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  • il y a 1 an
Cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement, Intervention à la télévision, réception du président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'Assemblée nationale... Est-ce que le chef de l'État instrumentalise cette séquence diplomatique, alors que les élections européennes se tiennent dimanche ? Écoutez le débat entre Valérie Trierweiler, journaliste à "L'Hémicycle", Pascal Perrineau, politologue et spécialiste de sociologie électorale, et Guillaume Tabard, éditorialiste au "Figaro".
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 06 juin 2024

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Transcription
00:00Les grands débats de la deuxième heure jusqu'à 20h, on vous aide à vous forger une opinion
00:09chers auditeurs, avec en studio pour vous servir, Valérie Trierveler, journaliste
00:14à l'hémicycle, bonsoir, Pascal Perrineau, politologue spécialiste de sociologie électorale,
00:19bonsoir, Guillaume Tabard, éditorialiste au Figaro, bonsoir, avant toute chose ce soir
00:24à une heure de l'interview d'Emmanuel Macron maintenant à la télévision au JT de TF1
00:29et de France 2, à la veille aussi de la prise de parole du président ukrainien Zelensky
00:32à l'Assemblée, eh bien on va s'interroger, est-ce que le chef de l'État instrumentalise
00:37cette séquence diplomatique à trois jours des élections européennes ?
00:40Instrumentalisation, c'est le mot prononcé au RN, chez les Insoumis ou les Républicains
00:46avant ces deux événements, écoutez Sébastien Chenu du RN, vice-président de l'Assemblée,
00:50il est très agacé avant le passage à la télé ce soir d'Emmanuel Macron.
00:53Il s'octroie une parole à quelques jours du scrutin, on connaît les vieilles ficelles
00:58d'Emmanuel Macron, évidemment le président de la République ne vient pas intervenir
01:02dans les médias à quelques jours d'un scrutin, uniquement pour parler de la mémoire, il
01:06va faire les associations ou les dérapages j'allais dire même les plus malvenus pour
01:11essayer de ramener ça au scrutin européen dont il voit l'issue se profiler, c'est-à-dire
01:17un échec cuisant de sa majorité qu'il a bien mérité.
01:20Réponse de la majorité, c'est pas le président qui a choisi la date du 6 juin.
01:24Alors Emmanuel Macron n'a pas choisi la date, mais est-ce qu'il en profite, est-ce qu'il
01:27s'en sert pour peser sur la campagne à trois jours du vote ? Guillaume Tabard, votre regard
01:31sur ce terme utilisé par les oppositions qui est fort d'ailleurs, instrumentalisation.
01:34Utilisation à tout le moins, oui, d'ailleurs Emmanuel Macron ne s'en cache pas et on va
01:39l'entendre dans quelques...
01:41Dans une heure à peu près.
01:43On sait qu'il est prévu que dans l'interview qu'il va faire, il va d'abord revenir sur
01:48les célébrations d'aujourd'hui, il va parler de l'Ukraine et un peu de la Palestine, il
01:51est prévu toute une séquence consacrée aux élections européennes et l'Elysée ne s'en
01:56cache pas.
01:57Oui, Emmanuel Macron va s'engager très clairement pour sa liste, en tout cas très clairement
02:02contre le Rassemblement national, donc il utilise cette séquence.
02:06De même bien sûr que ce n'est pas lui qui a fixé la date du 6 juin, ce n'est pas le
02:09premier à organiser des commémorations, à faire toutes ces célébrations sur les
02:12pages du débarquement avec ces images qui de fait étaient à la fois très belles et
02:16très émouvantes.
02:17Il y a quand même un choix qui pour le coup lui appartient et qui est clairement aussi
02:22un peu orienté.
02:23Il a quand même un choix d'inviter Wladimir Zelensky à ces commémorations-là.
02:26Qu'il parle de l'Ukraine, qu'il soutienne l'Ukraine, c'est sa politique, c'est son
02:30choix, on est dans l'ordre des choses, mais le fait de l'associer délibérément à
02:34ces commémorations-là, surtout qu'il en est du sort, le succès du débarquement il
02:39doit aussi, même s'ils n'en furent pas des acteurs, mais il doit aussi quand même
02:43à l'existence du front russe qui a permis quand même que une partie des troupes allemandes
02:46soient orientées vers l'est.
02:477 millions de personnes en URSS qui sont décédées.
02:49C'est pour ça qu'habituellement les Russes étaient invités à ces célébrations parce
02:52qu'il n'y aurait pas eu de débarquement réussi sans les Russes.
02:56Donc Emmanuel Macron pousse le bouchon aussi loin qu'il peut en se servant de cette journée
03:03pour accueillir Wladimir Zelensky.
