Prostitution : faut-il encore plus pénaliser les clients ? Le gouvernement dévoile un nouveau plan de lutte
Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il revient sur le sujet de la prostitution.
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00:00Bon, nous allons parler de la prostitution. Faut-il encore plus pénaliser les clients ?
00:05Huit ans après la loi de 2016, le gouvernement dévoile aujourd'hui un nouveau plan de lutte.
00:09Aujourd'hui, les clients sont pénalisés, passibles d'une amende de 2500 euros,
00:13pouvant aller jusqu'à 3750 euros en cas de récidive.
00:18Le juge peut aussi, ça doit être pratique si vous voulez savoir si t'as récidivé ou pas,
00:25le juge peut aussi ajouter un stage de sensibilisation à la lutte contre l'achat de prestations sexuelles,
00:30mais huit ans plus tard, le bilan est en demi-teinte,
00:32le Haut Conseil à l'égalité déploie une pénalisation appliquée inégalement sur le territoire.
00:36Difficile d'appliquer de telles mesures partout dans le pays pour les forces de l'ordre.
00:40Alors j'ai l'impression qu'aujourd'hui la prostitution se passe sur internet.
00:45Quand je suis arrivé à Paris en 1987-86,
00:52il y avait, on va pas se raconter, on allait dans des quartiers chauds pour voir, bien évidemment, par curiosité.
00:59Et effectivement, il y avait une rue célèbre dans Paris qui était la rue Saint-Denis,
01:03où il y avait énormément de jeunes femmes qui vendaient leurs services.
01:06Et elle n'existe plus ?
01:07Non, je ne crois pas. Il y a longtemps que je n'ai pas passé rue Saint-Denis.
01:11On m'a dit si si dans le casque.
01:12Non, je ne crois pas. Je crois qu'il n'y a plus de prostituées rue Saint-Denis.
01:15C'était une rue très célèbre et on voit ça dans des films, parfois des films anciens des années 60-70.
01:21On voit les filles qui sont sur le trottoir. Aujourd'hui, il ne me semble pas que ça existe.
01:24Si ça perdure encore du côté de rue Saint-Denis, rue Blondel, quand vous vous promenez le soir tard,
01:28il y a encore quelques filles qui sont là.
01:30Ah bon ?
01:31Et vous pouvez y croiser Fabrice Lambert.
01:33Ah non, moi j'y vais pareil pour accompagner les amis.
01:36Vous semblez connaître l'endroit, vous avez cité une autre rue que je ne connais même pas.
01:39La rue Blondel, c'est une petite rue au côté.
01:41Mais c'est parce que j'ai des amis qui habitent par là.
01:45Si vous avez des amis qui habitent rue Saint-Denis, vous voulez dire que ce sont venus des amis ?
01:50Est-ce que vous comprenez pourquoi il arrive à 6h30 maintenant le matin ?
01:53Bon, nous sommes avec Thierry Schaffhauser, je ne sais pas si je le dis bien. Bonjour Thierry.
01:58Oui bonjour.
02:00Vous êtes travailleur du sexe et membre du Strasse, le syndicat du travail sexuel en France.
02:05C'est-à-dire que je peux dire que vous êtes prostitué Thierry ?
02:09Alors moi je préfère travailler du sexe, mais prostitué je ne vais pas m'offenser pour autant puisque c'est insynonyme on va dire.
02:16Mais alors pardonnez-moi de poser une question aussi naïve, mais comment on vous contacte ?
02:21C'est-à-dire que je disais tout à l'heure que la prostitution se fait sur internet aujourd'hui ?
02:26En tout cas dans la majorité des cas c'est effectivement le cas.
02:30Pour ma part c'est vrai, je suis sur un site d'annonce où il y a un peu plus de 15 000 annonces.
02:39Donc voilà pour me contacter, soit directement par le chat offert par le site web, soit effectivement par téléphone.
02:48Et ça fait combien de temps que vous pratiquez ce métier Thierry ? Je ne sais pas comment vous l'envisagez ?
02:54Alors moi effectivement je le revendique comme un travail oui.
02:57Et ça fait un peu plus de 20 ans.
03:00Donc je peux également connaître l'âge que vous avez Thierry ?
03:06Donc j'ai commencé vers 20 ans.
03:08Bon alors la question que nous avons c'est faut-il encore plus pénaliser les clients ? Quel est votre sentiment ?
03:14Je pense que tous les travailleurs du sexe sont contre la pénalisation des clients pour une raison simple,
03:18c'est que c'est une attaque directe sur notre source de revenus.
03:21Et après les conséquences on les subit déjà depuis 8 ans avec cette loi de 2016.
03:25Donc premier effet majeur c'est la précarisation, en particulier pour les personnes qui travaillent dans la rue
03:31parce qu'effectivement cette loi s'applique surtout sur le travail de rue,
03:34même si c'est devenu minoritaire aujourd'hui dans le sexe.
03:38Mais pour autant ça a quand même des implications sur les autres secteurs,
03:41parce qu'après le pouvoir de négociation qui se trouve affaibli du fait que les clients disent qu'ils prennent un risque,
03:47que s'ils sont moins nombreux sur tel secteur,
03:50ben du coup ils en profitent pour essayer de négocier sur la baisse des prix ou pour du préservatif ou autre.
