Débat avec Olga Givernet, députée Renaissance de l'Ain et Aurélien Taché, député écologiste du Val d'Oise
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00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Benjamin Gleize, Laurence Perrault.
00:05 - Et jusqu'à 10h si vous nous rejoignez juste à l'instance, le grand débat du matin, du grand matin,
00:10 avec aujourd'hui vos invités Benjamin Olilga Giverney, qui est député Renaissance de Lens
00:15 et porte-parole du groupe Renaissance, tout autant qu'Aurélien Taché, député écologiste du Val d'Oise.
00:21 - Bonjour à vous deux et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:25 On va parler d'abord de ce qui s'est passé à Marseille, les annonces de Gérald Darmanin
00:30 pour lutter contre les trafics de drogue. On le rappelle, cette année 85 homicides
00:36 ou tentatives d'homicide du côté de Marseille.
00:39 Question toute simple j'ai envie de dire, Olilga Giverney, est-ce qu'il peut réellement, vraiment,
00:43 gagner ce combat contre les trafics de drogue, Gérald Darmanin ?
00:46 - On le souhaite et je crois qu'il met les moyens dès ce début d'année.
00:49 Alors c'est une continuité dans ce combat pour le gouvernement, mais il est important de démontrer
00:56 qu'il y a quand même des résultats sur le fait d'abord que les points de deal ont diminué,
01:00 mais on voit qu'il y a une évolution aussi de ces trafics de drogue qui se passent maintenant
01:05 par ce qu'on appelle Uber Sheet, donc la livraison de ces drogues.
01:09 - Qui se développe de plus en plus. - Qui se développe de plus en plus.
01:12 Et donc ça prouve en fait que ça force ces narcotrafiquants à trouver d'autres moyens de dealer
01:19 et ça laisse la possibilité aussi aux forces de l'ordre de pouvoir organiser ces contre-offensives.
01:25 Je crois que c'est important que Gérald Darmanin, par ses annonces depuis hier à Marseille,
01:31 puisse marquer du point ce combat parce qu'on sait que dans les quartiers notamment,
01:37 mais pas que, il y a cette nécessité de démontrer que l'État est là,
01:42 elle est présente pour faire valoir l'autorité et faire respecter la loi.
01:46 - Alors justement sur ces quartiers auraliens attachés,
01:49 est-ce qu'on a aujourd'hui des quartiers très clairement qu'on a perdus,
01:52 qui sont des zones de non-droit ? C'est votre opinion ou pas ?
01:56 - Moi je dirais plutôt qu'il y a des quartiers qu'on a abandonnés
01:58 ou en tout cas qu'on n'a pas assez accompagnés vers tout un tas de sujets.
02:02 C'est des quartiers qui ont, tous les chiffres le démontrent,
02:05 moins de services publics qu'ailleurs, qui ont des taux de pauvreté ou d'emplois beaucoup plus faibles.
02:12 - Non, pour répondre à votre question, écoutez, la guerre contre la drogue,
02:16 c'était Nixon il y a 50 ans et ses politiques répressives ont échoué depuis des décennies.
02:21 Donc moi je crois que le ministre de l'Intérieur,
02:23 il ne mène pas vraiment une guerre contre la drogue, il mène une guerre de communication.
02:26 Et ça c'est pour ce qui le concerne lui.
02:29 Et le problème c'est que ça mobilise parce que son but est effectivement de faire du chiffre,
02:33 d'être visible, d'être sur le terrain, donc effectivement des points de deal diminuent,
02:36 mais d'autres se reconstituent.
02:38 Des policiers sont mobilisés en permanence pour aller chercher finalement ces points de deal ou des consommateurs.
02:44 - Avec la création notamment d'une nouvelle CRS, la CRS 80,
02:47 qu'il a inaugurée hier pour aller sur les terrains difficiles.
02:51 - Tout à fait, mais regardez ce que demandent les magistrats, certains préfets.
02:54 Ils disent tous que ce qu'ils préfèreraient, c'est que des effectifs de police soient dédiés
02:58 à la lutte contre les flux financiers, à la recherche des flux financiers de ces trafics,
03:01 à la coopération avec d'autres pays pour endiguer les têtes de pont.
