- 25/01/2024
festival annuel innovation apprentissage
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ÉducationTranscription
00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue cette belle deuxième journée du festival. Je vois qu'il y a des lefto ce matin.
00:00:08 Aujourd'hui nous accueillons Eric Gaspar qui va nous présenter son beau projet.
00:00:15 Il est créateur et fondateur du projet français Néro Education, Néro Education, Néro Sup.
00:00:24 Donc en fait c'est, quand vous allez vous l'expliquer, c'est un projet qui met en avant des outils potentiels
00:00:34 pour mettre vraiment l'élève au cœur de son milieu scolaire où il va lui-même chercher des réponses.
00:00:42 Il réunit enseignants et élèves autour des dernières avancées, Nérosciences, pour éclairer les situations quotidiennes que chacun vit à l'école.
00:00:50 Des outils et des conseils méthodologiques qui permettent à l'élève de se reconcilier avec le milieu scolaire.
00:00:56 Donc voilà, aujourd'hui il va nous présenter son projet qui sera très interactif.
00:01:03 Donc quand vous avez des questions, lui poser, c'est possible. Je vous laisse la parole.
00:01:10 Bien bonjour à tous, je suis très content d'être parmi vous. Bravo aussi de vous être levé aussitôt.
00:01:19 Si vous trouvez que je parle trop fort, vous me le dites. Vous faites un geste suffisamment explicite, ça devrait aller.
00:01:29 Alors, je ne dispose que d'une heure pour vous présenter le résumé d'une formation qui dure normalement 6 heures pour les adultes et 12 heures pour les élèves.
00:01:44 Donc autant vous dire que j'ai dû faire beaucoup de coupes et que je me suis fixé comme objectif de vous faire passer un moment plutôt agréable
00:01:55 avec quelques petits instants de déstabilisation, des petits tests, des petits étonnements et quelques astuces.
00:02:08 Mais en sachant que tout ceci devra tenir en une heure, forcément vous n'avez qu'un microcosme de tout ce qui est possible.
00:02:20 Tout ceci est disponible, c'est-à-dire les 6 heures de formation adulte et les 12 heures de formation élève sont disponibles en téléchargement gratuit depuis juillet
00:02:34 sur le site que j'ai créé qui s'appelle Neurosup. C'est le nom du projet.
00:02:40 Donc si vous tapez Neurosup sur internet, il n'y a pas de problème, vous l'avez en première ligne et vous pourrez télécharger l'intégralité des séances qui sont prévues pour les élèves
00:02:54 de manière à ce qu'ils puissent se réconcilier avec eux-mêmes en comprenant le fonctionnement du cerveau,
00:03:01 en se disant "mais finalement, alors, ce que je ressens, ce que je pense, c'est tout à fait normal"
00:03:06 et qui donne des astuces également aux professeurs qui reconnaissent leur quotidien professionnel.
00:03:14 Donc l'idée principale, c'est vraiment de réjouir tout le monde en disant "t'inquiète pas, tu n'as pas à te déconstruire, tu n'as pas à te reconstruire,
00:03:25 mais simplement grâce à cet éclairage nouveau qu'apportent les neurosciences, tu vas te sentir plus en confiance
00:03:32 et du coup ça va t'aider 1) pour ta propre vie, forcément, et 2) dans le milieu scolaire à être moins écoeuré par le système scolaire français
00:03:41 qui est extrêmement normé, normatif, ou au pire, écoeuré le plus tard possible. Ce sera déjà ça.
00:03:55 Voilà, voilà. Alors je vais vous faire rentrer tout de suite dans l'action.
00:04:00 Donc je vous ai déjà parlé du projet, c'est-à-dire de la partie gauche de la diapositive, du téléchargement,
00:04:12 donc de tout ce qui a bénéficié aux élèves depuis 6 ans, puisque le projet a 6 ans,
00:04:19 et puis il y a quelques autres astuces que j'ai publiées dans ce livre chez Belin, qui marche très très bien,
00:04:28 qui est appelée "au collège" parce que Belin s'est dit "c'est au collège que les parents sont le plus anxieux",
00:04:37 mais en fait ce sont des conseils qui sont valables à n'importe quel âge.
00:04:43 Et voici le programme d'aujourd'hui. Je ne sais pas si le pointeur va être d'une grande utilité.
00:04:48 Je vais vous montrer que le cerveau, contrairement à ce qu'on croit naïvement et spontanément,
00:04:55 ce n'est pas simplement une machine à enregistrer, mais il efface autant qu'il enregistre.
00:05:01 C'est un excellent gestionnaire, et justement tout ce qui est oublié, par exemple,
00:05:07 c'est simplement parce que le cerveau a effacé des données qui ne lui semblent plus utiles.
00:05:14 Alors c'est tout bête, mais pour un élève par exemple, de nos jours, la plupart des élèves ne font pas leurs exercices
00:05:21 quand le prof leur demande ce qu'ils disent. "Bon c'est bon, j'ai compris, il n'y a rien à faire pour cela."
00:05:27 Or, le cerveau, quand on comprend quelque chose, il crée des connexions entre les neurones,
00:05:33 mais quand on arrête de pratiquer, il se dit "mais cette connexion que j'ai créée, elle ne sert à rien.
00:05:40 Bon, si elle ne sert à rien, je fais de la place, j'efface."
00:05:44 Et c'est pour ça que les élèves sont systématiquement surpris de se dire "c'est bizarre, j'avais compris,
00:05:49 et pourtant, je ne me souviens plus de rien."
00:05:52 Et bien c'est parce que comprendre, ce n'est pas pareil que mémoriser.
00:05:56 Ce sont deux étapes différentes de l'apprentissage.
00:05:58 On a cru pendant des années que c'était pareil, du moment qu'on avait compris, alors on avait forcément mémorisé.
00:06:04 Du coup, la plupart des professeurs disent "ça va, tout le monde a compris, on passe à la suite."
00:06:10 Et ça, c'est une grosse erreur maintenant qu'on le sait, parce qu'après le "ça va, tout le monde a compris",
00:06:16 ils voudraient dire "bon ok, on va faire un petit instant de mémorisation avant."
00:06:20 Et cet instant de mémorisation, comme vous allez le voir, ça peut se faire à travers un atelier,
00:06:25 ça peut se faire simplement en interrogeant les élèves, en discutant entre nous, qu'importe,
00:06:31 puisque ce sont des allées et venues entre deux mémoires, qu'on appelle la mémoire à long terme,
00:06:36 qui est globalement située vers l'arrière du cerveau, je dis globalement pour ne pas choquer les spécialistes
00:06:43 qui sont peut-être parmi nous, qui sont cachés, anonymes, et la mémoire de travail qui est devant.
00:06:50 Voilà, je vais arrêter donc les détails pour me lancer cette fois dans la masse,
00:06:56 avec notamment une petite question que je vais vous poser.
00:07:03 Je voudrais vous voir lever la main si vous pensez que l'autruche est un oiseau.
00:07:11 C'est un sondage. Ceux qui pensent que l'autruche est un oiseau, lèvent la main,
00:07:16 les autres non bien entendu, et vous aurez la réponse à la fin du diaporama.
00:07:22 Alors on va faire en gros, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 44, 45, 47, 49, 51, je compte par deux, vous l'aurez compris,
00:07:46 53, 55, 57, 59, 61, 63, 65, 67, 68. Ok. Sur un total d'environ 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.
00:08:00 Je ne vais pas vous embêter plus longtemps.
00:08:03 Donc allez, 10 par rang, 3, 6, 7, 8, donc 80, on est à peu près 170 dans la salle, ça correspond ?
00:08:14 D'accord. Et donc nous étions combien ? 68. Donc ça fait 70 personnes sur 170, on va dire un tiers, un tiers qui pense que c'est un oiseau et deux tiers qui pensent que ce n'est pas un oiseau.
00:08:30 Alors, vous aurez la réponse à la fin du diaporama et ce qui est fou, c'est qu'en fait, votre cerveau va avoir énormément de difficultés à changer d'avis.
00:08:44 C'est-à-dire que globalement, quand je vous donnerai la bonne réponse, eh bien votre cerveau dira "ouais, ben je m'en moque".
00:08:56 Je continue ma journée, je continue ma vie, c'est pas grave. Alors là, je n'en ai rien à faire de ce qu'il m'a dit.
00:09:02 Alors allons-y. Donc voici les trois petites choses avec lesquelles j'essaierai de vous faire repartir.
00:09:10 1. Le cerveau efface, il ne fait pas qu'enregistrer.
00:09:14 On peut se rappeler de beaucoup de connaissances grâce à un mot-clé ou un dessin-clé. Si par exemple, vous avez une amie Julie qui vous demande pour la dixième fois le livre que vous lui avez prêté
00:09:27 et qui vous dit "si tu ne me le rends pas, je ne donnerai plus de croquettes à ton chat", par exemple. Ça n'a rien à voir avec la vie privée.
00:09:36 Eh bien, à ce moment-là, vous notez Julie avant de vous endormir et le lendemain matin, quand vous voyez Julie sur le bout de papier, vous savez très bien ce que ça veut dire.
00:09:47 Ou une croquette. Ça marche absolument. Et donc, ça s'appelle un indice récupérateur pour le cerveau.
00:09:54 C'est-à-dire qu'un mot sert à récupérer tout un tas d'informations. Du coup, comme le cerveau fonctionne comme ça,
00:10:01 l'astuce c'est de conseiller aux élèves de faire des fiches de révision qui sont allégées. Parce que la plupart du temps, les fiches de révision pour les élèves,
00:10:10 c'est recopier l'intégralité du cours mais en tout petit. Tout assez. Et sur des toutes petites fiches Bristol.
00:10:19 Et comme on va le voir, c'est pas du tout le fonctionnement naturel du cerveau.
00:10:26 Alors ça veut pas dire qu'on n'arrive pas à apprendre, mais que c'est plus coûteux en énergie pour le cerveau.
00:10:31 Et là, ce que je vais vous présenter, ce sont quelques astuces de temps en temps qui ne sont pas coûteuses pour le cerveau.