03:57Mais le problème c'est qu'à partir du moment où il y a une dégradation des conditions sur un secteur de la nature du sexe,
04:02en général ça a tendance à se reporter sur les autres secteurs aussi.
04:04Donc finalement les conséquences, même si la répression directe ne s'applique pas forcément partout,
04:11les conséquences néfastes elles ont tendance à se répandre un peu partout dans l'industrie.
04:15Et donc effectivement précarisation, baisse des revenus, insécurisation aussi,
04:21puisque si vous avez un pouvoir de sélection à moindrie c'est plus compliqué.
04:27Vous êtes contre en clair, on comprend que vous êtes contre la pénalisation pour des raisons évidentes.
04:31Mais l'argent que vous gagnez d'ailleurs il est déclaré, vous avez des contrôles fiscaux,
04:35vous gagnez parce que par définition les gens ne vous font pas un chèque ou ne vous payent pas en carte de crédit,
04:41j'imagine que vous êtes payé en liquide ?
04:43Oui mais il y a une obligation fiscale.
04:47Effectivement si on n'est pas déclaré on peut être condamné pour travail dissimulé.
04:51D'accord, donc vous vous déclarez des impôts, vous déclarez des revenus ?
04:55URSAF oui, je paie 25% de la cotisation URSAF.
04:58Oui parce que je suis déclaré en haute entreprise comme beaucoup de travailleurs de taxe.
05:02Est-ce que c'est indiscret de vous demander le prix, c'est un prix fixe ?
05:08Quel que soit, par exemple n'importe qui vous appelle et c'est toujours le même prix ?
05:14Alors on va dire que ça dépend des personnes, ça dépend du mode de travail, du lieu où vous exercez,
05:20est-ce que vous vendez un service à l'heure, la prestation,
05:24enfin voilà donc ça peut varier pas mal d'une sorte de travail sexuel.
05:28Et alors en l'espèce pour vous la prestation vous la chiffrez à quel montant ?
05:38Bah en fait ça dépend de ce que vous voulez faire.
05:41Il y a des gens qui vous appellent et ils ne veulent pas jouer aux échecs avec vous, j'imagine, ou au domino.
05:46Qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent ? Ils veulent un câlin donc j'imagine.
05:53Alors si je vous appelle et je dis tiens je voudrais bien un câlin, c'est 50 euros, 100 euros, 150 euros, c'est gratuit ?
06:01En tout cas ce que je peux vous dire c'est que les prix ont baissé, donc là si vous demandez les services,
06:06Non mais je voudrais avoir un ordre de...
06:11Moi ce que je peux vous dire c'est que par exemple il y a 20 ans je demandais 200 euros de l'heure pour un service d'escorte,
06:16donc sur internet etc. Aujourd'hui je suis plutôt autour de 100 euros,
06:20et je pense que c'est pas que lié à la question de l'âge.
06:24Effectivement, c'est pas beaucoup dit dans les 100 euros.
06:27100 euros de l'heure, enfin pour les hommes prières du sexe c'est moins cher que pour les femmes.
06:33Les femmes peuvent encore demander des tarifs plus aisés.
06:36C'est un des rares secteurs de l'économie où les femmes gagnent plus que les hommes.
06:40Alors comment on vous contacte ? Vous avez parlé d'un site tout à l'heure, je sais pas si on peut donner ce site ou pas,
06:46je sais pas si c'est convenable ou pas de le donner, mais c'est un site par exemple, il est légal ce site ?
06:51Alors il est parfaitement légal mais par contre il est administrativement hébergé en dehors de France.
06:56On va pas donner le nom du site, mais les gens vous appellent au téléphone ?
07:02Oui, c'est ma question idiote, d'ailleurs ils vont pas vous appeler.
07:05Mais dans ces cas-là, comment vous jugez que le client, où il est sérieux,
07:13où même il peut avoir quand même quelques risques, j'imagine dans la rencontre, ça a dû vous arriver depuis 20 ans,
07:18des gens qui vous ont fait venir et puis vous vous êtes retrouvés,
07:23et puis pardonnez-moi de poser des questions aussi, ça, mais il y a peut-être des gens,
07:27physiquement vous avez pas envie, même si vous êtes un professionnel,
07:32vous n'avez peut-être pas envie d'avoir un contact physique avec une personne,
07:35parce que tout simplement il ne vous plaise pas, ça arrive j'imagine ?
07:39Alors sur l'aspect purement physique, pour moi c'est pas forcément le problème,
07:45parce que justement je pense que j'ai la capacité de pouvoir avoir des rapports sexuels,
07:50même avec des personnes avec qui j'ai pas forcément un désir,
07:52et pour moi le corps humain, enfin j'ai pas de dégoût pour le corps humain on va dire.
07:56Personne, ça c'est intéressant ce que vous dites, vraiment c'est vraiment très intéressant,
08:00c'est-à-dire que n'importe quel corps humain, vous n'avez aucun dégoût,
08:04parce que j'imagine qu'il peut y avoir par exemple des gens très âgés qui viennent vous voir ?
