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  • 24/02/2024
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end.
00:00:05 On est ensemble jusqu'à minuit, nous allons revenir longuement sur cette journée d'ouverture
00:00:09 du Salon de l'Agriculture sur fond de crise paysanne.
00:00:13 Une longue journée de 13h pour Emmanuel Macron qui n'a pas battu son record de 2019.
00:00:18 C'est 14h en 2019, 13h disons que c'est plutôt pas mal compte tenu du contexte.
00:00:24 On va y revenir évidemment.
00:00:25 A mes côtés jusqu'à minuit, Maître Virginie Bensous-Enbrûlé, bonsoir.
00:00:30 Bonsoir à Georges Fenech, ancien magistrat.
00:00:33 Bonsoir également à Raphaël Stainville, journaliste au JDD.
00:00:35 Jean-Baptiste Souffron est également avec nous, avocat également, Maître Jean-Baptiste Souffron.
00:00:40 Et puis Marcel Turbot, agriculteur et PDG de Turbot Céréales.
00:00:45 Bonsoir Marcel Turbot.
00:00:47 Alors vous n'avez pas le droit de répondre Marcel.
00:00:49 Qui était au Salon de l'Agriculture aujourd'hui ?
00:00:51 Vous évidemment, on imagine que vous y étiez.
00:00:53 Personne encore autour de la table ?
00:00:55 Vous avez peut-être prévu de vous y rendre dans les prochains jours.
00:00:58 Qui aurait dit ce matin que 12h plus tard, je serai encore là, les mots d'Emmanuel Macron
00:01:03 lors de son micro-tendu tout à l'heure, porte de Versailles à Paris.
00:01:08 On va revenir longuement ce soir sur cette journée du président de la République.
00:01:13 Une longue journée qui s'est jouée en plusieurs étapes.
00:01:15 Et on peut effectivement reconnaître qu'au départ, ce n'était pas gagné.
00:01:19 Écoutez le président de la République.
00:01:21 On n'a pas fini. On va encore aller chez les Brasseurs.
00:01:24 On a quelques rendez-vous.
00:01:25 Et là, on a eu la réunion de travail qui était prévue avec nos pêcheurs.
00:01:29 Qui aurait dit ce matin que 12h plus tard, on se retrouverait ici à continuer de travailler, d'avancer ?
00:01:37 Donc on fait les choses. On avance. On travaille.
00:01:40 On voit les filières. On voit les agriculteurs et les familles qui sont là pour le Salon.
00:01:45 Donc on fait. On avance. Et c'est ce que méritent les agriculteurs français et la ferme française.
00:01:52 Et c'est un rendez-vous important.
00:01:53 Et je souhaite que les familles françaises puissent se rendre tout au long de la semaine ici
00:01:58 pour venir découvrir l'agriculture de manière apaisée.
00:02:01 Après, ce matin, il y avait de la colère, de l'impatience, des demandes.
00:02:08 Et moi, j'ai été comme à chaque fois d'ailleurs au contact et à disposition pour,
00:02:12 pas simplement échanger, mais écouter, expliquer ce qu'on avait déjà fait,
00:02:17 lancer des nouvelles actions, donner des rendez-vous et agir.
00:02:21 Puis après, il y a des gens qui n'avaient pas envie d'écouter,
00:02:23 qui avaient juste envie pour certains de casser ou de siffler.
00:02:26 Bon, ça, il ne faut pas que ça empêche les autres de faire, parce que ça n'a jamais réglé un problème.
00:02:30 Alors Marcel Turbot, je le disais, vous y étiez aujourd'hui.
00:02:33 Vous m'avez même confié que vous avez serré la main du président quelques minutes avant son départ du Salon.
00:02:40 Est-ce que vous avez pu échanger quelques mots avec lui ?
00:02:43 Qui aurait dit ce matin ? J'aurais vu le président.
00:02:46 Ce n'est pas évident. On a voulu aller à sa rencontre.
00:02:50 Dès 8 heures du matin, on était sur place. On n'était pas syndiqué.
00:02:54 On nous a refusé la place. On a voulu avancer.
00:02:57 On nous a refusé et j'ai eu la chance in extremis à 21 heures,
00:03:02 par hasard, de rentrer sur le hall 4 et de croiser le président
00:03:08 qui m'a salué chaleureusement.
00:03:11 Et c'est vrai que c'est un peu un sentiment partagé.
00:03:17 D'un côté, il ne répond pas à la problématique du paysan.
00:03:20 Mais d'un autre côté, il donne l'impression de donner envie.
00:03:24 Et c'est ça qui est un petit peu persurbant.
00:03:26 Il était quelle heure ? 20h30, 21h ?
00:03:27 20h30, 21h, tout à fait.
00:03:29 Raphaël Staville qui aurait dit que le président de la République serait encore dans ce Salon à 20h30, 21h.
00:03:35 Lorsqu'on reprend toutes les étapes de la journée, lorsqu'on revient quelques heures avant.
00:03:40 C'est un petit peu ça qui est problématique.
00:03:42 Aujourd'hui, on en est à commenter la durée d'une visite,
00:03:46 mais qui n'était en rien une visite traditionnelle, habituelle.
00:03:50 C'était très largement une visite Potemkin.
00:03:53 Tous les journalistes qui étaient présents, qui ont pu suivre d'abord la matinée
00:03:59 ou le chahuté du président, puis sa déambulation,
00:04:02 décrivent quand même une visite Potemkin avec un public qui était pour l'essentiel relégué,
00:04:09 un pavillon 1 qui était barricadé, des agriculteurs,
00:04:14 et vous l'évoquiez, qui étaient empêchés d'approcher au plus près,
00:04:18 si ce n'est quelques-uns qui, parce qu'ils avaient fait probablement...
00:04:23 Ils avaient manifesté leur peu d'hostilité auprès du président,
00:04:27 pouvaient discuter avec lui sur le Salon.
00:04:29 Il n'y avait pas des réunions qui avaient eu lieu le matin.
00:04:32 Très honnêtement, ça n'avait rien d'une visite telle qu'Emmanuel Macron
00:04:36 et ses prédécesseurs avaient pu le faire sur le Salon de l'agriculture.
00:04:40 Virginie ?
00:04:42 Compte tenu du contexte, il me semble que c'est assez normal
00:04:47 que des dispositifs de sécurité, comme aujourd'hui, aient été mis en place.
00:04:51 Je ne suis pas choquée par le dispositif de sécurité
00:04:55 qui a été mis en place autour du président et des ministres.
00:04:58 Est-ce que le dispositif était finalement plus important que les autres années ?
00:05:03 Je ne suis pas sûr.
00:05:05 Le service d'ordre du président était présent,
00:05:08 comme à chaque déplacement dans ce type d'événement.
00:05:11 Je ne suis pas sûr que la sécurité du président ait été renforcée
00:05:17 pour ce Salon-là et pour cette journée en particulier.
00:05:21 Georges Fenech ?
00:05:23 Moi, j'ai suivi cette arrivée du président en regardant notre chaîne
00:05:28 et j'ai ressenti une grande, grande gêne, pour tout vous dire.
00:05:34 Ça m'a fait penser, si vous voulez, aux rois de l'Ancien Régime,
00:05:39 les rois qu'on appelait des rois Thomaturges,
00:05:42 qui venaient par un simple geste guérir les écrouelles.
00:05:46 Vous avez vu, Marcel, à l'instant, j'ai serré la main du président.
00:05:50 J'ai été troublé.
00:05:52 Cette gêne, je l'efface à un roi Thomaturge
00:05:55 qui vient guérir, de tous les mots, des pauvres paysans,
00:05:59 je dis pauvres parce que certains ne gagnent rien,
00:06:03 qui sont fiers de venir montrer leurs animaux,
00:06:07 leur production.
00:06:09 En toute simplicité, il ne s'agissait pas de faire un match
00:06:13 entre le chef de l'État et des agriculteurs
00:06:17 en train de se demander questions de sécurité, etc.
00:06:21 Quand j'ai vu ces cordons de CRS,
00:06:23 quand j'ai vu ces bousculades et ces paysans coucher,
00:06:27 bousculer sur les bêtes, pratiquement, dans les enclos,
00:06:31 j'ai été extrêmement gêné.
00:06:33 On n'aurait pas pu éviter cela, franchement, voyez-vous.
00:06:37 Et je crois que, je ne vais pas répondre à votre question
00:06:40 sur le nombre de CRS, le simple fait qu'il ait fallu
00:06:44 sécuriser à ce point le salon d'agriculture
00:06:48 et qu'il a dû amener à réfléchir avant,
00:06:50 est-ce qu'il était nécessaire d'aller, de cette façon-là,
00:06:53 montrer l'air bravache qu'on était capables
00:06:56 d'affronter ces agriculteurs.
00:06:59 Mais de quoi on parle ? De quoi nous parlons ?
00:07:02 Et j'ai été extrêmement gêné de cette séquence
00:07:05 qui ne restera pas dans l'histoire du salon
00:07:08 comme une très belle séquence.
00:07:09 - Vous avez été gêné, Georges, c'est intéressant ce que vous dites.
00:07:12 On a l'impression que cette journée a été morcelée,
00:07:15 que les choses ont évolué aussi.
00:07:17 C'est-à-dire qu'il y a le Emmanuel Macron qui arrive ce matin
00:07:20 à 8h et l'accueil qui est celui des agriculteurs à ce moment-là.
00:07:26 Et finalement, les choses évoluent au cours de la journée.
00:07:30 Vous n'avez pas l'air d'accord avec moi, Jean-Baptiste Souffron.
00:07:33 - En pratique, on est sur quelque chose qui évolue,
00:07:35 mais pas depuis le début de la journée.
00:07:37 C'est une séquence qui évolue depuis trois semaines.
00:07:39 Et si j'envoie le mot de séquence, c'est à dessein.
00:07:41 C'est-à-dire que depuis le début de la crise agricole,
00:07:44 ce qui a été décidé, notamment par Gabriel Attal,
00:07:46 ça a été d'en faire une séquence politique.
00:07:48 Et l'objectif de cette séquence, c'était d'arriver justement
00:07:51 avec des solutions et un climat apaisés,
00:07:54 le jour du Salon de l'agriculture.
00:07:56 Visiblement, là-dessus, c'est un échec.
00:07:58 C'est un échec qui a commencé hier,
00:08:00 avec ces convocations ratées qui donnent une impression
00:08:03 de fébrilité et d'impréparation,
00:08:05 après déjà trois semaines où tout le monde
00:08:07 est censé être sur les ponts à tous les étages.
00:08:09 Avec en plus le sentiment qu'Emmanuel Macron
00:08:11 surpolitise le débat en jouant un rapport de force
00:08:14 non seulement avec les agriculteurs,
00:08:16 mais également d'une certaine manière
00:08:17 avec son Premier ministre, en voulant donner l'impression
00:08:19 que lui, finalement, il n'y a peut-être pas la botte de foin,
00:08:21 il va faire du réel, il va aller au contact.
00:08:24 Et rappelez-vous, rien qu'hier, même Michel-Édouard Leclerc
00:08:27 a dénoncé le fait qu'on était face à une séquence
00:08:29 de communication à un moment où ce que tout le monde attend,
00:08:32 c'est un travail de fond, et des propositions, des solutions.
00:08:37 Mais on a l'impression que qu'est-ce qu'on a fait
00:08:38 depuis trois semaines pour qu'on en arrive là aujourd'hui ?
00:08:41 Les gens qui ont renoncé, les gens qui se sont énervés,
00:08:43 ce n'est pas simplement quelques agriculteurs extrémistes.
00:08:47 Et là aussi, Emmanuel Macron a surpolitisé le débat, d'ailleurs,
00:08:50 en ramenant tout le monde au Rassemblement National.
00:08:52 Enfin, il n'y a pas vraiment que des agriculteurs d'extrême droite.
00:08:56 Il y a aussi plein de gens de tout un tas de syndicats
00:08:58 qui n'ont pas voulu participer, qui financent en revenus
00:09:00 parce qu'on leur a demandé de le faire quand même, etc.
00:09:02 Bref, c'est un cafarnaum.
00:09:05 Et à la sortie, on en reste effaré de voir qu'il arrive,
00:09:08 il a l'air fier de la situation, alors qu'il vient de gâcher
00:09:11 une séquence qui aurait dû être une séquence de rassemblement
00:09:14 et de synthèse avec les agriculteurs depuis trois semaines de travail.
00:09:18 On a l'impression qu'en fait, le travail n'a jamais été fait
00:09:20 parce que les propositions qui ont été faites aujourd'hui,
00:09:22 elles sont faites visiblement dans une grande improvisation.
00:09:25 On annonce une réunion pour lundi à l'Elysée,
00:09:28 pour le plan de trésorerie, par exemple.
00:09:30 Mais enfin, tout ça, ça sort du chapeau.
00:09:32 Alors, du coup, on se demande est-ce qu'il y a vraiment
00:09:34 quelqu'un en situation de contrôle et c'est toujours facile.
00:09:37 Il faut bien que vous compreniez, il faut bien que les spectateurs comprennent
00:09:39 que quand on est président de la République, d'accord,
00:09:42 c'est facile de jouer l'inertie du pouvoir.
00:09:45 Face à lui, il a des gens qui viennent, qui font des récriminations
00:09:48 et lui, il s'en fiche. Il sait très bien que lundi, mardi,
00:09:51 il sera toujours président de la République.
00:09:53 Et donc, en fait, il les écoute. Le tout, c'est de rester calme,
00:09:55 de bien écouter, ce qu'il fait très bien. Il écoute, il répond,
00:09:58 il explique sa vision des choses, etc.
00:10:00 Mais derrière, les problèmes, ils sont toujours là.
00:10:03 Et les solutions, ce n'est pas une question de vision, etc.
00:10:06 Les solutions, c'est nécessairement le fruit d'un travail
00:10:09 avec l'administration. On n'a pas le sentiment, à date,
00:10:12 que ce travail ait été fait.
00:10:13 Alors, un micro-tendu improvisé dans un couloir,
00:10:16 un débat organisé à la va-vite avec un groupe d'agriculteurs
00:10:19 et puis une longue, très longue déambulation dans les allées du salon.
00:10:23 Retour sur cette journée d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture
00:10:26 avec Elodie Huchard, qui était présente d'ailleurs depuis ce matin.
00:10:30 Un salon de l'agriculture un peu particulier pour le chef de l'État.
00:10:34 Dès son arrivée, on a vu des affrontements entre les forces de l'ordre
00:10:37 et les agriculteurs. Et ce sont d'ailleurs les représentants
00:10:40 des agriculteurs qui lui ont proposé de débattre.
00:10:43 Alors, on souligne un peu l'ironie dans l'entourage du chef de l'État
00:10:46 puisque lui-même voulait organiser un grand débat.
00:10:48 Il y a donc eu plus de deux heures d'échanges, des échanges assez francs.
00:10:51 Et puis, le président est parti pour une déambulation forcément particulière
00:10:55 puisque le hall 1 qui accueille notamment les animaux
00:10:57 et en général, beaucoup de touristes et de franciliens
00:11:00 étaient totalement vides. Il n'y avait que des agriculteurs, des CRS
00:11:03 et évidemment beaucoup de journalistes. Il a été très souvent interpellé.
