Et si on en parlait : Accés et droits des Femmes du 06 Mars 2024

  • il y a 6 mois

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00:00 nous sommes dans
00:08 le département de la Sanaga
00:10 maritime, vous l'aurez compris,
00:12 c'est la région du littoral et
00:14 plus précisément dans la ville
00:16 de nous sommes ici en pleine
00:19 nature avec les femmes à
00:21 l'occasion de la journée des
00:23 droits de la femme. Les femmes
00:25 rurales également ont les mêmes
00:27 problèmes que les femmes qui
00:29 vivent dans les zones urbaines.
00:31 Ici, aujourd'hui et partout dans
00:33 le monde, on parle d'autonomisation,
00:35 on parle également d'entreprenariat.
00:37 Il y a certains hommes qui vivent
00:39 encore comme les hommes de
00:41 l'antiquité où ils croient que la
00:43 femme c'est une propriété. Nous
00:45 voulons faire comme nous voyons
00:47 partout d'ailleurs, mais les
00:49 difficultés rencontrées c'est que
00:51 nous avons, nous n'avons pas de
00:53 formateur. Je crois que c'est
00:55 parfois un problème de jalousie
00:57 que l'homme n'accepte pas que la
00:59 femme peut changer, peut aider
01:01 dans l'évolution du foyer. Que
01:03 ce que les femmes en zone rurale
01:05 font pour se développer, pour
01:07 s'affirmer? Ce soir, avec
01:09 beaucoup de femmes, beaucoup
01:11 d'invités sur ce plateau, nous
01:13 allons entendre des choses qu'on ne
01:15 soupçonne pas. Quels sont les
01:17 défis effectivement de la femme
01:19 rurale en termes d'innovation, en
01:21 termes d'entreprenariat? C'est tout de suite.
01:23 (Musique)
01:49 Bonsoir et bienvenue
01:51 chers téléspectateurs à cette édition
01:53 spéciale de votre programme "Et si
01:55 on en parlait". Nous sommes reçus
01:57 ici par les femmes ou par
01:59 l'association ACFIMA.
02:01 C'est une association qui promeut
02:03 le développement, qui promeut
02:05 l'entreprenariat, l'autonomisation,
02:07 la formation et bien
02:09 entendu la promotion de cet
02:11 entreprenariat. C'est cette association
02:13 qui se définit de cette manière.
02:15 Ce soir donc, avec notre
02:17 psychologue Lisette Emeraud-Dundy,
02:19 nous recevons Adèle
02:21 Carole et Justine.
02:23 (Musique)
02:34 C'est avec beaucoup de plaisir que nous
02:36 recevons donc les femmes de l'ACFIMA.
02:38 C'est une association qui promeut
02:40 l'entreprenariat. Adèle, Justine
02:42 et Carole sont donc sur
02:44 ce plateau avec notre très chère Lisette
02:46 Emeraud-Dundy. Bonsoir et bienvenue
02:48 chères dames. Bonsoir.
02:50 Alors aujourd'hui, on parle
02:52 de l'entreprenariat, on parle de
02:54 l'autonomisation de la femme
02:56 parce que les femmes veulent
02:58 accélérer l'égalité.
03:00 C'est ça. Alors moi j'aimerais
03:02 savoir, vous en tant que
03:04 des femmes qui vivent dans des zones rurales,
03:06 combien est-ce que vous faites? Quels sont les défis
03:08 auxquels vous vous êtes confrontées tous les jours
03:10 dans le cadre de
03:12 votre entreprenariat?
03:14 Nous, les femmes
03:16 de Massoc-sur-Noulou,
03:18 nous voulons vraiment être
03:20 plus que les dames, les femmes
03:22 de la ville, quoi.
03:24 Pour que
03:26 dans Massoc-sur-Noulou,
03:28 on ressente que
03:30 les femmes aussi peuvent
03:32 devenir les grandes, comme là-bas
03:34 en ville.
03:36 Nous faisons parfois
03:38 les petits commerces.
03:40 Je prends par exemple
03:42 la restauration.
03:44 On fait dans la restauration,
03:46 mais nos idées
03:48 dans ce village,
03:50 nous voulons faire
03:52 comme nous voyons partout d'ailleurs.
03:54 Mais les difficultés
03:56 rencontrées,
03:58 c'est que nous n'avons
04:00 pas de formateur.
04:02 Nous n'avons pas
04:04 les gens qui
04:06 peuvent nous montrer
04:08 pour pouvoir devenir
04:10 vraiment cette femme que nous voulons.
04:12 On peut préparer
04:14 le mbongo,
04:16 on peut préparer la sauce tomate,
04:18 on peut préparer
04:20 peut-être la pâtisserie, gâteau madeleine,
04:22 et on s'arrête là parce que nous n'avons
04:24 pas les formateurs sur le terrain.
04:26 Donc nous voulons vraiment,
04:28 si possible,
04:30 si on peut avoir les formateurs
04:32 qui viennent nous former
04:34 sur le terrain à Massoc-sur-Noulou,
04:36 pour que le nom de la femme
04:38 de Son-Noulou,
04:40 donc à l'endroit de Massoc,
04:42 soit connu
04:44 de partout. Nous faisons
04:46 des petits commerces par exemple,
04:48 comme les bâtons de manioc.
04:50 Nous voulons transformer, nous avons
04:52 l'idée de transformer vraiment le manioc.
04:54 À grande échelle?
04:56 Pour exporter peut-être?
04:58 Pour exporter. Comme le tapioca,
05:00 comme le couscous,
05:02 comme la farine de manioc,
05:04 mais nous deux sommes bloqués.
05:06 Parce qu'il n'y a pas de formateur sur le terrain.
05:08 On fait
05:10 dans l'agriculture.
05:12 Et on plante
05:14 peut-être la tomate
05:16 dans des champs, dans les marécages.
05:18 Parce qu'on a entendu parler
05:20 que si tu fais la tomate
05:22 au marécage, ça va donner.
05:24 Nous aussi, on fait
05:26 des crèmes partout et quand ça pousse,
05:28 c'est tout fut. Et on enlève
05:30 quelques tiges
05:32 et peut-être deux, trois fruits.
05:34 On se met à vendre,
05:36 on se met à truiter et on s'arrête là.
05:38 Vraiment, la femme de Massoc
05:40 voudrait avoir les formateurs,
05:42 les encadreurs,
05:44 si c'est le mot, sur le terrain.
05:46 Les encadreurs, les formateurs,
05:48 les conseillers,
05:50 pour pouvoir devenir cette femme
05:52 autonome, cette femme
05:54 entreprenante, cette femme
05:56 qui voudrait devenir
05:58 la grande femme de cet arrondissement.
06:00 (Applaudissements)
06:02 (Applaudissements)
06:04 Alors, vous êtes
06:06 réunie autour
06:08 des devises telles que
06:10 former, promouvoir et autonomiser.
06:12 C'est votre association, Assefi Mass.
06:14 Ce sont ces défis qui vous ont poussé
06:16 à créer, effectivement, cette association?
06:18 Oui, ce sont
06:20 ces défis qui nous ont poussé
06:22 à créer cette association.
06:24 Oui, parce que
06:26 quand une femme
06:28 est formée,
06:30 elle ne dépend pas
06:32 de son mari.
06:34 Elle peut aider son mari
06:36 parce que depuis la création, la femme
06:38 est l'aide de l'homme.
06:40 Donc, quand une femme est formée
06:42 et qu'elle peut,
06:44 par exemple, faire quelque chose,
06:46 elle aussi devient
06:48 l'aide que Dieu avait dit
06:50 de son homme.
06:52 C'est pourquoi, donc, nous avons
06:54 eu l'idée
06:56 de créer cette association.
06:58 Alors, ça marche plutôt bien?
07:00 Oui, ça marche bien.
07:02 Les femmes et les hommes
07:04 adhèrent parce que ce n'est pas qu'une association
07:06 féminine, c'est ça?
07:08 Alors, moi, j'aimerais savoir, vous avez dit tout à l'heure que
07:10 ne pas dépendre
07:12 de son mari, est-ce que le fait qu'une femme
07:14 dépend de son mari, c'est un problème
07:16 aussi? Oui, c'est un problème. Pourquoi?
07:18 Tu deviens la charge de ton mari.
07:20 Tu deviens comme une sépiaire
07:22 au foyer. Oui, hein?