08:07Ah bah bien sûr, bien sûr, mais effectivement,
08:11bon alors c'est sûr que moi je suis gay donc j'ai une habitude de corps masculin on va dire,
08:15mais à partir du moment où voilà, enfin pour moi un homme c'est une personne,
08:20enfin je sais pas, j'ai pas de...
08:23Non mais j'entends bien, je vous assure j'aime bien poser toutes ces questions,
08:26parce que c'est pas effectivement, le travail que vous faites est particulier,
08:31donc je me dis comment on fait par exemple si un homme de très extrêmement âgé
08:37vous a appelé un jour parce qu'il avait un désir,
08:39ce qu'on peut comprendre d'ailleurs, bien évidemment,
08:42et que lui-même ça peut être compliqué pour lui à cet âge extrêmement avancé
08:46de rencontrer des gens qui lui plaisent,
08:50donc vous avez 20 ou 25 ans, vous tombez sur un homme qui est extrêmement âgé,
08:54bah j'imagine que c'est peut-être pas simple pour vous,
08:56et vous lui répondiez, bah non c'est mon travail et je n'ai pas de dégoût du corps humain
09:00et je trouve intéressant évidemment de vous écouter.
09:02Mais je pense que ça peut même être plus facile pour un homme très âgé,
09:05parce que je pense que les plus jeunes peuvent être dans un culte de la performance
09:09et avoir des exigences peut-être plus fortes, etc.
09:12Je pense que même à la rigueur, moi je me rappelle de clients qui avaient plus de 80 ans,
09:17et je pense que c'est des expériences assez intéressantes,
09:19parce qu'il y avait beaucoup de choses qui pouvaient être exprimées à travers la sexualité,
09:24qui pouvaient ressortir aussi de traumas passés,
09:27je me rappelle d'un homme, bon j'étais à Londres à ce moment-là,
09:31qui avait un peu dû réprimer sa sexualité pendant pratiquement toute sa vie,
09:37et avec qui on a un peu rejoué une scène de punition qu'il avait subie
09:41quand il était dans une école privée au Royaume-Uni,
09:44où il avait été canné, parce qu'on l'avait surpris,
09:46en train de mettre la main sur le genou d'un autre garçon pendant la messe, etc.
09:50Donc on a reproduit un peu cette scène comme ça,
09:54un peu en scénario un peu BDSM soft, on va dire,
09:58mais moi j'ai trouvé ça intéressant justement,
10:01de quelqu'un qui tout d'un coup pouvait vivre une forme de sexualité
10:06qu'il avait réprimé toute sa vie.
10:08Bon je vous interromps parce qu'on va marquer une pause Thierry,
10:10mais c'est vrai qu'il y a presque un côté de médecin des âmes dans ce que vous dites là,
10:16et je trouve ça même très touchant ce que vous dites.
10:20On va reprendre le fil de notre conversation juste après la pause,
10:26et je vous demanderai effectivement comment lorsque quelqu'un appelle,
10:29est-ce qu'à la voix vous devinez la personne qui est en face de vous,
10:35et si vous dites toujours oui, ou si vous parfois vous dites non, que sais-je.
10:38Mais ça m'intéresse beaucoup j'imagine comme les auditeurs qui nous écoutent,
10:41parce que ce sont des témoignages assez forts,
10:43puisque c'est des vies qu'on connaît mal, disons-le.
10:46Il est 12h16.
10:47Et vous pouvez aussi vous réagir avec Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1,
10:51vous composez ce numéro.
10:58Pascal Praud et vous, de 11h à 13h sur Europe 1,
11:00et toujours avec Thierry au téléphone, Pascal.
11:02Nous sommes toujours avec Thierry, mais je crois que nous sommes également avec Antoine.
11:06Dans un petit instant.
11:07Donc Thierry d'abord, vous êtes donc, je le rappelle,
11:11ce n'est pas illégal d'ailleurs, il faut le préciser, d'être prostitué en France.
11:16Ce qui est en revanche illégal, c'est la...
11:20La clientèle ?
11:21Non, ce qui est illégal, c'est d'être dans la rue et de racoler.
11:27C'est le racolage qui est illégal.
11:29Alors non, le racolage n'est plus pénalisé depuis 2016.
11:34Par contre, il peut y avoir des arrêtés municipaux ou préfectoraux
11:36qui interdisent la présence dans l'espace public,
11:38notamment sur tout ce qui est stationnement, camionnettes.
11:40Donc ça dépend vraiment des communes en France,
11:43ou du périmètre de l'arrêté, on va dire.
11:46Bon, c'est le plus vieux métier du monde, c'est ce qu'on dit souvent.
11:48Je vous propose d'écouter Ernestine René,
11:50elle est responsable de l'Observatoire des violences envers les femmes de Saint-Denis.
11:54Elle était interrogée par Laurent Tessier,
11:56parce qu'il faut rappeler effectivement qu'il y a pénalisation des clients
12:00et que la prostitution n'est pas interdite, bien sûr, en France.