00:11:06 Certains agriculteurs lui disant qu'il voulait plus que des paroles
00:11:10 mais aussi désormais des actes. Et puis, il a maintenu ce déjeuner
00:11:13 en le décalant quelque peu avec toutes les filières,
00:11:15 notamment la filière pêche qui souffre.
00:11:17 Et puis, le président de la République, surtout, s'est longuement entretenu
00:11:20 avec la presse. Il est revenu sur ses débordements.
00:11:22 Il dit, je le cite, "je ne suis dupe de rien, je reconnais les gens
00:11:25 qui ont commis ça, je sais qui ils sont" parce qu'à plusieurs reprises
00:11:28 devant les caméras, il a fustigé le Rassemblement national.
00:11:31 Sa proximité avec la coordination rurale expliquant que le Rassemblement national
00:11:35 est derrière les échofourries auxquelles on a pu assister.
00:11:38 En tout cas, aussi, un mot d'ordre du côté du président de la République.
00:11:41 Il veut que le salon se déroule sous les meilleurs auspices.
00:11:44 Le but, selon lui, c'est que les agriculteurs puissent vivre de leurs métiers,
00:11:47 y compris ici au Salon de l'Agriculture.
00:11:49 - Alors, il y a eu un leitmotiv aussi du président pendant cette visite.
00:11:54 Arrêter de dire que l'agriculture est foutue.
00:11:57 Il n'a pas arrêté de dire ça, de dire ces mots toute la journée.
00:12:00 Il était même très énervé ce matin devant les syndicats.
00:12:03 Regardez.
00:12:04 - Je suis d'accord, je ne suis pas en train de dire que vous faites de la gratte.
00:12:09 C'est la France qui bosse.
00:12:11 Mais on va aussi arrêter tous collectivement de dire que l'agriculture est foutue.
00:12:15 Parce que sinon, ce n'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
00:12:17 Si le discours ambiant, c'est de dire que l'agriculture est foutue
00:12:20 et qu'il ne faut que des aides de trésor, il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation.
00:12:24 Il n'y a pas la peine de s'emmerder. On ferme tout de suite le magasin.
00:12:27 Donc ça, ce n'est pas vrai.
00:12:29 Il y a des gens qui font beaucoup d'argent.
00:12:31 La réalité, c'est que l'agriculture française, elle se tient.
00:12:34 - Il essaie de convaincre des gens qui lui disent que ça ne va plus,
00:12:38 qu'en fait finalement, non, vous avez tort, tout va bien.
00:12:40 C'est un peu ça quand on écoute le président Raphaël.
00:12:43 - Non mais c'est vrai que c'était, moi cette séquence, j'ai regardé bien évidemment
00:12:47 ces échanges entre le président et ses agriculteurs.
00:12:50 C'était assez sidérant de voir le fossé qui se creusait quasiment en temps réel
00:12:56 avec des agriculteurs qui quelques minutes plus tôt,
00:12:59 confessaient que pour certains d'entre eux, ils avaient hésité à se faire sauter le caisson.
00:13:04 Confessaient qu'ils n'avaient pas fait cette connerie, mais il s'en est fallu de peu.
00:13:10 Cette colère, cette détresse qui s'exprimait pendant plusieurs minutes
00:13:16 avec beaucoup de choses qui étaient très poignantes,
00:13:20 pas seulement dans leur difficulté, mais dans la manière dont ils avaient l'impression d'être traités.
00:13:24 Expliquant qu'on parlait à loisir du bien-être animal,
00:13:28 mais qu'on ne parlait jamais de leur souffrance et qu'elle semblait assez indifférente
00:13:33 pour les gens de Paris, on va dire.
00:13:36 Et le président, presque avec une vision très macro de l'agriculture,
00:13:44 leur mettait en avant soit des bilans avec un commerce extérieur
00:13:51 qui est peut-être pas ce qu'il était il y a quelques années,
00:13:54 mais qui est encore suffisamment satisfaisant pour le président,
00:13:58 des réussites d'un certain nombre d'agriculteurs.
00:14:02 Mais face à la détresse d'une immense majorité de ces paysans,
00:14:06 je trouvais que ce dégâlage était sidérant.
00:14:09 Vous avez raison de parler de sidération, Georges parlait de gêne tout à l'heure
00:14:13 quand on regarde cette séquence. Ce qui est assez étonnant,
00:14:15 c'est qu'on a tous pensé la même chose finalement en regardant ces images ce matin.
00:14:20 À côté de ça, les agriculteurs qui sont autour de lui,
00:14:23 je les trouve finalement très calmes.
00:14:26 Il y a un accueil qui, au départ, on sent le président légèrement siffler,
00:14:31 légèrement chahuter au moment où il arrive avec certains agriculteurs
00:14:34 qui lui disent "on n'a pas envie de discuter avec vous"
00:14:37 et tout d'un coup ça change en fait.
00:14:39 Il y a un espèce de revirement de situation.
00:14:42 On a presque l'impression que malgré les sifflets, malgré la colère,
00:14:47 Emmanuel Macron est dans son élément.
00:14:49 Il aime cet exercice, il aime être défié, disons-le.
00:14:52 Il se débrouille plutôt bien, Georges.
00:14:54 Mais vous me posez une question qui ne m'intéresse absolument pas.
00:14:58 Mais franchement, devoir noter le président de la République
00:15:02 sur sa performance, ça ne m'intéresse pas.
00:15:05 Non, je vous demande pas de noter.
00:15:07 Je vous dis mon ressenti, parce que c'est ce que j'entends depuis cet après-midi.
00:15:11 Il a réussi l'épreuve. Mais de quoi il s'agit aujourd'hui ?
00:15:15 Il s'agit de sauver l'agriculture, pas de noter notre président de la République
00:15:18 sur sa performance.
00:15:19 Ce que je suis en train de vous dire, c'est qu'extérieurement,
00:15:22 on est scandalisé et on a l'impression qu'autour de lui,
00:15:26 on a l'impression qu'il hypnotise les personnes qui sont autour de lui.
00:15:29 Parce que les agriculteurs, ce sont des gens bien élevés,
00:15:32 ce sont des gens qui ont de la dignité dans leur misère,
00:15:35 dans leur malheur d'aujourd'hui.
00:15:37 Et quand le président de la République dit
00:15:39 "si vous considérez que l'agriculture est foutue",
00:15:42 rien que le mot "foutue", ça me met mal à l'aise tout ça.
00:15:45 Mais attendez, et s'il ne s'était pas réveillé,
00:15:48 s'il n'y avait pas eu ce sursaut des agriculteurs,
00:15:51 qui nous dit que l'agriculture n'aurait pas disparu dans quelques temps ?
00:15:54 Il ne reste plus combien ? 400 000 exploitations aujourd'hui en France ?
00:15:57 - 350. - 350. Il y en avait combien il y a 20 ans ?
00:16:00 2 millions. Qui nous dit que nous n'allions pas vers la disparition ?
00:16:05 Comme on a détruit notre industrie, on a bradé Alstom,
00:16:10 après on a failli détruire notre énergie nucléaire,
00:16:13 maintenant c'était au nom d'une vision de la mondialisation,
00:16:17 européiste également.
00:16:19 Donc moi j'essaie de prendre un peu de hauteur
00:16:23 et de ne pas ramener cela à la performance du chef de l'État,
00:16:27 aussi brillant soit-il dans le verbe.
00:16:30 Vous parliez d'hypnotiser, moi j'ai été hypnotisé sur mon bateau il n'y a pas longtemps.
00:16:34 C'est vrai que ça existe, le discours est capable de vous prendre.
00:16:39 Et puis, vous voyez Marcel tout à l'heure a dit "j'étais troublé, j'ai serré la main".
00:16:43 Et pourtant les problèmes sont toujours là.
00:16:45 Parce que le salon va se dérouler, ils vont rentrer chez eux,
00:16:49 mais qu'est-ce qui va se passer demain quand vous savez qu'il y a,
00:16:51 pardon de le rappeler encore, un agriculteur tous les deux jours,
00:16:54 qui met fin à ses jours.
00:16:56 Donc je crois qu'il faut quand même garder un petit peu de distance
00:17:00 par rapport à ce qui vient de se passer aujourd'hui,
00:17:02 parce que les problèmes vont exister demain,
00:17:04 mais encore une fois, s'il n'avait pas eu ce sursaut,
00:17:06 et cette dignité, avec le soutien de plus de 90% des Français,
00:17:11 parce que c'est un enjeu national qui se joue au delà de l'agriculture,
00:17:15 et bien peut-être qu'effectivement on aurait été au bord du précipice d'ici une dizaine d'années.
00:17:19 On va saluer François Arnoux, je vous donne la parole dans un instant Jean-Baptiste Souffron.
00:17:23 On va accueillir François Arnoux qui nous a rejoints sur ce plateau,
00:17:26 qui est agriculteur céréalier.
00:17:28 Bonsoir, merci de nous rejoindre en direct dans ce soir info.
00:17:32 Vous sortez vous aussi du salon ?
00:17:34 Oui, tout à fait, merci pour votre invitation.
00:17:36 Comment s'est passée cette première journée déjà ?
00:17:39 C'est la pire des journées que j'ai connues au salon.
00:17:41 C'est votre combien de salons de l'agriculture ?
00:17:43 C'est mon énième salon, au moins quinzième salon.
00:17:47 C'était une journée assez cauchemardesque,
00:17:50 parce qu'en fait, effectivement, il faut prendre de la hauteur
00:17:53 par rapport à la performance ou à la présence du président.
00:17:57 Ce n'est pas ce qui nous intéresse, surtout pour faire tout ce qu'il a fait.
00:18:01 Donc, je pense que les Parisiens ont passé aussi une mauvaise journée,
00:18:05 parce que c'est le dernier week-end où il y a les vacances scolaires.
00:18:08 Et puis, ils n'ont déjà pas pu rentrer dès l'ouverture.
00:18:13 Ils ont été privés du hall 1 où il y a les bêtes, les vaches, les moutons.
00:18:19 Et on voit que les familles aiment bien venir voir ça.
00:18:21 Ils n'ont pu y rentrer qu'en fin de matinée.
00:18:23 Tout ça parce qu'on a notre président qui était en train de faire,
00:18:26 effectivement, une espèce de performance, de sketch.
00:18:30 Alors, effectivement, on sait qu'il est bon sur l'improvisation.
00:18:33 Il a improvisé un débat avec les agriculteurs.
00:18:37 Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse.
00:18:39 Ce qui nous intéresse, c'est d'être entendu.
00:18:43 Et puis, qu'est-ce qu'on attendait de lui aujourd'hui ?
00:18:45 C'était simplement qu'il nous donne une ligne directrice de l'agriculture,
00:18:50 de ce qu'il veut faire de l'agriculture française.
00:18:52 Après un mois de mobilisation, après un mois de mouvement
00:18:55 comme on n'a jamais connu, avec des jeunes,
00:18:58 de tous les horizons, toutes les productions.
00:19:01 Il y a un malaise colossal aujourd'hui.
00:19:03 Et puis là, il nous fait des sketchs en train de dire
00:19:06 "j'ai encore fait 13 heures ou je ne sais pas combien d'heures au salon".
00:19:09 Et priver les Parisiens, priver les producteurs,
00:19:12 priver les producteurs de parler de...
00:19:14 - De l'essence.
00:19:15 - Donc c'est un manque de décence.
00:19:16 D'ailleurs, à tel point que plusieurs associations, instituts,
00:19:22 ont fermé d'ailleurs leur stand dans l'après-midi.
00:19:24 Parce que c'était scandaleux.
00:19:26 C'était scandaleux. Quel mépris !
00:19:28 Et puis je vous passe ce qui s'est passé quand même 24 heures avant.
00:19:33 On a invité les soulèvements de la terre, on ne les a pas invités.
00:19:36 Vous en avez peut-être déjà parlé.
00:19:38 - On va y revenir bien sûr.
00:19:39 - Non mais là, ça ne va pas.
00:19:41 Et je crois que malheureusement, et là on en a gros sur la patate,
00:19:45 je crois, c'est que malheureusement, le président n'a encore rien compris.
00:19:49 Rien compris.
00:19:50 - Jean-Baptiste Souffrance, c'est intéressant ce que nous dit François Arnoux.
00:19:52 Il y a ce mot qui revient depuis trois semaines.
00:19:54 On l'a vu aussi, moi j'ai pu aussi aller sur les barrages,
00:19:59 il y a trois semaines au début du mouvement.
00:20:03 Ce mot de mépris en fait, qui revient régulièrement dans la bouche des agriculteurs
00:20:08 lorsqu'ils évoquent le gouvernement et le président de la République.
00:20:11 - Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais précisément,
00:20:14 c'est qu'on a l'impression un petit peu de voir un président
00:20:16 qui se pose quasiment en directeur d'école,
00:20:18 et qui explique les choses à des gens.
00:20:20 Et c'est ça qui est pervers.
00:20:22 C'est que quand on est technocrate, quand on est...
00:20:25 Si vous voulez, on sait avaler des listes de chiffres, des exemples,
00:20:30 et tout ça, sur des dizaines de pages,
00:20:32 pour les recracher comme ça en quelques minutes face à des gens
00:20:35 qui eux ont des problèmes, mais qui ne savent pas forcément
00:20:39 quelle est la place, comment fonctionnent exactement les accords du GATT,
00:20:42 comment fonctionne ceci ou cela.
00:20:44 Juste, ils expriment des problèmes, ils ont un sentiment,
00:20:46 par leur expérience, de la manière dont il faut les résoudre ou pas.
00:20:50 Et vous avez quelqu'un qui arrive, qui parle un langage
00:20:52 qui est particulièrement en réalité abscond,
00:20:55 et qui, à la fin, s'estime fier d'avoir réussi à sortir ses fiches
00:21:03 et expliquer les choses.
00:21:04 C'était un petit peu ce que faisait d'ailleurs Gabriel Attal aussi,
00:21:06 d'une certaine manière.
00:21:07 Mais les chiffres, pourtant, quand on les regarde attentivement,
00:21:10 s'il avait eu en face de lui des technocrates,
00:21:12 comme ceux qui, par exemple, ont rédigé le rapport sénatorial
00:21:16 sur le déclin de la France en tant que puissance agricole,
00:21:18 on aurait pu lui dire que la France, elle est passée
00:21:20 de deuxième à cinquième puissance exportatrice,
00:21:22 que les importations ont été multipliées par 2,2 en quelques années,
00:21:26 qu'aujourd'hui, ce qui tire les exportations,
00:21:28 ce n'est pas le blé, ce n'est pas les céréales,
00:21:30 ce n'est pas les viandes, ce sont les vins et les spiritueux.
00:21:33 Et que du coup, en fait, les agriculteurs, le malaise qu'ils expriment,
00:21:38 c'est un malaise qui est réel.
00:21:40 On ne peut pas vivre comme ça dans le déni
00:21:43 et prétendre en même temps apporter des solutions.
