espèce de mercato après les élections.
08:22Un mot là-dessus, François Bodonnet.
08:24Ça veut dire que tous ces mouvements qui ont lieu après les élections,
08:27ça veut dire même que des Français ou des Européens ont voté pour des gens
08:30qui pensaient aller dans un groupe et puis qu'après, ils sont allés dans le groupe d'à côté.
08:32Qu'est-ce qu'il se passe ?
08:33D'un point de vue démocratique, qu'est-ce qu'on en pense ?
08:35Alors, c'est vrai que ça donne quand même, je pense moi, à titre personnel,
08:37une mauvaise image du Parlement européen.
08:39Après, ce qu'il faut noter, c'est que ça ne se fait pas qu'au Parlement européen.
08:42Ça se fait dans beaucoup de parlements nationaux.
08:44On peut changer de groupe en cours de mandature.
08:47On verra ce qui se passe en France après le 7 juillet, bien évidemment.
08:50Exactement. Et à la fois, on ne voit pas trop comment, d'ailleurs, il pourrait faire autrement.
08:54Juste un point quand même.
08:55Si un député change de groupe pendant son mandat, alors là, il perd tout.
08:59Par exemple, s'il était président d'une commission,
09:01il ne sera plus président de la commission.
09:03Donc, l'idée, justement, c'est d'empêcher que ça bouge trop.
09:05Mais ça arrive quand même.
09:07François Bedonnet, Théo Bourgeois et José-Emmanuel Lamarque,
09:09on se retrouve dans un instant pour la suite de ces Informer de l'Europe.
09:12Il est 9h50 et le Fil Info, c'est avec Claire Chekaglini.
09:16Balayé d'une phrase, Raphaël Glucksmann, François Ruffin et consorts
09:20qui ne veulent pas de l'ex-leader des Insoumis à Matignon.
09:22« Je veux gouverner le pays », a martelé Jean-Luc Mélenchon une nouvelle fois hier.
09:26Mais il n'est ni nécessaire ni espéré, remarque Nicole Belloubet,
09:30la ministre de l'Éducation nationale, était l'invité de France Info ce matin.
09:34Plus de 35% des sondés prêts à voter RN, un choix dont ils sont sûrs.
09:38Seuls 13% d'entre eux pourraient encore changer d'avis.
09:4119% des électeurs de gauche hésitent toujours.
09:44Et 29% dans le camp présidentiel, résultat d'un sondage Ipsos pour le Parisien et Radio France.
09:50Le Hezbollah a lancé un drone explosif sur un site militaire du nord d'Israël aujourd'hui.
09:55Réponse de la milice chiite à la mort d'un de ses chefs
09:58dans une frappe de l'état hébreu.
10:00Israël a approuvé cette semaine un plan d'offensive du Liban.
10:03Rester dans les zones de baignade, surveiller, conseil de prudence des autorités,
10:07alors que le littoral du sud-ouest est en alerte maximale aux Bahines.
10:11Ses courants marins sont à l'origine de nombreuses noyades.
10:15France Info
10:20Les informés de l'Europe. François Baudonnet, Jean-Rémi Baudot.
10:25Dernière partie de l'Informer de l'Europe avec François Baudonnet, Théo Bourgeois-Hégonze et José-Emmanuel Lamarque.
10:30Théo, je me tourne vers vous.
10:31Il n'y a pas qu'au Parlement européen qu'il y a des changements.
10:34En fait, après ces élections, toutes les têtes des principales institutions de l'Union européenne,
10:39la Commission, le Parlement, le Conseil, tout ça, ça va aussi changer.
10:43Qu'est-ce qui se profile, Théo ?
10:44Alors, c'est encore un peu flou.
10:46Les chefs d'État et de gouvernement se retrouvaient lundi soir dernier pour parler de ce sujet spécifiquement.
10:50On pensait qu'il y aurait un accord. Il n'y en a pas eu.
10:53Emmanuel Macron disait que la réflexion devait encore un peu mariner.
10:56C'était ses termes.
10:57Et donc, c'est très vraisemblablement au Sommet européen de la semaine du 27 et du 28 juin
11:03qu'on va avoir la liste finalisée par les chefs d'État et de gouvernement
11:08des quatre noms des personnalités qui vont occuper les postes clés au sein des institutions européennes.