12:04Mais ce que vous venez de dire, effectivement,
12:08me permet de préciser les choses.
12:10Je pense qu'il faut appliquer la loi.
12:12Il y a une loi qui existe.
12:14Dans la loi, on dit qu'il faut responsabiliser les clients en les pénalisant,
12:19parce que la prostitution est une violence,
12:21particulièrement une violence faite aux femmes,
12:23bien sûr il y a aussi des hommes,
12:25et qui est une violence terrible.
12:27Parce qu'il s'agit de viols en continu,
12:29il s'agit de services sexuels tarifés,
12:32mais dans des conditions très souvent dramatiques, violentes.
12:37Donc, responsabiliser les clients,
12:39c'est leur faire penser à la dame avec laquelle ils sont,
12:44en principe le plus souvent c'est une dame,
12:46et qu'ils pensent qu'ils sont violents.
12:48Un acte sexuel, ça doit être consenti par les deux personnes,
12:53et il doit y avoir, bien sûr, du respect, etc.
12:56Ce qui n'est pas le cas de la prostitution.
12:58Ils achètent un service,
13:00et derrière, ils se permettent beaucoup, beaucoup de violences.
13:04Il y a très peu de clients qui sont pénalisés avec cette amende.
13:10Mais la question est surtout de l'appliquer.
13:13Souvent, beaucoup, pour que les clients de la prostitution se disent,
13:18vraiment c'est interdit d'acheter un service sexuel.
13:21Alors nous sommes avec Antoine précisément, qui est un consommateur.
13:24Bonjour Antoine, votre voix est déformée.
13:26Bonjour, oui, exactement.
13:28Donc vous êtes vous-même client de prostituées.
13:32Oui, c'est ça. Il m'est arrivé plusieurs fois d'y aller,
13:37même assez régulièrement on va dire.
13:39D'accord. Vous avez quel âge ?
13:41J'ai 27 ans.
13:4227 ans. Et quand vous dites régulièrement,
13:45je peux connaître la fréquence de passages ou d'appels de prostituées ?
13:49Je pense que j'ai dû y aller, on va dire, sur les trois dernières années,
13:54entre 10 et 10 fois, je pense à peu près.
13:56Et vous avez des rapports sexuels en dehors des prostituées ?
13:59Vous avez qu'une amie, plusieurs amis, plusieurs fiancées ?
14:02Oui, évidemment. J'avais à cette époque une copine, oui.
14:08Et la prostitution est plutôt féminine.
14:12Les personnes que vous rencontrez sont des femmes, ce n'est pas des hommes.
14:16Oui, c'est ça, exactement.
14:18Comment vous fonctionniez, si j'ose dire, par internet ?
14:22Ou vous alliez dans la rue ?
14:25Plutôt sur internet.
14:27Il y a des sites qui sont, je pense, interdits,
14:32mais il y a des sites sur lesquels on peut aller,
14:34et après il suffit de contacter le numéro, et puis ensuite...
14:37Et de prendre rendez-vous.
14:39Oui, c'est ça. Ensuite on prend rendez-vous, on se déplace au lieu.
14:42Ou alors la personne peut vivre chez nous.
14:44La personne peut se déplacer chez vous ?
14:46Oui, mais évidemment...
14:48Pas service à deux missiles, c'est Uber Eats.
14:51Pardonnez-moi, j'espère que je ne choque personne.
14:54Bien sûr, en disant ça, je le dis au second degré.
14:57Là encore, je me méfie.
14:59Vous êtes parisien ?
15:01Oui, c'est ça, je suis parisien.
15:03Donc à Paris, on peut imaginer qu'il y a plus d'offres
15:06que dans certaines villes de province
15:08qui sont en train de nous écouter,
15:10où l'offre n'est peut-être pas la même qu'à Paris.
15:12Oui, c'est ça.
15:14Sur le site, on voit les villes et le nombre d'offres.
15:18Du coup, je vous affirme qu'à Paris,
15:20il y a au moins une dizaine de fois plus d'offres.
15:22Pourquoi, alors ma question peut vous surprendre,
15:26mais vous aviez des amis, détiez-vous,
15:28vous aviez des relations sexuelles,
15:30et vous étiez capable, vous êtes jeune en plus.
15:33Pourquoi allez-vous vers des prostituées ?
15:37Quelques moments dans une vie,
15:40on peut des fois se sentir un peu seul.
15:46Qu'on est une amie ou pas.
15:50Et tard, pendant la nuit, se dire
15:54pourquoi je n'irais pas,
15:56parce que ce soir, je n'ai pas eu de rapport sexuel ou autre.
15:59Donc ça répondait à une demande de tendresse ?
16:03Oui, plutôt.
16:05C'est ce que vous dites en tout cas,
16:07ce n'était pas purement sexuel.
16:09Ça l'est aussi, ça l'est même fortement d'ailleurs.
16:13Est-ce que vous trouvez que dans ce rapport,
16:15il existait, j'allais dire, un lien peut-être,
16:18je ne sais pas si le mot séduction existe,
16:20mais en tout cas, un lien qui se crée curieusement,
16:23même si vous payez une jeune femme,
16:25est-ce que vous avez eu le sentiment qu'il y avait un lien
16:27qui pouvait exister entre vous ?
