20240302_SIA_EGALIM

  • il y a 7 mois
Salon de l'Agriculture 2024 : Séquence EGALIM, bilan des négociations, mission parlementaire, en présence d'Olivia Grégoire et d’Agnès Pannier-Runacher

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Transcription
00:00:00 nombreux à cette table ronde autour des Etats généraux de l'alimentation
00:00:06 à EGalim2, Dynamique et Perspective,
00:00:09 pour un meilleur partage de la valeur.
00:00:11 Nous allons commencer dans quelques secondes.
00:00:15 Parce que la loi EGalim, c'est certainement la loi
00:00:28 dont on entend le plus parler depuis une semaine ici
00:00:32 au Salon de l'Agriculture,
00:00:33 et ce n'est pas Madame et Monsieur le ministre qui me démonteront.
00:00:38 Loi qui vise donc à encadrer les négociations
00:00:41 entre producteurs industriels et distributeurs.
00:00:43 Loi qui vise aussi à rémunérer justement les producteurs.
00:00:48 Alors, les questions qu'on va se poser aujourd'hui,
00:00:49 ce sont des questions assez simples.
00:00:51 Quelles améliorations cette loi a-t-elle apportée
00:00:54 dans les négociations entre les différentes parties ?
00:00:57 Quels sont encore les points que cette loi ne règle pas ?
00:01:00 Comment faire en sorte qu'elle puisse encore plus fluidifier
00:01:04 les rapports entre tous les acteurs de la chaîne
00:01:08 et rendre les choses encore plus transparentes ?
00:01:11 Nous allons donc en parler aujourd'hui
00:01:13 au cours de plusieurs séquences durant l'heure et demie qui vient.
00:01:18 Et pour introduire tout cela,
00:01:20 il n'était pas totalement inutile de rappeler
00:01:22 pourquoi cette loi avait été mise en place
00:01:24 et avec quels objectifs.
00:01:26 Et c'est pour cela que nous avons demandé à Stéphane Travert,
00:01:29 ancien ministre de l'Agriculture et président
00:01:32 de la Commission des Affaires économiques
00:01:34 de l'Assemblée nationale, de nous faire un petit rappel
00:01:37 en guise d'introduction.
00:01:38 Stéphane Travert, qui ne peut pas être là avec nous aujourd'hui.
00:01:43 Vous le cherchiez ?
00:01:44 Non, mais regardez, il est là.
00:01:46 -Monsieur, bonjour. Désolé de ne pouvoir être parmi vous aujourd'hui
00:01:50 pour échanger sur Egalim,
00:01:53 échanger sur cette magnifique aventure
00:01:55 que nous avons démarrée en 2017.
00:01:58 Souvenons-nous, projetons-nous un peu en arrière.
00:02:01 En 2016, la France a connu une grave crise laitière.
00:02:05 Et en 2017, lors de la campagne présidentielle
00:02:07 que nous avons menée avec Emmanuel Macron,
00:02:10 nous avons sillonné la France, sillonné les exploitations agricoles
00:02:14 pour aller au plus près du terrain,
00:02:16 pour construire ce qu'allaient devenir
00:02:18 les futurs états généraux de l'alimentation
00:02:20 et la future loi Egalim
00:02:22 et ses évolutions que vous connaissez tous et toutes.
00:02:25 Egalim est né dans une cour de ferme
00:02:28 à la Chapelle Rinsouin, en Mayenne.
00:02:30 Il s'agissait alors de construire le prix en marche avant
00:02:34 pour la filière laitière, faire en sorte que les agriculteurs
00:02:37 ne puissent plus vendre leurs produits, et leur lait en particulier,
00:02:41 en dessous de leur prix de revient.
00:02:43 Et donc, cette construction du prix en marche avant,
00:02:45 elle s'est faite avec la négociation dans les plans de filière,
00:02:50 elle s'est faite en travaillant sur des indicateurs
00:02:53 de coût de production qui permettaient aux uns et aux autres
00:02:56 de définir le prix en dessous duquel un producteur
00:03:00 ne pouvait pas être payé.
00:03:01 Ensuite, Egalim s'est transformé en projet de loi.
00:03:05 Ce projet de loi, il a permis de travailler sur le revenu agricole,
00:03:08 sur son premier volet, sur la construction du prix en marche avant.
00:03:12 Sur le deuxième volet, c'était comment nous pouvions mieux produire
00:03:16 et assurer à nos concitoyens une alimentation plus sûre,
00:03:20 plus saine et plus durable.
00:03:21 Puis sont venus les deuxièmes volets, Egalim 2, avec la MPA,
00:03:27 la majoration sur les productions agricoles.
00:03:30 Le fait que nous puissions sanctuariser le prix des matières agricoles,
00:03:35 le prix de la matière première agricole dans le prix
00:03:37 pour que, là aussi, les agriculteurs ne soient plus lésés
00:03:41 et soient payés le prix à partir de leur coût de revient.
00:03:44 Nous allons, depuis ce salon et cette crise agricole
00:03:48 que nous connaissons actuellement, réouvrir ces discussions.
00:03:51 Et je crois que c'est le bon moment pour le faire.
00:03:54 Cinq ans après les premiers états généraux de l'alimentation,
00:03:58 cinq ans après la loi Egalim,
00:04:01 nous avons besoin aujourd'hui de travailler ensemble pour redéfinir,
00:04:05 remettre de la perspective dans le travail qui est le nôtre,
00:04:09 remettre ensemble la volonté de tous partager un seul et même élément,
00:04:16 le partage de la valeur entre les différents maillons de la chaîne,
00:04:20 entre les différents acteurs de la chaîne alimentaire,
00:04:23 les producteurs, les transformateurs et les distributeurs.
00:04:27 Le président a parlé d'Egalim européen.
00:04:29 Nous avons aussi besoin de porter cette exigence au niveau européen
00:04:33 pour que les agriculteurs ne puissent plus être les victimes
00:04:36 de concurrence déloyale.
00:04:38 Nous avons besoin de porter cette exigence au niveau européen
00:04:41 pour donner de la cohérence à nos politiques européennes.
00:04:44 Parce que la France est une grande nation agricole.
00:04:47 La France est une nation qui est entendue, écoutée en Europe.
00:04:50 Et puis aussi parce que la France est le premier pays
00:04:54 qui bénéficie des retours des aides de la PAC
00:04:57 avec plus de 9 milliards d'euros par an.
00:04:59 Et ça, c'est un élément très important
00:05:03 pour bâtir notre souveraineté alimentaire.
00:05:06 Donc, nous avons besoin aujourd'hui de réfléchir
00:05:09 comment nous allons entamer ce nouveau chapitre d'Egalim
00:05:12 pour réfléchir ensemble sur les engagements
00:05:15 qui avaient été pris en 2017
00:05:17 par l'ensemble des acteurs de la chaîne
00:05:19 sur la répartition de la valeur,
00:05:21 sur les négociations commerciales,
00:05:22 sur la manière de mieux produire,
00:05:24 sur les indicateurs de coûts de production
00:05:27 qui doivent permettre à ce qu'aucun producteur
00:05:30 ne puisse être payé en dessous de son prix de revient.
00:05:33 Et c'est pourquoi je vous invite, à travers ce moment de réflexion
00:05:37 et de travail que vous allez avoir,
00:05:40 à apporter des exigences, à apporter vos contributions
00:05:44 et à faire en sorte que, demain,
00:05:46 nous puissions continuer à être fiers de notre agriculture,
00:05:49 être fiers de la Ferme France
00:05:51 et de faire en sorte que, demain,
00:05:53 aucun agriculteur, aucun distributeur,
00:05:55 aucun transformateur ne puisse rejouer à chaque fois la pièce
00:05:59 dans le théâtre des négociations,
00:06:01 mais que les règles soient claires pour tous et toutes
00:06:04 et qu'enfin, nous puissions avoir des salons de l'agriculture
00:06:09 sereins et qui redeviennent ce qu'ils ont toujours été,
00:06:12 une magnifique vitrine de l'agriculture française.
00:06:15 -Voilà donc pour ce mot d'introduction
00:06:18 de Stéphane Travert, historique de la loi EGalim,
00:06:21 mais aussi perspective de ce qu'elle devrait être.
00:06:24 Alors, on va regarder tous ensemble
00:06:26 comment cette loi EGalim se traduit dans les faits,
00:06:29 ce qu'elle a simplifié, ce qu'elle n'a pas réussi à résoudre.
00:06:33 Et nous allons en parler avec Rémi Agrigné,
00:06:36 éleveur au vin en Aviron. Bonjour.
00:06:38 -Augustin Wack, producteur de lait dans le Barin.
00:06:42 Jean-Noël Darniche, directeur général de Bonduelle.
00:06:45 -Bonduelle France. Bonjour.
00:06:47 -Bonjour. Anne-Sophie Carrier,
00:06:48 directrice générale de Belle France.
00:06:51 Bonjour. -Bonjour.
00:06:52 -Michel Biraud, le président de Lidl France.
00:06:55 -Bonjour. -Et Nicolas Bonteau,
00:06:56 directeur des produits frais chez Auchan Retail France.
00:06:59 -Bonjour. -Voilà.
00:07:01 Les présentations sont faites.
00:07:03 J'ai envie de commencer avec vous deux,
00:07:07 Rémi Agrigné et Augustin Wack.
00:07:10 Comment, finalement, ça se met en place, tout ça,
00:07:14 pour vous, la loi Egalim ?
00:07:16 Qu'est-ce qu'elle a changé, qu'est-ce qu'elle a fluidifié,
00:07:18 qu'est-ce qu'elle a simplifié ?
00:07:21 -Pour nous, concrètement, c'est la signature de contrat
00:07:24 avec nos acheteurs.
00:07:27 Donc aujourd'hui, on propose des contrats à nos acheteurs
00:07:30 qui s'engagent à nous acheter notre production
00:07:33 à un certain prix avec tout un tas de clauses.
00:07:36 Et c'est là-dessus que le travail est encore à effectuer,
00:07:41 parce qu'on a des entreprises
00:07:43 qui, clairement, aujourd'hui, ne veulent pas signer ces accords.
00:07:46 On le dénonce.
00:07:48 Et donc ces entreprises qui ne veulent pas signer ces accords-là,
00:07:51 il faut qu'elles soient sanctionnées,
00:07:53 parce que nous, on s'engage à vouloir respecter la loi,
00:07:55 et si eux ne la respectent pas,
00:07:57 je ne vois pas pourquoi ça continuerait comme ça.
00:08:00 -On voit qu'il y a, j'allais dire, les bons élèves,
00:08:02 les mauvais élèves, peut-être.
00:08:04 Augustin Wack, vous, est-ce que ça a simplifié votre vie
00:08:08 dans les négociations que vous pouvez avoir
00:08:11 avec les différentes personnes qui sont susceptibles
00:08:14 d'acheter les produits de votre exploitation ?
00:08:16 -Alors, simplifier la vie, pas vraiment,
00:08:19 puisque moi, je suis éleveur laitier en coopérative,
00:08:22 donc c'est la coopérative qui s'occupe pour moi
00:08:24 de transformer et de vendre les produits.
00:08:26 Par contre, pour revenir à la base,
00:08:27 moi, ça me fixe un cap, un volume,
00:08:31 qui, effectivement, arrange la coopérative aussi,
00:08:33 puisque c'est où on va.
00:08:34 Par contre, par rapport au prix,
00:08:37 effectivement, il ne faut pas se foler la face,
00:08:38 on traverse une crise agricole aujourd'hui.
00:08:40 Si Egalim, tout au début, avait réglé la question du prix,
00:08:43 on n'en serait peut-être pas là aujourd'hui.
00:08:45 Et pour aller un peu plus loin,
00:08:47 on a entendu aujourd'hui un prix plancher.
00:08:50 Peut-être. Mais comment on définit
00:08:52 et qu'est-ce qu'on met dans ce prix plancher ?
00:08:54 C'est là, au final, où ça veut tout et rien dire.
00:08:56 Et donc...
00:08:58 -Qu'est-ce qu'il faudrait mettre, selon vous ?
00:09:00 -On reste simple et pragmatique.
00:09:02 On sait, sur notre ferme, nos charges,
00:09:04 il y a des indicateurs nationaux
00:09:06 qui définissent un indicateur de coût de revient.
00:09:09 Et ça, au final, c'est simple.
00:09:11 Pour nous, c'est simple, c'est du bon sens agricole.
00:09:13 Nous, ça nous coûte tant à produire,
00:09:15 et il faudrait partir de ça
00:09:18 pour mettre dessus les coûts de transformation,
00:09:20 un petit margement distributeur, et voilà.
00:09:22 Mais pour l'instant, l'état des lieux est que la loi est là,
00:09:26 mais concrètement, il y a quelque chose
00:09:27 qui coince dans les logiciels ou dans les têtes de certains,
00:09:30 et ça n'avance pas forcément assez bien.
00:09:32 -Qu'est-ce qu'il faudrait faire, selon vous,
00:09:35 pour, justement, augmenter ce taux de contractualisation,
00:09:39 pour reprendre le langage administratif,
00:09:42 Rémi Agrigné, pour que, eh bien,
00:09:45 j'allais dire, tout le monde joue le jeu ?
00:09:47 -Je pense qu'il faudrait qu'on voit les bénéfices arriver,
00:09:50 concrètement, sur les fermes, de ces lois,
00:09:53 qui... EGalim 1, EGalim 2, EGalim 3.
00:09:56 On parle aujourd'hui, maintenant, d'EGalim 4.
00:09:58 J'espère qu'on fera pas comme les COP.
00:10:00 On est aujourd'hui à 23, et on n'a pas avancé beaucoup plus.
00:10:02 -28, même, je crois. -Ouais, 28.
00:10:06 Donc, voilà. Moi, ce que je veux, c'est fixer un volume,
00:10:10 parce que pour mon industriel, il faut qu'il s'engage sur l'année
00:10:13 à respecter ces contrats qu'il vendra après
00:10:16 sur un certain volume,
00:10:18 intégrer mon coût de production,
00:10:20 mais aussi, derrière, je pense à un EGalim européen,
00:10:25 parce qu'aujourd'hui, je suis au sein de la France.
00:10:28 Entre agriculteurs, on va se mettre d'accord sur les coûts de production.
00:10:31 Il y en a qui sont en-dessus, d'autres sont en-dessus,
00:10:33 mais ça, c'est un interne qu'on gérera
00:10:35 pour que tout le monde arrive à ces coûts de production-là.
00:10:37 Mais derrière, sur un marché européen,
00:10:40 on n'arrivera pas à solutionner,
00:10:41 parce qu'au niveau social, on n'a pas les mêmes normes.
00:10:44 Et là-dessus, c'est pas de notre ressort de faire ce travail-là.