03:05 Là effectivement on est sur le terrain, on fait de l'agitation,
03:07 on a quelque chose qui est très visible mais qui ne fonctionne pas
03:11 et de toute façon on n'arrivera pas à avancer sans des politiques de prévention,
03:14 de légalisation et des politiques beaucoup plus globales qu'un simple aspect sécuritaire.
03:18 - Olga Giverny pour répondre à Aurélien Taché.
03:21 Et puis alors je notais notamment dans les annonces faites hier,
03:24 Gérald Darmanin veut s'attaquer au réseau international avec le Maghreb et les Émirats.
03:29 Ça aussi c'est peut-être une donnée importante ?
03:31 - Je crois que ce qui est important c'est effectivement de voir les passages.
03:34 Moi je suis dans le département de Lens, ma circonscription c'est dans le PAYEJ,
03:38 la frontière avec la Suisse.
03:40 On sait qu'il y a des plaques tournantes et que les services de l'État, la douane,
03:45 la police aux frontières également sont très présents pour justement éviter ces flux.
03:50 Et donc c'est un travail de chaîne à mettre en œuvre.
03:54 Aujourd'hui Gérald Darmanin est là dans les quartiers pour montrer qu'en bout de chaîne
03:59 on veut éviter ces deals mais en amont également,
04:03 la douane, je salue leur travail, fait tout ce qu'il faut
04:07 pour éviter que ces produits stupéfiants arrivent sur notre sol.
04:11 - Aurélien Attaché, est-ce qu'on a encore un manque d'ambition diplomatique ?
04:15 Puisque c'est peut-être là le nerf de la guerre pour lutter contre ces trafics.
04:19 - Alors un manque d'ambition diplomatique, je ne sais pas.
04:22 Ce qui est certain en tout cas c'est qu'on a une approche qui moi me semble vraiment dépassée.
04:27 Et qu'il faut pouvoir vraiment mettre l'accent effectivement sur cet amont.
04:32 Et encore une fois, je le redis, les pays qui ont pu faire baisser la consommation de drogue
04:37 sont des pays qui se sont engagés dans des voies d'une certaine légalisation encadrée.
04:42 C'est d'ailleurs des députés de la majorité qui ont fait des travaux intéressants là-dessus.
04:45 Je pense à Jean-Baptiste Moreau et d'autres qui avaient fait des rapports sur cette question.
04:49 On a besoin pour pouvoir faire un discours de prévention efficace au niveau des jeunes,
04:53 pour pouvoir mener des politiques de santé publique aussi,
04:55 parce que n'oublions pas que les toxicomanes sont avant tout des gens qui sont malades,
04:58 d'avoir cet encadrement, cette prévention.
05:00 Et puis ensuite, un travail pour aller démanteler les gros trafics internationaux,
05:03 mais pas cette espèce de mise en tension permanente de nos policiers sur le terrain
05:09 pour vider l'océan avec une petite cuillère.
05:12 J'aimerais qu'on parle aussi de la loi immigration.
05:14 Gérald Darmanin qui est d'ailleurs très actif dans tous les sens du terme,
05:17 puisqu'il doit rencontrer normalement les préfets.
05:20 Aujourd'hui pourquoi ? Pour parler de cet article qui fait beaucoup réagir
05:23 sur la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers sous tension,
05:28 cas par cas, sous la responsabilité des préfets.
05:31 Olga Givernet, ça devait être l'une des mesures phares de ce projet de loi.
05:37 C'est un peu devenu une mesurette au final, non ?
05:40 C'est une mesure, c'était la mesure d'équilibre qui voulait que ce projet de loi
05:44 qui renforce et qui permette de contrôler les flux,
05:47 notamment en visant les passeurs, les trafics humains,
05:51 puissent être compensés par une prise en compte de métiers en tension
05:55 et de notre économie, d'une demande des chefs d'entreprise
06:00 de pouvoir garder des employés qui pouvaient se retrouver en situation irrégulière
06:05 lorsqu'ils travaillaient.
06:07 Mais là on a tellement de conditions qu'au final qui va pouvoir en bénéficier ?
06:10 Alors je pense que les conditions qui sont mises ont été renforcées.
06:13 Avant c'était à l'employeur de faire la demande.