11:13Pour vous faire une petite liste, on a l'Allemande Ursula von der Leyen
11:16qui était présidente de la Commission européenne entre 2019 et 2024
11:20qui devrait, avec le conditionnel qui s'impose, repartir pour cinq ans.
11:24Antonio Costa qui était ancien Premier ministre portugais entre 2015 et 2024
11:29devrait prendre le Conseil européen.
11:33La présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metzola
11:37devrait rester pour encore deux ans et demi avant de passer le flambeau à un homologue socialiste
11:41puisqu'elle est de droite.
11:43Et enfin, il y a un poste qu'on oublie trop régulièrement mais qui est très important
11:46qui est le poste de haut représentant de l'Union aux affaires étrangères
11:49qui, en somme, pour faire très simple et schématisé, est le porte-parole de l'UE à l'étranger.
11:54Il y a du mal à exister quand même.
11:55Il y a un petit peu du mal à exister, mais qui devrait aller à Kaya Kalas,
11:58première ministre estonienne, qui a été très virulente pour critiquer le régime du Kremlin
12:04et donc sa nomination porterait un fort symbole.
12:10José-Emmanuel Lamarck, à quelle date est-ce qu'avec tout ça, puisqu'on est dans le mercato encore...
12:14C'est toujours le mercato.
12:16A quelle date est-ce que l'Union européenne et son Parlement et sa commission,
12:19à quelle date tout ça va être en ordre de marche, fonctionner ?
12:22La première session plénière du mandat de 2024-2029, c'est du 16 au 19 juillet.
12:29Alors là, justement, c'est à ce moment que les parlementaires voteront
12:32pour la présidence du Parlement européen, la présidence...
12:36Parce que je ne dis pas président ou présidente pour la commission, on ne sait pas, tout peut arriver.
12:40Normalement, ça arriverait à ce moment-là, entre du 16 au 19 juillet.
12:44Vous parliez de Kaya Kalas, il faut savoir une chose,
12:46c'est que la première estonienne a une très forte ennemie au Parlement européen,
12:50c'est Giorgia Meloni, qui n'en veut pas du tout, du tout, du tout.
12:53Et puis aussi, pour cette session, n'oublions pas que cette session du 16 au 19 juillet au Parlement européen,
12:58c'est après les législatives françaises, est-ce qu'elles auront une influence ?
13:02Et puis il y a un pays qui n'est plus membre de l'Union, mais qui sera aussi,
13:05qui va voter le 4 juillet, c'est le Royaume-Uni.
13:07Est-ce que tous ces résultats vont influencer ou pas le Parlement européen ?
13:11Rendez-vous au 16 juillet.
13:13C'est évidemment de nombreuses questions.
13:15François Badenais, on se souvient qu'en France,
13:17on avait un commissaire européen qui s'appelait Thierry Breton.
13:21Il est toujours en poste.
13:23Il est toujours en poste, mais est-ce que demain, on en aura toujours un ?
13:26Est-ce qu'il s'appellera toujours Thierry Breton ? Et à quel poste ?
13:28Alors, en fait, ce n'est pas sûr que ce soit Thierry Breton.
13:30Alors d'abord, c'est un peu tôt pour dire,
13:33parce que la Commission européenne prendra ses fonctions à l'automne.
13:37Je crois même que c'est un peu plus tard.
13:39En fait, la Commission actuelle avait pris ses fonctions en décembre 2019.
13:44Donc c'est vraisemblablement en décembre 2024 que ce sera le cas.
13:47En ce qui concerne Thierry Breton, il y a des choses qui jouent en sa faveur.
13:52Il a quand même, je dirais, réussi son mandat.
13:54Il a été très présent sur des dossiers phares,
13:57des dossiers clés de la Commission européenne,
13:59sur les vaccins, sur les armements, les munitions pour l'Ukraine, etc.
14:03Il a été très présent aussi vis-à-vis des GAFAM.
14:05Il a été très agressif vis-à-vis des GAFAM.
