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  • 29/01/2024
Lundi 29 janvier 2024, SMART JOB reçoit Emilie Meridjen (avocate en droit du travail) , Didier Pitelet (Président fondateur, Maison HenocH Consulting) , Pauline Martin (Déléguée Régionale Ile de France, Fédération Nationale des Transports Routiers - FNTR) et Xavier Pavie (philosophe et professeur, ESSEC)

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Transcription
00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH et management, débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, gueule de l'emploi, mais la saison 2, on en a déjà parlé sur ce plateau et on accueille celui qui est à l'initiative de cette série de photos.
00:26 On va en parler dans quelques instants, Didier Pitelet, président de la maison Enoch Consulting.
00:31 Le cercle RH, les métiers en suractivité pendant les JO. Les JO c'est le 26 juillet, tout le monde sera sur le pont, en tout cas les touristes,
00:40 puis il y aura des salariés, des policiers et d'autres qui seront là au travail, certains travailleront la nuit. Que dit le droit du travail sur ce sujet ?
00:47 On fera le point avec une avocate et puis une spécialiste du métier des transports. Et puis le livre de Smart Job, l'imagination comme mode de vie,
00:55 livre de Xavier Pavie qui vient régulièrement dans notre émission. C'est un livre passionnant sur la manière dont l'imagination crée l'entreprise et crée de la richesse et de la valeur.
01:05 On en parlera avec lui à la fin de notre émission. Tout de suite, c'est Bien dans Smart Job.
01:22 Bien dans Smart Job avec Didier Pitelet. Bonjour Didier. Bonjour. On est très heureux de vous accueillir. On va parler de votre dernier livre parce que celui-ci,
01:31 il ne faut pas le manquer, pour un leadership spirituel assumé, édition Erol, éloge de l'authenticité. Ça, ça parle au DRH, ça parle au manager.
01:40 C'est un livre, là vraiment, vous êtes allé très très loin. On en parlera et vous reviendrez nous en parler. Mais aujourd'hui, c'est Gueule de l'emploi, saison 2.
01:48 Rappelez-nous le début de l'histoire parce que c'est parti comme ça un peu sur... C'est une aventure formidable qu'on vit depuis trois ans. J'ai rencontré Christophe Duron,
01:58 qui est l'artiste photographe de l'exposition, il y a trois ans, qui a la particularité d'être également chasseur de tête. Il a plusieurs métiers et il est passionné de photos
02:07 depuis toujours puisque c'est un photographe de la scène du rock international. Et un jour, il m'a montré des photos qu'il avait fait avec les agriculteurs de l'île de Ré,
02:15 donc des paysans de l'île de Ré, avec un principe artistique très fort, visage serré, accompagné d'un élément de leur production. Donc imaginez M. Tomate avec sa tomate,
02:26 M. Patate avec sa patate, etc. Et il y avait une force qui se dégageait de ces portraits, une authenticité absolument remarquable que le lendemain matin, je l'ai appelé,
02:36 je lui ai dit "Écoute, moi, je me bats pour l'authenticité dans les entreprises. Est-ce que tu penses que ce que tu as fait avec les paysans de l'île de Ré, on peut le faire en entreprise ?"
02:44 On voit les images d'ailleurs de la saison 2 qui ont été exposées, Place de la Concorde, pendant le carrefour de l'emploi, ce grand bâtiment.
02:52 Et ça, c'est des portraits. Comment vous faites ? Vous choisissez des thématiques aujourd'hui, puisqu'on parlait des paysans ?
02:57 Là, aujourd'hui, c'est l'actualité. Mais vous choisissez l'industrie, vous choisissez le service ?
03:02 Non, tous les secteurs sont les bienvenus dans "Gueule de l'emploi". Donc il faut évidemment avoir des employeurs qui ont envie d'afficher sans baratin, je le précise bien,
03:13 la puissance de leurs collaborateurs, qui ont envie de mettre en avant la diversité de leur métier. Et après, ce sont les exposants eux-mêmes qui choisissent leur modèle d'un jour, leur "Gueule de l'emploi".
03:24 Ce que j'aime beaucoup, c'est que c'est un travail artistique, vous le dites. Il y a quand même un vrai travail de la qualité de la photo, du cadre, de la mise en scène.
03:31 Il y a quelque chose qui est autour de l'authenticité. Et vous qui êtes celui qui avez inventé l'expression "marque employeur", parce que c'est important de le rappeler,
03:39 c'est quoi ? C'est un formidable outil de marque employeur, ça ?
03:42 C'est un extraordinaire outil de marque employeur, parce qu'il faut savoir que cette exposition est une exposition citoyenne, sous le haut patronage du ministère du Travail, et c'est surtout une exposition digitale.