16:29Ou est-ce que ce n'était que mécanique ?
16:31Non, pour être honnête,
16:33c'était vraiment bien plus mécanique.
16:35En tout cas, il n'y a pas de temps à la discussion,
16:38c'est vraiment juste pour combler un besoin primaire.
16:42Est-ce que vous le disiez à votre entourage ?
16:45Oui, oui, j'ai des amis,
16:48j'ai un entourage qui est plutôt à l'écoute là-dessus.
16:51J'ai eu la chance d'avoir une famille
16:54dont mes parents à qui je raconte tout,
16:57donc ils sont au courant.
16:58À vos parents, vous racontez ça ?
17:00Vous racontez à vos parents que vous allez aux prostituées ?
17:02Ah oui, effectivement, mais on n'a pas les mêmes parents.
17:06Ça, c'est étrange quand même.
17:08Mais enfin, chacun fait ce qu'il veut bien évidemment,
17:10mais si tant est que ça m'était arrivé dans la vie,
17:15je ne sais pas si j'aurais eu le...
17:17Le courage de le dire à vos parents ?
17:18Ce n'est pas une question de courage d'ailleurs,
17:20mais c'est intéressant.
17:22Et alors, qu'est-ce qu'ils vous disent, vos parents ?
17:25Pourquoi vous leur disiez d'ailleurs ?
17:28Parce que je suis assez ouverte avec eux et qu'on se raconte tout.
17:32Et par exemple, votre père vous a peut-être dit
17:34« Tiens, moi aussi, quand j'étais jeune, ça m'est arrivé ».
17:37Je vous avoue que sur le sujet, il ne s'est jamais prononcé.
17:39Donc, je ne peux pas vous dire s'il fut parti de cette équipe.
17:43Je pense qu'il ne faut pas parler de sa sexualité à ses enfants et réciproquement.
17:46Je trouve que c'est pas mal finalement.
17:49Bon, et alors, le prix nous intéresse.
17:52Tout à l'heure, Thierry disait que lui,
17:54lorsqu'il a eu une relation avec un homme,
17:57j'ai compris que c'était de l'ordre de 100 euros.
18:00Vous-même, lorsque vous avez eu une relation ces derniers temps
18:03avec une jeune fille, ou une moins jeune fille d'ailleurs, sur Internet,
18:08quel tarif vous avez changé ?
18:13Non, on est à peu près sur des tarifs similaires.
18:15100, voire 150 euros.
18:17A domicile, du coup, on est plus proche des 300 quand même.
18:19Donc, quand la jeune femme vient chez vous, c'est 300 euros ?
18:23Ouais, c'est 300 euros et il fallait payer le taxe.
18:27Mais par exemple, vous habitez dans Paris,
18:29vous avez un appartement, j'imagine,
18:31et vous habitez seul aujourd'hui ?
18:33Et ça vous est arrivé de recevoir une jeune femme chez vous ?
18:37Oui, oui, ça m'est arrivé une fois.
18:39Et dans ces cas-là, la jeune femme se déplace,
18:42elle vient, elle vous fait confiance,
18:44et ça se passe comme ça ?
18:46Ouais, c'est ça exactement.
18:48Écoutez, c'est passionnant comme témoignage.
18:50Vraiment, merci beaucoup Antoine.
18:53Merci beaucoup.
18:54Et vous n'avez jamais éprouvé de culpabilité ?
18:57On entendait Ernestine tout à l'heure, René,
18:59qui dit que c'est très violent,
19:01parce que la jeune femme,
19:03vous lui imposez un rapport qu'elle n'aimerait peut-être pas avoir,
19:06c'est uniquement pour l'argent, c'est très violent.
19:08Est-ce que vous culpabilisez ?
19:10Est-ce que vous avez une culpabilité morale au fond ?
19:12Moi, j'ai une sorte de culpabilité morale,
19:16une culpabilité aussi financière quelquefois,
19:18parce que bon, ça reste quand même 100 euros,
19:21ça reste un coût.
19:22Mais par contre, pour le coup,
19:24ce qui est sûr, c'est que de mon côté,
19:26moi, de tout ce que j'ai vécu,
19:28j'ai d'autres amis qui sont déjà allés,
19:30et pour le coup, il n'y a de notre côté
19:32jamais eu de côté violence,
19:35d'autres, ou même...
19:36Mais vous trouvez que, moralement,
19:38vous vous sentez d'une certaine manière coupable ?
19:42Vous me direz après la pause,
19:44il est 12h28, je vois que notre ami Fabrice Laffitte
19:47me fait des grands signes,
19:49et c'est ma fort.
19:51Nos témoignages sont intéressants,
19:53parce que c'est vraiment des témoignages
19:55très particuliers, forcément,
19:57donc moi j'écoute avec beaucoup d'intérêt,
19:58j'espère que les auditeurs aussi.
19:59A tout de suite.
20:00Vous écoutez Pascal Praud, de 11h à 13h,
20:02bon début d'après-midi sur Europe 1.