14:08Ce qui joue en sa défaveur, je crois, c'est sa prise de position.
14:11Vous savez, il avait fait un tweet en mars, je crois, contre Ursula von der Leyen.
14:15Donc si ça doit être son actuel chef qui devient sa nouvelle chef,
14:19c'est un peu compliqué pour lui.
14:21Après, ce qui joue aussi en sa défaveur, c'est qu'il n'était pas le premier choix d'Emmanuel Macron en 2019.
14:27C'était Sylvie Goulard, mais qui a été retoqué par le Parlement européen.
14:32Et puis aussi son âge.
14:34Il a 70 ans, il a une très belle carrière de chef d'entreprise et de politicien derrière lui.
14:37Mais Emmanuel Macron se dira peut-être qu'il vaut mieux valoriser quelqu'un de plus jeune.
14:41Donc rien n'est fait, aucun autre nom ne circule.
14:44Le choix sera fait à l'automne, je pense.
14:47Dans quelques jours, quoi qu'il en soit, on sera le 1er juillet.
14:50Vous le savez, il y a la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne.
14:56Donc ça, ça bouge tous les six mois.
14:58Et là, c'est la Hongrie, la Hongrie de Viktor Orban.
15:00Donc ce n'est pas totalement neutre en termes de politique.
15:02On connaît les positions de Viktor Orban, notamment sur la guerre en Ukraine, par exemple.
15:06Théo, est-ce que les six prochains mois au niveau de l'Union européenne
15:10s'annoncent un peu plus compliqués, justement, dans ces rapports de force vis-à-vis de la Russie ?
15:14Oui, pour faire très simple.
15:17Et il suffit de regarder le slogan de la présidence hongroise
15:20qui est sorti il y a quelques jours pour se faire une idée.
15:22« Make Europe Great Again ».
15:24Ça devrait vous rappeler un petit appel au Trumpisme
15:28et de son slogan « Make America Great Again ».
15:30Je pense que le ton est donné.
15:32En fait, on le sait, la Hongrie de Viktor Orban a toujours fait preuve d'un fort degré d'euroscepticisme,
15:37a de nombreuses reprises ignoré ses obligations légales sur les questions d'État de droit,
15:42sur les questions de politique migratoire,
15:44et a, ces deux dernières années, fait tout en son pouvoir
15:47pour bloquer ou du moins ralentir les négociations sur le soutien que l'UE peut apporter à l'Ukraine.
15:52En fait, ce qu'il faut savoir, c'est que la présidence tournante du Conseil de l'UE
15:55qui revient à un État membre différent tous les six mois,
15:59elle a comme mission primordiale de faire avancer en toute impartialité
16:03des dossiers et des législations complexes
16:05et de trouver des justes milieux là où il y a des intérêts nationaux divergents.
16:10Or, dans le cas de la Hongrie, on peut imaginer que ça va être une présidence
16:14qui va être utilisée comme un outil purement politique pour faire avancer les idéaux du pays
16:20et par exemple d'empêcher les négociations d'accession de l'Ukraine à l'UE
16:23ou bloquer ou tuer dans l'œuf toute velléité
16:26de faire d'autres trains de sanctions contre la Russie.
16:30Donc c'est une présidence qui va être ralentie, voire perdue, voire contre-productive.
16:36On suivra ça bien évidemment sur France Info.
16:38Merci beaucoup les informés de l'Europe.
16:40Merci Théo Bourgeois-Aigonce, journaliste à heure active,
16:42José Manuel Lamarque, spécialiste de l'Europe à Radio France.
16:45Et merci, un grand merci à François Baudonnet qui m'a accompagné cette année pour cette très belle émission.
16:49Je suis ravi, vraiment très heureux d'avoir participé à ces informés de l'Europe.
16:52J'espère qu'on vous a permis, vous auditeurs, téléspectateurs, de mieux comprendre, de décrypter,
16:56de mieux comprendre les enjeux de cette année européenne
16:58et évidemment de cette Europe qui n'est pas toujours très facile à comprendre, disons-le très clairement.
17:03Donc merci beaucoup.
17:04Merci Jean-Rémi.
17:05Merci mon cher François et à très bientôt dans les informés.

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