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  • 07/04/2024
Arthur de Watrigant, journaliste, sur les territoires gangrénés par les dealers : «L'Etat n'a pas abandonné ces territoires, l'Etat s'est fait mettre dehors».

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Transcription
00:00 – La République, une et indivisible, qu'on croyait fille inviolable
00:04 du jacobinisme révolutionnaire, on voit une constellation de territoires
00:07 aux frontières assez floues et mouvantes, parce que ça dépend de la démographie,
00:11 des vagues migratoires et des évolutions du trafic.
00:14 Et ce qui est effrayant, c'est qu'on les appelait les territoires perdus,
00:18 ils ne cessent de pluer et de grandir depuis 20 ans,
00:20 c'est-à-dire depuis qu'on a fait le diagnostic.
00:22 Depuis qu'on a fait le diagnostic, la maladie se propage quand même.
00:25 Alors l'État n'a pas abandonné ces territoires,
00:29 l'État s'est fait foutre dehors de ces territoires.
00:31 Les associations, malheureusement, on sait comment ça s'est passé,
00:34 ont filé du fric aux grands frères et malheureusement les grands frères…
00:37 – L'ont gardé.
00:38 – L'ont gardé et puis n'ont pas forcément fait tous le boulot.
00:41 Donc l'humain est beaucoup trop civilisé pour revenir à l'État de vie sauvage.
00:45 Donc c'est pas parce que l'État n'est pas là qu'il n'y a pas une société qui s'organise,
00:47 c'est une contre-société avec des nouvelles frontières, des nouvelles règles,
00:50 des nouvelles polices, des nouvelles lois et des nouveaux maîtres.
00:53 Alors les deux mamelles du pouvoir c'est l'argent et la force.
00:58 Pourquoi les gens se soumettent à ces nouveaux maîtres ?
01:03 C'est parce que c'est eux les puissants, ils les achètent évidemment,
01:06 ils les aident évidemment, mais ça, ça permet un peu de se donner une belle image,
01:10 et surtout ils sont puissants, si vous leur obéissez pas,
01:12 vous finissez avec une balle dans la tête.
01:14 C'est pas ce qui se passe avec la République, c'est pas ce qui se passe avec l'État.
01:17 Donc quand vous voulez reprendre le pouvoir,
01:19 on s'est toujours dit "c'est une minorité, c'est une minorité".
01:21 Oui très bien, sauf que c'est toujours les minorités qui font l'histoire.
01:24 Donc si la France doit reprendre le pouvoir, elle a montré à ses habitants
01:27 que les forces sont pas les parrains, ce sont eux.
01:29 C'est risqué de se mettre en guerre contre un parrain.
01:32 Les maires ont essayé, ceux qui ont réussi,
01:35 il leur a fallu beaucoup, beaucoup de temps et beaucoup, beaucoup de courage,
01:38 et beaucoup ont fui parce que votre famille est menacée,
01:40 vous-même êtes menacé, votre maison est prise à partie.
01:43 Après, vous n'êtes pas en train d'encourager l'État
01:47 à utiliser les mêmes stratagèmes que...
01:48 Non pas du tout, je veux dire, quand vous habitez sur place,
01:53 vous donnez les clés de votre sécurité à quelqu'un,
01:57 soit l'État, soit la mafia, vous le donnez au plus fort.
01:59 Aujourd'hui, le plus fort, c'est la mafia.
02:00 (Générique)
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