Ce que les RÉSEAUX SOCIAUX ne veulent pas que tu saches
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00:00 Chaque jour, l'humanité passe 1 360 000 ans à scroller.
00:05 Presque 5 milliards de personnes actives, quasi 60% de la population mondiale,
00:10 pour 2h30 en moyenne sur les réseaux.
00:13 Et c'est quoi le réseau social le plus addictif ?
00:15 TikTok bien sûr, on y reste 23h30 par mois.
00:18 Juste derrière il y a YouTube, puis Facebook, WhatsApp et enfin Instagram.
00:23 Ah ouais ? Et les plus populaires c'est quoi ?
00:25 Facebook, avec presque 3 milliards d'utilisateurs.
00:28 Derrière il y a YouTube, WhatsApp et Insta, autour de 2 milliards.
00:32 TikTok c'est un peu plus loin vu que c'est divisé en deux applis.
00:35 En Chine ça s'appelle Douyin.
00:36 Les autres du style Telegram, Twitter ou Snapchat, c'est encore un cran en dessous.
00:40 Entre 500 et 700 millions.
00:42 Waouh, comment ils font pour gérer tout ça ?
00:44 Genre si j'étais patronne, je ferais quoi de mes journées pour que ça n'explose pas ?
00:48 Coucou, j'ai pas pu m'empêcher d'entendre la question.
00:50 Pour vous expliquer, le plus simple c'est d'aller en visiter un.
00:53 Accrochez-vous, découvrons ce que les réseaux sociaux nous cachent.
00:56 Quoi ?
00:58 Avant qu'on arrive, faut quand même que je te pose la question.
01:01 T'es bien protégée ?
01:02 Euh, comment ça ?
01:03 Regarde autour de toi.
01:04 Internet, c'est un monde dangereux.
01:06 Y'a des espions partout.
01:07 Qui épie tes moindres mouvements ?
01:09 Des requins qui en veulent à ton porte-monnaie ?
01:11 T'inquiète pas, j'ai pensé à tout.
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01:26 Même sur les wifi publics.
01:28 Et pour les requins ?
01:29 C'est hyper facile.
01:30 On change notre localisation pour contourner les géorestrictions
01:33 et ils peuvent plus abuser de nous.
01:35 Fini l'hôtel ou l'avion qui coûte une fortune parce qu'on est des touristes.
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02:12 Y'a de quoi faire profiter la famille et les amis.
02:14 Le lien est en description.
02:16 Ça c'est Twitter.
02:16 Enfin X.
02:17 C'est pas le réseau le plus populaire,
02:19 mais c'est l'exemple parfait pour comprendre comment ça fonctionne.
02:22 Parce que beaucoup de choses ont leak.
02:23 Même le code de l'algorithme.
02:24 Eux comme les autres, ils ont un gros problème.
02:27 Y'a trop de contenu.
02:28 500 millions de tweets écrits chaque jour,
02:30 6 000 par seconde.
02:32 Et c'est une moyenne.
02:33 Le record absolu c'est 143 000 pendant une diffusion du Château dans le ciel au Japon.
02:37 La tradition là-bas c'est de crier le même sort que les héros à la fin du film.
02:41 Le tweet le plus liké de tous les temps,
02:42 c'est l'annonce du décès de l'acteur Chadwick Boseman.
02:45 6,8 millions.
02:46 Vous imaginez ce que ça implique en termes de serveur ?
02:49 Faut être solide.
02:50 Le pire c'est que c'est un tout petit morceau.
02:51 Le plus gros de l'activité c'est la lecture.
02:53 Faut trouver un moyen d'afficher efficacement les tweets.
02:56 Bah c'est simple non ?
02:57 Dès qu'un utilisateur écrit un message, on le stocke dans un serveur.
03:00 Puis quand quelqu'un ouvre son fil d'actu, on regarde tous les gens qui suivent.
03:03 Avant de chercher dans l'immense base de données,
03:05 les derniers posts, likes, réactions, etc. pour tout afficher.
03:08 Sauf que ça fait vite beaucoup de gens qui fouillent en même temps dans le même serveur
03:12 pour trouver un tas d'informations différentes.
03:14 C'est juste ingérable.
03:15 Alors chez X, ils ont été malins.
03:17 Ils ont pris le problème à l'envers.
03:18 Et ont inventé le fanout.
