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  • 24/01/2024
Joé Bédier, maire de Saint-André

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Transcription
00:00 C'est un problème relativement grave, il faut traiter le problème dans le fond.
00:08 Et aujourd'hui, si je vous ai réunis, c'est pour vous parler de ces jeunes qui sont sans
00:15 tutelleur légaux, qui vivent sans papa, sans maman, et depuis trop longtemps.
00:20 Et personne, aucun politique ne le dit.
00:22 Il faut mettre le problème sur la table, il faut qu'on en débatte.
00:25 D'ailleurs, moi j'ai déjà pris rendez-vous avec monsieur le sous-préfet, avec la police,
00:30 les directeurs de la police, pour qu'on traite de ce sujet-là.
00:34 Parce qu'elle est violente cette situation pour un enfant qui grandit dans ces conditions.
00:39 Et très balé à droite, à gauche, arrivé ici, soi-disant accueilli par une tati, et
00:48 c'est une autre tati qui vient à Gileau, et ensuite il y va, il est placé dans un
00:54 foyer parce que la tati...
00:55 Il y a tous ces phénomènes.
00:57 Et là, aujourd'hui, il ne faut plus se voiler la face.
00:59 Si on essaye de se dire qu'il y a des délinquants, des voyous, et on ne traite pas le problème
01:05 de fond, on n'y arrivera pas.
01:06 Et c'est ça mon inquiétude, c'est de dire que trop de facilité aujourd'hui pour recueillir
01:14 des enfants.
01:15 Je ne pense pas qu'en France, sur le territoire français, on puisse avoir des situations
01:21 comme à La Réunion.
01:22 Si vous êtes dans une famille, ici, 6 ou 8, vous avez 2 ou 3 légitimes, le reste,
01:26 ce sont des neveux, des nièces qui souvent sont livrés à eux-mêmes.
01:30 On nous a dit ça au niveau des collèges et de l'école primaire.
01:33 Et c'est ça.
01:36 Moi, je ne peux pas aborder le sujet sous un autre angle, tout simplement parce que
01:41 si je le fais, on ne réglera pas le problème.
01:44 Moi, j'aime le concret, j'aime dire les choses, et ça, ça m'inquiète parce que
01:48 j'aime beaucoup les enfants, et je ne veux pas que cette situation perdure pendant trop
01:53 longtemps parce que vivre dans ces conditions-là mène forcément vers des situations très
02:00 complexes de drogue, de violence, de caillassage, de la police.
02:05 Tout ça, c'est un jeu après parce qu'ils ne savent pas autre chose que cette forme
02:10 de violence.
02:11 L'amour qu'on peut recevoir lorsqu'on est dans un milieu où il y a un papa, une
02:18 maman, là, non, il n'y a pas toute cette affection-là.
02:22 Descendez à Fayah.
02:23 Déjà, vous savez, on stigmatise trop Fayah, ce n'est pas bien.
02:28 Mais descendez, vous allez voir combien ces personnes qui sont âgées, qui sont toutes
02:35 les après-midi sous les arbres, ces femmes, ces enfants, ce sont des personnes comme vous
02:40 et moi, je vous jure.
02:42 Ce sont des personnes très tranquilles qui m'ont interpellé, qui m'ont dit « Mais
02:47 monsieur le maire, il faut faire quelque chose, on en a assez de ces voyous et tout
02:51 ça.
02:52 » Mais vous savez aussi que, si je peux me permettre, le maire tout seul n'y arrivera
02:56 pas.
02:57 Là, moi, je ne veux pas trouver de bouc-émissaire.
02:59 Certains le font, mais moi, pas.
03:02 Qu'est-ce qui pourrait être fait ? Moi, je pense que là, c'est au niveau de l'État,
03:05 cette facilité avec laquelle on vient ici à La Réunion et on les place.
03:09 C'est trop facile, monsieur.
03:10 Un enfant, ça doit vivre dans un milieu avec un papa et une maman.
03:13 Trop souvent, on voit l'inverse et ces enfants sont livrés à eux-mêmes.
03:17 C'est ça, la vérité.
03:18 [Musique]

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