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Julien Audemard, maitre de conférence au CEPEL, le centre d'études politiques et sociales à Montpellier
ici Hérault
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10/06/2024
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News
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00:00
Est-ce qu'Emmanuel Macron a eu raison de dissoudre l'Assemblée nationale ?
00:02
Anne, on a proposé oui ou non, évidemment.
00:04
- Évidemment.
00:05
- Alors ça donne quoi au niveau des résultats ?
00:06
- Eh bien, ça donne une majorité de oui, 69% précisément de oui,
00:11
il a eu raison Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, logiquement 31%.
00:16
De non, on attend vos avis ce matin, on a envie de vous entendre sur le sujet.
00:20
04 67 58 6000, ça c'est le numéro qu'il faut appeler.
00:23
- On peut appeler, on peut prendre la parole, on peut s'exprimer, on peut dire ce qu'on veut, il n'y a pas de filtre.
00:27
- Il n'y a pas de filtre, il faut rester dans le cadre de la loi malgré tout.
00:31
- Si c'est pour nous insulter, ce n'est pas la peine, nous on n'y est pour rien.
00:34
- Junior Audemars est notre invité ce matin, Anne Pinson-Dussel.
00:37
- Pour essayer d'y voir un petit peu plus clair, effectivement, bonjour.
00:39
- Bonjour.
00:40
- Vous êtes docteur en sciences politiques au CNRS et au CEPEL,
00:43
le centre d'études politiques de l'Europe latine, ici à Montpellier.
00:46
Est-ce que cette dissolution, c'est un pari risqué pour Emmanuel Macron,
00:52
ou est-ce qu'il maîtrise la chose ?
00:54
- C'est un pari relativement risqué.
00:57
A mon sens, pour plusieurs raisons.
00:59
Cette dissolution, on pourrait la rapprocher de celle de Jacques Chirac en 1997.
01:05
Il s'agissait finalement d'obtenir une majorité plus confortable
01:10
que celle qu'il avait précédemment.
01:12
Ici, il me semble que c'est un pari très risqué, au moins à trois titres.
01:17
Le premier, c'est la progression du Rassemblement national
01:20
dans les élections, au fil du temps.
01:23
Alors, effectivement, on peut penser que ce parti aura du mal
01:28
à obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale en juin prochain.
01:32
- Lors des élections ?
01:35
- Lors de la prochaine élection législative.
01:37
Mais tout de même, la progression du Rassemblement national
01:39
fait de cette décision, finalement, un pari risqué.
01:43
La deuxième raison, c'est l'incertitude qui pèse sur le bloc de gauche.
01:49
Emmanuel Macron fait le pari, finalement,
01:51
que la NUPES est définitivement enterrée
01:53
et qu'un tel système d'alliance ne pourra pas avoir le jour...
01:57
- L'alliance des Verts de la France Insoumise ?
01:59
- L'alliance du bloc de gauche ne pourra pas avoir le jour
02:03
en l'espace de quelques semaines.
02:05
Là, encore une fois, c'est un pari relativement risqué
02:07
et en cas d'alliance, le bloc de gauche
02:09
pourrait gagner plus de circonscriptions qu'il ne l'avait fait en 2022.
02:15
Enfin, troisième raison, c'est que le pari d'Emmanuel Macron
02:19
est de former une nouvelle alliance,
02:21
en particulier avec les Républicains,
02:23
pour idée de solliciter ou de susciter un système d'alliance
02:29
au regard de la progression du Rassemblement national.
02:33
Et là encore, c'est un pari qui me semble loin d'être gagné.
02:37
- Dissolution, ça veut dire quoi, là, en l'état actuel des choses ?
02:41
On n'a plus de députés, tout est à l'arrêt,
02:43
tous les projets, tous les textes sont à l'arrêt ?
02:45
- Alors, la dissolution, l'Assemblée nationale présente
02:51
reste finalement active jusqu'à la prochaine élection,
02:57
jusqu'aux prochaines élections législatives.
