L'histoire de... Stéphanie Le Quellec : « J'ai fait évacuer mon restaurant ! »

Paris Match

il y a 1 an

Il y a cinq ans, quelques jours après l'ouverture de son restaurant « La Scène », Stéphanie Le Quellec sent une odeur de gaz inquiétante. Elle raconte à Paris Match cet instant d'angoisse.

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00:00 C'est une espèce de traumatisme chez moi, le feu, l'odeur de gaz, tout ça.

00:03 Alors, quand j'ai ouvert le restaurant La Seine, ici, il y a 5 ans,

00:11 quelques jours après l'ouverture, il m'est arrivé un truc assez incroyable et un peu paniquant.

00:16 Il a fallu que j'évacue le restaurant en plein service du déjeuner, le restaurant plein,

00:20 donc la partie bistro et la partie gastronomie.

00:23 Il devait être vers 14h, 14h15, les clients étaient contents, ça se passait bien.

00:28 Et en revenant en cuisine, d'un seul coup, j'ai pris une bouffée de gaz.

00:31 Tout de suite, c'est des choses qui font un petit peu peur, le gaz.

00:34 C'est une espèce de traumatisme chez moi, le feu, l'odeur de gaz, tout ça.

00:37 Ça génère des souvenirs assez forts chez moi parce que j'ai eu un feu quand j'étais plus jeune,

00:41 dans ma maison, où j'avais les enfants qui étaient là, etc.

00:45 Donc, ça a été des souvenirs un peu traumatisants.

00:47 Donc, on a tout de suite appelé les pompiers.

00:49 Et les pompiers nous ont dit "Écoutez, on arrive, mais en attendant, il faut vous évacuer".

00:52 Il y avait environ une cinquantaine de clients, entre 50 et 60 clients,

00:56 qui étaient en train de déguster leur menu dégustation ou bien un petit plat au bistro.

01:01 On les approche, on leur dit "Écoutez, on a un petit sujet, on a un petit doute, on a un petit souci.

01:05 Les pompiers vont arriver, ils nous demandent d'évacuer.

01:08 Donc, on va vous demander d'évacuer gentiment.

01:10 On va vous servir un petit verre de l'or, on va vous expliquer ce qui se passe".

01:13 Certains voulaient quand même revenir prendre leur dessert, aller au bout du menu.

01:17 Donc, on refait un coup de champagne.

01:19 Je venais de sortir un livre, donc j'ai sorti des piles de livres.

01:22 On a commencé en rigolant à dédicacer, à en personnaliser plus d'une trentaine de livres à tout le monde.

01:27 On s'est mis à discuter.

01:28 En fait, on essaye de faire notre travail de restaurateur

01:31 et de recréer quelque chose d'un petit peu humain, d'un petit peu convivial, dehors.

01:36 Et puis, jusqu'au moment où on se dit "Non, vous n'allez pas pouvoir réintégrer l'établissement.

01:41 Donc, voilà, on est désolés, on vous invite à revenir, etc."

01:44 Évidemment, on est mal parce que c'est un restaurant gastronomique

01:47 qui cherchait de récupérer ses étoiles, etc.

01:51 C'est un peu gêné par rapport aux clients qui venaient vivre un moment,

01:53 mais en même temps, c'est une question de sécurité.

01:55 C'est une question potentiellement de vie ou de mort.

01:58 Donc, il n'y a pas à discuter, il n'y a pas à réfléchir, on évacue.

02:01 Les pompiers sont arrivés, ont investi des lieux, ont cherché.

02:04 Oui, effectivement, il y a une odeur, mais on ne sait pas, on ne trouve pas.

02:08 Et puis, finalement, on s'est rendu compte, mais genre vers 18h ou 18h30.

02:12 En fait, c'était un galeriste voisin qui avait fait poncer le sol avec des solvants extrêmement puissants

02:18 et qui avait jeté ça dans les canalisations de l'immeuble.

02:21 Et en fin de compte, ça a fait des vapeurs, ça avait fait remonter vraiment des odeurs très, très fortes

02:26 qui faisaient penser au gaz.

02:27 Et donc, en fin de compte, c'était trois fois rien.

02:29 Il y a beaucoup de clients qui sont revenus pour dire,

02:31 "Bon, cette fois, vous allez nous servir le dessert quand même."

02:34 Je pense que quand on est chef de cuisine et en plus chef d'entreprise,

02:38 on a un rôle un peu de capitaine de bateau.

02:41 C'est à nous de prendre les décisions.

02:43 Et c'est la première fois de ma vie, finalement, j'étais vraiment confrontée à ça.

02:47 Mais ça m'a permis, je vous dis, de tout de suite rentrer dans le bain de l'entrepreneuriat

02:52 et ce qui allait être ma vie désormais, ma vie de capitaine.

02:55 Mais j'aime bien.

02:57 [Rires]

02:58 [Musique]

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