06:16 On a voulu que ce soit l'employé qui soit complètement autonome.
06:19 Et ça on l'a obtenu.
06:21 Il n'y a plus besoin d'avoir l'aval de l'employeur
06:24 si l'employé peut démontrer qu'il a un contrat et un engagement vis-à-vis de l'employeur.
06:30 En revanche, que le préfet au niveau départemental
06:33 puisse identifier si le métier est effectivement en tension.
06:36 Et là je reviens encore une fois sur mon département de l'Ain.
06:39 Pays de Gex, à la frontière, on a une tension sur l'ensemble des métiers,
06:42 du commerce, de l'aide à la personne.
06:45 Et donc les particularités territoriales, la différenciation comme on aime l'appeler,
06:49 elle doit être prise en compte.
06:50 Et je crois que les services de l'État au plus près dans les départements
06:53 au travers des préfets sont les meilleurs pour identifier cette tension des métiers
06:57 qui peut être différente d'un département à l'autre.
07:00 Aurélien Taché, cette mesure a été largement conditionnée par la droite.
07:05 Est-ce qu'elle est encore aujourd'hui à la hauteur de l'enjeu selon vous ?
07:09 Non, je ne crois pas qu'elle soit à la hauteur de l'enjeu.
07:10 Il y avait dans la version initiale du texte effectivement quelque chose d'intéressant
07:13 dans le sens où on avait pour la première fois un critère de régularisation dans la loi.
07:17 C'est-à-dire que ça devenait un droit.
07:18 C'est-à-dire que la personne qui travaille dans un métier en tension avait un droit limité
07:22 parce que c'était un titre de séjour de un an renouvelable.
07:24 Mais il y avait une logique d'accès au droit.
07:26 On ne dépendait plus effectivement de l'arbitraire des préfets en fonction des départements.
07:32 Mais là, on est sur quelque chose d'encore beaucoup plus restreint finalement.
07:36 Moi, je voudrais rappeler simplement quelques chiffres.
07:39 Quels sont les domaines dans lesquels on trouve le plus de travailleurs immigrés ?
07:43 Les deux premiers domaines, ce sont les employés de maison et la sécurité.
07:47 Donc c'est quand même assez amusant de voir toute une série de parlementaires,
07:53 notamment à droite ou à l'extrême droite, qui nous parlent de sécurité tous les jours,
07:56 en permanence, pour ne dire que l'immigration serait un problème,
07:59 voter contre une mesure qui permet à ceux qui font vivre cette sécurité au quotidien
08:02 d'obtenir des papiers et de s'insérer.
08:04 Et surtout dans ce texte, il y a tout ce qu'il n'y a pas.
08:08 Il y avait aussi dans la version initiale l'autorisation de travail pour les demandeurs d'asile.
08:12 Nous sommes un des derniers pays européens à restreindre autant l'accès à l'emploi des demandeurs d'asile.
08:15 Pourquoi il y a autant de demandeurs d'asile en France ?
08:17 Aussi parce que nous n'avons aucune possibilité, ou très peu, d'immigration légale par le travail.
08:22 Tout ça a été supprimé.
08:23 Moi, je demande à ce qu'on régularise l'ensemble des travailleurs qui sont dans une forme d'emploi.
08:27 Je demande à ce qu'on laisse les demandeurs d'asile travailler.
08:29 Mettez sous tension ou pas.
08:30 Mettez sous tension ou pas, et que les demandeurs d'asile puissent travailler,
08:32 et que soit à la fin de leur demande d'asile, l'asile est accepté,
08:35 soit ils travaillent et éventuellement ils restent, soit ils repartent.
08:37 Voilà, ça, ce serait une politique courageuse qui permettrait enfin d'avancer sur une intégration par le travail,
08:42 puisque c'est un mot qui a été souvent répété par la majorité.
08:44 Olga Giverney, finalement, la majorité, le gouvernement n'a pas été assez ambitieux à ce sujet ?
08:49 On a vu les rebondissements, je ne vais pas refaire toute l'histoire de cette loi immigration.
08:54 Moi, j'ai voté cette loi.
08:56 Et je l'ai votée parce que j'ai estimé que c'était une loi du Parlement.