00:21:46 Les choses qui sont demandées, par exemple,
00:21:48 c'est vous qui maîtrisez ça plus, mais c'est le foncier.
00:21:52 Le problème du foncier, il est terrible aujourd'hui.
00:21:54 Il y a des endroits où il est tellement élevé,
00:21:57 tellement difficile qu'on ne peut plus s'installer,
00:21:59 on ne peut plus travailler correctement,
00:22:00 que les gens font des faillites à répétition,
00:22:02 se font expulser près d'une autre exploitation,
00:22:04 dont ils se font à nouveau expulser.
00:22:06 - De toute façon, l'heure de vérité va arriver.
00:22:09 - Bien évidemment.
00:22:10 - Elle va arriver.
00:22:11 L'histoire de l'Ukraine, on va bien voir ce qui va se passer.
00:22:13 - Bien sûr.
00:22:14 - Oui ou non. C'est ça que vous demandez.
00:22:15 Les réponses oui ou non.
00:22:16 - Exactement.
00:22:17 - Le Mercosur, on va bien voir ce qu'il va en être.
00:22:20 Je ne crois pas d'ailleurs que la France ait un droit de veto.
00:22:22 - Bien sûr que non.
00:22:23 - Donc apparemment, le Mercosur, ça continue les discussions.
00:22:26 - C'est comme les prix planchers.
00:22:27 Les prix planchers au niveau européen.
00:22:29 - Donc il y a un moment, vous savez, la vérité se fera jour.
00:22:33 - On espère.
00:22:34 - C'est clair.
00:22:35 - Ce qui était, moi, je trouvais vraiment désagréable aussi,
00:22:39 c'est cette politisation du salon de l'agriculture.
00:22:42 Où on stigmatise que derrière la coordination urale,
00:22:46 il y aurait le rassemblement.
00:22:47 Mais enfin !
00:22:48 Je veux dire, les agriculteurs ne veulent pas de ça.
00:22:51 Jamais ils n'ont voulu de politiser leur salon.
00:22:54 - Virginie Bensoussan-Brulet, vous comprenez finalement
00:22:58 que les agriculteurs puissent ressentir un certain mépris
00:23:01 de la part du président de la République ?
00:23:03 - Oui, évidemment.
00:23:04 Mais moi, je m'interroge plutôt sur la proximité de la date
00:23:08 des élections aux chambres d'agriculture d'ici un an.
00:23:12 Et donc avec la présence des cinq syndicats représentatifs
00:23:16 des agriculteurs, je m'interroge sur le fait,
00:23:18 est-ce que ce n'est pas ces syndicats aussi
00:23:21 qui ont quelque part politisé, préparé leurs élections
00:23:25 pour dans un an, dans toutes les chambres départementales
00:23:28 d'agriculture, avec un nouveau système,
00:23:31 sauf erreur de ma part, de vote ?
00:23:34 Et seuls les deux premiers syndicats, en termes d'adhérents,
00:23:38 obtiendront des subventions plus importantes.
00:23:42 Moi, je m'interroge aussi sur le déroulement
00:23:46 de ce 60e Salon de l'agriculture, avec cette crise agricole,
00:23:51 les élections européennes et les élections chez les agriculteurs
00:23:55 d'ici à peine un an.
00:23:57 Et je pense que chaque syndicat aussi a joué son rôle,
00:24:01 sa partition, dans ces trois dernières semaines.
00:24:06 C'est normal, il n'y a rien de choquant.
00:24:08 Que des syndicats mettent des choses sur la table
00:24:11 et veuillent être plus représentatifs encore des élections,
00:24:15 ça n'a rien de choquant.
00:24:16 Ce qui est choquant, c'est quand on politise un salon
00:24:19 qui appartient à tous les Français et à tout le monde paysan, voyez-vous.
00:24:22 Là, la politique, je sais bien qu'on est à proximité
00:24:24 des élections européennes, mais ça a été toujours un exercice
00:24:27 pendant toutes les campagnes présidentielles aussi.
00:24:29 On a vu tous les candidats défiler, mais on ne politise pas le salon.
00:24:33 On n'accuse pas des partis, on n'accuse pas des intentions
00:24:37 de tel ou tel syndicat qu'on désigne du doigt,
00:24:41 qu'on jette finalement à la vindicte.
00:24:43 On n'a jamais vu ça.
00:24:45 - François Arnoux.
00:24:47 - Pardon.
00:24:48 - François Marcelle.
00:24:50 - Aujourd'hui, on a vu un président qui n'était pas
00:24:53 un président de la France, c'était un président du syndicat peut-être.
00:24:56 On a pensé...
00:24:58 L'image qu'on ressort, c'est que c'est le président des agriculteurs,
00:25:01 entre guillemets, président du syndicat des agriculteurs.
00:25:03 Et donc, il y a un problème, il y a un malaise aujourd'hui qui est là.
00:25:06 - Vous avez ajouté un badge à votre veste,
00:25:08 vous ne l'aviez pas en arrivant sur le plateau.
00:25:10 - On aime les agriculteurs, on aime les gens.
00:25:13 - François Arnoux.
00:25:15 - Non, j'allais dire, aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a
00:25:18 des élections européennes, il y a des élections aux chambres
00:25:20 dans un an, mais la détresse est telle sur le terrain
00:25:23 que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
00:25:25 Il ne faut pas non plus se tromper.
00:25:27 Vous voyez bien que ça fait un mois qu'on est dehors,
00:25:31 qu'on exprime des détresses, où il y a des situations
00:25:34 catastrophiques, qui sont dans le mur,
00:25:38 et qu'il faut changer complètement le logiciel.
00:25:41 Parce que ce n'est pas des rustines qu'on veut,
00:25:43 ce n'est pas des pansements.
00:25:45 J'ai entendu des annonces dans le mini-débat improvisé
00:25:49 complètement, du coup, des annonces complètement improvisées,
00:25:52 qui sont des pansements, mais ce n'est pas ça.
00:25:55 Il faut travailler, il faut pratiquement repartir
00:25:57 d'une feuille blanche, et puis dire maintenant,
00:25:59 on vous a entendu.
00:26:01 Un peu comme malgré tout ce que Gabriel Attal a quand même
00:26:04 essayé d'annoncer avec les 62 mesures depuis quelques temps.
00:26:07 On ne peut pas dire que ça n'avance pas,
00:26:09 il ne faut pas non plus exagérer.
00:26:11 Par contre, ce qu'on veut maintenant, c'est vraiment des actes.
00:26:13 Et moi, j'ai pu parler au président malgré tout,
00:26:15 dans l'après-midi, vers 14h.
00:26:18 Et je lui ai dit, écoutez, si vous avez vraiment envie
00:26:21 que tout s'arrête, parce qu'il y avait quand même
00:26:23 beaucoup de sifflets, il y avait quand même du chahut,
00:26:25 vous l'avez tous montré,
00:26:27 est-ce que vous voulez que tout s'arrête ?
00:26:30 - Oui, j'ai entendu ça.
00:26:32 - Vous avez entendu ? - C'est vous le problème.
00:26:34 - Oui, c'est ça. Et puis, je lui ai dit, écoutez,
00:26:37 si tant est que vous ayez vraiment envie
00:26:39 de nous amener des solutions, que vous ne nous avez pas
00:26:41 exprimées encore aujourd'hui, malgré tout,
00:26:43 si vous avez des solutions à nous apporter,
00:26:46 c'est des actes qu'on veut. Et aujourd'hui,
00:26:48 on sait que le point de blocage va se situer
00:26:51 au niveau de l'exécutif, au niveau de l'administration.
00:26:54 Parce qu'en fait, on en a déjà eu, déjà,
00:26:56 plein de fois, des annonces, plein, plein de fois.
00:26:58 C'est pour ça qu'on a du mal à croire que ça va arriver.
00:27:00 Et aujourd'hui, on sait très bien que c'est l'administration
00:27:03 qui va poser problème, c'est l'exécutif.
00:27:06 Parce qu'en fait, on a aujourd'hui des personnes
00:27:08 qui sont là depuis très longtemps,
00:27:10 qui seront là après Macron,
00:27:12 qui seront là après les préfets,
00:27:14 et puis qui sont habitués à faire ce qu'ils ont envie de faire,
00:27:17 qui ont des tendances quand même écologiques.
00:27:19 Et puis, c'est vraiment pour ça qu'on est dans le mur aujourd'hui.
00:27:22 Et ils n'ont pas envie de changer.
00:27:24 Donc, si à un moment donné, il n'y a pas,
00:27:26 c'est ce que je lui ai dit, il nous faut un plan d'action.
00:27:28 Il fallait annoncer un plan d'action.
00:27:30 Voilà les annonces que je veux faire.
00:27:32 Et voilà en même temps le plan d'action que je veux mettre en place.
00:27:34 C'est-à-dire que je donne une ligne directrice.
00:27:36 Et puis maintenant, c'est exécution.
00:27:38 Action, exécution.
00:27:40 Maintenant, rien de tout ça.
00:27:42 On s'amuse tous avec des annonces.
00:27:44 Et puis, on craint le pire.
00:27:46 Sauf que là, ce qu'il faut bien comprendre,
00:27:48 c'est qu'il y a une telle détresse dans le monde paysan,
00:27:51 et j'insiste sur toutes les productions.
00:27:53 Toutes les productions.
00:27:55 Tout le monde est touché par la crise.
00:27:57 Ça veut dire qu'on ne lâchera rien.
00:27:59 Parce qu'on n'a rien à perdre.
00:28:01 C'est aux alentours de 21h qu'Emmanuel Macron a quitté le salon de l'agriculture.
00:28:05 Peu de temps avant son départ,
00:28:07 il a une toute dernière fois ici,
00:28:09 une toute dernière fois exprimée lors d'un micro tendu.
00:28:11 Et vous allez voir que lui est plutôt satisfait de sa journée,
00:28:15 plutôt satisfait de ce mini débat qu'il a donné en début de journée.
00:28:19 Il s'est plutôt vanté d'être le seul, d'ailleurs le seul président,
00:28:23 à avoir tenu un tel débat au salon de l'agriculture.
00:28:25 Écoutez.
00:28:27 Ce matin, j'ai tenu ce qui ne s'est jamais fait par un président de la République.
00:28:31 Une réunion avec tous les syndicats avant l'ouverture du salon.
00:28:34 C'est pas la tradition.
00:28:36 Non, non, mais c'est pas le mien.
00:28:38 C'était celui qui était demandé.
00:28:40 Moi, j'essaie de faire ce qui est utile.
00:28:42 Pour la première fois, il y a une réunion intersyndicale.
00:28:44 Je réunis les gens. Je leur dis quels sont vos points.
00:28:46 Je leur dis "je vais dire ça".
00:28:48 Ensuite, on se met d'accord ensemble.
00:28:50 On dit "on calme les choses, on fait venir une vingtaine".
00:28:52 Et après, j'ai des responsables nationaux qui descendent
00:28:54 et qui disent "on n'a rien entendu, vous pouvez continuer".
00:28:56 Et je dis...
00:28:58 Ça s'appelle ne pas tenir des accords.
00:29:00 J'aime pas ça.
00:29:02 Quand on me prend pour un imbécile, je n'aime pas ça.
00:29:04 Vous l'avez pris pour un imbécile ?
00:29:06 Quand on me prend pour un imbécile, j'aime pas ça.
00:29:08 - C'est un message, Georges.
00:29:10 - Oui, franchement.
00:29:12 Est-ce que quelqu'un peut croire
00:29:14 que les agriculteurs, les paysans,
00:29:16 aujourd'hui, sont dans un état d'esprit
00:29:18 de prendre le chef de l'État
00:29:20 pour un imbécile ? Qui peut croire cela ?
00:29:22 Il y a bien eu un cafouillage.
00:29:24 Je crois pas qu'il vienne de vous.
00:29:26 L'histoire des soulèvements de la terre, vous l'avez pas inventée.
00:29:28 Nous, on l'avait entendue sur CNews.
00:29:30 Ça avait été annoncé.
00:29:32 Moi, je n'y ai pas cru.
00:29:34 Je me suis dit que c'est impossible
00:29:36 de mettre les agriculteurs à côté
00:29:38 de ceux qui ont détruit leurs exploitations.
00:29:40 - Personne n'y a cru, Georges.
00:29:42 - Aujourd'hui, le président de la République,
00:29:44 il n'y a pas de raison de mettre en doute aussi sa parole,
00:29:46 nous dit que j'étais pas au courant.
00:29:48 C'est n'importe quoi. Mais qui ?
00:29:50 Mais qui dirige le pays ?
00:29:52 - C'est ce que j'essayais de lui dire.
00:29:54 C'est qu'à un moment donné, on voit que ses conseillers
00:29:56 ou ses proches expriment
00:29:58 leur idéologie.
00:30:00 Et puis, c'était de dire qu'on va inviter
00:30:02 les soulèvements de la terre.
00:30:04 Au poste qu'ils occupent aujourd'hui.
00:30:06 - C'est vrai dans le gouvernement,
00:30:08 c'est vrai dans l'administration, et vous l'avez dit.
00:30:10 La grande question, c'est de savoir
00:30:12 qui pilote aujourd'hui la politique agricole.
00:30:14 Et on n'a pas l'impression que ce soit
00:30:16 le président tout seul.
00:30:18 En tout cas, s'il a
00:30:20 de bonnes volontés à l'égard des agriculteurs,
00:30:22 il est très largement contraint
00:30:24 par un certain nombre de dispositifs.
00:30:26 On parle de l'État profond,
00:30:28 mais on pourrait en parler.
00:30:30 On peut parler des associations écologistes.
00:30:32 On l'a fait également.
00:30:34 Mais on voit qu'il est totalement contraint
00:30:36 et probablement aussi
00:30:38 totalement soumis à une idéologie
00:30:40 qui va à l'encontre
00:30:42 des intérêts de notre agriculture.
00:30:44 - Vous m'avez aidé pour la transition,
00:30:46 puisqu'on va parler dans un instant
00:30:48 de ce fiasco autour
00:30:50 des soulèvements de la terre, de ce grand débat
00:30:52 organisé puis annulé.
00:30:54 Ce sera dans un instant, dans ce soir Info.
00:30:56 Il est 23h et c'est l'heure du journal
00:30:58 d'Elisa Lukavski. Bonsoir Elisa.
00:31:00 - Bonsoir.
00:31:02 - Après 13h passées au salon de l'agriculture,
00:31:08 Emmanuel Macron a fait quelques annonces.
00:31:10 Ça a eu lieu ce matin à l'issue de rencontres
00:31:12 avec des représentants d'agriculteurs.
00:31:14 Il a formulé l'objectif qu'on puisse
00:31:16 déboucher sur des prix planchers qui permettront
00:31:18 de protéger le revenu agricole. Il a également évoqué
00:31:20 un plan pour soulager les agriculteurs.
00:31:22 On l'écoute.
00:31:24 - On va lancer un plan d'urgence trésorerie.