20:05Et toujours avec Antoine, au téléphone Pascal.
20:07Voilà, on va terminer avec Antoine,
20:09le remercie grandement pour sa sincérité
20:12et sa franchise.
20:14Vous souhaitez arrêter, si j'ai bien compris,
20:17la fréquentation des prostituées, Antoine ?
20:20Non, pour le coup, diminuer,
20:22mais arrêter, je ne peux pas le promettre pour l'instant.
20:26La dernière fois que vous avez rencontré
20:28une prostituée, c'était quand ?
20:30C'était, je dirais, il y a moins d'un mois.
20:32Il y a moins d'un mois.
20:34Mais en ce moment, vous avez une fiancée ?
20:36Vous avez une petite amie ?
20:37Non, en ce moment, je suis célibataire.
20:39Bon.
20:40Ben écoutez, merci de ce témoignage,
20:43parce que c'est toujours intéressant
20:44d'écouter les uns et les autres.
20:45Et puis, Thierry a été avec nous depuis tout à l'heure.
20:48Thierry, d'ailleurs, vous vous êtes exclusivement
20:52escorte pour les hommes,
20:54ou si une femme vous contacte,
20:56vous pouvez être escorte pour une femme,
20:58Thierry Schaffhauser,
21:00qui se définit comme travailleur du sexe
21:02et membre du STRAS,
21:03le syndicat du travail sexuel en France.
21:06Alors, c'est une bonne question.
21:09Ça m'est arrivé quelques fois que des femmes me contactent,
21:12mais du coup, j'ai eu un peu une conversation avec elles,
21:14et je pense qu'on est tombé d'accord sur le fait que,
21:16à mon avis, ce ne serait pas forcément terrible pour elles,
21:18vu que j'ai jamais couché avec une femme de ma vie,
21:21donc je ne pense pas que je serais bon
21:23dans ce genre de service.
21:24Ah oui, vous n'avez jamais couché ?
21:26Ben oui, mais vous me disiez,
21:27alors vous voyez, c'est paradoxal,
21:29vous me disiez que le corps humain,
21:30tout à l'heure,
21:31tous les corps humains sont possibles,
21:33et effectivement,
21:35vous avez aujourd'hui 40 ans,
21:37et quelqu'un, et pardonnez-moi,
21:39ça peut être étonnant,
21:40de 85-90 ans vous appelle,
21:42et il y a presque,
21:44chez vous, dans votre discours,
21:46une sorte de médecine des âmes,
21:48puisque vous dites, voilà, je vais l'accompagner,
21:50pourquoi pas, je vais avoir du désir,
21:52pourquoi pas, pour lui,
21:53et une jeune femme,
21:55en revanche, vous laisserait
21:57sans aucun désir.
21:59En fait, je ne peux avoir aucun désir
22:01pour un client, non plus,
22:03du coup, pour moi, la question,
22:04ce n'est pas la question du désir,
22:06c'est plutôt la question de la connaissance.
22:08Techniquement, mécaniquement,
22:10pour un garçon,
22:11ce n'est pas tout à fait la même chose
22:12que pour une femme.
22:13Peut-être que Thierry a peur de mal faire
22:14avec une femme,
22:15parce qu'il ne connaît pas, du coup,
22:16le corps d'une femme.
22:17Je ne connais rien à la sexualité des femmes,
22:19alors que la sexualité des hommes,
22:20c'est très simple pour moi, on va dire.
22:22Après, avoir une érection ou pas,
22:24effectivement, ça peut être un enjeu,
22:26c'est un travail d'excitation aussi,
22:27sur soi-même et sur la capacité
22:29de produire du désir sur soi-même, etc.
22:31Avec une femme,
22:32est-ce que j'en serais capable ou pas,
22:33je n'en sais rien.
22:34Mais pour moi, la question, c'était plus
22:35le fait que je ne connais rien
22:36à la sexualité des femmes,
22:37et du coup, je ne sais pas.
22:39Après, il y a une question d'habitude aussi,
22:40donc même si ce n'est pas
22:41mon orientation sexuelle,
22:42effectivement, il y a des hétéros
22:43qui ont des clients hommes,
22:44il y a des lesbiennes
22:45qui ont des clients hommes,
22:46donc ça, en soi, c'est possible.
22:47– Écoutez, si vous souhaitez quelques cours
22:49sur la sexualité des femmes,
22:51– D'accord.
22:52– M. Olivier Guenec se propose,
22:55avec M. Florian Carassou-Mayan,
22:58de vous donner quelques indications, peut-être.
23:02– Avec grand grand plaisir.
23:03– Parce qu'ils sont jeunes,
23:04ils sont dans la ville, le soir,
23:06et ils ont...
23:08– Et on est des grands séducteurs,
23:10il faut le dire quand même.
23:11– Quand vous allez à du love,
23:12vous embrassez les filles sur la joue.
23:14– Non, arrêtez, ça c'est pas vrai.
23:16– Elles ont porté plainte.
23:17– Non, non, non, retirez.
23:22– Je retire, merci.
23:24– Je vais vous remercier beaucoup,
23:26si j'ose dire, Thierry.