03:19 Quand quelqu'un écrit, au lieu de simplement archiver son message parmi tous les autres,
03:23 on va le prédistribuer à l'intégralité de ceux qui le suivent.
03:26 Comme s'il y avait des petites boîtes.
03:27 Là c'est ton fil d'actu, là celui de Théodule et là Marie-Antoinette.
03:31 Bah quand tu te connectes, au lieu de charger tous les messages,
03:33 on va juste récupérer ta boîte.
03:35 Une seule action à faire, plein d'énergie économisée.
03:37 Bon en vérité il y a plusieurs boîtes suivant les files à afficher, mais c'est le principe.
03:41 Comment ils font avec les gens qui ont trop de followers ?
03:43 Genre Elon avec ses 170 millions,
03:46 quand il tweet, faut en envoyer un dans chaque boîte.
03:48 C'est presque un tiers des utilisateurs.
03:50 Ça résout pas du tout le problème, les serveurs sont autant surchargés.
03:54 Ouais c'est le défaut, là ils peuvent pas.
03:55 Les gros comptes sont dans une catégorie à part.
03:57 Leurs messages sont juste récupérés seulement quand l'utilisateur se connecte.
04:01 Y a juste à vérifier s'ils ont posté quelque chose.
04:03 C'est pas hyper dérangeant, c'est que quelques comptes spéciaux.
04:06 Attends attends, mais tu nous caches des choses.
04:07 Y a quand même un tri qui est fait.
04:08 Des fois on me montre des comptes que je connais pas,
04:10 ou on me cache des messages que j'aurais dû voir.
04:12 J'suis pas fou.
04:13 Bien sûr, c'est l'algorithme.
04:14 La chance qu'on a avec X, c'est que son code est public.
04:17 Enfin, en partie public.
04:18 On a pas accès à tout, mais suffisamment pour comprendre son fonctionnement.
04:21 En gros, tous les comptes sont triés dans des sortes de sous-catégories.
04:23 Les joueurs de foot, les sites de news, les rappeurs, etc.
04:26 L'algo analyse les comptes conçus,
04:28 puis identifie les profils des tweets similaires qui pourraient nous plaire à partir de ça.
04:32 Puis il les passe dans un réseau neuronal à 48 millions de paramètres,
04:35 afin de les trier par pertinence.
04:36 Y a des choses qui augmentent le score.
04:38 Par exemple un commentaire, c'est un point,
04:39 retweet, 20 points, un like, 30.
04:42 Y a aussi des puffs cachés,
04:43 comme mettre une photo ou une vidéo, ou payer le prénum.
04:45 Ouais, X c'est pay to win.
04:47 Y a aussi plein de paramètres négatifs qui font baisser le score.
04:50 Si beaucoup de personnes vous ont bloqués, vous signalent ou vous une follow,
04:53 si vous postez des liens bizarres ou des sujets spécifiques,
04:57 comme quelque chose qui est identifié comme de la désinformation,
04:59 du harcèlement, de la violence.
05:01 Même faire des fautes d'orthographe, ça vous met un malus.
05:03 Du coup, le shadow ban, ça existe ou pas ?
05:05 Y a vraiment des gens qui se font couper leur visibilité, mais sans rien dire ?
05:09 C'est compliqué.
05:10 La majorité du temps, c'est plus votre visibilité qui baisse
05:13 à cause des sujets que vous abordez, plutôt qu'un vrai ban.
05:15 L'algo peut penser que vous êtes en train de dire un truc horrible alors que vous le combattez,
05:19 ou simplement avoir des règles bizarres.
05:21 C'est souvent le fait de ne pas connaître les détails qui rend les gens parano.
05:24 Mais ça arrive qu'un réseau vienne manuellement mettre des restrictions à quelqu'un.
05:27 On sait que sur Twitter, à une époque, y a plein d'influences de droite dure
05:30 qui étaient sur une blacklist.
05:31 Leur post pouvait pas aller en tendance par exemple.
05:33 C'est Elon Musk lui-même qui l'a confirmé.
05:36 Alors que de l'autre côté, y avait des VIP.
05:38 35 comptes choisis à la main qui avaient leur visibilité boostée.
05:41 Genre Lebron James ou Elon Musk.
05:43 Sur Meta, y a un système similaire, X-Check.