03:53 Le but qu'on a eu au tout début, c'est de montrer aux jeunes l'immense richesse des métiers. Là, on voit des salles d'exposition en ligne. La richesse des métiers de l'économie française.
04:04 Parce que le problème, c'est que la plupart des gens ne connaissent pas les métiers qui existent dans les entreprises. Et par ce biais, via les témoignages, il y a un témoignage, il y a même des vidéos possibles qui permettent aux salariés qui sont photographiés de parler de leur métier, de leur passion.
04:21 Ça leur permet de se rendre compte qu'on peut être heureux dans un job, fier de ce que l'on fait, et que ça contribue à l'épanouissement personnel.
04:29 - Jass Nsie, vous vous rappelez de lui ? - Oui, oui, bien sûr. - Avec sa casquette. - Mais chacun a une histoire hyper forte.
04:34 - Chaque tournage a été un moment d'émotion extraordinaire. Et ce qui est formidable, puisque chez les exposants, c'était aussi bien les DG, les DRH et DRCOM, qui étaient les parrains de cette exposition.
04:47 Tous nous ont dit, vous ne pouvez pas imaginer à quel point on nous a dit merci en interne. La fierté d'être des gens. Et là, on remplit le job quand on a ce type de résultat.
04:56 - Ce qui est intéressant, je parlais de l'authenticité, c'est qu'il y a eu quelques marques, et je pense notamment à des compagnies d'assurance sur les cités, qui ont joué cette carte-là.
05:02 Vous voyez de quelle compagnie, je ne sais pas. Et ils ont mis en avant leurs salariés. Et là, on n'est pas tout à fait quand même sur ce modèle-là.
05:11 C'est-à-dire que la marque ne s'affiche pas. C'est le métier qu'on met en avant. On est bien d'accord ? - C'est déjà l'humain avec un grand H. C'est le métier.
05:17 C'est l'exposant au sens employeur, d'où le lien avec la marque employeur bien évidemment. Mais surtout, ce qui est extraordinaire, quand on voit cette exposition, on a des gens de tout profil.
05:28 De la personne Bac -28, Bac +28, analphabète, autodidacte, diplômé, etc. Et quand on regarde, grâce au talent de Christophe Durand qu'on voit à l'antenne...
05:37 - Une tête de rockeur, d'ailleurs. - Eh bien, c'est qu'ils sont tous beaux. Parce qu'ils ont tous en commun la fierté de ce qu'ils font.
05:44 Et là, c'est ce qui nous émet au plus haut point. Parce qu'on a vraiment rendu hommage à l'humain et à la marque employeur.
05:51 - Juste avant de nous quitter, il nous reste très peu de temps, mais je pense que ça fait vraiment écho à ce que vous nous décrivez de l'exposition et "Gueule de l'emploi" avec ce livre pour un leadership spirituel assumé.
06:00 "Éloge de l'authenticité". Vous voyez, il y a le mot "authenticité". Mon cerveau l'a récupéré. Ça fait totalement écho à ce que vous faites, là.
06:07 - C'est en miroir. Là, on ouvre la saison 3, puisqu'elle aura lieu au mois de novembre, très clairement, et on fait appel aux employeurs vraiment authentiques.
06:15 C'est ceux qui veulent mettre en avant leurs hommes et femmes. - Donc, vous n'avez pas besoin d'aller chercher l'entreprise. C'est elles qui viennent à vous et elles vous contactent, tout simplement ?
06:22 - Aujourd'hui, c'est elles qui viennent à nous, effectivement. - Bonjour. On est un tel. On est un groupe de 25 collaborateurs.
06:28 Il faut passer par les DRH, où ils peuvent librement présenter leur boîte sans le tampon ? - Non, ça passe vraiment par l'entreprise.
06:37 Et on a aussi bien des startups que des multinationales. - Merci, Didier Pitlet. Et je vous donne rendez-vous pour qu'on puisse vraiment creuser ce livre,
06:45 parce que je trouve que c'est un livre très important. C'est le livre d'après. C'est le monde d'après que vous nous décrivez dans la manière et dans l'attitude politique, d'ailleurs,
06:54 puisque vous évoquez ce sujet, mais aussi des DRH, des managers, la manière dont on doit porter une certaine éthique, une manière d'être, finalement.
07:02 C'est ça que nous voulons. - Exactement. - Merci, Didier. - Merci pour votre accueil. - C'est un vrai plaisir. - Merci beaucoup.
07:07 - On tourne une page, le cercle RH, avec ce bruit de marteau-piqueur. Mais finalement, on s'y habitue, Didier. - On s'y habitue. Ça va.
07:12 On parle un peu plus fort. - Voilà. Le cercle RH, c'est tout de suite. Et j'accueille mes invités.