00:10:47 Donc, avoir un EGalim ambitieux,
00:10:49 un EGalim aussi, peut-être, européen,
00:10:52 qui engage tout le monde sur les mêmes coûts de production.
00:10:55 -Donc, c'est ça, travers parler dans son intervention.
00:10:58 -Et je pense que si on arrive à fixer
00:11:03 le coût de production dans les contrats,
00:11:06 je vois pas comment on n'y arriverait pas,
00:11:07 étant donné que les coûts de production
00:11:09 sont donnés par des organismes qui représentent la profession,
00:11:14 il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas.
00:11:15 Après, il faut juste les signer, ces contrats.
00:11:17 -Alors, on va passer la parole aux industriels,
00:11:20 aux transformateurs.
00:11:22 Anne-Sophie Carrier, Jean-Noël Darniche.
00:11:26 Pour vous aussi, qu'est-ce que ça a changé ?
00:11:28 Evidemment, vous pouvez intervenir quand vous le voulez.
00:11:30 Qu'est-ce que ça a changé pour vous aussi,
00:11:32 cette loi EGalim ?
00:11:35 Est-ce que, de votre point de vue aussi,
00:11:37 ça a simplifié les choses ou pas,
00:11:39 ou ça a compliqué votre vie
00:11:41 et le rapport que vous avez avec les différents producteurs ?
00:11:46 -Ecoutez, si vous le voulez bien, je vais d'abord repartir
00:11:48 des enjeux qu'a rappelés très clairement
00:11:51 le Premier ministre dans ses lettres de mission
00:11:54 et qui était un peu le point de départ aussi des EGA 2017,
00:11:57 parce que c'est important.
00:11:58 Il y avait un 1er enjeu qui était effectivement
00:11:59 cette juste répartition de la valeur
00:12:02 au niveau de toute la chaîne.
00:12:03 Et ce qui a changé par rapport en 2017,
00:12:05 c'est la volatilité des matières premières,
00:12:07 qui fait que maintenant, effectivement,
00:12:08 il va falloir repenser les choses
00:12:10 parce qu'un prix fixe toute l'année fait plus de sens.
00:12:13 Et il y avait un 2e enjeu dont on ne se parle pas assez,
00:12:15 et j'étais contente de le revoir sur la lettre,
00:12:17 c'est quand même aussi la transition alimentaire
00:12:19 et oeuvrer tous pour une alimentation
00:12:22 plus saine et plus durable.
00:12:24 Et autant je trouve que ces dernières semaines,
00:12:25 on parle beaucoup du 1er enjeu,
00:12:27 autant je pense que le 2e n'est pas vraiment dans les débats.
00:12:31 Et c'est dommage, puisque je vous rappelle quand même
00:12:32 qu'à nous tous, on représente l'alimentation,
00:12:35 c'est 39 % des émissions carbone au niveau du monde.
00:12:39 39 %, donc c'est un énorme sujet également.
00:12:44 Et donc, en fait, moi, par rapport à ce qu'Egaline
00:12:46 nous a apporté, et si j'avais...
00:12:48 J'en profite aussi pour faire une demande
00:12:51 à l'aube de cette réflexion de cette mission parlementaire.
00:12:54 -Commençons par les demandes. -Voilà.
00:12:56 "If I had a dream",
00:12:58 nous, ce qu'on demande, c'est vraiment d'avoir
00:13:00 un cadre de confiance entre tous les intervenants
00:13:03 de façon à pouvoir changer les conversations.
00:13:06 Changer les conversations, ça veut dire quoi ?
00:13:08 Ca veut dire de passer d'une conversation
00:13:10 qui est exclusivement sur l'enjeu économique
00:13:13 et les transactionnels,
00:13:15 qui a fait juste détruire la valeur sur les 10 dernières années,
00:13:18 à une conversation autour de,
00:13:20 ce qui nous anime tous et ce qui nous rassemble,
00:13:22 c'est la croissance responsable.
00:13:24 Et donc, moi, je rêverais de pouvoir parler un peu plus
00:13:27 avec mes amis distributeurs de décarbonation,
00:13:30 de souveraineté nationale, de nutrition
00:13:33 et de valeur de l'alimentation,
00:13:35 parce qu'on a tous à perdre, à...
00:13:37 Voilà, à descendre en gamme l'alimentation.
00:13:40 -Ca veut dire que malgré la mise en place de la loi Egalim,
00:13:42 vous ne faites que parler de prix,
00:13:43 toujours de prix et encore de prix.
00:13:45 -Alors, ce qui me rend optimiste,
00:13:46 c'est qu'on commence à changer les choses.
00:13:49 Voilà, avec nos amis d'Auchan, typiquement,
00:13:50 dans ces négociations, ça tombe bien,
00:13:52 on a passé, je pense, la moitié du temps,
00:13:54 autant de temps à passer de la feuille de route RSE
00:13:56 qu'à parler des transactions.
00:13:59 On est en train de discuter avec la RSE de Lidl
00:14:01 sur comment on réduit l'empreinte carbone de la logistique.
00:14:03 Donc ça commence à bouger,
00:14:05 et c'est juste nécessaire parce qu'on est tous interdépendants.
00:14:07 Moi, je représente 2/3 de l'empreinte carbone
00:14:09 des distributeurs.
00:14:11 La mon, c'est 60% de mon empreinte carbone.
00:14:13 Donc, en fait, on doit vraiment bouger ensemble.
00:14:15 Donc ça veut dire qu'Egalim a déjà apaisé,
00:14:18 qu'Egalim a encadré,
00:14:19 mais je pense qu'il faut aller encore plus loin
00:14:20 parce qu'on voit bien, il n'y a pas de confiance.
00:14:23 Et donc, tant qu'il n'y aura pas de confiance,
00:14:25 on ne pourra pas passer à une autre conversation
00:14:26 qui est juste aujourd'hui majeure.
00:14:28 -Vous avez l'air pourtant à tous à peu près en confiance,
00:14:30 ici, aujourd'hui, en tout cas.
00:14:32 Je l'espère, Jean-Noël Darniche.
00:14:35 Quel bilan vous faites des mécanismes de protection,
00:14:38 notamment mis en place par la loi Egalim,
00:14:40 la non-négociabilité de la matière première agricole,
00:14:42 la non-discrimination ?
00:14:44 Et justement, ces mécanismes d'ajustement des contrats,
00:14:47 on vient de dire qu'un préfixe toute l'année,
00:14:49 maintenant, ce n'est plus possible.
00:14:50 Est-ce qu'à votre avis, il faudrait les revoir
00:14:52 et rendre tout cela à la fois plus souple
00:14:55 et en même temps offrir une bonne visibilité
00:14:58 aux producteurs qui sont ici ?
00:14:59 -Je crois qu'une des premières choses à faire,
00:15:01 c'est d'écouter nos partenaires agriculteurs.
00:15:03 Alors on en a 2 000 en France, dans le groupe Mondial.
00:15:06 Et mercredi dernier, j'animais une table d'hôtes
00:15:09 ici au Salon de l'Agriculture.
00:15:10 Il y en avait 3 d'entre eux qui étaient là
00:15:11 représentant les différentes régions.
00:15:13 Et qu'est-ce qu'ils ont dit ? Ils ont dit
00:15:15 "Merci, Mondial, parce que vous nous avez accompagnés
00:15:18 "dans cette période d'hyperinflation,
00:15:20 "par rapport au prix, bien sûr,
00:15:21 "et aussi à continuer d'accompagner la transition
00:15:24 "vers une agriculture agroécologique."
00:15:25 C'est eux qui l'ont dit.
00:15:27 C'est le plus important, c'est de les écouter, eux.
00:15:29 Et ça, on n'aurait pas pu le faire sans Egalim, en fait.
00:15:31 Et je pense qu'Egalim a vraiment changé la donne.
00:15:34 Parce que Egalim a changé l'état d'esprit.
00:15:36 Je crois qu'il faut toujours revenir à l'esprit de cette loi.
00:15:39 L'esprit de cette loi, c'est de partir du prix
00:15:41 de la matière première agricole,
00:15:43 partir de la souveraineté alimentaire
00:15:44 et ensuite, évidemment, avec toute la chaîne,
00:15:47 et c'est bien qu'on soit tous réunis ici,
00:15:49 de construire derrière, évidemment,
00:15:51 des prix et toute une industrie.
00:15:53 Et ça, on a pu le faire beaucoup mieux
00:15:55 parce que depuis 5 ans,
00:15:56 on a pu mettre en place des contrats de ruissellement,
00:15:59 on a pu apporter beaucoup plus d'informations,
00:16:02 certains appellent ça la transparence vis-à-vis d'eux,
00:16:05 et je pense qu'on a passé une grande étape.
00:16:07 Et du coup, la question que je me pose tout de suite,
00:16:09 et c'est là où je veux interpeller
00:16:11 mesdames et messieurs les ministres qui sont ici,
00:16:13 c'est est-ce qu'on a besoin encore de légiférer ?
00:16:16 Vraiment.
00:16:18 On a une loi qui s'appelle Egalim.
00:16:19 D'ailleurs, il y a des pays qui commencent à se dire,
00:16:21 si on prenait la même, ou plutôt l'esprit de la loi,
00:16:23 parce que ça peut pas être la même dans tous les pays,
00:16:26 est-ce que finalement, le 1er enjeu,
00:16:28 c'est pas de l'appliquer,
00:16:30 de l'appliquer où que l'on négocie,
00:16:32 que l'on négocie en France ou dans d'autres pays,
00:16:35 il peut y avoir des négociations qui ne se font pas en France,
00:16:37 mais l'esprit de la loi doit être le même
00:16:39 où que se passe la négociation
00:16:41 et de s'assurer qu'on l'applique dans toutes les filières
00:16:43 et tout le territoire.
00:16:45 Et je sais que c'est long et complexe.
00:16:46 J'ai été dans le laitier auparavant,
00:16:48 j'ai bien connu le groupe Bel, Anne-Sophie,
00:16:49 et puis maintenant dans le légume,
00:16:51 et on n'a pas pu faire ce qu'on a pu faire déjà chez Monduel
00:16:53 en une année.
00:16:55 On a commencé par certaines filières, certaines régions,
00:16:57 certains distributeurs nous ont accompagnés,
00:16:59 et petit à petit, on a progressé.
00:17:00 -Pourquoi il y a des points de la loi qui s'appliquent pas ?
00:17:03 Pourquoi il y a des points de la loi qui s'appliquent pas ?
00:17:04 Pourquoi elle ne s'applique pas intégralement ?
00:17:06 Parce qu'elle est trop compliquée,
00:17:07 parce qu'il y a des choses qui sont impossibles à faire
00:17:09 concrètement et qui ont été couchées sur le papier dans la loi.
00:17:12 Qu'est-ce qui bloque ?
00:17:13 -Je pense qu'elle demande de la souplesse et de l'adaptation.
00:17:15 Je pense pas qu'une loi puisse tout dire.
00:17:17 Une loi donne évidemment des garde-fous,
00:17:20 elle donne l'esprit d'une loi,
00:17:21 et après, c'est à chacun de s'en emparer.
00:17:23 Et c'est complexe.
00:17:24 D'ailleurs, on parlait du prix.
00:17:27 Je pense qu'il faut qu'on fasse très attention
00:17:29 à pas tomber dans un prix planché
00:17:31 qui deviendrait un prix maximum.
00:17:34 J'entendais M. le ministre d'ailleurs ce matin
00:17:36 sur France Info qui le rappelait.
00:17:37 Attention à l'économie administrée.
00:17:39 Je crois qu'on veut pas ça. En revanche,
00:17:41 il nous faut de la souplesse,
00:17:43 peut-être plus d'observatoires des charges culturales.
00:17:46 Nous, nous en avons dans le Sud-Ouest.
00:17:47 Peut-être qu'il faut qu'on en développe dans d'autres régions.
00:17:49 Donc on a besoin de continuer de progresser
00:17:51 dans l'esprit de la loi.
00:17:52 Mais je crois qu'avant de rajouter
00:17:54 de la complexité et de la rigidité,
00:17:56 il faut essayer de déployer ce qu'on a déjà mis en place en France.
00:17:58 -Rémi Agrignè, je vous voyais hausser les sourcils
00:18:01 en entendant les 2 précédents interlocuteurs.
00:18:04 -Non, c'est juste que ces lois, pourquoi on les crée ?
00:18:08 Il y a toujours quelqu'un qui cherche à la contourner.
00:18:10 On l'a vu avec les centrales d'achat européennes.
00:18:14 Aujourd'hui, on demande d'acheter en centrale française
00:18:18 qui respecte les lois EGalim.
00:18:20 Certains distributeurs ont fait le choix
00:18:22 d'aller acheter des produits,
00:18:23 de les passer par des centrales européennes
00:18:25 qui ne sont pas soumises à EGalim.
00:18:27 Donc problématique, c'est qu'on crée des lois
00:18:29 et il y a toujours des gens qui sont là pour la contourner.
00:18:32 Donc essayons de travailler aussi dans le sens
00:18:36 d'aller contre ces gens-là qui essayent de contourner la loi.
00:18:39 -Jean-Noël Dardèche. -Oui, ce que je voulais dire,
00:18:41 et je comprends ce que vous dites là,
00:18:43 c'est que je crois que la loi, elle doit être appliquée
00:18:45 et peut-être contrôlée.
00:18:46 Peut-être qu'il faut la contrôler davantage,
00:18:48 et sur tous les côtés.
00:18:49 Il peut y avoir des abus dans tous les éléments de la chaîne,
00:18:52 y compris les industriels, bien sûr.
00:18:54 Mais commençons peut-être par l'appliquer et la contrôler
00:18:56 avant de commencer à la complexifier.
00:18:58 -Il y a les artisans du contrôle qui seront ici
00:19:01 juste après, d'ailleurs, sur cette scène.
00:19:04 Anne-Sophie Carrier, vous avez beaucoup parlé
00:19:06 du volet RSE, des émissions carbone.
00:19:10 Est-ce que vous, au-delà de l'appel au vœu
00:19:14 que vous avez lancé pour pouvoir discuter de tout ça,
00:19:15 est-ce qu'il y avait d'autres choses que vous souhaitiez voir
00:19:18 pour améliorer cette loi ?
00:19:20 -On parlait tout à l'heure de la nécessité d'avoir un prix
00:19:23 qui s'adapte à la volatilité des matières premières.
00:19:26 Et on parlait aussi de la nécessité de faire appliquer la loi.
00:19:29 Il y a quelque chose de très bien dans la loi
00:19:31 qui s'appelle les clauses de révision.
00:19:32 Et nous, on les utilise très largement.
00:19:34 Typiquement, par exemple, sur le lait, on a un modèle virtueux.
00:19:37 On contractualise avec une OP qui s'appelle l'APBO,
00:19:40 l'Association des producteurs Belles de l'Ouest.