00:10:39 Et en fait, la troisième chose, c'est que contrairement à ce que croit l'éducation nationale, qui demande à nous profs,
00:10:47 oui, puisque je suis professeur de mathématiques au lycée Champollion de Lathe. Je précise pour ceux qui se diraient "mais c'est qui ?"
00:10:57 Bon, je m'excuse. Je m'appelle Éric Gasparra aussi. Voilà, voilà. Et j'ai 21 ans.
00:11:10 Depuis deux ans.
00:11:13 Contrairement donc à ce que pense l'éducation nationale, qui d'habitude nous donne une règle, puis après un exemple d'illustration.
00:11:22 Eh bien, vous le savez, si vous avez des enfants, les enfants apprennent à partir d'exemples.
00:11:29 Et c'est le fonctionnement normal du cerveau. Et les récentes découvertes en neurosciences montrent qu'ils n'ont même pas besoin d'une centaine d'exemples pour se créer une règle.
00:11:42 À partir d'un ou deux exemples, ils se créent une règle. Et vous allez voir qu'il y a un lien avec l'autruche et le fait que certains d'entre vous ont dit que c'était un oiseau et d'autres pas.
00:11:56 C'est que je vous montrerai que vous le pensiez certainement déjà quand vous étiez à l'école primaire.
00:12:04 Voilà, voilà. Eh bien, allons-y. Alors, tout ce dont je vous parle ne serait pas possible sans les progrès de ces dix dernières années en imagerie médicale.
00:12:16 Et en particulier avec ce qu'on appelle l'IRMF. Donc, IRM, tout le monde sait ce que c'est. Bon, ça vous donne une photographie.
00:12:24 Et IRMF, ça vous donne l'équivalent d'une petite vidéo de ce qui est en train de se passer dans votre cerveau en termes d'activité.
00:12:32 C'est-à-dire que ce sont des photos qui sont prises à intervalles tellement proches que finalement, ça vous donne la partie du cerveau qui est activée quand vous lisez,
00:12:44 quand vous pensez, quand vous riez, quand vous aimez, etc. Alors, voici les dernières images qu'on a reçues il y a deux semaines des émotions qui sont vues par IRM fonctionnel.
00:13:02 Donc, on peut voir que effectivement, ce ne sont jamais les mêmes zones qui sont activées dans le cerveau selon l'émotion que l'on a.
00:13:12 Alors, tout ceci, comme je vous l'ai dit, c'est grâce à ce qu'on appelle l'IRMF comme fonctionnel.
00:13:24 Grâce à une astuce que je ne vous détaillerai pas parce que c'est déjà un petit peu compliqué, les neuroscientifiques ont essayé de voir ce qu'il se passait dans le cerveau d'un poisson,
00:13:37 qu'on appelle le poisson zèbre, qui a l'avantage considérable de naître complètement transparent à la naissance, y compris son cerveau.
00:13:46 Alors, il n'a pas beaucoup de neurones. Contrairement à nous, nous en avons 100 milliards. Lui, il est plutôt du côté de 200 neurones.
00:13:54 Donc, c'était assez facile de voir quels étaient les neurones qui étaient connectés et qui étaient traversés par l'électricité.
00:14:03 Puisque pour ceux qui se demanderaient encore comment marche mon cerveau, il marche à l'électricité et à la chimie. Pour simplifier.
00:14:14 Quand vous pensez, par exemple, à une pomme, vous avez l'image de la pomme, c'est-à-dire sa forme, qui est stockée dans un endroit du cerveau,
00:14:24 le goût de la pomme qui est stockée dans un autre endroit, la couleur de la pomme dans un autre endroit.
00:14:29 Tout ça, c'est relié par des neurones. Et quand vous pensez pomme, l'intégralité des détails que vous avez stockés se rassemblent comme un puzzle.
00:14:41 Sauf que, vous vous en doutez bien, le cerveau ne va pas réussir à tout vous ressortir.
00:14:49 Et c'est là où vont intervenir ce qu'on appelle des faux souvenirs. C'est-à-dire que le cerveau va se dire "Mince, il me manque quelque chose".
00:14:58 Alors, soit vous avez un conjoint, un ami qui va vous souffler "Mais si, tu étais avec ton pull bleu, tu ne te souviens pas ?"
00:15:06 "Ah bon, j'étais avec mon pull bleu ? Bon ben, disons que tu as raison alors."
00:15:11 Et du coup, ça devient votre nouveau souvenir, alors que peut-être que votre compagne confond avec son ex.
00:15:17 (Rires)
00:15:21 C'est terrible, mais c'est la réalité scientifique. C'est-à-dire que nous nous baladons tous avec des faux souvenirs.
00:15:28 Mais on ne peut pas savoir quelle est la part du vrai et quelle est la part du faux dans nos souvenirs.
00:15:34 Et c'est ce qui explique d'ailleurs que quand on se rencontre des années plus tard entre amis d'enfance,
00:15:38 souvent on se dit "Tu te rappelles, on y était allé en train ?" "Mais non, pas du tout, on y était allé en voiture."
00:15:42 "En tout cas, il y avait Julie." "Ah non, c'était Marie qui était avec nous." Etc. Etc. Donc, vous avez l'habitude.
00:15:50 Alors, je vais vous présenter justement ce qu'il se passe dans le cerveau de notre petit poisson zèbre.
00:15:56 Et si évidemment on arrive à le faire avec un poisson en 2016, ça signifie que pour l'être humain, ça ne va pas tarder non plus.
00:16:07 Alors quand je dis "ça ne va pas tarder", ne vous inquiétez pas, je n'ai pas de renseignements plus précis.
00:16:12 Il faut laisser la science aller, mais ça va venir.
00:16:16 (Musique)
00:16:21 Donc à chaque fois que vous voyez quelque chose qui s'allume, ce sont des neurones qui sont activés.
00:16:26 (Musique)
00:16:35 Voilà, donc à un moment donné, il a dû être content, comme vous avez vu, il y a quelque chose d'un petit peu plus fort.
00:16:40 Ou alors il a reconnu un ami. Tout est possible.
00:16:47 Ce sont des choses importantes.
00:16:51 Alors, bien entendu, je vais vous parler des mémoires. Alors je dis "des mémoires" parce que souvent, on pense qu'on n'a qu'une seule mémoire.
00:17:00 Alors qu'en fait, nous en avons plusieurs. Alors sans vouloir jouer aux spécialistes qui se font la guéguerre entre eux pour faire des catégorisations qui diffèrent,
00:17:10 je vous propose une petite vidéo qui va vous présenter trois types de mémoires.
00:17:18 Et cette vidéo contient déjà la première malice du jour pour vous, avec moi.
00:17:27 Alors j'emploie volontairement le mot "malice" pour ne pas trop vous mettre sur la voie.
00:17:32 Donc je vous laisse regarder la vidéo en toute innocence, et après je vous pose une question moins innocente.
00:17:39 En fait, il existe trois types de mémoires dans notre cerveau.
00:17:43 Tout d'abord, il y a ce qu'on appelle la mémoire sensorielle.
00:17:47 Cette mémoire est ultra courte, à peine une seconde.
00:17:50 Si elle n'existait pas, nous serions, par exemple, incapables de voir un film au cinéma.
00:17:55 Pourquoi ? Parce qu'il y a dans un film 25 images par seconde, et que sans mémoire sensorielle, nous ne pourrions pas nous souvenir de l'image qui précède.
00:18:05 C'est la mémoire de sens, ce que nous voyons, ce que nous entendons.
00:18:10 La deuxième mémoire, c'est la mémoire de travail, ou encore mémoire à court terme.
00:18:15 Qu'il s'agisse de faire des calculs, ou de mener une discussion, à chaque fois, vous utilisez votre mémoire à court terme.
00:18:23 Ainsi, elle permet de vous rappeler des animaux que vous venez de voir.
00:18:27 Seulement, elle n'est pas capable de vous rappeler la couleur de chaque animal, l'éléphant, il était bleu ou vert.
00:18:35 Cette mémoire a une capacité de compter à peine les 10 chiffres d'un numéro de téléphone,
00:18:40 et elle ne garde les souvenirs que nous aurons quelques secondes à quelques minutes.
00:18:45 Juste ce qu'il faut pour retenir l'essentiel au-delà.
00:18:48 S'il cesse de servir, les souvenirs s'effacent inéluctablement.
00:18:52 Enfin, la troisième mémoire que nous possédons tous, c'est la mémoire à long terme.
00:18:58 La capacité de cette troisième mémoire est infinie, à la différence de ce qu'il se passe sur les ordinateurs.
00:19:04 Quel que soit, de nouvelles connexions peuvent se créer, à la fois, parmi nos cerveaux.
00:19:10 Voici par exemple une personne très proche de vous.
00:19:13 En réalité, le souvenir que vous avez d'elle n'est pas localisé dans une zone déterminée du cerveau,
00:19:20 mais disséminé un peu partout.
00:19:23 Son nom ici, son visage là, son odeur, sa chanson préférée...
00:19:27 Au final, c'est l'ensemble de ces éléments, enfermés dans votre mémoire à long terme,
00:19:32 qui créent la représentation que vous vous faites de cette personne.
00:19:37 Alors, outre le fait qu'il vous confirme que ce que je vous disais en termes de dissémination des détails
00:19:44 ne concerne pas que les fruits, ça marche aussi avec les humains,
00:19:48 vous avez votre première malice.
00:19:50 C'est-à-dire, si je vous pose la question,
00:19:53 combien parmi vous avez vu que l'éléphant était bleu avant qu'on ne vous pose la question ?
00:20:00 - Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.
00:20:02 - Une aigrie ! C'est un faux souvenir, mon enfant, ne t'inquiète pas.
00:20:06 Ça fait pas mal.
00:20:08 Alors, vous avez vu, donc, un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.
00:20:14 Voilà, huit sur 170, plus les personnes qui viennent de nous rejoindre,
00:20:21 je les en remercie, dans la cour,
00:20:24 donc on doit être huit sur deux cent vingt et quelques,
00:20:28 c'est-à-dire environ 3-4%.