00:31:26 D'ailleurs, ça ne se limitera pas forcément à l'agriculture
00:31:28 parce qu'on a quelques secteurs de l'artisanat
00:31:30 aussi qui sont touchés. Dès lundi,
00:31:32 je sais très bien la situation,
00:31:34 qu'est-ce qu'on lance ? Un recensement
00:31:36 dans chaque région des exploitations
00:31:38 qui sont en difficulté
00:31:40 et qui sont plantées. On va mettre en place
00:31:42 un système au cas par cas.
00:31:44 Plan national, déclinaison au cas par cas
00:31:46 sur la trésore. Ça, c'est le plan d'urgence.
00:31:48 - Procès en vue pour une enseignante
00:31:50 accusée de harcèlement.
00:31:52 Cette enseignante est accusée
00:31:54 exactement d'humiliation régulière
00:31:56 ayant fragilisé le psychisme
00:31:58 de l'enfant. L'enfant en question,
00:32:00 elle s'appelle Eva El. Cette collégienne
00:32:02 de 11 ans s'est suicidée en 2019
00:32:04 dans le Val d'Oise. L'enseignante de 61 ans
00:32:06 risque un procès pour harcèlement moral
00:32:08 sur mineur tout comme deux
00:32:10 camarades de la jeune fille, aujourd'hui âgée,
00:32:12 de 16 ans.
00:32:14 Et puis, de nouveaux raids israéliens ont eu lieu
00:32:16 dans la bande de Gaza. Plus de 100 Palestiniens
00:32:18 ont été tués dans des nouvelles frappes
00:32:20 nocturnes israéliennes face au blocage diplomatique.
00:32:22 De nouvelles discussions sont prévues
00:32:24 à Paris pour tenter d'obtenir
00:32:26 une trêve assortie d'une libération des otages.
00:32:28 Une délégation menée par le chef
00:32:30 du Mossad, les services secrets israéliens,
00:32:32 David Barnea, est arrivée aujourd'hui
00:32:34 dans la capitale française.
00:32:36 - Merci beaucoup Elisa.
00:32:38 On vous retrouve dans 30 minutes
00:32:40 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:32:42 Il fallait s'y attendre. Le fiasco
00:32:44 autour du Grand Débat en présence
00:32:46 des soulèvements de la terre est arrivé
00:32:48 rapidement sur le tapis lors de la visite
00:32:50 du président de la République au Salon de l'Agriculture.
00:32:52 Vous allez le voir, qui a
00:32:54 beaucoup agacé Emmanuel Macron.
00:32:56 On va l'écouter tôt ce matin sur ce sujet.
00:32:58 Mais d'abord, retour sur la polémique
00:33:00 avec Thomas Bonnet.
00:33:02 - La polémique est née ce jeudi
00:33:04 lors d'un entretien téléphonique entre les services
00:33:06 de l'Elysée et un certain nombre
00:33:08 de journalistes. Entretien au cours duquel
00:33:10 il nous a été indiqué que parmi
00:33:12 les possibles participants à un débat
00:33:14 au cours du Salon de l'Agriculture
00:33:16 figuraient les soulèvements de la terre
00:33:18 qui est pourtant un groupuscule que le gouvernement
00:33:20 avait tenté de dissoudre il y a
00:33:22 près d'un an. Une dissolution qui avait finalement
00:33:24 été suspendue par le Conseil d'État.
00:33:26 En tout cas, lorsque cette information
00:33:28 a été rendue publique, cette invitation
00:33:30 aux soulèvements de la terre, il y a eu
00:33:32 beaucoup de réactions, en particulier
00:33:34 parmi les représentants syndicaux
00:33:36 des agriculteurs, la FNSEA,
00:33:38 la Coordination rurale
00:33:40 qui ont indiqué qu'elles ne souhaitaient en aucun cas
00:33:42 participer à un débat avec les
00:33:44 soulèvements de la terre. Alors,
00:33:46 ce samedi, le président de la République
00:33:48 a démenti être à l'origine
00:33:50 d'une quelconque invitation
00:33:52 pour les soulèvements de la terre
00:33:54 mais les principaux intéressés ont
00:33:56 également communiqué en indiquant
00:33:58 que les cabinets de Pascal Canfin,
00:34:00 eurodéputé de la majorité présidentielle
00:34:02 et de Gabriel Attal,
00:34:04 auraient cherché à contacter des membres
00:34:06 des soulèvements de la terre.
00:34:08 Et puis, il y a aussi ces informations
00:34:10 révélées par nos confrères du Point
00:34:12 qui désignent deux conseillers
00:34:14 de l'Elysée qui auraient aussi
00:34:16 été à la manœuvre
00:34:18 pour cette invitation, deux conseillers
00:34:20 dont le Point nous dit qu'il y a
00:34:22 une proximité idéologique entre
00:34:24 ces conseillers et des personnalités telles que
00:34:26 Pascal Canfin à nouveau ou encore Nicolas Hulot.
00:34:28 Alors, écoutez la réponse
00:34:30 d'Emmanuel Macron ce matin, il venait tout juste
00:34:32 d'arriver, sous les sifflets,
00:34:34 sous les huées et un micro
00:34:36 tendu avec la presse était improvisé
00:34:38 dans un couloir du salon.
00:34:40 Écoutez.
00:34:42 Alors, je vais vous dire, je dément
00:34:44 totalement cette information, totalement.
00:34:46 Je n'ai jamais songé
00:34:48 initier une telle invitation.
00:34:50 Et vous parlez au président de la République
00:34:52 qui a assumé de faire passer en Conseil
00:34:54 des ministres la dissolution
00:34:56 de soulèvement de la terre. Donc, toute cette histoire
00:34:58 m'a mis en colère à un point
00:35:00 que vous ne pouvez pas imaginer. Je suis président de la République
00:35:02 qui a proposé de les dissoudre. Le Conseil d'Etat
00:35:04 et je respecte les décisions de justice
00:35:06 a ensuite cassé cette mesure.
00:35:08 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
00:35:10 J'ai toujours condamné la violence.
00:35:12 J'ai toujours condamné les associations,
00:35:14 les groupements qui rentraient dans les fermes,
00:35:16 qui attaquaient. On a mis en place
00:35:18 une cellule d'émetteur pour protéger les agriculteurs.
00:35:20 Donc là, ça, c'est n'importe quoi.
00:35:22 Ça n'a jamais été le cas.
00:35:24 Moi, je suis du côté du calme,
00:35:26 du civisme et du respect.
00:35:28 - Alors, quoi qu'on dise de cette affaire,
00:35:30 il y a quelqu'un qui n'assume pas
00:35:32 et qui ne dit pas la vérité.
00:35:34 Jean-Baptiste Souffranc. Je ne dis pas
00:35:36 que c'est le président. Il est peut-être très sincère
00:35:38 lorsqu'il nous dit ça. Mais ça paraît tout de même étrange
00:35:40 que le président de la République n'ait pas été mis
00:35:42 au courant du fait. - J'imagine dans ces conditions.
00:35:44 Vous savez, quand on a exercé des fonctions
00:35:46 en cabinet ou des choses comme ça et qu'on fait
00:35:48 un couac de ce niveau,
00:35:50 la veille d'un
00:35:52 rassemblement,
00:35:54 d'un salon qui doit clôturer,
00:35:56 tout un travail avec des gens qui sont dans une très grande
00:35:58 difficulté et que ça se passe comme ça,
00:36:00 le strict minimum, c'est qu'il y a des conséquences.
00:36:02 Et je vais vous dire
00:36:04 au-delà de ça,
00:36:06 ce que fait un conseiller du président,
00:36:08 c'est la même chose que ce que fait le président à ce niveau-là.
00:36:10 Donc on a un peu de mal. En fait,
00:36:12 personne ne les a invités.
00:36:14 Ça a dû être inventé par vos confrères.
00:36:16 Et non,
00:36:18 la réalité, c'est qu'effectivement, là,
00:36:20 Emmanuel Macron ne dit pas la vérité.
00:36:22 Il ne dit pas la vérité.
00:36:24 Il ne dit pas ce qui s'est vraiment passé. Il ne dit pas
00:36:26 ce qu'ont révélé vos confrères du Point,
00:36:28 qui n'est pas un journal particulièrement
00:36:30 favorable au soulevement de la Terre, le Point.
00:36:32 Et qui ont montré
00:36:34 que c'était des gens de son cabinet qui étaient intervenus.
00:36:36 Regardez d'ailleurs ce qu'a répondu sur
00:36:38 Xlune, des porte-parole, même, des soulèvements
00:36:40 de la Terre, quand elle dit "Faudra nous expliquer
00:36:42 pourquoi l'exécutif a demandé mon numéro
00:36:44 de téléphone à plusieurs élus et responsables politiques
00:36:46 jeudi soir." Alors,
00:36:48 le truc, c'est que même si Emmanuel Macron
00:36:50 ou Raphaël Stainville dit la vérité,
00:36:52 ça n'est pas moins grave, finalement.
00:36:54 Ça n'est pas moins grave, finalement, que... - Exactement.
00:36:56 - C'est ça. C'est-à-dire peut-être que le président de la République est sincère,
00:36:58 mais c'est peut-être même plus problématique
00:37:00 de voir un tel
00:37:02 cafouillage au sein de son cabinet.
00:37:04 - Oui, il y a à la fois
00:37:06 peut-être un couac, peut-être un mensonge,
00:37:08 mais ce qui est certain, c'est que dans la manière
00:37:10 dont les conseillers
00:37:12 de l'Élysée ont pu communiquer pendant
00:37:14 ces 48 heures,
00:37:16 c'est quand même très révélateur d'une certaine
00:37:18 manière de faire d'Emmanuel Macron.
00:37:20 Tout à l'heure, on avait ces images
00:37:22 d'Emmanuel Macron où
00:37:24 on voyait un égo totalement dilaté,
00:37:26 un hubris
00:37:28 assez incroyable, mais en fait,
00:37:30 si des conseillers,
00:37:32 et ça a été notamment corroboré
00:37:34 par vos confrères sur CNews
00:37:36 qui expliquaient que, interrogeant
00:37:38 les conseillers de l'exécutif
00:37:40 pour savoir si vraiment les soulèvements de la Terre
00:37:42 avaient été invités,
00:37:44 des conseillers, et en l'occurrence, ce n'étaient pas les conseillers
00:37:46 techniques qui étaient peut-être à l'origine de cette invitation,
00:37:48 expliquaient
00:37:50 que oui, c'était
00:37:52 possible, et d'ailleurs, le président
00:37:54 aime
00:37:56 la confrontation, aime le débat,
00:37:58 et donc ça fait partie, en fait, de sa manière de faire,
00:38:00 de s'exposer et finalement
00:38:02 de se mettre au cœur de l'arène.
00:38:04 Donc ça correspond, en fait,
00:38:06 à la nature même d'Emmanuel Macron
00:38:08 d'organiser, finalement,
00:38:10 ce genre de
00:38:12 grand rout où on met
00:38:14 des gens qui n'ont absolument rien à voir entre eux
00:38:16 avec surtout
00:38:18 une sorte de
00:38:20 fausse route, parce que
00:38:22 l'idée n'était pas d'organiser un débat
00:38:24 entre des gens qui...
00:38:26 des agriculteurs et des soulèvements de la Terre,
00:38:28 et de trouver des solutions aux problèmes des agriculteurs.
00:38:30 C'est là où il y a en plus une
00:38:32 fausse route initiale. - Et pourquoi
00:38:34 rappeler à cette occasion-là,
00:38:36 donc au début de la journée comme à la fin,
00:38:38 pourquoi cette phrase "je suis le président de la République"
00:38:40 qu'il répète à plusieurs reprises, comme si
00:38:42 son autorité était mise en cause par une
00:38:44 invitation ratée ? Je veux dire,
00:38:46 ce n'est pas non plus forcément la fin
00:38:48 du monde au regard des enjeux.
00:38:50 On peut admettre qu'il y a eu une erreur de communication,
00:38:52 voilà,
00:38:54 répondre, mais moi
00:38:56 je reviens à ce qu'avait dit aussi Michel-Edouard Leclerc
00:38:58 quand il avait réagi
00:39:00 à cette invitation ratée,
00:39:02 il avait dit "tout ce débat montre qu'en fait
00:39:04 on n'est pas dans la politique, mais dans une campagne
00:39:06 de communication, et donc je ne vais pas y participer."
00:39:08 - Je pense que les... - Georges ?
00:39:10 - Je pense que les Français, nous tous,
00:39:12 on a besoin de savoir.
00:39:14 La démocratie, c'est aussi la transparence.
00:39:16 On sait qu'il y a eu les
00:39:18 invitations. D'ailleurs, notre journaliste
00:39:20 politique de CNews,
00:39:22 Florian Tardif, a rappelé qu'il avait
00:39:24 lui-même, rappelé tellement ça l'avait étonné,
00:39:26 qu'on lui avait confirmé,
00:39:28 qu'effectivement... Donc ça ne s'invente pas.
00:39:30 Donc je pense que... Vous savez,
00:39:32 souvenez-vous de l'affaire Benalla,
00:39:34 qui mettait en cause les problèmes de sécurité
00:39:36 même au sein de l'Élysée, il y a eu une commission d'enquête
00:39:38 sénatoriale pour savoir comment
00:39:40 effectivement étaient gérées ces questions de sécurité
00:39:42 au sein de l'Élysée, parce que ça nous concerne
00:39:44 tous l'Élysée, c'est pas uniquement
00:39:46 le chef de l'État. Je crois que là,
00:39:48 il me semble qu'il devrait y avoir
00:39:50 sans doute mardi,
00:39:52 mercredi, des questions d'actualité
00:39:54 qui vont être posées par les parlementaires,
00:39:56 que ce soit les députés, les sénateurs,
00:39:58 dans un premier temps, aux ministres
00:40:00 concernés et aux premiers ministres,
00:40:02 pour savoir de quoi il en retourne,
00:40:04 comment effectivement ce genre de choses
00:40:06 peuvent se produire. C'est ce qui finalement
00:40:08 a mis le feu aux poudres dans cette affaire.
00:40:10 - Et vous avez remarqué aussi,
00:40:12 je m'adresse à vous aussi, Jean-Baptiste
00:40:14 Souffont, vous avez remarqué qu'il met
00:40:16 clairement la faute sur les journalistes. En gros,
00:40:18 les journalistes disent n'importe quoi, les journalistes ont mal compris.
00:40:20 - Mais les journalistes ont mal compris, tout comme
00:40:22 les agriculteurs ont mal compris. En fait, personne
00:40:24 ne comprend. Voilà.
00:40:26 Tout ce qu'on doit comprendre, c'est la
00:40:28 seule chose qu'il répète à longueur de temps. La seule annonce
00:40:30 permanente de toutes les annonces
00:40:32 depuis trois semaines, c'est ce qu'il vient de dire
00:40:34 à plusieurs reprises, je suis le président de la République.
00:40:36 C'est la principale annonce du salon.
00:40:38 - Virginie Bensoussens brûlée,
00:40:40 l'Elysée, et c'est aussi ce que nous disait Georges,
00:40:44 on va devoir à un moment ou à un autre apporter des réponses
00:40:46 claires à cette affaire.
00:40:48 - Oui, sur l'affaire, effectivement, des
00:40:50 soulèvements de la terre, il faudra qu'on
00:40:52 sache qui a cherché
00:40:54 à connaître ce numéro de téléphone.