09:00 Ce n'est pas une loi de la majorité, puisque ce n'était pas le texte initial,
09:03 mais il y avait une volonté de pouvoir voir apparaître une loi,
09:07 notamment une demande de la population, et on le sentait très fortement.
09:10 Et il s'est avéré que, suivant les rebondissements, et malheureusement,
09:13 toute l'aile gauche de l'hémicycle a complètement laissé passer son droit à pouvoir discuter,
09:19 et ça, j'en suis au regret sur cette motion de rejet.
09:21 Et puis vous avez choisi aussi de vous allier d'une certaine manière avec la droite,
09:25 d'avoir un compromis avec la droite.
09:27 Et le texte qui a été proposé, c'était un texte qui avait été remanié au niveau du Sénat.
09:32 Moi, ce que je pense qui est important de parler sur cette loi immigration,
09:36 c'est la question de l'intégration et de l'intégration par le travail.
09:39 On l'a dit, il y a vraiment une volonté de démontrer que toute personne volontaire,
09:43 engagée, étrangère, mais qui veut pouvoir s'intégrer dans notre pays,
09:47 est capable de le faire, dans des conditions qui sont évidemment restreintes,
09:51 avec des délais de carence, notamment lorsqu'on parle des aides sociales,
09:56 et que ces problématiques-là, il faut qu'elles soient adressées en écoutant les Français.
10:02 Un mot très rapidement sur l'aide médicale d'État,
10:05 qui ne figure pas dans cette loi immigration.
10:08 Clément Beaune, le ministre des Transports, veut éviter tout débat sur cette AME.
10:12 Elisabeth Borne s'était engagée auprès des Républicains.
10:15 Aurélien Taché, est-ce que vous partagez l'opinion, l'avis de Clément Beaune ici ?
10:19 Non, mais effectivement, l'aide médicale d'État, tout le monde a démontré
10:22 que ce ne serait absolument pas une solution pour l'hôpital public.
10:25 Au contraire, ça coûterait beaucoup plus cher de la supprimer,
10:27 puisqu'en matière de santé, des épidémies, des difficultés sanitaires
10:32 qui seraient beaucoup plus importantes et qu'il faudrait de toute façon prendre en compte.
10:35 Donc, il faut absolument laisser tomber cette mesure.
10:37 Et je voudrais revenir un instant aussi sur ce qui vient d'être dit
10:39 sur la différenciation sur les prestations sociales.
10:41 C'est très grave ce qui vient de se passer.
10:42 On ne peut pas parler d'intégration par le travail
10:44 quand finalement on a inscrit la préférence nationale
10:46 pour des prestations contributives,
10:48 comme les allocations familiales ou les allocations pour le logement.
10:50 C'était des mesures, véritablement, qu'on ne trouvait que dans le programme du Front National.
10:54 Et d'ailleurs, c'est pour ça que les députés du Front National ont voté ce texte
10:56 et qu'effectivement, cette majorité s'est faite sur l'union des droits du centre à l'extrême droite.
11:01 On a pour la première fois une rupture totale
11:03 et des gens qui travaillent légalement dans notre pays,
11:05 qui ont un titre de séjour légal, vont voir leurs allocations familiales et leurs APL baisser,
11:09 vont plonger dans la pauvreté, vont peut-être perdre leur logement.
11:11 Véritablement, je ne sais pas ce qu'on cherche avec ce texte,
11:14 si ce n'est à faire de la politique politicienne
11:16 pour aller chercher toujours plus loin sur les voies d'extrême droite.
11:18 Mais à ce jeu-là, on risque de se perdre.
11:20 - Olga Ghiverné, juste en un mot sur l'AME, l'Aide médicale des États.
11:23 Est-ce qu'il faut là transformer la raboté en une aide médicale d'urgence
11:27 comme le souhaitent les Républicains ?
11:29 - Alors, la majorité est très attachée à l'AME,
11:31 qu'il faille reparler du panier qui est proposé
11:34 et revoir certaines prestations.
11:36 Effectivement, ça peut se faire, mais je crois qu'il faut bien garder en tête
11:39 que cette aide médicale d'État, elle permet de faire de la prévention aussi,
11:44 notamment sur tout ce qui est infection.
11:46 - Donc, il faut la garder selon vous ?
11:48 - Pour protéger l'ensemble des Français.