00:20:31 - En fait, ça, on a une comparaison de 5% ?
00:20:35 - Absolument. Absolument.
00:20:38 Et c'est justement ça.
00:20:40 C'est-à-dire que si on ne vous pose pas la question,
00:20:43 le cerveau, il se dit, qu'est-ce que j'en ai à faire que l'éléphant soit bleu ?
00:20:49 Rien ? Eh bien, j'efface.
00:20:52 Et c'est pour ça que vous ne l'avez pas retenu.
00:20:56 C'est-à-dire que vous l'avez vu, votre cerveau a traité l'information,
00:21:03 mais ne l'a pas jugée utile.
00:21:06 Alors que si on lui avait dit,
00:21:09 "Vous pouvez pas te poser la question sur la couleur ?"
00:21:14 "Ah oui, oui, bien sûr, parce que ça existe quand même."
00:21:17 C'est-à-dire, je ne sais pas, pour des raisons qu'on ne va pas exposer,
00:21:21 vous aimez les éléphants, vous aimez le bleu,
00:21:24 vous aimez regarder en bas à droite,
00:21:27 vous dites, "Tiens, pourquoi un éléphant ?"
00:21:30 Mais un éléphant, ce n'est pas bleu, c'est gris, etc.
00:21:36 Tout est possible.
00:21:38 Mais bon, ce qu'il faut retenir, c'est bien ça,
00:21:40 c'est que votre cerveau a traité l'information,
00:21:44 mais il l'a aussitôt effacée en se disant, "J'en ai rien à faire."
00:21:48 C'est un gestionnaire de l'espace utile.
00:21:51 Et par contre, à partir du moment où on vous redemande
00:21:57 quelle est la couleur de l'éléphant,
00:22:01 eh bien, là, il n'y a pas de problème, vous dites bleu.
00:22:04 Donc là aussi, en cours, c'est tout bête,
00:22:07 mais quand un prof fait son cours,
00:22:09 d'habitude, il blablate, puis il pose une question
00:22:11 sur ce qu'il vient de dire.
00:22:12 Donc ça fait, "Bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla,
00:22:14 ah, bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla,
00:22:16 bla bla, bla bla, bla bla, bla bla, bla bla, bla bla."
00:22:19 "Ça va, tout le monde a compris ?
00:22:20 Eh bien, on va faire une activité sur ce que je viens de dire."
00:22:24 Voilà.
00:22:25 Et là, généralement, il y a toujours quelqu'un
00:22:27 qui lève le doigt en disant, "Vous pouvez répéter ?"
00:22:30 Un autre qui dit, "J'ai rien compris, depuis quand ?
00:22:32 Depuis le début, etc., etc."
00:22:36 Alors le prof, évidemment, il recommence,
00:22:39 et il blabla, blabla, blabla,
00:22:41 et cette fois-ci, évidemment, ça marche un petit peu mieux
00:22:44 pour les élèves qui sont attentifs, bien entendu.
00:22:47 Tout ça parce que pendant que le prof faisait
00:22:50 sa première partie de bla bla bla,
00:22:51 "Bla bla bla, vas-y, fais bla bla bla,
00:22:53 tu ne veux pas ? Tu n'as peur des micros ?
00:22:57 D'accord, bon, ok."
00:22:59 Donc, je disais, pendant la première partie du bla bla bla,
00:23:03 le cerveau des élèves se dit, ce qu'il est en train de nous dire là,
00:23:07 ça va être utile pour dans deux minutes,
00:23:09 pour dans vingt minutes, pour dans deux semaines,
00:23:12 pour le contrôle, d'où la question, souvent,
00:23:14 ce sera au contrôle,
00:23:17 pour dans deux ans, pour jamais,
00:23:20 dans le doute, eh ben, j'efface.
00:23:25 Le prof, en toute naïveté, continue,
00:23:27 "Ah, bla bla bla, c'est bien, on m'écoute, pour une fois.
00:23:30 Ah, bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla bla, bla bla bla,
00:23:33 les élèves, je ne sais pas,
00:23:40 je n'ai pas d'indice, donc j'efface.
00:23:42 Allez, on efface, on efface, on efface, on efface, on efface."
00:23:45 Donc, quand le prof dit, "On va faire une activité sur ce que je viens de dire,
00:23:47 c'est normal, il ne reste pas grand-chose."
00:23:50 Donc, là, l'idée toute bête, c'est que le prof, simplement,
00:23:53 il dit, "Eh bien, écoutez, dans dix minutes, on va faire une activité
00:23:56 et vous ne pourrez la réussir
00:23:58 que si vous retenez ce que je vais vous dire maintenant."
00:24:01 Bref, il faut annoncer le but et l'objectif
00:24:05 avant de faire l'activité, et si possible, assez proche.
00:24:09 Parce que le cerveau se dit,
00:24:11 "Si ça ne me sert pas tout de suite, je l'enlève."
00:24:14 Du genre, si vous avez fait déjà une randonnée,
00:24:17 certainement, il y en a beaucoup parmi vous,
00:24:19 et que la randonnée doit durer quatre heures,
00:24:23 et qu'au départ de la randonnée, votre guide vous dit,
00:24:26 "Dans trois heures, vous ferez attention,
00:24:29 il y a un amas de pierres qui est un peu glissant,
00:24:32 et si vous glissez, vous allez peut-être vous fracasser la tête
00:24:37 contre un chêne, alors ce serait très embêtant,
00:24:40 donc vous ferez attention, notamment à la pierre
00:24:42 qui se trouve à l'extrême gauche."
00:24:45 À ce moment-là, tout le monde se dit,
00:24:49 "Oui, ben, il nous le redira."
00:24:52 "Il n'y a pas de souci, ce n'est pas pour maintenant,
00:24:54 donc on verra."
00:24:56 Et donc, le cerveau réagit comme cela.
00:24:59 Alors, ça, c'est la partie la plus technique
00:25:02 de toute ma présentation,
00:25:04 mais qui résume un petit peu ce que je vous ai dit.
00:25:07 C'est-à-dire que, si vous comprenez ça, c'est bon,
00:25:09 vous êtes doués en neurosciences d'emblée.
00:25:13 Vous allez pouvoir faire un carton lors des cocktails,
00:25:15 des soirées entre amis,
00:25:18 ou alors les faire déserter, si vous voulez,
00:25:20 ça marche aussi.
00:25:22 Donc, par exemple, si un enfant voit quelqu'un
00:25:28 qui est apparemment le Père Noël,
00:25:32 et qui vous dit, "Joyeux Noël, mon enfant",
00:25:34 eh bien, ces informations arrivent dans ce qu'on appelle
00:25:38 la mémoire de travail.
00:25:40 Vous savez, cette fameuse mémoire qui décide
00:25:42 si c'est utile ou si ce n'est pas utile,
00:25:45 et qui va effacer au bout de quelques secondes
00:25:47 si ce n'est pas utile.
00:25:49 Et au même moment, vous avez vos souvenirs sur Noël
00:25:55 qui viennent à la rescousse.
00:25:58 C'est-à-dire, vous entendez "Joyeux Noël",
00:26:01 et bien immédiatement, votre cerveau vous ressort
00:26:03 tout ce qu'il sait sur Noël.
00:26:05 "Ah, c'est le jour où il y a une dinde, une bûche,
00:26:08 c'est le 25 décembre, etc."
00:26:11 Et donc, votre présent et votre passé
00:26:16 sont accueillis par les mêmes neurones
00:26:19 qui vont bosser sur ces informations.
00:26:22 D'où son appellation "mémoire de travail".
00:26:25 Avant, on l'appelait "mémoire à court terme",
00:26:27 mais on s'est aperçu qu'après, la population
00:26:29 pensait juste que c'était parce qu'elle ne les gardait pas longtemps,
00:26:32 les informations.
00:26:34 Alors qu'en fait, mémoire de travail, on sent bien que ça va bosser.
00:26:37 Alors, comment ça va bosser ? Eh bien, en faisant des combinaisons.
00:26:40 C'est-à-dire du genre, "Alors, voilà ce que j'ai reçu,
00:26:43 un Père Noël, un Joyeux Noël, une dinde, une bûche, le 25,
00:26:47 je vais accrocher", c'est-à-dire faire des binômes,
00:26:50 "entre deux, voire plus, de ces informations."
00:26:53 Alors, par exemple, c'est ce qu'on appelle une pensée,
00:26:56 par exemple, si vous croisez Père Noël avec dinde,
00:27:01 eh bien, ça vous donne la pensée,
00:27:04 "Oh, ce Père Noël, qui a l'air gentil,
00:27:06 va sans doute me faire une dinde rôtie ce soir."
00:27:09 C'est votre pensée, elle est stockée dans la mémoire à long terme,
00:27:13 mais elle peut être ressortie juste une seconde après,
00:27:18 en disant, "Oh, c'est marrant, parce que le Père Noël,
00:27:21 il a la voix de Tante Huguette."
00:27:24 Alors, vous allez voir Tante Huguette, là, qui va arriver,
00:27:27 mémoire de travail, avec la barbe et tout.
00:27:31 Quand même...
00:27:33 Puis, votre pensée, en disant,
00:27:36 "Ce Père Noël va me faire une dinde."
00:27:40 Mais vous avez aussi Tante Huguette,
00:27:42 et Tante Huguette va influencer votre ancienne pensée.
00:27:48 Alors, Dieu sait ce qui va rester de la combinaison,
00:27:53 je vous laisse l'imagination,
00:27:55 mais ceci va devenir votre nouvelle version du souvenir.
00:28:00 Et donc, c'est pour cela qu'un souvenir,
00:28:02 ce n'est pas quelque chose qu'on stocke
00:28:05 et que l'on déstocke,
00:28:08 c'est quelque chose qui est en perpétuelle création.
00:28:12 Grâce au présent, c'est-à-dire ce que vous voyez,
00:28:15 ce que vous entendez, ce qu'on vous dit,
00:28:17 et avec tout ce que vous savez.
00:28:19 Tout ça, c'est mélangé, et hop,
00:28:21 ça devient votre version 2.0 du souvenir.