00:19:43 Une fois par an, en octobre, on signe un contrat.
00:19:46 Donc c'est bien la marche avant.
00:19:48 C'est possible sur certaines filières,
00:19:49 en tout cas, pour le lait, c'est possible.
00:19:51 On envoie un communiqué de presse commun avec l'APBO,
00:19:55 donc transparence totale,
00:19:57 où là, on affiche à tout le monde le prix du lait,
00:19:59 on affiche les primes qu'on offre
00:20:01 pour aider aussi la transformation de pratiques durables,
00:20:04 parce que ça, c'est important.
00:20:05 Ils n'ont ni les moyens financiers, donc il faut les aider.
00:20:08 Sinon, ils ne peuvent pas se transformer de façon durable.
00:20:10 Donc ça, on communique de façon très transparente.
00:20:12 Et ensuite, ce prix du lait, il est intégré.
00:20:15 Et on démarre la discussion, la négociation
00:20:17 avec un prix du lait qui est dans les MPA.
00:20:20 Donc ça, c'est la 1re chose qui est très importante.
00:20:22 Et ensuite, on a donc ces fameuses clauses de révision
00:20:26 qui s'appliquent en miroir dans les contrats de nos distributeurs.
00:20:29 C'est-à-dire qu'il y a une parfaite synchronicité
00:20:32 entre ce qui se passe sur notre prix à mont
00:20:33 et ensuite sur le prix aval avec les distributeurs.
00:20:36 Les clauses de révision s'appliquent automatiquement.
00:20:38 Donc ça, c'est quand ça se passe très bien.
00:20:39 Dans les optimisations qu'on demande,
00:20:41 c'est pour les autres matières premières agricoles.
00:20:43 On produit du fromage,
00:20:45 donc on a aussi du beurre, de la crème, du fromage.
00:20:49 Là, c'est plus compliqué.
00:20:50 Ca a été un gros point dans la négociation.
00:20:53 Et c'est là où un meilleur cadre
00:20:55 sur la période d'observation, les seuils,
00:20:57 nous permettrait, comme je le disais au départ,
00:20:59 de passer très peu de temps à discuter de ça
00:21:01 et passer d'autres choses où on a de la valeur à créer.
00:21:03 -Tout ça sans que ça devienne une usine à gaz ?
00:21:05 Pardonnez mon expression, mais...
00:21:07 -Oui. Alors il suffit juste de plus cadrer.
00:21:10 Mais après, une autre option,
00:21:12 ce serait de laisser complètement ouvert,
00:21:14 de tout ouvrir et de se dire on peut renégocier quand on veut
00:21:17 sur une approche plus globale qui dépasse la MPA.
00:21:19 On en discute également.
00:21:21 C'est très ambitieux. Ca a l'avantage d'être plus global
00:21:24 et de laisser la part à la responsabilité.
00:21:27 Ca me paraît encore plus complexe vu la maturité aujourd'hui
00:21:30 du marché français.
00:21:31 -Avant de donner la parole aux 2 représentants
00:21:33 de la distribution qui sont là,
00:21:35 Rémi, l'idée de pouvoir renégocier régulièrement
00:21:39 ou de le laisser tout ouvert,
00:21:40 est-ce que vous vous dites
00:21:42 que ce sont 2 bonnes pistes qui sont posées là ?
00:21:45 -Alors peut-être que chez le groupe Bell,
00:21:47 c'est une bonne initiative,
00:21:49 mais niveau global, où tout se revoit actuellement,
00:21:52 c'est pas du tout une bonne chose.
00:21:53 Il nous faut quand même un minimum de visibilité,
00:21:55 surtout dans le lait, qui est une filière longue,
00:21:57 où on change pas d'un claquement de doigts quelque chose.
00:21:59 Et j'aimerais juste rebondir sur tout ce qui est RSE et adaptation.
00:22:03 L'agriculture s'est toujours adaptée.
00:22:05 On s'adaptera encore.
00:22:06 On nous demande plein de choses actuellement.
00:22:08 Par contre, dans plein de secteurs, il nous manque le côté économique.
00:22:11 On peut pas demander à quelqu'un de s'adapter
00:22:13 de prendre une décision d'en haut
00:22:15 s'il lui-même n'a pas les moyens de vivre décemment actuellement,
00:22:17 et en plus, il faut qu'il s'adapte.
00:22:19 -Tout à fait. C'est la raison pour laquelle dans notre modèle,
00:22:22 en fait, et ça répond aussi au sujet sur le prix plancher,
00:22:27 on commence par fixer un prix le plus rémunérateur possible.
00:22:29 Et nous, on s'appuie sur des coûts de production
00:22:31 qui sont donnés par la filière.
00:22:33 Nous, on a effectivement l'Institut de l'élevage
00:22:36 qui donne un coût de production moyen
00:22:38 qui est issu de 4 000 exploitations.
00:22:40 Il vaut ce qu'il vaut, mais aujourd'hui,
00:22:41 c'est une donnée publique qui existe
00:22:42 et c'est sur laquelle nous, on part pour s'assurer
00:22:44 qu'effectivement, tous nos éleveurs auront bien un prix
00:22:47 qui couvre l'ensemble des coûts de production.
00:22:49 Donc ça, c'est la 1re chose.
00:22:50 Mais on se dit que c'est pas suffisant
00:22:52 et qu'on a besoin de les accompagner
00:22:53 pour une alimentation sans OGM, des vaches au pâturage.
00:22:56 Et c'est là où on rajoute des primes
00:22:58 pour les aider aussi à se transformer.
00:23:00 -Jean-Noël Darnier. -Oui, le point que je voulais ajouter,
00:23:02 je pense qu'il est important de donner de la visibilité
00:23:04 sur les prix et qu'il faut faire attention
00:23:07 à pas être dans une négociation permanente.
00:23:09 On a connu ça à une certaine époque.
00:23:11 C'est la raison pour laquelle, moi, je trouve
00:23:12 que la date butoir, elle n'est pas parfaite.
00:23:14 Je sais que c'est un peu incarquant,
00:23:15 mais je pense qu'elle joue bien son rôle.
00:23:17 Elle donne de la visibilité aux industriels
00:23:19 et nous permet d'en donner aux agriculteurs.
00:23:21 En revanche, elles doivent être accompagnées
00:23:24 d'une visibilité sur, évidemment, les coûts de production.
00:23:26 Et on doit en donner peut-être davantage.
00:23:28 On le fait beaucoup.
00:23:29 Et ces coûts de production doivent prendre en compte aussi
00:23:31 les investissements dans la transition agroécologique.
00:23:33 -Jean-Michel Biraud qui fait le nom de la tête.
00:23:35 (Rires)
00:23:36 -Non, mais j'ai l'impression de...
00:23:39 Moi, je fais 90 % de MDD.
00:23:41 On a une date butoir, on a une date de début,
00:23:42 on a une date de fin.
00:23:44 Mais on a le droit de rediscuter.
00:23:46 Il y a des clauses de revoyure, on a le droit de rediscuter.
00:23:47 Si le port explose, alors que...
00:23:49 -On a oublié que vous envoyez.
00:23:51 -Dans les marques nationales, on peut pas rediscuter
00:23:54 entre le 1er mars et le 28 février.
00:23:57 C'est quand même...
00:23:58 Juste pour...
00:24:00 Moi, je pense qu'il manque un mot dans tout ça,
00:24:02 c'est la transparence.
00:24:03 On a oublié la transparence en France depuis des années.
00:24:06 On est dans l'opacité la plus totale.
00:24:09 Et je comprends pas.
00:24:11 Donc Egalim a apporté l'état d'esprit.
00:24:14 On parle de cet état d'esprit Egalim, et c'est bien.
00:24:16 Mais preuve en est, 5 ans après,
00:24:19 ce qu'on voit dans toute la France,
00:24:22 c'est que ça n'a pas fonctionné.
00:24:23 En tout cas, il y a un truc qui manque.
00:24:26 Et c'est marrant, personne ne parle
00:24:29 de la loi de modernisation de l'économie.
00:24:31 Tout le monde va me dire "je suis le seul",
00:24:34 mais à un moment donné, il faut en parler.
00:24:36 Parce que la loi de l'économie, c'est tout l'inverse
00:24:38 de la marche avant dont parle tout le monde.
00:24:40 Si on veut aller en marche avant,
00:24:42 il faut déjà figer le coût du 1er maillon.
00:24:46 Et la LME, c'est tout l'inverse.
00:24:48 C'est une négociation en marche arrière.
00:24:50 La LME, il faut partir d'un socle de négociation
00:24:53 qui est le tarif général des industriels.
00:24:55 Le tarif général des industriels, il sort du chapeau de Perlin-Pinpin.
00:24:58 Ca fait 20 ans que j'en achète, je sais pas ce qu'il y a dedans.
00:25:00 Mais il est 3 fois supérieur au prix de vente
00:25:03 que je vends le produit.
00:25:04 Donc là, déjà, on se grasse la tête, on dit "mais comment
00:25:06 "je peux vendre 10 s'il faut que j'achète 30 ?"
00:25:08 Non, mais attendez, là, on va négocier maintenant.
00:25:11 Et on négocie des services.
00:25:12 On négocie pas des produits.
00:25:14 Moi, commerçant, je dois vendre des services à des industriels.
00:25:18 Qui me les rémunèrent en faisant baisser, donc une déflation
00:25:20 d'un tarif qui sort du chapeau.
00:25:22 Et après, il y a une égalime qui est totalement antinomique
00:25:24 avec LME qui vient mettre un sparadrap pour dire
00:25:27 "ce serait quand même bien de prendre en compte
00:25:29 "les coûts de production des éleveurs."
00:25:31 Mais on marche sur la tête et on est le seul pays au monde
00:25:33 à avoir cette LME, le seul au monde.
00:25:35 Et je suis le seul à en parler.
00:25:36 -Ce serait quoi, le bon sens ?
00:25:38 -De réformer.
00:25:39 Le bon sens, c'est de faire comme dans le reste du monde.
00:25:41 Est-ce qu'on est plus idiots que les autres ?
00:25:43 Pourquoi on est les seuls à avoir cette LME ?
00:25:45 Donc de partir d'un coût de production,
00:25:47 de construire un prix en marche avant,
00:25:49 de partir d'un coût de production
00:25:51 et de monter et d'avoir un prix final.
00:25:53 Et d'arrêter que c'est les industriels
00:25:55 qui poussent les promotions.
00:25:56 Pourquoi on n'interdirait pas les promotions
00:25:58 sur les produits d'élevage ?
00:25:59 Il y a plein d'idées, quoi.
00:26:01 Et après, juste pour finir, le prix plancher,
00:26:03 il ne faut surtout pas l'appeler prix plancher
00:26:05 parce que ça cristallise
00:26:06 et on pense tout de suite à un prix plafond,
00:26:08 mais on peut parler d'un prix de référence
00:26:12 basé sur des indicateurs de coût de production moyen
00:26:14 définis par les filières qui existent déjà.
00:26:17 Et on fait porter la responsabilité aux 1ers acheteurs,
00:26:19 que je suis quand j'achète du fruits et légumes,
00:26:21 qu'ils sont quand ils achètent du lait.
00:26:23 Et on dit, si l'indicateur est à 46 pour 1 litre de lait
00:26:28 et que l'industriel achète 41,
00:26:29 il faut qu'il se justifie auprès des services de l'Etat
00:26:32 pour dire que l'éleveur qui est derrière,
00:26:34 il n'est pas à perte.
00:26:35 Parce que eux, ils n'ont pas le droit de vendre à perte.
00:26:37 Moi, je n'ai pas le droit de revendre à perte.
00:26:39 Par contre, eux, ça fait des années qu'ils vendent à perte
00:26:41 et tout le monde s'en fout.
00:26:42 Donc il faut remettre à plat tout ça.
00:26:46 Il faut réformer en profondeur, je pense,
00:26:48 la loi de modernisation de l'économie.
00:26:50 Oui, je suis le seul à en parler,
00:26:51 mais franchement, il faut faire quelque chose.
00:26:54 Sinon, on sera bientôt à EGalim 28
00:26:56 et on aura toujours la LME qui est toute puissante
00:26:59 et qui écrase l'esprit d'Egalim.
00:27:02 -Eh ben, au moins, on l'aura fait
00:27:04 et on fera réagir tout à l'heure
00:27:06 les ministres et les députés qui sont ici présents.
00:27:10 Nicolas Bonnetot, moi, j'avais une question.
00:27:12 Très souvent, les distributeurs sont montrés du doigt
00:27:14 dans ce débat autour de la loi Egalim.
00:27:17 Est-ce que... J'imagine que vous entendez les critiques,
00:27:20 que vous les écoutez, tout du moins.
00:27:21 Est-ce que vous les comprenez, ces critiques ?
00:27:24 -On les entend, on les comprend, bien sûr.
00:27:26 Ce que je veux dire dans un 1er temps,
00:27:28 c'est que des bonnes relations commerciales,
00:27:30 c'est inéquitable, ça existe depuis belle durête.
00:27:33 Il y a 25 ans, nous, on faisait déjà des tripartites.
00:27:36 On bosse en direct avec 10 000 producteurs,
00:27:38 donc on n'a pas attendu Egalim pour que ça fonctionne bien,
00:27:40 notamment sur des produits bruts.
00:27:43 Et là, on avait une transparence, on avait des tripartites,
00:27:44 donc on connaît les prix de revient
00:27:47 et c'est des relations commerciales qui se passent sur le long terme.
00:27:49 Ca, c'est plus vrai sur les produits frais traditionnels.
00:27:52 Ensuite, il n'y aurait pas eu Egalim,
00:27:54 ce serait pire, je pense, objectivement.
00:27:56 Donc voilà, il ne faut pas cracher dans la soupe.
00:27:58 Par contre, Egalim est incomplète dans le sens
00:28:00 où la 2e partie de la chaîne l'applique.
00:28:04 Globalement, sur la 1re partie,
00:28:06 il y a une grande partie qui n'est pas contractualisée.
00:28:08 Le lait, par exemple, l'est parfaitement.
00:28:10 Il y a d'autres filières qui ne le sont pas du tout.
00:28:13 Et puis, la GMS représente entre 30 et 45 %
00:28:16 des volumes produits par l'agriculture.
00:28:18 Il y a plus de la moitié des volumes
00:28:20 qui sont hors grande distribution.
00:28:22 Et donc, nous, on est toujours pointé du doigt
00:28:23 parce que c'est plus simple,
00:28:25 mais si on veut garantir le revenu de l'ensemble des agriculteurs,
00:28:28 il faut qu'on parle de l'ensemble de ce qu'ils produisent.
00:28:30 D'accord ?
