• il y a 4 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il réagis à la réaction de Emmanuel Macron sur les résultats des élections européennes.

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Transcription
00:00Europe 1, Pascal Prohevo, de 11h à 13h, sur Europe 1.
00:04On était avec Pierre tout à l'heure qui interrogeait Éric Ciotti.
00:11Il va pouvoir également réagir sur les propos d'Emmanuel Macron.
00:15Hier au G7, le président Macron a parlé, et ce n'est pas si fréquent,
00:21du ras-le-bol qui existerait avec les sujets d'immigration et de sécurité.
00:28Ça ne m'a pas fait plaisir dimanche.
00:30Ça fait 7 ans que je travaille comme un fou pour que le pays aille mieux,
00:33que les réformes avancent, donc je l'ai pris pour moi, pour cette majorité.
00:37Ça ne m'a pas fait plaisir, évidemment que ça m'a touché.
00:40J'ai dit qu'on doit absolument redemander aux Françaises et aux Français de clarifier.
00:45Et leur dire aussi qu'on a compris, il y a des choses qui vont changer.
00:47On a compris ce qu'ils disaient sur le ras-le-bol,
00:50des questions d'insécurité et d'immigration.
00:52Il faut aller plus vite, plus fort, il faut des choses maintenant massives.
00:54Ça doit changer, plus fort.
00:56Donc cette phrase est quand même étonnante,
00:58puisqu'il l'a dite hier jeudi et avant-hier, mercredi,
01:02il expliquait dans une conférence de presse
01:05qu'il était allé au Hardur-sur-Glane, qu'il avait interrogé le maire.
01:09Le maire lui avait dit non, il n'y a pas de problème de sécurité et d'immigration en particulier.
01:13Et il avait fait toute une sortie sur les médias
01:15disant que lorsque il y a un fait divers, ce fait divers est monté en épingle
01:20et que les médias d'une certaine manière sont responsables du sentiment,
01:24le fameux sentiment d'insécurité.
01:26Et hier, il admet l'idée que les gens en ont ras-le-bol de l'insécurité et de l'immigration.
01:31J'ai envie de dire, c'est tout Emmanuel Macron,
01:33et c'est ça la difficulté d'y retrouver parfois,
01:36de retrouver une ligne cohérente
01:39tant il dit des choses différentes d'un jour sur l'autre.
01:42Et croyez-le bien, je ne jubile pas à dire du mal du président de la République.
01:47Souvent je dis cela, que les choses soient claires.
01:50On n'a pas vocation, tous d'ailleurs, à dire du mal de celui qui gouverne la France.
01:57C'est jamais de gaieté de cœur que je dis cela,
01:59parce que t'aimerais, au fond, ne dire que du bien du président de la République.
02:03On est avec Pierre, Pierre qui est conducteur de train.
02:06Pierre, que voulez-vous dire ?
02:08Simplement qu'en fait, entre guillemets, ça serait temps qu'il se réveille,
02:12parce que là il vient nous parler d'immigration et d'insécurité,
02:17alors que ça fait des années que ça dure, tous les jours on voit ça.
02:21Alors eux disent que c'est les médias qui montrent ça en épingle,
02:24je suis désolé, moi qui suis dans la vie réelle,
02:26je travaille dans les trains, je croise beaucoup de monde,
02:28je vois bien que dans les trains déjà tout change,
02:30que l'ambiance est différente, que tout ça, ça change en fait.
02:33Et comment dire, j'ai l'impression qu'il se fout un peu de nous,
02:37dans le sens où à chaque fois qu'il dit quelque chose,
02:40et vous venez de le dire, il fait autre chose.
02:42Il nous dit qu'il ne touchera pas à l'âge de départ à la retraite,
02:45et bien quelques années plus tard, on change l'âge de départ à la retraite.
02:48Tout est comme ça en fait avec Macron,
02:50on ne sait pas du tout sur quel pied danser avec lui.
02:53Et heureusement qu'il prend ça personnellement,
02:55parce que c'est une défaite personnelle.
02:57Et s'il avait vraiment pris en compte le fait que ce soit une défaite personnelle,
03:01il aurait à la fois dissous l'Assemblée Nationale,
03:04mais il aurait dit, si je perds les élections, je démissionne.
03:09Ça, ça aurait été une position, pardonnez-moi,
03:12pour le coup très gaulliste, de dire,
03:14si je perds, si les élections législatives, je les perds, je pars.
03:17Et là, il aurait été extrêmement digne.
03:19C'est pas ce qu'il fera s'il perd les élections, on n'en sait rien,
03:21mais c'est vrai que le Gérald De Gaulle, lui,
03:23soumettait le vote à la suite de son mandat.
03:28Ça c'est très logique, puisque pour le coup, pour moi,
03:31c'est une vraie défaite personnelle.
03:33Au-delà du gouvernement, c'est une défaite personnelle de Macron.
03:35Les gens, et moi le premier, je ne peux plus le voir.