11:50 Il faut faire très attention lorsqu'on va y toucher.
11:52 - Olga Ghiverné, Aurélien Taché, vous restez avec nous sur Sud Radio.
11:55 On revient dans un instant, on va parler de l'international
11:57 avec beaucoup d'incertitudes et d'inquiétudes.
11:59 On va parler de l'Ukraine, on va parler aussi du Proche-Orient.
12:02 A tout de suite sur Sud Radio.
12:03 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Benjamin Gleize, Laurence Perrault.
12:09 - Arrivés dans la deuxième partie de ce grand débat avec nos invités,
12:12 Olga Ghiverné, députée Renaissance de Lens et porte-parole du groupe Renaissance,
12:17 tout autant qu'Aurélien Taché, député écologiste du Val-d'Oise.
12:20 - J'aimerais qu'on parle maintenant de la situation internationale
12:24 qui est très inquiétante, très clairement,
12:26 avec une question qui se pose déjà concernant la guerre en Ukraine.
12:30 On va fêter, entre guillemets, le deuxième anniversaire du début de cette guerre en Ukraine.
12:34 Est-ce qu'il faut continuer de financer les Ukrainiens ?
12:38 Sur ce point de vue, on a vu ce que ça donne du côté des États-Unis,
12:42 avec le Congrès républicain qui ne souhaite pas,
12:44 qui bloque cette aide financière.
12:47 Et puis du côté européen aussi, pour l'instant c'est bloqué.
12:50 Olga Ghiverné, il y a urgence finalement à débloquer ces fonds financiers pour l'Ukraine ?
12:55 - Il faut continuer de soutenir l'Ukraine, moi je le dirais de manière très directe.
13:00 Le conflit est en train de s'enliser, contrairement à ce que la Russie essaie de faire croire,
13:05 en pensant qu'il y a de la progression.
13:07 Donc je crois que nous, pays européens, nous sommes engagés à soutenir l'Ukraine
13:11 et il faut poursuivre cela, il ne faut pas oublier que l'Ukraine est victime.
13:16 L'agresseur c'est bien la Russie.
13:18 On va avoir des échéances européennes et américaines
13:21 sur lesquelles on sait qu'il y a des insurances russes
13:24 pour essayer de faire basculer et amoindrir le soutien à l'Ukraine.
13:28 Aujourd'hui il faut être très vigilant par rapport à ces discours-là.
13:32 Et les Français s'étaient engagés pour ce soutien.
13:35 Je pense qu'il ne faut pas oublier les Ukrainiens et maintenir ce soutien.
13:39 - Même s'il y a peut-être, on va dire, une majorité, une unanimité
13:43 sur l'aide au soutien de l'Ukraine, qui est plus compliquée en ce moment, peut-être du côté des Français ?
13:49 - Alors il y a un certain nombre d'actualités qui nous détournent un peu de ce conflit.
13:55 Il faut se rappeler que c'est quand même un conflit qui est en Europe,
13:59 au port de l'Union Européenne, et que la maintien de la stabilité passe par cela aussi.
14:04 Maintenir les forces en présence.
14:07 Les Ukrainiens poursuivent les combats, ils sont très très courageux.
14:10 Je crois qu'il faut garder cela en tête.
14:12 - Aurélien Taché, pour vous aussi, il faut continuer à soutenir financièrement l'Ukraine ?
14:16 - Oui, il faut continuer à soutenir l'Ukraine.
14:18 Moi, depuis le départ, j'ai tout le temps affiché un soutien très clair à la politique
14:23 qui est menée dans ce domaine par le gouvernement français ou par l'Europe d'une manière générale.
14:27 On voit qu'on bute, notamment là maintenant, sur le paquet financier européen,
14:31 à cause des amis de Mme Le Pen, M. Orban et d'autres, qui essayent de ralentir l'aide à l'Ukraine.
14:37 - Qui posent toujours son veto.
14:38 - Bien sûr. Il y a aussi cette difficulté aux Etats-Unis que vous évoquez.
14:41 Mais ce que je voudrais dire quand même, c'est que les Etats-Unis,
14:43 ce n'est pas uniquement parce que les conservateurs américains bloquent l'aide financière qu'il y a des difficultés.