03:01
La dissolution de l'Assemblée nationale,
03:03
c'est un pouvoir qui est donné par la Constitution,
03:05
un pouvoir quasi-discrétionnaire dans les mains du Président de la République,
03:08
puisque finalement, il prend la décision seul,
03:11
en consultant certes le Premier ministre et les présidents des deux chambres,
03:14
mais la décision lui appartient,
03:16
elle lui permet de provoquer de nouvelles élections législatives de manière anticipée.
03:21
- Mais donc là, en attendant, les députés qui sont en place
03:23
continuent de travailler, en plus de faire campagne, donc ça va être un peu...
03:26
- Oui, on se retrouve dans une situation très spécifique.
03:30
- Et c'est quoi le message envoyé comme ça quand on est Président,
03:32
et que justement, on utilise ce pouvoir,
03:34
on le rappelle, un six fois seulement dans la Ve République, c'est assez rare ?
03:38
- C'est très rare, c'est d'autant plus rare de l'utiliser dans ce cadre-là,
03:43
historiquement, le pouvoir de dissolution a été utilisé,
03:48
soit de manière plébiscitaire, par exemple par le général de Gaulle,
03:52
pour provoquer finalement un élan national en sa faveur,
03:56
alors là, il est assez peu probable que ce soit le cas,
03:59
soit des présidents de la République, comme par exemple François Mitterrand,
04:05
avaient procédé à des dissolutions dites de confort,
04:08
c'est-à-dire pour renverser une chambre qui leur était défavorable,
04:11
pour obtenir une majorité suite à leur élection.
04:14
Là, encore une fois, il n'est pas certain que le résultat des prochaines élections législatives
04:20
procure à Emmanuel Macron un tel confort.
04:23
- Un tel confort, effectivement, on parlait, vous disiez,
04:26
il mise un peu sur le fait que le bloc de gauche ne va pas forcément réussir
04:29
à s'allier, à tomber d'accord d'ici trois semaines,
04:32
le délai est évidemment extrêmement court,
04:34
du côté du Rassemblement National,
04:36
est-ce que le parti a de quoi mettre un candidat ou une candidate
04:40
dans chacune des 577 circonscriptions ?
04:42
- Alors, sans doute pas, car même si l'ancrage local du RN a progressé
04:48
au cours des dernières années, c'est un parti qui reste encore finalement
04:53
assez peu ancré localement sur certains types de territoires,
04:56
donc ça va être aussi un défi pour le RN,
04:59
mais également pour les autres forces politiques,
05:01
de pouvoir s'organiser de manière aussi rapide,
05:05
et présenter des candidats dans l'ensemble des 577 circonscriptions.
05:10
- Au niveau européen, puisque c'était ça le sujet au départ,
05:13
avant l'annonce de la dissolution hier soir,
05:15
au niveau européen il y a une coalition entre la droite,
05:19
entre les socialistes et entre Renaissance,
05:23
est-ce que ça, ça peut exister, c'est un peu ce que semble dire Emmanuel Macron,
05:26
est-ce que ça peut exister au niveau national,
05:28
à l'approche de ces législatives ?
05:30
- Alors, il me semble assez peu probable que cela puisse exister
05:34
au niveau national, la carte que va jouer Emmanuel Macron,
05:38
c'est la carte de la responsabilité face aux dangers
05:41
que représente l'extrême droite au pouvoir,
05:44
ceci dit, cela m'étonnerait grandement finalement,
05:47
que le parti socialiste ou les républicains acceptent
05:51
de faire partie d'une grande coalition autour de Renaissance.
05:55
A mon avis, le véritable pari que fait Emmanuel Macron,
05:58
c'est d'affaiblir encore un peu plus le parti Les Républicains,
06:01
afin d'acter finalement sa disparition, au moins au niveau national,
06:06
afin de l'englober dans une grande coalition de centre-droits,
06:10
dont Renaissance, finalement, serait l'élément central.
06:14
- Alors, un pari quitte à se retrouver avec un ou une première ministre
06:18
du Rassemblement National, c'est ce qui peut se passer
06:20
si le parti a une majorité à l'Assemblée après les législatives ?