23:28Par exemple, aujourd'hui,
23:29vous avez un rendez-vous de prévu ?
23:32– Non, mais ça pourrait arriver,
23:34parce qu'on n'est encore qu'en début de journée,
23:36et en général, c'est plutôt le soir que ça se passe,
23:38donc voilà.
23:39Mais sinon, si je pouvais juste réagir
23:41au propos de Mme René,
23:42pour dire que ce n'est pas elle
23:44de décider de notre consentement,
23:45de notre capacité à consentir ou non,
23:47et que là, il y a des violeurs
23:49qui ne sont jamais arrêtés,
23:50comme ça, El Indiano au bois de Boulogne,
23:52qui a violé plus d'une centaine de personnes,
23:54il a fallu plus de 3-4 ans à l'arrêter,
23:56ça prend peut-être que 5 minutes
23:57pour verbaliser un client,
23:58mais nous, on préférait qu'on arrête nos violeurs,
23:59plutôt qu'on arrête nos clients
24:00avec qui on a des rapports
24:01entre adultes et consentants.
24:03– Eh bien, je vous remercie grandement, Thierry.
24:06Je vous remercie grandement.
24:07C'est un sujet, évidemment,
24:08qui fait réagir, comme souvent,
24:10lorsqu'on parle de ces sujets-là.
24:12Peut-être sommes-nous avec Nadine,
24:14qui habite la Normandie.
24:16Bonjour, Nadine.
24:18– Oui, bonjour Pascal, vous allez bien ?
24:21Malgré ce sale temps ?
24:23– Alors ça, c'est vrai que,
24:25là où vous avez raison,
24:26c'est que c'est un printemps qui n'est pas...
24:28Je me souviens, par exemple, en 2020,
24:30on a tous un repère, c'était le Covid.
24:32Il avait fait un mois d'avril somptueux.
24:35Vous étiez où, d'ailleurs,
24:36pendant le Covid ?
24:37Vous travailliez, vous, Géraldine ?
24:38– Non, j'étais au chômage à l'époque.
24:40– Donc vous étiez chez vous.
24:41– Voilà, exactement.
24:42– Vous ne pouviez pas sortir ?
24:43– Non, je ne pouvais pas sortir.
24:44– Parce que nous, évidemment,
24:45journalistes, le Covid,
24:46on a travaillé tous les jours.
24:48Et là, le mois qu'on vient de vivre,
24:50le mois de mars et avril,
24:52n'ont pas été formidables.
24:54Bon, pourquoi vous vouliez intervenir
24:56sur ce sujet, Nadine ?
24:58– Eh bien, écoutez, oui.
24:59Moi, ce qui me choque beaucoup,
25:01c'est quand on parle de verbaliser les clients.
25:04On va verbaliser les clients,
25:06mais on ne verbalise pas
25:08les clients qui vont acheter de la drogue.
25:10Par exemple, vous voyez ?
25:12– Bah si, on les verbalise, d'ailleurs, les clients.
25:14C'est interdit d'acheter de la drogue.
25:16Mais pareil, vous savez, les gens,
25:18c'est de la même manière,
25:19les gens qui vont voir des prostituées,
25:21c'est quand même très très difficile de les verbaliser.
25:24– Oui, oui, oui,
25:26ce sont des effets d'annonce.
25:27Peu importe.
25:28Et comme disait ma mère,
25:30les femmes, pour qui j'ai beaucoup de respect,
25:32parce qu'au moins, elles s'affichent ouvertement,
25:34ma mère disait toujours,
25:36elles sont là pour soulager l'humanité souffrante.
25:39Vous avez des hommes,
25:41c'est des clients,
25:44il n'y a pas d'autre choix
25:46que d'aller voir une prostituée.
25:48Par contre, il faudrait peut-être intervenir,
25:52je crois que j'ai fait un reportage
25:54il n'y a pas très longtemps à la télé sur Marseille,
25:56c'est-à-dire ces pauvres filles
25:58à qui on fait croire
26:00qu'elles vont avoir une vie de rêve
26:02et qu'on fait venir pour la prostitution
26:04avec la maltraitance
26:06qui s'y rattache.
26:09Là, par contre, c'est là qu'il faut intervenir.
26:12Mais je veux dire,
26:14en quittant un client,
26:16qui va voir une prostituée ?
26:18Peut-être que s'il n'y avait pas de prostituée,
26:20il ne pourrait pas avoir une vie sexuelle
26:22normale, entre guillemets.
26:24Écoutez,
26:26c'est des sujets
26:28qui clivent,
26:30bien évidemment, parce que
26:32quand on dit que c'est le plus vieux métier du monde,
26:34ce n'est pas un hasard.
26:36Il y a des raisons.
26:38Bien sûr que depuis que le monde est monde,
26:40il faut imaginer
26:42que ça existe.
26:44Il faut imaginer, hélas ou pas,
26:46moi je ne veux pas avoir de jugement moral là-dessus,
26:48que ça existe.