07:24 Comment? Quand tu ne fais rien,
07:26 tu n'as pas de respect
07:28 de ton mari. Ah bon?
07:30 Tu n'as pas de respect. Oui.
07:32 Les hommes ne respectent pas les femmes qui ne font rien?
07:34 Oui, oui, oui. Mais on te
07:36 maltrait toujours, hein? On te dit toujours
07:38 les petits mots qui vont te
07:40 faire du mal. Comme quoi, par exemple?
07:42 Tu ne sais rien ici, là. Tu n'es
07:44 pas utile. Si ce n'était pas moi,
07:46 par exemple, c'est que tu n'es pas
07:48 en vie, hein? C'est moi qui prends soin de toi.
07:50 Il dit ça? Oui!
07:52 Mais c'est... Et quand il
07:56 dit ça, qu'est-ce que ça vous fait? Alors que
07:58 vous faites des enfants, forcément.
08:00 Qu'est-ce que ça vous fait? Ça nous fait mal.
08:02 Ça nous fait mal. Et ça nous pousse
08:04 donc à faire quelque chose
08:06 pour leur montrer que nous sommes aussi
08:08 utiles dans le monde.
08:10 Quand l'homme vous parle de cette manière, est-ce que
08:12 vous pensez, vous vous sentez inférieure à lui?
08:14 Oui, je me sens inférieure. Je sais que je suis inférieure
08:16 à l'homme. Ah bon? Oui, oui. La femme
08:18 est d'abord inférieure à l'homme. Et c'est
08:20 égaliste quand on parle. Parce que c'est l'homme
08:22 qui est le
08:24 chef de famille. D'accord. Mais ça ne
08:26 veut pas dire que l'homme doit maltraiter
08:28 la femme. D'accord. Ou
08:30 déranger sa femme. Parce que c'est sa
08:32 moitié. D'accord. Oui.
08:34 Alors, Carole, moi j'aimerais savoir,
08:36 aujourd'hui on parle des défis, hein,
08:38 de la femme rurale
08:40 dans sa façon d'entreprendre.
08:42 Quels sont les freins que peuvent
08:44 euh, je veux dire, que les
08:46 femmes peuvent vivre dans le couple
08:48 notamment, puisqu'elle parle du
08:50 couple. Elle dit que quand une femme
08:52 ne fait rien, le mari la
08:54 chosifie, le mari ne la respecte pas.
08:56 Quels sont les freins
08:58 aujourd'hui de la femme de
09:00 Massouk son loulou
09:02 dans son élan
09:04 d'entreprendre? Quels sont les
09:06 freins? Les freins qui sont
09:08 de la femme de Massouk
09:10 nous le sont au niveau de
09:12 de finance. Quand
09:14 on dit autonomiser,
09:16 la femme a besoin d'être autonomisée
09:18 pourquoi? Parce que
09:20 quand une femme est autonome, le foyer
09:22 évolue. L'éducation
09:24 de l'enfant est aussi assurée
09:26 parce que quand tu n'es pas autonome
09:28 et que tu dépends de l'homme,
09:30 tu n'as pas tout le nécessaire
09:32 pour que le foyer doit évoluer
09:34 raison pour laquelle on a besoin
09:36 d'être autonomisé et pour être
09:38 autonomisé, il faut faire quelque chose
09:40 pour promouvoir
09:42 ton foyer et comment ça
09:44 donne? Raison pour laquelle
09:46 la femme de Massouk son loulou
09:48 fait dans l'agriculture
09:50 dans le petit commerce pour essayer de
09:52 joindre les deux bouts pour que
09:54 cela ne se ressente pas
09:56 Est-ce que
09:58 en dehors
10:00 du fait que l'argent soit
10:02 un frein pour la femme de Massouk son loulou
10:04 dans son
10:06 dans sa volonté
10:08 d'entreprendre, en dehors du fait que ce soit
10:10 un frein, le manque de moyens financiers
10:12 est-ce que
10:14 le couple également, je veux dire
10:16 votre partenaire, votre mari est parfois
10:18 aussi un frein ou pas?
10:20 Parfois parce qu'il y a certains
10:22 hommes qui vivent encore comme
10:24 les hommes de l'antiquité où ils croient
10:26 que la femme c'est une propriété
10:28 Ils ne comprennent pas que
10:30 les choses évoluent au fur et à mesure
10:32 que le temps passe. Pour
10:34 certains hommes, ils pensent que quand tu te
10:36 maries avec une femme c'est une chose
10:38 tu fais d'elle ce que tu veux
10:40 donc c'est ce qui fait d'abord un frein
10:42 parce qu'il ne laisse pas
10:44 la femme s'exprimer, de montrer
10:46 ses capacités parce que la femme
10:48 aussi elle a ses capacités
10:50 mais quand déjà l'homme met le frein
10:52 ça empêche l'évolution
10:54 de la femme. Donc c'est ça
10:56 le frein.
10:58 Donc les hommes en fait
11:00 les hommes freinent les femmes
11:02 dans leur élan d'entreprendre
11:04 c'est ça? Bon
11:06 ne vous en faites pas mesdames, il y a des hommes
11:08 dans le public, on va leur passer
11:10 la parole, ils nous diront
11:12 si ce que vous dites est vrai et pour
11:14 comment est-ce qu'on peut justifier qu'un homme aujourd'hui
11:16 soit le frein de sa femme
11:18 ou soit le frein de sa partenaire ou de sa compagne
11:20 Lisette Emeraude, bonsoir
11:22 et merci beaucoup d'être là
11:24 ici dans ce magnifique décor
11:26 naturel à Massoc
11:28 son loulou plus précisément
11:30 dans la ville de Sonbengue
11:32 alors la femme
11:34 rurale aujourd'hui dans son
11:36 élan, dans sa volonté d'entreprendre
11:38 de devenir autonome comme
11:40 le demandent d'ailleurs à toutes les femmes
11:42 vous avez dû entendre ici sur
11:44 ce plateau tout ce qu'elles ont
11:46 présenté comme frein. Qu'est-ce qui pourrait
11:48 justifier aujourd'hui qu'un homme soit un frein
11:50 au développement ou à l'épanouissement
11:52 ou à l'autonomisation de sa femme?
11:54 Qu'est-ce
11:56 qui justifierait? Je peux dire que c'est
11:58 un problème culturel
12:00 toujours quand on parle d'un problème
12:02 culturel ça parle de l'éducation
12:04 par exemple chez nous en Afrique
12:06 où on a institué que l'homme c'est à dire
12:08 un patriarche et ça fait en sorte
12:10 que cet homme là qui est patriarche
12:12 il sait que ça lui d'apporter
12:14 tout à la maison et que la
12:16 femme n'a que pour rôle régalier
12:18 que de faire des enfants et de s'occuper
12:20 du ménage et donc ça freine
12:22 l'émancipation de la femme
12:24 mais aujourd'hui par exemple
12:26 je suis tellement ravie d'arriver
12:28 dans ce village à Sonbengue
12:30 et de trouver que les femmes
12:32 sont par exemple en association
12:34 parce que je crois que le début de la volonté
12:36 pour les femmes de s'affirmer
12:38 en tant que femmes c'est de se mettre
12:40 ensemble pour pouvoir
12:42 résoudre les problèmes qu'elles rencontrent au quotidien
12:44 parce que toutes ces femmes
12:46 elles ont des problèmes différents
12:48 c'est pas toutes qui rencontrent
12:50 les mêmes problèmes, c'est pas toutes qui ont
12:52 les mêmes savoir-faire
12:54 et qui ont les mêmes expertise
12:56 ça fait que les unes ou les autres
12:58 qui peuvent apporter aux autres
13:00 c'est à dire ensemble
13:02 c'est comme ça qu'elles peuvent
13:04 c'est à dire solutionner le problème qu'elles rencontrent au quotidien
13:06 en se donnant des conseils
13:08 en se partageant des savoir-faire
13:10 et des savoir-être et je pense que
13:12 lorsque ces hommes-mêmes
13:14 vont trouver que non, elles sont
13:16 par exemple déjà
13:18 en train de participer à la vie économique
13:20 du foyer, elles vont les laisser
13:22 pouvoir s'exprimer
13:24 donc je pense que c'est la solution à faire
13:26 [Applaudissements]
13:28 - Mme Temerow-Ndondji a donc trouvé
13:30 selon son analyse
13:32 ce qui pourrait
13:34 justifier qu'aujourd'hui
13:36 un homme en vienne à devenir
13:38 un frein au développement de sa femme
13:40 elle parle d'un problème culturel
13:42 mais je préfère quand même passer le micro
13:44 aux hommes qui sont sur ce plateau
13:46 pour nous dire d'où vous vient
13:48 même l'idée
13:50 d'oser
13:52 dire que votre femme est votre propriété
13:54 et que par conséquent vous décidez de son sort
13:56 Bonsoir messieurs
13:58 et merci beaucoup d'être là
14:00 Bonsoir
14:02 alors vous êtes sur
14:04 le banc des accusés
14:06 les femmes estiment qu'aujourd'hui elles veulent
14:08 s'épanouir, elles veulent
14:10 se développer, elles veulent s'exprimer
14:12 pas juste
14:14 avec la bouche mais avec des faits
14:16 c'est à dire qu'en entreprenant, en faisant des choses
14:18 qui leur apportent de l'argent et qui leur permettent
14:20 d'être autonome, mais vous êtes
14:22 les principaux freins
14:24 comment est-ce que vous pouvez justifier ça ?