07:18 [Musique]
07:29 - Le cercle RH et le débat de smart job avec un sujet, alors évidemment, qu'on a en ligne de mire. Le 26 juillet, ce sera l'ouverture officielle des JO.
07:38 Tout le monde sera sur le pont, c'est le cas de le dire, sauf ceux qui vont travailler, parce qu'il y aura des milliers de personnes qui vont travailler en restauration,
07:45 dans la police, dans la sécurité, dans les transports. Bref, pendant que certains vont s'amuser, d'autres vont travailler.
07:51 Que dit le droit sur ces questions et comment faire pour faire travailler des collaborateurs pendant que tout le monde s'amuse ?
07:57 Ça, c'est un vrai, vrai sujet. Et les policiers, vous l'avez vu, ont déjà manifesté. Alliance, UNSA, pour réclamer des primes, des augmentations de salaire,
08:05 pour tout simplement demander des compensations. On en parle avec une juriste, Émilie Meridjen. Ravie de vous accueillir. - Bonjour.
08:12 - Avocate en droit du travail. Vous nous éclairerez, parce qu'il y a des vrais sujets de droit et l'entreprise doit respecter quelques règles pour faire travailler
08:20 ces personnes sur leur congé, par exemple. Merci en tout cas d'avoir répondu à l'invitation. Pauline Martin. Bonjour, Pauline.
08:26 Déléguée régionale, Île-de-France, centre de la Fédération nationale de transport routier, la FNTR. Je me tourne vers vous, parce que les policiers,
08:37 la restauration, la sécurité, est-ce que votre fédération a déjà pris les mesures nécessaires pour maintenir les salariés pendant les JO,
08:47 comme vont le faire les policiers, en leur disant "ben voilà, cet été, pas de vacances". Comment ça s'est passé ?
08:52 - Alors oui, comme vous le signalez, les JO, ça va être un vrai challenge opérationnel pour nos entreprises, tout simplement parce que les règles de circulation
09:00 vont changer avec des voies réservées, on va avoir des zones qui vont être restreintes au niveau de l'accès autour des sites olympiques.
09:11 Donc c'est des informations qui nous sont connues depuis un certain temps. On sensibilise nos entreprises et les entreprises se sont penchées sur le sujet
09:19 avec les salariés pour les sensibiliser sur la potentielle nécessité de décaler leur congé.
09:26 - Alors quand vous dites "potentielle nécessité", tout ça est à fleurer mouchetée, auriez-vous la possibilité de décaler ?
09:31 Ou l'entreprise dit "pendant cette période, nous allons décaler". Comment on s'y prend ?
09:37 - Alors, je n'aurai pas de réponse qui sera tranchée, parce qu'on a tellement de typologie d'entreprise, mais en tout cas, dans certains secteurs,
09:45 il va falloir décaler les congés. Et il y a aussi un autre point qui est potentiellement, et encore une fois c'est à la marge mais ça peut exister,
09:54 c'est des horaires de travail qui seront décalés, qui se feront la nuit.
09:58 - Adaptés ?
09:59 - Tout à fait, aux horaires des sites de compétition qui ne seront pas toujours accessibles. Donc voilà les deux points, les entreprises sensibilisées dès à présent,
10:08 parce qu'on est vraiment dans le moment où se font les prises de congés.
10:13 - Et par ailleurs, ça se décide maintenant, puisque les DRH et les équipes des entreprises demandent déjà à leurs collaborateurs leur congé ou leur décalage.
10:20 Émilie Meridjen, spécialiste en droit du travail, il y a des règles précises de dérogation du repos hebdomadaire et de ce type de règles. Le Code du travail a prévu ça ?
10:30 - Alors, pour répondre d'abord sur la question des congés, on ne le sait pas forcément, mais c'est la prérogative de l'employeur que de poser la période de congés.
10:39 - C'est lui qui décide ?
10:40 - C'est lui qui décide. Alors, dans la plupart des cas, c'est les salariés qui posent leur congé et l'employeur accepte ou pas.
10:46 Mais dans la réalité juridique, l'employeur a tout à fait la possibilité d'imposer des dates de congés.
10:51 - Vous ne prendrez pas en doute ?
10:52 - Exactement, à condition de respecter un certain formalisme, sur lequel je ne reviendrai pas.
10:56 Ça, c'est pour la règle générale et qui va s'appliquer également pendant la période des Jeux olympiques pour les sociétés qui vont être impactées.
11:02 Pour ce qui est, là, non pas de prendre des congés, mais de travailler plus, la situation que vous évoquiez en introduction,
11:09 il y a effectivement un certain nombre d'entreprises qui vont être confrontées à un surcroît exceptionnel de travail.