05:46 Ça permet tout simplement à des stars, des personnalités politiques ou des journalistes
05:50 de n'avoir aucune règle sur Facebook.
05:52 Y en a qu'on ont profité pour diffuser des messages de haine
05:54 ou poster des trucs normalement illégaux,
05:56 comme des nudes d'autres personnes, sans aucune conséquence.
05:59 De toute façon, on sait que les algos sont pas parfaits.
06:02 La preuve, des fois ils perdent complètement les pédales.
06:04 Parce que s'il y a des filtres qui décident quels sujets sont problématiques ou non,
06:07 rien n'empêche quelqu'un d'aller y toucher manuellement.
06:09 Après tout, c'est des compagnies privées.
06:11 Un des exemples les plus connus, c'est Instagram et les troubles alimentaires.
06:15 Vous commencez par chercher des recettes healthy,
06:17 ou bien vous parlez de votre envie de perdre du poids.
06:19 Puis d'un coup, on vous montre des gens sous-alimentés,
06:21 qui font la promotion de régimes surréalistes ou de diètes excessives.
06:25 Ça fait beaucoup de bruit, parce que les plus touchés, c'était de très jeunes ados,
06:29 sans recul sur la situation.
06:30 L'algo lui, il se contente de leur montrer ce qui les intéresse.
06:33 Sauf que voir à longueur de journée ce genre de contenu,
06:36 ça finit par le banaliser, puis mettre en danger des vies.
06:39 Le pire, c'est qu'Insta le sait très bien.
06:41 Ils ont des chercheurs en interne qui ont conclu que le réseau pouvait être toxique,
06:44 surtout pour les jeunes femmes.
06:45 Ou les mecs un peu seuls qui se retrouvent devant du contenu misogyne.
06:49 Les gens engagés politiquement qui voient plus que des opinions qui vont dans leur sens,
06:52 en s'extrémisant toujours plus.
06:54 Et c'est mathématique, les sujets clivants, ça fait cliquer.
06:57 Les gens sont curieux, ils en parlent, défendent leurs idées,
07:00 et pour l'engagement, c'est trop bien.
07:02 Y'a pas mieux pour vous garder accroché.
07:04 L'autre bon exemple, c'est les émojis de Facebook.
07:06 Quand ils les ont introduits en réaction sous les posts,
07:08 l'algo considérait que c'était un des facteurs les plus importants pour recommander aux utilisateurs.
07:13 5 fois plus qu'un like.
07:14 Problème, parmi les émojis, y'avait celui-là.
07:17 Le fâché.
07:18 Alors, qu'est-ce qui se passait quand quelqu'un postait un truc faux, un mensonge,
07:22 ou quelque chose d'horrible ?
07:23 Il recevait plein de réactions, et il était recommandé.
07:26 Ça va simplifier la désinformation sur la plateforme,
07:28 en faisant la promotion de fake news ou de clickbait.
07:31 Et ça, malgré le fait que leurs analystes en avaient conscience.
07:34 Ils vont mettre 3 ans à régler le problème.
07:37 En fait, ils sont au courant de tous les problèmes, mais ils font rien.
07:39 Ah, c'est plus compliqué que ça.
07:41 Je reprends l'exemple de Facebook, parce que pas mal de documents ont leaké.
07:43 En 2018, 40% du contenu de la plateforme était du plagiat ou du reupload.
07:48 Les chercheurs considèrent même que c'est une technique efficace pour monter en popularité.
07:52 Puis ils vont pas bannir 40% de ce qui est publié.
07:54 Bonjour la perte de revenu.
07:56 Dans le même genre, t'as son utilisation problématique.
07:58 Le cas des violences religieuses en Inde, où des gens se regroupent sur des pages pour propager de la haine.
08:02 Des trafiquants d'êtres humains d'Europe de l'Est qui attirent des femmes en message privé.
08:06 Ou des groupes armés éthiopiens qui incitent à la violence.
08:09 Ils sont peut-être hyper ouverts sur la liberté d'expression.
08:11 Non, rien à voir.
08:12 Ils ont longtemps discuté en un terme d'une solution.
08:14 Mais à chaque fois c'était rejeté, parce que ça entravait la croissance de la plateforme.
08:18 À la place, ils prennent des décisions au cas par cas.
08:20 Genre quand il y a eu l'invasion du capital par les fans de Trump,
08:23 ils ont supprimé des groupes d'extrême droite.