14:26 est-ce que c'est vrai d'ailleurs ?
14:28 Justement c'est vrai madame
14:30 la femme maintenant comme vous le dites
14:32 n'est pas une propriété
14:34 comme on le dit, les femmes sont
14:36 autonomes, nous avons presque la même
14:38 égalité actuellement
14:40 donc vraiment
14:42 nous justifions que les femmes
14:44 surtout sont même plus
14:46 que nous les hommes maintenant parce que les femmes qui supportent
14:48 même le foyer
14:50 nous les hommes de foyer, nous sommes en débandade
14:52 Vous avez démissionné ?
14:54 Non je ne démissionne pas
14:56 je remets
14:58 mes propos aux femmes
15:00 parce que les femmes nous soutiennent beaucoup
15:02 nous les hommes, je les encourage
15:04 pour cela
15:06 Alors mais pourquoi certains hommes
15:08 peuvent être un frein pour leurs femmes ?
15:10 Pourquoi ? Comment est-ce qu'on peut
15:12 justifier qu'un homme
15:14 soit le frein de sa femme ?
15:16 Ça dépend de tout un chacun
15:18 comme on venait de le dire, chacun a son comportement
15:20 chacun a ses devoirs, chacun a ses désirs
15:22 donc bon
15:24 ça dépendra de tout un chacun
15:26 Est-ce que quand la femme est autonome, elle ne respecte plus son mari ?
15:28 Est-ce que quand la femme est autonome
15:30 elle est insaisissable ?
15:32 Est-ce que c'est ça le problème ?
15:34 Pas cela mais bon
15:36 je le dis tantôt que
15:38 chacun a ses droits actuellement
15:40 de ce fait que
15:42 la femme connaît sa place
15:44 envers son mari
15:46 ou l'homme connait aussi sa place envers sa femme
15:48 donc nous nous échangeons
15:50 des idées, nous causons
15:52 d'abord, d'abord
15:54 c'est une crise de dirige
15:56 il faut le dialoguer
15:58 Carole, est-ce que c'est vrai ? Vous avez dit tout à l'heure
16:00 qu'il y a des hommes qui vous chosifient, non ?
16:02 Oui, c'est vrai, il y a certains hommes
16:04 qui croient que quand ils épousent une femme
16:06 c'est sa propriété
16:08 parce que
16:10 je crois que c'est parfois un problème
16:12 de jalousie, parce que l'homme
16:14 n'accepte pas que la femme
16:16 peut changer, peut aider dans l'évolution
16:18 du foyer, il sait déjà que quand une femme
16:20 est autonome, là déjà
16:22 il ne peut plus dire n'importe quoi
16:24 déjà, la femme a un problème
16:26 que je veux des bijoux
16:28 l'homme n'aura plus à se mettre
16:30 devant l'homme pour dire qu'il faut que tu m'achètes
16:32 des bijoux, donc pour lui
16:34 tout doit venir de lui
16:36 pour qu'il soit pour vous comme un dieu
16:38 comme un demi-dieu
16:40 Ah bon, c'est ça ?
16:42 C'est vrai ?
16:44 Mais prenez le bébé
16:46 Tout à fait, tout à fait
16:48 C'est vrai mais ce n'est pas vrai
16:50 C'est tout à fait vrai
16:52 mais ce n'est pas vrai, ça veut dire quoi ?
16:54 Ou c'est vrai ou c'est faux ?
16:56 Les femmes, bon
16:58 d'aucune d'elles, veulent
17:00 toujours être au-dessus de l'homme
17:02 Ah ah
17:04 Certains hommes n'aiment pas
17:06 Ah ah
17:08 Ma femme veut dire que ce que j'ai dit
17:10 c'est ce qui doit se passer, c'est pas ça
17:12 Voilà, donc c'est ce qui mène souvent
17:14 les miniménages dans nos foyers actuels
17:16 Nous sommes plutôt en Antique
17:18 Là c'était l'Antiquité, maintenant
17:20 comme vous nous dites, l'égalité, quoi quoi quoi
17:22 La femme
17:24 L'égalité quoi ?
17:26 De sexe ! Ah bon ?
17:28 Non, ce n'est pas l'égalité de sexe
17:30 C'est l'égalité de chance
17:32 Ah ah
17:34 On ne parle pas d'égalité de sexe
17:36 On parle d'égalité de chance
17:38 Je m'excuse, de chance, oui
17:40 C'est ça, et ça, ça vous gêne un peu
17:42 Hein, Arbéry, hein, Arbéry
17:44 Et ça, ça vous gêne ?
17:46 Ça ne gêne pas, si elle l'entend, c'est pas gênant
17:48 D'accord
17:50 Quand elle l'entend dans le foyer, dans le couple, c'est pas gênant
17:52 D'accord, merci beaucoup
17:54 On va passer la parole à un autre homme qui est juste là
17:56 Bonsoir
17:58 Bonsoir
18:00 Alors, de quelle manière est-ce que vous encouragez votre femme
18:02 à se développer, à s'épanouir
18:04 et à être autonome
18:06 Ou alors, de quelle manière
18:08 est-ce que vous participez
18:10 à freiner votre femme ? Dites-nous tout
18:12 Pour que ma femme se développe
18:14 je voudrais créer
18:16 des petits
18:18 trucs
18:20 Je crée
18:22 peut-être
18:24 des petits champs
18:26 comme peut-être
18:28 un champ potager
18:30 derrière ma maison
18:32 Je donne ça à ma femme
18:34 Ah bon
18:36 Pour qu'elle aussi puisse avoir l'argent
18:38 pour
18:40 s'occuper
18:42 de ses petits besoins
18:44 D'accord
18:46 Et qu'est-ce qui peut amener un homme
18:48 à refuser que sa femme devienne autonome ?
18:50 Il y a un problème
18:52 qui peut amener un homme
18:54 à refuser que sa femme devienne
18:56 autonome
18:58 Je vais prendre un exemple
19:00 Tu mets une femme
19:02 dans un tonkin
19:04 Et la femme
19:06 à la fin de la tonkin
19:08 elle prend l'argent
19:10 Elle ne donne pas
19:12 ça à son mari
19:14 Et à ce moment-là
19:16 ça va créer un problème
19:18 entre un homme et sa femme
19:20 Et sa femme
19:22 son mari
19:24 va mettre fin
19:26 à ça
19:28 C'est ça, il y a aussi ces problèmes
19:30 qui gangrènent dans notre société
19:32 au village actuellement
19:34 Dans la malhonnêteté des femmes ?
19:36 D'accord
19:38 Bon
19:40 Mesdames
19:42 Il paraît que vous voulez entreprendre
19:44 mais vous avez aussi certains vices
19:46 dans la malhonnêteté par exemple
19:48 Monsieur vous donne de l'argent
19:50 pour faire une tonkin
19:52 qui serait certainement votre capital
19:54 pour investir dans un business
19:56 Mais vous, dès que vous prenez la tonkin
19:58 vous prenez la poutre des scampettes
20:00 Qu'est-ce qui se passe ?
20:02 Je dirais que
20:04 d'une part
20:06 il peut avoir raison
20:08 D'une autre part
20:10 quand la femme constate
20:12 que le mari n'est pas responsable
20:14 D'accord, parce qu'il y a des hommes irresponsables ?
