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Emmanuel Négrier, directeur du CEPEL, le centre de recherches en sciences politiques
ici Hérault
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il y a 1 an
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00:00
On connaît enfin la composition du nouveau gouvernement.
00:03
Est-ce que ça valait le coup de dissoudre l'Assemblée Nationale en juin ?
00:06
C'est la question que l'on vous pose.
00:08
Exactement, et on attend vos avis ce matin au 04 67 58 6000.
00:13
Appelez-nous pour réagir.
00:14
Bonjour Emmanuel Négrier.
00:15
Bonjour.
00:16
Vous êtes vous le directeur du CPL, le Centre de Recherche de Sciences Politiques à Montpellier.
00:21
Alors est-ce que ça valait le coup, cette dissolution ?
00:23
Est-ce qu'un simple remaniement n'aurait pas suffi finalement ?
00:27
C'est une question que tout le monde se pose.
00:30
Et les motivations de cette dissolution,
00:34
prises dans une sorte de réflexe presque psychologique et personnel
00:40
de la part du président Macron pour faire oublier une défaite,
00:44
ce réflexe-là, effectivement, on l'aperçoit maintenant,
00:51
était sans doute totalement inapproprié.
00:54
Alors à la fois parce que sur le moment, de cette manière aussi brutale,
00:59
on ne prend pas forcément de bonnes décisions en politique.
01:02
La politique c'est quand même du temps long.
01:04
On n'est pas sur le coup de l'émotion forcément.
01:06
Et puis voilà, exactement, et les émotions étaient plutôt contraires au mois de juin,
01:10
plutôt contraires au mouvement présidentiel.
01:13
Et puis d'autre part, on aurait pu imaginer maintenant,
01:16
c'est facile de le dire bien entendu,
01:18
qu'après ces Jeux Olympiques, cette séquence un peu, disons...
01:23
– Parenthèses en tout cas.
01:24
– Cette parenthèse un peu enchantée,
01:26
on aurait pu imaginer qu'en effet, la gifle aurait été moins brutale.
01:32
– Parce que là, on n'est clairement pas sur une rupture finalement.
01:35
Il y a eu les européennes, il y a eu la dissolution,
01:38
et puis on recommence un petit peu comme avant.
01:40
– Oui, et surtout la dissolution a été motivée politiquement,
01:43
officiellement, par un souci de clarification.
01:47
D'une certaine manière, Emmanuel Macron a réinventé le clair-obscur,
01:51
qui est une très belle tradition picturale italienne,
01:54
comme vous le savez, mais qui la plonge l'électorat dans une incertitude totale.
02:01
Imaginez que les deux principaux piliers de ce nouveau gouvernement
02:07
sont les deux formations qui ont essentiellement perdu les élections.
02:10
Et deux perdants, ça ne fait pas un vainqueur.
02:14
– À l'inverse, pas de Rassemblement national,
02:17
pas de ministre issu du Rassemblement national,
02:20
un seul issu de la gauche, et encore vaguement, disent ceux qui sont à gauche,
02:25
c'est risqué comme pari ?
02:27
– Oui, alors il faut rappeler que Didier Migaud,
02:29
qui est le ministre de la Justice, a abandonné la politique depuis 15 ans,
02:36
et quitté le parti socialiste depuis cette même période,
02:39
pour être premier vice-président de la Cour des comptes,
02:42
puis ensuite président d'une haute autorité en tant que haut fonctionnaire,
02:47
plutôt qu'homme politique, il est ministre de la Justice,
02:51
et sa tâche va être assez compliquée,
02:52
puisque c'est vrai qu'il a une sensibilité sans doute la plus à gauche du gouvernement,
02:58
comme ministre de la Justice, et il va voisiner avec le ministre de la Police,
03:03
– Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
03:05
– Bruno Retailleau, qui est le plus à droite du gouvernement.
03:08
Or, justice et police, en général, ça doit s'entendre,
03:11
sinon ça fait des étincelles, et on va voir de quelle nature seront ces étincelles.
03:15
– On vous pose cette question, au vu du nouveau gouvernement de Michel Barnier,
03:19
est-ce que ça valait le coup de dissoudre l'Assemblée Nationale ?
03:22
Vous nous appelez 04-67-58-6000, bonjour Magali.
03:25
– Bonjour Magali.
03:26
– Oui bonjour, bonjour Monsieur Négrier.
03:28
– Vous êtes à Montpellier, votre avis ?
03:29
Il ne fallait pas dissoudre l'Assemblée Nationale.
03:32
– Après des élections européennes, ça paraissait déjà un peu bizarre,
03:36
mais outre ça, déjà en 2022, ils n'avaient pas la majorité, le camp présidentiel,
03:41
donc ils ont gouverné à cours de 49-3,
03:44
qu'est-ce que ça va être maintenant ?
03:46
Parce qu'ils ont pris le quatrième camp, qui avait le plus grand nombre de voix,
03:53
ils sont passés après le NFP, après le Rassemblement National,
03:57
et après le Renaissance…
03:59
– Les Républicains, donc, vous parlez Magali.
04:02
– Pardon ?
04:02
– Vous parlez des Républicains, le quatrième camp.
04:04
– Voilà, des Républicains, donc je me dis,
04:07
comment est-ce qu'il va faire passer ces lois s'il en fait passer ?
04:10
Ça va être du 49-3, forcé.
04:12
Enfin, c'est impossible d'arriver à trouver un consensus
04:17
en partant déjà de ce côté de l'échiquier politique.
04:21
– Vous partagez l'avis de Magali et Manuel Négrier ?