00:28:25 Deuxième conversation, version 3.0,
00:28:28 et ainsi de suite, et ainsi de suite, et ainsi de suite.
00:28:31 Et en particulier, pour tous les événements de notre vie
00:28:33 qu'on appelle la mémoire épisodique, c'est extrêmement fragile,
00:28:35 et ça vous donne les coups du pull bleu de votre ex, par exemple.
00:28:40 De tout à l'heure.
00:28:42 Alors, voici donc la partie la plus technique.
00:28:45 Je vais revenir maintenant aux petites malices,
00:28:48 pièges et petits tests ludiques pour vous.
00:28:52 Voilà, ça c'est le résumé de ce que je vous ai dit,
00:28:59 c'est-à-dire mémoire de travail,
00:29:01 si elle se dit "Bon, ça n'a pas l'air d'être utile
00:29:04 pour les deux minutes qui viennent,
00:29:07 donc j'efface".
00:29:09 Mais aussi, elle efface, puisqu'elle aime bien,
00:29:12 s'il y a trop d'informations.
00:29:15 Tout le monde le sait, il ne faut pas surcharger les consignes, etc.
00:29:18 Bon, le chiffre officiellement admis au niveau mondial,
00:29:21 c'est 7 pour un adulte, plus ou moins 2,
00:29:24 donc ça veut dire de 5 à 9 selon les individus,
00:29:27 et c'est bien entendu plus bas pour un enfant.
00:29:30 Donc ça augmente jusqu'à l'âge adulte.
00:29:33 Et puis, comme je vous l'ai dit, si je vous donne 35 noms de fruits,
00:29:36 vous les avez tous compris,
00:29:39 parce qu'il n'y a pas grand-chose à comprendre dans un nom de fruit.
00:29:42 Par contre, si je vous demande de les ressortir,
00:29:45 de les répéter sans stratégie particulière,
00:29:48 vous ne pourrez pas.
00:29:50 Ce qui prouve bien que comprendre et mémoriser
00:29:53 sont deux étapes différentes de l'apprentissage.
00:29:57 Alors, pour vous mettre en situation un petit peu délicate,
00:30:01 je vais vous proposer une publicité
00:30:04 qui passait il y a encore 4 ou 5 ans sur les télévisions françaises.
00:30:08 J'ai juste éliminé le nom du produit
00:30:11 parce que vous allez vous entraîner vers une fausse piste,
00:30:14 ça n'a pas d'intérêt,
00:30:17 et je vous le montrerai à la fin juste comme clin d'œil.
00:30:20 J'ai gardé le début de la publicité car il a un rapport
00:30:23 avec la diapositive que vous êtes en train de voir.
00:30:27 Je ne peux pas vous en dire plus
00:30:30 parce que sinon je trahis un peu le secret,
00:30:34 et la magie n'opère plus.
00:30:38 Je vous dis simplement que partout en France,
00:30:41 il faut que je passe trois fois la vidéo pour que tout le monde comprenne.
00:30:45 (Rires)
00:30:47 Donc, pour ne vexer personne,
00:30:50 je vais la passer trois fois aussi.
00:30:53 Comme ça, tout le monde sera à égalité.
00:30:56 Je vais vous passer une publicité,
00:30:59 et puis je ne vous dis rien.
00:31:02 Et on en parle après.
00:31:05 (Vidéo)
00:31:19 (Rires)
00:31:20 Ce n'est pas moi qui ai eu le vice d'incruster cette question sur la publicité.
00:31:25 Elle était déjà dans la publicité.
00:31:28 Simplement, c'est moi qui vais avoir le vice de vous poser la question.
00:31:32 Qui pense...
00:31:34 Vous pouvez lever la...
00:31:36 Non, je ne vais pas le dire comme ça.
00:31:38 Vous pensez que c'est qui ?
00:31:40 (Rires)
00:31:42 D'accord, OK.
00:31:48 J'ai entendu des Sarah.
00:31:50 Qui peut lever le doigt ?
00:31:52 Enfin, ou la main, ça marche aussi.
00:31:54 Pour voir la proportion, je ne vais pas compter.
00:31:57 C'est juste pour voir la proportion.
00:31:59 OK, ça, c'est pour les Sarah.
00:32:01 J'ai entendu Léa.
00:32:03 Qui pense que c'est Léa ?
00:32:05 Un petit peu moins.
00:32:07 J'ai entendu Stéphanie.
00:32:09 Stéphanie, c'est là où il y a le plus.
00:32:12 J'ai entendu aussi d'autres prénoms.
00:32:15 (Rires)
00:32:18 Qui a pensé à un autre prénom ?
00:32:21 Julie.
00:32:27 Le prénom Julie.
00:32:29 Un truc en I.
00:32:33 Laura ?
00:32:39 Lucie ?
00:32:42 (Rires)
00:32:45 Comme vous vous en doutez,
00:32:47 on a déjà dépassé les 4 filles.
00:32:50 (Rires)
00:32:52 Il s'est passé quelque chose dans le cerveau de certains.
00:32:58 Alors, ceux qui ont dit Julie, Laura,
00:33:02 un truc en I, etc.
00:33:04 C'est leur cerveau qui s'est dit
00:33:06 "Bon, j'ai entendu I, j'ai entendu A.
00:33:09 Je vais chercher dans ma mémoire à long terme
00:33:12 quels sont les prénoms que je connais le plus
00:33:15 et qui sont en A ou en I."
00:33:18 Et c'est ce que vous propose votre cerveau.
00:33:21 Et si on n'était pas ensemble, par exemple,
00:33:25 et que vous ne voyez pas que tout le monde n'avait pas la même réponse,
00:33:29 vous seriez persuadé que c'est Julie.
00:33:32 Ou persuadé que c'est Laura.
00:33:35 Donc là aussi, faux souvenir.
00:33:38 Parce que votre cerveau, il essaie de trouver quelque chose de compatible
00:33:42 avec le peu d'informations qu'il a.
00:33:45 Et vous allez voir à la fin de la présentation
00:33:48 jusqu'où ça peut aller.
00:33:50 Donc vous avez pris un petit morceau
00:33:52 et votre cerveau a complété.
00:33:54 Bon, alors comme vous n'êtes pas tous d'accord,
00:33:57 deuxième visionnage.
00:33:59 Maintenant que vous savez, normalement...
00:34:02 (Rires)
00:34:04 Ah oui !
00:34:06 Il y a évidemment ceux dont je n'ai pas parlé,
00:34:09 les abstentionnistes.
00:34:11 (Rires)
00:34:13 Qui n'a pas d'idée ?
00:34:15 Qui n'a pas eu d'idée ?
00:34:18 Vous voyez, c'est quand même beaucoup.
00:34:21 Alors allons-y.
00:34:23 Maintenant, deuxième visionnage.
00:34:25 Oui ?
00:34:27 (Propos inaudibles)
00:34:29 D'accord.
00:34:31 (Propos inaudibles)
00:34:33 D'accord.
00:34:35 Vous me dites,
00:34:37 s'il y a quelqu'un dans la cour
00:34:39 et qui dit que c'est trop faible,
00:34:41 vous me le dites.
00:34:43 Non, ça va ?
00:34:45 Bon, je baisse un petit peu pour ceux qui sont à l'intérieur.
00:34:48 (Propos inaudibles)
00:34:50 Et donc, je vous le repasse une deuxième fois
00:34:53 et je vous poserai la même question.
00:34:56 (Propos inaudibles)
00:34:58 (Propos inaudibles)
00:35:00 (Propos inaudibles)
00:35:02 (Propos inaudibles)
00:35:04 (Propos inaudibles)
00:35:06 (Propos inaudibles)
00:35:08 (Propos inaudibles)
00:35:10 (Propos inaudibles)
00:35:12 (Propos inaudibles)
00:35:14 Yeah ! C'est Stéphanie.
00:35:16 Alors, qui pense que c'est Stéphanie ?
00:35:19 (Propos inaudibles)
00:35:21 C'est un peu mieux.
00:35:23 Enfin, il y a un peu plus de Stéphanie, en tout cas.
00:35:26 Il y a quelqu'un qui a dit, "C'est pas Léa."
00:35:29 Alors, eh bien, justement.
00:35:31 (Propos inaudibles)
00:35:33 (Propos inaudibles)
00:35:35 (Propos inaudibles)
00:35:37 (Propos inaudibles)
00:35:39 Ça a changé d'idée, tout à fait.
00:35:41 (Propos inaudibles)
00:35:43 Exactement.
00:35:45 Qui a changé d'avis, d'ailleurs ?
00:35:47 (Propos inaudibles)
00:35:49 (Propos inaudibles)
00:35:51 Vous êtes mal placés, oui. Bon.
00:35:53 (Rires)
00:35:55 (Rires)
00:35:57 Je vous enverrai la vidéo.
00:35:59 (Propos inaudibles)
00:36:01 Vous aussi. Alors, des amis de Léa,
00:36:03 il nous en reste combien ?
00:36:05 Ah oui, quand même, vous voyez.
00:36:07 Donc, Léa n'a pas dit son dernier mot.
00:36:09 (Rires)
00:36:11 Quant à Sarah ?
00:36:13 Sarah ?
00:36:15 Il y a une personne à l'extérieur,
00:36:17 deux personnes à l'extérieur.
00:36:19 (Propos inaudibles)
00:36:21 Ah oui, ça, c'est sûr que la publicité
00:36:23 est faite pour vous déstabiliser.
00:36:25 C'est-à-dire que la première personne
00:36:27 qu'on présente, on la voit qu'à moitié.
00:36:29 Puis après,
00:36:31 on vous présente la deuxième personne,
00:36:33 et la première arrive plein champ.
00:36:35 Ceux qui ont le cerveau qui se dit
00:36:37 "Ah, c'est le moment ou jamais de regarder
00:36:39 qui était là en premier",
00:36:41 ils oublient la deuxième.
00:36:43 Donc, quand ils récupèrent l'information,
00:36:45 ils en sont à Léa.
