Émeutes en Nouvelle-Calédonie : Un nouveau conseil de défense est en cours

  • il y a 4 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur la situation en Nouvelle-Calédonie à l'heure ou des émeutes d'une rare violence, embrasent l'archipel.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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00:00 - Europain - Pascal Prohevo
00:02 Avec vous de 11h à 13h sur Europain et vous réagissez au 01 80 20 30 91 Pascal.
00:07 11h49 on va partir pour la Nouvelle-Calédonie. Si vous nous suivez régulièrement, jeudi nous étions avec un témoignage poignant
00:15 d'une femme qui était avec des enfants et avec une amie qui avait également ses enfants.
00:21 Je crois qu'il y avait sept enfants autour de vous. Bonjour.
00:25 - Oui allô ? - Oui bonjour.
00:28 - Bonjour. - Et merci d'être avec nous. Je rappelle aux auditeurs qui n'étaient peut-être pas avec nous jeudi
00:34 qu'on a échangé ensemble jeudi dernier. Vous êtes à Nouméa ?
00:39 - Oui, d'Umbéa. - Et vous étiez jeudi dernier avec une amie ?
00:45 - Oui. - Si je me souviens bien, il y avait sept enfants avec vous.
00:51 - On était trois familles reclus à la maison. - Exactement. Vos maris étaient sur les barricades ?
00:57 - Je le dis entre guillemets pour protéger la maison. - Exactement.
01:00 - Et on avait échangé ensemble et on était très inquiets. Alors c'est vrai que les choses sont sans doute entrées dans l'ordre,
01:07 mais je vais vous poser la question. Est-ce que vous êtes plus en sécurité que vous ne l'étiez jeudi ?
01:13 - Eh bien monsieur, rien n'a changé. - C'est-à-dire que...
01:18 - Rien n'a changé, mes maris sont toujours en nuit. Rien du tout.
01:24 - C'est ça qui me surprend. - Je n'ai pas vu l'ombre d'un camion, je n'ai pas vu un gyrophare, je n'ai pas vu un carton,
01:30 ni des vivres, une carotte, un sac de riz, rien du tout. On se débrouille entre nous, on est toujours isolés sur notre prestige.
01:37 Rien n'a changé, monsieur. - Mais sur la sécurité quand même, les jeunes gens qui menaçaient votre sécurité, ils sont toujours présents ?
01:45 - On ne peut pas descendre, on est protégés, ils ne sont pas venus directement à l'entrée de la presqu'île,
01:57 mais on ne peut pas descendre, on ne peut pas sortir. Et on assiste encore à la destruction de tout ça.
02:06 - Mais j'ai envie de dire, tout paraît détruit, qu'est-ce qu'il y a encore à détruire ?
02:11 - En bas, on n'a pas pu sortir, tout est pillé en bas, toute la zone commerciale qu'on avait en bas de la résidence, il n'y a plus rien.
02:17 Plus rien, plus rien, plus rien. C'est le chaos et on ne peut pas le traverser de toute façon.
02:22 - Vous êtes dans le même endroit dans lequel vous étiez jeudi dernier ? - Oui, monsieur, oui.
02:26 - Donc vous êtes dans cette maison et vous êtes toujours avec les mêmes trois familles ?
02:31 - Plus ou moins, on se relaie, je ne sais pas si on peut appeler ça de l'habitude de la résidence.
02:37 Il y a un peu moins de terreur, mais il y a toujours les mêmes roulements sur les gardes et sur les rotations au niveau du barrage en haut.
02:46 - Et combien d'hommes qui sont vos maris vous protègent dans ce que vous appelez en bas ?
02:55 - C'est approximatif, je ne préfère pas m'étaler sur le sujet, monsieur. Je ne sais pas.
03:03 - Je comprends et c'est vrai qu'on a préservé votre anonymat, on ne dit ni votre prénom ni votre nom et je comprends.
03:10 Le témoignage était tellement poignant que le soir sur CNews, je l'avais proposé également aux téléspectateurs.
03:20 Et votre famille qui habite Marseille, avec qui vous êtes en contact, j'imagine que cette famille est extrêmement inquiète.
03:27 - Ils sont catastrophés, ils ne savent plus comment faire, comment alerter parce qu'on ne sait que voir dans vos informations.
03:32 Ça y est, les renforts sont là, les renforts sont là. Donc le mercredi soir on commence à souffler, jeudi soir on commence à souffler.
03:38 Les renforts sont là, mais pas pour nous.
03:40 - Bon, sur le plan de la nourriture...
03:42 - Ils débloquent la voie principale, mais nous on est toujours dans la même situation, rien n'a changé.
03:48 - Sur le plan de la nourriture, sur le plan de l'eau, comment vous faites ?
03:52 - L'eau, pas de souci. Pour l'instant RAS, Dieu merci.
03:55 La nourriture, on vide nos placards, on s'entraide, on fait du troc.
04:01 Aujourd'hui le plat du jour c'était ratatouille en boîte sur pain, racines et gratinées au four.
04:07 - Sur le plan de la nourriture, à votre avis, vous pouvez tenir combien de temps ?
04:16 - Si l'entraide continue, on est encore sur deux jours. Enfin bon, voilà, deux jours ça va le faire.
04:23 Il y a quand même, par exemple, ma voisine qui a un bébé de trois mois, son bébé n'a plus de lait, ne tolère pas le lait qu'elle a pu trouver.
04:29 Bon voilà quoi.
04:31 - Au-delà de l'aspect, effectivement, quotidien, est-ce que vous menez une réflexion ?
04:40 Ici, en France, il y a un débat qui s'est mis en place, il y a une grille décoloniale qui est parfois proposée pour expliquer ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
04:50 - Non, parce qu'apparemment les milices tirent, c'est pas vrai monsieur, on se défend.