20:16 Si, il y a des hommes irresponsables
20:18 Si, il y avait le mot
20:20 plus que ça même
20:22 Ah bon ? Oui, irresponsables
20:24 La femme
20:26 quand elle constate
20:28 que son mari est irresponsable
20:30 elle réfléchit autrement
20:32 Comme le monsieur venait de dire
20:34 quand elle va cotiser
20:36 le jour qu'elle va bénéficier
20:38 de son argent
20:40 si c'est 100.000
20:42 elle peut présenter 30.000 à son mari
20:44 et les 110.000 ne sont pas destinés
20:46 pour sa famille
20:48 pour l'évolution de leur foyer
20:50 Parce que
20:52 Vous avez suivi ?
20:54 Parce qu'elle constate que
20:56 si elle remet les 100.000 à son mari
20:58 il va prendre la clé de champ
21:00 et tu ne peux pas parler
21:02 avant qu'on te tape
21:04 Tu as donc honte que le voisinage
21:06 entend comment tu crie, tu restes tranquille
21:08 Donc de préférence
21:10 tu gardes 100.000 pour l'évolution
21:12 de notre foyer et les 30.000
21:14 tu les donnes à lui seul pour boire et manger
21:16 C'est ce que vous faites ?
21:18 Madame
21:20 ce qu'elle parlait là
21:22 c'est un fait
21:24 mais d'autre part
21:26 ça peut être autre chose
21:28 parce qu'une femme
21:30 qui
21:32 j'ai suivi l'autre jour
21:34 son mari
21:36 lui fait
21:38 elle bénéficie
21:40 de la cotisation, les 300.000
21:42 elle prend tout cet argent
21:44 elle ne donne pas
21:46 à son mari
21:48 donc dans un cas c'est vrai
21:50 mais dans l'autre cas c'est le contenu des choses
21:52 Donc
21:54 il faut que les femmes fassent
21:56 attention
21:58 à ce qu'elles font
22:00 dans leur foyer
22:02 Merci beaucoup
22:04 Donc aujourd'hui on parle
22:08 justement des freins dans
22:10 l'entrepreneuriat de la femme
22:12 on a parlé du
22:14 mari qui parfois peut être un frein
22:16 mais aujourd'hui on constate
22:18 aussi que les femmes sont elles-mêmes parfois leurs propres freins
22:20 De quelle manière
22:22 est-ce que les femmes elles-mêmes peuvent être
22:24 leurs propres freins
22:26 La femme en général
22:32 est d'abord
22:34 née orgueilleuse
22:36 oui, elle est d'abord née orgueilleuse
22:38 envieuse
22:40 et parfois complexée
22:42 Quand le mari constate que
22:46 ma femme est
22:48 orgueilleuse, envieuse
22:50 complexée
22:52 le mari change
22:54 moi je dirais que l'homme n'est pas né méchant
22:56 c'est la femme qui a rendu l'homme méchant
22:58 Ah bon ?
23:00 Oui, moi je crois en ça
23:02 parce que tu vas trouver
23:04 tu vas trouver un homme
23:08 au départ il ne parlait pas
23:10 à force de beaucoup crier dans ses oreilles
23:12 il va aller boire, il va commencer à boire
23:16 et quand le monsieur commence à boire
23:18 il ne va plus rentrer à la maison en temps
23:20 il ne va plus te dire
23:22 ses secrets
23:24 et il va
23:26 peut-être, si tu en donnes même
23:28 avoir une qui va
23:30 consoler
23:32 une tisa qui va
23:34 une tisa qui va
23:36 consoler ses douleurs
23:38 donc notre
23:40 frein à côté de nos maris c'est que
23:42 la femme doit être responsable de ses actes
23:44 en montrant
23:46 à son mari que si je sors le matin
23:48 pour aller cotiser ou bien pour faire méchant
23:50 voici à la fin de l'année ce que mes
23:52 chants ont donné
23:54 et si le chant te donne 100.000
23:56 achète au moins 2 à 3
23:58 plats à la maison
24:00 là tu gagnes la confiance de ton mari
24:02 mais si tu cultives
24:04 un chant ou bien tu
24:06 vends tes bâtons de manioc ou n'importe quoi
24:08 chaque jour
24:10 et tu n'apportes rien à la maison
24:12 le monsieur ne sera pas gentil
24:14 avec toi
24:16 il va changer
24:18 d'accord merci beaucoup
24:20 mais je voudrais aussi savoir est-ce que le fait
24:22 qu'en zone rurale qu'on n'ait pas
24:24 toutes les commodités ce n'est pas aussi un frein ?
24:26 bien sûr
24:28 oui, quelles sont les commodités
24:30 qui manquent
24:32 à la femme rurale
24:34 qui pourrait
24:36 si jamais ces commodités existaient
24:38 qui pourrait effectivement contribuer
24:40 à impulser son développement
24:42 sa stabilité sur le plan
24:44 financier par exemple
24:46 c'est quoi ces commodités qui manquent cruellement à la femme rurale ?
24:48 dans notre environnement d'abord
24:50 les commodités
24:52 ça commence par la route
24:54 on peut
24:56 bien faire des petits
24:58 commerces, cultiver
25:00 les chants
25:02 mais commercialiser
25:04 amener en ville
25:06 c'est un autre problème
25:08 parce qu'il n'y a pas les routes
25:10 pour moi si on mène on paie 2000
25:12 si tu as un petit sac c'est 1000 francs
25:14 et le petit sac
25:16 de manioc que tu peux aller
25:18 vendre à Puma, peut-être que le sac c'est 3000
25:20 c'est que tu n'as rien fait
25:22 de préférence tu restes
25:24 à la maison avec
25:26 y compris toutes sortes de commerces
25:28 dont la route d'abord
25:30 c'est un frein pour nous
25:32 de deux les moutes, aujourd'hui il n'y en a pas
25:34 c'est que nous ne sommes pas ici
25:36 c'est Dieu qui a fait en sorte que
25:38 non mais il y en a quand même
25:40 on veut aller au chant
25:42 à 6h, rentrer à 8h
25:44 en deux heures de travail
25:46 tu vas te dire travailler quoi, rien, on ne peut pas
25:48 travailler un nid de temps, ici on peut faire un mois
25:50 de travail parce que tu ne peux pas
25:52 travailler en journée, les moutes
25:54 c'est aussi un frein
25:56 et aussi on n'a pas les terres
25:58 les terres
26:00 les terres, voilà
26:02 on n'a pas les terres, en tant que femme
26:04 en tant que femme
26:06 nos mariés sont ici mais tous
26:08 n'ont pas de terres
26:10 pour avoir la terre
26:12 vraiment, il faut remuer
26:14 le sol
26:16 donc ça veut dire que parmi les freins que les femmes
26:18 rurales connaissent, il y a l'accès à la terre
26:20 l'accès à la terre, c'est ça
26:22 et pourtant on voit là
26:24 c'est libre partout mais vous n'avez pas
26:26 le droit, vous n'allez pas être là aujourd'hui
26:28 on a acheté ça avec la mairie
26:30 et si par malheur
26:32 par mégavente on dépasse les bornes
26:34 c'est que c'est notre problème
26:36 la plupart des femmes qui sont là
26:38 elles peuvent en témoigner
26:40 d'accord
26:42 alors moi j'aimerais quand même que vous évoquiez d'autres
26:44 freins qui peuvent
26:46 justifier qu'aujourd'hui la femme
26:48 rurale ne soit pas totalement
26:50 autonome
26:52 et épanouie sur le plan de sa volonté
26:54 d'entreprendre
26:56 la femme rurale
26:58 de Massoxon-Lulou
27:00 en particulier
27:02 elle n'a pas vraiment
27:04 je dirais la sémence
27:06 aussi
27:08 la sémence
27:10 un sac de macabre
27:12 coûte 25 000
27:14 n'ayant donc pas les moyens, on ne peut pas avoir la sémence
27:16 pour cultiver
27:18 les kilos de maïs
27:20 au marché
27:22 bref, la femme, elle n'a pas
27:24 nous n'avons pas de moyens
27:26 pour vraiment cultiver la terre
27:28 et avoir
27:30 et être autonome
27:32 et avoir la volonté d'être entrepreneur
27:34 mais on n'a pas les moyens
27:36 d'accord
27:38 alors j'aimerais savoir
27:40 madame, vous êtes réunie autour d'une association
27:42 à Cefimas
27:44 qu'est-ce que cette association
27:46 aujourd'hui vous apporte en tant que femme
27:48 pour vous développer, pour vous épanouir
27:50 pour vous autonomiser, parce que j'ai pu voir
27:52 que votre devise c'est former, promouvoir
27:54 et autonomiser
27:56 qu'est-ce que vous faites
27:58 aujourd'hui dans le cadre de l'association
28:00 effectivement d'autonomiser
28:02 la femme de Massouk Sonloulou
28:04 plus précisément celle de Sonbengue
28:06 parce que nous sommes dans la ville de Sonbengue en ce moment
28:08 nous faisons plusieurs
28:10 formations
28:12 lesquelles par exemple, vous formez en quoi ?