00:28:31 -Et tout à l'heure, on entendait parler
00:28:33 des centrales d'achat européennes
00:28:35 qui ont été placées dans des pays
00:28:37 pour essayer de contourner ou d'échapper
00:28:41 à la loi EGalim.
00:28:43 Ca fait aussi partie des critiques et des reproches
00:28:45 que l'on vous adresse.
00:28:47 Est-ce que vous, vous vous dites,
00:28:49 "Comme on est de bonne volonté et comme on a envie de le faire,
00:28:52 "on est prêts à négocier en France
00:28:54 "avec les producteurs qui sont ici ?"
00:28:56 -Sur les centrales d'achat européennes,
00:28:57 je ne suis absolument pas concerné,
00:28:59 parce qu'on n'en a malheureusement pas,
00:29:00 on n'a pas les moyens.
00:29:02 Elles concernent des grandes multinationales.
00:29:04 Donc, on ne parle pas du prix de l'agneau,
00:29:06 on ne parle pas du prix du lait, etc.
00:29:08 C'est quand même 2 choses très différentes.
00:29:10 Il faut aussi qu'on donne un cadre
00:29:11 qui s'adapte au type de relation qu'on peut avoir
00:29:14 entre le relâcheur avec un maraîcher direct,
00:29:15 avec un magasin,
00:29:16 et la relation avec Procter & Gamble.
00:29:18 Ca n'est pas du tout le même métier.
00:29:19 Et donc, ce qui va être compliqué au niveau législatif,
00:29:22 c'est faire un même cadre
00:29:24 pour des cas qui seront très, très différents.
00:29:26 -Michel Birault, vous vouliez ajouter quelque chose ?
00:29:28 -Non, concernant les centrales, encore une fois,
00:29:30 c'est la LME qui a voulu ça.
00:29:32 Parce que quand on négocie des services,
00:29:34 la LME concerne 70 % de l'agroalimentaire en France.
00:29:38 Il faut le rappeler, quand même.
00:29:39 Et donc, forcément, quand on négocie des services,
00:29:41 ils se sont créés des centrales internationales
00:29:43 de négociation de services.
00:29:44 On parle plus de produits.
00:29:45 C'est des marchands de tapis qui sont assis dans des pays
00:29:48 et qui négocient des services.
00:29:49 Donc les gars, ils parlent pas de produits.
00:29:51 Ils s'en connent des éleveurs qui sont en France.
00:29:54 -Moi, qui ai un passé de journaliste économique,
00:29:57 quand je regarde l'équation que vous dressez tous ici,
00:30:01 j'entends que vous voulez gagner votre vie
00:30:03 en faisant votre métier,
00:30:05 et c'est bien normal que vous, vous avez des coûts de production
00:30:08 et que vous, vous devez convaincre des consommateurs.
00:30:10 Or, c'est bien le consommateur qui, à la fin,
00:30:12 décide d'acheter un produit ou pas.
00:30:14 Et compte tenu de ce qui s'est passé depuis 2 ans
00:30:17 et de la vague d'inflation,
00:30:18 le consommateur, à la fin,
00:30:20 il fait des arbitrages en fonction de son budget.
00:30:23 Comment vous,
00:30:25 vous et vous tous, d'ailleurs, là,
00:30:27 vous gérez cette équation-là ?
00:30:30 -Bah, le consommateur, effectivement, vous avez raison,
00:30:33 il a le pouvoir d'acheter, il a le pouvoir de décider.
00:30:35 C'est lui qui décide de tout, au final.
00:30:37 Et quand on lui met dans le magasin
00:30:39 des produits qui rémunèrent correctement les éleveurs,
00:30:41 il faut qu'il se tourne vers ça.
00:30:42 Et bon, voilà, après, il va au prix.
00:30:45 Mais je démontre depuis des années qu'on peut faire l'équation.
00:30:48 -Mais c'est quoi le taux marginal
00:30:50 qui fait qu'on arrive à convaincre un...
00:30:53 -Mais le problème, c'est pas ça, c'est que
00:30:55 s'il y en a qui vendent du lait à 75 centimes
00:30:57 et d'autres à 1 euro, le consommateur, il va où ?
00:30:59 Celui qui le vend 75.
00:31:01 Mais si tout le monde vendait 1 euro,
00:31:02 on n'en vendrait pas 1 litre de moins
00:31:04 et le consommateur, il continuera à boire du lait tous les matins.
00:31:07 C'est quoi le problème ?
00:31:08 Mais encore une fois, il y en a qui...
00:31:10 Il n'y a pas de volonté collective.
00:31:12 Parce que dans d'autres pays, ça fonctionne plutôt bien,
00:31:15 en tout cas dans les relations commerciales.
00:31:17 Mais comme il n'y a pas de volonté collective,
00:31:18 effectivement, il nous faut le législateur
00:31:20 pour appuyer un peu.
00:31:22 Mais le problème, il faut pas que le législateur
00:31:24 fasse des lois avec des options.
00:31:26 Ca, ça fonctionne pas. On roule tous à 130 sur l'autoroute.
00:31:28 Il y a pas les sympas qui roulent à 160.
00:31:30 Donc pourquoi on fait des options
00:31:33 où on est dans l'opacité sur de l'opacité ?
00:31:36 Parce qu'on va nous dire que l'option 3, c'est pas opaque.
00:31:38 C'est le commissaire aux comptes que je paye
00:31:41 qui dit que ce que je dis est parole d'évangile.
00:31:44 On est bien, on est bons.
00:31:45 -Jean-Noël Darny ? -Oui, je crois que...
00:31:47 La 1re chose qu'il y a dans le consommateur,
00:31:49 c'est du plaisir et de l'information.
00:31:51 Et la transparence, c'est de comprendre
00:31:52 d'où viennent les produits.
00:31:53 Je pense qu'on doit apporter des efforts
00:31:55 pour lui donner toute l'information là-dessus.
00:31:57 Mais je pense aussi qu'il faut qu'on fasse attention,
00:31:59 dans le cadre législatif,
00:32:00 à imposer les mêmes règles aux sociétés
00:32:02 qui vont importer en France
00:32:04 et à nous-mêmes, producteurs français.
00:32:06 Parce que nous-mêmes, nous allons nous imposer
00:32:07 des normes, des règles,
00:32:09 investir de plus en plus dans la transition agroécologique.
00:32:11 On l'entend chez Bell, on le porte chez Bonduelle,
00:32:13 beaucoup d'autres le font, c'est un travail collectif.
00:32:15 Si, à l'inverse, nous importons des produits
00:32:17 peut-être beaucoup moins chers,
00:32:19 qui viennent d'autres territoires,
00:32:20 mais qui ne respectent pas les mêmes normes,
00:32:21 alors là, on crée un problème.
00:32:23 Et si le consommateur n'en a pas l'information,
00:32:25 peut-être, évidemment, qu'en temps d'hyperinflation,
00:32:27 il va faire des choix vers des produits
00:32:29 qui sont pas ceux qu'il voudrait.
00:32:30 Donc là, on a vraiment un effort pour se protéger
00:32:33 en tant que marché européen.
00:32:34 Je suis pas en train de dire de fermer nos frontières.
00:32:36 On est aussi une agriculture exportatrice,
00:32:39 mais pour donner les mêmes chances
00:32:41 et pour donner la visibilité
00:32:42 sur tout ce qui est proposé aux consommateurs.
00:32:44 -Ca veut dire quoi ? Ca veut dire l'afficher plus clairement
00:32:46 sur vos marquages ?
00:32:47 -Ca veut dire l'afficher, c'est une chose,
00:32:49 et on en parlait avec Mme la ministre,
00:32:51 mais ça veut dire également s'assurer
00:32:53 que les produits qui viennent en France
00:32:54 sont ici d'une agriculture
00:32:56 qui respecte les mêmes normes que les normes
00:32:58 que nous avons en France
00:32:59 et que nous allons continuer de déployer.
00:33:00 Ca, ça me paraît très essentiel.
00:33:02 Et ça, c'est peut-être un des combats importants
00:33:03 de la nouvelle loi
00:33:04 ou des évolutions législatives qui vont arriver.
00:33:06 -Anne-Sophie Carrier ?
00:33:07 -Oui, donc juste pour compléter...
00:33:08 -Anne-Sophie Carrier, pardon.
00:33:10 -Décidément, entre directeur et...
00:33:13 Pour compléter ce qui vient d'être dit,
00:33:15 sur cet enjeu qu'on a, qui est pas simple,
00:33:16 qui rend l'équation complexe,
00:33:18 d'avoir une finée en bout de chaîne,
00:33:19 un prix consommateur qui reste juste,
00:33:23 on a cet enjeu, nous, industriels et aussi distributeurs,
00:33:25 de redonner du sens au prix
00:33:27 et de réexpliquer ce qu'il y a derrière un prix.
00:33:29 Et ça, effectivement, ça se fait avec de la transparence.
00:33:31 Nous, on est en train d'expliquer ce qu'il y a derrière
00:33:34 un lait responsable, pourquoi il est responsable, etc.,
00:33:36 avec les éleveurs, la qualité,
00:33:38 mieux communiquer l'origine de nos ingrédients.
00:33:40 Nous, on le fait sur la face avant, effectivement.
00:33:41 On n'a pas attendu d'avoir un score pour l'expliquer.
00:33:44 La qualité, etc.
00:33:45 Parce que, effectivement, il faut redonner de la valeur
00:33:47 à l'alimentation, comme je le disais au départ.
00:33:49 Pas que ça... Voilà.
00:33:51 -Nicolas Wauthaud,
00:33:52 quand on va dans un supermarché, quelque soit,
00:33:55 ou dans un hypermarché,
00:33:56 vous parlez de redonner du sens au prix.
00:33:58 Il y a ce qui est au prix,
00:33:59 et puis il y a tout un tas de promos.
00:34:02 Est-ce que, là aussi, il n'y a pas une contradiction
00:34:04 entre l'idée de faire des promotions permanentes
00:34:06 et l'idée de redonner un sens au prix ?
00:34:08 -Oui, tout à fait. Ce à quoi je voudrais insister,
00:34:10 c'est les labels.
00:34:12 On a la chance d'avoir en France les SICO,
00:34:15 on a les AOC, on a le label rouge, on a le bio, etc.
00:34:18 C'est en général des filières qui rémunèrent mieux les éleveurs.
00:34:21 L'objectif, demain, dans le revenu de l'éleveur,
00:34:23 il y a le prix, mais il y a surtout le volume.
00:34:24 Et je rebondis sur ce que disait Rémi.
00:34:26 Moi, ce qui me fait le plus peur, demain,
00:34:27 j'ai des filières sur l'agneau,
00:34:29 je suis à 25-30 % de filières, la belle rouge française.
00:34:33 Ce qui me fait le plus peur, c'est le désintérêt du consommateur
00:34:36 pour une filière plus chère
00:34:37 qui pourrait mettre à mal toute la chaîne,
00:34:39 producteur, transformateur, etc.
00:34:41 Et donc, je pense qu'on a un énorme enjeu
00:34:43 de communication vers notre client
00:34:45 sur ce qu'il y a dans ces filières,
00:34:46 parce qu'il y a plein de choses sur le RSE,
00:34:47 il y a plein de choses sur le bien-être animal.
00:34:49 C'est des conditions de production,
00:34:51 c'est des goûts de produits qui sont très supérieurs.
00:34:52 On a la chance d'être un pays de gastronomie.
00:34:54 Et si on veut sortir par le haut,
00:34:56 c'est forcément en appuyant sur tout ce qui est bien
00:34:59 dans ces filières la belle rouge.
00:35:00 -Allez, juste pour terminer cet échange,
00:35:03 s'il y avait une chose,
00:35:04 une seule chose que vous deviez demander et mettre en avant
00:35:08 face aux ministres et aux parlementaires qui étaient là,
00:35:10 en 10 secondes chacun,
00:35:12 on va commencer avec vous, Anne-Sophie Carrier.
00:35:14 -C'est ce que je disais au départ, c'est un cadre de confiance
00:35:17 pour pouvoir changer les conversations entre nous.
00:35:20 -Nicolas Bontot.
00:35:21 -C'est garantir que cette fameuse transparence,
00:35:24 elle devienne universelle.
00:35:26 C'est-à-dire que ça concerne 100 % des volumes,
00:35:28 100 % des filières.
00:35:29 Et comme disait Michel, quand on voit une option 3,
00:35:31 on ne sait pas ce qu'il y a dedans.
00:35:33 Quand on est en option 1 ou 2,
00:35:34 c'est beaucoup plus simple en termes de discussion.
00:35:37 Et on parle de produits et de commerce,
00:35:39 et on ne parle pas d'un broglio juridique.
00:35:42 -Je crois que c'est revenir à l'esprit de la loi EGalim,
00:35:45 l'appliquer partout, l'appliquer à tous,
00:35:47 et s'assurer que dans toutes les filières
00:35:48 et sur tout le territoire, elle est déployée.
00:35:51 -Alors, pour reprendre dans l'ordre,
00:35:53 madame a parlé de confiance.
00:35:54 Il faut retrouver de la confiance,
00:35:56 il faut retrouver de la transparence
00:35:58 et il faut que EGalim fonctionne.
00:36:00 Moi, j'ai la solution, réformer en profondeur la LME.
00:36:04 C'est la solution.
00:36:05 La loi de modernisation de l'économie,
00:36:07 il faut la mettre à plat.
00:36:09 Merci. -Merci, Elbiraud.
00:36:10 On va terminer avec nos 2 agriculteurs.
00:36:14 Rémi Agrénier.
00:36:15 -Le respect de cette loi qui va être écrite
00:36:18 est un dû à la restauration hors domicile.
00:36:21 On en a déjà parlé, monsieur le ministre.
00:36:23 Et surtout, qu'il y ait du contrôle de la transparence.
00:36:27 -Augustin Wack.
00:36:29 -Tout simplement, du bon sens, faire simple.
00:36:32 Actuellement, on vit dans un sac de noeuds à plein d'endroits.
00:36:35 Voilà, marche en avant, pris simple, bon sens paysan.
00:36:38 -Voilà, le bon sens paysan, pour conclure.
00:36:41 C'est pas mal. Merci beaucoup à toutes et à tous
00:36:44 d'être venus participer à cette table ronde.
00:36:48 Et pour continuer, je vous propose ce qu'on appelle maintenant
00:36:52 tous ceux qu'on va appeler les praticiens de cette loi EGalim.
00:36:55 Je vais demander à Thierry Dahan et André Schwab
00:36:57 de me rejoindre.
00:36:58 -Merci à vous. -Merci beaucoup.
00:37:00 -Merci.
00:37:02 -Thierry Dahan, André Schwab.
00:37:09 Thierry Dahan, médiateur des relations commerciales agricoles.
00:37:12 André Schwab, chef de service du soutien du réseau
00:37:16 à la DGCCRF.