08:25 C'est en partie pour ça qu'encore aujourd'hui, ce sont des humains qui sont en bout de chaîne pour modérer le contenu.
08:29 40 000 sur TikTok, 15 000 sur Facebook,
08:32 ils doivent se taper des quantités aberrantes de contenu à toute vitesse.
08:36 D'ailleurs en 2020, Zuckerberg avait reconnu que les modérateurs faisaient en moyenne
08:39 300 000 erreurs de jugement par jour.
08:42 Une fois sur dix.
08:44 Tu veux dire qu'il y a peut-être des gens qui ont jugé des trucs que j'ai postés ?
08:47 Oui, bien sûr.
08:47 Le gouvernement nous espionne !
08:50 Quoi ? Non !
08:51 Enfin, s'il y a une enquête sur toi, ils peuvent faire une demande pour avoir accès à tes données.
08:54 Par exemple, Google, ils archivent toutes les demandes gouvernementales.
08:58 En France, sur la première moitié de 2023, ils ont reçu 6 368 demandes d'infos,
09:03 et ils en ont accepté 83%.
09:05 Mais là, ça paraît logique.
09:06 Ils peuvent aussi faire des demandes pour supprimer des contenus spécifiques.
09:09 En tout cas, dans l'algo de Twitter, il y a une ligne de code pour ça.
09:12 C'est vrai que sur les réseaux, les gens partagent toute leur vie, parfois sans se poser de questions.
09:16 Combine ça avec les algos qui peuvent tant se venir sur les contenus problématiques,
09:19 pas étonnant que ça rende les gens tristes.
09:21 Non, je peux pas te laisser dire ça, t'abuses.
09:22 Les réseaux sociaux, ça peut être positif.
09:24 Des études l'ont démontré, si on les utilise uniquement pour faciliter
09:28 les relations sociales authentiques avec les autres, sans passer sa vie dessus,
09:31 ben ça nous fait du bien.
09:32 Sauf que ça nous est tous déjà arrivé de scroller pendant des heures sans savoir pourquoi.
09:37 Vous avez peut-être même l'habitude de checker votre téléphone dès que vous vous ennuyez un peu.
09:41 C'est parce qu'en fait, quasiment personne n'utilise bien les réseaux sociaux.
09:44 Prenez Facebook, de très loin le plus populaire.
09:47 Il y a des documents internes qui ont fuité,
09:49 on estime qu'un utilisateur sur 8 en a un usage compulsif qui impacte négativement sa vie.
09:54 Ouais ok, les interactions sociales positives, ça nous fait du bien chimiquement.
09:58 D'ailleurs, quand vous êtes en manque, on compare parfois les effets négatifs à la cigarette.
10:01 Il y a un lien direct entre longévité et qualité des relations.
10:05 Les êtres humains, on est carrément designés pour ça.
10:07 Par exemple, dans une conversation normale,
10:09 on passe 30 à 40% de notre temps à parler de soi et de ses expériences.
10:13 Ben ça libère de la dopamine, la molécule de la récompense.
10:16 L'humain a eu besoin de se sociabiliser pour évoluer.
10:19 Sur les réseaux, les gens deviennent pas narcissiques,
10:21 ils ont juste la possibilité de faire quelque chose d'agréable.
10:23 Pareil quand on like vos photos, quand vous parlez à des amis, de la famille,
10:27 ou même quand vous développez des relations parasociales.
10:29 Le fait de se sentir proche de quelqu'un qui vous connaît pas, genre un créateur de contenu.
10:32 Évidemment, quand ça tourne à l'obsession, c'est catastrophique.
10:35 Mais sur le papier, ça a plein de côtés positifs,
10:38 comme favoriser votre développement personnel.
10:40 Ok, c'est quoi la douille du coup ?
10:41 Je te jure, j'ai jamais entendu quelqu'un en parler avec autant d'enthousiasme, c'est louche.
10:45 La douille, c'est le temps.
10:46 Les réseaux sociaux ont presque tous le même modèle économique, la pub.
10:50 Donc c'est important qu'on passe le plus de temps possible sur l'applic
10:52 pour en regarder bien sûr, mais aussi parce que l'activité entraîne l'activité.
10:56 Plus y'a de monde, plus y'a d'interactions.
10:58 Kit Moon, tu peux nous faire une simulation ?