28:14 on se forme par rapport
28:16 comment faire
28:18 par exemple l'eau de Javel
28:20 comment faire le savon
28:22 comment
28:24 cultiver
28:26 parce que même d'autres femmes ne savent même pas
28:28 cultiver les champs
28:30 on les apprend comment
28:32 s'aimer par exemple les arachides
28:34 le maïs et tout ça
28:36 on pensait que être au village
28:38 nous conférait forcément
28:40 la maîtrise de la culture de la terre
28:42 ce n'est pas vrai alors ?
28:44 il y a des femmes qui ne savent pas cultiver
28:46 oui même Teni Lahu
28:50 elles ne connaissent pas
28:52 il y a des femmes comme ça
28:54 moi quand on me voit on me dit non, elle ne peut pas
28:56 mais moi je peux cultiver
28:58 même deux hectares
29:00 c'est des préjugés
29:04 alors Lisette Emeraude
29:06 vous savez c'est le médecin de l'âme
29:08 elle est psychologue mais avant elle a également
29:10 fait beaucoup d'études en sociologie
29:12 donc elle peut mieux comprendre aujourd'hui
29:14 quels sont les défis de la femme rurale
29:16 mais davantage comment est-ce que la femme rurale
29:18 peut faire pour sortir
29:20 de ces défis qui peuvent aujourd'hui
29:22 empêcher qu'elle soit autonome
29:24 sur le plan financier
29:26 parce que c'est l'argent, l'argent, l'argent et toujours l'argent
29:28 le nerf de la guerre
29:30 comment est-ce que la femme rurale peut faire aujourd'hui
29:32 elles se sont déjà mises en association
29:34 l'association c'est la Cefimas
29:36 qui promeut effectivement
29:38 l'entreprenariat
29:40 qui promeut la formation, l'autonomisation
29:42 et tout ce qu'on a beau dire
29:44 mais il n'en demeure pas moins vrai
29:46 qu'elle demeure quand même dans leur
29:48 crainte de ne pas pouvoir avoir
29:50 les moyens nécessaires
29:52 pour atteindre leurs objectifs
29:54 de formation, peut-être d'autonomisation
29:56 et de promotion de tout ce qu'elle voudrait faire
29:58 comment est-ce qu'elle peut faire aujourd'hui
30:00 pour arriver à atteindre leurs objectifs
30:02 justement
30:04 qu'est-ce qu'elle peut faire
30:06 parce que je pense que lorsque vous êtes par exemple
30:08 dans une contrée
30:10 comme celle-ci où nous nous retrouvons
30:12 à Sombégué, il y a ce qu'on appelle
30:14 les fils et les filles qui sortent de Sombégué
30:16 par exemple
30:18 tout le monde n'est pas resté au village
30:20 on peut dire que tout le monde n'est pas resté en zone rurale
30:22 donc il faudrait
30:24 porter l'information
30:26 vers les autres
30:28 par exemple qui se retrouvent en zone urbaine
30:30 les sensibiliser sur le fait
30:32 que nous avons une association au village
30:34 et nous avons besoin de votre expertise
30:36 ça fera en sorte que
30:38 pour par exemple les formations
30:40 que vous voulez
30:42 pour des apprentissages, vous n'aurez pas à payer
30:44 parce que ce sont vos frères
30:46 ce sera un peu comme la dialectique du maître et de l'esclave
30:48 voilà, qui viendront maintenant
30:50 vous former et vous apporteront leur expertise
30:52 ça fera en sorte que
30:54 par rapport dans votre association
30:56 parce que si par exemple
30:58 vous faites une tontine, cette tontine là
31:00 ne devrait pas seulement être que
31:02 à la fin d'année, ok, chacun va prendre
31:04 ce qu'il a mis comme épargne
31:06 et va par exemple aller gérer, je ne sais pas son foyer
31:08 de façon autonome, non
31:10 il faudrait faire des tontines
31:12 par exemple pour pouvoir réaliser des choses
31:14 ensemble, parce que ce qui dérange
31:16 les femmes, c'est que les femmes n'arrivent pas
31:18 à se mettre ensemble vraiment
31:20 vous avez relevé quelque chose parce que les femmes
31:22 elles sont foncièrement égoïstes
31:24 parce que c'est chaque femme qui voudrait
31:26 réussir seule, ce n'est pas possible
31:28 ce n'est pas que ce n'est pas possible
31:30 mais ce n'est pas véritablement très
31:32 évident, vraiment si on n'a pas de ressources
31:34 maintenant moi je vous
31:36 suggérerais par exemple à vous
31:38 mettre ensemble, même au niveau
31:40 par exemple financier
31:42 et par exemple à mettre sur pied
31:44 un projet
31:46 ça veut dire lorsque vous mettez sur pied un projet
31:48 vous vous mettez maintenant
31:50 avec des finances, vous tournez la main
31:52 aux autres fils et filles
31:54 des hommes de bonne volonté
31:56 est-ce que vous avez des projets effectivement
31:58 tel qu'elle le dit, vous avez des projets
32:00 dans votre association par exemple
32:02 si on a des projets
32:04 on a des projets
32:06 elle venait de citer par exemple
32:08 se former à la fabrication
32:10 du savon, de Dejavel
32:12 bon, aujourd'hui même le savon
32:14 ce n'est pas donner à n'importe qui pour acheter
32:16 un morceau de savon de ménage
32:18 donc si on se forme en savon
32:20 vraiment ça va nous
32:22 booster
32:24 ça va nous booster
32:26 oui donc ça fait en sorte que
32:28 chacun ici est une
32:30 voie de sensibilisation
32:32 pour les autres élites
32:34 pour les autres qui sont partis
32:36 ils ont besoin de savoir qu'il y a
32:38 une initiative qui s'est faite au village
32:40 c'est à vous maintenant de porter cette voie
32:42 ça veut dire lorsque vous allez en ville
32:44 lorsque vous allez, je ne sais pas pour celles qui sont à Yaoundé
32:46 pour celles qui sont partout
32:48 dans les autres contrées, c'est à vous de leur donner
32:50 cette information, nous avons une association
32:52 au village, nous avons besoin
32:54 que vous venez nous soutenir
32:56 et maintenant les uns et les autres
32:58 rapporteront leurs différentes expertises et pourquoi pas
33:00 par exemple du soutien financier
33:02 par rapport à vos projets
33:04 par rapport aux initiatives que vous prenez
33:06 et là vous n'allez plus seulement vous limiter au niveau du savon
33:08 et vous allez faire plus
33:10 ça fera en sorte que la femme pourra
33:12 la femme ici pourra maintenant s'affirmer
33:14 et vous n'allez plus à chaque fois tendre la main
33:16 à celles qui sont en zone urbaine
33:18 pour dire nous avons des... est-ce que vous pouvez nous envoyer
33:20 quelque chose, nous avons ceci et tout
33:22 vous seriez capable en tant que femme
33:24 d'acheter tout ce qu'il faut, par exemple
33:26 pour pouvoir vous épanouir ici au village
33:28 donc je pense que
33:30 il faut c'est à dire refaire maintenant
33:32 au niveau par exemple des cotisations
33:34 que vous faites, ça doit être des cotisations
33:36 autour d'un projet
33:38 qui arrange tout le monde
33:40 autour d'un projet et vous devez maintenant
33:42 aussi faire la voie de la
33:44 sensibilisation et de l'information
33:46 tout autour de vous, afin que
33:48 les autres puissent rejoindre
33:50 cette association et qu'elle soit
33:52 vraiment une association dynamique du village
33:54 où tous les fils et les filles du village
33:56 vont contribuer au développement
33:58 non seulement de la femme que vous êtes
34:00 mais aussi des générations futures et même
34:02 de toute la ville de Sonbengue
34:04 et pourquoi pas du village. Exactement
34:06 Alors moi j'aimerais
34:08 savoir Carole, Adèle
34:10 et Justine, aujourd'hui
34:12 nous sommes à Massoque-Sont-Loulou
34:14 mais plus précisément nous sommes
34:16 à Sonbengue et c'est vous l'association
34:18 FCEF IMAG qui nous avez fait venir ici
34:20 pour parler des défis de la
34:22 femme rurale aujourd'hui dans
34:24 sa volonté d'entreprendre
34:26 comment est-ce que vous
34:28 vous situez quand vous voyez les femmes de la
34:30 ville qui peuvent avoir plus
34:32 de chance que vous par rapport
34:34 peut-être aux dispositions
34:36 qui peuvent être
34:38 mises par l'état
34:40 on a parlé tout à l'heure
34:42 des routes et tout ça. Comment est-ce que vous vous sentez
34:44 quand vous voyez peut-être qu'une femme
34:46 qui est en zone urbaine
34:48 a plus de facilité pour se mouvoir
34:50 et s'exprimer par rapport à vous
34:52 les femmes de la zone rurale. Est-ce que ça
34:54 vous donne d'autres idées ou alors ça vous conforte
34:56 comment est-ce que ça vous fait ?