00:36:47 (Rires)
00:36:49 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:36:51 (Rires)
00:36:53 Donc, c'est comme ça.
00:36:55 (Rires)
00:36:57 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:36:59 Alors, troisième et dernière présentation,
00:37:01 parce que ça pourrait durer des heures et des heures.
00:37:03 (Rires)
00:37:05 Mais bon, je suis limité en temps.
00:37:07 Oui, deux questions peut-être ?
00:37:09 Elle n'était pas nommée.
00:37:13 (Rires)
00:37:15 Ça, c'est aussi très intéressant.
00:37:17 (Rires)
00:37:19 C'est un faux souvenir.
00:37:25 (Rires)
00:37:27 Je t'assure.
00:37:29 Deuxième question ?
00:37:33 D'accord. Donc, pour vous, c'est quelqu'un en "I".
00:37:41 Ah, la dernière.
00:37:45 Oui. Mais celle-ci aussi.
00:37:47 D'accord.
00:37:51 (Rires)
00:37:53 D'accord.
00:37:57 Misty Gris, ça...
00:37:59 Tout est possible.
00:38:01 Bon. Alors, troisième et dernière présentation.
00:38:05 Avec, cette fois-ci, en plus,
00:38:07 le produit à la fin.
00:38:09 (Vidéo)
00:38:15 (Vidéo)
00:38:17 (Vidéo)
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00:38:21 (Vidéo)
00:38:23 (Vidéo)
00:38:25 (Vidéo)
00:38:27 (Vidéo)
00:38:29 (Rires)
00:38:31 (Rires)
00:38:33 Eh oui.
00:38:35 (Rires)
00:38:37 (Rires)
00:38:39 Alors, si vous l'avez dans votre salle de bain,
00:38:41 vous penserez à nous régulièrement.
00:38:43 (Rires)
00:38:45 (Rires)
00:38:47 (Rires)
00:38:49 (Rires)
00:38:51 (Rires)
00:38:53 (Rires)
00:38:55 (Rires)
00:38:57 Ok. Donc, c'était "Axe Rise Up".
00:38:59 C'est...
00:39:01 (Rires)
00:39:03 Alors, dernier sondage.
00:39:05 Après, je vous lâche.
00:39:07 Je vous le promets, sur le sujet.
00:39:09 Qui pense que c'est Sarah ?
00:39:11 Elle nous a quitté.
00:39:13 Ah, une personne encore.
00:39:15 (Rires)
00:39:17 Le dernier des Mohicans.
00:39:19 (Rires)
00:39:21 Pour Léa ?
00:39:23 Ah, pour Léa, vous voyez.
00:39:25 Il y a encore du monde.
00:39:27 (Rires)
00:39:29 Pour Stéphanie ?
00:39:31 Ah, oh mon Dieu.
00:39:33 Et puis,
00:39:35 un autre prénom ?
00:39:37 (Rires)
00:39:39 (Rires)
00:39:41 D'accord.
00:39:43 Génie, génie.
00:39:45 Bon, ben ça marche.
00:39:47 Je ne vois pas d'inconvénients.
00:39:49 Comme vous pouvez le constater,
00:39:51 ça va mieux, évidemment,
00:39:53 quand on est encore
00:39:55 au courant de
00:39:57 ce qu'on va nous demander.
00:39:59 C'est le même coup que l'éléphant bleu,
00:40:01 mais avec un peu d'humilité
00:40:03 en plus.
00:40:05 C'est-à-dire qu'il ne faut pas croire,
00:40:07 quand on est prof,
00:40:09 qu'annoncer ce qu'on va faire suffit
00:40:11 à ce que les élèves
00:40:13 aient dans la tête
00:40:15 exactement les mêmes images.
00:40:17 Parce que eux, aussi bien,
00:40:19 ils sont attachés à se dire "mais comment il est fringué ?"
00:40:21 Ou alors "Oh, un papillon,
00:40:23 oh, etc."
00:40:25 Ou alors "Oh, ce mot me fait penser
00:40:27 à autre chose."
00:40:29 Et ça, on ne peut pas contrôler.
00:40:31 Et ce n'est qu'avec la répétition
00:40:33 qu'on diminue
00:40:35 le taux d'élèves
00:40:37 qui ne sont pas sur les bons rails,
00:40:39 on va dire, de la notion,
00:40:41 mais sans arriver à 100%.
00:40:43 Parce qu'il y a des choses
00:40:45 qui sont tenaces.
00:40:47 Il y a des léas qui ne partent pas.
00:40:49 Et s'il y a des léas qui ne partent pas,
00:40:51 c'est parce que le cerveau,
00:40:53 il a vu un détail ou deux détails
00:40:55 qui l'ont plus marqué que les autres.
00:40:57 Et un point, c'est tout. Et il en restera là.
00:40:59 Point barre.
00:41:01 Et vous allez voir, pour l'autruche,
00:41:03 c'est la totale.
00:41:05 Alors,
00:41:07 je vais vous proposer, pour ceux qui ont eu
00:41:09 la bonne idée d'apporter
00:41:11 un papier et un crayon,
00:41:13 un petit test
00:41:15 de mémorisation,
00:41:17 vous donnant donc une astuce
00:41:19 pour...
00:41:21 Ah oui, pardon.
00:41:23 (Rires)
00:41:25 (Rires)
00:41:27 C'était
00:41:29 Marie Chantal.
00:41:31 (Rires)
00:41:33 (Rires)
00:41:35 Vous étiez proche de la bonne réponse.
00:41:37 (Rires)
00:41:39 Non, c'était Stéphanie.
00:41:41 (Rires)
00:41:43 (Propos inaudibles)
00:41:45 (Propos inaudibles)
00:41:47 Alors, ça, oui,
00:41:49 c'est une très bonne question.
00:41:51 La publicité,
00:41:53 elle est partie de quelque chose qui nous arrive
00:41:55 à tous. C'est-à-dire, on nous présente
00:41:57 des personnes,
00:41:59 lors d'une soirée, par exemple,
00:42:01 à peine, allez,
00:42:03 20 secondes ou 30 secondes après,
00:42:05 quand il y a quelqu'un qui vous dit
00:42:07 "C'est qui la dame à qui t'as parlé
00:42:09 qu'on t'a présentée ?"
00:42:11 "Ben, je m'en souviens plus."
00:42:13 On nous présente des gens et on s'en souvient plus.
00:42:15 Par contre, si tu m'avais demandé
00:42:17 "Retiens-le",
00:42:19 je te l'aurais dit. "Oui, mais
00:42:21 je ne pouvais pas prévoir."
00:42:23 Et donc, là,
00:42:25 Axe Rise Up s'est servi
00:42:27 de ce que l'on voit
00:42:29 tous les jours dans le quotidien,
00:42:31 mais pour dire
00:42:33 si tu ne reconnais pas la personne,
00:42:35 si tu l'as pas retenue, c'est que tu n'es pas réveillé.
00:42:37 Donc, prends le gel
00:42:39 et tu seras réveillé
00:42:41 et comme ça, tu pourras enchaîner
00:42:43 sur la tentative de séduction de la jeune femme.
00:42:45 Alors qu'en fait,
00:42:47 l'explication est beaucoup plus neuroscientifique
00:42:49 que ça.
00:42:51 C'est parce qu'en fait, le personnage
00:42:53 incarné par la caméra, homme ou femme,
00:42:55 quand on lui a présenté
00:42:57 quatre copines,
00:42:59 il s'est dit "Bon, ben,
00:43:01 je les regarde,
00:43:03 je peux les dévisager, je peux regarder aussi
00:43:05 le cycliste qu'il y a derrière, c'est pas un problème,
00:43:07 puisqu'après, on va aller à la bibliothèque
00:43:09 universitaire ou au restaurant universitaire,
00:43:11 voilà, on en reparlera,
00:43:13 le prénom
00:43:15 va arriver, c'est pas la peine
00:43:17 que je le retienne, quoi."
00:43:19 Mais si le personnage principal,
00:43:21 son ami qui lui présente ses quatre copines,
00:43:23 lui avait dit la veille
00:43:25 "Il y a une copine,
00:43:27 j'ai une copine qui est folle
00:43:29 dingue de toi.
00:43:31 Elle t'a vu marcher, elle s'est dit
00:43:33 "Waouh."
00:43:35 Elle veut
00:43:37 absolument sortir avec toi.
00:43:39 Alors elle m'a demandé d'essayer
00:43:41 d'arranger un petit peu le coup, mais elle veut pas
00:43:43 que je te dise qui c'est.
00:43:45 Voilà. Simplement,
00:43:47 ce que je peux te dire, c'est que demain,
00:43:49 quand je te présenterai quatre de mes copines,
00:43:51 c'est l'une des quatre.
00:43:53 Eh bien...
00:43:57 Comme le cerveau
00:44:05 aime particulièrement ce qui est d'utilité immédiate,
00:44:07 les quatre prénoms
00:44:15 vont être mémorisés.
00:44:17 Car il y a un intérêt.
00:44:19 Et dans pas longtemps.
00:44:25 Mais on lui a pas dit.
00:44:29 Alors voilà. Donc il a été surpris.
00:44:31 Donc, je disais,
00:44:33 pour ceux qui ont un petit
00:44:35 papier et un stylo,
00:44:37 je vous passe une petite vidéo
00:44:39 de France 3, c'est pas sorcier,
00:44:41 qui va mettre,
00:44:43 je sais pas,
00:44:45 France 3, c'est pas sorcier,
00:44:47 qui va mettre notre amie Fred
00:44:49 face à un étudiant.
00:44:51 Et ils vont essayer, tous les deux,
00:44:53 de répéter le plus de mots
00:44:55 d'une liste qu'on leur aura
00:44:57 donné. Vous allez voir,
00:44:59 il y a une différence
00:45:01 de succès
00:45:03 en faveur de l'étudiant.
00:45:05 Alors on pourra toujours se dire
00:45:07 "Ah, mais c'est parce que c'est l'étudiant,
00:45:09 ils ont l'habitude, etc."