11:00 Bien sûr, le mieux c'est de le comparer avec un casino.
11:03 Vous êtes devant une machine à sous, vous lancez une partie, les roues tournent.
11:06 Puis vous perdez ou vous gagnez.
11:07 Si vous gagnez, vous recevez un shot de dopamine.
11:10 Les humains sont pas si différents des souris de labo.
11:12 Quand ils ont trouvé une source de dopamine, ils ont envie d'en abuser.
11:15 Le truc, c'est que les casinos, ils sont malins.
11:17 Ils ont optimisé le système.
11:18 Ne pas savoir quand on va recevoir sa récompense, ça renforce l'effet,
11:22 parce qu'on la cherche activement.
11:23 Vous relancez continuellement la machine en enchaînant des déceptions et des petites victoires.
11:28 Vous attendez le jackpot, la grosse dose.
11:30 Figurez-vous que les réseaux sociaux, c'est exactement pareil.
11:32 Remplacez juste les symboles par des posts, des photos ou des vidéos,
11:36 et le manche de la machine par le fait de scroller.
11:39 Vous restez seulement une demi-seconde sur les TikTok en attendant d'en trouver un bien.
11:42 Vous passez devant les centaines de vidéos YouTube de vos abonnements sans savoir laquelle regarder.
11:46 Vous cherchez le jackpot.
11:48 Pour ça, ils ont besoin de constamment nous stimuler et y'a plein de techniques.
11:52 Ils peuvent jouer avec nos attentes,
11:54 comme Instagram qui faisait exprès de faire apparaître les likes par groupe plutôt qu'un par un.
11:58 Comme ça vous vivez d'abord une phase d'attente, puis vous êtes hyper content de voir le score monter.
12:03 Puis évidemment les algorithmes.
12:04 Ils collectent nos données pour connaître nos habitudes, savoir ce qu'on aime,
12:08 les heures auxquelles on se connecte, les trucs qui font qu'on reste ou qu'on part de l'appli.
12:11 Et perso sur Insta dès que je vois des cartes Pokémon je reste en moyenne 10% de plus.
12:14 Ils ont aucun intérêt à ne pas m'en montrer.
12:17 Puis forcément y'a le truc qui a fait beaucoup parler.
12:19 Ils les utilisent aussi pour faire des publicités ciblées,
12:21 ou partagent des bases de données à des partenaires commerciaux pour leur simplifier la vie.
12:25 Tout ça, ça vous habitue à checker régulièrement vos réseaux dès que vous vous ennuyez un peu.
12:29 On vous pousse à continuer de scroller.
12:31 "Ouais d'ailleurs en parlant de ça, on sait combien on rapporte au réseau en pub."
12:34 Ça dépend beaucoup du pays.
12:35 Souvent c'est aux USA que les chiffres sont les plus élevés.
12:37 Sur Facebook en moyenne, un internaute rapporte 4,40$ par mois à la boîte.
12:41 Mais chez l'oncle Sam, ils sont presque à 23$.
12:44 "Ok ok, mais moi j'ai besoin d'avoir une réponse à LA question importante."
12:48 "C'est quoi les effets négatifs des réseaux sociaux sur les utilisateurs ?"
12:51 "Est-ce qu'on peut avoir l'ensemble des études sur le sujet ?"
12:53 D'abord, de nombreuses études et revues systématiques
12:55 ont montré une corrélation entre le temps passé sur les réseaux sociaux
12:59 et une mauvaise santé mentale.
13:00 Problèmes d'anxiété, de dépression, manque de sommeil, mauvaise alimentation,
13:04 addiction, sédentarité, mais aussi cyberharcèlement ou mauvaise opinion de soi.
13:08 Entre 40 et 60% des gens ont déjà été victimes de violences en ligne.
13:11 Mais on n'a même pas besoin des autres pour se sentir mal.
13:14 Ceux qui prennent et postent des selfies se sentiraient plus anxieux,
13:17 moins confiants et moins attirants que les autres.
13:19 On parle parfois même de "selfie effect".
13:21 Après, il y a peut-être des personnes qui souffrent, puis se réfugient sur les réseaux.
13:24 N'empêche que dans l'écrasante majorité des cas,
13:27 quand on y passe du temps, on va mal.
13:29 Je vois aussi l'étude qu'a suivie des ados et leurs usages pendant plus de 3 ans.