00:40:56 Moi, ce que je retiens, c'est qu'en tout cas,
00:40:58 à l'Elysée, au gouvernement, le numéro de téléphone
00:41:00 de la présidente de ce
00:41:02 groupement n'était pas connu.
00:41:04 Donc déjà, niveau proximité,
00:41:06 on peut se dire qu'ils ne doivent pas
00:41:08 être si proches que ça, sinon ils n'auraient pas eu
00:41:10 à contacter plusieurs personnes pour
00:41:12 obtenir des numéros de téléphone.
00:41:14 Moi, ce que je retiens surtout, et ce que je trouve
00:41:16 dommage, c'est que, vous l'avez
00:41:18 rappelé, il y a une crise
00:41:20 agricole importante, et on retient
00:41:22 les heures, on retient les couacs, on retient les
00:41:24 débordements, et pas les solutions,
00:41:26 pas les plans d'action qui sont proposés
00:41:28 filière par filière.
00:41:30 Parce que ce qui
00:41:32 m'interroge, c'est
00:41:34 comment répondre
00:41:36 au monde agricole sans être filière
00:41:38 par filière, alors qu'il y a des...
00:41:40 si ce n'est des intérêts contradictoires,
00:41:42 en tout cas des objectifs contradictoires
00:41:44 entre différentes filières, si on met
00:41:46 d'un côté, par exemple, les apiculteurs,
00:41:48 et d'autre, les...
00:41:50 - Les éleveurs. - Les éleveurs.
00:41:52 Et je me dis que c'est
00:41:54 plutôt là-dessus qu'on devrait aller, c'est-à-dire sur
00:41:56 des plans d'action filière par filière, et que
00:41:58 chacun soit entendu pour qu'on trouve
00:42:00 finalement un consensus
00:42:02 dans l'intérêt de la
00:42:04 grande nation française
00:42:06 agricole que nous sommes.
00:42:08 Et c'est plutôt là-dessus que...
00:42:10 - Que nous étions. - Non, que nous sommes.
00:42:12 - Que nous sommes. - Non, que nous sommes.
00:42:14 - Vous passez de la première place.
00:42:16 Nous étions la première puissance agricole.
00:42:18 - Mais on se développe grâce... - On est la cinquième
00:42:20 ou sixième maintenant, on n'est plus la première.
00:42:22 - On n'est peut-être plus la première, mais en tout cas,
00:42:24 là où on est en avance, et
00:42:26 surtout vous, les céréaliers,
00:42:28 c'est aussi l'agriculture, elle est très...
00:42:30 Il y a beaucoup de technologie
00:42:32 aujourd'hui dans l'agriculture, et je reviens à ce que je connais,
00:42:34 et aujourd'hui,
00:42:36 votre acteur, il ne fonctionne
00:42:38 qu'avec... grâce aux satellites,
00:42:40 pour connaître vos champs.
00:42:42 Dans le monde vitimilicole,
00:42:44 il y a des robots. Vous vous
00:42:46 développez aussi grâce à
00:42:48 toutes les nouvelles technologies, et c'est peut-être vers
00:42:50 là aussi que les jeunes vont pouvoir
00:42:52 aller, ceux qui sont aujourd'hui,
00:42:54 dans les lycées professionnels.
00:42:56 - François Arnaud. - Effectivement,
00:42:58 ce qui est dommage dans tout ça, c'est que
00:43:00 ces mensonges, ou ces
00:43:02 trucs incompris, bon, voilà, on en
00:43:04 parle, mais bon,
00:43:06 voilà, encore une fois, ça a dénoté qu'il y a
00:43:08 un dysfonctionnement, qu'il y a quelque chose
00:43:10 où il y a de la compréhension. - Ah ben ça, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:43:12 - C'est le moins qu'on puisse dire. Nous, c'est complètement
00:43:14 incompréhensible. Et pendant
00:43:16 ce temps-là, eh bien, effectivement, on ne parle pas
00:43:18 de ce que l'on fait, de nos solutions.
00:43:20 Par exemple,
00:43:22 dans le Hall 4,
00:43:24 au salon, il y a tout un grand
00:43:26 stand qui s'est développé depuis plusieurs années, de la
00:43:28 ferme digitale. Et là,
00:43:30 il y a aujourd'hui 40 startups
00:43:32 qui sont... qui nous proposent
00:43:34 des services, des accompagnements
00:43:36 pour continuer à
00:43:38 produire et à produire plus propre.
00:43:40 C'est de ça qu'il faut parler.
00:43:42 C'est de ce qu'on fait dans nos champs.
00:43:44 Effectivement, on a nos tracteurs qui
00:43:46 fonctionnent avec les satellites aujourd'hui, mais c'est
00:43:48 encore pour plus affiner
00:43:50 nos apports d'engrais, par exemple.
00:43:52 - Et c'est vrai que c'est une façon aussi, peut-être, d'attirer,
00:43:54 de rendre plus attractifs vos métiers,
00:43:56 notamment pour la jeune génération, parce que c'est
00:43:58 clairement l'avenir aussi de l'agriculture.
00:44:00 - Moi, j'ai mon fils qui s'est installé l'année dernière,
00:44:02 c'est ça qui le fait vibrer.
00:44:04 Par contre, ce qui le fait pas vibrer,
00:44:06 et c'est pour ça qu'il est limite en dépression,
00:44:08 ce qui le fait pas vibrer, c'est la quantité
00:44:10 de normes qu'il a, la quantité
00:44:12 de paperas qu'il a à remplir.
00:44:14 Le nombre de fois où il me dit "papa, mais c'est pas ça mon métier,
00:44:16 c'est pas ça". D'ailleurs, je le vois
00:44:18 des fois, mais complètement déprimé par rapport à ça.
00:44:20 J'utilise des produits,
00:44:22 alors j'ai plus le droit. Est-ce que j'ai le droit ?
00:44:24 Si je fais ça, si je
00:44:26 time-my, ah non, c'est pas la bonne date.
00:44:28 Si je veux faire un stockage de l'eau,
00:44:30 non, j'ai pas le droit, je sais que je vais en prendre pour 10 ans
00:44:32 d'administration, mais sans déconner,
00:44:34 ça le fait pas.
00:44:36 Alors qu'on a plein de solutions, alors qu'on
00:44:38 a un plus beau métier, et moi j'aime bien
00:44:40 dire "et mais nous on fera le reste".
00:44:42 "Et mais nous on fera le reste", parce qu'on est quand même
00:44:44 des gens responsables, on sait ce qu'on doit faire.
00:44:46 Alors je dis pas qu'il faut pas de cadre, c'est évident,
00:44:48 mais le cadre, plus le cadre,
00:44:50 plus le cadre, et bien en fait ça tue l'objectif
00:44:52 initial, c'est-à-dire effectivement de
00:44:54 protéger nos champs, de protéger l'environnement,
00:44:56 de protéger l'écosystème, mais ça on l'a toujours fait.
00:44:58 - Et c'est ce que vous attendez du...
00:45:00 - Et c'est ce que vous attendez du gouvernement, du président de la République,
00:45:02 autre que ces cafouillages
00:45:04 effectivement dont on parle.
00:45:06 L'Elysée qui a contesté
00:45:08 effectivement, on en parlait,
00:45:10 les propos autour des soulèvements
00:45:12 de la terre, je voudrais que vous montriez
00:45:14 également la une ce matin de la Marseillaise.
00:45:16 Je sais pas si vous avez vu la une de la Marseillaise
00:45:18 qui a été annoncée,
00:45:20 qui a été annoncée par le président de la République,
00:45:22 qui a été annoncée par le président de la République,
00:45:24 qui a été annoncée par le président de la République,
00:45:26 qui a été annoncée par le président de la République,
00:45:28 je sais pas si vous avez vu la une de la Marseillaise
00:45:30 ce matin, parce qu'on a un peu l'impression que
00:45:32 toutes ces histoires sont en train de devenir
00:45:34 une habitude. Les smicards préfèrent des abonnements
00:45:36 VOD à une alimentation plus saine,
00:45:38 c'était dans la Marseillaise ce matin
00:45:40 qui reprenait des propos que le président
00:45:42 aurait tenus
00:45:44 il y a quelques jours à des responsables
00:45:46 syndicaux.
00:45:48 L'Elysée a contesté
00:45:50 ces propos, et même chose, tout à l'heure, Emmanuel Macron
00:45:52 s'en est pris une nouvelle fois
00:45:54 aux journalistes. Regardez.
00:45:56 Je vais dire en méthode,
00:45:58 et déontologiquement, c'est honteux,
00:46:00 je n'ai jamais prononcé une phrase comme ça,
00:46:02 je n'ai jamais eu une formule comme celle-ci.
00:46:04 Mais vous imaginez la déontologie
00:46:06 de vos confrères, qui auraient réussi
00:46:08 à mettre en une de presse
00:46:10 une phrase que quelqu'un a dit
00:46:12 que j'aurais dit. Je veux dire, c'est la fin du journalisme
00:46:14 si on fait ça. Donc il faut aussi que collectivement
00:46:16 vous réagissiez. Moi, je fais, depuis ce matin,
00:46:18 je fais du homme tout le temps.
00:46:20 J'ai fait deux heures et demie de débat devant les caméras.
00:46:22 Je vous réponds dès que vous m'interrogez.
00:46:24 Il faut arrêter les conneries
00:46:26 maintenant de me faire dire des choses, derrière les portes,
00:46:28 parce que quelqu'un a dit ceci, il nous a dit ça,
00:46:30 en me mettant des guillemets. Les guillemets,
00:46:32 vous pouvez les mettre sur toutes les phrases que je prononce devant la caméra.
00:46:34 J'ai parfois eu des phrases qui ont pu bousculer,
00:46:36 je les ai toujours assumées. Mais les phrases que d'autres
00:46:38 me rapportent, non.
00:46:40 Raphaël Saint-Ville, on va bientôt avoir Emmanuel Macron
00:46:42 donner des cours dans les écoles du journalisme,
00:46:44 parce que là, c'est un peu ce qu'il est en train de faire
00:46:46 en répondant à cette polémique.
00:46:48 C'est vrai que c'est compliqué,
00:46:50 parce que
00:46:52 vous le voyez,
00:46:54 en moins de 24 heures,
00:46:56 on a eu déjà deux démentis.
00:46:58 Démenti sous les mandataires,
00:47:00 démenti sur cette citation
00:47:02 mise à la une de La Marseillaise.
00:47:04 Ça ressemble quand même beaucoup
00:47:06 à Dieu et Emmanuel Macron.
00:47:08 On le connaît, il a des
00:47:10 saillies tranchantes, qui sont parfois
00:47:12 d'ailleurs dérangeantes, mais qui disent
00:47:14 une certaine réalité pour autant.
00:47:16 Mais on sent que
00:47:18 pour le président, cette phrase,
00:47:20 elle est aussi
00:47:22 explosive que les sans-dents
00:47:24 de François Hollande, voilà, quelques temps.
00:47:26 Il ne peut pas rajouter
00:47:28 de l'huile sur le feu avec ce genre
00:47:30 de sortie, et pourtant, ça lui ressemble
00:47:32 étonnamment. – Alors après, ce serait des propos
00:47:34 rapportés. – Oui. – Donc c'est peut-être aussi
00:47:36 le souci.
00:47:38 Jean-Baptiste Souffron. – Non, mais précisément,
00:47:40 tout le débat est là, c'est qu'on se retrouve
00:47:42 à discuter de savoir
00:47:44 ce qu'il a dit, pas dit. C'est-à-dire qu'un chef
00:47:46 d'État dont la parole est inaudible,
00:47:48 parce qu'on ne sait pas ce qu'il dit ou ce qu'il ne dit pas,
00:47:50 c'est un véritable problème
00:47:52 sur cette histoire de la Marseillaise. C'est quelque chose qui est
00:47:54 repris par le journal de la Marseillaise,
00:47:56 qui en fait, réutilise
00:47:58 un communiqué de presse d'un syndicat
00:48:00 agricole qui date du 19,
00:48:02 et qui se fait confirmer
00:48:04 la phrase par un des participants
00:48:06 à la réunion avec Emmanuel Macron.
00:48:08 Là-dessus, l'Élysée dément, la Marseillaise
00:48:10 maintient en disant "non, non, non,
00:48:12 ça a bien été prononcé", puis ensuite
00:48:14 l'AFP contacte un autre participant
00:48:16 qui dit "il n'a pas tout à fait dit ça".
00:48:18 Voilà où on en est.
00:48:20 Est-ce que vraiment,
00:48:22 on peut se permettre de perdre du temps
00:48:24 comme ça ? Ce n'est pas normal
00:48:26 qu'un président nous mette dans des situations de ce type.
00:48:28 On ne devrait même pas se dire
00:48:30 qu'il ait pu la prononcer. Or, le souci,
00:48:32 c'est qu'il a déjà prononcé
00:48:34 plusieurs fois des phrases qui ressemblent à ça,
00:48:36 si vous voulez. Il a eu l'occasion
00:48:38 de dire "traverser la route pour trouver..."
00:48:40 etc.
00:48:42 - Auxquelles il a émis des regrets, d'ailleurs.
00:48:44 - Exactement. Et donc là, on se retrouve...
00:48:46 - Et qu'il avait assumé, pour le coup.
00:48:48 - C'était devant tout le monde.
00:48:50 - Là, il n'y a pas le choix.
00:48:52 - François Arnault, on ne sait pas si
00:48:54 Emmanuel Macron a bien prononcé cette phrase,
00:48:56 toujours est-il qu'elle vous fait sourire.
00:48:58 - Oui, parce que,
00:49:00 franchement, encore une fois,
00:49:02 c'est faire de la diversion.
00:49:04 Je veux dire,
00:49:06 ça ne nous intéresse pas.
00:49:08 Ce n'est pas le sujet.
00:49:10 On rigole,
00:49:12 on rigole jaune.
00:49:14 On en a gros sur la patate.
00:49:16 Ce n'est pas ça qu'on attendait de cette journée.
00:49:18 Pas du tout. - Marcel Turbot ?
00:49:20 - Complètement d'accord.
00:49:22 On fait de l'enfumage, un petit peu,
00:49:24 depuis trois semaines.
00:49:26 Les solutions, elles existent,
00:49:28 elles sont prêtes.
00:49:30 Il faut un courage politique
00:49:32 pour nous sortir de là.
00:49:34 - On l'évoquait tout à l'heure,
00:49:36 sur ce plateau, Emmanuel Macron
00:49:38 a aussi profité de cette journée
00:49:40 au sein de l'agriculture pour faire de la politique
00:49:42 et pour s'en prendre,
00:49:44 notamment au Rassemblement National.
00:49:46 Les agriculteurs français méritent mieux
00:49:48 que de la mauvaise politique.
00:49:50 Ce sont ses mots. Je vous propose de l'écouter.
00:49:52 - Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique.
00:49:56 C'est de servir le Rassemblement National,
00:49:58 de faire demain, voire près demain,
00:50:00 une haie d'honneur pour les dirigeants du Front National.