14:49 C'est aussi parce qu'ils ont maintenant d'autres priorités.
14:51 Et ces priorités, c'est d'aider Israël à continuer à perpétuer leur massacre à Gaza.
14:55 - C'est une question de priorité, tout simplement.
14:58 - Les deux sujets sont connexes.
15:00 Moi, ce que je voudrais dire, c'est qu'effectivement,
15:02 il faut être dans le soutien aux Ukrainiens qui luttent pour leur liberté.
15:06 Mais s'il y a si peu de pays du Sud, comme on les appelle, qui sont engagés avec nous dans ce conflit,
15:11 c'est parce qu'il y a le sentiment d'un deux poids deux mesures très fort
15:13 avec d'autres conflits qui ont pu ravager l'Afrique, le Moyen-Orient ou d'autres régions du Sud ces dernières années.
15:19 Et évidemment, avec la question palestinienne et avec ce massacre absolument terrible
15:23 qui est en train d'être perpétué là-bas dans l'indifférence quasi totale.
15:27 Ou en tout cas, on murmure, on demande des escalades ici ou là.
15:32 Mais on n'est pas clairement engagés dans un appel au cessez-le-feu
15:34 et dans un soutien des populations civiles palestiniennes.
15:36 Et cette espèce de dichotomie-là, elle crée une fraction extrêmement grave.
15:40 Elle crée une fraction extrêmement grave.
15:42 Les pays du Sud ont l'impression que l'Ukrainien est un sujet qui ne concerne que le Nord.
15:45 Et finalement, on pourrait se dire que la Palestine n'intéresse que les pays du Sud.
15:48 Si on continue dans cette logique-là, on risque d'arriver à quelque chose
15:51 qui serait de l'ordre de ce que certains appelaient le choc des civilisations
15:54 qui est évidemment une chimère d'extrême droite,
15:57 mais qui est aujourd'hui malheureusement soutenue par beaucoup trop de gens
16:01 qui laissent finalement Israël assassiné à toute impunité à Gaza.
16:06 - Un mot sur ce qui se passe justement au Proche-Orient, Aurélien Taché,
16:10 sur ce risque d'escalade qui part notamment du numéro 2 du Hamas
16:15 qui a été tué à Beyrouth. Est-ce que vous le considérez ça comme un crime de guerre ou pas ?
16:19 - Mais quel autre pays bombarderait un pays voisin comme le Liban
16:25 qui n'est absolument pas béligérant qu'aux Libéligéans
16:27 et qui pourrait finalement ne pas être taxé de crime de guerre ?
16:30 Bien sûr que c'est un crime de guerre.
16:31 On ne peut pas bombarder comme ça un voisin
16:33 parce qu'il y a effectivement un chef terroriste qu'il faut mettre hors d'état de nuire.
16:38 Mais on ne peut pas bombarder comme ça le Liban.
16:40 Pourquoi Israël le fait ?
16:41 Parce qu'Israël veut effectivement profiter de ce conflit,
16:44 non pas pour libérer les otages qui devraient être la principale priorité,
16:47 mais pour en finir avec, une bonne fois pour toutes,
16:49 ce qu'on peut appeler un futur État palestinien
16:53 et aussi pour reprendre des positions au Liban.
16:55 Et ça risque de dégénérer en conflit régional
16:57 sans que finalement les Occidentaux n'y disent grand-chose
17:00 et ça c'est absolument dramatique.
17:01 - Olga Giverny, crime de guerre ou pas ?
17:03 - Alors moi je suis d'abord...
17:05 Je salue le fait qu'on ait parlé de chef terroriste sur le deuxième livre.
17:09 - J'ai jamais eu d'ambiguïté là-dessus moi.
17:10 - Et bien je le salue parce que c'est vrai que ce n'était pas tout à fait le cas
17:13 sur une certaine aile gauche.
17:15 Mais simplement de se dire que l'extension du conflit,
17:19 évidemment, n'est pas souhaitable.
17:21 Et je crois que même dans la région, au Liban,
17:25 le Hezbollah également,
17:27 ont bien fait savoir qu'ils seraient peut-être prêts à rétorquer,
17:32 mais que ce n'est pas ce qu'ils souhaitent.