13:32 Ils ont démontré avec des scans cérébraux
13:34 que ceux qui utilisaient beaucoup les réseaux
13:36 étaient bien plus sensibles aux interactions sociales.
13:38 Ils disent pas que c'est bien ou mal, être sensible c'est pas forcément négatif.
13:42 Mais ça laisse penser que les utilisés changent la manière dont notre cerveau se développe.
13:46 Ça me fait penser au syndrome de la vibration fantôme.
13:48 Tu sais quand t'as l'impression de sentir ton téléphone vibrer là et puis tu regardes ?
13:51 Mais pas de notifs.
13:52 Certains entendent carrément la sonnerie.
13:54 Ça touche entre 60 et 90% des gens,
13:56 surtout ceux qui utilisent beaucoup leur téléphone,
13:58 encore plus s'ils sont stressés.
14:00 On ne connaît pas exactement la cause,
14:01 mais on a aussi remarqué que ça arrive beaucoup quand on attend un message,
14:04 comme si le cerveau anticipait.
14:06 Je viens de trouver un truc qui va faire trop plaisir aux vieux comme moi
14:08 qui engueulent leurs potes quand ils sortent leur téléphone pendant un concert.
14:11 Les gens qui postent leurs souvenirs en ligne
14:13 se souviennent systématiquement moins bien des événements auxquels ils participent.
14:17 Y'a pire, non seulement ils s'en souviennent moins bien,
14:19 mais en plus c'est influencé par le score des posts.
14:22 Si ta photo fait 500 likes ou retweets,
14:24 tu te souviens mieux de la soirée que si elle floppe.
14:26 Parce qu'on s'y attache.
14:27 Et en plus, ton réseau risque de te la ressortir pour te rappeler à quel point c'était bien.
14:31 Mais est-ce qu'il n'y a pas des avantages ?
14:32 Par exemple, la quantité d'infos qu'on traite en continu,
14:35 ça doit nous rendre meilleurs pour faire plusieurs choses à la fois.
14:38 Ça dépend des études.
14:39 Certaines disent que ça rend les gens plus sensibles aux stimulus extérieurs,
14:42 donc qu'ils ont plus de mal à se concentrer ou passer efficacement d'une tâche à une autre.
14:46 Y'en a qui trouvent qu'au contraire, ça a un impact positif,
14:49 mais seulement chez les gens de moins de 30 ans.
14:50 Faut quand même préciser, dans la quasi-totalité des cas,
14:53 les problèmes sont liés à la surutilisation.
14:55 On développe pas des pathologies après avoir lancé 3 fois TikTok.
14:58 Après, c'est courant, non ?
14:59 Là je vois qu'en France, 5% des garçons et 11% des filles de moins de 15 ans
15:03 ont déjà un usage problématique.
15:04 Au Royaume-Uni, c'est la moitié des ados qui se disent accro.
15:07 Les problèmes se mélangent aux avantages.
15:09 On peut pas juste retirer le téléphone des mains de quelqu'un et espérer qu'il aille mieux.
15:12 La preuve, les cures de désintox digitales.
15:15 Bah, à part pour la dépression où ça a l'air utile,
15:17 y'a pas vraiment de conclusion claire.
15:19 C'est parfois positif, parfois négatif,
15:22 souvent ça change pas grand chose.
15:24 Y'a aussi la qualité de l'information.
15:25 Vous saviez que sur Twitter, les fake news sont 70% plus retweets que les true news ?
15:30 Ou qu'il faut 6 fois plus de temps à une histoire vraie pour se répandre à 1500 personnes ?
15:34 Et on sait pourquoi ?
15:35 Le sentiment de nouveauté.
15:37 C'est bête, mais un mensonge, bah ça nous surprend plus qu'une vérité tristement banale.
15:41 On risque plus de surréagir, d'avoir peur, d'être intrigué.
15:45 On a l'impression d'apprendre quelque chose.
15:46 Puis les gens ont souvent la flemme de vérifier si c'est vrai.
15:49 La plupart du temps, on voit juste le titre d'un article sans en connaître le contenu
15:53 et ça suffit à décider si on le trouve crédible ou pas.
15:55 Y'a aussi les biais de confirmation, qui sont hyper présents sur internet.