03:38Maintenant, le problème, ça devient même physique.
03:41Dès que je le vois, je change de chaîne.
03:42Oui, alors ça, il ne faut pas arriver, évidemment, à cela.
03:45Je n'arrive plus, en fait.
03:47C'est l'hypocrisie qu'il a dans la voix.
03:49Quand vous dites, au bout de 5 ans de mandidature,
03:51j'ai appris à aimer les Français, par exemple,
03:53c'est une phrase qui, moi, me fait sauter au plafond.
03:56On n'est pas président de la France pour, au bout de 5 ans, me dire,
03:58avant, je ne les aimais pas, maintenant, je les aime plutôt bien.
04:01Il y a chez lui des qualités, il y a aussi des défauts,
04:03et parmi ces défauts, sans doute, ou en tout cas ces critères,
04:06il y a ce rapport aux uns et aux autres.
04:09Il n'a pas été maire, il n'a pas été un élu local,
04:12qui peut-être lui aura manqué durant l'exercice du pouvoir.
04:16Mais vous, par exemple, en 2017, vous aviez voté pour qui ?
04:21Moi, j'avais voté Le Pen.
04:23Oui, donc...
04:24Mais pas avant. Avant, je n'aurais pas voté Le Pen.
04:26Oui, non, mais dès 2017.
04:28Dès 2017, parce que je l'ai senti venir.
04:30Donc Emmanuel Macron, à ce moment-là, vous ne le connaissiez pas, j'ai envie de dire.
04:32Vous ne saviez pas qui il était.
04:34Plus loin, il avait été ministre et j'ai vu...
04:37Il avait été ministre et j'ai vu son comportement en tant que ministre
04:40et les décisions qu'il avait prises en tant que ministre.
04:42Sauf qu'il y avait un certain charme en 2017, on le voit.
04:45Moi, je ne vois pas Emmanuel Macron comme je le voyais en 2017.
04:48Pour tout vous dire, en 2017, j'avais trouvé
04:51qu'il y avait une incarnation qui pouvait être intéressante,
04:54il arrivait derrière François Hollande, il y avait une sorte d'état de grâce,
04:57c'était un jeune homme, c'est important, qui était à la tête de la France.
05:00Je pouvais, dans l'incarnation, trouver des motifs de satisfaction.
05:06Sur ce point-là, je suis d'accord avec vous.
05:08C'est-à-dire que je n'avais pas autant de réticence à l'époque.
05:10Je n'avais pas du tout cette réticence-là à l'époque.
05:12On est d'accord.
05:13Après, les idées politiques, c'est autre chose,
05:15et puis chacun a les siennes, mais je pouvais être...
05:17Et puis, moi j'aime bien les gens qui ont des convictions,
05:20j'aime bien les gens qui sont cohérents.
05:21Avec Emmanuel Macron, la difficulté, c'est...
05:25Comme il n'y a pas toujours et même pas souvent une ligne directrice claire,
05:30comme vous dites, vous avez utilisé une expression qui est formidable,
05:33on ne sait pas sur quel pied danser.
05:35Et c'est vrai que cette expression, elle dit tout.
05:37Tu es démuni.
05:39Puisque, par exemple, de dire hier,
05:41j'ai compris le ras-le-bol des Français pour l'insécurité et l'immigration,
05:45mais en fait, ça fait sept ans que c'est un thème majeur.
05:48C'est ça, il y a sept ans qu'ils se réveillent, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
05:50C'est un thème majeur aujourd'hui.
05:52Il n'y a pas que celui-là, il y a le pouvoir d'achat, il y en a d'autres.
05:54Mais évidemment que dans des villes moyennes,
05:56dans des villes...
05:57Aujourd'hui, il y a une immigration qui n'existait pas il y a quelques années.
06:00Évidemment qu'il y a un lien entre délinquance et immigration,
06:03et ce n'est pas dire du mal de l'immigration que de dire ça.
06:05Mais non, ce n'est pas dire que tous les immigrés sont délinquants,
06:07ce n'est pas vrai, c'est loin d'être vrai.
06:09Mais vous avez parfaitement raison.
06:11Oui, il y a une corrélation.
06:12Mais vous avez parfaitement raison.
06:13Mais tous ces débats, en fait, le débat sur l'immigration,
06:15il est très compliqué.
06:17C'est très compliqué de l'avoir en France.
06:19Bon bah Pierre, du coup, vous allez voter pour qui ?
06:22Je ne sais pas si on a le droit de dire, d'ailleurs, pour qui...
06:24Vous devez vous en douter, non ?
06:26Oui, c'est ma question.
06:27Si vous aviez voté Le Pen, c'est vrai, parfois c'est vendredi.
06:29Je pose des questions un peu...
06:31« Thanks God it's Friday ! »
06:33Non mais dites-le avec l'accent !
06:35« Thanks God it's Friday ! »
06:37« Thanks God it's Friday ! »

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