03:04Alors avant l'interview d'ailleurs de ce soir, l'Arkhom cette semaine a été saisie
03:07par les oppositions qui accusent le président d'enjamber en quelque sorte les règles sur
03:11le temps de parole.
03:12L'Arkhom va surveiller d'ailleurs ce soir cette interview.
03:14Tiens écoutez Raphaël Glucksmann, tête de liste pour le PS et place publique, il disait
03:17ceci ce matin sur RTL.
03:19A 3 jours du vote, mais Yves Calvi, dans aucune autre démocratie européenne, chez aucun
03:26de nos voisins, cette situation pourrait se produire.
03:29Un président qui a 3 jours du vote monopolise l'ensemble des JT pour expliquer qu'il
03:33faut voter pour sa liste.
03:34Ça c'est profondément un mal français.
03:36Il a raison Raphaël Glucksmann, Valérie Trierweller ?
03:39Alors il n'a pas tout à fait tort, oui je pense qu'il y a instrumentalisation.
03:44Après les vieilles ficelles, ce sont de vieilles ficelles et pas seulement macronistes.
03:49Pour la première élection européenne au suffrage universel, en 1979 Giscard intervenait
03:54aussi et on lui faisait le même reproche.
03:56Sarkozy avait fait un meeting à 3 jours du scrutin et ce meeting avait été retransmis
04:03par la télévision.
04:04Donc même chose, François Hollande lui avait fait une tribune, pareil, à quelques jours
04:08pour l'Europe que je veux, donc ça avait été aussi interprété par les médias de
04:14cette façon là.
04:15On verra, après l'Arkhom a elle de jouer.
04:17Elle a quand même compté le meeting de Macron du 25 avril je crois à la Sorbonne comme
04:22étant dans les temps de paroles de renaissance.
04:24On verra ce qu'elle fait s'il y a aussi peut-être une sanction pour les deux grandes
04:30chaînes de télévision, enfin en tout cas toutes celles qui le retransmettent.
04:33Parce qu'en plus on ne peut pas rééquilibrer le temps de parole s'il parle ce soir puisqu'il
04:36n'y a pas eu un policier qui s'arrête.
04:37Parce qu'à minuit c'est terminé vendredi.
04:39Votre regard Pascal Perrineau, parler de la situation internationale de l'Europe, donner
04:43la parole à Zelensky devant l'Assemblée demain, est-ce que ça peut, puisqu'on se
04:48demande s'il utilise ou non cette date du 6 juin, est-ce que ça peut vraiment faire
04:51bouger les lignes des sondages alors qu'elles sont complètement figées depuis maintenant
04:55des semaines ?
04:56Je ne crois pas profondément.
04:57Comme vient de le dire Valérie Terweiler, c'est une vieille coutume, j'allais dire,
05:01que le président intervienne, il n'y a rien.
05:04Je comprends très bien que les leaders des oppositions disent qu'il y a rupture du principe
05:10d'égalité.
05:11C'est vrai que là on n'est pas sur une tribune ou un meeting, on est vraiment sur
05:13une interview en prime time à trois jours du vote.
05:16Oui, mais je ne crois que ça ne changera principalement rien aux équilibres.
05:20Et que les équilibres que mesurent les sondages, on les retrouvera largement en l'état dimanche
05:29prochain.
05:30Donc je ne crois pas que ça soit essentiel.
05:32On ne peut pas imaginer aussi, la convenance c'est que le 6 juin c'est proche du 9.
05:38Et qu'en effet, on ne peut pas imaginer que le président de la République n'intervienne
05:43pas à l'occasion de ces cérémonies autour de l'anniversaire du débarquement du 6
05:52juin 44 et se félicite de l'accueil de partenaires étrangers.
05:57Ça aurait été difficile d'observer un silence radio total.
06:03Mais ce qui est plus gênant c'est les actes successifs.
06:07Je trouve à la limite que la rencontre entre Gabriel Attal et Jordan Bardella était plus
06:15gênante.
06:16Parce que là il y avait au cœur de la campagne le choix, par le pouvoir, de bipolariser et
06:22d'écarter les autres.
06:23De choisir son adversaire.
06:24Voilà, et de choisir son adversaire.
06:26Ça personnellement j'ai trouvé ça beaucoup plus choquant, beaucoup plus contestable,
06:31véritablement, complètement contradictoire avec le relatif principe des qualités que
06:37l'on doit observer lors de la campagne électorale.
06:39Là, ce soir, on verra quelle est la part consacrée au retour sur la mémoire du 6 juin
06:4644, et Dieu sait s'il faut fêter, honorer cette mémoire, et la part qui sera accordée
06:52aux élections européennes.
06:53Vous avez évoqué, Guillaume Tabard, l'invitation à Volodymyr Zelensky pour ces célébrations
07:00du 6 juin.