11:14 C'est une situation que le Code du travail a prévu, anticipé, et un décret en novembre a été pris spécifiquement sur la période des Jeux olympiques
11:24 pour prévoir, comme vous le disiez, une dérogation au repos hebdomadaire.
11:28 Repos hebdomadaire, c'est un jour par semaine, les salariés doivent être off.
11:32 Là, en l'occurrence, en vertu de ce décret, un certain nombre d'entreprises,
11:35 alors il s'agit des entreprises qui sont concernées par l'organisation des Jeux olympiques, la radiodiffusion, la sécurité, l'accompagnement des athlètes,
11:47 ce type de secteur, qui se sont déjà préparés et qui ont déjà anticipé pour la plupart la manière d'appréhender cette période.
11:58 Je vais vous poser la même question, mais du côté avocat, un salarié dit "je refuse". Comment ça se passe ?
12:05 Dans la vraie vie, c'est assez rare parce que ça reste des événements qui font rêver la plupart des collaborateurs.
12:11 Que les gens ont envie de vivre en fait.
12:12 Exactement, comme ça a été le cas pour la Coupe du monde de rugby, où on a eu très marginalement des problèmes, mais dans la réalité...
12:22 Donc ça engage.
12:23 Exactement. Après la question c'est plus quel est le cadre juridique, qui est respecté ou pas, parfois ça déborde, et puis finalement quand tout le monde est content,
12:31 c'est pas si grave, je ne devrais pas dire ça en tant qu'avocat, mais en tout cas il y a un cadre qui a été assoupli pour la période des Jeux olympiques par le décret de novembre.
12:38 Juste les policiers, je vais me tourner vers les transports et ce n'est pas votre domaine, mais les policiers qui manifestent bruyamment au pied de l'hôtel de ville en disant
12:46 "Nous, on a déjà eu le Covid, on a eu les gilets jaunes, on a eu les attentats, on n'en peut plus".
12:53 L'employeur, la publique en l'occurrence, il va compenser ? Il y a 500 millions d'euros sur la table qui ont été distribués.
12:59 Alors, ce n'est pas ma spécialité non plus les policiers, en revanche le constat qui est relativement partagé à l'exception des entreprises du secteur privé
13:08 qui font partie des Jeux olympiques, de l'organisation, c'est une certaine impréparation.
13:12 Et on se rend compte qu'il y a beaucoup d'employeurs, et l'État en fait partie malheureusement, qui n'ont pas anticipé alors que ça fait quand même 10 ans que ces Jeux olympiques sont sur la table.
13:19 Oui, c'est ça. Souvent l'employeur, le public est souvent le plus mauvais élève. Et pourtant, c'est lui qui fixe les règles.
13:26 Côté transport, est-ce que tout est en règle ? Parce qu'il y a la notion de plaisir et d'engagement.
13:31 On va accompagner des athlètes, on va les transporter, donc il y a un côté "je vis un moment d'histoire"
13:36 et puis il y a quand même ceux qui vont travailler la nuit, il y a ceux qui seront dans l'ombre et qui ne verront jamais un athlète.
13:41 Comment ça s'est passé ?
13:43 Ça se passe en ce moment, et oui, tout sera dans l'ordre parce qu'on sera contrôlés.
13:49 Donc tout sera dans l'ordre. Je pense qu'en effet, il y a une fierté et qu'il faut capitaliser sur cette fierté de participer à cet événement qui se veut un événement populaire.
14:00 Mais oui, tout sera dans l'ordre. Et dès maintenant, les CSE sont interrogés dès lors qu'il y a un CSE, etc.
14:07 C'est ça, j'allais y venir.
14:08 Tout à fait. Venons-en. Les entreprises, dès maintenant, sont engagées dans cette démarche-là.
14:14 Et il est vrai que nous, on était très en attente des informations, des règles de circulation qui ont été annoncées par la police.
14:21 C'est la clé pour vous.
14:22 Tout à fait. Et là, c'est le moment où, de toute façon, se décident les congés d'été, se décident aussi les plans pour les différentes tournées de livraison, etc.
14:31 Un sujet sur les augmentations de salaires. Parce que les policiers, quand même, quand ils manifestent, ça va assez vite.
14:36 Le gouvernement a débloqué 500 millions pour la garde d'enfants et puis pour les accompagner.
14:43 Il y a des négo en CSE, là, de vos syndicats qui disent « Écoutez, nous, on veut bien tout donner jour et nuit pour le transport des athlètes et la joie des touristes,
14:50 mais il faut faire un effort ». Il y a eu des négo ou pas ?
14:52 Alors, il y a deux types de logistique. Il y a la logistique du quotidien. Moi, je vous parle beaucoup de logistique du quotidien.
14:57 Et il y a la logistique des JO. Donc, c'est vraiment deux choses différentes.
