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  • il y a 2 ans
En deux ans de guerre, les armées ukrainiennes et russes sont passées d’un affrontement mobile à une confrontation presque entièrement figée. C’est ce qu’on appelle un « blocage tactique » : aucun des deux camps n’a suffisamment de soldats, d’armes et de munitions pour prendre le dessus sur son adversaire. Dès lors, les échanges d’artillerie, notamment d'obus de 155 mm de diamètre, s’imposent sur le champs de bataille.

Problème : en janvier 2024, la Russie tirait dix fois plus d'obus que l'Ukraine. En cause, la chute des livraisons occidentales. Car les pays occidentaux peinent désormais à produire fournir suffisamment d’obus. L’armée ukrainienne doit donc trouver des alternatives pour 2024. Une année qui s’annonce être décisive.

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Transcription
00:00 En deux ans de conflit en Ukraine, la guerre est passée de ça à ça.
00:10 Une ligne de front presque figée où aucun des deux camps,
00:20 côté ukrainien ou russe, n'a l'avantage.
00:23 C'est ce qui s'appelle un blocage tactique.
00:29 Dans ce cas, l'arme privilégiée des soldats, c'est celle-ci, l'artillerie.
00:35 C'est des échanges de feu dans le but de diminuer la capacité de
00:41 résistance des fortifications inverses pour faciliter la prise
00:44 et donc la progression territoriale.
00:46 Mais l'armée ukrainienne fait face à un problème d'envergure.
00:50 Alors qu'au printemps 2023, le rapport de puissance de feu était
00:55 seulement de 2 pour 1 contre les Ukrainiens.
00:59 Il est passé à plus de 10 pour 1 en faveur de l'artillerie russe
01:03 à partir de janvier 2024.
01:05 Mais alors, pourquoi l'Ukraine manque-t-elle autant de munitions
01:10 d'artillerie ?
01:11 Pour l'Ukraine, mais aussi pour la Russie et les pays occidentaux,
01:15 2024 s'annonce être une année charnière.
01:28 Depuis le début de la tentative d'invasion totale de l'Ukraine
01:31 par la Russie le 24 février 2022, de nombreux pays occidentaux
01:36 ont fourni une multitude de matériels militaires à l'armée ukrainienne.
01:39 Des lances roquettes anti-chars, aux gilets pare-balles,
01:45 en passant par les blindés de transport d'infanterie.
01:48 Le but était de permettre à l'Ukraine de résister le mieux
01:52 possible à l'offensive, mais surtout de faire le plus mal
01:56 possible à l'enraisseur sans donner des moyens trop
01:59 de trop haut niveau technologique aux Russes qui,
02:03 on le pensait, allaient invalablement finir par le capturer.
02:06 Au fur et à mesure que la guerre s'est rallongée,
02:08 les livraisons d'équipements se sont diversifiées.
02:11 Une fourniture toute particulière s'est imposée comme primordiale
02:16 pour l'armée ukrainienne, l'obus de 155 millimètres de diamètre.
02:23 Cette munition, utilisée par les pays de l'OTAN,
02:26 est réputée de meilleure qualité que celle de 152 millimètres
02:29 utilisée par l'armée russe.
02:31 Et ce qui a permis à l'Ukraine de réellement gagner un avantage,
02:35 notamment en termes de calmité et de précision des feux.
02:37 Ce qui a permis à l'Ukraine, en fait, tout simplement,
02:39 de résister aux offensives de 2022 et de réussir ses propres
02:43 offensives par la suite.
02:44 Cette supériorité technique, combinée avec des frappes dans la
02:48 profondeur réalisées grâce aux missiles occidentaux comme les
02:50 Scalp lancés depuis les airs ou les I-Mars tirés depuis le sol,
02:54 a permis aux stratèges ukrainiens de gêner les Russes dans la
02:58 constitution de nouveaux bataillons.
03:00 Mais ces munitions précises et technologiques s'épuisent
03:17 rapidement et l'Ukraine doit faire face à une diminution de la
03:21 fourniture de ces mêmes armes de la part des pays occidentaux.
03:24 Pour répondre à cette question, il faut d'abord revenir au début
03:31 de l'offensive.
03:32 Le soutien occidental tourne à plein régime.