04:56 Après les images parlent d'elles-mêmes, il suffit d'aller fouiller cinq minutes sur le net et vous verrez ce qui s'est passé et dans quel état.
05:03 Sur la commune de Dunbéa, je pense que 80% des commerces, écoles, médiathèques, tout est ravagé.
05:11 - Non mais j'entends bien ce quotidien que vous vivez qui est très compliqué.
05:17 Vous, vous êtes en Nouvelle-Calédonie depuis combien de temps ?
05:21 - Ça va faire dix ans, novembre.
05:23 - Je parle du rapport politique.
05:27 - Ma vision ? Ah ben...
05:29 Honnêtement, j'en suis toujours au même stade, là on est au jour le jour. Nous on voit pour demain.
05:36 On n'ose même pas se remplir la tête de ce pensée-là parce que c'est tout de suite anxiogène, on panique, on ne sait pas, c'est complètement flou.
05:43 On se demande, c'est le néant.
05:46 - Si nous on arrive déjà à continuer à vivre ensemble, on se demande même au niveau politique, médical, tout le monde...
05:52 Voilà.
05:53 Ça va être catastrophique, tout est à reconstruire.
05:57 - Comment renouer le lien, effectivement, ça va être très difficile.
06:01 Mais ce qui m'avait frappé moi dans nos conversations avec tous les témoignages que nous entendions,
06:06 c'est que tous disaient qu'on a été surpris par ce qui est arrivé.
06:10 La rapidité, la brutalité, la violence.
06:13 Et qu'on avait le sentiment que bon an, mal an, la vie ensemble était possible.
06:21 Il y a encore huit jours.
06:22 - Bien sûr, monsieur, comme je vous disais, moi jusqu'à lundi matin, je suis partie bosser, bon, il y avait trois drapeaux, machin...
06:28 C'est pour ça que le choc est brutal, parce que là on se retrouve, on se dit "mais en fait on en était là, comment on a fait pour pas l'avoir...
06:34 On l'a pas vu venir, quoi. Comment ça se fait ?
06:37 Comment ça se fait ?
06:39 Est-ce que ça a été orchestré ? Comment on a pu être aussi bêtes ? Je sais pas.
06:44 C'est un choc. Il y a une rupture, quoi.
06:48 - Merci de votre témoignage. Merci, je ne cite ni votre prénom, bien sûr, ni votre nom, et bon courage à vous.
06:55 Et on essaiera évidemment d'échanger quasiment quotidiennement avec vous.
07:01 Il est 11h56, Emilie Dez va nous rappeler dans quelques instants les infos de 12h,
07:09 mais monsieur Pierre Devineau est dans ce studio, et il est déjà là parce qu'il prépare un grand événement ce soir sur l'antenne d'Europe 1.
07:17 - Bonjour. - Bonjour, mon cher Pascal.
07:19 - Comment allez-vous ? - Très bien, et vous ?
07:21 - On avait envie de connaître le programme de ce qui va se passer ce soir.
07:24 - Jordan Bardella, pendant une heure avec Laurence Ferrari, de 21h à 22h, sur CNews et sur Europe 1, son programme, ses ambitions,
07:32 ce qu'il veut faire pour la France, ce qu'il veut faire pour l'Europe, son opinion et son diagnostic pour la Nouvelle-Calédonie.
07:39 Est-ce qu'on rentre dans un scénario algérien, comme le disait ce matin sur CNews et sur Europe 1 le criminologue Alain Bauer ?
07:46 - Ce qui m'a surpris, moi, de comparer l'Algérie... - Je comprends.
07:49 - On n'est pas en 62. - Bah ouais.
07:52 - Je suis d'accord avec vous. - La Nouvelle-Calédonie est française.
07:55 - Est-ce que c'est pas un peu rapide comme comparaison ?
07:57 - La Nouvelle-Calédonie est française. C'est vrai que la France est arrivée en 1853, mais sur ce territoire...
08:04 - C'est pas tout. - C'est très difficile de comparer l'Algérie, me semble-t-il, avec la Nouvelle-Calédonie,
08:09 parce qu'il y a eu de nombreuses immigrations en Nouvelle-Calédonie, ce qui n'était pas tout à fait le cas en Algérie,
08:15 et que les Canards peuvent voter, ce qui n'était pas non plus le cas en Algérie,
08:22 donc il y a beaucoup de points, me semble-t-il, qui ne sont pas semblables.
08:25 - Peut-être qu'il veut parler uniquement du climat insurrectionnel, ou...
08:30 En tout cas, je suis d'accord que le raccourci est un peu rapide.
08:32 32% est-ce que pour autant c'est gagné ?
08:35 Le débat avec Gabriel Attal, pourquoi ?
08:39 Pourquoi pas avec Valérie Allié, ce qu'elle a déjà fait ?
08:41 Et puis, Marine Le Pen refuse le terme de "grand remplacement",
08:46 ça c'est très intéressant de savoir pourquoi elle ne veut pas utiliser ce terme-là.
08:52 - Donc on le croise à la question. - Grand remplacement en France ?
08:54 - Oui, c'est une expression extrême droite donnée par Renaud Camus,
08:59 qui te cible, ou qui te range dans un camp très précis.
09:03 - Et après qui te marque. - Et qui te marque, bien sûr.
09:06 11h58, je remercie Pierre Devineau, et vous le retrouverez dans le cas.
09:10 - Ce soir, à 21h, entre 21h et 22h. - Avec Laurence Ferrari.
09:15 - Oui, exactement. - Bien sûr.
09:16 - Europe 1 et C News, à tout de suite avec Pascal Proulx pour Réagir.
09:19 01.80.20.39.21, de 11h à 13h, sur Europe 1.
09:23 *Musique d'outro*

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