00:37:18 Ensemble, on va essayer d'ouvrir le capot
00:37:21 et comprendre la mécanique de la loi.
00:37:23 On a vu que c'était pas simple,
00:37:25 mais néanmoins, cette loi, elle s'applique concrètement.
00:37:28 Thierry Dahan, comment ça se passe pour vous sur le terrain,
00:37:30 tous les jours, et quelles sont les idées forces
00:37:34 que vous voudriez mettre en avant,
00:37:35 peut-être pour encore simplifier les choses,
00:37:38 que vous voudriez mettre en avant
00:37:39 auprès de toutes les personnes qui sont présentes ici ?
00:37:43 -Merci. Moi, la 1re chose que je voudrais,
00:37:47 c'est qu'on arrête de parler d'égalime 2, 3, 4, 5, 6.
00:37:51 Il n'y a pas 36 égalimes, il n'y en a qu'une.
00:37:53 La loi égalime, elle tient en 2 mots.
00:37:56 1, on contractualise.
00:37:59 2, on fait la marche en avant.
00:38:01 Le reste, ce sont des améliorations techniques.
00:38:04 Et il n'y a pas d'égalime 3.
00:38:06 C'était une loi qui concernait
00:38:07 tous les produits de grande consommation,
00:38:09 y compris les lessives, les couches-culottes
00:38:12 et les dentifrices.
00:38:13 Donc c'était pas une loi égalime.
00:38:14 Et la loi Le Maire, sur les dates, concernait le commerce,
00:38:16 c'est pas égalime.
00:38:17 Donc arrêtons de se moquer d'égalime,
00:38:21 parce que ça finit comme ça.
00:38:22 J'entends, ça fait le 3e table ronde que je fais.
00:38:25 Bientôt, on fera égalime 25.
00:38:27 C'est une manière de déconsidérer une loi qui marche.
00:38:30 Donc il faut parler d'égalime, point final.
00:38:32 Ca, c'est le 1er point.
00:38:34 2e point, lorsqu'on fait une loi
00:38:37 et qu'on la fait fonctionner dans un domaine aussi complexe,
00:38:40 il est normal qu'au bout d'un moment,
00:38:42 on s'aperçoive qu'il y a des choses qui marchent moins bien
00:38:44 et qu'il faut les améliorer.
00:38:46 Alors je vais quand même rappeler quelques dates.
00:38:50 Moi, j'ai pris mes fonctions en décembre 2021.
00:38:53 4 semaines après, il y avait la guerre en Ukraine,
00:38:56 en pleine négociation commerciale.
00:38:57 Il y a eu un choc, une sorte de crash test pour cette loi
00:39:01 qui a fonctionné dans des conditions très difficiles.
00:39:03 Ensuite, il y a eu la crise de l'énergie en 2023,
00:39:06 rebelote, ça a été également très difficile.
00:39:09 Tout le monde avait du mal à négocier.
00:39:11 Mon prédécesseur faisait une moyenne de 30 médiations par an.
00:39:15 J'en ai fait 192 en 2022.
00:39:18 J'en ai fait 114 en 2023.
00:39:21 Et malgré tout, la loi EGalim,
00:39:22 elle a assez largement fonctionné.
00:39:24 Donc, comme l'a dit M. Darniche ou Mme Carrier,
00:39:28 je ne sais plus, ça aurait été bien pire sans EGalim.
00:39:31 Heureusement qu'on a eu EGalim.
00:39:32 Donc ça, c'est le 1er point.
00:39:35 2e remarque que je voudrais faire,
00:39:38 effectivement, il y a un manque dans le dispositif de la loi,
00:39:43 c'est qu'il n'y a pas assez de contractualisation
00:39:45 sur la 1re mise sur le marché des prix agricoles.
00:39:49 Mais je rappelle aussi que c'est pas une mauvaise volonté.
00:39:53 Ce sont certaines filières qui ont refusé EGalim
00:39:56 parce que leur production n'est pas adaptée.
00:39:59 Là, par exemple, la filière des fruits et légumes
00:40:02 trouvait que la loi n'était pas adaptée, donc l'a refusée.
00:40:04 Aujourd'hui, les secteurs sur lesquels il y a EGalim
00:40:08 qui est bien appliqué, c'est le lait.
00:40:10 Les secteurs où ça commence à être appliqué,
00:40:12 c'est la viande, notamment la viande bovine,
00:40:14 mais on a vu avec le rapport de la Cour des comptes
00:40:16 que c'était encore imparfait.
00:40:18 Et puis ensuite, il n'y a plus tellement de secteurs
00:40:21 où ça pourrait être appliqué de manière aussi complète.
00:40:24 Donc il faut aussi rappeler ces choses.
00:40:28 2e, 3e remarque,
00:40:32 on a la question des prix planchers, tout le monde.
00:40:35 Et vous avez posé quelques questions sur les prix planchers.
00:40:38 -Question d'actualité. -Voilà.
00:40:41 On dit que ça marche bien dans le lait,
00:40:43 mais dans le lait, les formules qui sont parfaitement légales
00:40:47 prennent en compte les coûts de production,
00:40:49 mais partiellement, pas sur la totalité du lait.
00:40:52 Pourquoi ? Parce qu'une partie du lait
00:40:55 est exportée ou est transformée en produit industriel.
00:40:58 Et à ce moment-là, c'est fait à un prix
00:41:00 qui n'est pas un prix EGalim.
00:41:02 Alors vous allez me dire, c'est très simple,
00:41:04 pourquoi on fait ça ?
00:41:05 Parce que c'est intéressant pour l'agriculteur.
00:41:09 Il faut bien voir que l'agriculture, aujourd'hui,
00:41:11 c'est une industrie, et l'agroalimentaire aussi,
00:41:14 sont des industries dans lesquelles il y a des coûts fixes.
00:41:17 Si vous avez une ligne de treilleuse et puis 80 vaches,
00:41:21 si on vous dit "produisez moins",
00:41:23 vos coûts de production vont augmenter.
00:41:26 Si vous avez des abattoirs et il n'y a plus de bêtes à abattre,
00:41:28 vos coûts fixes, vous ne les couvrez pas.
00:41:30 Donc il y a toujours cette problématique des volumes.
00:41:33 Et lorsque vous demandez à un producteur de lait,
00:41:36 on vous prend avec les coûts de production EGalim,
00:41:39 la moitié de votre production ou les 2/3 de votre production,
00:41:42 le reste, on va les prendre au prix du marché allemand,
00:41:44 parce que c'est de l'exportation, ou au prix de transformation,
00:41:46 parce que c'est là-dessus qu'on peut écouler la poudre,
00:41:49 eh bien, il n'est pas très content que ce soit moins cher,
00:41:52 mais il est content qu'on prenne ces volumes,
00:41:54 parce que ces volumes vont amortir ces coûts fixes
00:41:57 et son revenu, c'est un prix du lait
00:41:59 multiplié par les volumes qu'il produit.
00:42:01 Ce n'est pas qu'un prix.
00:42:02 Donc faites attention quand même
00:42:04 dans les raisonnements trop hâtifs,
00:42:07 partout dans les industries, il y a des coûts fixes
00:42:10 et les volumes sont importants.
00:42:12 -Une dernière chose. -Alors, dernier point pour la loi.
00:42:16 Tout simplement, quand on applique une loi,
00:42:18 il faut être plus directif.
00:42:20 Les gens l'ont dit,
00:42:21 M. Edochant, M. Bonteau l'a dit,
00:42:24 Michel Birault l'a dit,
00:42:25 à un moment donné, le jeu des options, etc.,
00:42:29 ça ne marche plus.
00:42:31 Si on veut que ça soit bien appliqué, il faut être plus directif.
00:42:33 -Et il faut du contrôle,
00:42:35 et c'est le rôle de la DGCCRF.
00:42:37 André Schfob, chef de service à la DGCCRF,
00:42:41 on l'a entendu, plus de contrôle, faire appliquer la loi.
00:42:45 Votre rôle, il est central là-dedans.
00:42:47 -Ah, ça, j'ai entendu la demande d'Etat très forte.
00:42:50 En effet, nous serons présents et nous sommes présents.
00:42:53 D'abord, juste pour rappeler ce qu'est la DGCCRF,
00:42:56 ce n'est pas qu'un acronyme absolument imprononçable,
00:42:59 ce sont les gens qui s'occupent, c'est la police économique,
00:43:03 et nous sommes là pour que les transactions
00:43:05 se passent en toute confiance,
00:43:07 que les consommateurs achètent en confiance,
00:43:09 que les vendeurs et les producteurs travaillent
00:43:12 en toute confiance.
00:43:14 Et dans le cadre des tensions actuelles,
00:43:16 en particulier dans le monde agricole,
00:43:18 vous avez pu entendre que nous étions très utiles,
00:43:20 en tout cas très demandés.
00:43:22 Je commencerai par un petit point avant de parler d'Egalim,
00:43:25 qui est le centre...
00:43:26 C'est qu'il faut bien situer... Egalim, c'est français,
00:43:29 mais la production agricole n'est pas que pour la France,
00:43:32 et la consommation agricole ne vient pas que de France.
00:43:35 Et donc, nous, nous commençons par un tout petit problème,
00:43:38 un tout petit point, mais qui est très important pour nous
00:43:40 et très fort, c'est que nous commençons par lutter
00:43:42 contre les francisations abusives.
00:43:45 Il faut avant tout
00:43:47 que quand un consommateur veut acheter français,
00:43:51 qu'il soit sûr qu'on achète bien français.
00:43:54 Et à ce titre-là, notre ministre Bruno Le Maire
00:43:56 nous a demandé d'intensifier nos contrôles,
00:43:59 et c'est ce que nous avons fait.
00:44:01 Nous en sommes maintenant à...
00:44:02 Donc on va avoir 10 000 contrôles sur cette année,
00:44:05 et depuis le début de l'année, en 2 mois,
00:44:08 nous avons déjà fait plus d'un sixième,
00:44:10 puisque nous en sommes à plus de 2 000 contrôles.
00:44:12 Donc non seulement on accélère, mais en plus, on les fait.
00:44:15 Et derrière ça, juste pour que vous ayez une idée,
00:44:18 sur 2 000 contrôles, il y en a un tiers avec anomalies.
00:44:23 Bon. Maintenant, je vous rassure,
00:44:25 sur ces anomalies, la plupart étaient des négligences,
00:44:29 des erreurs, des erreurs d'étiquetage.
00:44:31 C'est pas obligatoirement très grave.
00:44:32 Et dans ces cas-là, on leur dit ce qu'il fallait faire.
00:44:36 Mais il en reste quand même 125
00:44:39 sur les 1 812 établissements
00:44:42 pour lesquels nous avons des injonctions,
00:44:44 et 135 sur lesquels nous avons des procès-verbaux.
00:44:48 Ensuite... Oui.
00:44:49 -Allez-y.
00:44:51 -Donc ça, il faut quand même assainir le marché.
00:44:54 Le 2e point, c'est sur Egalim.
00:44:56 Nous, CCRF, on nous demande de contrôler...
00:44:58 D'abord, nous ne contrôlons que des textes.
00:45:01 Nous ne contrôlons pas des intentions.
00:45:04 Nous contrôlons ce que nous pouvons contrôler.
00:45:06 Donc, de manière symptomatique ou simplificatrice,
00:45:10 nous commençons d'abord par contrôler l'amont.
00:45:13 Sur l'amont, vous l'avez dit,
00:45:15 contractualisation obligatoire, marchant en avant.
00:45:18 Nous, nous ne contrôlons pas le fond.
00:45:20 Nous n'avons pas la compétence,
00:45:22 et nous rappelons que les prix sont libres en France,
00:45:24 et c'est le marché et les contrats qui font foi.
00:45:28 Nous ne pouvons, à ce stade, que faire une chose,
00:45:31 mais qui est déjà très importante, on vérifie que ça a lieu.
00:45:34 C'est-à-dire qu'on vérifie qu'il y a contrat
00:45:36 et que les contrats ne sont pas faussés.
00:45:38 C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'abus
00:45:40 d'un plus fort face à un plus faible,
00:45:42 qu'ils sont suffisamment transparents
00:45:46 pour qu'en effet, les conditions d'une bonne contractualisation
00:45:49 soient en place.
00:45:50 -Et la 2e chose ?
00:45:52 -Donc, là, 250 contrats seront étudiés cette année,
00:45:57 et après, il y aura soit de la pédagogie,
00:46:00 soit des suites.
00:46:02 Moi, je le dis sans gourmandise, mais voilà,
00:46:04 nous savons tout faire.
00:46:07 2e chose, dans les galimes, c'est l'aval,
00:46:09 et l'aval, c'est les discussions entre les fournisseurs,
00:46:13 donc les grands producteurs, et la grande distribution.
00:46:16 Là, traditionnellement, nous faisons 200 contrôles par an,
00:46:19 120 contrôles dans l'alimentaire,
00:46:21 80 contrôles dans le non-alimentaire,
00:46:23 parce qu'il n'y a pas que l'alimentaire.
00:46:26 Et d'ailleurs, quelquefois, la production agricole
00:46:28 sert à faire des cosmétiques.
00:46:30 Donc déjà, il y a un lien.
00:46:32 Donc là, pour nous, c'est très simple.
00:46:34 Nous contrôlons que ça fonctionne bien.
00:46:36 Vous avez vu les débats qu'il y a eus
00:46:38 sur la date à laquelle les contrats devaient être remis,
00:46:42 les discussions autour de...
00:46:45 de la non-négociabilité des matières premières agricoles.
00:46:49 Eh bien, nous sommes actuellement en train de dépouiller
00:46:53 tous les contrôles que nous avons faits,
00:46:56 et puis on verra bien.
00:46:57 Dernier point, nous avons des actions,
00:46:59 mais elles sont toujours de long terme,
00:47:00 donc il ne faut surtout pas décevoir la salle.
00:47:03 Les travaux que nous avons ou les attaques que nous avons eues
00:47:05 vis-à-vis de Relec, des centrales d'achat européennes,
00:47:08 ce sont des sujets de fond.
00:47:10 C'est pas du tout quelque chose qui se fait,
00:47:12 j'ai un contrôle, un PV, et demain matin, une amende.
00:47:15 Ce sont des choses qui se traitent parce qu'elles sont compliquées.
00:47:18 Ce sont des situations de droit,
00:47:20 et le droit est assez difficile à démêler.
00:47:25 -Merci beaucoup. Merci, André Schwaab.
00:47:27 Merci beaucoup, Thierry Daon.