15:00 Absolument. Je parlais du quotidien. Je parle de ceux qui vont être gênés, ceux à qui on va dire qu'on décale des horaires.
15:06 Alors, nous, on sort d'une période de négociation paritaire avec une augmentation salariale. Et quand je vous dis qu'on en sort, c'est que c'était en décembre.
15:16 Les fameux NAO, en tout cas, ce qu'on appelle les NAO.
15:18 Exactement, les fameuses NAO.
15:19 Là, sur ce plateau, sans prendre de risques, et je ne vais pas vous mettre en porte-à-fond, mais vous considérez que la NAO couvre finalement les désagréments causés par les difficultés de service.
15:29 C'est ce que vous nous dites.
15:30 Alors, du point de vue de l'entreprise, là, on parle du point de vue du salarié. Moi, je représente une fédération patronale.
15:37 L'employeur, bien sûr.
15:38 Du point de vue d'une entreprise, la grande question, c'est aussi l'impact économique de ces jeux sur son activité.
15:45 Aujourd'hui, on a quand même des incertitudes sur ce sujet-là, puisqu'on parle, par exemple, de livraison en horaire décalé.
15:53 La livraison en horaire décalé représente un coût économique supérieur.
15:56 C'est très important.
15:57 C'est tout à fait normal. Et ça, comment l'entreprise va pouvoir le répercuter ? Je n'ai pas la réponse à cette question.
16:04 Compte tenu que vous n'allez pas nous contredire qu'il y aura des zones d'exclusion qui feront que pour ceux qui habitent dans ces zones d'exclusion, il n'y a aucune livraison qui sera possible.
16:12 Enfin, vous le confirmez.
16:13 Alors, je ne vous contredis pas. Je vais juste nuancer. En fait, il y aura des horaires de compétition.
16:19 Et sur les zones, ce qui a été annoncé, c'est que deux heures et demie avant la compétition et une heure après, dans certaines zones, qu'ils ont dit des zones rouges, il n'y aura pas de possibilité d'accès motorisé.
16:31 Donc, concrètement, pas de camions qui repartent.
16:33 À pied, à vélo peut-être ?
16:34 À vélo, exactement.
16:35 Sauf pour la vaisselle et le fric de poids.
16:37 Voilà.
16:38 On est d'accord ?
16:39 Tout à fait.
16:40 On est d'accord.
16:41 Tout à fait.
16:42 Et sur certaines zones, notamment le 7e et l'8e, certainement des horaires plus élargis.
16:46 Donc là, des horaires certainement de nuit pour pouvoir être livrés, en tout cas dans ces fameuses zones rouges.
16:52 Sur la négociation de salaire, alors là, vous allez me dire, attention, moi, je ne suis pas dans les CSE, je ne suis pas syndicat, mais vous représentez probablement des entreprises.
16:59 En tout cas, vous les guidez, vous les accompagnez.
17:01 Vous leur dites quoi ?
17:02 Faites un petit effort sur les NAO, faites un petit effort de prime, parce que ça se compense tout ça.
17:07 Il y a quand même l'idée de compensation.
17:09 Alors, les situations sont très variées en fonction de l'impact des JO sur l'activité économique de l'entreprise.
17:14 Il y a déjà un régime légal, c'est-à-dire que, par exemple, on parlait tout à l'heure de la dérogation au repos hebdomadaire.
17:20 Cette dérogation, elle doit, de par la loi, donner lieu au paiement des heures supplémentaires.
17:25 Donc, ce seront des heures supplémentaires avec les majorations d'usage et à l'octroi d'un repos compensateur immédiatement après la période des jeux.
17:32 Donc, il y aura déjà une compensation qui est prévue par la loi.
17:37 Après, il peut y avoir d'autres motivations données par les employeurs pour faire venir les collaborateurs sur ces événements ou pour…
17:49 Oui, c'est ce que je voulais dire, la carotte, un petit peu.
17:51 Exactement, ou pour contourner les désagréments.
17:53 Pour les entreprises qui ne sont pas directement concernées par l'organisation des jeux, mais qui vont être impactées, vous parliez du 7e et du 8e arrondissement,
17:59 qui vont être le centre névralgique des jeux, en tout cas à Paris.
18:02 Le Grand Palais.
18:03 Exactement, il y a évidemment des impacts en termes d'accessibilité.
18:06 Donc, tout ce qui concerne le télétravail est déjà présent sur la table avec les employeurs et les salariés.
18:11 Les CSE sont évidemment…
18:13 Il y a beaucoup de bureaux, il y a beaucoup d'entreprises de services et de tertiaires dans cette zone.
18:16 Exactement, et puis, en principe, l'accès à pied et avec ce qu'on appelle les mobilités douces reste praticable, sauf dans la zone grise, qui est la zone des compétitions.