06:24
- Alors, la constitution sur ce point est assez claire,
06:27
c'est-à-dire que le Président de la République nomme le Premier Ministre,
06:30
et il n'a aucune obligation de le nommer au sein de la majorité à l'Assemblée Nationale.
06:37
Donc, il serait tout à fait possible qu'Emmanuel Macron
06:40
passe outre le choix des Français.
06:44
- C'est pas obligatoire, mais c'est ce qui se fait traditionnellement.
06:46
- C'est pas obligatoire, mais c'est ce qui se fait traditionnellement.
06:48
En réalité, si cela se passait, effectivement, Emmanuel Macron
06:51
serait obligé par le résultat du vote.
06:55
Ici, son pari serait peut-être, finalement, celui de la politique du pire.
07:00
C'est-à-dire laisser le Rassemblement National gouverner pendant 3 ans
07:05
afin de démontrer une éventuelle incompétence et arriver à l'orée 2027,
07:12
lors des prochaines élections présidentielles,
07:14
dans une position de force avec son principal adversaire affaibli.
07:17
- Vous disiez au tout début de l'interview, il y a peu de chances
07:19
que le Rassemblement National obtienne une majorité à l'Assemblée.
07:23
Pourquoi est-ce que vous dites ça ?
07:25
- A l'heure actuelle, le Rassemblement National détient 88 sièges de députés.
07:30
Si l'on additionne ces 88 sièges avec ceux de sa coalition,
07:38
on est tout de même assez loin de la majorité absolue à l'Assemblée.
07:42
- Il n'y a pas eu un sursaut, là, avec ces Européennes ?
07:45
Comment l'interprète justement ce vote Rassemblement National ?
07:48
C'est un vote d'adhésion au parti ou ça reste un vote de contestation
07:53
contre la politique d'Emmanuel Macron ?
07:55
- Il me semble qu'à l'heure actuelle, le vote Rassemblement National
08:00
conserve tout de même une part assez importante de vote contestataire.
08:05
Et en particulier dans le cadre d'une élection européenne
08:08
qui joue le rôle depuis l'inversion des calendriers législatifs et présidentiels.
08:14
On vote désormais pour les députés directement après l'élection du président de la République.
08:20
Depuis ce moment-là, l'élection européenne joue le rôle d'une élection intermédiaire au niveau national.
08:25
Donc c'est une élection qui cristallise tout le mécontentement,
08:28
toute l'opposition au gouvernement.
08:30
Et de ce fait, le Rassemblement National arrive à capitaliser
08:35
sur ce mécontentement, sur cette opposition.
08:37
Ceci dit, on se rend compte lorsqu'on fait la sociologie des électeurs du Rassemblement National,
08:43
mais également lorsqu'on regarde les cartes du vote Rassemblement National,
08:46
que c'est un vote qui progresse dans des territoires où il était traditionnellement absent.
08:51
- C'est le cas Montpellier par exemple ?
08:53
- C'est le cas Montpellier par exemple, effectivement.
08:55
Et il progresse généralement au détriment de la droite de gouvernement traditionnelle.
08:59
Ici, en l'occurrence, des Républicains.
09:02
Donc on peut penser qu'une partie de l'électorat de droite a acté le fait
09:08
que le Rassemblement National, aujourd'hui, est le parti dominant au sein de la droite.
09:14
Et de ce point de vue là, on peut considérer qu'il s'agit de plus en plus d'un vote d'adhésion.
09:20
- Une part d'inconnus aussi, vous le rappeliez,
09:23
les élections législatives sont d'habitude collées à l'élection présidentielle.
09:27
Là, ce n'est pas le cas, donc ce sera un peu une première.
09:30
- Alors ce n'est pas une première, puisque c'est plutôt un retour à la normale,
09:33
au fonctionnement, disons, traditionnel de la Ve République.
09:39
Même s'il s'agira sans doute d'une parenthèse,
09:42
puisque le président ou la présidente élue en 2027
09:46
devra sans doute dissoudre à nouveau l'Assemblée Nationale
09:49
afin de bénéficier d'une majorité confortable.
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