00:47:29 Et maintenant, si vous le voulez bien,
00:47:32 on va demander à Marc Reynaud,
00:47:33 ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire,
00:47:36 Olivier Grégoire, ministre délégué auprès du ministre
00:47:39 de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle,
00:47:43 chargé du tourisme et de la consommation,
00:47:45 et à Agnès Pannier-Renacher, ministre déléguée
00:47:47 à l'Agriculture et à la Souveraineté alimentaire,
00:47:49 de me rejoindre, ainsi que Anlor Babaut,
00:47:53 député et co-rapporteur de la mission gouvernementale
00:47:55 sur l'évaluation de la loi EGalim et Alexis Isard.
00:47:58 Si vous voulez bien me rejoindre toutes et tous.
00:48:01 Bonjour. Installez-vous.
00:48:05 Je crois qu'il y a des fauteuils pour tout le monde, non ?
00:48:07 Ouais. 1, 2, 3, 4, 5, 6.
00:48:09 Ah, c'est magnifique.
00:48:11 Marc Reynaud ?
00:48:14 Il y a des micros pour tout le monde ?
00:48:16 Ah, ouais, il y en a trop ? Alors écoutez, je vais les ranger.
00:48:19 (Propos inaudibles)
00:48:23 Marc Reynaud, qu'est-ce que vous retenez
00:48:26 de tout ce qui vient d'être dit ?
00:48:28 Il y a eu beaucoup de choses. On a parlé du bon sens,
00:48:31 on a parlé de transparence, on a parlé de confiance,
00:48:34 on a parlé de la loi LME aussi.
00:48:36 Oui, ça ne m'a pas échappé qu'on aille parler de la loi LME,
00:48:38 mais moi, je vais parler d'abord de...
00:48:40 Je partage tout à fait ce qu'a dit Thierry Dahan.
00:48:44 Je trouve que le dénigrement un peu constant, parfois,
00:48:49 qu'on entend aujourd'hui sur EGALIM est une erreur.
00:48:51 Je pense qu'on a besoin d'EGALIM.
00:48:53 Je conseille à personne de revenir en arrière.
00:48:55 Parce qu'en arrière, c'est LME.
00:48:57 Versio Ard.
00:48:59 Je ne sais pas si Michel Birou est encore là.
00:49:02 Il est là-bas.
00:49:03 Je pense que c'est l'intérêt de tout le monde qu'on se dise
00:49:05 qu'il y a EGALIM. Je suis heureux que vous l'ayez dit,
00:49:07 parce qu'il y a longtemps que ça me trotte dans la tête de le dire.
00:49:09 Donc je dis parfois d'autres choses qui ne sont pas plaisantes,
00:49:13 mais je trouve que c'est dommage de ne pas se dire
00:49:16 que c'est un besoin qu'on a de réguler.
00:49:19 Pourquoi il y a besoin d'une loi, quand même ?
00:49:21 C'est là qu'on a un petit sujet.
00:49:22 C'est que...
00:49:24 Je crois que c'est la directrice générale de BEL qui l'a dit.
00:49:26 La question, c'est quand même...
00:49:27 On peut faire toutes les lois de la Terre,
00:49:28 il faut qu'il y ait un moment des joueurs
00:49:30 qui aient envie de jouer au bon sens du terme.
00:49:32 C'est-à-dire que chacun respecte les nécessités
00:49:34 et que chacun retrouve de la valeur ajoutée dans sa filière.
00:49:38 On peut faire toutes les lois du monde,
00:49:39 on peut faire toutes les règles du monde
00:49:41 si vous avez des mauvais joueurs ou des tricheurs.
00:49:43 Ça a été dit sur la question de la DGCCRF.
00:49:47 Et il y a quelque chose d'une philosophie française
00:49:49 où on pense que, pardon du terme, et encore, il est poli,
00:49:52 quand on couillonne ce voisin,
00:49:53 c'est qu'on a gagné quelque chose dans sa journée.
00:49:56 Et ça peut pas être une philosophie
00:49:58 quand, en tout cas, le sujet, c'est la souveraineté alimentaire
00:50:00 et la rémunération des agriculteurs.
00:50:02 Il y a un petit jeu, quand même, c'est...
00:50:04 Si je pouvais vendre le lait à 30 centimes...
00:50:07 Pas l'acheter, le vendre.
00:50:10 Je le ferais. Parce qu'à la fin, je...
00:50:12 Et donc l'acheter beaucoup plus bas.
00:50:14 Parce qu'à la fin, on se fait la baston, quand même,
00:50:16 l'idée de se gagner des parts de marché
00:50:18 dans un marché qui est quand même plutôt un peu fermé.
00:50:21 On n'aura pas 15 millions d'habitants en plus
00:50:23 sur la terre française, en tout cas.
00:50:25 Et donc je trouve que cette façon-là, au bout...
00:50:28 Pardon, j'ai plus de voix.
00:50:29 -C'est normal, c'est la fin du salon pour vous aussi, bientôt.
00:50:32 -Je donne tout ce que j'ai.
00:50:34 Cette façon-là, au bout, est mauvaise.
00:50:35 Et donc on a besoin de travailler là-dessus.
00:50:37 3e élément. Je voudrais saluer les contrôles qui sont faits,
00:50:39 je le dis sous l'oeil de la DGCCRF.
00:50:41 Les contrôles sont utiles, en ce sens que...
00:50:44 D'abord, on est très intéressés à la partie
00:50:45 du ministère de l'Agriculture, parce que j'ai tout à fait entendu
00:50:48 ce qu'a dit le ministre de l'Economie et des Finances
00:50:50 en disant que ce que vous collecteriez,
00:50:52 non pas de dons, mais de sanctions,
00:50:55 reviendrait dans le budget agricole.
00:50:57 Donc allez-y, gaiement, dans le cadre de la loi,
00:51:00 mais il ne faut pas se gêner et retenir le bras.
00:51:04 Alors après, il y a, pardon de le dire, sur les tic-tacs,
00:51:08 ça peut pas être à chaque fois le coup du stagiaire non plus.
00:51:13 Parce que j'ai vu l'autre jour...
00:51:15 Alors je dirais pas l'autre pays pour pas être désagréable,
00:51:18 et parce que j'essayais de faire de l'adimoplastie.
00:51:20 On peut pas y avoir sur un étiquetage "France où..."
00:51:24 Or, c'est ce qui est... Je veux bien que ça soit la faute
00:51:26 du gars qui a rien compris, qui est mal monté sur l'escabeau.
00:51:30 Enfin, quand même, il faut pas nous prendre
00:51:31 pour plus couillons qu'on est non plus.
00:51:33 Alors c'est pas vous que je regarde, c'est...
00:51:35 Mais il faut pas vous prendre pour plus couillons que vous êtes.
00:51:38 Donc la bienveillance, certes, mais le gars qui dit
00:51:41 "Excusez-moi, j'étais au téléphone,
00:51:42 "parce que je vais voir ma femme qui est enceinte
00:51:45 "20 fois sur le bord de la route",
00:51:46 à la fin, on lui dit "On t'a vu, toi, en fait."
00:51:49 Et donc on a besoin quand même d'appliquer de la sanction
00:51:52 avec discernement, mais à un moment, ça peut pas être...
00:51:54 Il y a des enseignes qui, parfois, pratiquent ça,
00:51:57 et il me semble qu'on doit y aller.
00:51:59 3ement, esprit de la loi.
00:52:01 Moi, je pense qu'égalime, l'esprit de la loi,
00:52:02 c'était par la marche en avant, comme ça a été dit,
00:52:04 la rémunération de l'ensemble des échelons, des maillons.
00:52:08 Il faut que tout le monde gagne sa vie.
00:52:09 Moi, j'ai aucun problème avec ça.
00:52:12 Et parfois, j'ai été un peu rugueux
00:52:13 avec la grande distribution. Je sais qu'on m'en veut.
00:52:15 Mais je pense qu'à un moment, il faut aussi
00:52:17 que chacun se sente responsable dans la chaîne alimentaire.
00:52:19 4e élément, je trouve que ça a été dit,
00:52:22 il y a la question de la rémunération actuelle
00:52:24 et la question du carbone là-dedans,
00:52:26 la décarbonation va être un enjeu absolument central.
00:52:29 Si on dit...
00:52:30 Oui, l'agriculture va toujours produire du carbone,
00:52:32 ça s'appelle la photosynthèse, en fait, au démarrage.
00:52:34 Donc on peut faire...
00:52:35 Tous les biologistes de la Terre vous le diront,
00:52:36 à la fin, il y aura pas de neutralité carbone agricole.
00:52:39 Donc le zéro carbone,
00:52:42 il faut oublier tout de suite en agriculture,
00:52:43 sinon on produit pas de biomasse.
00:52:44 Bon. Une fois qu'on a dit ça,
00:52:46 c'est à quel endroit c'est payé, ce carbone ?
00:52:49 Et qui le paye ?
00:52:50 Et si là, il y a pas des acteurs qui jouent le jeu,
00:52:52 vous l'avez dit, pour votre secteur, madame,
00:52:55 c'est à la fin, on va remonter la chaîne,
00:52:57 alors que tout le monde doit se répartir la peau.
00:53:00 Et c'est la 3e chose que je voulais dire.
00:53:01 4e ou 5e chose, je pense qu'on a besoin...
00:53:06 Quand même, la notion de contractualisation
00:53:07 est une bonne notion.
00:53:09 Comme on veut, il y a le tripartite,
00:53:11 mais ce qui a été dit par Auchan aussi,
00:53:13 je pense qu'il y a des choses qu'on peut construire
00:53:16 au niveau de la contractualisation,
00:53:18 parce que sans la contractualisation
00:53:19 dans ce monde déréglé, on va pas y arriver.
00:53:22 On a des fluctuations des prix des matières premières
00:53:25 qui vont être affreux et terribles,
00:53:27 à la hausse comme à la baisse,
00:53:29 qui ne protègent pas ni les transformateurs
00:53:30 ni les distributeurs ni les producteurs
00:53:32 selon l'endroit où on se place.
00:53:34 Le prix du sucre a monté terriblement.
00:53:36 Très bien. Bon. Alors...
00:53:38 Pendant 2 ans, ça va bien.
00:53:39 Et puis après, je garantis pas la durée sur 24-25.
00:53:43 Et donc la contractualisation, c'est aussi...
00:53:45 L'idée, c'est pas la maximisation des profits,
00:53:48 c'est la durabilité des profits.
00:53:49 C'est pas tout à fait la même chose.
00:53:51 L'idée, c'est pas tant que je peux gagner, je gagne.
00:53:53 Et puis quand je perds, je dis je comprends pas, je perds.
00:53:55 Parce que sinon, ça a pas marché, notre truc.
00:53:57 Alors c'est peut-être un peu utopique,
00:53:59 ça n'est pas soviétique.
00:54:01 Je le répète pour la 28e fois depuis 10 jours,
00:54:05 ce n'est pas mon régime favori.
00:54:07 Mais c'est quand même de dire...
00:54:10 Dans le monde dérèglé dans lequel on est,
00:54:12 que chacun maximise pas ses profits,
00:54:13 ça me paraît très important.
00:54:14 Enfin, je finis sur la question, il me semble, de la...
00:54:19 Cette question de la rémunération, ça a été dit,
00:54:22 je sais plus par qui,
00:54:24 elle ne concerne pas que la grande distribution.
00:54:26 Et Dieu sait si parfois je suis un peu virulent,
00:54:29 parce qu'à un moment, il faut quand même dire
00:54:30 un ou deux trucs.
00:54:32 La restauration hors domicile,
00:54:34 la présence de viande française dans les restaurants français,
00:54:38 y compris...
00:54:39 Il me semble qu'on a quelque chose,
00:54:42 collectivement, à cultiver.
00:54:43 Allez voir de l'autre côté des Alpes, c'est-à-dire en Italie.
00:54:46 Eux, ils sont chauvins.
00:54:49 Et il ne leur viendrait pas forcément à l'idée
00:54:51 que dans leur restauration hors domicile,
00:54:52 que dans les collectivités,
00:54:54 il n'y a pas besoin de loi pour ça.
00:54:56 Il y a besoin juste de faire en sorte qu'on se dise
00:54:58 "Je pense français, je raisonne français,
00:55:00 "je fais français", donc c'est un élément important.
00:55:02 Dernier point, enfin, pardon pour pas être...
00:55:04 J'ai déjà été trop long.
00:55:06 L'information du consommateur, il doit être décisionnaire.
00:55:10 Mais dans un panier du ménager ou de la ménagère,
00:55:15 comme ça, je ne suis pas genré, à 100,
00:55:18 la réorganisation des priorités est un sujet.
00:55:24 Nous sommes l'un des pays où ces 15 % des dépenses
00:55:27 des ménages sont consacrées à l'alimentaire.
00:55:29 En Europe, il y a des pays qui sont à 25.
00:55:30 Dans le monde, il y a des gens qui sont beaucoup plus hauts.
00:55:32 C'est pas forcément un signe de pauvreté
00:55:35 que de consacrer une partie importante
00:55:38 de ses dépenses à l'alimentation.
00:55:40 Ou alors on considère que le carbone, c'est pas important,
00:55:42 la souveraineté alimentaire, c'est pas important,
00:55:44 et la santé, c'est pas important.
00:55:45 Et donc je pense qu'on a un travail à faire.
00:55:47 Il me semble que l'éducation à l'alimentation,
00:55:49 le travail qu'on a à faire sur ce sujet-là
00:55:51 est très puissant pour dire
00:55:52 "Ce que vous mangez, c'est un acte citoyen."
00:55:55 Il me semble que c'est important aussi de le dire comme ça.
00:55:57 -Merci beaucoup, Marc Fesneau.
00:55:59 Olivia Grégoire.
00:56:02 Qu'est-ce qui, selon vous, vu de votre fenêtre,
00:56:04 il faudrait affiner, améliorer peut-être,
00:56:08 pour...
00:56:10 -Marc, je l'ai amené.
00:56:12 -Pour améliorer le triptyque.
00:56:14 Voilà, elle vous amène même de l'eau, vous voyez.
00:56:16 Pour justement améliorer l'ensemble de la chaîne,
00:56:20 producteurs, industriels, distributeurs,
00:56:22 que vous connaissez bien,
00:56:24 et consommateurs dont vous vous occupez aussi.
00:56:27 -Bonjour à toutes et à tous et merci de votre présence.
00:56:31 D'abord, j'ai à coeur de vous dire que j'ai...
00:56:33 C'est pas parce que j'ai pas la chance de partager
00:56:36 le même bureau ou les mêmes fenêtres
00:56:37 que mes collègues au ministère de l'Agriculture
00:56:40 que je ne partage pas les mêmes points de vue.
00:56:43 Qu'on se mette face A sur l'amont agricole,
00:56:46 Marc Fesneau vient d'en dire un mot,
00:56:47 je ne doute pas qu'Agnès Pannier-Runacher va compléter,
00:56:50 ou face B sur le volet consommation,
00:56:53 on travaille ensemble, main dans la main,
00:56:56 et moi, si je peux me permettre d'injecter 2, 3 points
00:57:00 qui me semblent importants.