34:58 Nous nous sentons d'abord tellement
35:00 inférieures. Ah bon ? Oui.
35:02 Quand nous voyons cela, nous nous sentons
35:04 inférieures. Et ça vous complexe
35:06 les femmes de la ville ? Parfois. Parce que
35:08 nous pensons que
35:10 la vie se limite seulement en ville.
35:12 Raison pour laquelle certaines femmes ne veulent pas
35:14 rester au village. Et parce
35:16 que la vie c'est seulement en ville.
35:18 Donc ça nous dérange
35:20 beaucoup. Et si de réel je voudrais
35:22 répondre à ça justement. Donc ça veut dire que l'exode
35:24 rural en fait
35:26 est on va dire alimenté
35:28 un peu par ce déséquilibre
35:30 un peu. Où ici
35:32 il y a des routes et là il n'y en a pas.
35:34 Ça, ça vous dérange en tant que femme.
35:36 Et en tant que celle-là
35:38 qui veut même entreprendre et
35:40 et forcément être autonome. C'est ça ?
35:42 Oui, oui, oui. C'est vraiment ça.
35:44 Il n'y a pas seulement la route et autre.
35:46 Parfois même nous, nous voulons aussi être trop belles.
35:48 Comme vous.
35:50 Mais c'est de votre droit. Mais vous êtes belles.
35:52 C'est de votre droit d'être très belles.
35:54 Il n'y a pas parce qu'on est au village qu'on n'a pas le droit
35:56 d'être belles. Mais vous êtes déjà
35:58 trop belles.
36:00 Ok, ça nous dérange vraiment parce que
36:02 on se dit, c'est comme
36:04 si Dieu a béni la femme
36:06 urbaine.
36:08 C'est comme si
36:10 Dieu a béni la femme urbaine. Mais pourquoi pas
36:12 moi ? Moi je veux aller en ville.
36:14 Et le village va rester vide.
36:16 Et le village se meurt. Oui, se meurt.
36:18 Et nous louons vraiment
36:20 l'effort
36:22 de Céphi Max parce que nous savons
36:24 qu'avec la femme de
36:26 Sonbengue en particulier,
36:28 nous allons faire quelque chose
36:30 de remarquable. Ah ouais. D'accord.
36:32 Dans tous les cas, nous vous soutenons dans
36:36 cet élan et nous vous disons, beaucoup
36:38 de courage. On sait que vous allez
36:40 arriver à faire des merveilles et
36:42 forcément à changer de paradigme.
36:44 Parce que tout est une question de
36:46 mindset. Tout ce qui se passe dans votre tête.
36:48 Et c'est déjà très bien que vous vous soyez
36:50 mise ensemble pour pouvoir
36:52 vous développer, pour pouvoir
36:54 vous affirmer et pour pouvoir apporter
36:56 à la table du débat,
36:58 ce savoir-faire.
37:00 Vous ne voulez pas juste être l'égal de l'homme,
37:02 mais vous voulez dire à l'homme, voici ce que je peux apporter
37:04 par rapport à ce que
37:06 tu apportes et on peut se mettre ensemble.
37:08 C'est plus un partenariat qu'autre chose, n'est-ce pas ?
37:10 Lisette.
37:12 Je voulais relever quelque chose, Sidonie,
37:14 parce que toutes les deux ont dit
37:16 quelque chose, nous pensons, nous pensons.
37:18 Donc c'est un ressenti que vous avez. Exactement.
37:20 Mais je vais vous dire, votre ressenti n'est pas toujours
37:22 la vérité. Et c'est ça aussi le frein.
37:24 C'est ça le frein aussi à votre émancipation
37:26 parce que vous vous dites, si nos soeurs
37:28 qui viennent de la zone urbaine arrivent ici
37:30 à Sonbengue, est-ce que si on va les approcher,
37:32 elles vont pouvoir nous recevoir
37:34 et nous donner la bonne information pour qu'on soit
37:36 aussi comme elles ? Alors je vais vous dire,
37:38 la femme qui réussit, c'est celle qui
37:40 ose. Il faut pouvoir oser.
37:42 Il faut prendre des initiatives.
37:44 Ne restez pas dans votre ressenti pour dire
37:46 je pense que... La route me limite.
37:48 Voilà. Donc ça va vous limiter.
37:50 Ça veut dire, si vous voulez être belle,
37:52 comme une qui sort de la ville,
37:54 allez lui demander son secret.
37:56 Ça faut aussi partir de cette émancipation
37:58 de la femme, de se partager les choses.
38:00 Ne pensez plus que non.
38:02 Celles-là qui sont en ville, ça veut dire que non,
38:04 elles ont plus que vous. Non.
38:06 Allez vers, allez vers elles.
38:08 Et puis, ce que vous faites, c'est quoi ?
38:10 Demandez-leur que non, nous sortons
38:12 de la même région. Nous voulons
38:14 par exemple, vous donner, vous demander
38:16 la main d'association, afin que vous venez
38:18 nous soutenir au village. Ne restez
38:20 plus dans vos ressentis, les dames.
38:22 Les ressentis, ça limite. Donc ne soyez
38:24 plus dans vos limites. Dépassez ces limites
38:26 et osez. Osez.
38:28 Allez vers. Tout ce qui te plait,
38:30 vers l'autre, va lui demander le secret.
38:32 OK, si tu butes sur le fait qu'elle ne
38:34 te donne pas le secret, là tu auras dit
38:36 que non, au moins, je n'aurais fait pas. Une autre te donnera.
38:38 Une autre te donnera le secret. Ne soyez
38:40 plus honteux. Ne vous sentirez plus...
38:42 C'est-à-dire, inférieurs à
38:44 qui que ce soit, vous êtes toutes des femmes
38:46 et vous avez aussi le droit d'être belles,
38:48 vous avez le droit d'être émancipées.
38:50 Celles de la ville, elles n'ont rien
38:52 de plus que vous. Rien
38:54 de plus que vous.
38:56 Vous êtes des valeurs. Parfois, mes maisons
38:58 ont plus de stress que vous. Voilà.
39:00 Donc, prenez
39:02 votre destin en main, affrontez les choses.
39:04 Allez-y, puisque
39:06 vous les rencontrez ici pour des cérémonies,
39:08 causez avec elles. Demandez-leur
39:10 que nous vous voulons, que non,
39:12 que vous nous prêtez la main d'association pour notre
39:14 village, afin qu'on puisse faire évoluer.
39:16 Vous l'avez si bien dit, si tout le monde va en ville,
39:18 le village va être amené à
39:20 disparaître, il n'y aura plus personne.
39:22 Qui va préserver tout ce patrimoine culturel ?
39:24 Il n'y aura plus. Donc, il faudrait bien qu'il y ait
39:26 des personnes ici qui peuvent encore
39:28 être des garants de toutes
39:30 ces cultures-là et qui peuvent raconter aux
39:32 générations que voici comment était
39:34 Sonbengue, voici comment nous vivons
39:36 à Sonbengue et vous, vous êtes
39:38 ces garantes-là. Sentez-vous fiers
39:40 de ça, sentez-vous valorisés à
39:42 cause de ça. Pourquoi ? Parce que vous avez osé
39:44 être ici
39:46 au village et pour dire, ici au village,
39:48 nous allons pouvoir accomplir quelque chose.