18:25 Et là, nous, en tant que conseil, on encourage vivement nos clients à négocier sur, par exemple, ce qu'on appelle le forfait mobilité durable,
18:33 qui permet… c'est une bonne occasion de mettre en place ce cofinancement des mobilités douces, en espérant qu'après, ça perdure dans les entreprises.
18:43 Pauline Martin, on évoquait la RATP, enfin, je pense à la RATP pour les mobilités du quotidien, et vous évoquiez aussi les mobilités liées au JO,
18:52 dans lesquelles la FNTR a, à prérogatif, vous avez des entreprises qui…
18:56 Oui, mais ce n'est pas nous qui sommes… il y a un intégrateur.
18:59 Voilà.
19:00 Donc, voilà.
19:01 Vos enjeux, c'est de savoir si les bus vont pouvoir monter la rue Intel et tourner à gauche.
19:06 Les camions, mais oui.
19:07 Et les camions.
19:08 Tout à fait, tout à fait. Exactement, c'est notre enjeu, tout à fait.
19:11 Pour vous, votre spectre, c'est quoi les entreprises qui sont au sein de la FNTR ? Je parlais de la RATP, j'imagine qu'elle est l'un des membres de la…
19:17 Alors non, parce que nous, on est Transport routier de marche en ligne.
19:19 C'est que les routiers.
19:20 Donc, on sort le transport public.
19:22 Oui, tout à fait.
19:23 Non, parce que ceux qui nous regardent…
19:24 Oui, oui, tout à fait.
19:25 Donc, pour vous préciser, la FNTR, c'est la Fédération Nationale des Transports routiers.
19:29 Donc, il y a uniquement des entreprises qui transportent de la marchandise.
19:33 Donc, pour se le dire simplement, Pauline, les camions vont rester aux portes de Paris.
19:36 Et j'imagine que les entreprises commencent déjà à réfléchir, à pouvoir faire le dernier kilomètre avec quoi ? Des vélos, des tricycles ?
19:43 Comment ça se passe ? Parce que c'est intéressant.
19:45 Tout à fait. Alors, aujourd'hui, on connaît les cartes des périmètres autour des sites.
19:51 Donc, les entreprises sont capables de commencer à réfléchir à leur plan de transport, savoir si elles pourront accéder ou non,
19:56 et de définir leur plan de transport en fonction.
20:00 Et en effet, certaines entreprises, quand elles en ont les moyens, peuvent mettre en place des solutions du dernier kilomètre.
20:08 Là, quand on parle de dernier kilomètre, je pense à la zone dite rouge.
20:12 Rouge, absolument.
20:13 La motorisation n'est pas autorisée sur les horaires de compétition.
20:17 Il est possible d'avoir en effet du vélo, des piétons.
20:23 Mais comme vous l'avez dit très justement, sauf pour un lave-linge où il faut que ce soit…
20:29 Donc, en un mot, quand même, les entreprises que vous représentez ici sur ce plateau, commencent, j'imagine, déjà à calculer le manque à gagner.
20:35 Elles se disent pendant globalement un mois et demi, presque deux mois, j'imagine, puisqu'il y a aussi les Jeux paralympiques.
20:41 J'ai vu d'ailleurs que les règles n'étaient pas les mêmes.
20:44 Vous avez vu ça, Émilie ?
20:45 Oui, oui, tout à fait.
20:46 C'est-à-dire que les règles de droit qu'on évoque dérogatoires, c'est jusqu'aux dernières médailles, j'imagine, le marathon qui en tient le dernier.
20:53 Mais pas pour les paralympiques ?
20:54 Pas pour les paralympiques.
20:55 C'est incroyable.
20:56 Oui.
20:57 Surtout que c'est pendant la rentrée.
20:59 Ben oui.
21:00 Exact.
21:01 Scolaire.
21:02 Donc…
21:03 Et là, il y a aussi, à mon sens, un manque d'anticipation parce que pour ce qui est du public, on sait d'expérience que les Jeux paralympiques sont moins fréquentés que les Jeux olympiques.
21:10 Mais en revanche, pour ce qui est des interdictions d'accès liées aux compétitions, les compétitions, s'il y a une course sur les Champs-Élysées, ça bloquera les Champs-Élysées de la même manière.
21:18 Bien sûr.
21:19 Donc ces dérogations, elles sont limitées jusqu'aux 14h.
21:22 Donc c'est important, je voulais le rappeler, qu'effectivement ça s'arrêtait à l'issue des Jeux olympiques, mais pas jusqu'à la période des Jeux paralympiques.
21:29 Exactement.
21:30 Ce qui aurait changé quoi pour vous d'ailleurs, pour terminer, si ça avait été prolongé ?