07:01Les oppositions, ERRED, LR, soumis, critiquent la prise de parole de Volodymyr Zelensky demain
07:07à l'Assemblée.
07:08Enfin, ils ne critiquent pas Volodymyr Zelensky, ils n'ont rien contre l'Ukraine, mais ce
07:11n'est pas le bon timing, c'est le dernier jour d'une campagne, d'après ces oppositions.
07:14Vous les comprenez ces critiques ?
07:16C'est vrai qu'il va parler à l'Assemblée un vendredi matin.
07:20Déjà, par principe, ce n'est jamais un bon jour à l'Assemblée.
07:23En général, le vendredi, les députés sont repartis dans leurs circonscriptions.
07:27Là, a fortiori, dans un ultime week-end d'élection, les parlementaires, c'est même leur rôle
07:35et presque leur devoir, ils sont en principe sur le terrain pour faire campagne.
07:39Il n'y a plus de campagne audiovisuelle, mais il n'est pas interdit encore de faire
07:42une campagne sur le terrain.
07:43D'autant plus qu'il n'y aura plus d'émission politique sur les derniers jours, la place
07:48des parlementaires est d'être sur le terrain.
07:50Vous croyez qu'il y aura du monde à l'Assemblée d'ailleurs ?
07:52Imaginez, ça craint si…
07:53Oui, mais en fait, ils ont été prévenus, là, c'est ça.
07:57Vis-à-vis de Vladimir Zelensky, il se ferait que s'il y a un hémicycle qui est rempli
08:01comme pour une séance de questions d'actualité classique, ce sera un peu gênant.
08:06Bon, apparemment, il y aura quand même le service.
08:08Je crois qu'il y a des consignes qui sont passées, y compris dans les groupes, pour
08:10s'assurer qu'à un moment de présence minimale.
08:12Par exemple, j'entendais hier soir Marine Le Pen qui, pourtant, aurait pu trouver des
08:15raisons de dire « moi, je ne me soumets pas à ce calendrier imposé par le président
08:19qui a dit qu'évidemment, elle serait présente dans l'hémicycle, même si elle regrettait
08:22que ce soit organisé la veille du scrutin.
08:24Mais elle sera notre invitée demain matin à 7h40.
08:26Et elle se doit d'être là, en quelque sorte, aussi, pour ne pas être accusée
08:29de professeur.
08:30Oui, tout à fait.
08:31C'est le diptyque que je trouve un peu gênant, c'est-à-dire que l'intervention à l'Assemblée
08:38et la présence, quand même, aujourd'hui, sur les pages du débarquement.
08:41Parce que, j'ai un peu regardé, c'est vrai que toutes ces commémorations, en tout
08:45cas, les dixièmes anniversaires, 84, 94, 2004, 2014, c'est un peu différent parce
08:51que les élections européennes avaient eu lieu un peu plus tôt.
08:53Elles avaient eu lieu fin mai et donc les cérémonies de 2014 qui avaient été très
08:57importantes parce que, souvenez-vous, c'était Obama-Poutine et c'est là qu'était né
09:00ce fameux format Normandie par lequel François Hollande a tenté de trouver une solution
09:05sur la Crimée qui avait, il faut dire ce qui est, un succès diplomatique.
09:10Mais en tout cas, quand on prend les autres commémorations, il y avait eu des images
09:14très fortes.
09:15Jérôme Guérin qui accueille Reagan, c'était quand même stupéfiant en 84.
09:18Schirach accueille Schröder, le chancelier allemand présent pour la première fois sur
09:22les pages du débarquement avec cette accolade entre les deux hommes, c'était aussi très
09:25fort.
09:26Mais j'ai regardé dans les journaux de l'époque, il n'y a aucune lecture, en tout cas, de
09:30la part du Président.
09:31Jamais il n'a dit, vous voyez, ce que nous mettons en scène, ça va vous inciter à
09:34bien voter dans deux jours.
09:35Vous voyez, ce que je trouve un peu plus étonnant, enfin étonnant ou prévisif peut-être, c'est
09:41la manière dont l'exécutif prend son stabilo-bosse pour dire, vous voyez, tout ce qu'on fait,
09:46tirez-en des conclusions dimanche.
09:48Regardez.
09:49Vous restez avec nous, Guillaume Tabard, Pascal Perrineau, Valéry Traveler, on va prolonger
09:52les grands débats de RTL.
09:53Bonsoir, on va se poser cette question maintenant, recevoir Zelensky, ok, mais comment aider
09:57l'Ukraine maintenant ? Est-ce qu'il faut envoyer des instructeurs ? Peut-être même
10:00des militaires au sol ? On va accueillir le Général Desportes, expert, justement, ancien
10:04directeur de l'école de guerre, autour de cette table, à tout de suite.
10:11Merci.
10:12Au revoir.
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