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  • 31/05/2024
Gérald Darmanin s'exprime, et indique au sujet du suspect, qu'il était "inconnu des services de police", que "rien ne laissait penser qu'il était radicalisé". Il voulait s'en prendre à des spectateurs en dehors du stade, "car il s'est rendu compte que les lieux étaient très sécurités", "avant de mourir en martyr". Il est aujourd'hui incarcéré. C'est le 50ème attentat déjoué depuis début 2017.

"Nous avons interpellé deux personnes, cette personne et son frère mineur, qui n'a pas été mis en examen ni incarcéré. Il n'y a pas eu d'autre interpellation dans cette affaire à ce stade.

"Une enquête est ouverte par la parquet national antiterroriste.", a-t-il annoncé.

Le suspect comptait agir"Avec des moyens artisanaux", précisant que "60% des attentats en France, c'est le couteau", a également déclaré Gérald Darmanin.

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Transcription
00:00 - On écoute le ministre de l'Intérieur.
00:02 - Bien sûr les policiers.
00:04 Aujourd'hui c'est une enquête qui est ouverte par le parquet national antiterroriste.
00:08 Nous avons eu des informations comme quoi des personnes procédaient à des repérages
00:14 et souhaitaient passer à l'acte pour un attentat pendant les Jeux Olympiques,
00:18 plus précisément pendant les épreuves de football à Saint-Etienne.
00:21 Nous avons travaillé avec les services de renseignement, les services enquêteurs
00:25 et puis avec le parquet antiterroriste, choisi de pouvoir interpeller ces personnes,
00:30 en l'occurrence une personne, un individu tchétchène de 18 ans,
00:35 qui n'était pas connu des services de renseignement, qui n'était pas connu des services de police,
00:39 dont rien ne laissait penser qu'il était radicalisé.
00:42 Et par ses supports informatiques et par les perquisitions que nous avons effectuées,
00:46 nous avons pu constituer le fait que cette personne voulait passer à l'acte,
00:50 d'abord s'en prendre à des spectateurs,
00:52 pourvu manifestement que le stade était trop sécurisé,
00:55 voulait s'en prendre à des spectateurs en dehors, près des buvettes, près des cafés,
00:58 et puis ensuite mourir en martyr, à ces propos, après un combat avec les forces de l'ordre.
01:03 Aujourd'hui cette personne est incarcérée,
01:05 pour la suite de l'enquête je laisserai bien sûr la justice préciser cela.
01:09 C'est le 50e attentat que nous déjouons depuis 2017.
01:13 Je veux redire vraiment aux Français que pendant cette période particulière
01:18 qui est la flamme olympique, qui se déroule sans aucun accro,
01:21 pour lequel vous avez vu nous avons déjà fait un certain nombre d'interpellations préventives,
01:25 pendant les Jeux olympiques nous veillons particulièrement,
01:28 et je crois que cet attentat déjoué, cela fait maintenant depuis 3 jours
01:32 que cette personne est entre les mains de la justice,
01:34 il peut être assuré de l'efficacité des services de renseignement français.
01:38 Vous avez dit une interpellation, vous avez dit des personnes,
01:42 autrement dit est-ce que dans cette affaire d'autres interpellations sont possibles,
01:46 d'autres personnes sont recherchées,
01:48 est-ce qu'il y a d'autres affaires, en tout cas des surveillances en cours ?
01:52 Alors le magistrat instructeur aura l'occasion s'il le souhaite de développer.
01:57 Ce qui est sûr c'est que nous avons interpellé deux personnes,
01:59 cette personne et son frère qui était mineur,
02:02 et nous avons pu écarter à la demande du magistrat des services inquiétants
02:06 la responsabilité du frère mineur qui donc n'est pas incarcéré et n'a pas été mis en examen.
02:11 Donc la police française, la DGSI a procédé à deux interpellations dans cette affaire,
02:15 à la connaissance il n'y a pas d'autres interpellations à court terme dans cette affaire.
02:19 Il ne s'agit pas d'une organisation en tant que telle,
02:22 mais comme nous le voyons malheureusement trop souvent,
02:24 des personnes qui chez nous, souvent extrêmement jeunes,
02:27 veulent passer à l'acte sans avoir une organisation particulière évidemment