21:33 Alors nous, on ne bénéficie pas de ces dérogations, comme ça a été dit, c'est des activités extrêmement spécifiques.
21:41 Donc ça ne change rien, mais il y a une inquiétude, peut-être encore plus avec les paralympiques, parce qu'il y aura le retour des Parisiens, qui rentreront de vacances,
21:52 et la nécessité de continuer un approvisionnement dans des conditions qui seront en tout cas toujours les mêmes en termes de restrictions de circulation.
22:01 C'est ça. Vive le sport, on le dit en chœur, vive le sport et vive la circulation, évidemment, aux abords des zones rouges, grises, bleues, vertes.
22:10 Je pense que la galère est devant nous.
22:12 Merci à vous, mesdames, Emilie Méry-Djiannavo, 4e endroit du travail, cabinet Zerouk.
22:19 Bravo.
22:20 Vous voyez, de mémoire, ce n'est pas dans l'affiche. Il y a plusieurs noms d'ailleurs.
22:24 C'est écrit Valentin Zerouk.
22:25 Voilà, c'est écrit Valentin Zerouk. Merci à Pauline Martin, FNTR, la Fédération Nationale des Transports Routiers, et vous êtes la déléguée régionale Ile-de-France Centre,
22:34 une bien belle région, la région Centre. On tourne une page, Fonnettes sur l'emploi, et j'accueille mon invité tout de suite.
22:52 Fonnettes sur l'emploi avec, aujourd'hui, le livre de Smart Job.
22:55 Oui, c'est intéressant de recevoir des auteurs et on ne reçoit pas n'importe qui.
22:58 On reçoit Xavier Pavie, qui est philosophe et qui régulièrement est venu sur notre plateau, et j'ai grand plaisir à l'accueillir.
23:04 Bonjour Arnaud.
23:05 Bonjour Xavier.
23:06 Alors, Imagination, qui est d'ailleurs le nom de votre structure, si je ne m'abuse,
23:11 et là, le titre de votre livre, c'est "L'imagination comme mode de vie", édition PUF.
23:15 C'est un livre très riche, très bien écrit.
23:18 Et quand j'ai commencé à regarder ce livre, j'ai pensé à Jean-Paul Sartre, je ne dis pas de bêtises, "L'essence précède l'existence".
23:24 L'existence précède l'essence.
23:25 L'existence précède l'essence.
23:27 Absolument.
23:28 C'est ce que l'on fait qui constitue notre essence, ce sont nos actes qui nous constituent.
23:33 Mais dans ce livre, c'est très troublant, vous soulevez un certain nombre de sujets qui nous traversent quand on randonne, quand on marche.
23:41 Vous dites, mais l'imagination, c'est à l'intérieur de nous ou ça vient de l'extérieur ? C'est quoi votre réponse, vous ?
23:46 Il y a autant de réponses que de philosophes.
23:49 Parce qu'en effet, tout le monde s'est interrogé, "Pourquoi en fait ce sujet ?" C'est ce qui m'a intéressé, c'est pour ce pourquoi j'ai travaillé sur ce livre.
23:55 Pourquoi est-ce que les philosophes sont tous passés à un moment donné sur la question de l'imagination ?
23:59 C'est parce que ça relève de notre complexité.
24:01 Ça relève de notre complexité, ou bien on est débordant d'imagination, ou bien on n'en a pas du tout.
24:07 Et cette question-là, elle est autant parfois pour mes étudiants que pour le président de la République, que pour nos partis politiques, par exemple.
24:13 Ou bien ils ont un nombre considérable d'imagination, ou ils n'en ont absolument pas du tout.
24:17 Mais on va le transposer au monde de l'entreprise, de l'innovation, parce que c'est un sujet qui vous traverse aussi.
24:23 L'imagination, elle est quoi ? Elle est force de richesse, ou elle est d'abord une richesse intérieure à soi-même, que l'on a que pour soi ?
24:31 Oui, mais c'est un peu ce que je dénonce d'une certaine manière, ou je critique à propos des organisations.
24:36 C'est-à-dire qu'elles n'utilisent jamais la question de l'imagination.
24:38 Elles peuvent utiliser la notion d'innovation, et encore, il faut que ce soit cadré, bordé, mais jamais la notion de procédure.
24:44 Procédure, absolument.
24:45 Et c'est un enjeu majeur, parce que l'imagination est la première chose.
24:49 Et vous savez, que ce soit des grands entrepreneurs, des grands innovateurs, mais des grands présidents,
24:54 que ce soit des personnes que l'on va inspirer, qu'ils s'appellent Gandhi, ou qu'ils s'appellent Luther King, ou qu'ils peuvent s'appeler Steve Jobs,
25:01 ils commencent tous avec de l'imagination.