04:23
– Oui, alors, sur le plan instrumental, il n'y a aucun doute,
04:27
le gouvernement précédent l'avait déjà fait,
04:29
rappelez-vous la réforme des retraites qui passe au nom d'une réforme
04:33
du financement de la Sécurité Sociale pour pouvoir activer le fameux 49-3,
04:39
donc il est tout à fait clair qu'un gouvernement aussi minoritaire,
04:42
ça ne s'est jamais vu sous la République.
04:46
La seule exception peut-être, c'est le gouvernement
04:49
dont vous vous souvenez parfaitement de Gaétan de Rocheboué en 1877.
04:53
– Pas tellement.
04:53
– Il a tenu 20 jours contre une majorité à l'époque républicaine,
04:57
mais les Républicains de Gambetta, ce n'est pas la même chose.
05:00
Et effectivement, il n'avait pas les instruments à l'époque pour demeurer.
05:06
Et donc Patrice MacMahon, le président de l'époque, a démissionné.
05:09
– Vous dites qu'il a tenu 20 jours, justement,
05:12
Jean-Luc Mélenchon, il dit qu'il faut se débarrasser de ce nouveau gouvernement
05:17
le plus vite possible, sans dire si c'est une bonne ou une mauvaise idée,
05:21
ça appartient à chaque camp, mais il y a quoi comme outil ?
05:24
Il a une survie possible ce gouvernement ?
05:26
– Il a une survie à la condition, précisément, d'utiliser les instruments
05:33
que lui donne la Ve République, notamment cette espèce de rationalisation
05:38
du parlementarisme qui se traduit par le 49-3, par le 49-2,
05:45
par le vote bloqué, par la maîtrise de l'agenda du Parlement,
05:48
mais surtout, ce qui peut le faire tenir, et c'est précisément le problème,
05:53
le clair-obscur, c'est le fait de donner des gages au Rassemblement national.
06:00
Parce que si le Rassemblement national décide de voter la moindre censure
06:06
venant de la gauche, sur le moindre prétexte, le gouvernement ne peut que tomber.
06:11
C'est un gouvernement qui ne représente qu'un tiers, un gros, un petit tiers même.
06:17
– Donc il va falloir jouer vers l'extrême droite pour pouvoir tenir, c'est ce que vous dites ?
06:22
– Il va falloir gouverner à coups d'instruments de rationalisation type 49-3,
06:27
et en même temps donner des gages au Rassemblement national
06:30
pour qu'à l'occasion de ces motions de censure,
06:33
le Rassemblement national n'ajoute pas ses voix à la gauche.
06:36
La gauche ne peut que censurer un tel gouvernement et ses politiques annoncés,
06:41
compte tenu de son programme et de son identité politique en général.
06:45
C'est tout à fait logique.
06:47
– Est-ce qu'on a vu un sursaut populaire pour ces législatives anticipées ?
06:53
Les électeurs sont retournés dans les urnes à un niveau qu'on n'avait pas vu depuis très longtemps.
06:58
Est-ce que ce choix de Premier ministre d'abord, puis de gouvernement,
07:02
risque un peu de faire retomber le soufflet en termes de participation pour les prochaines élections ?
07:07
– Pour les prochaines élections, sans doute pas,
07:09
parce qu'on est dans une situation de happening à l'italienne ou à l'espagnol.
07:14
En ce moment, il faut être tout à fait clair,
07:16
on est dans une incertitude politique liée au gouvernement en place,
07:21
et donc ça c'est le premier point.
07:23
Et le deuxième point, c'est qu'effectivement,
07:26
d'avoir choisi les deux principales formations perdantes pour constituer un gouvernement,
07:31
ça produit dans cet électorat qui s'est fortement remobilisé,
07:35
notamment dans les quartiers populaires, on a observé ça.
07:37
C'était tout à fait spectaculaire de voir à quel point une partie du vote populaire
07:43
est revenue dans l'élection pour une élection à deux tiers,
07:46
alors qu'on était à 48% en 2022.
07:51
Ça ne peut que produire un désenchantement, une question de savoir,
07:56
mais pourquoi est-ce qu'on vote si finalement,
08:00
la tendance dominante de cette élection est complètement désavouée par les choix présidentiels ?
08:05
– Oui c'est ça, donc on peut se dire, finalement c'est pas la peine d'aller voter, c'est ce qu'il risque.
08:08
– Pour certains, ça va être ça, mais pour d'autres, compte tenu des choix cruciaux
08:13
qui sont devant nous, notamment la menace du Rassemblement National,
08:17
notamment l'hypothèse d'une dynamique, au contraire, de rassemblement à gauche,
08:22
sur quelle base, on n'en sait encore rien,
08:25
dans la mesure où il n'y a pas d'expérience gouvernementale
08:28
et programmatique de cette formation, de cette coalition,
08:32
mais en tout cas, on peut imaginer qu'une très grande majorité de l'électorat
08:38
se maintiendra dans le vote.
08:40
– Merci beaucoup Emmanuel Négrier d'avoir été avec nous ce matin,
08:44
directeur du CPL, le Centre de Recherche en Sciences Politiques à Montpellier,
08:48
alors on vous posait cette question ce matin,
08:50
– J'attendais ça !
08:51
– Est-ce que ça valait le coup de dissoudre l'Assemblée Nationale au mois de juin ?
08:55
C'est assez unanime, on ne va pas se mentir, alors je réactualise en même temps,
09:00
85% estiment que non, ce n'était pas utile, ça ne valait pas le coup
09:05
de dissoudre l'Assemblée Nationale, et donc 15% qui estiment que oui, quand même, ça valait le coup.
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