00:57:01 Vous ne serez pas étonnés, sans se concerter,
00:57:04 c'est assez convergent avec ce que vient de dire Marc Fesneau.
00:57:08 Moi, j'ai passé 2 ans
00:57:12 à observer les négociations commerciales,
00:57:15 à être même présente dans le cadre de ces rounes
00:57:17 de négociations commerciales du côté de l'Etat,
00:57:19 et Marc aussi,
00:57:21 et j'ai aussi, dans la période inflationniste,
00:57:23 beaucoup travaillé,
00:57:25 notamment avec les distributeurs,
00:57:27 mais aussi avec les industriels,
00:57:30 pour bâtir certaines initiatives,
00:57:32 comme le trimestre anti-inflation,
00:57:34 qui a permis, quand même, dans une phase d'inflation
00:57:36 extrêmement forte au plan alimentaire,
00:57:38 pour vous donner une idée, on était à peu près à 15 %,
00:57:40 l'an passé, au même mois.
00:57:43 On est aujourd'hui à 3,6 %.
00:57:46 Donc la fièvre est tombée.
00:57:48 Elle ne descendra d'ailleurs pas beaucoup plus,
00:57:50 et c'est aussi un point important.
00:57:52 Il y a un enjeu de vérité à l'endroit du consommateur.
00:57:55 On a une inflation qui est un peu structurelle
00:57:57 en matière alimentaire, et c'est aussi lié
00:58:00 bien évidemment à l'ensemble des investissements
00:58:03 que les producteurs agricoles,
00:58:05 mais aussi les PME de l'agroalimentaire,
00:58:07 les entreprises de taille intermédiaire
00:58:08 doivent faire pour décarboner leur chaîne.
00:58:11 Donc moi, je crois qu'il y a 2, 3 éléphants dans la salle,
00:58:15 mais je vous rassure, Marc les a pointés.
00:58:18 Tant qu'on aura...
00:58:19 Et je veux croire que c'est en train d'évoluer.
00:58:22 Mais tant qu'on aura...
00:58:25 On a un univers hyper concurrentiel
00:58:27 du côté des enseignes de la distribution.
00:58:30 Le modèle, c'est un modèle économique
00:58:32 qui est fondé sur le volume.
00:58:34 Donc la concurrence, elle est extrêmement forte.
00:58:37 Et tant que, de façon compréhensible,
00:58:41 c'est pas à moi de dire légitime, mais compréhensible,
00:58:44 cette concurrence acerbe entraînera toujours
00:58:48 la course à acheter moins cher pour vendre moins cher,
00:58:53 on tournera en rond, on se retrouvera l'année prochaine.
00:58:55 Moi, je serais ravi de vous revoir,
00:58:56 mais l'année d'après, on tournera en rond.
00:58:58 -Je crois que... -J'espère qu'on se retrouvera
00:59:00 l'année prochaine sans tourner en rond.
00:59:02 -Et j'espère qu'on se dira peut-être que c'est en train de bouger,
00:59:04 pas que du côté de la distrib.
00:59:06 Attention, chacun a sa part de responsabilité.
00:59:08 Mais tout est lié.
00:59:11 Moi, j'entends beaucoup, j'écoute beaucoup les plateaux.
00:59:12 C'est quand même, à mon sens, la chaîne de valeur
00:59:15 dans toute l'économie qui est quand même la plus compliquée.
00:59:19 Et ça, vous m'accorderez que c'est pas que de la faute
00:59:22 du gouvernement.
00:59:24 C'est une chaîne qui est compliquée.
00:59:25 On entend beaucoup de choses de gens qui l'observent de dehors,
00:59:28 mais très modestement.
00:59:29 Moi, j'ai jamais été, contrairement à Mme la députée Babau,
00:59:32 dans cet univers professionnel.
00:59:34 Cher Anne-Laure, tu l'as été pendant des années.
00:59:38 Il faut le connaître aussi pour le juger et l'améliorer,
00:59:41 avec un peu de modestie, à commencer par des gens comme moi
00:59:45 qui n'avons jamais été négociateurs dans les box
00:59:47 et encore moins producteurs agricoles.
00:59:50 Je pense qu'on a un lien à faire autour...
00:59:53 On a beaucoup parlé de transparence,
00:59:55 mais ça, c'est pareil. Comme disait le général,
00:59:56 c'est pas en sautant comme des cabris
00:59:58 et en disant "transparence, transparence, transparence"
01:00:00 que ça va s'arranger.
01:00:02 Il y a la transparence sur l'amont agricole,
01:00:04 il y a la transparence sur l'aval du consommateur.
01:00:07 Le consommateur, surtout en période d'inflation
01:00:09 et pour d'autres raisons structurelles.
01:00:11 Marc vient de le dire, on peut se cacher.
01:00:13 Mais la variable, on peut dire aussi
01:00:15 "je veux pas que l'alimentation soit la variable d'ajustement."
01:00:17 Moi non plus, je ne le veux pas.
01:00:19 Mais le consommateur est libre, porte heureusement,
01:00:21 et il fait ce qu'il veut.
01:00:23 Et c'est pas à nous, certainement pas à nous, de juger ça.
01:00:27 La réalité, c'est qu'on a une attrition
01:00:29 de la part de l'alimentation dans le budget des Français
01:00:32 et qu'on a en face de nous un double enjeu.
01:00:35 Un enjeu d'éducation alimentaire.
01:00:37 Si on n'explique pas aux gens
01:00:40 qu'est-ce qui est de saison
01:00:42 et qu'est-ce qui est bon pour ta santé,
01:00:43 pour celle de tes enfants,
01:00:45 il faut pas s'étonner qu'on ait aujourd'hui
01:00:47 des consommateurs qui trouvent tout à fait normal
01:00:50 qu'il y ait de la fraise en plein mois de janvier,
01:00:52 en plein Paris.
01:00:53 Et il faut se rappeler aussi que nos grands-parents,
01:00:57 c'est pas si vieux, même nos parents,
01:00:59 faisaient le lien entre cette éducation alimentaire
01:01:02 et le bon sens de l'acte d'achat.
01:01:04 On n'achetait pas de poire au mois de janvier
01:01:06 parce qu'on savait qu'en France, y en avait pas.
01:01:08 Et donc forcément, elle venait d'ailleurs.
01:01:11 Et donc c'est un peu tout ça qu'il nous faut reconstruire ensemble,
01:01:13 main dans la main, peu importe les ministères.
01:01:16 Il faut qu'on dise aussi aux consommateurs,
01:01:18 j'en ai parlé avec l'agence du bio hier,
01:01:21 qu'est-ce qu'il y a derrière le label bio ?
01:01:23 Comment ma vache a été élevée ?
01:01:25 Pourquoi elle est plus forte ?
01:01:26 Pourquoi le lait qu'elle produit, comme l'explique Bleu Blanqueur,
01:01:29 est plus fort en oméga 3 ?
01:01:32 Et pourquoi donc c'est un tout petit peu plus cher ?
01:01:35 Parce que si on n'explique pas,
01:01:36 et qu'on n'explique pas mieux aux consommateurs,
01:01:38 il y a sincèrement aucune raison
01:01:40 que cette course au bas prix s'arrête.
01:01:42 Donc je trouve que c'est en train d'évoluer.
01:01:45 C'est pas anodin, d'ailleurs, que la consommation soit affichée.
01:01:49 C'est un enjeu politique au sens noble
01:01:51 de l'avenir de la cité.
01:01:53 On doit plus de transparence sur l'origine,
01:01:56 mais aussi sur les labels.
01:01:57 J'entendais les labels tout à l'heure.
01:01:59 On a plus de 1 000 labels en France.
01:02:02 Il y en a qui sont très connus,
01:02:03 il y en a d'autres qui sont beaucoup plus trompeurs,
01:02:05 il y en a qui sont très déclaratifs et qui ne demandent rien.
01:02:08 Le consommateur, c'est pas un ego.
01:02:11 Donc quand il voit certains labels
01:02:12 qu'il ne connaît pas ou qu'il n'a pas confiance,
01:02:14 expliquez-moi pourquoi il irait payer plus cher.
01:02:17 Et c'est cette chaîne-là que nous, on a vocation à reconstruire.
01:02:21 Il y a aussi une dernière chose, et j'en termine,
01:02:23 je parlerai plus après, je vous rassure.
01:02:25 Egalim 2, 3 et probablement 4, j'ai contribué.
01:02:32 Le cadre de confiance, c'est un peu comme la scène de théâtre.
01:02:38 Mais j'ai rien à redire à ce que vient de dire Marc Fesneau.
01:02:42 C'est pas nous qui allons la décréter, la confiance.
01:02:44 Nous, on peut faire tous les cadres,
01:02:46 mais c'est aux acteurs de la jouer.
01:02:49 Et vous m'autoriserez,
01:02:51 fort des 2 années que j'ai vues de négociations commerciales,
01:02:54 on a eu beau et fort heureusement faire un Egalim,
01:02:58 la confiance ne règne quand même pas énormément
01:03:01 au coeur de la négociation,
01:03:02 distributeurs, producteurs, industriels.
01:03:06 Et nous, on peut faire des cadres,
01:03:08 mais c'est pas nous qui jouons le match.
01:03:09 Et la confiance, il faut aussi qu'entre vous,
01:03:11 comme certains d'entre vous le font,
01:03:13 ce que vous disiez, madame,
01:03:14 sur la responsabilité sociale et environnementale,
01:03:17 ça doit faire partie des négo.
01:03:19 On fait le cadre, il faut que les acteurs le jouent.
01:03:22 -Voilà. Il faut des joueurs qui jouent tous le jeu.
01:03:24 Agnès Pannier-Runacher,
01:03:26 qu'est-ce que vous, vous avez envie de retenir,
01:03:29 sachant qu'avant, vous aviez la casquette de l'industrie.
01:03:32 Vous avez aussi eu cette vision-là du sujet.
01:03:37 -Alors, moi, j'ai suivi entre 2018 et 2022
01:03:43 les négociations commerciales.
01:03:44 J'ai eu une interruption de séance entre 2022 et 2024
01:03:47 et je reviens dans le jeu.
01:03:48 Et la 1re chose que je veux dire,
01:03:50 c'est qu'il y a quand même eu beaucoup de progrès.
01:03:53 C'est-à-dire le fait de revenir sur un sujet,
01:03:55 de regarder comment ça a bougé,
01:03:57 montre qu'il y a eu beaucoup de progrès
01:03:58 et je pense qu'il faut aussi regarder le verre à moitié plein.
01:04:02 En volume contractualisé, en nature des résultats obtenus.
01:04:05 La 2e chose, c'est que c'est d'autant plus remarquable
01:04:09 qu'on a traversé un moment de tension absolue
01:04:12 sur les chaînes de valeur.
01:04:14 Je pense en particulier à ce qui s'est passé
01:04:16 sur le prix de l'énergie.
01:04:17 Là, pour le coup, j'étais plus qu'au balcon pour suivre ça.
01:04:20 Et je pense à ce qui s'est passé
01:04:21 sur la désorganisation des marchés agricoles.
01:04:24 Et encore une fois, nous sommes dans un monde
01:04:26 où l'alimentation et l'agriculture
01:04:28 sont devenus une arme de guerre
01:04:29 que certains utilisent aux portes de l'Europe.
01:04:32 Il faut se rappeler de ce contexte aussi
01:04:34 pour mettre les choses en perspective.
01:04:36 Donc, Egalim, c'est pas si mal
01:04:40 et je suis contente qu'un certain nombre d'acteurs l'aient dit,
01:04:42 même si c'est pas assez, c'est pas si mal.
01:04:45 Et c'est cet esprit.
01:04:46 Tout le monde, finalement, dit,
01:04:48 "Le problème, c'est pas l'esprit d'Egalim,
01:04:50 "c'est pas le concept, c'est pas les principes.
01:04:53 "C'est de s'assurer qu'on va jusqu'au bout dans la mise en oeuvre."
01:04:55 Et c'est exactement ce qu'on veut faire.
01:04:58 La 2e chose, c'est que c'est un sujet économique
01:05:01 et qu'à un moment, il faut revenir aux basiques de l'économique.
01:05:04 On a besoin de volume et on a besoin de prix
01:05:07 et on a besoin d'un prix compétitif.
01:05:10 Besoin de volume, c'est qu'il faut aller chercher
01:05:12 les autres compartiments du jeu.
01:05:13 La MDD, les cantines, les restaurants,
01:05:17 en plus des marques nationales.
01:05:19 Ca a d'ailleurs été articulé par certains.
01:05:21 Ca veut pas dire qu'on fera la même chose partout,
01:05:23 mais ça veut dire qu'il faut s'ouvrir cette possibilité
01:05:26 pour aller rechercher de la valeur et la redistribuer.
01:05:29 La 2e chose, c'est les prix.
01:05:31 Et pour les prix, il faut aussi regarder la marge.
01:05:34 Il y a tout ce que vous avez dit qui est très juste
01:05:36 sur la valeur de l'alimentation.
01:05:39 Lorsque la part de l'alimentation passe de 29 % du budget
01:05:42 à 17 % du budget en 50 ans, 60 ans...
01:05:46 -Alors que les prix augmentent.
01:05:47 -Alors que les prix augmentent, il s'est passé quelque chose
01:05:50 dans notre manière de consommer.
01:05:52 Et lorsqu'on observe qu'en parallèle,
01:05:56 nous avons une augmentation d'un certain nombre de maladies
01:06:00 ou une diminution du lien social,
01:06:02 parce que la nourriture, c'est aussi le lien social,
01:06:04 c'est la convivialité,
01:06:06 mais c'est une autre forme de santé,
01:06:09 la santé psychologique.
01:06:11 On voit aussi qu'on est peut-être en train de passer
01:06:14 à côté de quelque chose.
01:06:15 Et donc le travail sur l'éducation à l'alimentation,
01:06:17 mais tout simplement sur...
01:06:19 Quelqu'un brandissait une pancarte,
01:06:21 "Fier de nourrir", mais il y a aussi...
01:06:23 Voilà. Mais il y a aussi "Fier de bien manger"
01:06:25 et "Fier de partager".
01:06:27 Je pense que ça, c'est un élément important.
01:06:30 Puis dans la compétitivité, il y a aussi tous les maillons
01:06:33 dont on parle pas, la logistique,
01:06:36 la partie publicité, la partie mise en avant.
01:06:38 On voit émerger, il faut peut-être se poser cette question,
01:06:41 un nombre de modèles d'agriculteurs qui sont en vente directe
01:06:45 parce qu'ils squeezent les maillons intermédiaires.
01:06:47 Ca veut peut-être dire quelque chose, les modèles qu'on doit avoir.