02:31 qui voudrait passer à l'acte comme on l'a vu dans les attentats des années 2015-2016.
02:35 Par quels moyens comptez-vous passer à l'acte ?
02:38 Je pense que là encore ce sera la justice qui pourra le dire,
02:41 c'est manifestement des moyens assez artisanaux comme on le voit malheureusement.
02:44 Vous savez 60% des attentats qui sont commis ou qui veulent être commis en France depuis maintenant 10 ans,
02:49 c'est le couteau, c'est-à-dire une arme que chacun peut se procurer.
02:52 On l'a encore vu d'ailleurs en Allemagne, sans qualifier cela d'attentat, c'est aux Allemands de le dire.
02:57 On voit bien que c'est le modus operandi de la plupart désormais de ceux qui veulent passer à l'acte,
03:01 surtout lorsqu'ils sont très jeunes.
03:02 Ça veut dire qu'un couteau a été retrouvé ?
03:04 Des couteaux on en retrouve partout et beaucoup.
03:07 On a retrouvé dans les supports numériques assez de preuves
03:11 pour que les magistrats puissent tout seulement permettre l'interpellation,
03:14 la garde à vue, la mise en examen et l'incarcération.
03:17 Quand on a 18 ans je pense que c'est la preuve du sérieux de cette enquête de la DGSI.
03:21 Je les remercie parce qu'ils ont sauvé des vies les agents du service de renseignement du ministère de l'Intérieur aujourd'hui.
03:25 On ne parle pas de bombes artisanales par exemple ?
03:27 Ce n'est pas ce que je connais.
03:28 Est-ce que cette affaire de nature a modifié la façon dont vous avez mené les opérations de sécurisation ?
03:34 Non, c'est de nature à nous encourager à continuer à faire ce que nous faisons.
03:38 Vous l'avez vu, dans le relais de la flamme nous sommes à 420 000 enquêtes administratives.
03:41 Nous avons écarté 1618 personnes dont une cinquantaine de fichés S
03:45 pour qu'ils n'approchent pas ni la flamme ni évidemment les jeux.
03:49 Pas d'agents de sécurité privée, pas de bénévoles qui seraient connus des services de renseignement.
03:53 Ça veut aussi dire qu'on va continuer à faire notre travail en amont de renseignement,
03:58 de travail, d'expulsion des étrangers qui sont radicalisés.
04:02 J'ai demandé au préfet, vous le savez, dans des instructions répétées
04:05 qu'il fallait un par un regarder toutes les personnes qui pouvaient être suscitées de radicaliser.
04:10 Je pense que ce qu'il faut expliquer aux Français, c'est que là les services ont été extrêmement efficaces.
04:14 Il y a des gens que nous connaissons, que nous suivons et que nous pouvons interpeller.
04:17 C'est ce qui est arrivé notamment à Bordeaux, c'est ce qui est arrivé récemment encore autour du relais de la flamme.
04:23 Et puis il y a des gens qu'on ne connaît pas.
04:24 Je vous rappelle cette personne, elle a 18 ans, elle n'est pas connue des services de police,
04:28 elle n'est pas connue des services de renseignement, elle n'est pas dans nos radars.
04:31 Et par le travail notamment numérique, par le travail notamment informatique,
04:35 par les captations technologiques du ministère de l'Intérieur,
04:38 nous arrivons à repérer des personnes qui veulent passer à l'acte.
04:41 Et je pense que c'est admirable de la part des services de renseignement
04:44 et ça montre au contraire l'efficacité pour protéger les Français pendant les Jeux Olympiques et ailleurs.
04:49 La cible présumée, Saint-Etienne, Geoffroy Guéchard, c'est une cible aléatoire selon l'enquête ?
04:55 Cette personne habitée dans le département où Saint-Etienne était habite, préfecture,
05:00 on peut penser que c'est une sorte de cible de voisinage.
05:03 Et ça montre évidemment qu'on doit toujours rester attentif à Paris, bien évidemment,
05:07 mais partout sur le territoire national.
05:09 Moi je veux dire qu'on a su faire la Coupe du monde de rugby sans aucun problème,
05:13 on a su faire l'arrivée du Pape à Marseille sans problème,
05:17 nous avons su, me semble-t-il, faire les 20 premières étapes du relais de la flamme,
05:22 malgré les difficultés géopolitiques que nous connaissons, sans problème.
05:25 On saura faire le débarquement de Normandie et les Jeux Olympiques