00:50:02 - On l'a entendu. - Mais bien sûr !
00:50:04 Et de mener une campagne politique.
00:50:06 L'agriculture française,
00:50:08 elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
00:50:10 Et elle mérite mieux que leur projet de décroissance
00:50:12 et de bêtise, qui consiste
00:50:14 à expliquer aux gens que la solution
00:50:16 ce serait de sortir de l'Europe.
00:50:18 Le Rassemblement National, c'est le parti du Frexit,
00:50:20 de la sortie de l'euro. Maintenant, c'est les transformistes du Frexit.
00:50:22 Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe,
00:50:24 il n'y a pas d'agriculture.
00:50:26 C'est ça, la réalité. - Je croyais avoir mal entendu
00:50:28 la première fois que je l'ai écouté. Vous avez remarqué, il a bien dit
00:50:30 "Front National" à un moment donné, Raphaël Saville.
00:50:32 Mais a priori, il a l'habitude
00:50:34 de le faire, il le fait exprès.
00:50:36 - Oui, possiblement.
00:50:38 Mais en fait, ce qui est marrant,
00:50:40 c'est que le même Emmanuel Macron, qui fait des leçons
00:50:42 de déontologie,
00:50:44 trahit très largement
00:50:46 ce qui est devenu aujourd'hui le projet du Front National.
00:50:48 Parce qu'il ne parle plus du tout de Frexit.
00:50:50 En revanche, lorsqu'il dit que le projet du Front National
00:50:52 c'est la décroissance, on pourrait lui rétorquer
00:50:54 qu'aujourd'hui, le projet de l'Europe, c'est la décroissance.
00:50:56 Le Green Deal, c'est la décroissance.
00:50:58 En dépit de tous
00:51:00 les accords
00:51:02 de libre-échange
00:51:04 qu'il peut y avoir à travers le monde,
00:51:06 le projet tel qu'il est conçu aujourd'hui
00:51:08 au sein de la Commission,
00:51:10 c'est très exactement la décroissance.
00:51:12 Et tous les agriculteurs qui sont autour de cette table
00:51:14 et que vous pouvez rencontrer
00:51:16 dans les exploitations,
00:51:18 vous le confirmeront. C'est ça qui est
00:51:20 étonnant dans le discours du chef de l'État
00:51:22 pour s'en prendre au Front National
00:51:24 ou au Rassemblement National, où de manière
00:51:26 très légitime, on peut confronter
00:51:28 des projets, mais sur des choses qui sont réelles
00:51:30 et qui ne sont pas fantasmées, comme le président le fait.
00:51:32 Je note qu'en l'espace d'une semaine,
00:51:34 c'est la deuxième fois
00:51:36 qu'il cible directement le Rassemblement National.
00:51:38 A l'occasion de la panthéonisation
00:51:40 de Malouchian,
00:51:42 où il demande au Rassemblement National
00:51:44 un peu de décence pour ne pas être présent.
00:51:46 Et aujourd'hui,
00:51:48 le Salon de l'agriculture.
00:51:50 Il l'a fait deux fois aujourd'hui.
00:51:52 Alors même qu'il y a quelques mois, vous vous souvenez,
00:51:54 il avait dit un peu en reproche à sa première ministre,
00:51:56 Elisabeth Borne, d'arrêter de
00:51:58 diaboliser le Rassemblement National,
00:52:00 qu'il allait le considérer dans l'arc...
00:52:02 Enfin, il n'a pas dit l'arc républicain,
00:52:04 il fallait discuter avec les oppositions
00:52:06 pour dire ensuite que
00:52:08 le Rassemblement National, comme l'ultra-gauche,
00:52:10 n'était pas dans l'arc républicain.
00:52:12 Mais ce que vous dites, c'était avant
00:52:14 l'épisode autour de la loi immigration.
00:52:16 C'est pour ça qu'il avait dit ça
00:52:18 à Mme Borne.
00:52:20 Mais je crois qu'en réalité,
00:52:22 ça peut avoir un effet contre-productif.
00:52:24 Le fait de cibler comme ça,
00:52:26 de jeter encore une fois
00:52:28 en pâture un parti politique,
00:52:30 on en pense ce qu'on voudra,
00:52:32 qui a été légitimement et démocratiquement élu
00:52:34 par les Français,
00:52:36 qui a fait 43% du second tour des présidentielles,
00:52:38 encore une fois, on peut être d'accord ou pas,
00:52:40 on ne peut pas traiter
00:52:42 les représentants de 13 millions
00:52:44 de Français de cette façon-là.
00:52:46 Pas plus que l'on doit traiter,
00:52:48 parce qu'en l'occurrence, il visait essentiellement
00:52:50 la coordination rurale,
00:52:52 de leur prêter des intentions,
00:52:54 un projet politique
00:52:56 comme épousant celui du Rassemblement national.
00:52:58 Alors qu'en fait,
00:53:00 dans ce qu'il semblerait apparaître,
00:53:02 c'est que le Rassemblement national,
00:53:04 probablement de manière assez judicieuse,
00:53:06 reprend des éléments de langage
00:53:08 de la coordination rurale
00:53:10 pour habiller son discours
00:53:12 et son programme
00:53:14 en matière agricole.
00:53:16 Marine Le Pen lui a répondu,
00:53:18 notamment sur la question du Frexit.
00:53:20 Regardez la réponse de Marine Le Pen.
00:53:22 Il y a encore des gens qui croient
00:53:24 à ce grossier mensonge
00:53:26 questionne Marine Le Pen.
00:53:28 Jean-Baptiste Souffrand.
00:53:30 Oui, mais voilà.
00:53:32 C'est-à-dire que maintenant,
00:53:34 on en est...
00:53:36 Je vous dis, on a un problème
00:53:38 de parole du chef de l'État.
00:53:40 À partir du moment où on comprend ce qu'il dit,
00:53:42 c'est typique là, qu'est-ce qu'il entend,
00:53:44 qu'est-ce qu'il veut dire,
00:53:46 quand il dit qu'en réalité le salon de l'agriculture
00:53:48 est instrumentalisé
00:53:50 au service du Rassemblement national
00:53:52 contre lui ?
00:53:54 Ça veut dire quoi ?
00:53:56 Ça veut dire que les agriculteurs ne sont pas capables
00:53:58 de penser par eux-mêmes, d'avoir des problèmes
00:54:00 qu'ils expriment, parce que quand ils expriment leurs problèmes,
00:54:02 il leur répond que ce ne sont pas des problèmes
00:54:04 et qu'il faut arrêter de dire que l'agriculture se casse la figure.
00:54:06 Oui, c'est ce qu'il n'a pas arrêté de répéter.
00:54:08 Le sujet, c'est l'Europe aussi.
00:54:10 Oui, mais qu'est-ce que ça veut dire
00:54:12 quand il parle comme ça du Rassemblement national
00:54:14 alors que personne ne lui pose la question ?
00:54:16 Il n'est pas face à quelqu'un qui dit
00:54:18 "Que pensez-vous des solutions proposées par le Rassemblement national ?"
00:54:20 Ce n'est pas ça, vous voyez.
00:54:22 S'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
00:54:24 C'est ce qu'il a également répété à ce moment-là
00:54:26 François Arnault.
00:54:28 Oui, alors moi je pourrais aussi répondre
00:54:30 qu'un pays sans agriculture, sans agriculteur
00:54:32 se meurt.
00:54:34 Donc, il faut
00:54:36 qu'ils prennent conscience qu'on peut en prendre
00:54:38 le chemin en France.
00:54:40 L'agriculture, elle existait avant l'Europe.
00:54:42 On est bien d'accord. Avant la construction européenne.
00:54:44 Tout à fait. Alors pour parler Europe,
00:54:46 parce qu'en fait c'est aussi ça
00:54:48 notre problème. Il y a les sur-transposition
00:54:50 franco-française, il y a tout ce qu'on discute
00:54:52 depuis tout à l'heure. Mais
00:54:54 il y a beaucoup de décisions qui se prennent
00:54:56 évidemment en Europe.
00:54:58 Et là,
00:55:00 quand vous parlez du Green Deal,
00:55:02 ça fait quand même un mois où on dit
00:55:04 "Stop, arrêt,
00:55:06 au moins stop, pose sur le Green Deal."
00:55:08 Parce qu'on sait qu'il nous pose,
00:55:10 il nous emmène tout droit vers une décroissance.
00:55:12 Il nous emmène tout droit vers une décroissance.
00:55:14 Revendiquer, revendiquer.
00:55:16 Revendiquer, revendiquer.
00:55:18 Et en plus, sans mesurer,
00:55:20 c'est quand même assez délirant.
00:55:22 On voit bien que les idéologies encore
00:55:24 à Bruxelles, parce que
00:55:26 on pond ça, on se tracasse pas
00:55:28 des conséquences
00:55:30 économiques, environnementales,
00:55:32 sociales, un petit peu.
00:55:34 Mais rien de concret.
00:55:36 Et puis après dire "Bon, on a pondu ça,
00:55:38 ah oui,
00:55:40 donc non, c'est stop, stop au Green Deal."
00:55:42 Parce qu'en fait,
00:55:44 derrière tout ça, ça met aussi notre
00:55:46 souveraineté alimentaire en péril.
00:55:48 - Marcel Turbot.
00:55:50 - Non, stop au Green Deal,
00:55:52 c'est le problème, c'est qu'aujourd'hui,
00:55:54 il n'y a pas de vision.
00:55:56 On va supprimer,
00:55:58 on a supprimé les filières
00:56:00 pas chères, on va dire,
00:56:02 françaises, vis-à-vis
00:56:04 de, par rapport à l'Ukraine,
00:56:06 et demain, avec le Green Deal, on va supprimer la filière
00:56:08 pétrave, on va supprimer la filière
00:56:10 pomme, on va supprimer la filière endive,
00:56:12 et on va dire après
00:56:14 "Ah, mais l'Ukraine est là."
00:56:16 Et aujourd'hui, il y a un...
00:56:18 OK, nous, on est prêts à cuire l'Ukraine,
00:56:20 mais avec des règles. L'Ukraine n'est pas là
00:56:22 pour remplacer tout ce qu'on veut faire.
00:56:24 Et il y a un sujet.
00:56:26 - C'est pour ça que, quand tout à l'heure vous disiez
00:56:28 "C'est possible,
00:56:30 il suffit d'un peu de courage", vous avez dit.
00:56:32 Mais est-ce qu'on a toujours le pouvoir
00:56:34 de changer les choses ?
00:56:36 Est-ce que la France a toujours sa souveraineté ?
00:56:38 - Le président doit nous montrer
00:56:40 qu'il a le courage.
00:56:42 - Le pouvoir, c'est une chose,
00:56:44 le pouvoir, c'est une autre.
00:56:46 - Vous me posez la question.
00:56:48 Vous savez très bien qu'aujourd'hui,
00:56:50 les décisions ne se prennent plus forcément à Paris.
00:56:52 Vous le savez. Tout le monde le sait
00:56:54 aujourd'hui qu'elles se prennent à Bruxelles.
00:56:56 - Mais la France était
00:56:58 un pays
00:57:00 qui a instauré, qui a
00:57:02 mis un flux. Donc la France
00:57:04 doit être le moteur
00:57:06 d'une future réforme de la PAC.
00:57:08 - Effectivement,
00:57:10 pour revenir à ce que dit Georges,
00:57:12 ça c'était avant. Est-ce que finalement,
00:57:14 toutes ces questions-là, Emmanuel Macron, a-t-il vraiment
00:57:16 le pouvoir entre les mains
00:57:18 pour changer ces choses-là, Raphaël Stainville ?
00:57:20 - C'est une vraie problématique.
00:57:22 D'ailleurs, on s'aperçoit qu'il y a
00:57:24 un discours porté
00:57:26 par le parti présidentiel Renaissance
00:57:28 à Paris, qui est très largement différent
00:57:30 et qui diffère parfois du tout au tout
00:57:32 à Bruxelles,
00:57:34 entre Pascal Canfin,
00:57:36 qui finalement encourage
00:57:38 le Green Deal, et
00:57:40 le président qui fait mine de vouloir
00:57:42 obtenir des moratoires
00:57:44 sur un certain nombre
00:57:46 de projets portés par l'Europe.
00:57:48 On voit qu'il y a un grand écart permanent,
00:57:50 un en même temps qui est incompréhensible.
00:57:52 Donc ça, c'est
00:57:54 en partie parce qu'effectivement,
00:57:56 on a délégué l'immense
00:57:58 majorité de notre politique agricole
00:58:00 à Bruxelles, et qu'aujourd'hui, pour pouvoir
00:58:02 reprendre les rênes au moment où on parle
00:58:04 de souveraineté alimentaire,
00:58:06 c'est malheureusement
00:58:08 très compliqué de faire
00:58:10 machine arrière.
00:58:12 - Virginie Benz, vous semblez... - Moi, je ne partage pas
00:58:14 totalement cet avis, puisque
00:58:16 la crise agricole, elle n'est pas
00:58:18 partie de France, elle est d'abord partie
00:58:20 d'Allemagne, ensuite la France,
00:58:22 la Belgique, donc tout le monde agricole
00:58:24 européen a les mêmes
00:58:26 difficultés et cherche les mêmes solutions.
00:58:28 En France,
00:58:30 on a les lois Egalim, 1, 2, 3,
00:58:32 elles ont le mérite d'exister,
00:58:34 elles pourraient être encore
00:58:36 renforcées grâce à la loi Egalim 4,
00:58:38 grâce au
00:58:40 contrôle renforcé de la DGCCRF
00:58:42 qui vont avoir lieu, qui ont déjà
00:58:44 commencé, qui vont continuer à avoir lieu sur
00:58:46 les prochaines semaines, et
00:58:48 ce qui me semble, c'est que
00:58:50 finalement,
00:58:52 nos lois Egalim pourraient être
00:58:54 portées au niveau européen
00:58:56 et avoir l'équivalent
00:58:58 des lois Egalim françaises
00:59:00 au niveau européen
00:59:02 avec, de
00:59:04 toute façon, le monde agricole dans
00:59:06 ces différents pays qui recherchent la même chose,
00:59:08 qui rencontrent les mêmes difficultés
00:59:10 et finalement qui est solidaire entre eux.
00:59:12 Donc non, moi il me semble que
00:59:14 la France,
00:59:16 en tout cas, je ne sais pas si ça sera
00:59:18 ce gouvernement ou un autre,
00:59:20 ce président ou un autre, mais en tout cas la France
00:59:22 a la possibilité
00:59:24 à Bruxelles de faire
00:59:26 entendre sa voix et de faire
00:59:28 en sorte que ce soit
00:59:30 notre réglementation qui est bonne,
00:59:32 les lois Egalim 1, 2 et 3.
00:59:34 - Elle marche tellement bien qu'on parle déjà de la 4ème,
00:59:36 la 1ère loi c'est quand même 2018.
00:59:38 - La 4ème loi ne vient pas
00:59:40 changer, la 1ère, la 2ème
00:59:42 et la 3ème.