01:06:51 Dans le même esprit, est-ce qu'on a besoin d'avoir
01:06:53 35 variations autour d'un yaourt
01:06:56 ou est-ce qu'on peut faire plus de volume
01:06:58 et un peu moins de variations
01:07:00 qui permettra peut-être de rendre du prix
01:07:02 parce qu'on aura une taille critique de gamme un peu plus réduite ?
01:07:05 Je sais pas, ça serait intéressant de regarder
01:07:08 ce qui se passe à l'étranger.
01:07:10 La diversification marketing
01:07:12 pour aller adresser des niches de plus en plus petites,
01:07:14 à un moment, ça a un coût.
01:07:16 Est-ce que ça rapporte à l'agriculteur ? Non.
01:07:18 Est-ce que ça rapporte à l'industriel ? C'est pas sûr.
01:07:21 Est-ce que ça rapporte aux distributeurs ?
01:07:23 On n'en sait rien.
01:07:24 En tout cas, et aux consommateurs, on peut se poser la question.
01:07:28 Toujours dans le modèle économique, il faut investir,
01:07:31 et ça, c'est l'ancienne ministre en charge de l'industrie qui le dit,
01:07:34 notre appareil de production industrielle,
01:07:36 il est pas si moderne que ça.
01:07:39 Lorsqu'on regarde dans les abattoirs,
01:07:41 si on veut être compétitif et rendre du prix,
01:07:43 à un moment, il faut accepter d'investir.
01:07:45 Pour accepter d'investir, il faut une visibilité à moyen terme.
01:07:48 Pour avoir une visibilité à moyen terme,
01:07:50 il vaut mieux avoir des contrats pluriannuels.
01:07:52 Donc je pense qu'il faut aussi un peu élargir le propos
01:07:54 et prendre de la hauteur
01:07:56 parce que c'est pas juste une question
01:07:58 de mauvais comportement de Pierre, Paul ou Jacques,
01:08:01 ce qui veut pas dire qu'il faut pas des sanctions,
01:08:03 c'est le dernier point,
01:08:04 dans un marché ultra-concurrentiel,
01:08:06 le premier qui franchit la ligne rouge,
01:08:08 s'il n'est pas sanctionné, les autres suivent.
01:08:10 Moi, je l'ai vécu sur les centrales européennes.
01:08:12 J'avais, en son temps, grâce à la DGCRF,
01:08:15 et c'était une enquête, je regarde,
01:08:17 de 18 mois sanctionnée une centrale européenne.
01:08:22 Et pendant 10 mois, ça s'était un peu calmé.
01:08:26 Et puis c'est reparti parce qu'en fait,
01:08:28 ce contentieux a duré devant les tribunaux.
01:08:31 On arrive enfin à faire juger que c'est en France
01:08:33 qu'on le juge, 3 ans et demi de contentieux.
01:08:36 Ce qui m'amène à mon dernier point,
01:08:38 c'est que certes, nous, on va aller de l'avant
01:08:39 avec détermination, mais il faut aussi
01:08:41 que les acteurs s'engagent.
01:08:43 On n'a pas besoin de loi pour que les acteurs s'engagent.
01:08:46 On n'a pas besoin de loi,
01:08:47 et c'est pas Olivia qui va me dire le contraire,
01:08:50 pour avoir des acteurs qui étiquettent correctement,
01:08:53 y compris ces faits en France à partir de produits français.
01:08:57 Par contre, la DGCRF peut aller y contrôler.
01:09:00 Quand on raconte des choses fausses.
01:09:02 Donc personne n'a été interdit de mettre sur sa bouteille,
01:09:06 sur sa conserve, sur son plat cuisiné,
01:09:09 quelle est la part de viande française,
01:09:10 quelle est la part de produits ou d'ingrédients
01:09:13 à valeur ajoutée français.
01:09:16 Et ça, on sait le contrôler.
01:09:18 On peut multiplier les exemples comme ça d'engagement
01:09:21 sur lequel on peut embarquer les acteurs.
01:09:23 C'est pas la loi, mais ça fonctionne.
01:09:25 -Merci beaucoup.
01:09:27 On va terminer tout cela.
01:09:29 Vous pouvez applaudir, si vous voulez.
01:09:31 On va terminer tout cela par les 2 députés
01:09:34 qui sont ici présents,
01:09:36 qui vont se saisir maintenant d'une mission gouvernementale
01:09:39 sur l'évaluation de la loi O'Gallim
01:09:41 et sur le cadre des négociations commerciales.
01:09:44 Anne-Laure Babaut, vous avez pris plein de notes.
01:09:46 Qu'est-ce que vous avez retenu de tout ça ?
01:09:48 Et c'est quoi la feuille de route que vous vous dressez
01:09:50 pour le travail des mois à venir ?
01:09:52 Le micro est allumé.
01:09:54 -Vous l'avez compris, on a une lourde tâche.
01:09:57 -J'allais vous dire que vous avez vu le plan sur la planche.
01:10:00 -Stéphane Travers le disait en préambule,
01:10:02 la loi O'Gallim, elle a 5 ans, donc il est temps d'en faire le bilan.
01:10:05 Et l'idée, c'est bien de ne pas la complexifier.
01:10:07 Au contraire, c'est qu'elle soit applicable et appliquée.
01:10:11 Dans les 1ers échanges qu'on a eus sur cette table ronde,
01:10:13 on a focussé un peu sur la filière laitière,
01:10:15 qui fonctionne plutôt bien.
01:10:17 Et donc, nous, on aura pour objectif
01:10:19 d'auditionner l'ensemble des filières,
01:10:21 toutes les tailles d'entreprises,
01:10:22 de la petite PME à la multinationale,
01:10:26 l'ensemble des distributeurs, et effectivement d'ouvrir
01:10:28 à d'autres réseaux et potentiellement
01:10:30 à la restauration hors domicile.
01:10:32 Et avec donc 2 objectifs importants,
01:10:34 de protéger nos agriculteurs, qu'ils vivent mieux de leur métier.
01:10:38 Et puis aussi, Olivier le disait,
01:10:40 j'ai connu les box de négociations,
01:10:42 et je pense qu'aujourd'hui, il faut simplifier
01:10:43 les relations commerciales et les apaiser.
01:10:46 Voilà les 2 objectifs importants.
01:10:47 -Voilà, 2 très beaux objectifs.
01:10:49 Alexis Isard, pour compléter ce que vient de dire votre collègue.
01:10:54 -Oui, je crois qu'il est clair qu'on mesure l'importance,
01:10:56 je crois même l'urgence de la mission
01:10:58 qui nous est confiée à ma collègue Anne-Laure Babaut
01:11:00 et moi-même, Alexis Isard, avec un D, d'ailleurs.
01:11:04 Je crois qu'on est... -J'y suis pour rien, moi.
01:11:05 -Je le dis quand même. -Je vous jure.
01:11:08 -Je crois qu'on est sur une mission,
01:11:10 sur quelque chose qui est extrêmement important,
01:11:12 parce que très modestement,
01:11:13 ce sujet, il touche 70 millions de Français.
01:11:16 70 millions de Français qui sont concernés
01:11:17 par le partage de la valeur,
01:11:19 que ce soit l'agriculteur qui a besoin de bien se rémunérer
01:11:21 pour bien produire,
01:11:23 que ce soit notre tissu industriel,
01:11:25 que Agnès s'est chargée pendant des années de soutenir
01:11:28 pour réindustrialiser notre pays,
01:11:30 je parle de notre tissu industriel français,
01:11:32 et que ce soit la question du bien manger dans le magasin
01:11:35 à la fin, quand les clients vont faire leur course.
01:11:37 Donc on est sur quelque chose d'extrêmement important.
01:11:40 Ma collègue, elle vous l'a dit,
01:11:44 l'intégralité des auditions que nous allons devoir mener,
01:11:46 l'intégralité des acteurs que nous allons devoir interroger
01:11:49 pour essayer de faire en sorte de stabiliser, d'améliorer
01:11:53 cette loi EGalim.
01:11:54 Moi, simplement, ce que je veux dire
01:11:55 et ce qui, je crois, est important
01:11:56 et qui a été déjà dit dans les différentes interventions,
01:12:01 c'est que nous ne sommes pas là pour inventer
01:12:02 une nouvelle loi EGalim.
01:12:04 Les états généraux de l'alimentation,
01:12:06 ils ont eu lieu en 2018,
01:12:07 après la promesse du président de la République.
01:12:10 2018, c'était pas le même monde qu'aujourd'hui.
01:12:11 En 2018, il n'y avait pas la guerre en Europe.
01:12:14 En 2018, il n'y avait jamais eu de pandémie mondiale,
01:12:16 en tout cas, qu'on ait pu connaître.
01:12:17 Aujourd'hui, on est dans un monde différent.
01:12:19 Et c'est pour cette raison que la loi EGalim,
01:12:22 elle a besoin, comme la société, comme le monde, d'évoluer.
01:12:25 Mais pour autant, notre mission,
01:12:26 c'est pas de créer une nouvelle loi EGalim.
01:12:28 Et c'est pour ça qu'il faut faire attention
01:12:29 lorsqu'on parle d'EGalim 4.
01:12:30 Notre mission, avec ma collègue,
01:12:32 c'est pas de réinventer EGalim,
01:12:33 c'est de faire en sorte que personne n'en soit exclu,
01:12:35 de faire en sorte que les agriculteurs
01:12:37 puissent bien se rémunérer pour maintenir un sujet
01:12:40 qui est extrêmement important pour nous
01:12:42 et que Marc porte fièrement dans son titre,
01:12:44 c'est la souveraineté alimentaire.
01:12:45 Donc c'est à ça qu'on va s'atteler avec ma collègue.
01:12:48 Pendant les prochains mois,
01:12:49 je pense qu'on va beaucoup travailler nuit et jour
01:12:51 et on va rencontrer l'intégralité des acteurs,
01:12:53 des différentes filiales,
01:12:54 pour proposer les meilleures solutions possibles.
01:12:56 -On vous souhaite bon travail. Ca va durer combien de temps ?
01:12:59 -Ca va durer 4 mois pour donner des solutions avant l'été.
01:13:02 -OK, 4 mois.
01:13:03 Merci beaucoup à tous les 2. Bon travail.
01:13:05 Et puis on espère qu'on pourra parler des résultats
01:13:08 et pas tourner en rond et pas se revoir
01:13:10 pour parler de la même chose l'an prochain.
01:13:12 Ici même, Marc Fesneau, pour conclure,
01:13:14 vous vouliez rajouter quelque chose ?
01:13:15 -Juste 2 mots de conclusion. La 1re,
01:13:17 c'est par rapport à ce qui a été dit,
01:13:19 avec Cetoy et Olivia, sur la question des labels,
01:13:22 des cahiers des charges et autres.
01:13:24 Je pense qu'il faut qu'on fasse attention
01:13:25 et je trouve que c'est bien qu'on ait des labels
01:13:27 et des cahiers des charges, mais attention à ce que...
01:13:29 Par exemple, sur la décarbonation,
01:13:30 on n'ait pas le label et la structure de décarbonation
01:13:33 de chacune des enseignes
01:13:34 parce que derrière, il y a des producteurs.
01:13:36 Et donc, ils vont être obligés de répondre à 28 chartes.
01:13:40 Et à la fin, on va perdre le consommateur
01:13:42 et on va perdre un peu le producteur.
01:13:43 Donc c'est bien qu'il y ait des chartes et des labels.
01:13:46 Et je pense que sur la décarbonation,
01:13:48 on pouvait, sans être un affreux centralisateur soviétique,
01:13:50 se mettre un peu d'accord sur la trajectoire
01:13:53 et pas plus que ça.
01:13:55 Parce que j'entends beaucoup des petites PME
01:13:58 pour accéder au marché de la grande distribution.
01:14:00 Et c'est bien que la grande distribution soit là-dessus,
01:14:01 mais elles sont obligées de répondre à des cahiers des charges
01:14:03 qui ne sont pas de même nature,
01:14:05 plus les labels qu'on a un peu multipliés.
01:14:06 Et puis 2, je voulais juste souhaiter bon courage
01:14:08 à Anne-Laure et Alexis.
01:14:10 Comme vous l'aurez compris, vous avez une lourde tâche.
01:14:12 Je le fais au nom du gouvernement et de mes collègues.
01:14:16 C'est vrai que c'est pas une nouvelle loi EGalim.
01:14:18 On a besoin simplement de comprendre ce qui s'est passé
01:14:19 et aussi de se dire pourquoi il y a des filières
01:14:21 qui ne sont pas dedans. Il y en a beaucoup.
01:14:23 Est-ce qu'il y aurait une utilité à ce qu'elles soient dedans
01:14:25 et qu'est-ce qu'on peut améliorer, ajuster ?
01:14:27 Et donc rendez-vous dans 4 mois,
01:14:29 mais je pense qu'on va se voir un peu avant. Merci beaucoup.
01:14:31 -Olivier Grégoire, un tout petit mot pour conclure.
01:14:35 -Ils connaissent très bien l'écosystème alimentaire.
01:14:41 Et je voulais déjà les remercier parce que...
01:14:45 Et ça n'est pas d'ailleurs M. Prunier que je vois de la fève,
01:14:47 qui dira le contraire.
01:14:48 On a déjà appris quelque chose ensemble
01:14:50 grâce à ces 2 députés
01:14:52 dans le cadre de la loi de renégociation.
01:14:54 Vous savez, on a avancé.
01:14:56 Ca a fait pas mal de débats, les renégociations commerciales.
01:15:01 La différenciation entre les PME, ETI et les grandes entreprises
01:15:06 a permis, d'après ce qu'on voit, quelques avancées.
01:15:10 Et ce sont ces députés qui l'ont portée.
01:15:14 Peut-être faudra-t-il d'ailleurs que dans les travaux
01:15:16 que vous embarquez, forts de cette expérience...
01:15:18 Je peux pas m'empêcher de penser aux PME, c'est ma mission.
01:15:21 On pourra établir un cadre à hauteur de PME.
01:15:24 Je rappelle qu'il y a plus de 200 000 femmes et hommes
01:15:26 dans ce pays qui bossent dans des PME agroalimentaires
01:15:29 et qui font notre qualité alimentaire tous les jours.
01:15:32 La différenciation est un enjeu et je sais que vous le porterez.
01:15:35 -Voilà, c'est bien dit, pensé.
01:15:38 Bon courage et bon travail à vous.
01:15:39 Merci à vous toutes et à vous tous.
01:15:42 Vous voulez y ajouter un mot ? Non ? On va s'arrêter là.
01:15:44 Merci à toutes et à tous. On voit qu'il y a beaucoup de travail.
01:15:47 J'espère qu'on aura l'occasion d'en reparler
01:15:49 avant l'année prochaine. Merci.
01:15:51 (Propos inaudibles)
01:15:56 (...)

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