17:35 Donc on se retrouve avec un conflit aujourd'hui
17:38 où on déplore la perte des civils,
17:41 et moi je le déplore également.
17:43 Une volonté de faire toujours comprendre
17:46 que le terrorisme n'a pas sa place dans le monde.
17:49 Et le fait de dire que peut-être qu'on s'installe dans un conflit
17:53 de longue durée avec un autre enjeu maintenant qui arrive,
17:56 c'est d'éviter qu'il aille en dehors des frontières qu'il est aujourd'hui.
18:00 Donc la France doit garder le recul.
18:02 Il y avait cette volonté de ne pas importer le conflit
18:05 non plus sur le territoire français.
18:07 On a ce qu'on appellerait deux fronts,
18:10 un côté Ukraine où la France doit être en soutien,
18:12 et puis elle est également en soutien humanitaire, je le rappelle,
18:15 sur la bande de Gaza.
18:17 Donc un soutien à l'Ukraine,
18:20 et de l'autre, de ne pas prendre position
18:22 entre ce qui se passe en Israël
18:24 et le risque du côté palestinien avec ses pertes civiles.
18:27 Avec cette volonté d'avoir l'étreve humanitaire,
18:31 d'avoir un retour à la paix,
18:34 et ne pas avoir d'extension et d'embrasement finalement
18:37 dans cette région pour laquelle on a peut-être
18:41 peu, trop peu de poids pour intervenir.
18:44 Aurélien Taché, vous craignez justement ce risque
18:47 d'embrasement aux Proches-Orients,
18:49 et une guerre longue.
18:51 Je veux dire, c'est absolument terrifiant
18:54 que les premières déclarations de monsieur Netanyahou,
18:56 ce criminel de guerre, puisque c'est comme ça qu'il faut l'appeler,
18:58 Poutine est un criminel de guerre, mais Netanyahou aussi,
19:01 finalement, dès le 1er janvier, nous expliquent qu'il va continuer
19:04 à bombarder Gaza et les autres territoires palestiniens,
19:07 puisque maintenant on est là-dedans, pendant toute l'année,
19:09 et maintenant on arrive jusqu'au Liban.
19:11 La France essaie de jouer un rôle de médiation,
19:13 effectivement, notamment au Liban.
19:15 Qu'est-ce qu'a dit le Hezbollah ?
19:17 Ils ont dit "Nous ne discuterons pas de l'application
19:19 de la résolution 1701 du Conseil des Nations Unies
19:21 tant qu'il n'y a pas de cessez-le-feu".
19:23 Il faut un cessez-le-feu, c'est le préalable à tout.
19:25 Si nous n'avons pas ce cessez-le-feu,
19:27 ce qu'on appelle la protection des civils palestiniens
19:30 est une chimère.
19:32 On a aujourd'hui des ministres d'extrême droite israéliens
19:34 qui expliquent que de toute façon,
19:36 on va déporter toutes les populations
19:38 qui ne seront pas bombardées des territoires palestiniens
19:40 vers des pays arabes, et qui sont déjà dans ce type de discussion.
19:42 Vous voyez bien que là, on est sur quelque chose
19:44 qui s'apparente à un crime contre l'humanité,
19:46 et que malheureusement, personne n'est capable,
19:48 encore une fois, dans le camp occidental,
19:50 d'appeler clairement et fermement Israël à un cessez-le-feu,
19:52 en envisageant des sanctions contre Israël
19:54 s'il ne fait pas ce cessez-le-feu très prochainement.
19:56 En tout cas, cette demande de cessez-le-feu
19:58 fait l'unité finalement sur ce sujet-là.
20:00 Merci beaucoup Aurélien Attaché,
20:02 député écologiste du Val-d'Oise,
20:04 d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
20:06 Un grand merci à vous également, Olga Giverny.
20:08 Je rappelle, député Renaissance de Lins,
20:10 porte-parole du groupe Renaissance.
20:12 Très bonne journée à vous deux.
20:14 A suivre, Laurence ?
20:16 On vous a donné un peu plus de l'info avec le flash,
20:18 entre autres, et puis à partir de dix heures,
20:20 vous avez rendez-vous avec Valérie Expert,
20:22 qui reçoit Christian Morin.
20:24 Très bonne journée à tous sur Sud Radio.