25:03 Ils donnent une vision, ils sont dans la transdisciplinarité, dans la créativité, et aussi un doigt de spiritualité.
25:10 Vous dites "un besoin politique et social, l'imagination n'est pas sans puissance, sans efficacité, ni conséquence".
25:16 Je trouve qu'il y a une phrase qui est très forte, parce que l'imagination peut produire la bombe nucléaire,
25:23 mais elle peut produire la plus belle des choses, et qui devient finalement une chose évidente de notre quotidien.
25:29 Elle n'est pas sans conséquence, l'imagination.
25:31 Et pour tout le monde, en permanence.
25:33 C'est-à-dire que pour tout un chacun, quand on va à un rendez-vous avec une fille, avec un garçon,
25:38 ou quand on s'appelle Oppenheimer et qu'on imagine quelque chose qui va effectivement devenir la bombe nucléaire,
25:42 dans les deux cas, l'imagination a des conséquences majeures pour soi.
25:45 C'est-à-dire qu'il y a toujours cette notion importante de ne pas laisser s'échapper l'innovation, l'absurde, l'imagination,
25:52 de ne pas la laisser s'échapper, parce que si on la laisse s'échapper, effectivement, les conséquences peuvent elles-mêmes s'échapper.
25:57 Donc on a besoin de la maîtriser.
25:59 Mais l'imagination, c'est la marche inférieure à l'innovation, qui va ensuite amener au déploiement industriel.
26:05 Ça démarre toujours par une imagination, ou par une forme de traversée à l'intérieur de son cerveau.
26:11 Et ensuite, ça devient une innovation, ou une création, une innovation. C'est ça le processus ?
26:16 C'est le processus, je dirais que c'est plutôt la marche supérieure qu'inférieure.
26:20 Parce que c'est la marche supérieure qui va nous diriger.
26:22 C'est ce pourquoi d'ailleurs, à un moment donné, j'essaye de questionner ce que serait qu'une imagination spirituelle.
26:27 Parce que j'essaie d'élever l'imagination à ce niveau de spiritualité,
26:31 qui en effet après, peut avoir cette déclinaison de créativité, d'innovation, de réalisation quotidienne.
26:37 Ça veut dire, et c'est peut-être une question un peu compliquée, je ne sais pas si les philosophes abordent ce sujet,
26:41 mais il y a des êtres humains qui n'ont pas d'imagination,
26:45 parce qu'on entend souvent parfois des gens à qui vous parlez, qui vous disent "j'ai absolument pas d'imagination".
26:49 C'est impossible, puisque vous dites même dans le livre, qu'en fait on est en permanence traversé par l'extérieur,
26:55 et ce qui va venir nourrir notre imagination. On a tous de l'imagination.
26:59 On a tous de l'imagination, la question va être comment on l'accueille, et ce que l'on en fait.
27:04 Et ce qui est très grave d'ailleurs, quand on dit par exemple qu'on n'a pas d'imagination,
27:07 ça veut dire qu'on va passer notre vie à travailler à l'imagination des autres.
27:11 Donc ou bien vous cultivez, vous travaillez, vous musclez votre imagination,
27:15 et vous la laissez venir et vous pouvez la maîtriser, ou alors vous allez passer votre vie à travailler à celle des autres.
27:20 À la subir.
27:21 On n'a plus le temps de parler du futur, mais vous dites "il vaut mieux vivre son futur, celui qu'on a un peu préparé, que le futur qu'on nous impose".
27:27 Absolument.
27:28 C'est essentiel.
27:29 Merci. Lisez ce livre, c'est un livre passionnant, qui vous ouvre vraiment des champs incroyables,
27:34 parce qu'il y a plein d'idées qui nous ont traversés, mais là vous les avez mises dans ce livre et vous nous éclairez.
27:38 C'est un livre vraiment très très intéressant.
27:40 "L'imagination comme mode de vie", édition PUF, écrit par Xavier Pavi.
27:44 C'est un vrai plaisir de vous accueillir.
27:46 Merci.
27:47 L'émission est terminée, je ne vais pas me faire tirer les oreilles, on va être à l'heure.
27:49 Avec ce bruit un petit peu ambiant, et on s'en excuse évidemment pour la qualité de notre émission.
27:54 Merci à Mamie à la réalisation, merci à Thibault au son, et merci à l'équipe de programmation Nicolas Juchard et Alexis Mathieu.
28:02 Merci à vous pour vos messages et tout ce que vous nous faites partager, tant dans SmartJob que dans Coach Arnaud,
28:08 parce que vous êtes très très très nombreux à réagir et à liker.
28:11 Je vous dis à très bientôt. Bye bye.
28:14 [Musique]

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