39:50 Soyez fiers de vous, les dames.
39:52 Nous sommes bel et bien à Massok
39:54 Sonloulou, c'est un arrondissement
39:56 et nous sommes, vous l'avez entendu,
39:58 Sonloulou, c'est le célèbre barrage
40:00 donc, ici au Cameroun,
40:02 à quelques mètres seulement
40:04 du fleuve Sanaga, qui est très
40:06 célèbre également. Alors, très chère
40:08 dame, aujourd'hui, nous sommes
40:10 dans la mouvance
40:12 de la semaine des droits
40:14 de la femme. On célèbre
40:16 le 8 mars, mais plus
40:18 qu'une célébration, c'est une journée de
40:20 réflexion et vous, vous avez décidé
40:22 de réfléchir autour de beaucoup de projets
40:24 d'ailleurs, votre association qui nous permet d'être
40:26 ici aujourd'hui à Séfi Max, nous
40:28 permet de comprendre que les femmes veulent
40:30 réellement entreprendre.
40:32 Quelles sont, pour vous,
40:34 des résolutions pour arriver
40:36 à atteindre vos objectifs? C'est bien d'avoir
40:38 des projets, c'est bien de savoir
40:40 que voici le frein, mais je pense que quand
40:42 on a déjà le projet et qu'on sait
40:44 déjà le problème, on a forcément
40:46 les solutions. Quelles sont les solutions, à votre avis,
40:48 que la femme de Massok Sonloulou,
40:50 plus précisément de Sonbengue, où nous
40:52 sommes aujourd'hui, quelles sont les solutions
40:54 que la femme de Sonbengue a trouvées
40:56 à ces problèmes?
40:58 La femme de Sonbengue,
41:00 de Sonloulou, Massok Sonloulou,
41:02 plus précisément ici, le siège
41:04 de l'association à Séfi Max,
41:06 qui est ici à Sonloulou, a
41:08 pour projet la formation
41:10 d'abord. Comme nous le disons,
41:12 la formation permet à toute femme
41:14 d'apprendre
41:16 un métier.
41:18 Lorsque nous ne sommes pas formés,
41:20 nous ne pouvons pas promouvoir.
41:22 Nous ne pouvons pas investir.
41:24 Nous ne pouvons pas développer
41:26 notre localité.
41:28 Alors nous préparons
41:30 déjà la formation dans tous les domaines.
41:32 La femme est prête à faire
41:34 toutes les formations, que ce soit dans le domaine
41:36 de maçonnerie, par exemple,
41:38 que ce soit dans le domaine de pêche,
41:40 la femme peut faire cette formation,
41:42 que ce soit dans le domaine
41:44 de sable, parce que ici,
41:46 avec notre
41:48 Sanaga, nous avons
41:50 des sableurs. La femme aussi peut faire dans ce
41:52 domaine. Et donc de plongéerie
41:54 aussi. Donc pas seulement dans le domaine
41:56 de l'agriculture ou de cuisine,
41:58 de restauration, de couture,
42:00 mais que la femme aille
42:02 partout, apprendre une
42:04 formation afin d'apporter un
42:06 développement pour son arrondissement.
42:08 Donc après cette formation,
42:10 la femme peut promouvoir maintenant
42:12 ce qu'elle a appris,
42:14 afin de s'insérer maintenant dans la société.
42:16 Retenons, lorsque
42:18 nous ne sommes pas formés,
42:20 nous ne pouvons pas aller loin.
42:22 Avant de faire toutes choses, apprenons
42:24 la base, c'est la formation.
42:26 Merci.
42:28 Merci beaucoup. Donc votre
42:30 résolution, c'est vous former,
42:32 former, former, former. Et promouvoir
42:34 plus tard. Alors, ici,
42:36 de ce côté, pourquoi vous ne parlez pas? Vous n'êtes pas
42:38 muette, vous n'êtes pas muet.
42:40 Voilà, vous avez la parole.
42:42 Je veux bien prendre le micro
42:44 pour donner... J'ai vu une maman ici
42:46 qui m'intéresse bien. Bonsoir, maman.
42:48 Alors, dites-nous, aujourd'hui, les femmes
42:54 veulent l'égalité entre
42:56 elles et les hommes, mais
42:58 elles disent que cette égalité doit passer
43:00 également par leur autonomisation.
43:02 Et pour être autonome, il faut
43:04 forcément travailler et avoir
43:06 les moyens de sa politique.
43:08 Je veux parler en bassa. Oui, maman,
43:10 parle en bassa. On est en zone bassa, on est
43:12 sur les bassas. Parle en bassa.
43:14 On va traduire.
43:16 (Parle en bassa)
43:18 (Parle en bassa)
43:20 (Parle en bassa)
43:22 (Parle en bassa)
43:24 (Parle en bassa)
43:26 (Parle en bassa)
43:28 (Parle en bassa)
43:30 (Parle en bassa)
43:32 (Parle en bassa)
43:34 (Parle en bassa)
43:36 (Parle en bassa)
43:38 (Parle en bassa)
43:40 (Parle en bassa)
43:42 D'accord, donc elle dit
43:44 qu'en fait,
43:46 elles ont besoin
43:48 d'aide. Donc, elle, par exemple,
43:50 elle fait dans la
43:52 la restauration, mais fast-food,
43:54 la viande pimentée,
43:56 mais elle a besoin de ressources,
43:58 elle n'a pas de ressources, et voilà.
44:00 (Parle en bassa)
44:02 (Parle en bassa)
44:04 (Parle en bassa)
44:06 Elle dit qu'elle a aussi son mari qui est déjà handicapé,
44:08 elle aide son mari avec ce petit
44:10 commerce, mais c'est pas suffisant
44:12 pour elle. Merci
44:14 beaucoup, maman, pour la participation.
44:16 (Rires)
44:18 OK,
44:20 donc aujourd'hui, vous êtes plus
44:22 dans la mouvance de la formation,
44:24 et après cette formation,
44:26 vous êtes sûre de pouvoir être
44:28 beaucoup plus autonome. Est-ce que
44:30 dans vos projets, vous avez
44:32 une vision
44:34 d'aller peut-être vous
44:36 faire connaître ailleurs, à travers
44:38 peut-être vos produits, après la
44:40 formation? Ou alors, vous comptez
44:42 juste vous établir
44:44 ici, à Sonbengue, en tant que
44:46 peut-être vendeuse de savon, après
44:48 la formation, quels sont les projets
44:50 après? Je disais
44:52 tantôt que la femme
44:54 de Sonbengue
44:56 voudrait être
44:58 boostée, c'est-à-dire que
45:00 quand on reconnaît la femme
45:02 de Sonbengue dans tous les médias
45:04 du monde entier, dans les réseaux
45:06 sociaux, comme je vois souvent,
45:08 donc après la formation,
45:10 Assefimax
45:12 voudrait
45:14 être une association
45:16 internationale.
45:18 Pas des formations.
45:24 Donc chacun de nous, tout le monde ne peut pas se former
45:26 en sable, comme venait de dire madame.
45:28 Peut-être moi, je vais
45:30 choisir la maçonnerie.
45:32 L'autre va choisir
45:34 la couture, l'autre la décoration.
45:36 Donc, la femme
45:38 de Sonbengue,
45:40 Association Assefimax,
45:42 je veux dire,
45:44 si elle veut se former pour promouvoir,
45:46 pourquoi pas aider
45:48 même les femmes
45:50 urbaines?
45:52 Pourquoi pas appeler, inviter
45:54 les femmes urbaines de venir
45:56 voir comment la femme a changé à travers
45:58 la formation qu'elle a subie?
46:00 On parle
46:02 toujours des freins
46:04 de la femme rurale
46:06 dans son élan d'entreprendre.
46:08 Moi, j'aimerais quand même savoir, aujourd'hui,
46:10 il y a une prolifération des églises
46:12 et des religions. Est-ce que
46:14 la femme rurale a également cette
46:16 influence-là, qui voudrait
46:18 qu'elle reste peut-être plus
46:20 dans l'église pour prier
46:22 au lieu d'aller travailler
46:24 parce que Dieu va lui donner un miracle
46:26 si elle travaille bien à l'église?