03:36 Les quantités livrées sont importantes.
03:38 Or, dans une guerre comme celle-ci, dite de haute intensité,
03:46 le nombre de munitions tirées est très important.
03:49 Après avoir écoulé une partie de leur stock d'armes,
04:04 les pays occidentaux doivent donc soit produire de nouveaux
04:07 matériels, soit les prélever directement dans leur arsenal
04:11 actuel, comme c'est le cas pour la France.
04:14 Problème, l'industrie de défense européenne n'est pas taillée pour
04:18 faire face à la dépense en munitions ukrainiennes.
04:20 Depuis la fin de la guerre froide, ce sont des guerres
04:25 asymétriques de faible intensité, nécessitant moins de moyens
04:29 que l'Europe et les États-Unis ont menés.
04:31 Or, relancer cette machine industrielle prend du temps.
04:48 Il n'y a que quelques pays, parfois, qui produisent certains
04:51 éléments pour fabriquer nos canons d'artillerie.
04:53 On a une forge.
04:54 Ça correspond à la fois à une conséquence de la
04:57 désindustrialisation de l'Europe occidentale.
05:01 Mais aussi spécifiquement à l'industrie de défense.
05:04 Mais alors que l'industrie russe, elle, tourne désormais à
05:08 plein régime pour soutenir l'effort de guerre.
05:10 Une autre inconnue attend l'Ukraine en 2024, plus politique.
05:30 Les élections présidentielles américaines de novembre 2024
05:33 pourraient placer Donald Trump à la tête du pays.
05:35 Or, au-delà de quelques déclarations irréalistes,
05:39 Trump n'offre pas les mêmes garanties à l'Ukraine que
05:44 Biden en termes de soutien américain.
05:46 Face à tout cela, l'Ukraine peut compter sur une solide
05:55 industrie de défense nationale.
05:58 Mais comme en Europe, il faut la développer et cela prend du temps.
06:02 Et c'est aussi risqué.
06:18 L'un des désavantages ukrainiens, c'est que les Russes peuvent
06:22 toucher la quasi totalité de leur territoire et donc toute
06:25 la capacité de production en Ukraine.
06:27 Tout ça, ça peut être touché par les Russes d'une manière
06:30 ou d'une autre.
06:30 Pour compenser son manque de munitions d'artillerie,
06:34 l'armée ukrainienne a développé toute une panoplie de drones
06:37 dits FPV, pour First Person View.
06:39 Ces petits engins, peu chers à produire en grande quantité,
06:43 sont pilotables à distance et plongent sur leurs cibles pour
06:47 ensuite exploser.
06:48 L'autre option qui se présente à l'Ukraine est d'améliorer
06:52 la formation de ces soldats.
06:55 Là encore, par des armées occidentales de l'OTAN.
06:58 C'est même la condition pour espérer vaincre la Russie,
07:02 d'après le ministère de la Défense estonien.
07:04 Dans ce rapport public, les militaires estoniens expliquent
07:08 que l'augmentation de la quantité et de la qualité de l'entraînement
07:12 des troupes ukrainiennes, couplées à l'aide militaire
07:14 nécessaire, va augmenter l'héperterusse.
07:17 Cela pousserait le Kremlin à faire le choix d'une mobilisation
07:21 nationale, ce qui pourrait déstabiliser Vladimir Poutine
07:25 et les généraux russes.
07:26 Enfin, en 2024, l'Ukraine pourrait recevoir et faire voler
07:31 ses premiers avions de combat modernes, comme par exemple
07:34 les F-16 américains fournis par plusieurs pays.
07:37 Avec le bon entraînement et les bons missiles, les pilotes
07:41 ukrainiens pourraient tenter de reprendre l'avantage sur
07:43 l'armée russe, au moins dans les airs.
07:45 Une supériorité sans laquelle le blocage tactique actuel
07:51 pourrait, à terme, tourner en défaveur de l'Ukraine.
07:55 Donc, changer la dynamique du conflit pourrait être une des
07:58 options que l'Ukraine a pu pousser.
08:03 Et je pense que les alliés occidentaux doivent réaliser
08:05 que, potentiellement, ceci pourrait être le chemin de l'avenir.
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