00:45:11 Et moi, mon objectif, c'est de vous prouver, juste après cette vidéo,
00:45:13 que vous tous, nous tous,
00:45:15 on est parfaitement capables, grâce à
00:45:17 une stratégie toute bête,
00:45:19 de retenir beaucoup plus
00:45:21 d'informations, en l'occurrence
00:45:23 de mots, là, c'est simple aujourd'hui,
00:45:25 que les sept
00:45:27 en moyenne dont je vous ai parlé.
00:45:29 Vous allez en retenir bien plus
00:45:31 que sept grâce à une astuce qui est toute bête
00:45:33 et dont va se servir d'ailleurs l'étudiant.
00:45:35 [Bruit de sonnette]
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00:51:59 Voilà, on va dire que le test est terminé.
00:52:01 Si vous voulez le refaire chez vous en ayant un petit peu plus de temps, n'hésitez pas.
00:52:07 Alors, je vais vous remontrer les bonnes réponses,
00:52:11 parce que vous avez peut-être mis, je ne sais pas,
00:52:15 Nigeria à la place de Sénégal.
00:52:17 Donc, vous dites "ouais, j'ai les 16",
00:52:21 et en fait, il y a 15 faux souvenirs et puis une bonne réponse.
00:52:23 Donc, on ne sait jamais.
00:52:25 Donc, voici ce qu'il fallait répondre.
00:52:31 Et donc, faisons un petit sondage qui a tout juste.
00:52:35 Eh bien, vous voyez, si vous vous retournez, vous pouvez voir aussi ceux qui en lèvent la main derrière.
00:52:41 Vous êtes une très, très grande majorité.
00:52:45 On doit être dans les 90%.
00:52:47 Qui a une erreur ou un oubli, si vous voulez ?
00:52:51 Il doit en avoir une quinzaine.
00:52:54 Deux oublis ou deux erreurs ?
00:52:57 Là, on chute à 6 ou 7.
00:53:00 Plus de deux erreurs ?
00:53:03 Il faut rajouter ?
00:53:08 Poivre.
00:53:10 Poire.
00:53:18 Non ?
00:53:20 Bon, c'est pas grave.
00:53:23 Alors, comme vous voyez, ce qu'il faut retenir, c'est l'extrême efficacité de cette méthode,
00:53:30 parce que pour votre cerveau, eh bien, il fait comme si vous lui avez donné non pas 16 informations,
00:53:36 mais 4 informations.
00:53:38 Il vous a fait 4 fois le coup du "mais, où est donc Cornicart ?"
00:53:43 Et donc, vous avez réussi en quelques secondes à mémoriser 16 mots grâce à cette stratégie,
00:53:52 alors que la moyenne normale est de 7, et encore donc de 5 à 9, c'est-à-dire nettement plus.
00:53:59 D'où l'intérêt, que ce soit pour le prof ou l'élève, de regrouper les informations qui pour lui vont ensemble.
00:54:07 Alors, ça peut être tout simplement pour un élève d'encadrer ce qui a l'air d'aller ensemble dans un cours,
00:54:13 ou de le demander au prof.
00:54:15 D'habitude, on demande simplement à l'élève d'encadrer les résultats finales.
00:54:19 Mais pour le cerveau, ce qui est mieux, c'est encadrer ce qui va ensemble.
00:54:26 Alors, traditionnellement, j'ai une petite diapo avec une petite feuille très sale,
00:54:33 genre "adolescent masculin de 14 ans" qui écrit.
00:54:39 Et en fait, on ne comprend rien du tout, mais si on entoure 3 zones,
00:54:44 et bien ça envoie directement l'information au cerveau qu'il y a 3 informations à retenir.
00:54:50 Et les détails sont dans ces bulles.
00:54:54 Un petit peu comme certains logiciels très connus pour ça,
00:54:59 où vous cliquez sur une bulle,
00:55:04 Prézi vous connaissez peut-être ?
00:55:08 Donc vous cliquez sur une bulle et hop, vous avez le détail.
00:55:11 Vous cliquez sur la bulle et hop, vous ne voyez plus les détails.
00:55:14 Mais vous voyez toujours le thème de la bulle.
00:55:16 Et bien là, c'est pareil. Voici les 4 thèmes.
00:55:18 Donc vous avez mémorisé les 4, et hop, le cerveau vous a redonné les 16.
00:55:25 Absolument. La mémoire visuelle est très très forte.
00:55:30 Ah oui ?
00:55:32 Parce qu'il faut créer des regroupements.
00:55:34 Alors j'ai vu certaines personnes qui essaient de le faire de tête, c'est beaucoup plus difficile,
00:55:37 mais ça marche.
00:55:38 Il y a aussi d'autres possibilités, celles qui consistent à faire des histoires autour.
00:55:43 Par exemple, j'ai mangé une fraise et bu du coca pendant que je jouais au tennis en Allemagne.
00:55:51 Voilà. Oui, bon, ça ne doit pas arriver tous les jours,
00:55:56 mais en tout cas, ça vous en fait 4. Dans une seule scène.
00:56:00 C'est-à-dire une seule photo.
00:56:02 Vous vous inventez 4 phrases comme ça, et c'est bon, les 16 y sont.
00:56:07 Oui ? Absolument.
00:56:09 Puisque là aussi, il s'agit de regrouper par catégories.
00:56:13 Et je vais vous présenter, dans quelques instants,
00:56:17 quelque chose qui s'appelle un croque-note, où il y a uniquement des mots-clés,
00:56:22 ou des dessins-clés.
00:56:24 Alors, avant dernière partie, il faut que je me dépêche pour laisser la place à un conférencier suivant.
00:56:33 Donc...
00:56:39 [Rires]
00:56:45 En fait... [Rires]
00:56:47 Oui, mais si je l'ai enlevé, c'est que 1, c'est un peu vulgaire comme réponse.
00:56:55 Mais c'est bizarre que tu l'aies là. Faudra que tu me le dises en anglais.
00:57:00 Donc effectivement, la réponse est un peu brutale.
00:57:04 Et puis d'autre part, ce qui est important, c'est de comprendre que, vous voyez,
00:57:09 le cerveau, il n'a pas besoin de la réponse de l'oiseau rouge.
00:57:15 Il a un indice qui lui permet d'avoir la réponse.
00:57:23 Alors, C'est pas sorcier va nous expliquer en 30 secondes que si vous vous souvenez simplement de la musique,
00:57:29 de quelque chose, d'une soirée par exemple que vous avez vécue, tout va vous revenir.
00:57:35 Et je vous montrerai un extrait de film assez connu où on le voit.
00:57:39 [Vidéo]
00:58:00 Alors, au début de mon projet, j'étais naïf et puis je disais à mes élèves des années 2010-15,
00:58:09 c'est le fameux épisode de la Madeleine de Proust.
00:58:13 Grand silence dans la salle.
00:58:18 Gaspard Proust ? Non, non.
00:58:21 La Madeleine Proust, comédienne ? Non, non, non, non, non.
00:58:25 L'épisode de la Madeleine de Proust.
00:58:27 Alors bon, je leur détaille, mais si, la Madeleine, le thé, l'enfance, non, non.
00:58:36 Platitude totale et à un moment donné, il y a un élève qui lève la main et qui me dit
00:58:39 "mais c'est comme dans Ratatouille alors monsieur ?"
00:58:42 Et là, c'est moi qui dis "Ratatouille ? Qu'est-ce que c'est ?"
00:58:48 Et eux, ben voilà, ils me disent "Ratatouille enfin monsieur !"
00:58:55 C'est un film d'animation là, où on voit qu'il y a un restaurant qui est tenu par un rat.
00:59:02 Monsieur ?
00:59:07 Et puis à la fin, il y a un critique gastronomique qui va décider du sort du restaurant
00:59:11 et justement, on va lui servir un morceau de Ratatouille, ça va lui rappeler son enfance
00:59:15 et c'est comme ça que le restaurant va être sauvé.
00:59:17 Enfin, monsieur, Ratatouille !
00:59:20 Bon alors, j'ai acheté le DVD, j'ai vérifié que les élèves avaient parfaitement compris l'idée,
00:59:25 simplement c'était à moi de mettre à la page de l'époque.
00:59:30 Et je vous propose le petit extrait dont ils voulaient parler.
00:59:34 "De la Ratatouille, c'est une plaisanterie."
00:59:54 "Ratatouille, c'est une plaisanterie."
01:00:14 "Ratatouille, c'est une plaisanterie."
01:00:32 Bon lui, c'est le méchant de service pour ceux qui l'auraient pas vu.
01:00:36 Donc ça, c'est le premier des deux points dont je voulais vous parler.
01:00:39 C'est-à-dire, au premier point, avec un indice, vous ressortez plein de choses.
01:00:43 Donc dans les fiches de révision des élèves, pas besoin de mettre tous les mots.
01:00:48 Deuxième chose importante pour ces fameuses fiches de révision allégées,
01:00:53 si vous mettez en plus du personnel, c'est-à-dire si vous dessinez quelque chose,
01:00:58 surtout que le cerveau a la mémoire du geste,
01:01:00 si vous dessinez quelque chose ou si vous mettez en association,
01:01:04 comme je vous le disais tout à l'heure, en binôme, en combinaison,
01:01:08 ce que vous devez apprendre avec quelque chose que vous aimez bien,
01:01:11 si vous le plaquez, alors là, vous le retenez à une énorme vitesse,
01:01:16 sans rentrer dans les détails, c'est parce que ce que vous aimez,
01:01:19 ce qui vous est familier, est représenté par un réseau de neurones
01:01:22 qui est stable, solide et rapide, c'est-à-dire l'influx nerveux passe très très vite.
01:01:29 Et donc vous accrochez quelque chose d'impersonnel,
01:01:31 c'est-à-dire ce que le prof veut que vous mémorisiez, à une super autoroute.
01:01:38 Donc du coup, c'est comme s'il y avait un petit village perdu
01:01:41 qui était, je ne sais pas, une notion de mathématiques par exemple,
01:01:46 que vous mettez en relation avec une chanson que vous aimez.