00:59:44 - En permanence, la compléter parce qu'en fait
00:59:46 on n'arrive pas à faire appliquer
00:59:48 les premières. - Non, c'est pas parce qu'on n'arrive pas
00:59:50 à faire appliquer les premières, c'est parce qu'on
00:59:52 étend aux produits alimentaires, aux produits
00:59:54 non alimentaires, aux produits agricoles
00:59:56 et au contraire on donne les pouvoirs
00:59:58 de plus en plus importants,
01:00:00 notamment à la DGCCRF, aux médiateurs,
01:00:02 aux médiateurs des négociations
01:00:04 commerciales, Thierry Dahan.
01:00:06 Il y a beaucoup de choses sur le plan juridique
01:00:08 qui existent et qu'on devrait
01:00:10 pouvoir porter au niveau
01:00:12 européen. - Jean Sueneg.
01:00:14 - Le président de la République, malgré toute sa bonne volonté,
01:00:16 va se retrouver dans une situation
01:00:18 schizophrénique. Schizophrénique.
01:00:20 Entre le fait de dire en France,
01:00:22 il l'a rappelé encore cet
01:00:24 après-midi, il faut
01:00:26 produire. Et quand vous
01:00:28 entendez en Europe
01:00:30 un Pascal Canfin, qui je le rappelle
01:00:32 a rejoint la Macronie,
01:00:34 donc il parle aussi au nom du parti
01:00:36 du président, qui n'est pas
01:00:38 pour la production, donc il est
01:00:40 dans une situation quasiment
01:00:42 insoluble. On a une
01:00:44 Europe avec le Green Deal qui veut
01:00:46 effectivement de la décroissance,
01:00:48 moins de production, au nom d'une certaine
01:00:50 idéologie, je dirais
01:00:52 d'ultra-gauche écologique,
01:00:54 entre autres, et
01:00:56 notre pays qui lui aspire
01:00:58 à continuer à être une puissance agricole
01:01:00 pour notre bien-être,
01:01:02 notre bonne alimentation, notre
01:01:04 art de vivre, notre pays, en gros,
01:01:06 eh bien il y a là, effectivement,
01:01:08 une confrontation d'intérêts.
01:01:10 Et il faudra bien choisir. Et je pense
01:01:12 que pour le président de la République, ça doit être
01:01:14 un déchirement intérieur. - Je pense qu'il a choisi.
01:01:16 - Un déchirement intérieur, parce qu'il a dit,
01:01:18 si je ne me trompe pas, il faudrait le réécouter,
01:01:20 j'assume de parler de production.
01:01:22 Mais comment peut-on dire
01:01:24 j'assume de parler de production, c'est de vrai ?
01:01:26 Naturellement, on doit dire
01:01:28 je produis, et non pas j'ai la production
01:01:30 honteuse, quelque part.
01:01:32 C'est ça que je dis d'isquisophrénie
01:01:34 à ce niveau-là. - Deuxième pic
01:01:36 d'Emmanuel Macron envoyé au Rassemblement National,
01:01:38 troisième, puisque vous
01:01:40 faisiez allusion à ce qui s'était passé
01:01:42 il y a quelques jours également, lors des hommages
01:01:44 à Missak Manouchan.
01:01:46 Deuxième pic, donc aujourd'hui, le Rassemblement
01:01:48 National est un projet d'appauvrissement
01:01:50 du pays. Écoutez.
01:01:52 - Je refuse
01:01:54 d'avoir une politisation de ces débats,
01:01:56 et au fond, de profiter de la détresse
01:01:58 ou de la colère pour essayer
01:02:00 de revenir par la fenêtre, et de
01:02:02 porter un projet qui est un projet
01:02:04 d'appauvrissement du pays. Parce que qu'est-ce qu'ils
01:02:06 leur disent ? Ils leur disent "bah, allez, on va se débarrasser
01:02:08 des normes, ça va bien se passer, vous allez voir.
01:02:10 Tout ce qu'on vous raconte
01:02:12 sur l'environnement, putain, on laisse tomber.
01:02:14 C'est de la folie de faire ça, c'est de la folie.
01:02:16 Et puis les mêmes, ils leur disent, vous savez,
01:02:18 "on va arrêter avec l'Europe, c'est trop compliqué,
01:02:20 on va vous protéger, dans une démagogie complète,
01:02:22 on va fermer les frontières,
01:02:24 quand ça vous arrange pas." Mais ils oublient de leur dire
01:02:26 que par ailleurs, la ferme française,
01:02:28 elle ne marche pas s'il n'y a pas l'Europe.
01:02:30 - Allez, je vous laisse réagir dans un instant,
01:02:32 juste après, le point sur l'actualité avec Elisa
01:02:34 Lukaski.
01:02:36 - Les touristes pourront à nouveau visiter
01:02:44 la Tour Eiffel, fin de la grève des salariés
01:02:46 qui contestait le modèle économique
01:02:48 du site et s'inquiétait également de sa dégradation.
01:02:50 Le personnel a obtenu d'être associé
01:02:52 dès la semaine prochaine à un dialogue
01:02:54 direct avec la mairie de Paris, portant sur
01:02:56 le modèle économique général de la Tour
01:02:58 et a donc voté la fin de la grève,
01:03:00 une grève qui durait depuis lundi dernier.
01:03:02 A l'international,
01:03:04 le corps d'Alexei Navani a été
01:03:06 remis à sa mère, la dépouille de l'opposant
01:03:08 russe que ses proches réclamaient
01:03:10 depuis sa mort en prison le 16 février
01:03:12 a enfin été remise à sa famille,
01:03:14 indication de la porte-parole
01:03:16 de l'opposant russe qui a ajouté ne pas savoir
01:03:18 dans quelles conditions ces funérailles
01:03:20 seraient autorisées.
01:03:22 Et puis, Ursula von der Leyen
01:03:24 s'est rendue en Ukraine, la présidente
01:03:26 de la Commission européenne qui
01:03:28 était dans la capitale, Kiev,
01:03:30 le jour du deuxième anniversaire
01:03:32 de l'invasion russe en Ukraine.
01:03:34 Elle y a déposé une gerbe en compagnie
01:03:36 de Volodymyr Zelensky,
01:03:38 le président ukrainien qui s'est exprimé
01:03:40 et qui reste optimiste quant à la victoire
01:03:42 de son pays. On l'écoute.
01:03:44 Tous les assassins russes,
01:03:46 à commencer par Poutine,
01:03:48 devront répondre de leurs actes.
01:03:50 Nous veillerons à ce que justice
01:03:52 soit rendue à l'Ukraine.
01:03:54 Et grâce à notre combat,
01:03:56 le monde sera définitivement convaincu
01:03:58 qu'il n'y a pas plus fort que les personnes
01:04:00 qui croient en elles-mêmes.
01:04:02 Merci beaucoup Elisa.
01:04:04 Bonne soirée à vous.
01:04:06 Le rassemblement de la Commission européenne
01:04:08 est en cours.
01:04:10 On vous attend à la prochaine.
01:04:12 Bonne soirée à vous.
01:04:14 Le rassemblement national
01:04:16 est un projet d'appauvrissement
01:04:18 du pays. On a entendu Emmanuel Macron
01:04:20 juste avant le journal
01:04:22 d'Elisa. Deuxième pic,
01:04:24 c'était peu de temps avant son départ
01:04:26 du salon.
01:04:28 Jean-Baptiste Souffron,
01:04:30 encore une pic. Envoyez encore
01:04:32 de la politique faite finalement dans les allées
01:04:34 de ce salon.
01:04:36 Et encore une fois, ce n'est pas ce qu'on attendait aujourd'hui du président Barreto.
01:04:38 Et encore une fois, on n'a pas un président
01:04:40 qui est crédible et compréhensible,
01:04:42 puisque dans la même intervention, il reparle
01:04:44 des normes. Alors cette fois-ci, c'est pour dire que
01:04:46 si les normes en fait, il faut les maintenir.
01:04:48 Alors on s'y perd. Est-ce que les normes,
01:04:50 on les amoindrit ? Est-ce qu'on en supprime ?
01:04:52 Ou est-ce que finalement on les maintient ?
01:04:54 Parce que c'est grâce aux normes qu'on développe une agriculture
01:04:56 de compétitivité.
01:04:58 On s'y perd totalement.
01:05:00 Et j'ai envie de vous dire, il y a un moment aussi,
01:05:02 on juge un arbre à ses fruits.
01:05:04 Et quand depuis des années, vous avez une politique
01:05:06 qui aboutit à une crise agricole,
01:05:08 c'est justement cette politique aussi peut-être
01:05:10 qu'il convient de remettre en cause
01:05:12 ou en tout cas les racines de cette politique.
01:05:14 Est-ce que vraiment,
01:05:16 on a tort de poser la question ?
01:05:18 C'est un peu compliqué de parler de souveraineté
01:05:20 en écartant d'emblée par exemple
01:05:22 la possibilité de pouvoir se retirer
01:05:24 partiellement ou totalement de certains accords.
01:05:26 Un traité, vous savez, ça n'est
01:05:28 grosso modo qu'un contrat
01:05:30 entre des États. Et si on veut
01:05:32 l'échanger, on peut. Et si on ne veut pas l'échanger,
01:05:34 et si on se rend compte a posteriori
01:05:36 qu'ils ne sont peut-être pas tout à fait
01:05:38 à notre avantage, on peut
01:05:40 aussi imaginer s'en retirer. Ça ne veut pas dire
01:05:42 qu'il faut le faire, mais écarté comme ça,
01:05:44 d'un revers de main, comme si c'était
01:05:46 quelque chose d'absolument impensable.
01:05:48 D'ailleurs, il était mal à l'aise quand il est intervenu
01:05:50 dans le Salon d'agriculture
01:05:52 sur le CETA, l'accord avec le Canada.
01:05:54 Mais voilà,
01:05:56 soit les choses sont sur la table,
01:05:58 soit en fait on ne raisonne que sur des
01:06:00 petits bouts, sur des petits problèmes.
01:06:02 Je vous le disais, on n'aborde pas le problème du foncier.
01:06:04 Alors on va parler
01:06:06 de prix plancher, ou probablement de pseudo-prix plancher
01:06:08 parce qu'en plus la FNSE a déjà fait savoir
01:06:10 que de toute façon ils sont contre.
01:06:12 Et on
01:06:14 improvise comme ça des solutions.
01:06:16 Mais on ne peut pas fonctionner comme ça.
01:06:18 Et surtout, on ne peut pas se dire
01:06:20 que la politique actuelle telle
01:06:22 qu'elle est menée, la crise actuelle
01:06:24 est forcément la conséquence de cette politique.
01:06:26 Donc on ne peut pas l'écarter, pas d'un revers de main.
01:06:28 - François Arnoux ?
01:06:30 - Oui, alors par exemple quand on parle de prix plancher,
01:06:32 c'est complètement
01:06:34 ubuesque de penser qu'on va pouvoir mettre un prix plancher
01:06:36 et qu'on va mettre toute l'Europe d'accord.
01:06:38 C'est quoi ce truc ?
01:06:40 C'est rejeté
01:06:42 d'emblée de la façon
01:06:44 dont il l'a exprimé. Et puis ça a un peu surpris tout le monde
01:06:46 parce qu'on était un peu
01:06:48 dans son euphorie
01:06:50 à lui, ce jour
01:06:52 de salon. Et puis je balance
01:06:54 des trucs comme ça.
01:06:56 Moi ce que je retiens c'est quand même un manque de respect.
01:06:58 C'est un manque de respect vis-à-vis de notre profession.
01:07:00 Parce qu'on balance
01:07:02 pas des trucs comme ça, alors qu'il y a tout un travail
01:07:04 qui a été construit avec les uns et avec les autres
01:07:06 depuis maintenant plus d'un mois,
01:07:08 en disant il y a une suite logique,
01:07:10 on a fait preuve de calme, on a fait preuve
01:07:12 de discours,
01:07:14 de volonté de réussir, de proposition.
01:07:16 Et puis là tout d'un coup,
01:07:18 un beau jour, je viens au salon
01:07:20 et puis je balance ça, je balance ça. Non,
01:07:22 il faut être sérieux. - On revient sur le mépris.
01:07:24 - On revient sur le mépris, sur le manque de respect
01:07:26 et on est blessé ce soir. On est vraiment
01:07:28 blessé. Et ça veut dire qu'il a mis
01:07:30 de l'huile sur le feu. Alors effectivement ça a commencé
01:07:32 par ce truc incompréhensible
01:07:34 avec les invitations et là il en remet encore une couche
01:07:36 ce soir. Là je rétro-pédale
01:07:38 et je ne sais plus comment m'en sortir. Il faut faire
01:07:40 un reset de tout ça. Si on veut construire,
01:07:42 on est dans la construction, si on veut
01:07:44 construire après ces épisodes-là
01:07:46 depuis 48 heures, c'est-à-dire maintenant
01:07:48 on fait un reset, on se retrouve la semaine prochaine,
01:07:50 dès lundi
01:07:52 et pendant le salon, où il faut qu'on se
01:07:54 reparle. Il faut reposer les choses
01:07:56 et maintenant il faut repartir sur des
01:07:58 bases qu'on avait construites les uns et les autres
01:08:00 depuis plus d'un mois. Parce que
01:08:02 l'heure est grave, donc c'est pas possible
01:08:04 de dire maintenant on fait du spectacle
01:08:06 de 13 heures au salon, qu'est-ce qu'on en a à faire ?
01:08:08 D'ailleurs tout le monde était parti.
01:08:10 Moi j'ai jamais vu un hall 4
01:08:12 vidé comme ça à 17 heures.
01:08:14 On pouvait pas rentrer.
01:08:16 Donc il y avait personne.
01:08:18 Il s'est fait plaisir pendant 13 heures.
01:08:20 - Georges. - Mais je crois qu'on peut dire
01:08:22 qu'il y aura sans doute un avant et un après le 24 février.
01:08:24 Là on est à la croisée
01:08:26 des chemins. Il y a un plan
01:08:28 d'urgence à mettre en place, c'est évident
01:08:30 et ça ça relève de notre
01:08:32 exécutif, ça relève de l'Assemblée nationale
01:08:34 et du Sénat quand il y aura la loi
01:08:36 agricole qui sera une loi d'urgence
01:08:38 avec tout ce que nous avons encore
01:08:40 comme capacité de modification
01:08:42 les normes, la fiscalité, la transmission
01:08:44 ça ça relève de la politique
01:08:46 intérieure. Et puis il va y avoir un deuxième
01:08:48 temps avec les élections européennes
01:08:50 avec chacun, chaque
01:08:52 parti présentera ses programmes
01:08:54 et il est évident que
01:08:56 l'agriculture va être un enjeu
01:08:58 primordial à l'occasion de
01:09:00 ces élections européennes pour déterminer
01:09:02 peut-être un autre projet que celui
01:09:04 qui est présenté aujourd'hui par Madame von der Leyen
01:09:06 et M. Pascal Canfin.
01:09:08 - Alors il y a tout de même... - Pardon.
01:09:10 C'est pour ça que c'était important que, en fait,
01:09:12 par rapport aux autres pays qui ont démarré
01:09:14 avant nous, qu'on emboîte le pas
01:09:16 parce qu'effectivement il y a un malaise
01:09:18 un malaise profond sur l'Europe.