26:50C'est quelque chose qui a toujours existé,
26:52bien sûr. Et puis j'imagine qu'il y a des jeunes femmes,
26:54j'imagine,
26:56qui font ça aussi
26:58pour de l'argent et qui ne vivent...
27:00Voilà, par choix.
27:02Et puis la prostitution,
27:04j'imagine que c'est tellement large
27:06entre les esclaves sexuels dont vous parlez
27:08et puis il y a peut-être des endroits
27:10où des jeunes femmes font ça
27:12d'une manière différente.
27:14En fait, c'est un domaine
27:16honnêtement qu'on connaît assez peu.
27:18Et puis qu'on connaît assez peu,
27:20forcément.
27:22Et puis attendez, il faut arrêter cette hypocrisie.
27:24Je veux dire, comme disait tout à l'heure
27:26un de vos intervenants, il donne 25%
27:28d'impôts.
27:30Donc si je veux aller plus loin,
27:32je veux lancer ça comme une gouttade,
27:34le premier proxénète,
27:36c'est l'État.
27:38Oui, alors ça c'est pas exactement la même chose.
27:40Oui, mais je veux dire,
27:42on peut pas d'un côté
27:44punir, pénaliser,
27:46et d'un autre côté...
27:48Vous voyez ?
27:50Non, mais c'est pas la même chose.
27:52On paie tous des impôts pour le bien commun.
27:54Après, est-ce que
27:56notre argent est bien utilisé ?
27:58Manifestement, vous pensez que non,
28:00en disant cela.
28:02Mais c'est le vivre ensemble.
28:04Bon, merci en tout cas
28:06grandement Nadine.
28:08Il fait pas très beau en Normandie ? Vous habitez où en Normandie ?
28:10J'habite
28:12entre Bernays
28:14et Lisieux.
28:16Et en fait, on a Bernays-Lisieux...
28:18Bien sûr, je connais bien Bernays.
28:20Vous connaissez Bernays ?
28:22Oui, parce que le train de
28:24Gare Saint-Lazare s'arrêtait à Bernays.
28:26Ma fille, elle allait dans un...
28:28Elle allait dans un...
28:30Comment dire ? Dans un lycée sport-études
28:32d'équitation.
28:34Qui était à quelques kilomètres
28:36de Bernays.
28:38Donc elle prenait le train Gare Saint-Lazare.
28:40Parfois je l'emmenais, et puis parfois elle prenait le train
28:42Gare Saint-Lazare.
28:44Oui, oui. Quand je fais un petit show à Paris,
28:46je prends le train Bernays
28:48pour la Gare Saint-Lazare.
28:50Et puis Lisieux, c'est joli.
28:52Sainte-Thérèse de Lisieux.
28:54Oui, oui.
28:56Merci beaucoup. Il fait pas très beau ?
28:58Non, il fait un temps...
29:00Il fait un temps normal.
29:02Il fait pas beau en ce moment.
29:04Mais je crois que nous l'avons dit déjà.
29:0612h40, c'est un bon moment de radio.
29:08Je crois que nous l'avons dit.
29:10Et vous, il fait beau ou non ?
29:12C'est la première chose que les gens se disent
29:14quand ils s'appellent entre temps.
29:16Il fait beau chez toi ?
29:18Quand tu as, bien sûr.
29:20C'est ce qu'ils disent quand vous appelez votre père.
29:22D'ailleurs, il y a longtemps que vous ne nous avez pas parlé de votre mère, M. Guénec.
29:24Oui, ça fait un moment, effectivement.
29:26Elle contrôle toujours votre compte en banque ?
29:28Absolument tout.
29:30Vous savez que je suis parti à Dublin ce week-end.
29:32Elle a tout contrôlé, les comptes en direct.
29:34Qu'est-ce que vous avez dit ?
29:36On part pour Dublin.
29:38On va aller à partir pour.
29:40On va à Dublin et on part pour Dublin.
29:42Exactement. Vous me dites si je peux essayer de faire ma phrase.
29:44Je vous en prie.
29:46Je peux faire un phrase.
29:48Allez-y.
29:50Elle a contrôlé absolument tous mes comptes quand je suis parti.
29:54Bien sûr que si.
29:56Pourquoi il y a ça et pourquoi il y a ci ?
29:58Non, ça, ce n'est pas vrai.
30:00Vous voulez qu'on l'appelle un jour ? On va l'appeler un jour.
30:02C'est incroyable.
30:04Elle se questionne.
30:06Quand je dépense un peu trop, je suis rattrapé par la patrouille.
30:08C'est votre argent quand même.
30:10C'est mon argent.
30:12Elle croit que c'est le sien.
30:14C'est bien ça le problème.
30:16Elle a accès à les codes.
30:18Oui, c'est le problème.
30:20Je ne sais rien faire.
30:22Elle a tous mes codes.
30:24Vous ne pouvez pas me donner vos codes ?
30:26Je vais gérer votre argent.
30:28Non, j'ai peur que vous me voliez tout mon argent.
30:30Mon argent.
30:32Mon argent.
30:34Ça ne m'arrange pas que vous voyiez mes dépenses non plus.
30:36Tout n'est pas clean.
30:38C'est-à-dire ?
30:40Non, je blague.