01:01:51 Eh bien, ça donne cette petite vidéo, par exemple,
01:01:55 que je vous propose comme moment de détente.
01:01:59 Le pseudonyme utilisé sur YouTube, c'est "Madame Hélène".
01:02:04 Voici ce que ça donne pour les grandeurs de mathématiques
01:02:09 que l'on apprend au lycée, au collège.
01:02:13 (Musique)
01:02:37 C'est sûr du Kenji, bien sûr.
01:02:39 (Musique)
01:03:08 (Rires)
01:03:10 (Musique)
01:03:23 (Rires)
01:03:25 (Applaudissements)
01:03:33 (Musique)
01:03:48 (Musique)
01:04:13 (Musique)
01:04:23 (Musique)
01:04:43 (Musique)
01:05:01 (Applaudissements)
01:05:09 Merci à elle, surtout. Merci à Anne-Sophie également de m'avoir mis sur la piste.
01:05:13 Alors, ça marche à tous les coups.
01:05:16 Je vous ai expliqué ça avec l'autoroute en bleu,
01:05:20 et puis ce qu'il faut retenir en jaune.
01:05:23 Et puis, vous avez le top du top, qui s'appelle le "croc note" ou le "sketch note".
01:05:30 Je dois ce formidable document à une de mes élèves de seconde,
01:05:37 qui est du lycée Champollion, Marie, "note",
01:05:42 qui est actuellement en terminale, qui est présente parmi nous,
01:05:47 mais qui est trop timide pour que je la présente.
01:05:51 Donc, je ne pourrai pas vous la présenter. Je respecte son choix.
01:05:55 Mais par contre, je veux vous montrer à quel point c'est brillant,
01:05:59 puisque, comme vous pouvez le constater, il n'y a pas de mot-clé.
01:06:03 L'objectif, c'était de ressortir les auteurs et les oeuvres
01:06:10 du 17e, 18e et 19e siècle en littérature.
01:06:15 Alors, comme vous pouvez le constater,
01:06:18 je vous ai un petit jeu de devinette, le 17e siècle, qu'on appelle le classicisme,
01:06:23 avec pour auteurs connus, vous voyez peut-être,
01:06:26 La Fontaine, absolument,
01:06:28 Corneille,
01:06:30 Racine,
01:06:32 Molière, exactement.
01:06:36 Le 18e siècle, appelé le siècle des Lumières.
01:06:41 Et là, je lui dis, mais là, il y a une petite fille qui a l'air de tomber
01:06:46 le nez dans un ruisseau. Qu'est-ce que c'est ?
01:06:50 Oui, la phrase des misérables.
01:06:53 Quelqu'un s'en souvient ?
01:07:00 Je suis tombé par terre.
01:07:03 Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau.
01:07:07 Alors, c'est vrai que la phrase est tirée des misérables, donc, 19e siècle,
01:07:12 mais par contre, Rousseau et Voltaire sont bien du 18e.
01:07:16 Pour le petit dessin qu'elle nous a fait, elle a reçu quelques lettres.
01:07:22 Presque.
01:07:24 Non.
01:07:27 Alors, ce sont les lettres Persane de Montesquieu.
01:07:31 Bon, l'encyclopédie, c'est assez clair.
01:07:34 Et puis, on va crescendo, donc le 19e,
01:07:38 avec le romantisme, symbolisé par une rose.
01:07:43 Là, attention, ça devient très subtil.
01:07:46 Vous avez ici ce qu'on appelle le naturalisme,
01:07:52 parce que c'est une fleur séchée qui est représentée.
01:07:57 Et juste à côté, est-ce que quelqu'un connaît ?
01:08:03 C'est un peu dur comme question.
01:08:06 Non ? Eh bien, c'est le réalisme.
01:08:10 Et quand j'ai demandé à Marie, "Mais pourquoi t'es-tu faite comme ça,
01:08:16 alors que c'est une fille très jolie ?"
01:08:20 Elle m'a dit, "C'est parce que c'est à ça que je ressemble le matin
01:08:24 avant de me maquiller et de me coiffer."
01:08:27 (Rires)
01:08:29 Voilà. Donc non seulement elle est brillante, mais en plus, elle est très humble.
01:08:34 Je lui dis, "Et ça ? Alors là, franchement, je vois pas."
01:08:37 Elle me dit, "Ah ben, c'est normal, vous pouvez pas l'imaginer,
01:08:40 c'est l'entrée de mon ancien établissement scolaire
01:08:43 qui s'appelle Honoré de Balzac."
01:08:45 (Rires)
01:08:47 Voilà. Donc on sent bien l'univers carcéral.
01:08:50 (Rires)
01:08:52 C'est pas loin.
01:08:54 Un petit coeur sans fioriture, c'est un coeur simple de Flaubert.
01:09:00 Ici, je lui dis, "Ouh là là, mais qu'est-ce que c'est,
01:09:03 un mélange d'animal et d'être humain ?
01:09:06 C'est la bête humaine d'Émile Zola."
01:09:09 Et puis, ce que je trouve le plus subtil, je lui rends vraiment hommage pour ça,
01:09:15 c'est que c'est un mot qui est très simple.
01:09:18 Je vous laisse trouver...
01:09:21 Oui, c'est un mot passant.
01:09:23 (Rires)
01:09:25 (Applaudissements)
01:09:28 Pardon ? Ah oui, non mais elle est brillante.
01:09:44 Exactement. Je vous remercie infiniment de l'avoir applaudie
01:09:47 parce qu'elle est parmi nous et elle est trop humble pour cela.
01:09:51 (Applaudissements)
01:09:54 J'ai encore cinq minutes ?
01:10:01 (Rires)
01:10:03 Oui, je peux ? Merci.
01:10:06 Donc, l'idée, c'est de se dire, "OK, tout va dans le sens
01:10:11 de faire des fiches de révision allégées."
01:10:15 C'est-à-dire les indices récupérateurs,
01:10:18 donc un indice qui va vous restituer beaucoup de choses,
01:10:21 et puis l'autre, des moments ou des indices qui sont personnels.
01:10:27 Donc, si on est prof ou parent, l'idée, c'est de ne pas être strict sur le sujet,
01:10:34 laisser carte libre aux enfants pour faire ce qu'ils veulent,
01:10:38 du moment qu'après, c'est une astuce très facile à mettre en place,
01:10:42 si vous voulez leur faire réviser un devoir quelconque,
01:10:46 dites, "Fais un croque-note comme ça, puis après, tu viens avec ton croque-note,
01:10:51 c'est-à-dire juste avec quelques idées.
01:10:53 Moi, j'ai ton cahier, et grâce à ton croque-note,
01:10:57 tu me ressors le plus de choses possibles."
01:11:02 Tous les parents dont j'ai eu les retours m'ont dit,
01:11:05 "C'est incroyable, ça a apaisé les séances de révision le soir,
01:11:10 alors que c'était la tension entre nous à chaque fois.
01:11:13 Là, non seulement je vois que mon enfant s'est penché sur le sujet
01:11:16 parce qu'il a produit quelque chose, le croque-note,
01:11:19 mais en plus, ce qui est dingue, c'est que, un, il s'est fait plaisir,
01:11:23 et deux, il est capable de ressortir la quasi-totalité du cours,
01:11:27 ce qui est dingue.
01:11:28 Il faut l'avoir fait une fois pour vraiment en être convaincu.
01:11:33 Et puis, je vous avais touché un petit mot du petit format.
01:11:38 Vous savez, des fiches Bristol,
01:11:41 il s'avère que même si ce sont les plus vendues en France,
01:11:45 et même si les ados disent, "C'est très pratique pour mettre dans le sac",
01:11:51 ce n'est pas du tout adapté à la vision naturelle du cerveau.
01:11:55 La vision naturelle du cerveau est horizontale.
01:11:58 C'est-à-dire que si vous regardez, par exemple, dans la salle,
01:12:01 ou n'importe qui, ou en sortant dehors,
01:12:03 vous verrez que vous verrez bien à droite, bien à gauche,
01:12:06 un peu en haut, un peu en bas.
01:12:08 C'est-à-dire que vous êtes au format 16/9 ou cinéma, si vous voulez.
01:12:13 Ça ne viendrait pas à l'idée des cinémas CGR
01:12:17 de vous projeter un film sur la feuille.
01:12:23 Alors, la fiche Bristol, dans l'autre sens, c'est déjà ça.
01:12:28 Après, il y a le format, parce qu'il y a un problème.
01:12:34 Vous vous souvenez que la mémoire de travail
01:12:38 ne peut accueillir que 7 informations en même temps ?
01:12:41 C'est-à-dire que s'il y a d'autres informations qui arrivent,
01:12:43 ça chasse les dernières informations.
01:12:46 Et ça explique, c'est l'une des deux explications,
01:12:49 de ce qui nous arrive à tous quand on lit un livre,
01:12:52 quand on arrive à la fin d'une page,
01:12:54 quand on tourne la page, on se dit,
01:12:56 "Mince, je ne me souviens plus des derniers mots
01:12:59 de la dernière page."
01:13:02 Tout ceci parce que le cerveau,
01:13:05 quand vous lui présentez une page,
01:13:07 je sais que ça a l'air étrange,
01:13:09 mais il se dit d'abord, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:13 Et il se dit, "Ah, c'est une page."
01:13:16 Vous vous dites, "Ouais, je sais."
01:13:19 Mais lui, non.
01:13:21 Donc il dit, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:23 Et le temps qu'il dit, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:25 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:27 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:29 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:31 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:33 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:35 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:37 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:39 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:41 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:43 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:55 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:57 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:13:59 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:14:01 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:14:03 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:14:05 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:14:07 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:14:09 Et quand vous lui dites, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:14:11 Par exemple, même si vous pouvez voir à travers, c'est pas grave,
01:14:14 je vais vous montrer la feuille que j'étais entre les mains et la retourner aussitôt.
01:14:21 (Rires)
01:14:23 Voilà.
01:14:25 Alors votre cerveau, pour l'instant, il s'est dit,
01:14:27 "Bon, c'est un rectangle avec des couleurs et puis peut-être d'autres rectangles."