46:28 Est-ce que la femme en zone rurale
46:30 a également cette influence
46:32 des religions,
46:34 que ce soit des religions traditionnelles,
46:36 c'est-à-dire la culture, ou des religions
46:38 importées, comme le christianisme et autres?
46:40 Moi, je dirais non.
46:42 Parce que ce n'est pas
46:44 l'église qui donne
46:46 la nourriture.
46:48 Ce n'est pas à force de prier
46:50 qu'on peut manger. Aujourd'hui,
46:52 tu dois travailler pour pouvoir manger.
46:54 Donc, ce n'est pas la prière
46:56 qui peut t'influencer à ne pas
46:58 travailler. Moi, je dirais non.
47:00 Ce n'est pas ça. Tu dois
47:02 travailler pour pouvoir manger.
47:04 D'accord.
47:06 Alors, Lisette, je pense
47:08 qu'on arrive bientôt au terme
47:10 de cette production,
47:12 qui, pour moi, est l'une
47:14 des meilleures expériences que j'aurais vécues
47:16 dans le cadre
47:18 de notre programme, et si on en parlait.
47:20 J'aimerais quand même
47:22 que tu essaies, Lisette,
47:24 de nous dire, aujourd'hui,
47:26 comment est-ce que cette femme rurale
47:28 pourrait être
47:30 un bras séculier puissant
47:32 pour nourrir, par exemple,
47:34 la ville? Parce que, oui,
47:36 aujourd'hui, on va nous dire
47:38 qu'on continue à importer du riz
47:40 alors qu'on a des terres un peu partout.
47:42 Comment est-ce qu'elle peut faire?
47:44 Justement, elles ont
47:46 déjà dit, donc ça doit commencer déjà par
47:48 des formations. Les formations,
47:50 mais ce n'est pas de rester avec
47:52 des formations dans les maisons.
47:54 Parce que le problème, c'est qu'il y a beaucoup de programmes
47:56 qui forment les femmes dans
47:58 des zones rurales, mais sauf que
48:00 on se rend compte que cette économie,
48:02 dans ces zones-là, ça ne décolle pas. Pourquoi?
48:04 Parce que ces femmes ne prennent pas après des initiatives.
48:06 Il y a la formation
48:08 et il y a, à chaque fois,
48:10 le même discours qui revient,
48:12 "Nous n'avons pas d'argent."
48:14 C'est pourquoi je dis, si tu te formes
48:16 en pisciculture, par exemple,
48:18 comme celle à côté de moi, elle a dit,
48:20 "J'aime la pisciculture, je voudrais me former en pisciculture."
48:22 OK. Vous essayez de voir
48:24 celle-là, par exemple, qui a ce même
48:26 centre d'intérêt de pisciculture,
48:28 essayez de vous mettre ensemble
48:30 pour avoir quelque chose.
48:32 Si vous essayez de vous mettre ensemble
48:34 pour acheter un matériel
48:36 et de vous lancer ensemble,
48:38 pourquoi? Parce que c'est bien beau,
48:40 d'abord, la formation,
48:42 mais sauf que la formation,
48:44 on ne la garde pas à la maison.
48:46 La formation, on l'utilise.
48:48 On utilise la formation pour pouvoir,
48:50 c'est-à-dire, générer des revenus.
48:52 C'est pour cela, et tout seul,
48:54 tu ne peux pas avoir le matériel
48:56 de la formation dont tu as eu,
48:58 dont il faudrait,
49:00 sinon tu seras toujours limité
49:02 au niveau des finances. C'est pourquoi on demande
49:04 de se mettre en JIC, en association,
49:06 on demande de se mettre
49:08 ensemble pour pouvoir, c'est-à-dire,
49:10 créer une activité qui sera
49:12 génératrice de revenus. C'est ainsi
49:14 que, lorsque vous allez vous mettre
49:16 ensemble et que chacun apporte,
49:18 c'est-à-dire, de sa force financière,
49:20 vous pouvez développer quelque chose
49:22 et c'est ainsi que vous allez contribuer
49:24 au développement
49:26 de la ville de
49:28 Sonbengue, et même du village,
49:30 et pourquoi pas, être celle-là
49:32 qui participe au développement
49:34 économique du Cameroun.
49:36 Et même, et c'est là aussi, parce que
49:38 lorsqu'une femme, nous l'avons encore dit,
49:40 qui se forme, ça t'affirme,
49:42 ça te donne une estime de soi,
49:44 ça te donne une confiance en soi,
49:46 peu importe, celle-là qui vit en zone
49:48 urbaine, elle pourra être plutôt complexe.
49:50 C'est pourquoi? Parce que tu sais, j'ai un savoir-faire
49:52 et je peux produire de mes mains.
49:54 Mais lorsque tu es cette femme
49:56 qui reste à la maison
49:58 et qui se dit toujours,
50:00 et qui regarde en elle-même et qui se dit toujours
50:02 "Moi, je n'ai pas d'argent, qu'est-ce que moi
50:04 je peux faire? Ouais, les autres,
50:06 et tout", tu ne pourras rien faire
50:08 et tu vas demeurer une complexe.
50:10 Pour sortir de sa zone de complexe,
50:12 pour sortir de sa zone de limitation,
50:14 il est question pour les femmes aujourd'hui
50:16 d'oser, prenez des initiatives,
50:18 venez dans l'association
50:20 ACFIMAS, vous formez,
50:22 et au bout de cette formation,
50:24 mettez-vous ensemble pour faire
50:26 des activités génératives de revenus.
50:28 Alors Carole,
50:30 ton dernier mot?
50:32 Au terme
50:34 de ce programme,
50:36 est-ce que les limites
50:38 qui étaient,
50:40 on va dire, tes limites,
50:42 demeurent toujours ou alors
50:44 tu vois les choses autrement maintenant?
50:46 Non, à partir de maintenant,
50:48 je vois les choses autrement.
50:50 J'ai enfin compris que la femme
50:52 urbaine ne dépasse pas la femme
50:54 rurale, que je dois oser.
50:56 C'est ça. Alors
50:58 Pré-Cher Carole,
51:00 c'est pareil pour toi?
51:02 Oui, c'est pareil. Adèle?
51:04 Maintenant, j'ai confiance en moi.
51:06 Si j'ose, je peux.
51:08 Et Justine?
51:10 C'est la même chose, c'est pareil.
51:12 Merci beaucoup.
51:14 On va donc, peut-être
51:16 dans le public, quelqu'un d'autre avait un mot
51:18 à dire?
51:20 Oui,
51:22 merci à Cefimar
51:24 d'être heureux aujourd'hui
51:26 parce que les femmes vont beaucoup s'affiler
51:28 et se former et peut-être
51:30 créer même des jumelages avec
51:32 d'autres pays,
51:34 des jumelages, des associations
51:36 et on va promouvoir notre formation pour ne pas
51:38 rester dans l'ombre. Merci beaucoup.
51:40 On va dire
51:42 merci donc à cette association
51:44 qui nous a invitées
51:46 aujourd'hui à venir ici
51:48 à l'occasion
51:50 de la journée des droits de la femme
51:52 pour parler effectivement
51:54 de la volonté des femmes aujourd'hui
51:56 à entreprendre mais surtout des freins
51:58 que peuvent connaître
52:00 les femmes en zone rurale.
52:02 On était donc dans l'arrondissement
52:04 de Massoxon-le-Loup,
52:06 plus précisément à Sonbenguet.
52:08 C'était donc, et si
52:10 on en parlait, avec les femmes
52:12 et les hommes de la Cefimar,
52:14 mais davantage les femmes parce qu'on
52:16 célèbre la femme. Merci beaucoup
52:18 Lisette Emeraud-Dundy d'être venue.
52:20 Merci ma très chère d'être venue.
52:22 Merci à vous toutes d'être venues.
52:24 Merci à notre très cher public d'être venu.
52:26 Merci à nos très chers téléspectateurs
52:28 de continuer à nous faire confiance
52:30 et de nous soutenir
52:32 comme vous le faites habituellement.
52:34 On va donc demander à notre très
52:36 cher bon Dieu de continuer
52:38 à bénir mais alors très abondamment notre très
52:40 cher et beau pays le Cameroun. D'ici à ce
52:42 qu'on se retrouve très prochainement pour une autre
52:44 édition de notre programme et si on en parlait.
52:46 Au revoir et à très vite.
52:48 [Musique]
52:50 [Musique]
52:52 ♪ ♪ ♪
52:55 - Merci.
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53:22 *musique*