01:09:20 Alors on nous a parlé du GNR au départ,
01:09:22 ok, mais c'était pas ça le problème. La preuve c'est que
01:09:24 les Allemands sont aussi
01:09:26 bousculés par toutes ces
01:09:28 décisions idéologiques de Bruxelles
01:09:30 comme les autres pays. Donc ça veut dire qu'il y avait un mal-être
01:09:32 que tout le monde...
01:09:34 Oui, un mal-être et puis un ralbole
01:09:36 de cet excès
01:09:38 de non-écoute et de
01:09:40 décroissance agricole à Bruxelles. Donc là
01:09:42 ça s'est exprimé et effectivement
01:09:44 l'échéance du mois de juin devient
01:09:46 importante. Par contre, il y en a
01:09:48 une qui a été loupée, c'est celle de ce
01:09:50 week-end, du début du salon
01:09:52 parce qu'en fait le calendrier était tip-top
01:09:54 c'est-à-dire que pendant le mois de janvier
01:09:56 on est dehors, on exprime notre
01:09:58 ralbole. Il y a trois semaines, un mois
01:10:00 qui séparait la fin,
01:10:02 la levée des manifestations
01:10:04 et puis le salon pour dire "bon ben on bosse
01:10:06 on bosse, on a travaillé
01:10:08 les uns et les autres et puis là on fout tout
01:10:10 en l'air, on fout tout en l'air". Donc maintenant
01:10:12 effectivement, en urgence
01:10:14 il faut vraiment se remettre au travail
01:10:16 pour qu'on soit effectivement
01:10:18 prêt pour les élections européennes
01:10:20 et c'est demain, c'est demain, on est
01:10:22 déjà fin février. Le 9 juin c'est demain.
01:10:24 Il y a eu des moments difficiles tout de même
01:10:26 durant cette journée au
01:10:28 salon, salon qui a ouvert ses portes avec une heure
01:10:30 trente de retard.
01:10:32 Du jamais vu.
01:10:34 Emmanuel Macron a inauguré ce salon sous les
01:10:36 huées et les sifflets, des heures ont même
01:10:38 éclaté en début de journée dans le parc des expositions
01:10:40 entre manifestants et
01:10:42 CRS, des images qu'on aurait préféré
01:10:44 ne pas voir. Huit policiers ont été
01:10:46 blessés, six personnes ont été interpellées. Écoutez
01:10:48 Laurent Nouniez, le préfet de
01:10:50 police de Paris qui s'exprimait tout à l'heure.
01:10:52 Je déplore évidemment la
01:10:54 violence dont ont fait preuve certains
01:10:56 de ces manifestants contre les
01:10:58 policiers et les gendarmes mobiles qui étaient mobilisés
01:11:00 pour les maintenir à distance.
01:11:02 Ce soir, donc je déplore quand même
01:11:04 huit blessés, dont deux un peu
01:11:06 plus sérieusement touchés.
01:11:08 Et nous avons dans ce cadre-là
01:11:10 procédé à six
01:11:12 interpellations, dont trois
01:11:14 pour violence sur personne dépositaire
01:11:16 de l'autorité publique.
01:11:18 Alors évidemment, ce sont
01:11:20 des images qu'on préfère ne pas
01:11:22 voir.
01:11:24 Dans ce salon, je suis pas sûr non plus que c'est violence
01:11:26 et l'image qu'elle renvoie aux Français
01:11:28 serve vraiment la cause
01:11:30 paysanne. François Arnoux ?
01:11:32 Évidemment, on n'aime pas
01:11:34 ça et on l'a prouvé.
01:11:36 Ça fait maintenant un mois, deux
01:11:38 mois qu'on manifeste, on a commencé dès l'automne
01:11:40 d'ailleurs, avec les panneaux, vous savez,
01:11:42 les panneaux des communes où on a renversé
01:11:44 pour montrer qu'on marchait sur la tête.
01:11:46 Violent. Il n'y a pas eu de violence.
01:11:48 Alors effectivement, il y a toujours eu deux ou trois petits
01:11:50 dérapages, mais je veux dire, c'est rien par rapport
01:11:52 à la colère. Et
01:11:54 donc on n'aime pas ces images. Mais vous savez,
01:11:56 moi j'étais en plein cœur du salon.
01:11:58 Comment ? Enfin, on voit
01:12:00 bien que les gens, ils ne sont pas venus là pour casser.
01:12:02 Ils étaient venus là pour exprimer leur détresse.
01:12:04 Sauf que quand vous parlez à un mur, ou en tout cas
01:12:06 qu'il n'y a personne qui vous répond et puis qui
01:12:08 dit non, non, en fin de compte, moi je suis là et puis tout va bien.
01:12:10 Non, ça ne le fait pas. Donc c'est
01:12:12 Monte-Crescendo. C'est Monte-Crescendo.
01:12:14 Alors évidemment, il y avait des croupuscules qui étaient
01:12:16 là pour dire on ne veut pas qu'ils rentrent. Bon, ok,
01:12:18 ça, il ne faut pas le nier. Mais c'était,
01:12:20 voilà, c'est minoritaire. Et encore,
01:12:22 on peut se permettre de les entendre parce que
01:12:24 encore une fois, à quoi
01:12:26 bon venir pour ne pas écouter ? Bon,
01:12:28 bref, on ne veut pas. Donc
01:12:30 on dénonce la violence. C'est évidemment qu'on
01:12:32 ne veut pas de la violence. On veut du dialogue.
01:12:34 Mais du dialogue, pour dialoguer, il faut être deux.
01:12:36 On va regarder le sujet
01:12:38 de Juliette Sadat pour en parler
01:12:40 juste après. Retour sur ses tensions, donc, tout au long
01:12:42 de cette journée,
01:12:44 première journée au Salon de l'Agriculture.
01:12:46 Une arrivée saoulée, huées,
01:12:50 les coups de sifflet, la scène est assourdissante.
01:12:52 Des dizaines de manifestants
01:12:54 parviennent à entrer dans le salon et se
01:12:56 confrontent au cordon de CRS. Plusieurs
01:12:58 personnes ont été interpellées,
01:13:00 du jamais vu porte de Versailles.
01:13:02 [Cris de la foule]
01:13:04 Des agriculteurs en colère,
01:13:06 qui appellent à la démission
01:13:08 d'Emmanuel Macron et
01:13:10 antonnent la marseillaise.
01:13:12 [Cris de la foule]
01:13:14 Une tension qui ne redescend pas,
01:13:16 bousculade et prise à partie,
01:13:18 jusque dans l'enclos
01:13:20 des animaux affolés.
01:13:22 Les organisateurs du salon sont contraints
01:13:24 de retarder l'ouverture aux visiteurs,
01:13:26 qui s'amassent par milliers devant les portes.
01:13:28 Après une accalmie
01:13:30 qui a permis l'ouverture au public,
01:13:32 le chef de l'Etat inaugure le salon
01:13:34 de l'agriculture, 4h30 plus tard
01:13:36 que prévu, toujours sous les huées
01:13:38 des manifestants.
01:13:40 [Cris de la foule]
01:13:42 - Ça commence à chauffer.
01:13:44 - Ça commence à devenir chaud.
01:13:46 - Oui, oui, oui. Les gens commencent
01:13:48 à s'impatienter quand même, sérieusement.
01:13:50 - C'est un peu lamentable.
01:13:52 Mais bon, on a tendu
01:13:54 et dans le calme encore.
01:13:56 - Plus tard, la tension est remontée.
01:13:58 Les affrontements avec les CRS sont repris
01:14:00 par la traditionnelle déambulation du président,
01:14:02 qui poursuit sa visite ponctuée
01:14:04 par les invectives des agriculteurs mécontents.
01:14:06 [Cris de la foule]
01:14:08 - Plusieurs agriculteurs
01:14:10 nous disaient hier que le président serait hué,
01:14:12 mais qu'il n'y aurait pas de débordement.
01:14:14 Marcel Turbot, il y en a eu.
01:14:16 Quand même, on ne va pas le nier.
01:14:18 Il y a eu quelques séquences un peu violentes
01:14:20 ce matin.
01:14:22 - Moi, je trouve que c'est dommage d'avoir les CRS.
01:14:24 On pouvait tous les ans,
01:14:26 et le président vient,
01:14:28 il n'y a pas besoin de CRS.
01:14:30 Le fait de mettre des CRS devant,
01:14:32 tout de suite, les gens sont crispés.
01:14:34 Je n'ai pas compris pourquoi
01:14:36 on était
01:14:38 dans un film de science-fiction.
01:14:40 C'est triste.
01:14:42 - François Arnoux ?
01:14:44 - Après, c'est quand même la protection du président.
01:14:46 - Mais tous les ans,
01:14:48 il était là.
01:14:50 Après, je l'ai croisé à 19h,
01:14:52 il n'y avait pas de CRS.
01:14:54 - Oui, alors après, on ne peut pas
01:14:56 mettre sur le dos des CRS
01:14:58 les violences et les débordements qu'il y a eu.
01:15:00 - Le fait de mettre des CRS devant, ça crée tout de suite une tension.
01:15:02 Les agriculteurs sont
01:15:04 exaspérés.
01:15:06 Il n'y a plus de trésorerie.
01:15:08 C'est normal qu'on voit des CRS.
01:15:10 On a envie de pousser.
01:15:12 - Encore une fois, c'est la colère.
01:15:14 - Bien sûr.
01:15:16 - Après, il y a eu
01:15:18 des policiers blessés.
01:15:20 Il y a eu
01:15:22 des interpellations.
01:15:24 On a une colère propre.
01:15:26 - 8 policiers blessés, quand même.
01:15:28 - Oui, mais c'est le fait.
01:15:30 - Bien sûr.
01:15:32 - C'est tout un déstitut
01:15:34 aussi respectueux
01:15:36 qu'on puisse l'être de la loi et de l'autorité.
01:15:38 Quand vous le poussez à bout,
01:15:40 et quand
01:15:42 il joue sa survie,
01:15:44 la sienne et celle
01:15:46 de sa famille, de son exploitation,
01:15:48 comment blâmer quelqu'un
01:15:50 qui s'énerve, qui perd ?
01:15:52 - C'est quelque chose d'humain.
01:15:54 - Pas violent.
01:15:56 - On donne les violences, bien entendu.
01:15:58 - C'est pas violent.
01:16:00 - Les secours de ma part n'ont pas été placés en garde à vue.
01:16:02 - On peut pas.
01:16:04 - Ça sera des auditions libres.
01:16:06 - La dernière fois, ils ont été placés en garde à vue.
01:16:08 - Il y en a qui ont été placés en garde à vue.
01:16:10 - À ma connaissance, ils n'ont pas été placés en garde à vue.
01:16:12 - Par contre, ça fait suite à une provocation,
01:16:14 à des provocations.
01:16:16 Le soulèvement de la terre,
01:16:18 la façon dont il vient aujourd'hui.
01:16:20 À un moment donné, ça répond à une provocation.
01:16:22 - Ces news au plus proche
01:16:24 de la colère agricole.
01:16:26 Avant de se quitter, j'en profite pour remercier
01:16:28 nos équipes qui étaient présentes ce matin,
01:16:30 l'ouverture du Salon de l'Agriculture,
01:16:32 qui ont passé la journée sur place, au contact
01:16:34 des agriculteurs et qui vont continuer à le faire
01:16:36 durant ces deux semaines de salon.
01:16:38 Mathieu Devese et Jules Bedot ont notamment rencontré
01:16:40 Maëlle, qui est une jeune étudiante en lycée agricole
01:16:42 que je vous propose d'écouter.
01:16:44 - C'est une émotion, parce qu'amener sa propre
01:16:46 vache à Paris à 17 ans, c'est quand même
01:16:48 énorme. Il ne faut pas oublier qu'elles sont
01:16:50 sélectionnées sur 600 vaches
01:16:52 parmi la France. Il n'y en a que 100
01:16:54 qui sont retenues, donc c'est quand même un contexte
01:16:56 qui est énorme et génial pour moi.
01:16:58 Et bien sûr, je suis avec toute mon équipe
01:17:00 du Sud-Ouest ici. C'est un peu une deuxième
01:17:02 famille. On s'entend bien et voilà.
01:17:04 - Je trouvais important de terminer
01:17:06 aussi sur cette touche positive,
01:17:08 parce que le salon, c'est aussi
01:17:10 la fête et on le disait aussi, c'est aussi
01:17:12 la jeunesse qui est le symbole
01:17:14 de cette mobilisation, car vous le savez,
01:17:16 Des Filles est là aussi, redonner de l'attractivité
01:17:18 aux métiers d'agriculteur pour donner
01:17:20 envie aux jeunes. Marcel Turbot,
01:17:22 un dernier mot ? - Non, justement,
01:17:24 la conclusion est parfaite.
01:17:26 C'est une fête, il faut venir
01:17:28 et le meilleur soutien aux agriculteurs, c'est de venir
01:17:30 au salon. Donc, on compte
01:17:32 à tous les Parisiens et tous les Français de venir au salon.
01:17:34 - François Arnault ? - Oui, effectivement.
01:17:36 En fait, on attendait aujourd'hui
01:17:38 et vraiment la journée de demain, parce qu'en fait, on oublie
01:17:40 la journée d'aujourd'hui et demain, on se
01:17:42 retrouve et vous pouvez nous retrouver sur le stand
01:17:44 Intercéréales, par exemple, où on parle
01:17:46 des céréales, on parle de tout ce qu'on fait et il y a
01:17:48 aussi la moissonneuse batteuse, où il y a beaucoup de gens
01:17:50 qui rêvent de monter dans une moissonneuse batteuse
01:17:52 et donc vraiment, venez avec le sourire, on est là
01:17:54 pour vous accueillir. - Vous l'avez compris, on efface
01:17:56 la journée d'aujourd'hui, c'est un peu
01:17:58 ça l'idée. Merci à vous d'avoir été
01:18:00 à mes côtés durant
01:18:02 ce soir info, week-end, François
01:18:04 Arnault, agriculteur, céréalier
01:18:06 en Vendée, Marcel Turbot, agriculteur
01:18:08 et PDG de Turbot Céréales. Merci
01:18:10 à Virginie Bensoussan-Brulet,
01:18:12 qui est avocate, Jean-Baptiste Souffron
01:18:14 et également Raphaël Stainville, journaliste
01:18:16 au JDD et puis merci à Georges Fenech,
01:18:18 ancien magistrat consultant
01:18:20 CNews, habitué de nos plateaux.
01:18:22 C'est la fin de ce soir info, merci à
01:18:24 tous de l'avoir suivi, merci à
01:18:26 Sabrina Slimani et Geoffrey Gonard
01:18:28 qui m'ont aidé à préparer cette émission, merci
01:18:30 aux équipes en régie. Dans un instant, c'est l'édition
01:18:32 de la nuit avec Mickaël Dos Santos. Très bonne nuit
01:18:34 avec nous sur CNews.
01:18:36 [Musique]
01:18:38 [Musique]
01:18:40 [Musique]
01:18:42 [Musique]

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