00:00 La guerre au Proche-Orient et les forces israéliennes qui ont bombardé plusieurs zones de Rafah, ville de la bande de Gaza située au sud à la frontière égyptienne.
00:08 On retrouve notre correspondante Claire Duhamel à Jérusalem. Claire, bonsoir.
00:13 Une intensification des bombardements fait craindre maintenant une incursion terrestre à Rafah.
00:22 Bonsoir. Oui, d'autant que cela a été formulé très clairement comme un objectif par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, notamment hier soir dans une conférence de presse.
00:31 Il a dit que l'armée israélienne irait jusqu'à la victoire totale. Je cite que ses troupes se préparaient à envahir Rafah.
00:39 Il a précisé qu'il y aurait à disposition des civils des couloirs d'évacuation, comme cela a été le cas lors des différentes étapes clés de cette invasion terrestre israélienne.
00:50 Mais voilà, cela paraît impossible vu la situation actuelle, puisque l'armée israélienne contrôle toutes les villes plus au nord de Rafah.
00:59 C'est le dernier bastion palestinien dont elle veut s'emparer. Et au sud, l'Egypte bloque totalement sa frontière aux déplacés palestiniens, refuse tout déplacement massif de population.
01:11 Rafah est donc de facto devenu un cul-de-sac pour la population civile. On estime le nombre de déplacés à entre 1,3 et 1,5 millions de personnes.
01:20 C'est tout simplement cinq fois la population de cette ville en temps normal selon les Nations unies.
01:26 C'est une population épuisée qui a été évacuée à deux multiples reprises et qui survit désormais dans des conditions humanitaires particulièrement catastrophiques.
01:35 Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a parlé de conséquences régionales incalculables en cas d'invasion terrestre de Rafah dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
01:45 Claire, dans ce contexte, une délégation du Hamas est arrivée au CAIR pour des négociations de cesser le feu, de nouvelles négociations donc avec l'Egypte et le Qatar.
01:57 Oui, c'est en tout cas ce que disent des médias qatariens qui disent que Ismail Haniyeh et d'autres hauts responsables du Hamas sont arrivés aujourd'hui au CAIR,
02:05 tout comme une délégation israélienne arrivée un petit peu plus tôt dans la journée.
02:09 Les médiateurs qatariens et égyptiens avaient qualifié la contre-proposition de Trev du Hamas de "raisonnable et réaliste", je cite,
02:19 tandis que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a hier réfuté toute concession dans les négociations,
02:27 puisqu'on le rappelle c'était d'abord l'Israël qui avait proposé une nouvelle trêve au Hamas il y a une dizaine de jours.
02:32 Le mouvement islamiste a mis beaucoup de temps à répondre avant de proposer cette contre-proposition.
02:37 On parlerait selon le Hamas d'une trêve de 135 jours en 5 phases avec la libération progressive de tous les otages israéliens
02:45 et en échange la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens des prisons israéliennes, dont certains condamnés à de la prison à vie.
02:53 Et puis à terme le Hamas demande à Israël le retrait total des troupes israéliennes de Gaza, ce qui n'est pas une option à l'heure actuelle pour l'État hébreu.
03:01 On comprend bien dans ce contexte pourquoi cette contre-proposition du Hamas fracture encore un petit peu plus la société israélienne.
03:08 Une partie de la population veut un accord à tout prix pour libérer les otages, tandis que pour d'autres la libération de prisonniers palestiniens préparerait le terrain à de nouvelles guerres.
03:19 On peut donc s'attendre à ce que les négociations durent plusieurs jours encore.
