Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 08/01/2024

Chaque jour dans Culture Médias, Thomas Isle reçoit un invité surprise. Ce lundi, Philippine Delaire alias Dr Labellevie.
Retrouvez "L'invité inattendu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-surprise

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Et David, c'est l'heure d'accueillir votre invité inattendu et aujourd'hui nous recevons le psychiatre
00:05 Dr Labellevie, bonjour !
00:07 Bonjour à tous, bonjour, je suis donc docteur en psychiatrie spécialisée dans la recherche du bonheur,
00:13 de la joie perpétuelle et du contentement quotidien.
00:16 Ah c'est bien ça, c'est bien, c'est important !
00:18 Oui c'est très sympa Thomas en effet !
00:20 Et donc le livre "La vie heureuse" de David Fuenkinaus m'a beaucoup parlé.
00:24 Voilà, car comme dans le livre, je pratique moi-même pour mes patients le même genre de thérapie
00:28 immersive et projectionniste dans des conditions extrêmes de merdisme existentiel.
00:33 D'accord, d'accord, qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
00:36 Eh bien, pour lutter contre le mal-être catatonique, on pratique le surdéchéancisme.
00:41 Autrement dit, se mettre soi-même dans la panade afin de relativiser et voir la vie du bon côté.
00:47 Voilà, et que le patient finisse par se dire "ma vie c'est de la merde, en effet, mais ça pourrait être bien pire".
00:54 D'accord !
00:55 C'est pas bête !
00:56 Et en pratique ça donne quoi alors exactement ?
00:58 Alors, on a plusieurs stades nous.
01:00 Participer à son propre enterrement comme dans votre livre David Fuenkinaus, c'est le stade 4 de la décrépitude chez nous.
01:05 Voilà, et nous ça commence avec le stade 1.
01:07 Tout simple, on insulte son boss.
01:10 Voilà, tranquille, bam, en réu, on claque un "Gérard, on n'en peut plus de vous entendre débiter vos conneries".
01:16 Et ça, ça marche vite et bien, parce que quand Gégé nous a mis au placard ou en arrêt,
01:21 on se rend compte que notre taf, bah il était plutôt cool.
01:23 Ouais, c'est sûr que si on perd son job, c'est quand même pas terrible.
01:25 Tout à fait. Ensuite, stade 2, Thomas.
01:27 Voilà, on monte en galère, on trompe sa femme, on se casse un orteil, on brûle sa maison soi-même, voilà, ce genre de choses, vous voyez.
01:34 Ah oui, d'accord, c'est n'importe quoi en fait. Et ensuite, il se passe quoi ?
01:37 Ensuite, c'est le stade 3.
01:39 Si le patient n'arrive toujours pas à relativiser, on sort l'artillerie lourde, Thomas.
01:43 On conseille à nos patients de prendre tous les matins un bain d'excrément.
01:48 Oh !
01:49 Pardon, c'est pas possible ça !
01:50 Un bain de crotte, Thomas !
01:52 Un bain de crotte, du caca !
01:54 Non, pas à 10h34.
01:55 Si, Thomas, à 10h34, vous chiez dans votre bain et vous trempez votre lard dedans pendant 20 minutes.
02:01 Vous sortez, vous sentez la chiasse.
02:03 Et c'est radical !
02:05 C'est immonde !
02:06 Et oui, oui, oui, mais ça cartonne, Thomas !
02:09 Parce qu'en général, très peu de gens arrivent au stade 4, voilà.
02:12 Ah oui, là, oui.
02:13 Bah oui, Anissa, parce que mariner dans la fiamme provoque un choc psychologique,
02:16 voire une décompensation qui permet stress, anxiété, psychose, état maniaque, bouffée délirante.
02:22 Et ensuite, on donne un antidépresseur de semaine, et là, le patient redescend direct,
02:26 et il n'a plus aucun problème avec sa vie.
02:28 Ah, c'est génial !
02:29 C'est quand même extrêmement violent, docteur, et ça peut pas, au final, empirer l'état du patient ?
02:34 Alors, je me le demande quand même, Thomas.
02:36 C'est bien de s'interroger.
02:38 Voilà, très bonne question, parce que j'ai lu récemment que la France était le 19ème pays dans le classement des pays les plus heureux.
02:44 C'est vraiment pas terrible.
02:45 Oui, et ça m'a fait remettre ma pratique en question.
02:48 Voilà, j'ai moi-même relativisé.
02:50 J'ai regardé l'état de la France, c'est pas jojo, Thomas.
02:53 Entre les sans-plombs qui coûtent le prix du caviar, les t-shirts bleu marine et les punaises de lit,
02:57 y'a pas de quoi être heureux.
02:58 Non, j'ai beau lutter, Thomas, c'est la crise.
03:00 La déchéance est conjoncturelle.
03:02 J'ai donc changé de courant de pensée, que je m'applique à moi-même dès le mois prochain,
03:06 le déménagisme chronique.
03:08 Le quoi ?
03:09 Je déménage ! Je me barre, Thomas !
03:12 Faites-vous la malle, les gars !
03:14 Allez voir du pays, c'est ça la good life !
03:17 On va pas rester sur le rafio de la France à la dérive.
03:20 Ça part en Maïta Yako Pipi, en Carnaval de Rio,
03:23 les cerisiers en fleurs au Japon.
03:25 Faut voir du monde, y'a que ça de vrai, la nature, Thomas.
03:28 J'ai trouvé mon nouveau courant de pensée, le naturisme !
03:32 Non, ça veut pas dire ça, docteur, le naturisme.
03:34 C'est pas une pensée, le naturisme.
03:35 Si ! Allez, Thomas, c'est parti !
03:37 Venez donc avec moi dans le naturisme.
03:39 C'est ça, la belle vie !
03:40 Quelle bosse, docteur !
03:41 On va y réfléchir, merci, merci, vraiment.
03:43 J'ai pas du tout envie.
03:45 Merci, docteur, la belle vie.
03:46 Et merci, Philippe Pindeler, qu'on peut un peu dire.
03:49 Merci !
03:50 Y'a des psychates qui vont pas bien, quand même.
03:52 Bon, allez, on va se remonter le moral, nous, sur Europe 1 avec le trop.

Recommandations