05:28 avec la protection par les services de renseignement français du territoire.
05:31 Et c'est important de communiquer justement ce type d'affaires, d'interpellations ?
05:35 Je pense que les français doivent savoir qu'il y a des policiers, des gendarmes,
05:40 courageux, dans l'ombre, qui font des écoutes, qui interviennent, qui interpellent,
05:45 qui risquent leur vie pour les protéger, qu'ils ont parmi les meilleurs policiers,
05:48 parmi les meilleurs services de renseignement du monde.
05:50 50 attentats déjoués en 7 ans, c'est évidemment très important.
05:54 A chaque fois qu'il y a un attentat, c'est évidemment une explication
05:56 que nous devons apporter aux français, c'est tout à fait normal.
05:58 Mais il paraît normal aussi de dire que tous les jours,
06:01 les services de renseignement français, le ministère de l'Intérieur protègent les français
06:05 et arrivent à interpeller un certain nombre de personnes.
06:07 Et on a vu ce qui s'est passé à Moscou, on a vu ce qui s'est passé en Angleterre,
06:10 on a vu ce qui s'est passé en Belgique, en Suède, encore aujourd'hui en Allemagne.
06:13 Tout le monde est touché. Et les français peuvent se reposer
06:16 sur un ministère de l'Intérieur qui les protège.
06:18 Mais est-ce que les français doivent comprendre que les JO vont être particulièrement à risque
06:22 et que n'importe qui peut frapper ?
06:24 Parce que cette personne est inconnue des services de tourisme.
06:26 Alors, de manière générale, les français s'aperçoivent que le risque terroriste
06:29 est très important depuis désormais plus de 15 ans sur le territoire national.
06:32 Et que ça peut toucher les terrasses de café, ça peut toucher les synagogues,
06:36 ça peut toucher des mosquées, ça peut toucher des églises, un stade,
06:39 ça peut toucher un professeur dans un lycée, ça peut toucher des journalistes.
06:43 Et donc oui, le terrorisme par principe ne touche pas simplement des cibles,
06:47 il touche tout ce qui représente la vie d'un pays.
06:49 Et donc nous regardons particulièrement ce qui se passe pendant les JO,
06:53 mais nous travaillons tous les jours indépendamment des JO.
06:56 La France va accueillir le plus grand événement mondial,
06:59 elle y a mis aussi les plus grands services et les plus grands moyens.
07:02 Et si je veux dire paradoxalement, les JO, comme la Cologne de rugby,
07:05 ce sera sans doute les endroits, à Saint-Etienne comme ailleurs, les plus sécurisés.
07:09 Je me permets une question sur l'actualité locale, si vous acceptez de répondre.
07:16 Deux femmes sont décédées dans la région, victimes de leur mari, de féminicide.
07:22 Un lundi à Torcy, un aujourd'hui à Brest sur l'ESCO.
07:27 Je vais dire un commentaire du ministère de l'Intérieur.
07:31 Non mais on est tous très touchés évidemment par ces drames.
07:35 Là aussi, beaucoup de policiers, beaucoup de gendarmes évitent ces drames
07:38 pour des femmes qui tombent sous le coup de leur mari, de leur conjoint, d'hommes violents.
07:42 Et il y a évidemment ceux qu'on n'arrive pas à empêcher.
07:46 C'est évident, toujours une remise en cause du fonctionnement du service de la police et de la justice.
07:50 Dans les deux cas que vous évoquez, je ne connais pas encore l'intégralité de ces affaires.
07:54 Ce qui est certain, c'est que nous devons, je pense, améliorer les signaux faibles.
07:58 Vous savez, seulement 30% des femmes qui sont mortes sous le coup de leur conjoint, de leur mari,
08:02 sous les féminicides, ont déposé plainte.
08:05 Oui, c'est pour ça que je dis que l'une sur deux n'avait pas déposé plainte.
08:09 Il faut essayer de comprendre pourquoi.
08:11 Pourquoi on n'a pas été assez attentifs, pourquoi l'ensemble des policiers et des gendarmes
08:15 ne sont pas assez à l'écoute des signaux faibles qui peuvent être donnés par la famille,
08:18 par les amis, par le travail, par les voisins.
08:21 Et puis l'autre, il faut savoir pourquoi la plainte n'a pas toujours été suivie par la justice et la police des faits.
08:26 Donc je regarderai ça évidemment dès ce week-end.

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