15:59 C'est le fait de chercher, partager ou surinterpréter des infos qui valident ce que vous pensez déjà,
16:03 tout en ignorant les opinions contraires.
16:05 Par exemple, si vous trouvez que les chats c'est nul,
16:07 vous avez plus de chances de partager un article qui dit
16:10 "la preuve que les chats détestent leur maître" plutôt que "les chats sont des amis fidèles".
16:14 Ça va même plus loin.
16:15 On sait que plus on voit une info, plus on la trouve crédible, peu importe ce qu'elle raconte.
16:20 La dixième fois qu'on voit passer "Madagascar a été engloutie sous les océans",
16:23 la news nous paraît plus familière et donc plus crédible.
16:27 C'est ça qu'on appelle les bulles de filtre.
16:29 Pas étonnant que ça facilite les théories du complot.
16:31 Seules les propagandistes l'ont bien compris, surtout pendant les élections.
16:34 C'est pour ça que les gouvernements se battent autant contre les fake news.
16:37 C'est devenu une guerre entre nations.
16:39 La Russie sont les champions.
16:41 Vous avez l'impression que le monde est envahi de wok radicaux ou de vieux réacs ?
16:44 Redécouvrez que le gouvernement russe sous-traitait des gens pour tenir de faux profils
16:48 pendant les élections présidentielles de 2016 aux USA.
16:51 Leur objectif ? Provoquer des tensions sociales.
16:53 En abordant des sujets hyper polémiques,
16:55 en se faisant passer pour des supporters ou des haters de Trump,
16:58 ils tenaient même des pages publiques pour organiser des manifestations
17:01 qui se sont vraiment déroulées.
17:03 Croyez pas qu'on est épargnés en France.
17:05 La prochaine fois qu'il y a un mouvement social,
17:07 regardez attentivement les profils qui partagent les infos les plus extrêmes.
17:11 Si ça se trouve, c'est un faux,
17:12 tenu par un type dont c'est le job de vous énerver.
17:14 C'est loin d'être de la fiction, ça s'est prouvé encore très récemment.
17:18 De toute façon, c'est pas nouveau.
17:19 Déjà dans les années 80, l'URSS essayait de faire croire
17:22 que le sida avait été inventé par l'Occident en laboratoire,
17:25 grâce à des publications dans des journaux par exemple.
17:27 Bah ça a eu son effet.
17:29 En 92, 15% des américains pensaient que le virus avait été inventé par l'homme.
17:33 Car tous les combats idéologiques que vous menez,
17:35 en ligne, ils peuvent devenir des outils de propagande.
17:38 Entre la gourmandise des algorithmes et la manipulation d'états étrangers,
17:42 Internet ça ressemble pas du tout au vrai monde.
17:45 Les gens de votre entourage ont souvent des opinions bien moins radicales et tranchées.
17:49 Encore merci à CyberGhost VPN pour avoir soutenu notre voyage.
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18:00 C'est satisfait ou remboursé sous 45 jours, donc pourquoi pas au moins essayer.
18:04 Le lien est en description.
18:05 Les amis, je crois qu'il est temps de rentrer, j'ai plus de batterie.
18:08 Et du coup, quoi ? On peut rien y faire ?
18:10 Ça nous fait du mal ? On les contrôle pas ? Ils nous manipulent ?
18:13 J'ai quand même pas arrêté d'envoyer des messages à ma famille.
18:16 Je crois que la réalité, elle est surtout un peu triste.
18:18 Les réseaux sociaux, c'est ni l'horreur absolue qu'on voit dans les médias,
18:22 ni l'eldorado que nous promettent les entreprises.
18:24 Le problème, c'est surtout que c'est nouveau et qu'on n'a pas encore appris à les utiliser.
18:28 Quand on lance l'appli, faut juste pas oublier pourquoi on le fait.
18:31 Je me demande ce que les gens en pensent et quelles expériences ils en ont.
18:34 Hé toi là, la rubrique commentaire, c'est un réseau social.
18:37 Bah j'aimerais bien savoir ce que t'en penses.
18:38 Et qui sait, peut-être qu'un jour, on aura plus de haters,
18:41 tout le monde sera heureux, tout le monde sera gentil,
18:42 y'aura même pas de bottes de cul.
18:44 Non, ouais, ça serait trop beau.
18:46 Peut-être qu'un jour ça arrivera.
18:48 [Musique]