01:14:31 Je vous refais la même chose.
01:14:33 Je vous refais la même chose.
01:14:37 Je vous refais la même chose.
01:14:39 Je vous refais la même chose.
01:14:41 Je vous refais la même chose.
01:14:43 J'arrête.
01:14:45 Question, est-ce que le cerveau a plus d'informations au bout de la cinquième fois
01:14:49 qu'au bout de la première ?
01:14:51 Non.
01:14:52 Parce que justement, ce qui est incroyable,
01:14:54 c'est qu'à chaque fois, il est obligé de passer par la fameuse première étape du,
01:14:58 "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:15:01 Et le temps qu'il dit, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:15:03 J'ai retourné, c'est fini.
01:15:06 Quand vous le remontrez et que vous, vous sachiez consciemment que je vous remonte la même feuille,
01:15:10 votre cerveau, il ne réagit pas comme ça.
01:15:12 Il dit, "C'est quoi, c'est quoi, c'est quoi ?"
01:15:14 Eh bien, c'est pareil.
01:15:15 Et pour vous le prouver,
01:15:17 eh bien, il y a Géographique Channel qui vous propose cette petite expérience.
01:15:23 "Jetez un coup d'œil à cette image.
01:15:25 Nous allons la modifier cinq fois.
01:15:27 Comptez le nombre de changements que vous voyez."
01:15:35 "Facile. Vous avez bien noté cinq changements comme il se doit.
01:15:38 Maintenant, nous allons recommencer l'expérience avec une autre image.
01:15:41 Mais cette fois, il y aura une seconde de noir entre chaque tableau.
01:15:45 Essayez de compter le nombre de modifications que vous observez."
01:15:48 "Là, c'était un peu plus dur, non ?
01:16:00 Il y avait en fait sept changements."
01:16:04 "A présent, repassons les images en supprimant les noirs.
01:16:08 Vous êtes prêts ?"
01:16:10 "C'est plus facile comme ça ?"
01:16:17 Eh oui, bien sûr.
01:16:19 Alors, il ne me reste plus que cinq minutes,
01:16:21 parce que j'ai déjà débordé,
01:16:22 et donc on vient de me prévenir que pour les besoins du film
01:16:25 et pour ne pas mettre en péril, évidemment, le déroulé de toute la journée,
01:16:30 je vais considérablement accélérer.
01:16:32 Puisque je dispose de cinq minutes, donc allons-y.
01:16:35 Alors, le cerveau se construit des règles, oui, comme je vous disais,
01:16:39 sur des exemples.
01:16:41 Tout ça parce qu'il préfère être très rapide et avoir raison 99 fois sur 100
01:16:47 et se tromper une fois de temps en temps,
01:16:49 plutôt que d'être très très lent et avoir toujours raison.
01:16:53 Alors, par exemple, si vous amenez votre enfant voir des oiseaux.
01:16:58 Bon, alors là, c'est une situation assez inédite,
01:17:00 parce qu'il faut déjà trouver la branche avec tous les oiseaux qui sont là,
01:17:04 mais bon, supposons.
01:17:06 Et vous dites, tiens, un enfant en bas âge,
01:17:10 "Tiens, tu vois, ça, c'est un canari, il fait partie de la famille des oiseaux.
01:17:14 Tiens, ça, c'est une perruche, il fait partie de la famille des oiseaux."
01:17:18 Votre enfant ne dit rien.
01:17:21 Le lendemain, vous voyez, il y a de la neige.
01:17:25 Le lendemain, il voit un rouge-gorge, il dit "Oh, un oiseau !"
01:17:29 Et là, vous dites "Mais mon enfant est surdoué !
01:17:33 Il n'avait jamais vu de rouge-gorge et il sait que c'est un oiseau.
01:17:37 Comment fait-il ?"
01:17:39 C'est tout simplement parce que, à partir simplement de deux exemples,
01:17:43 votre cerveau, et son cerveau surtout, s'est construit une règle.
01:17:47 Alors, il y a ceux qui sont construit la règle
01:17:51 oiseau = animal avec plume et bec,
01:17:56 et il y a ceux qui sont fait la règle
01:18:00 oiseau = animal avec plume, bec, équivaut.
01:18:04 Donc, quand on arrive à l'autruche,
01:18:10 exactement à l'école primaire,
01:18:14 ceux qui se sont fait comme règle
01:18:18 oiseau = bec + plume, ils disent "Bon, t'as un petit peu exagéré sur la plume,
01:18:23 et sur le bec, mais bon d'accord,
01:18:27 ok, c'est oiseau. Mais pour les autres, ils disent "Attends, moi j'ai jamais vu un vol d'autruche,
01:18:32 tu dis n'importe quoi, cher maître ou maîtresse,
01:18:36 pour moi ce n'est pas un oiseau." Et quand le maître ou la maîtresse dit
01:18:40 "Mais si, c'est un oiseau, je t'assure, c'est un oiseau."
01:18:44 Et bien le cerveau de l'enfant se dit "Mais j'en ai rien à faire,
01:18:48 pour moi c'est pas un oiseau, point barre."
01:18:52 Et la prochaine fois qu'on me le demandera, de toute façon c'est pas demain la veille.
01:18:56 Et donc globalement, tous ceux, alors, je vous donne la bonne réponse,
01:19:00 c'est un oiseau, mais tous ceux qui ont dit
01:19:04 que c'était pas un oiseau, continueront à dire
01:19:08 "Ce n'est pas un oiseau." Sauf s'il se rappelle de ce qu'on a dit aujourd'hui.
01:19:13 "Vous m'avez mis en combinaison avec une autruche,
01:19:18 c'est bon, vous vous en souviendrez.
01:19:22 Sinon, non." Et puis, dernière petite chose,
01:19:26 il y a une mise sous silence,
01:19:30 dans l'éducation, mais que ce soit l'éducation des enfants,
01:19:34 dans la cellule familiale, ou alors dans le milieu scolaire,
01:19:38 c'est que le ministère de l'Éducation nationale croit vraiment
01:19:42 que quand on ne dit rien à un élève, le cerveau ne déduit rien.
01:19:46 Du genre, par exemple, au collège,
01:19:50 les élèves voient ces deux formules, en quatrième,
01:19:54 c'est-à-dire, en gros, ils en déduisent comme pour le coup des oiseaux,
01:19:58 une règle, sauf qu'ils ne la disent pas au prof, en disant
01:20:02 "Ah, bah tiens, le carré, là, je vais les mettre sur toutes les lettres."
01:20:06 Et le prof a pour consigne de ne rien dire
01:20:10 sur A+B² parce que ça ne marche pas.
01:20:14 Mais au lieu de dire "A+B², ça ne marchera pas",
01:20:18 eh bien la consigne qu'il a du ministère, c'est de se taire
01:20:22 en disant "T'en parle pas." Comme ça, si t'en parles pas,
01:20:26 ils n'y penseront pas. Quelle erreur.
01:20:30 Le cerveau se dit "Bon, moi, comme on ne m'a pas présenté
01:20:34 d'autres exemples qui allaient faire les contre-exemples,
01:20:38 pour moi, tout va dans le même sens." Et donc,
01:20:42 en troisième, quand le prof suit le programme et est tout content de vous prouver
01:20:46 (Rires)
01:20:50 que effectivement, ce n'est pas bon,
01:20:54 eh bien, toutes les études montrent sous IRM que la réaction de l'être humain,
01:20:58 c'est ça. C'est-à-dire "Je n'en ai rien à faire,
01:21:02 je ne veux pas l'entendre, je reste sur ma règle."
01:21:06 Et enfin, pour vous dire au revoir, un dernier test pour la route
01:21:10 fabriqué par un neuroscientifique, M. Tenenbaum,
01:21:14 qui vous prouve que vous aussi, vous raisonnez comme ça, même à votre âge, ne vous inquiétez pas,
01:21:18 il vous a présenté ici 42 plantes qui n'existent pas.
01:21:22 Les profs de SVT diront "Ce sont 42 ammonites."
01:21:26 Si vous voulez, vous pouvez dire 42 lapins, ce n'est pas grave.
01:21:30 Donc c'est 42 plantes qui n'existent pas. Et il a dit "Parmi ces plantes
01:21:34 qui n'existent pas, je décide qu'il y en a qui s'appellent des tufas."
01:21:38 Je vous ai entouré 3 tufas.
01:21:42 Et il est parti partout dans le monde pour demander à des étudiants,
01:21:46 à des adolescents, à des personnes
01:21:50 âgées, adultes, etc. s'ils voyaient d'autres tufas
01:21:54 dans la liste. Alors je vous propose que vous me les
01:21:58 disiez et après, pour finir, je vous montre
01:22:02 la solution de tous les pays, tout confondu,
01:22:06 pour voir si Montpellier a le même cerveau qu'ailleurs sur la planète.
01:22:10 Alors, première ligne, est-ce que vous voyez des tufas ?
01:22:14 En premier. Deuxième
01:22:18 ligne, est-ce que vous voyez des tufas, à part celui qui est
01:22:22 troisième et dernier ?
01:22:26 Voilà. Troisième ligne, est-ce que vous voyez des tufas, à part celui
01:22:30 qui est entouré ? Non. Quatrième ligne,
01:22:34 le premier. Avant-dernière ligne,
01:22:38 non. Dernière ligne,
01:22:42 alors il y a un peu d'hésitation,
01:22:50 mais on a quand même des réponses. Le troisième,
01:22:54 et le cinquième.
01:22:58 Le sixième, pardon. Voici les résultats du monde entier.
01:23:02 (Rires)
01:23:06 Vous avez tout juste !
01:23:10 Ce qui prouve aussi que le cerveau, il se dit,
01:23:14 ça n'existe pas, je m'en fous, je vais quand même faire des regroupements.
01:23:18 (Rires)
01:23:22 Pas de problème. Et en plus, vous n'êtes même pas échangé
01:23:26 les critères. Pas de problème, ça n'existe pas,
01:23:30 j'en fais quand même des regroupements.
01:23:34 (Applaudissements)
01:23:38 Merci à vous !
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